
2. La puissance de la prédication de la croix
Chap: 1 - La prédication de la croix est une puissance (suite) - Quand on construit une maison, elle doit avoir des fondations solides. Toute notre vie doit être construite sur le fondement qui est Jésus-Christ.
Si nous péchons, parce que nous avons cédé à un accès charnel, cela veut dire que nous ne sommes pas restés fermes dans cette foi en la puissance de Dieu, pour nous maintenir dans l’œuvre de Jésus. La situation n’est pas pour autant désespérée.
« Car je ne fais pas le bien que je veux, mais je fais le mal que je ne veux pas. Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui le fais, mais le péché qui habite en moi. Je trouve donc en moi cette loi : quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi » (Romains 7 v. 19 à 21).
Paul décrit quelle était sa situation, avant qu’il soit libéré par la révélation de la croix. C’est la situation de quelqu’un qui veut vraiment marcher avec Dieu. Ce qui réjouit le cœur du Seigneur, c’est de me restaurer dans la compréhension de son œuvre, pour que je sache que ma chair a été crucifiée avec Jésus, que toutes choses anciennes sont passées, que celui qui est en Jésus est une nouvelle création. Si je sais que je suis mort et crucifié en Christ, je ne vais pas avoir de difficulté à me considérer comme mort et crucifié.
Est-ce que tu te reconnais en Christ ? Tu es un ancien pécheur repenti ; tu es mort à ta vie passée et ressuscité à une vie nouvelle. Tu n’as pas le droit de proclamer ces choses par ta bouche si elles ne sont pas devenues une expérience profonde dans ton cœur, expérience donnée par le Saint-Esprit, et reçue dans la prière, l’adoration et la reconnaissance.
« Seigneur, tu as fait de moi une nouvelle création par la croix du calvaire. Cette croix maudite a cloué ma chair une fois pour toutes. Je marche dans cette nouveauté de vie, parce que j’ai pris ta Parole par la foi ! »
Je reçois alors quelque chose d’aussi solide que l’assurance de mon salut. Si tu es sûr d’être sauvé, Satan ou quelqu’un viendra peut-être te dire : « Je suis sûr que tu n’es pas sauvé ! » Mais toi, si dans ton cœur tu sais que tu es sauvé, tu vas dire : « Je sais que mes péchés ont été pardonnés, que le sang de Jésus a effacé mes péchés, parce que c’est écrit et que je l’ai reçu, que je l’ai pris par la foi ! »
De même, as-tu cette assurance que tu es crucifié avec Jésus, et que ta chair, si mauvaise, cause de tous les problèmes dans ta vie, ta famille, ton Église, que ta chair a été détruite à la croix ? Ce n’est pas Satan qui est la cause de nos problèmes, c’est notre chair non crucifiée. Si la chair n’est pas crucifiée, c’est une porte ouverte à Satan et aux démons. Cessons de mettre nos problèmes sur le dos de Satan. C’est encore là une ruse de l’ennemi pour nous détourner de la révélation de la croix.
Satan ne pourrait rien faire dans le peuple de Dieu si nous marchions dans la vie crucifiée. Le seul moyen de vaincre Satan est la croix. Cela ne sert pas à grand-chose de commencer à gesticuler en criant : « Satan, je te lie, je te chasse... ! » alors que notre chair n’est pas effectivement crucifiée. On peut être conduit à le faire, mais seulement quand on est sur le terrain de la croix. Il ne faut pas se tromper d’ennemi :
« Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes » (Éphésiens 6 v. 11 et 12).
Paul peut dire cela parce qu’il tient pour acquis le fait que les Éphésiens ont crucifié leur chair. Je ne vais pas lutter contre ma chair, c’est peine perdue. Je vais recevoir par la foi la crucifixion de ma chair. Je vais ainsi être solide pour pouvoir résister aux démons et mener le vrai combat que Dieu me demande de mener.
Notre combat n’est pas contre la chair. Si nous combattons contre la chair, nous menons un combat perdu d’avance. Celui qui dit à son frère ou à sa sœur : « Tu dois mettre le voile, tu ne dois pas fumer ni boire... ! », ce ne sont que des prescriptions charnelles. Ces choses doivent venir du Saint-Esprit, qui éclaire la Parole et nous montre ce que nous devons faire.
Quand Il nous l’a montré, nous le faisons naturellement. Celui qui est crucifié n’a plus aucun problème pour obéir au Seigneur. Il n’y a plus cette résistance de la chair, qui refuse d’obéir aux choses spirituelles. Si la chair n’est pas morte, elle va toujours trouver le moyen de manifester sa rébellion et nous empêcher de faire ce que Dieu voudrait, avec toutes sortes de bonnes raisons spirituelles et religieuses.
« Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ » (Colossiens 2 v. 8).
