1.Chrétien et heureux ?

1.Chrétien et heureux ?

Avec l’aide de Dieu, nous désirons considérer un à un les versets de ce chapitre (2 Pierre 1) pour voir ce qu’ils ont à nous dire en relation avec notre question. Nous serons peut-être surpris de découvrir des indications pratiques absolument fondamentales.

Deux noms et deux titres.

Selon l’habitude à son époque, l’auteur commence par se présenter à ses lecteurs : « Simon Pierre, esclave et apôtre de Jésus Christ…  (v. 1) ».
Contrairement à ce que nous trouvons dans sa première épître, où il s’intitule simplement « Pierre, apôtre de Jésus Christ », l’apôtre fait précéder ici son nouveau nom « Pierre » par l’ancien « Simon ». Lorsque le Seigneur Jésus avait demandé une fois à ses disciples ce que les hommes disaient de lui, le Fils de l’homme, Simon Pierre avait fait la belle confession : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ».

Le Seigneur lui avait alors donné un nouveau nom : « Pierre », ou « une pierre » (Matthieu 16 v. 18). N’était-ce pas un honneur ? Et pourtant, Pierre se plaît à indiquer aussi son ancien nom. Il avait conscience d’être devenu un objet de la miséricorde divine. La miséricorde de Dieu s’était exercée envers lui et avait fait d’un « Simon » un « Pierre », une pierre vivante.

N’est-il pas révélateur qu’à la mer de Tibérias, dans les questions qu’il pose à l’apôtre Pierre pour le sonder, le Seigneur ressuscité s’adresse trois fois à lui en l’appelant « Simon » et en indiquant encore son origine humaine : « Fils de Jonas » (Jean 21 v. 15 à 17) ? Ah ! ce disciple avait renié trois fois son Seigneur. Seul l’ancien « Simon » était capable d’un acte aussi affreux. Dans ses épîtres, de nombreuses allusions cachées montrent qu’il n’a jamais oublié sa défaillance, mais qu’il avait l’assurance de la miséricorde et du pardon de Dieu.

Cela est vrai de nous tous pour autant que nous ayons passé par la nouvelle naissance. Si nous n’avons pas reçu alors littéralement un nouveau nom, nous n’en sommes pas moins devenus des hommes nouveaux, introduits dans des relations nouvelles. Et nous trouvons ici un premier motif d’être heureux. Ces relations ont leur fondement dans le Seigneur ; elles sont divines et leur durée est éternelle. Étant nés de Dieu, nous sommes non seulement liés à la source de la vie, mais aussi unis entre nous.

Nous sommes ainsi capables d’aimer Dieu et de nous aimer les uns les autres. Toutefois, ce thème est davantage celui de Jean. Autrefois nous étions loin de Dieu, des pécheurs. Maintenant nous avons été approchés de lui comme de bienaimés enfants. Mais une question se pose à nous : Sommes-nous conscients de ces nouvelles relations établies en Dieu ? Nous ne serons heureux en elles que si tel est le cas.

Parmi mes lecteurs, peut-être s’en trouve-t-il un qui aspire au bonheur, mais qui n’a pas encore reçu un « nouveau nom ». Eh bien ! Faites comme Pierre autrefois et laissez-vous submerger par la grâce de Dieu. Lors de sa première rencontre avec le Seigneur, cette grâce l’avait conduit à confesser : « Seigneur, retire-toi de moi, car je suis un homme pécheur » (Luc 5 v. 4 à 11). Si vous ouvrez votre cœur au Seigneur et placez devant lui tout le fardeau de vos péchés, il vous donnera la paix avec Dieu et vous amènera dans les relations les plus précieuses qui soient avec lui-même et avec les enfants de Dieu. Tel est le premier pas vers le vrai bonheur. Innombrables sont ceux qui l’ont fait avec foi et ne l’ont jamais regretté.

