
4. Il marcha avec Dieu
Chap: 4 - Que veut Dieu pour toi ? - Dans beaucoup de messages aujourd'hui, on cherche à produire une émotion positive dans l’assemblée. On ne cherche plus à connaître les anciens sentiers bibliques.
Je vous invite à ouvrir vos Bibles dans le livre du prophète Jérémie, au chapitre 6. Nous allons lire les versets 13 à 17 : « Car, du plus petit d’entre eux jusqu’au plus grand, tous sont adonnés au gain. Depuis le prophète jusqu’au sacrificateur, tous usent de fausseté. Ils soignent à la légère les blessures de mon peuple, en disant : Paix, paix ! , alors qu’il n’y a point de paix ».
Dans une traduction plus littérale, cela donne : « Ils disent : Tout est bien, tout est bien ! mais non, rien n’est bien ». Le texte continue : « Ils devraient avoir honte des horreurs qu’ils commettent, mais la honte ne les atteint pas, ils ne savent plus rougir. C’est pourquoi ils tomberont avec ceux qui tombent ; ils trébucheront au temps où j’interviendrai contre eux, dit l’Éternel. Ainsi parle l’Éternel : Placez-vous sur les chemins, regardez, informez-vous des sentiers antiques. Où donc est le bon chemin ? Marchez-y, et vous trouverez le repos pour vos âmes. Mais ils répondent : Nous n’y marcherons pas. J’ai suscité pour vous des sentinelles : Soyez attentifs au son du shofar ! Mais ils répondent : Nous n’y serons pas attentifs ».
Faisons une autre lecture, toujours dans le livre de Jérémie, au chapitre 18, versets 15 et 16 : « Cependant, mon peuple m’a oublié ; il offre de l’encens à des idoles. Il a été conduit à trébucher dans ses voies, sur les routes d’autrefois, pour suivre des sentiers, des voies non frayées. Ils ont fait de leur pays un objet de stupeur et de raillerie pour toujours ; quiconque passe est stupéfait et secoue la tête ». Nous nous arrêtons là pour l’instant avec nos lectures.
Le prophète parle ici du peuple d’Israël, bien entendu. Mais ce qu’a vécu l’Israël historique, nous le vivons nous-mêmes, nous qui sommes rattachés à Israël.
En me penchant sur ces deux textes, j’ai réalisé que cette mise en garde de l’Éternel, transmise par la bouche de son prophète Jérémie, est d’une actualité brûlante dans la majorité de nos assemblées aujourd’hui (et dans notre propre vie). Quand j’écoute certains messages – et je ne porte pas ici un jugement de valeur, je ne dis pas : « Eux, ils ne font pas bien, moi, je suis meilleur ! », ce n’est pas du tout ça – mais il nous faut tout de même faire un constat objectif. Dans beaucoup de messages, on cherche à produire une émotion positive dans l’assemblée. On ne cherche plus à connaître les anciens sentiers, c’est-à-dire les chemins sur lesquels marchaient nos pères, ceux qui étaient en première ligne, les apôtres. Nous nous sommes créés une religion à notre image.
Il est toujours affligeant de constater que, dans les dénominations que nous avons nous-mêmes créées, car elles ne viennent pas de Dieu. Elles sont l’œuvre des hommes : que l’on soit catholique (traditionnel, Vatican II, charismatique), protestant (là, c’est pire, il y a tous ces « .istes » partout), orthodoxe, copte ou autre, ce sont des barrières érigées par les hommes. Le Saint-Esprit, Lui, n’a que faire de ces barrières humaines.
En discutant parfois avec des serviteurs, l’un d’eux m’a dit un jour : « J’aimerais tellement que tu apportes le message dans mon assemblée, mais je ne peux pas, parce que tu n’es pas reconnu par ma dénomination ! » Cela m’a ouvert les yeux sur une réalité à la fois triste et presque risible, mais qui me donne surtout envie de pleurer. Admettons que plusieurs dénominations me demandent de prêcher chez elles : il faudrait que je suive le cursus d’études de chaque dénomination pour être reconnu ! En réalité, je n’ai pas assez d’une vie pour obtenir un diplôme pour chaque dénomination. C’est vraiment absurde ! Vous voyez la stupidité de la chose ?
