
9. Il marcha avec Dieu
Chap: 8 - Le feu étranger (suite et fin du chapitre) - Nous constatons qu’il existe deux sortes de feu pour l’Éternel. D’abord, le feu que l’Éternel allume, celui par lequel il approuve un sacrifice. Ensuite, il y a le feu du jugement. C’est pourquoi Jean-Baptiste disait du Christ : « Il viendra vous baptiser d’Esprit et de feu ».
Quand on vit dans nos émotions et sentiments, et non sur la base de la foi en Dieu – je nuance, car ce n’est pas tout à fait juste de dire qu’on n’a pas la foi – notre foi n’est pas assez solide, pas assez édifiée, pas assez travaillée pour comprendre que Dieu est là même dans ses silences, dans nos épreuves, avec nous-même dans nos faiblesses.
Quand on est dans une grande joie, une effervescence, il faut nous garder d’un trop grand désir de bien faire pour honorer Dieu. On peut sortir du cadre de l’obéissance par notre enthousiasme, comme l’ont fait les fils d’Aaron dans notre texte. Imaginez que tous les chrétiens soient ainsi. Quand cela arrive dans l’assemblée, elle est dirigée par quoi ? Par l’Esprit de Dieu ? Oui, en partie, mais aussi par le feu étranger, par les émotions, l’enthousiasme ou son absence. On retrouve alors dans les assemblées des choses qui viennent d’un autre dieu. On prend des éléments que le monde nous apporte pour les transposer dans l’église, pour faire du nombre.
Maintenant, on fait du théâtre, du cinéma, des concerts chrétiens, une musique qui, bien souvent – je dis ce que j’en pense – quand j’entends les mêmes musiques qu’on entend dans le monde, tels que par des groupes appelés « 666 », « ACDC » (Antichrist Death to Christ), « The Beast », je me pose des questions. C’est la même inspiration. Ce n’est pas parce que l’on met le nom de Jésus à toutes les sauces, dans nos musiques profanes, que cela change leur nature. C’est du feu étranger dans nos assemblées, c’est d’une évidence.
Les résultats sont là, surtout chez nos jeunes : faiblesse spirituelle, dépression, un témoignage ambigu, moins visible : « Un tel est chrétien, mais il fait telle ou telle chose, je ne comprends pas ! » Les inconvertis ont une vision du chrétien beaucoup plus claire que beaucoup de chrétiens eux-mêmes. Ils savent ce qui doit être et ce qui ne doit pas être.
Quand ils voient quelqu’un qui se dit chrétien agir comme un païen lambda, ils disent : « Attends, tu es bien gentil, tu me parles de ton Jésus, de l’obéissance, de sainteté, mais regarde comment tu vis ! Je vis de la même manière, où est la différence ?
Parce que tu fais trois signes de croix ou tes « salamaleks » dans ton église évangélique, où vous vous trémoussez tous sur des musiques que j’écoute moi-même dans le monde ? Tu me dis que ce n’est pas bon, mais vous faites la même chose dans l’église ! »
Vous voyez l’objectif du feu étranger : inciter à se prostituer à un autre. C’est ce qui s’est passé à ce moment-là. Quand on accepte le feu étranger dans nos assemblées, on incite le peuple à se prostituer à un autre.
Quand nous voulons décider, même volontairement, même avec de bonnes intentions, mais hors du cadre de l’obéissance à la Parole de Dieu, nous incitons nous-mêmes et le peuple, à se prostituer à un autre. On nous dit souvent : « C’est l’Esprit de Dieu qui nous rend joyeux ! » Certains prédicateurs vont jusqu’à dire : « qu’ils s’enivrent de l’Esprit de Dieu ! » Ils titubent dans l’église, comme s’ils étaient « saoulés » par l’Esprit.
Permettez-moi un trait d’humour caustique : « ces prédicateurs-là, ce sont eux qui me saoulent ! » Dire cela du Saint-Esprit, c’est plus que limite. Ou encore : on souffle sur l’assemblée, tout le monde rit, tombe par terre, « c’est l’Esprit de Dieu qui agit ». J’aimerais que ce soit l’Esprit de Dieu, mais ça ne peut pas l’être, car Dieu est un Dieu d’ordre et de sainteté.
Quand vous voyez le désordre dans les assemblées – tout le monde fait n’importe quoi, rit, crie, hurle, s’agite dans une cacophonie sans nom – ce n’est certainement pas de Dieu. C’est le feu étranger placé devant le peuple. On y jette la Parole de Dieu, le parfum de bonne odeur, en disant : « Voilà ce qu’il faut faire, ça vient de l’Esprit ! »
Je vais vous dire ce qui vient de l’Esprit. Quel est son symbole dans la Bible ! L’huile d’onction sainte, qui ne devait pas couler sur la chair de l’homme. Dans sa composition, il y a la myrrhe. D’entrée de jeu, certains ne vont pas m’aimer. « Myrrhe » signifie « souffrance », « affliction », « larmes », « amertume », « pleurer ». Oui, cela entre dans la composition de l’huile d’onction sainte. Nous nous chargeons des afflictions du Messie.