L’auteur de notre épître revêtait en outre une fonction que nous ne pourrons jamais partager avec lui. Il était un apôtre de Jésus Christ. Il faisait partie de ces disciples qui ont vu le Seigneur Jésus et ont été témoins de sa résurrection (Actes 1 v. 21 et 22 ; 1 Corinthiens 9 v. 1). Dieu s’est servi de ce groupe d’hommes pour poser les fondements du christianisme (Éphésiens 2 v. 20). Plus loin dans son épître, Pierre renvoie à eux et les nomme « vos apôtres (3 v. 2) ».
Mais n’est-il pas significatif que de nouveau Pierre fasse précéder le titre « apôtre » d’une autre qualification, l’expression « esclave » ? De même que Paul, Jude et Jean, il se glorifie lui aussi d’être un esclave de Jésus-Christ. Il estimait comme un privilège de servir son Seigneur et Maître dans l’obéissance et la soumission. En ce qui le concerne, Jean tait en général son nom dans ses écrits. Ce n’est que dans le dernier livre de la Bible, la « révélation de Jésus Christ », qu’il se présente directement comme « son esclave Jean » (Apocalypse 1 v. 1).

Le Sauveur lui-même n’a-t-il pas été le modèle inimitable du vrai « serviteur de l’Éternel » (Ésaïe 42 v. 1 à 4 ; Matthieu 12 v. 18 à 21) ? Prenant la forme d’esclave, il est venu sur cette terre non pas pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour plusieurs (Philippiens 2 v. 7 ; Matthieu 20 v. 28). Avons- nous déjà réalisé une fois que, par sa mort à la croix, le Seigneur Jésus a accompli à notre égard le plus grand service imaginable ? Mais aujourd’hui aussi il nous sert, nous lave les pieds et intercède pour nous, il est notre avocat (Jean 13 ; Romains 8 v. 34 ; Hébreux 7 v. 25 ; 9 v. 24 ; 1 Jean 2 v. 1). Chacun de ces services revêt une valeur inestimable. Sans eux, nous ne pourrions pas effectuer le « pèlerinage ». Et ne restons-nous pas sans parole en lisant que, même dans la gloire du ciel, « s’avançant, il les servira » (Luc 12 v. 37) ? Par ce service, il nous rendra capables de jouir des gloires de la maison du Père. Quelle grâce infinie ! Et quand, dans son royaume, le Fils aura mis toutes choses en harmonie avec son Père, il remettra alors le royaume (il ne lui sera pas enlevé) à Dieu le Père et sera lui-même assujetti pour toute l’éternité à celui qui lui a assujetti toutes choses (1 Corinthiens 15 v. 24 à 28).

Devrait-il nous en coûter de servir un tel Seigneur ? Et une partie de notre bonheur ne réside-t-il pas en cela ? Assurément, ce n’est pas le service en lui-même qui rend heureux, mais c’est bien plutôt Celui que nous servons. Toutefois, il n’existe guère de privilège plus grand pour nous que de le servir d’un cœur dévoué ici-bas sur la terre déjà. Du point de vue divin, la vraie « grandeur » se manifeste dans le fait qu’on est un vrai « serviteur » (Luc 22.27).

Une foi de prix.

Bien que Pierre destine sa seconde épître aux mêmes personnes que la première, il s’adresse à elles différemment. Dans la première lettre, il voit les croyants, issus du peuple juif, comme « ceux de la dispersion ». Effectivement, ils étaient des étrangers sous un double aspect. D’une part, en tant que Juifs vivant dispersés parmi les nations, ils étaient des étrangers ; et, d’autre part, du fait qu’ils avaient cru au Seigneur Jésus, ils étaient devenus des étrangers aux yeux de leur propre peuple qui le rejetait. Par conséquent, ils avaient besoin de consolation et d’encouragement pour le chemin dans un environnement étranger. Pierre les leur dispense (et à nous) par sa première épître.

Mais maintenant, l’apôtre entrevoit un autre devoir. Il sait que le moment de déposer sa tente approche. Pour accomplir le mandat que le Seigneur lui avait confié : « Fortifie tes frères », il leur écrit cette seconde et dernière épître. Il veut leur rappeler encore une fois des choses importantes (1 v. 12), les rendre capables de s’en souvenir (v. 15), et réveiller leur pure intelligence par ce rappel (3 v. 1). Aussi choisit-il une formule adaptée à ce but et dit : « … À ceux qui ont reçu en partage une foi de pareil prix avec nous, par la justice de notre Dieu et Sauveur Jésus Christ (v. 1) ».

Belle description d’un chrétien ! Les destinataires de sa lettre étaient des chrétiens qui avaient reçu en partage avec les apôtres et les croyants habitant à Jérusalem une foi de pareil prix. Pierre aime le mot « précieux » (ou : « de prix »). Dans sa première épître, il parle du sang précieux de Christ (1 v. 19), de la pierre précieuse (2 v. 4 à 6) et mentionne que ce « prix » de Christ nous a été révélé à nous croyants (v. 7). Et ici, dans sa seconde épître, il qualifie la foi de précieuse et, quelques versets plus bas, les promesses (v. 4). Si la parole de Dieu, plutôt économe en qualificatifs, désigne une chose comme étant précieuse, elle l’est effectivement.

