La foi, ce miracle !

La foi, ce miracle !

La foi en Jésus est un miracle que seule la puissance de la Rédemption peut produire, et non l'éloquence d'un discours.

La foi d'Abraham

« Abraham partit... sans savoir où il allait (Hébreux 11 v. 8) ». Dans l'Ancien Testament, le fait que le croyant est en relation personnelle avec Dieu se manifeste souvent par une séparation totale entre lui et son milieu. Abraham quitte et son pays et sa parenté.

Aujourd'hui, la séparation doit s'accomplir plutôt entre notre manière de voir les choses et celle de nos parents et amis les plus chers, lorsqu'ils ne connaissent pas Dieu, Jésus a bien marqué cela (Luc 14 v. 26).
La foi ne connaît pas le but vers lequel elle est conduite, mais elle aime et elle connaît Celui qui la conduit. Il ne s'agit pas de nous conduire nous-mêmes par notre intelligence, mais de saisir par la foi la main de notre Conducteur. Par la foi nous saisissons Dieu personnellement. Mais quelle erreur de s'imaginer que Dieu nous conduira toujours vers le succès !

Le but final qu'on atteint quand on vit par la foi, c'est qu'on acquiert du caractère. Notre vie spirituelle a des hauts et des bas. Quand nous sommes en prière, la bénédiction de Dieu nous transfigure ; puis nous retombons dans le train-train de la vie journalière, et la lumière disparaît.

La vie par la foi, ce n'est pas un envol momentané ; c'est une vie où l'on marche droit devant soi, sans jamais faiblir. Il ne s'agit pas de sanctification, mais de quelque chose de bien plus élevé, d'une foi mise à l'épreuve et qui a tenu bon. Abraham n'est pas à proprement parler un modèle de sanctification, c'est le type de l'homme vivant par la foi, d'une foi éprouvée en un Dieu infiniment réel. Abraham, nous est-il dit, eut foi en Dieu.

L'épreuve de notre foi

« Ne t'ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? (Jean 11 v. 40) ». Chaque fois que vous vous efforcez de vivre par la foi, vous rencontrez nécessairement des objections formulées par le bon sens et qui reposent sur les circonstances même où vous vous trouvez. Le bon sens est l'apanage de l'homme naturel, la foi celui de l'homme spirituel : Les deux termes s'opposent.

Avez-vous le courage de vous lier à Jésus-Christ alors que votre bon sens dit juste le contraire ? Acceptez-vous héroïquement de suivre Jésus-Christ, lorsque votre vie naturelle et votre bon sens vous crient : « Mais tout cela n'est que mensonge ! » Sur la montagne de la Transfiguration, on croit en la puissance de Dieu, mais redescendu dans la plaine, on rencontre les démoniaques, et tout paraît narguer et moquer votre foi.

Chaque fois que mon programme de vie spirituelle m'apparaît clairement tracé, un fait surgit qui vient le contredire. Si je déclare que je me fie à Dieu pour subvenir à tous mes besoins, et puis que je me trouve sans un sou, et sans aucun espoir d'en trouver, que deviendra ma foi ? Soutiendra-t-elle l'épreuve ? Ou devra-t-elle capituler ?

Il faut que notre foi soit éprouvée, car elle ne devient vraiment mûre que par ce combat. À quelle épreuve est soumise en ce moment même votre foi ? Il faut qu'elle la traverse victorieusement, ou qu'elle périsse. « Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute ». L'essentiel, c'est de se confier en Jésus. Croyez-en lui fermement, et tous les obstacles ne pourront que fortifier votre foi.

La vie du croyant n'est qu'une suite d'épreuves pour sa foi, et la dernière grande épreuve, c'est la mort. Dieu nous aide à l'affronter avec toutes nos armes, prêts à ce dernier combat ! La foi ne doute jamais de la fidélité de Dieu.

Le Maître de notre foi

« Vous m'appelez Seigneur et Maître, et vous dites bien, car je le suis (Jean 13 v. 13) ». Notre Seigneur n'impose jamais son autorité ; jamais il ne dit : « Tu dois. » Il nous laisse parfaitement libres. Libres de lui cracher au visage, comme certains hommes l'ont fait ; libres de le mettre à mort. Il ne nous dira rien.

Mais lorsque, grâce à la Rédemption sa vie est créée en moi, je reconnais aussitôt qu'il a sur moi une autorité absolue. C'est la domination morale de Celui dont il est dit : « Tu es digne... » Mais mon indignité refuse de se courber devant Celui qui est digne. Chaque fois que je rencontre un homme qui m'est supérieur, et que je refuse de reconnaître sa supériorité, je révèle mon indignité. Dieu fait notre éducation par des gens qui nous dépassent, non en intelligence mais en « sainteté », jusqu'à ce que nous nous soumettions au Seigneur lui-même.