Comme le disait Paul – ce n’est pas « parfaire », comme dans nos traductions, mais plutôt : « j’ajoute aux souffrances du Messie dans mon propre corps ». C’est accepter de mourir à soi-même, même dans les afflictions. Cela fait partie de l’onction sainte.
Ensuite, il y a la cannelle, « kinamôn » en hébreu, qui évoque l’idée de « se dresser ». On passe des souffrances, des pleurs, des larmes, à être dressé, élevé. Comment le Fils de l’homme a-t-il été élevé ? Sur une croix. C’est toujours l’œuvre du Saint-Esprit dont on parle. Nous sommes dans la souffrance, sur la croix.
Puis vient le roseau, « kané », qui signifie « racheter », « acquérir ». C’est par ce moyen que l’Esprit nous rachète : par la croix, la souffrance.
Je précise tout de suite : ce ne sont pas nos souffrances qui nous rachètent. C’est parce que nous participons aux souffrances du Christ que nous sommes rachetés.
Je ne dis pas qu’il faut s’auto-flageller pour gagner le salut, seule notre foi dans le sacrifice de Jésus, nous l’accorde, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Mais vivre la croix nous amène aussi dans la souffrance.
Ensuite, il y a la casse, « kidda » en hébreu, qui signifie « s’incliner respectueusement ». On est loin de l’agitation qu’on voit parfois dans certains milieux évangéliques, où plus personne ne s’entend ni ne se comprend à cause d’une cacophonie, où tout le monde s’agite. « S’incliner respectueusement ».
Enfin, l’huile d’olive, symbole de la lumière du Messie, apporte aussi la guérison, un baume. Dans l’huile d’onction sainte, nous sommes rendus participants aux souffrances du Christ, élevés sur notre croix – nous nous chargeons de notre croix, c’est le prix du rachat. Christ est passé en premier, il nous a rachetés. Accepter la croix, c’est s’incliner respectueusement devant Dieu, accepter que ce soit son feu qui consume le parfum de l’obéissance. L’huile nous éclaire et apporte le baume dont nous avons besoin. Toute l’œuvre du Messie est accomplie dans l’huile d’onction sainte – c’est le Saint-Esprit.
Le feu étranger sur l’autel des parfums, c’est remplacer le Messie par son antimessie, l’antichrist. L’œuvre du Saint-Esprit se reconnaît ainsi : quand nous sommes morts à nous-mêmes, que ce ne sont pas nos pensées ni nos désirs qui prédominent, que nous sommes dans un saint respect de l’Éternel, nous inclinant devant lui, acceptant son autorité sur nous, faisant sa volonté et non la nôtre.
Tout en étant rendus participants aux souffrances du Christ pour le sanctifier dans notre vie, nous sommes éclairés par la « ménorah », la lumière du Christ. L’huile d’onction sainte panse nos plaies, car le salut et le règne sont dans l’onction – c’est l’huile dont on se servait pour oindre les rois d’Israël.
Voilà pourquoi cette huile ne devait pas couler sur la chair de l’homme : on ne peut pas utiliser une chose si sainte, la personne et le sacrifice du Messie, pour dire : « On va faire ce qu’on veut avec ; dès l’instant que c’est pour Dieu, tout est permis ! »
Comme les Nicolaïtes ou Balaam : « On peut pécher comme on veut, faire ce que l’on veut, de toute façon, on est sous la grâce. Dansons joyeusement, rions, buvons, mangeons, le Seigneur nous fait grâce ! » Ce n’est pas la vie chrétienne. C’est du feu étranger, du feu profane, le feu de la prostitution.
C’est exactement l’esprit qui se cache derrière ces paroles de l’Écriture : « Lorsqu'Aaron vit cela, il bâtit un autel devant lui, et il s'écria : Demain, il y aura fête en l'honneur de l'Éternel ! » (Exode 32 v. 5).
Nous devons nous présenter devant Dieu en disant : « Seigneur, je veux que ce soit ton feu de l’alliance, ton feu, qui consume le sacrifice vivant que je t’offre ! » Comme Paul nous y incite : « Offrez vos corps comme un sacrifice vivant, qui sera d’une bonne odeur pour l’Éternel » (Romains 12 v. 1).