Que faut-il comprendre par une foi de pareil prix ? Manifestement, Pierre parle de la foi chrétienne en contraste avec le judaïsme — donc de la doctrine chrétienne, objet de la foi. De même qu’en Jude, versets 3 et 20, il s’agit ici de ce qui est cru. Dans son Fils Jésus Christ — nous pouvons aussi dire : dans le christianisme — Dieu s’est pleinement révélé. Les croyants d’entre les Juifs avaient été introduits dans ce système « par la justice de Dieu ». Avant d’examiner de plus près cette expression intéressante, j’aimerais souligner que la vérité chrétienne ne peut être comprise que par la foi au Seigneur Jésus ; il l’a lui-même dit à ses disciples autrefois : « Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi » (Jean 14 v. 1). Ils le posséderaient non pas physiquement, mais par la foi. C’est ainsi qu’ils devaient jouir de lui et de tout ce qui se rattache à lui. Nous avons là une caractéristique de toute l’époque de la grâce. Nous possédons tout par la foi en lui — toute vérité chrétienne, toute bénédiction spirituelle. Il est le centre, il est l’objet de la foi. Aussi cette foi revêt-elle un pareil prix, qu’elle soit reçue par un apôtre ou par un simple chrétien. Toutefois, le prix que nous attachons personnellement à la foi chrétienne est une tout autre question.
En jouissons-nous ? Sommes- nous prêts à la défendre si elle est mise en question ?
Relevons encore un point important : On ne peut pas séparer la foi (comme ensemble de la doctrine chrétienne) de la foi personnelle (comme vertu morale). Ces deux aspects de la foi sont bien distincts, mais ils forment un tout. S’il n’y a rien à croire, la foi personnelle est inutile ; et si la foi personnelle n’est pas active, les éléments de la foi ne peuvent pas être compris. Ainsi l’un suppose l’autre.

La foi précieuse du christianisme était devenue la part des croyants issus d’entre les Juifs « par la justice de notre Dieu et Sauveur Jésus Christ ». Remarquons l’ordre ici : par la justice de Dieu à la foi. En Romains 3, nous trouvons l’inverse : par la foi à la justice de Dieu (v. 22 à 26). Nous pouvons en déduire qu’en 2 Pierre 1, il n’est pas question du salut, de la justification. L’expression « justice de Dieu » doit plutôt être comprise ici dans le sens de « délité de Dieu ». Grâce à la délité de Dieu envers ses promesses données aux pères, le résidu du peuple d’Israël a pu entrer dans les bénédictions du christianisme.

Israël est le seul peuple sur la terre en qui, à chaque moment de son existence, Dieu trouve un résidu croyant, « un résidu selon l’élection de la grâce » (Romains 11 v. 5). Tel est aussi le cas pendant la dispensation de la grâce ; seulement ce résidu est aujourd’hui absorbé dans l’Assemblée de Dieu. C’est dans ce sens que les Juifs croyants étaient « ajoutés » au début de la période chrétienne (Actes 2 v. 41 à 47).

Mais l’expression qui nous occupe offre encore une particularité que je désire relever. Le texte grec comporte un article commun devant « Dieu » et « Sauveur Jésus Christ ». Cela signifie qu’aux yeux de l’auteur « Dieu » et le « Sauveur Jésus Christ » forment un seul objet de considération. Non pas que les deux noms doivent forcément concerner la même personne. Ce n’est pas le sens de cette construction avec un article commun.
Néanmoins une telle façon de s’exprimer serait impossible si Christ n’était pas Dieu. Nous trouvons des expressions semblables en 2 Thessaloniciens 1 v. 12 et Tite 2 v. 13.

Quelqu’un dira peut-être : « Je n’ai pas besoin de ce genre de preuve concernant la divinité de mon Seigneur. J’y crois de toute manière ». C’est juste. Mais si nous nous souvenons que l’auteur véritable de l’expression qui nous occupe est Dieu le Saint Esprit, nous ne restons pas insensibles au choix et à la forme des mots employés. Nous entendrons encore beaucoup parler de la connaissance de Dieu et de Jésus, notre Seigneur, dans le verset qui suit déjà. Il est d’autant plus important de nous rappeler dès le début à quelle personne nous avons à faire quand il s’agit de notre Seigneur Jésus : il est Dieu, exactement comme le Père et le Saint Esprit. Nous touchons là un point qui constitue finalement notre bonheur le plus profond. Nous y reviendrons plus loin.

