
3. Avec Dieu dans le désert
Chap: 3 - Christ, la nourriture des siens - Quel est le résultat de la rédemption accomplie, quel est le résultat de la délivrance de la puissance de Satan ? Que nous n’arrivons pas directement en Canaan, mais que nous sommes conduits dans le désert.
Au chapitre 16 de l’Exode, nous trouvons dans la « manne » une image remarquable du Seigneur Jésus comme la nourriture des siens. Nous désirons, à l’aide de ce chapitre, nous occuper de ce thème béni, un thème qui concerne tout croyant et est absolument « vital ». Sans nourriture, on dépérit. Pour l’âme, il en va de même que pour le corps. Qu’on soit engagé depuis longtemps dans le chemin de la foi ou qu’on soit converti depuis peu de temps seulement, il est important pour tout enfant de Dieu de se nourrir suffisamment et de prendre la bonne nourriture au bon moment.
Notre chapitre contient à cet égard aussi une multitude d’indications pratiques qui rendent son étude très profitable. Mais considérons d’abord les circonstances dans lesquelles les fils d’Israël se trouvaient alors et leur comportement dans celles-ci ! Nous pourrons en tirer plus d’une leçon pour notre vie.
Murmures dans le désert de Sinaï.
Les premiers versets du chapitre mentionnent de nouveaux murmures des fils d’Israël dans le désert. Dans ce court intervalle, ils avaient déjà fait quelques expériences. Ils avaient marché trois jours dans le désert de Shur sans trouver d’eau et lorsqu’ils étaient arrivés à Mara et en avaient découvert, ils n’avaient pas pu boire ces eaux parce qu’elles étaient amères. À la suite de leurs murmures, Dieu, dans sa grâce, avait enseigné à son serviteur Moïse un bois qui, jeté dans les eaux, les rendit douces.
À Élim, ils avaient de nouveau expérimenté la riche sollicitude de Dieu et ils avaient trouvé du rafraîchissement et une protection contre les rayons brûlants du soleil.
En « marche » (Exode 16 v. 1).
Mais ils ne pouvaient pas rester dans ce lieu de bénédiction, car ils étaient en chemin pour le pays promis. Aussi lisons-nous : « Et ils partirent d’Élim, toute l’assemblée des fils d’Israël, et vinrent au désert de Sin, qui est entre Élim et Sinaï, le quinzième jour du second mois après leur sortie du pays d’Égypte » (Exode 16 v. 1).
Comme les fils d’Israël, nous sommes en « marche ». Notre but, il est vrai, est la patrie céleste. Mais nous aussi, ne l’atteignons qu’après la traversée du « désert ». De même qu’aux Israélites, Dieu nous accorde continuellement, dans sa bonté, des moments et des périodes, où, retirés du monde et sans être inquiétés par lui, sous l’opération du Saint-Esprit, nous trouvons du rafraîchissement pour l’esprit et l’âme par la parole de Dieu.
C’est ce qu’évoquaient les « fontaines d’eau ». Mais ensuite, il s’agit de repartir et de continuer. Nous resterions souvent volontiers plus longtemps à « Élim », nous voudrions bien « retenir » les moments de bénédiction particulière. Mais les pensées de Dieu sont différentes. Il désire que nous mettions en pratique dans la vie de chaque jour ce que nous avons appris dans sa communion. Les heures passées à s’occuper de sa Parole sont particulièrement bénies et nécessaires, mais elles sont suivies de temps d’épreuve. Nous n’apprenons que dans la pratique de la vie journalière combien les choses que nous avons saisies dans notre cœur sont vraies.
Lorsque les trois disciples étaient avec le Seigneur Jésus sur la sainte montagne, ils auraient, eux aussi, préféré rester là : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici » (Matthieu 17 v. 4).
La proposition de Pierre de faire trois tentes venait de cette appréciation, juste en soi. Sans nous attarder maintenant davantage sur la faute qu’il commettait, notons que pour les disciples, ce n’était pas non plus le temps de demeurer dans cette sphère de gloire plus longtemps. Cette expérience devait servir à fortifier leur foi pendant qu’ils avançaient sur le chemin de disciples et de renoncement à soi (16 v. 24 et suiv.).
Mais ensuite, ils ont dû, eux aussi, redescendre de la montagne pour faire d’autres expériences dans la vallée de la mise à l’épreuve humaine. Si nous ne pouvons pas non plus rester à « Élim » ou sur la « montagne de la transfiguration », nous pouvons néanmoins poursuivre notre chemin avec le Seigneur, dans l’heureuse conscience de ce que nous avons vu et vécu là, et cela en vaut la peine.