« Seigneur, je veux que ce soit le feu de ton alliance qui consume mon sacrifice, car je ne veux en aucun cas être animé par un esprit de prostitution ! »
Dans la composition du parfum, il y a l’Esprit de prophétie. Ce que Nadav et Avihou ont fait, c’est de la prostitution. La prostitution, c’est quelque chose qui paraît étrange. C’est ainsi qu’on reconnaît dans notre assemblée ou dans notre vie quelque chose qui n’est pas de Dieu, de l’ordre du feu étranger : c’est étrange. Parfois, quand on voit certaines choses dans les églises, on se dit : « C’est bizarre, il y a quelque chose qui nous dérange. C’est très étrange comme attitude, ce qu’ils font, ce qu’ils disent. Je ne me sens pas à l’aise avec ça ! »
Ne cherchez pas : c’est le feu étranger, quelque chose de barbare, qu’on ne comprend pas, de profane. Surtout, cela nous incite à nous détourner de l’obéissance à l’Éternel. « Réjouissez-vous dans le Seigneur ! Le Seigneur fait grâce, tout est parfait, « nous sommes riches, nous n’avons besoin de rien » (cf Apocalypse 3 v. 17) ! Le Seigneur vous permet de divorcer, de vous remarier, de re-divorcer, de vous re-re-marier, de marier les homosexuels ! »
On vient d’apprendre que les Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine ont accepté le mariage homosexuel : « Pas de souci, le Seigneur fait grâce ! » Mais vous ne vous rendez pas compte que vous brisez l’image de Dieu ? C’est l’homme et la femme qui forment l’image de Dieu. Deux femmes ou deux hommes ensemble ne la forment plus.
Le mariage relève de la création, non de la rédemption. Vous profanez quelque chose qui appartient à l’ordre de la création.
Tout cela, c’est du feu étranger, apporté pour inciter, pour amener le peuple à aller vers un autre maître. Cela signifie que c’est vous qui allez décider de ce qui est bien ou mal, même dans l’église. Nous continuons à manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, ce n’est pas parce que j’ai à cœur ceci ou à cœur cela que c’est de Dieu. Est-ce que Dieu te l’a dit ?
« Oui ! J’ai à cœur ! » Rien ne me dit que c’est de Dieu. Quand on dit « j’ai à cœur telle chose ! », tout le monde doit l’accepter. Est-ce biblique ? Est-ce cela qui nous est demandé ? Est-ce le chemin que le Seigneur veut ? Il m’arrive d’avoir « des choses à cœur », mais je demande : « Seigneur, montre-moi si c’est bien de toi ? Et parfois, je constate que ce n’est pas sa volonté mais la mienne ! » Il faut accepter de se soumettre au feu du jugement de Dieu, pour que ce qui est profane soit consumé et que l’holocauste soit consumé par le feu de l’alliance.
C’est pourquoi, si on vit dans nos émotions et sentiments, on est plus sujet à faire ce genre d’erreur, à apporter un feu étranger, que si on a appris à vivre sur la seule base de la foi, sachant que Dieu est le consommateur de notre foi, que Christ en est l’auteur et le parfait achèvement, et que ce que sa Parole dit est la vérité, peu importe ce qu’on ressent.
Il nous faut être très prudents dans notre vie, en premier lieu, à ne pas laisser le feu étranger consumer les choses saintes. Ne nous leurrons pas : dès qu’on met des choses saintes sur ce feu étranger, elles deviennent elles-mêmes profanes. Nous profanons le sacrifice de Jésus et nous nous profanons nous-mêmes, en laissant nos émotions ou nos sentiments guidés par la chair, prendre autorité dans notre vie ou dans nos assemblées. C’est le Christ lui-même et son sacrifice que nous profanons. Celui que nous élevons, que nous « sanctifions » par ces actes, ce n’est pas le Christ, mais l’antichrist. Cela vient de l’esprit de l’antichrist.
Soyons vigilants, d’abord dans notre vie, pour que ce que nous apportons dans notre assemblée soit du Messie et non de son ennemi. Tout ce qui vient de notre chair est forcément de l’ennemi de Dieu, donc ami du satan.
Le feu étranger est quelque chose qui a été accepté dans nos milieux. C’est la raison pour laquelle l’Église s’affaiblit, que les chrétiens meurent de faim en termes de connaissance de l’Évangile, et que l’apostasie peut maintenant grandir et se mettre en place plus fortement qu’avant. On accepte les choses profanes pour mettre les choses saintes sur un feu de prostitution. Forcément, un jugement tombe, car Dieu ne peut pas laisser faire cela.