La vraie connaissance chrétienne.

Après s’être présenté lui-même, et s’être adressé aux destinataires de l’épître en les caractérisant d’une manière si belle, l’apôtre exprime une salutation : « Que la grâce et la paix vous soient multipliées dans la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur ! (v. 2) ».
À la question : Comment pouvons-nous vivre heureux comme chrétiens ? nous trouvons ici encore une réponse : en vivant dans la grâce et la paix de Dieu. La grâce est l’amour immérité. Elle constitue la source, l’origine des voies de Dieu envers nous. La paix en découle, en est le résultat. Tant la grâce que la paix peuvent être expérimentées de deux façons : soit fondamentalement, soit d’une manière plus pratique. Dans le premier cas, elles sont liées à la conscience, dans le second, au cœur ou à l’âme.

Lorsque nous étions dans nos péchés et que nous nous sommes tournés vers Dieu avec repentance et foi, il nous sauva par la grâce, par la foi (Éphésiens 2 v. 8). Et maintenant que nous avons été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ (Romains 5 v. 1). Il s’agit de la paix de la conscience, l’heureuse assurance que la question de nos péchés et de notre culpabilité est parfaitement réglée devant Dieu. Nous avons la paix avec Dieu, aussi réellement aujourd’hui que plus tard dans la gloire du ciel. C’est un fait établi, inébranlable.

Mais en plus de cet aspect fondamental, il y a un côté plus pratique. Il concerne notre marche et c’est celui-ci que mentionne la salutation. Dans ce sens pratique, la grâce nous est chaque jour à nouveau nécessaire, nous avons souvent besoin que la paix du cœur soit retrouvée ou affermie. Nous rencontrons beaucoup de difficultés (pour ne pas parler du péché) sur notre chemin au travers de ce monde, et sans le recours continuel à la grâce de Dieu, nous ne pouvons pas y jouir de la paix du cœur.

Aussi est-il parlé ici d’une multiplication de la grâce et de la paix : « Que la grâce et la paix vous soient multipliées ». Dieu désire que nous nous appuyions toujours plus sur sa grâce, que nous en fassions toujours davantage usage, que nous prenions plus conscience de notre entière dépendance de sa grâce. Le fleuve de sa grâce est assurément toujours « plein d’eau » (Psaume 65 v. 9), mais souvent nous le laissons couler près de nous sans y puiser. Aussi parfois Dieu nous force-t-il par les circonstances à compter de nouveau davantage sur sa grâce. Il sait que de cette manière seulement nous pouvons jouir de la paix précieuse — cette harmonie du cœur avec lui et ses pensées, que rien ne saurait remplacer. Alors la paix aussi devient profonde « comme un fleuve » (Ésaïe 48 v. 18), parce qu’elle repose sur la grâce de Dieu et sur rien d’autre.

Nous qui vivons dans des jours de mécontentement, de déchirement et de dissolution, n’éprouvons-nous pas tous le besoin de cette paix ? La salutation de l’apôtre agit alors comme un baume pour nos cœurs.
À part notre passage et la première épître de Pierre, l’expression « vous soient multipliées » ne se trouve que dans l’épître de Jude (1 Pierre 1 v. 2 ; Jude 2). Il ne s’agit certainement pas d’un hasard. Pierre a écrit sa première lettre à des enfants de Dieu dans la souffrance. Combien précisément de tels croyants ont besoin de compter davantage sur Dieu et de recourir à sa grâce ! Mais la seconde épître de Pierre et celle de Jude ont en vue les derniers jours, la fin des temps avec l’apostasie annoncée ; et Dieu promet la multiplication de la grâce et de la paix pour ces jours aussi. N’est-ce pas bien propre à nous consoler ?

Mais une adjonction remarquable est apportée, qui ne se trouve que dans la seconde épître de Pierre : « … Dans la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur (v. 2) ».
Dieu ne peut nous multiplier sa grâce et sa paix que d’une certaine façon : dans une véritable intimité de cœur avec lui-même et son Fils, notre Seigneur. Nous l’oublions facilement. Souvent nous nous tenons à une certaine distance de lui, ou nous nous satisfaisons d’une connaissance intellectuelle de Dieu et de Christ. Il en est parlé au chapitre 2, versets 20 à 22.