Une philosophie trompeuse est un Évangile où la croix n’est pas au centre. L’appel que j’ai reçu du Seigneur est qu’il faut revenir constamment au message de la croix, tant que je vois que ce message n’est pas manifesté dans notre vie. Sinon, le travail du Saint-Esprit ne se fera pas. Chaque chrétien doit parvenir à cette réalisation pleine et complète qu’il est crucifié en Jésus, qu’il est mort et ressuscité en lui et avec lui.
Dans l’épître aux Colossiens, Paul les exhorte à ne pas s’appuyer sur les rudiments du monde, mais sur Christ : « Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Colossiens 2 v. 9). Dans un autre passage, il dit aux Éphésiens : « En sorte que vous soyez remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu » (Éphésiens 3 v. 19).
Cette plénitude de Dieu habite corporellement en Jésus-Christ crucifié. Il nous a ouvert la porte par sa mort sur la croix et Il nous dit : « Si quelqu’un veut venir à moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il me suive » (Luc 9 v. 23).
Nous ne pouvons pas être disciples de Jésus, obéir à une loi si parfaite et manifester le caractère de Jésus, si notre chair n’est pas crucifiée. Jésus ne nous demande pas de crucifier nous-mêmes notre chair. Il l’a déjà fait pour nous. Recevons cette réalité par la foi.
Il y a des gens qui voudraient tout faire eux-mêmes pour tenter de crucifier leur chair. Ils vont se faire moines, se priver de tout, de viande, de vin, de relations sexuelles... Cela ne mène à rien, si ce n'est à la glorification de soi-même. Cela ne fait que prouver que leur chair n’est pas crucifiée, et qu’ils la glorifient.
Plaçons-nous devant la Parole de Dieu, et disons : « Seigneur Jésus, tu l’as fait pour moi ! Je n’ai qu’à accepter par la foi ce que tu as fait ! Je veux que cette révélation pénètre au fond de mon cœur. Je la reçois ! Je suis mort en toi et ressuscité en toi ! Ce n’est plus moi qui vis, c’est toi qui vis en moi ! »
Il s'agit bien d'une expérience vécue, et pas seulement d'une théorie. Ces paroles seraient des paroles en l’air, si l’on n’est pas passé par l’expérience : « Vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toute domination et de toute autorité. Et c’est en lui que vous avez été circoncis d’une circoncision que la main n’a pas faite, mais de la circoncision de Christ, qui consiste dans le dépouillement du corps de la chair » (Colossiens 2 v. 10 et 11).
Quand vous êtes devenus chrétiens, la mort de Christ est devenue la vôtre. Vous avez été circoncis par lui. Quand le bébé hébreu était circoncis, à l’âge de huit jours, il n’avait rien à faire. Il ne participait pas, tout était accompli sur lui, et malgré lui. Nous, nous acceptons Christ par la foi, mais l’œuvre de circoncision, c’est lui qui l’a faite pour nous et qui nous la donne. Nous n’avons rien eu à faire pour nous crucifier. C’est lui qui a été crucifié pour nous. Il nous dit maintenant : « Crois-le et accepte-le par la foi ! »
Il faut bien comprendre que nous ne devons pas être des alliés de la chair, pour l’empêcher de mourir. La personne qui est la plus précieuse à nos yeux charnels, c’est nous-même. On ne se rend pas compte à quel point, si on n’y veille pas, cela nous empêche de voir que notre chair a besoin d’être crucifiée. On a tellement eu l’habitude, dans notre vie passée de pécheur non régénéré, de nous soigner nous-mêmes, de nous justifier nous-mêmes, de s’occuper de notre nature personnelle et de nos intérêts personnels, qu’il faut vraiment une révélation puissante du Saint-Esprit quand nous venons au Seigneur. Nous devons comprendre que la chair est infecte aux narines du Seigneur. Il a condamné à mort ta chair et il l’a tuée à la croix, avec ses passions et ses mauvais désirs. Puis Il t’a donné, en Christ, une nature nouvelle, qui n’a plus rien à voir avec celle que tu avais. L’ancienne nature est pourrie, irrécupérable. Elle a dû mourir avec Christ, il y a 2000 ans. Dieu m’a donné maintenant une nature nouvelle. Il travaille à la manifester en moi, par ma foi en la révélation qu’Il me donne par le Saint-Esprit.
Si je crois que ma chair a été crucifiée, je ne céderai pas aux tentations quand elles se présenteront. Je serai rempli de la révélation de Jésus. Quand cette petite réaction d’impatience ou de colère, à laquelle j’étais constamment habitué, dans mon passé, vient frapper à ma porte, je la repousse, parce que je sais que ma chair a été crucifiée.
Par la foi, j’ai la force et la grâce de Dieu pour résister à la tentation. Je peux le faire, parce que j’ai saisi le moyen que me tendait le Seigneur : la croix. La chair ne dominera plus sur moi, c’est moi qui domine sur elle maintenant.
« Ayant été ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la puissance de Dieu, qui l’a ressuscité des morts » (Colossiens 2 v. 12).
Il en est de même pour toutes les promesses du Seigneur. Jésus a dit : « Si tu crois, tu verras la chose s’accomplir ». Il nous dit encore : « C’est pourquoi je vous le dis : tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l’avez reçu, et vous le verrez s’accomplir » (Marc 11 v. 24).