Les disciples avaient-ils des diplômes de telle ou telle dénomination pour apporter le message de l’Évangile ? Non, ils annonçaient simplement l’Évangile par la puissance du Saint-Esprit. Mais aujourd’hui, les dénominations que nous avons fondées, basées sur des vérités que nous avons reconnues pour vraie, je ne dis pas que tout est faux, loin de là, nous avons cloisonné le Saint-Esprit.
En le cloisonnant, nous tournons en rond depuis des générations dans notre désert spirituel, comme Israël après leur sortie d’Égypte. Nous sommes emprisonnés dans des labyrinthes de traditions humaines. Un catholique ne voudra pas entendre un protestant, un baptiste ne voudra pas écouter un pentecôtiste, un pentecôtiste ne voudra pas entendre un baptiste, et j’en passe. Chacun reste dans son petit pré carré. Vous pouvez apporter un message dans différentes assemblées seulement si vous appartenez à leur dénomination ; sinon, c’est un regard suspicieux, méfiant.
Une fois, en discutant avec un pasteur, je parlais des différentes dénominations. Lui, bien entendu, prêchait pour sa boutique et me disait : « Ce groupe-là, méfie-t’en ; celui-ci est dans une fausse doctrine ; ceux-là, encore pire ! » À la fin, je lui ai demandé : « Moralité, il n’y a que ta dénomination qui est bonne ? » Je l’ai mis mal à l’aise en ajoutant : « En fin de compte, ta dénomination dépend d’un petit groupe de personnes à sa tête ! S’ils se trompent, toutes vos Églises suivront, car la doctrine vient d’en haut ! »
Là, il était beaucoup moins sûr de lui : « Oui, mais nous avons un espace de liberté… ! » Vous voyez, quand on les confronte à la contradiction, ils ne savent que répondre, parce que ce système religieux n’est pas selon le cœur de Dieu, mais selon celui de l’homme charnel.
Pourquoi ? Parce que nous nous attachons à des doctrines plutôt qu’à Christ, et nous sommes entraînés dans un mouvement qui nous empêche de réfléchir, de nous poser les questions élémentaires : « La doctrine que je défends est-elle biblique ? La vérité que je proclame est-elle conforme à la Parole de Dieu ? »
On ne se pose plus ces questions : « Non, à l’église, on m’a dit qu’il fallait faire comme ça, qu’il ne fallait pas faire ceci, qu’il fallait agir ainsi, parler ainsi, penser ainsi. Je n’ai pas cherché à savoir si cela venait du Seigneur, puisque dans ma dénomination, c’est comme ça. Et puis, ma dénomination est plus proche de la vérité que celle des voisins, qui sont forcément dans l’erreur, car la mienne est la meilleure ! »
Jésus a dit : « À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres » (Jean 13 v. 35), pas aux barrières que vous avez érigées pour démolir le voisin.
Que dit l’Éternel par la bouche de son prophète ? On peut le paraphraser pour notre temps :
Ce ne sont plus les prêtres et les prophètes, mais les pasteurs, prêtres, curés, rabbins : vous avez mon peuple qui souffre, et vous ne lui apportez pas les soins dont il a besoin. Vous dites : « Tout est bien, tout est bien ! » dans votre dénomination, dans votre pré carré. Mais non, tout n’est pas bien. Vous maltraitez des personnes et, pire encore, vous leur donnez de mauvais enseignements. Je ne dis pas que tout est faux, mais souvent, nous érigeons la vérité de notre dénomination comme si elle était Dieu.