Entre Élim et Sinaï.
En relation avec le verset 1, remarquons encore qu’en quittant leur campement près de la mer Rouge (Nombres 33 v. 10), les fils d’Israël sont arrivés d’abord dans le désert de Sin ; et ici, il est ajouté : « qui est entre Élim et Sinaï ». Cette mention semble bien être faite pour marquer une période précise dans le pèlerinage du peuple d’Israël. Même si celle-ci n’a connu que la durée relativement courte de trois mois, les Israélites ont néanmoins expérimenté la grâce de Dieu d’une manière particulière pendant ce temps.
Des murmures fréquents de leur part, comme nous allons le voir de nouveau bientôt, un grand support et une patience infinie du côté de Dieu, voilà ce qui a caractérisé cette étape significative de leur voyage. Plus tard, au cours des quelque quarante ans pendant lesquels ils ont erré dans le désert, combien de fois n’ont-ils pas dû se souvenir de ces jours bénis, alors qu’ils étaient sous la grâce de Dieu seulement et que Dieu était intervenu pour eux.
Mais ont-ils jamais pris conscience qu’ensuite, dans le Sinaï, ils ont commis une de leurs fautes les plus fatales ? Là, se confiant en leur propre capacité, ils se sont placés volontairement sous la loi de Dieu : « Le peuple tout entier répondit : Nous ferons tout ce que l'Éternel a dit. Moïse rapporta les paroles du peuple à l'Éternel » (19 v. 8). Et alors, un tournant décisif s’est produit dans les voies de Dieu envers eux.
Cela s’est manifesté notamment en ce que Dieu les punissait désormais sérieusement lorsqu’ils murmuraient contre lui. Pensons seulement à Nombres 11, où il est parlé, comme dans notre chapitre, de la manne et des cailles. Malgré de nombreuses ressemblances, il s’agit pourtant d’une autre circonstance, qui a eu lieu environ une année plus tard.
En Exode 16, les fils d’Israël ont murmuré avant que la loi soit donnée, et Dieu leur a dispensé sans restriction le soir les cailles et le matin la manne. Mais en Nombres 11, ils pleurèrent après le don de la loi, et la colère de Dieu s’embrasa contre eux et l’Éternel les frappa d’un fort grand coup (v. 10 et 33).
Des murmures contre Dieu.
« Et ils partirent d’Élim, toute l’assemblée des fils d’Israël, et vinrent au désert de Sin, qui est entre Élim et Sinaï, le quinzième jour du second mois après leur sortie du pays d’Égypte. Et toute l’assemblée des fils d’Israël murmura contre Moïse et contre Aaron, dans le désert. Et les fils d’Israël leur dirent : Ah ! que ne sommes-nous morts par la main de l’Éternel dans le pays d’Égypte, quand nous étions assis auprès des pots de chair, quand nous mangions du pain à satiété ! Car vous nous avez fait sortir dans ce désert pour faire mourir de faim toute cette congrégation » (Exode 16 v. 1 à 3).
Toute l’assemblée des fils d’Israël murmure de nouveau. Mentionnés à plusieurs reprises dans ce court passage (v. 2, 7, 8, 9 et 12), leurs murmures ne s’élèvent cette fois-ci qu’en apparence contre Moïse et Aaron. En réalité, ils s’adressent à Dieu lui-même : « Vos murmures ne sont pas contre nous, mais contre l’Éternel » ; « … parce que l’Éternel a entendu vos murmures que vous avez proférés contre lui » (v. 8).
La pensée solennelle que tout péché est dirigé en premier lieu contre Dieu lui-même devrait nous faire réfléchir. David l’avait compris. Bien qu’il ait péché très gravement contre Urie, il se tourne pourtant vers Dieu pour confesser : « Contre toi, contre toi seul, j’ai péché » (Psaume 51 v. 4).
Mais il est aussi grave de s’élever contre des serviteurs de Dieu. En le faisant, on s’en prend au Seigneur lui-même. Il considère l’attaque comme dirigée contre lui. Le Seigneur a dit à ses disciples : « Celui qui vous écoute, m’écoute ; et celui qui vous rejette, me rejette ; et celui qui me rejette, rejette celui qui m’a envoyé » (Luc 10 v. 16). C’est un principe général : Dieu lie son message aux messagers qui l’annoncent. Si ses messagers sont rejetés, son message et, par conséquent, lui-même, le sont aussi.