On pourrait me dire : « Oui, mais regarde, le feu du ciel ne tombe pas sur toutes les assemblées qui font cela ! » C’est vrai. Peut-être serait-il préférable qu’un feu tombe pour réveiller les gens, car le pire jugement, c’est quand l’Éternel dit : « Je leur donnerai un esprit de mensonge pour qu’ils croient au mensonge ». Cela aussi est un jugement. Le feu ne descend peut-être pas du ciel, et heureusement pour nous, mais la gloire de Dieu s’est retirée de son Temple (l’église).
Il y a des moments où un esprit d’égarement est permis par Dieu parce que les hommes ont voulu s’égarer eux-mêmes, ont refusé d’obéir. À force de dire au Seigneur : « On ne veut pas de ta Parole, on ne veut pas obéir à ceci ou à cela ! » alors qu’il y a des choses écrites noir sur blanc – pas besoin d’interpréter. On répond souvent : « Oh, c’était du temps de Paul, du temps des apôtres dans les Actes, plus pour nous aujourd’hui ! »
Un jour, un frère n’arrêtait pas de me dire que telle chose n’était pas biblique, « pas pour notre temps ». Je lui ai demandé : « Qu’est-ce qu’il te reste de ta Bible ? Il ne reste que la couverture ? Qu’as-tu mis dedans ? Tu as remplacé le livre des Actes, les épîtres, une partie des Évangiles ? Et l’Ancien Testament, les Écritures, on peut les enlever, c’est pour les Juifs ? Il nous reste quoi alors ? La couverture, parce qu’on a tout enlevé, parce qu’on ne veut pas obéir ? »
L’Éternel dit alors : « Vous ne voulez pas obéir ? Eh bien, je vais vous laisser vous égarer. Je vais laisser un esprit d’égarement survenir sur vous, et vous allez accepter le mensonge. C’est mon jugement ! » Cela fait peur, car on se dit : « Le Seigneur va permettre des choses si terribles ? »
Oui, certainement, quand on refuse d’obéir, quand on décide de ne pas vouloir obéir, le Seigneur est conséquent. C’est nous qui décidons.
Le feu étranger, c’est rejeter le feu de l’alliance. C’est revenir à l’Éden pour manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, décider nous-mêmes de ce qui est bien ou mal. C’est accepter de mettre sur l’autel non plus Christ, mais nous-mêmes, dans le mauvais sens du terme : produire notre propre sacrifice selon nos modalités, pas celles de Dieu.
« Seigneur, j’accepte de te consacrer ma vie, de mourir à moi-même si… ! » Plus j’avance dans la vie chrétienne, plus je constate que mes motivations pour obéir à la Parole de Dieu sont importantes. Pourquoi veux-tu m’obéir ? Pour ta satisfaction personnelle ou pour me plaire, dit l’Éternel ?
Veux-tu voir dans ta vie la manifestation de ma grâce en ne péchant plus, en n’agissant plus de telle ou telle manière ? Pourquoi ? Pour me glorifier et me sanctifier, ou pour que toi, tu te sentes bien, que tu sois glorifié devant tes frères, que tu dises : « Regardez-moi, je suis arrivé à ce stade-là ? » Quelle est ta motivation ? Je remarque que la motivation peut produire soit le feu de l’alliance, soit le feu étranger.
Il nous faut être vigilants, veiller à notre motivation, à notre conscience, à notre obéissance. C’est primordial. Si nous veillons à cela, si c’est pour Dieu que nous agissons, pour l’honorer, dans une inclinaison – comme l’onction du Saint-Esprit qui nous pousse à nous incliner respectueusement devant lui – si nous acceptons le chemin qu’il nous propose, nous chargeons de notre croix, mourons à nous-mêmes, et que cette motivation soit seulement pour qu’il soit glorifié, élevé, sanctifié, alors nous sommes sous le feu de l’alliance.
Mais si nous ne sommes plus dans l’obéissance, si la motivation est autre, nous savons que c’est le feu étranger, car c’est un autre dieu que nous avons choisi. Nous devenons des prostitués spirituels, nous ne sommes plus l’épouse du Christ.
C’est un message qui incite à la vigilance. Nous sommes aujourd’hui dans un temps d’apostasie qui se généralise. Il nous faut nous alerter sur les dangers qui menacent le peuple de Dieu.
Certains voudront écouter, d’autres non. Chacun est libre, chacun fait ce qu’il veut. Mais de toute façon, les conséquences, nous les verrons tous.
Marcher avec Dieu tel Hénoch, c’est accepter de perdre notre vie et de revêtir celle du Christ par la foi. C’est nous charger de notre croix, dans une volonté ferme d’obéissance !
Alors, marchant ainsi, tel un ami du Seigneur, Il viendra nous prendre pour régner avec Lui !
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