Les conditions pour porter du fruit ne sont ainsi pas réunies. Dieu ne se révélera à nous que si nous marchons avec lui. Le Seigneur Jésus en a parlé dans ses paroles d’adieu : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime, sera aimé de mon Père ; et moi je l’aimerai et je me manifesterai à lui » (Jean 14 v. 21). Aimons-nous réellement le Seigneur Jésus, avons-nous le désir qu’il se révèle davantage à nous ? Si tel est le cas, obéissons-lui et il honorera sa parole. Sa Personne bénie nous deviendra de plus en plus familière, et la grâce et la paix découleront tout naturellement. Existe-t-il quelque chose qui puisse nous rendre plus heureux — dans le temps présent déjà ?

La connaissance de Dieu et de Jésus, notre Seigneur occupe une place centrale dans la seconde épître de Pierre. Pour en parler, l’apôtre emploie quatre fois le mot signifiant une « pleine connaissance » : « epignôsis » (1 v. 2, 3, 8 ; 2 v. 20). Effectivement, la connaissance du Seigneur est la clé de voûte de notre foi. Sans elle, notre vie de foi est vide, la foi entière est vide. D’où l’importance que nous croissions dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ (3 v. 18), de Celui qui est l’image du Dieu invisible. C’est dans le Fils que le Père se révèle, et cela dans la puissance du Saint Esprit. « En ce jour-là, vous connaîtrez que moi je suis en mon Père, et vous en moi et moi en vous », a dit le Seigneur Jésus (Jean 14 v. 20). Ce « jour » est aujourd’hui. Nous avons l’immense privilège de connaître Dieu dans la pleine révélation qu’il a donnée de lui dans son Fils. Telle est la véritable connaissance chrétienne.

À l’époque de l’Ancien Testament, Dieu ne s’était révélé que d’une manière fragmentaire ; il habitait pour ainsi dire « dans l’obscurité » (1 Rois 8 v. 12) » ; et il était important que les croyants d’entre les Juifs à qui Pierre écrivait le reconnaissent. Ils étaient trop profondément enracinés dans les traditions des pères pour que n’existe pas le danger de négliger la lumière éclatante de l’évangile à ce sujet. Les révélations de Dieu au cours des temps passés, moins précises, étaient certes bénies, mais la lumière « de la connaissance de la gloire de Dieu » n’est visible que « dans la face de Christ » (2 Corinthiens 4 v. 6). Seul le Seigneur Jésus nous a apporté la pleine connaissance de Dieu, son Père, et cela dans la mesure où lui le connaît. Cette révélation de Dieu, son Père, a eu lieu pendant les jours de sa vie ici-bas et aussi après sa résurrection ; ainsi il pouvait dire : « Celui qui m’a vu, a vu le Père (Jean 14 v. 9 ; comp. aussi 1 v. 18) ». Dans sa première épître Jean exprime la même vérité en ces termes : « Nous savons que le Fils de Dieu est venu, et il nous a donné une intelligence a n que nous connaissions le Véritable » (1 Jean 5 v. 20).

Connaître le Véritable — quelle grâce merveilleuse ! N’est-il pas étrange, humiliant même, que nous manifestions souvent si peu d’intérêt pour ce qu’il y a de plus précieux ? Si nous connaissons Dieu, nous savons aussi ce que son cœur tient en réserve pour nous. Et à cette connaissance se rattache la force morale pour une marche de piété, comme nous allons le voir.

Mais avant de développer cette pensée, relevons encore un point : Au verset 1, il est parlé du Seigneur Jésus comme Sauveur ; dans le verset 2, il est présenté comme Seigneur. Tel est le chemin que Dieu nous fait toujours suivre, et cet ordre correspond également à notre expérience. Nous avons d’abord appris à connaître Christ comme Sauveur. Sans ce premier pas, nous serions encore dans nos péchés, nous serions perdus pour l’éternité. Mais bien que cette expérience ou connaissance soit fondamentale, Dieu ne veut pas que nous en demeurions là. Son intention est de nous conduire plus loin, à la connaissance du Seigneur — de Celui qui a tous les droits sur nous.

A SUIVRE...

 

Arthur KatzUn message de Christian Briem.
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