Nous ne cherchons pas Dieu véritablement, nous voulons rester dans ce que nous avons appris, et l’Éternel devient secondaire. Il dit : « Vous êtes des aveugles. Je vais être obligé de vous « frapper » (dans le sens discipliner, corriger), de juger cela. Pourquoi ? Parce qu’en mettant en avant vos doctrines sans vérifier si elles viennent de moi, sans me laisser agir dans vos cœurs, dans vos assemblées, dans vos dénominations, en préférant à ma Parole la vérité que vous vous êtes fabriquée, vous êtes devenus idolâtres. Vous apportez un sacrifice à des idoles, et l’idolâtrie appelle forcément mon jugement ! »
Qu’est-ce que cela signifie pour nous ? Bonne question. Si on demande à des frères chrétiens : « Quel est le plan de Dieu pour votre vie ? », on obtient souvent des réponses qui paraissent justes – je ne cherche pas à accabler, je veux simplement qu’on revienne aux anciens sentiers, ceux des apôtres, pour marcher dessus sans s’écarter à gauche ni à droite, en restant dans la pensée de Dieu. On fera des erreurs, c’est inévitable, mais on ne peut pas persévérer dans l’erreur sans chercher la pensée de Dieu en disant : « On a toujours fait comme ça, pourquoi changer ? »
Ce n’est pas une bonne réaction. Parfois, nous devons nous remettre face à la Parole de Dieu et nous demander : « Est-ce que ce que j’enseigne, ce que je prêche, ce que je crois est conforme à ta Parole Seigneur ? Est-ce que dans mon culte personnel et dans mon culte d’assemblée, j’adore le vrai Dieu, Celui qui se révèle, et non celui que je m’imagine ? » Ce sont de bonnes questions à se poser, car nous devons nous remettre en question.
Une question supplémentaire, liée à celle-ci : sommes-nous prêts, le cas échéant, à laisser le Seigneur démolir des monuments religieux dans nos vies ? Sommes-nous prêts à laisser Dieu détruire ce que nous croyions vrai ? Ce n’est pas une petite question, car cela implique une souffrance.
Si nous acceptons d’entrer dans cette dimension, si nous laissons Dieu démolir des monuments de pensée qui relèvent plus de l’idolâtrie que de sa Parole, nous sortirons automatiquement de notre zone de confort. Et l’homme déteste cela. Regardez les disciples : Jésus va voir la Samaritaine près du puits. Elle Lui dit : « Que fais-tu ici ? Tout le monde sait que je suis pécheresse, je viens aux heures les plus chaudes pour ne rencontrer personne, et toi, un Juif, tu me parles à cette heure ? »
Jésus se laisse laver les pieds avec du parfum par une prostituée, essuyant ses pieds avec ses cheveux, cela, pour briser les codes du judaïsme de l’époque, il n’y a pas mieux : Il cassait les codes.
Sommes-nous prêts à nous laisser bousculer par Dieu dans nos certitudes ? Plus encore, sommes-nous prêts à laisser Dieu raser ce que nous sommes pour qu’Il reconstruise quelque chose selon son cœur ? Ce n’est pas une petite question, mes frères et sœurs, car cela entraîne un chemin de souffrance. Mais il faut l’accepter, car c’est ainsi qu’on connaît la vérité – pas parce que ma dénomination dit ceci ou que tel autre dit cela. Il y a du bon dans toutes les dénominations, et des erreurs dans toutes aussi. Ce n’est pas la question. Je ne juge pas nos frères qui prêchent sincèrement des choses en étant convaincus que tout va bien, mais est-ce vraiment ce que dit la Bible ? Voilà ma question, celle que je voudrais qu’on se pose aujourd’hui.
Quel est le plan de Dieu pour ma vie ?
Certains répondent :
- « qu’Il me révèle ce qu’Il a préparé d’avance pour moi, pour son œuvre ! » Ce n’est pas faux, mais est-ce vraiment le but du ciel.
- « Le Seigneur veut que je sois sanctifié ! » C’est vrai, mais ce n’est pas le but.
- « Il veut que je sois rendu à l’image du Christ ! » Vrai, mais ce n’est pas le but.
- « Il veut que je ne pèche plus, que j’agisse d’une certaine manière, que je le laisse agir dans ma vie ! » Tout cela est vrai, mais ce n’est pas le but de Dieu. Ce sont des conséquences du but à atteindre, pas des buts en soi. Être sanctifié, servir dans l’œuvre de Dieu, être rendu à l’image du Christ ne sont pas des buts en soi. Cela peut paraître étrange, mais prenons l’exemple de Caïn et Abel.