Si notre Seigneur nous imposait l'obéissance, il serait un tyran, et n'aurait plus la véritable autorité. Il ne réclame jamais notre obéissance, mais lorsqu'il se révèle à nous, nous lui obéissons aussitôt. Il devient sans peine notre Seigneur, et nous vivons dans l'adoration du matin au soir. La manière dont je conçois l'obéissance met en évidence ma croissance spirituelle.

L'obéissance est un mot auquel nous devons redonner sa vraie valeur. L'obéissance n'est possible qu'entre des égaux : C'est le rapport d'un fils à son Père, et non d'un domestique à son patron. « Moi et le Père, nous sommes un ». « Bien qu'il fut Fils, il a appris l'obéissance par les choses qu'il a souffertes ». Le Fils a obéi en tant que Rédempteur parce qu'il était le Fils, et non pas pour le devenir.

La foi, ce mystère

« Et il dit : « Qui es-tu, Seigneur ? (Actes 9 v. 5) ». Grâce au miracle de la Rédemption, Saul de Tarse, Pharisien ardent et opiniâtre, fut en une seconde transformé en humble esclave, dévoué au Seigneur Jésus.

Ce qui peut s'expliquer n'a rien de miraculeux. Lorsque nous comprenons comment les choses se passent, nous pouvons les ajuster à nos désirs. C'est pourquoi tout naturellement nous cherchons à comprendre. L'obéissance n'est pas une chose naturelle, et la désobéissance n'est pas forcément un péché.

Il n'y a dans l'obéissance en elle-même aucune vertu morale, à moins qu'on reconnaisse chez celui qui donne les ordres une autorité supérieure. La désobéissance peut être le moyen de s'affranchir d'une autorité abusive. Quand un homme dit à un autre : « Il faut... tu dois... » il tend à l'asservir et à l'éloigner de Dieu. L'homme en obéissant devient esclave, à moins qu'il ne discerne par-delà l'autorité de l'homme, celle d'un Dieu saint auquel il se soumet.

Bien des personnes ne commencent à se tourner vers Dieu que lorsqu'elles rejettent leurs traditions religieuses. Car il n'y a qu'un seul Maître légitime du cœur humain et ce n'est pas la religion, mais Jésus-Christ. Mais malheur à moi si, le voyant devant moi, je lui dis : « Non, je ne te veux pas ! »

Il n'insistera pas pour que j'obéisse, mais en refusant j'aurai commencé à signer l'arrêt de mort du Fils de Dieu dans mon cœur. Lorsque je m'oppose à Jésus-Christ, en lui disant : « Je refuse », il n'insistera pas. Mais je tourne le dos à la puissance créatrice de sa Rédemption. La grâce de Dieu ne s'inquiète pas de savoir à quel point je suis corrompu, pourvu que je vienne à la lumière, mais malheur à moi si je tourne le dos à la lumière ! (voir Jean 3 v. 19 à 21).

La foi, ce miracle !

« Ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse (1 Corinthiens 2 v. 4) ».
Paul était un savant et un orateur de premier ordre. Ce n'est pas une fausse humilité qui lui fait dire ces choses. Mais il pensait qu'il affaiblirait la puissance de Dieu, si, en l'écoutant on était frappé par son éloquence. La foi en Jésus est un miracle que seule la puissance de la Rédemption peut produire, et non l'éloquence d'un discours : « Non pas les discours persuasifs de la sagesse, mais la puissance de Dieu... une démonstration d'esprit et de puissance ».

La puissance créatrice de la Rédemption se manifeste au travers de la prédication de l'Évangile ; mais jamais à cause de la personnalité du prédicateur. Si le prédicateur doit s'imposer un jeûne, ce n'est pas en s'abstenant de manger, mais bien en s'abstenant de toute éloquence, de tout raffinement dans la diction, de tout effort pour émouvoir, de tout ce qui pourrait finalement voiler l'Évangile de Dieu. Le prédicateur est là comme représentant de Dieu, « comme si Dieu vous exhortait par nous ».

Il est là non pour présenter un idéal humain, mais l'Évangile de Dieu. Si c'est seulement à cause de ma prédication que les gens désirent devenir meilleurs, ils ne feront pas un seul pas vers Jésus-Christ.

Tout ce qui est susceptible de flatter mon amour-propre dans ma prédication de l'Évangile, fera de moi, finalement, un traître à l'égard de Jésus. Car j'empêche son acte rédempteur de déployer ses énergies créatrices.

« Quand j'aurai été élevé de la terre, dit Jésus, j'attirerai tous les hommes à moi ».

 

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