Il n’a pas limité cette parole à certaines promesses. Notre mort en Christ est plus qu’une promesse, c’est une réalité déjà accomplie. Quand le Seigneur nous assure que nous avons été crucifiés en lui, je peux prier en disant : « Seigneur, je veux marcher dans cette révélation. Fais dans mon cœur un travail de révélation profonde, par ton Esprit ! » Je prends cette Parole comme n’importe quelle autre Parole du Seigneur, avec une foi qui ne doute pas.
Je ne dois pas douter que ma chair est morte en Christ, simplement parce que je vois encore des manifestations de ma chair. Je peux dire simplement que l’œuvre du Seigneur n’est pas encore parfaite en moi. Mais je ne doute pas que ce que Dieu a dit est vrai : « Je suis mort en toi, Seigneur, il y a 2000 ans. Je suis ressuscité en toi ! Je médite ta Parole... ! »
Il y a une grande différence entre méditer la Parole de Dieu, par le Saint-Esprit, dans la prière, en recevant la révélation du Seigneur, et se bourrer la tête de pensées intellectuelles sur la croix. Ces pensées ne pénètrent pas au fond des entrailles par une révélation du Saint-Esprit. Elles ne contribuent qu’à la satisfaction de la chair, sans jamais la mettre à mort.
Si tu as cette assurance de ta mort en Christ, tu la gardes dans ton cœur et tu la vis. Tu n’as pas besoin de proclamer : « Je suis une nouvelle créature ! » ou « ma chair a été crucifiée ! » On le verra tout de suite ! Cette réalité s’exprimera par tous les pores de ton être, dans toute ta vie. Chacun verra, et goûtera, que tu es crucifié et que tu l’es vraiment, que tu ne défends plus tes intérêts personnels et que tu es vraiment passé par l’expérience du jardin de Gethsémané.
Jésus, devant les souffrances de la mort qui approchait, a transpiré des grumeaux de sang, en disant, par trois fois : « Mon Père, s’il est possible que cette coupe s’éloigne de moi ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » (Matthieu 26 v. 39).
De même, si nous nous plaçons devant le Seigneur dans le même esprit que Jésus, et si nous disons : « Seigneur, je sais que ma chair ne veut pas mourir. La proximité de la croix la remplit de terreur. Cependant, non pas ma volonté, mais la tienne. Par ta grâce, je veux en finir avec cette chair qui n’arrête pas de se manifester ! Il faut que ce soit réglé une fois pour toutes, devant toi Seigneur, par la foi, par la puissance de la croix et de l’œuvre de Jésus ! »
Le Saint-Esprit nous ramène constamment à la croix, qui est la puissance de Dieu. C’est là que tout a été réglé, que tout a été accompli. C’est là que mes péchés ont été expiés. Mais c’est aussi là que ma chair a été crucifiée.
C’est là que les principautés et les dominations ont été complètement dépouillées.
« Vous qui étiez morts par vos offenses et par l’incirconcision de votre chair, il vous a rendus à la vie avec lui, en nous faisant grâce pour toutes nos offenses... Il a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d’elles par la croix » (Colossiens 2 v. 13 à 15).
Le Seigneur savait qu’il nous faudrait un moyen radical pour sortir de l’esclavage de la chair. Il fallait qu’Il nous offre une solution parfaite. Il a choisi de mourir pour nous, mais en nous entraînant avec lui dans sa mort. Après être sorti du tombeau, il nous a aussi entraînés dans sa résurrection. Il veut à présent manifester en nous sa merveilleuse vie de résurrection, son amour parfait.
L’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté ..., représentent le fruit de l’Esprit. Comment le fruit de l’Esprit pourrait-il pousser sur un cep charnel ? Jésus est le cep. Je suis le sarment, mais ce sarment doit manifester la vie de résurrection en Christ. Je suis une nouvelle création, je dois produire le fruit de l’Esprit qui me remplit.
Si ma chair n’est pas effectivement crucifiée, je vais m’épuiser à tenter de produire le fruit de l’Esprit. Je ne vais réussir qu’à donner à Dieu et aux autres un mélange épouvantable à boire, un affreux vinaigre, au lieu du vin vieux de l’Esprit.
« Il a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous, et il l’a détruit en le clouant à la croix. Il a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d’elles par la croix » (Colossiens 2 v. 14 et 15).
Voyez-vous comment ce passage résume bien l’œuvre de la croix ? Quand Jésus est mort, c’est notre chair qui est morte avec lui. Quand Il est ressuscité, c’est nous qui sommes ressuscités dans une nouvelle nature, que nous devons aussi recevoir par la foi.
« Seigneur, je ne vais pas essayer de travailler à être meilleur. Je reçois par la foi la nouvelle nature que tu me donnes. Je laisse ta vie se manifester à travers moi et produire ton fruit. Je participe à ton œuvre par la foi ! »
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