Caïn et Abel apportent un sacrifice à l’Éternel. Abel offre un sacrifice de son troupeau, et la Bible précise « des graisses de son troupeau » (Genèse 4 v. 4). La graisse symbolise toujours l’adoration et l’amour pour Dieu. Abel a pris la graisse pour rendre gloire à l’Éternel. Caïn, lui, a apporté des fruits du sol – un sol maudit, sans effusion de sang. Je ne dis pas que Caïn ne voulait pas honorer Dieu, ce n’est pas la question. Je ne dis pas non plus que nos frères et sœurs qui ne se remettent pas en question n’aiment pas Dieu. Ils l’aiment sûrement de tout leur cœur, aucun doute là-dessus, je ne fais pas de jugement de valeur. Mais pourquoi l’Éternel n’a-t-Il pas agréé le sacrifice de Caïn ? Parce qu’il n’était pas conforme à sa justice ni à sa pensée. L’Éternel lui dit : « Je ne peux pas l’accepter. Regarde Abel : il a compris la valeur du sang, il a compris que la graisse du bélier, c’est l’adoration, pas le fruit des efforts de l’homme. Comprends-tu, Caïn ? »
Face à cela, il y a deux attitudes. Soit, on dit : « Seigneur, d’accord, mais confirme-moi par ta Parole que c’est bien ce qu’elle dit ! » et on cherche. Parfois, ce n’est pas évident, je le comprends, mais nous avons la prière et le Saint-Esprit : « Seigneur, montre-moi. J’ai un doute sur cette question : est-ce que mon culte est raisonnable devant tes yeux ? Est-ce que je t’honore en faisant ceci ou en ne le faisant pas ? »
Le Seigneur répondra : vous trouverez des textes dans sa Parole, ou un message, un témoignage d’un frère confirmera ce que vous pressentez. Vous comprendrez alors que Dieu est derrière tout cela et que sa volonté est là. Si vous êtes prêt à vous corriger, à dire : « Seigneur, j’ai toujours cru cela, mais je vois que ce n’est pas selon ta Parole, alors je m’y conforme et abandonne cette croyance ! » c’est juste.
Mais parfois, vous ne serez plus reconnu dans votre dénomination, car vous irez à l’encontre du dogme ambiant. C’est là que la souffrance commence.
Ceux de votre dénomination voudront vous « guérir » : « Tu es une brebis malade, tu sors de notre doctrine ! Tu dis qu’il faut se rattacher à Israël ? Non, Israël, c’est nous maintenant ! »
C’est pourquoi je ne peux plus m’inscrire dans une dénomination, ce n’est plus possible pour moi, ce n’est pas biblique. Oui, on pourrait dire que je suis dans la mouvance évangélique, mais dans quel sens ? Dans celui d’un retour total à la Parole de Dieu : les Évangiles, qui confirment ce qu’on appelle l’Ancien Testament – le « Tanakh » en hébreu – et l’accomplissement du judaïsme en Jésus-Christ. Je reconnais que je suis rattaché à Israël par le sacrifice de Jésus, aux promesses d’Israël, à l’accomplissement de toute la Bible par Jésus-Christ. Voilà l’Évangile, c’est dans cette mouvance évangélique que je m’inscris, pas dans les dérives qu’on voit dans les Églises évangéliques de tous ordres. Il y a des doctrines diaboliques chez les évangéliques, comme chez les catholiques, les baptistes, les adventistes ou n’importe qui.
Caïn avait donc, deux attitudes possibles. La première : « Seigneur, effectivement, il faut que je me corrige. Pardonne-moi, je n’avais pas compris. J’étais sûr de t’honorer, mais écoute, je vais aller auprès de mon frère, lui acheter un agneau de son troupeau, et t’offrir un sacrifice avec lui, parce que je t’aime. Peut-être même lui demanderai-je de l’offrir ensemble, car tu aimes la communion ! »
Imaginez ce qui aurait pu se passer ! L’Éternel dit à Caïn : « Pourquoi es-tu triste ? Pourquoi ton cœur est-il rempli de chagrin ? » Caïn a d’abord été chagriné, se sentant moins aimé par Dieu. C’est là le danger : si nous n’acceptons pas la direction de l’Esprit ou la remontrance de Dieu, nous pensons qu’Il nous aime moins. Mais c’est parce qu’Il nous aime qu’Il nous corrige. Sinon, Il nous laisserait aller. Si je n’aime pas quelqu’un, peu m’importe qu’il se fasse écraser par une voiture ; cela n’a pas de conséquence pour moi. Mais si mon enfant est en danger – jouant avec une prise ou traversant sans regarder – je vais m’écrier : « Fais attention ! »
Ma réaction vive vient de la peur pour lui. Il me verra peut-être comme quelqu’un d’autoritaire qui l’empêche de faire ce qu’il veut, mais quand il comprendra le danger, il dira : « C’était pour mon bien ! » Caïn, lui, a eu du chagrin.
Et quand c’est ainsi, l’ennemi vient et nous susurre : « Tu vois que tu es un nul, un pécheur irrécupérable ! » On sombre dans la dépression, nourri par des paroles d’accusation, de rancœur, de rancune. On commence à envier le frère à qui tout semble réussir, alors qu’il a ses propres épreuves, que l’on ne voit pas. Cela engendre du ressentiment, qui, chez Caïn, a conduit à la haine et au meurtre. Vous me direz : « On ne se tue pas dans les Églises ! » L’histoire religieuse montre des fleuves de sang versés au nom de Dieu. Aujourd’hui, on tue avec la langue : « Tu as vu ce frère ? Tout lui réussissait, et maintenant, il est malade. La roue tourne ! Lui qui nous disait : « Bénissez le Seigneur, confiez-vous en lui, vous verrez ! » Eh bien, maintenant, il est sur son lit ! » Ce sont des mises à mort.
Que veut Dieu pour nos vies ? Une chose simple : une relation avec sa créature basée sur l’amour. Il veut que chacun d’entre nous soit uni à Lui. Vous allez me dire : « Toute cette démonstration pour enfoncer une porte ouverte ? » Peut-être, mais ce n’est pas tout de le dire. Dire : « Oui, Dieu veut qu’on soit uni à Lui ! » c’est bien, mais comprenons-nous ce que cela signifie ? Être uni à Lui, c’est faire de Dieu toute notre satisfaction, notre horizon, penser à Lui constamment, parler avec Lui, être en communion avec Lui, le mettre en premier dans tous nos choix de vie.
Réfléchissez : dans une journée, combien de fois passons-nous d’abord, et Dieu ensuite ? La porte semble moins ouverte, tout à coup.
Dieu veut qu’à chaque instant, nous soyons unis à Lui. Si nous le sommes, nous sommes sanctifiés, nous faisons son œuvre, nous accomplissons les desseins qu’Il a préparés d’avance, nous sommes rendus à l’image du Christ, nous sommes sans péché.
Ce sont les conséquences de cette union. Mais souvent, à la question : « Quel est le plan de Dieu pour ta vie ? », on répond : « Je suis appelé à être pasteur, prophète, ceci ou cela ! » Non, c’est être uni à ton Dieu, noyé en Lui, baptisé en Lui. « C’est en sa mort que vous avez été baptisés » (Romains 6 v. 3), pour vivre de la vie de Christ. L’objectif, c’est d’être baptisé dans les eaux d’en haut en permanence.
Nous ne sommes pas 50 % en haut, 50 % en bas ; nous sommes totalement en haut. La Bible dit : « Vous êtes assis à la droite du Père en Jésus-Christ » (Éphésiens 2 v. 6).
Pas une jambe sur terre et un bras dans les cieux ! Alors pourquoi agissons-nous comme des enfants des eaux d’en bas ?
Vous vous préoccupez du travail que vous faites pour Dieu ? Cela ne l’intéresse pas. Il n’a pas besoin de vous ni de moi pour son œuvre ; elle se fera, que nous disions oui ou non. Allons plus loin : Dieu n’a que faire de ce que vous discernez comme nécessaire pour son œuvre dans votre région. On va me lapider maintenant ! Pourquoi ? Parce qu’Il n’a pas besoin de vous. Si vous réalisez un besoin aujourd’hui, Lui le sait depuis avant la fondation du monde. Il n’est pas ignorant. Ce n’est pas parce que vous ouvrez les yeux que cela change quelque chose. Ce qu’Il veut, c’est que vous soyez attaché à Lui pour être utile dans son œuvre – encore une grâce. Il veut nous associer à sa gloire, non pas parce qu’Il en a besoin, mais par amour. Il aimerait qu’on Lui dise : « Seigneur, je veux juste passer du temps avec toi, parce que je t’aime. Je ne te demande rien ! »
Combien de fois sommes-nous des consommateurs ? « Le Seigneur va te bénir si tu viens aux réunions, Il va te donner ceci, cela… ! » Le Seigneur n’est pas un distributeur, où l’on met une pièce pour être béni ! Il veut que l’on soit dans la communion des frères en disant : « C’est toi que je cherche, Seigneur. Je veux être avec toi ! »
Parfois – et je ne dis pas ça pour me mettre en avant, car je suis souvent comme ce que je viens de dénoncer – je n’ai rien à Lui demander. Je veux juste Lui dire : « Seigneur, je pense à toi. Je prends 30 secondes pour te dire que je t’aime, que tu saches que je pense à toi ! » Je suis convaincu que son cœur de Père est rempli d’affection devant cela. Et en vous parlant, je réalise combien de fois je ne le fais pas, combien je dis plutôt : « Seigneur, il me manque ceci, cela. Quand vas-tu me répondre ? Pourquoi ne m’expliques-tu pas cela ? »
Imaginez un enfant qui tire sur le manteau de ses parents en disant : « Papa, papa, papa ! » sans se soucier de ce qu’ils font, préoccupé seulement par son intérêt immédiat. Nous faisons pareil : « Seigneur, Seigneur, Seigneur ! » Lui répond : « Écoute, je veux juste un moment avec toi. Veux-tu passer du temps avec moi ? » « Non, je veux jouer avec mes copains ! » Combien de fois allons-nous à l’église pour « jouer avec nos copains » plutôt que pour passer un temps avec notre Père ?
Ce que Dieu veut, c’est une communion d’amour, une union où nous sommes attachés à Lui. Un père agit toujours pour ses enfants. Au début, dans l’éducation, ils le trouvent peut-être rabat-joie : « Il m’empêche de faire ce que je veux, c’est un maître ! » Mais à l’âge adulte – j’ai la chance d’avoir des enfants adultes – nous partageons des moments extrêmement agréables. J’échange avec eux, je découvre leur personnalité, leurs joies, leurs tristesses. Nous sommes en communion, il y a un amour entre eux et moi, parce que nous sommes adultes et que je vois qui ils sont. C’était mon but : avoir ces échanges avec mes enfants, pas les diriger avec un fouet. Le Seigneur veut cela avec nous.
Au début, Il nous conduit comme un maître, car nous sommes des petits enfants, nous commettons des erreurs, il faut grandir. Puis, avec la maturité spirituelle, nous disons : « Seigneur, je veux simplement passer du temps avec toi ! » Si nous passons du temps avec quelqu’un, nous le connaissons.
Et si nous le connaissons, face à une situation, nous savons ce qu’Il veut, nous agissons en conséquence. Pas besoin d’une révélation divine à chaque instant : nous sommes cœur à cœur avec Dieu, nous marchons selon son cœur, manifestons dons et ministères selon son cœur, parce que nous sommes attachés à Lui.
Oui, cela peut nous faire sortir de notre zone de confort, nous mettre en contradiction avec notre dénomination. Mais le but de Dieu n’est pas que nous le servions ; c’est que nous soyons attachés à Lui et que nous l’aimions de tout notre cœur. Que le Seigneur vous bénisse.
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