Encore un mot sur la signification des murmures. Murmurer exprime le mécontentement du cœur à l’égard de ce que Dieu fait. Le désert représente toujours quelque chose d’exerçant pour la chair, parce qu’elle n’est absolument pas en mesure de faire confiance à Dieu. Si nous sommes dans un état charnel, les murmures contre Dieu jaillissent tout naturellement.
Nous pouvons avoir expérimenté les bontés de Dieu de mille façons ; et pourtant, il suffit d’une seule circonstance qui ne plaise pas à la chair en nous, pour que le manque de foi se manifeste aussitôt en ce que nous trouvons quelque chose à redire aux voies de Dieu à notre égard. En fin de compte, nous mettons par là en doute l’amour et la sagesse de notre Dieu en ce qui nous concerne. Satan attise vigoureusement de telles pensées d’incrédulité en nous. Elles sont alors les « dards enflammés du méchant », par lesquels il cherche à ébranler notre confiance en Dieu et en son amour (Éphésiens 6 v. 16). Seul le « bouclier de la foi » pourra les repousser.
Sommes-nous conscients que toutes nos plaintes et nos gémissements de mécontentement ne font que manifester notre manque de confiance en Dieu et notre ingratitude ? Cela ne devrait-il pas nous amener à penser que, dans notre cas aussi, Dieu prend parfaitement connaissance des murmures, qu’il les « entend » ?
Bien que le Seigneur Jésus n’ait pas été physiquement présent quand Thomas a exprimé des paroles d’incrédulité, il les a pourtant entendues et il a dû réprimander son disciple : « Ne sois pas incrédule, mais croyant » (Jean 20 v. 27). Est-ce que tous les murmures concernant les voies de Dieu à notre égard ne mourraient pas sur nos lèvres, si nous étions plus reconnaissants de toutes les bontés que Dieu a déjà manifestées envers nous ? « Remercier préserve de vaciller » dit avec justesse un vieux proverbe.
Soif et faim.
Dans le désert de Shur, le motif des murmures de la congrégation d’Israël avait été le manque d’eau ; ici, ils murmurent parce qu’ils n’ont pas de pain. Or la caractéristique du désert est qu’il ne peut apaiser ni la soif de l’âme ni la faim de l’homme intérieur. À ce sujet, il semble y avoir, au sens figuré aussi, une différence entre la « soif » et la « faim ».
Spirituellement parlant, avoir « soif » signifie éprouver un désir intérieur, produit par le Saint-Esprit, pour les choses spirituelles, divines. La « soif » peut caractériser le pécheur aussi bien que le croyant. Quand l’Esprit de Dieu travaille l’âme d’un pécheur, celui-ci en vient à avoir soif de la paix avec Dieu. À cet assoiffé, le Seigneur Jésus offre gratuitement de l’eau de la vie (Apocalypse 22 v. 17).
Que l’âme du croyant aussi puisse avoir soif de Dieu (et dans un sens, qu’elle doive avoir soif), nous le voyons dans plusieurs passages des Psaumes, par exemple au psaume 42 : « Comme le cerf brame après les courants d’eau, ainsi mon âme crie après toi, ô Dieu ! Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant » (v. 1 et 2).
Lorsqu’elle est réveillée, l’âme humaine cherche la satisfaction intérieure, et celle-ci ne peut venir que de Dieu. À cet égard, le monde est un très grand « désert » pour le croyant : Il n’a absolument rien à lui offrir qui puisse véritablement satisfaire son être intérieur. Telle est l’expérience de « Mara » – une expérience parfois bien douloureuse, car elle n’est souvent acquise qu’au travers de la souffrance « dans la chair » (1 Pierre 4 v. 1).
Fondamentalement, pour la « faim » de l’âme, il en va de même, mais elle désigne quelque chose d’autre. La faim se porte sur la nourriture, et la « nourriture » est ce qui nous donne la force pour notre marche pratique. C’est seulement lorsque, au sens spirituel, nous absorbons de la bonne « nourriture », que nous pouvons aller notre chemin ici-bas comme chrétiens en nouveauté de vie.
Christ est cette nourriture pour nous, comme nous allons le voir de plus près dans un instant. Les ressources les plus diverses que le monde nous offre ne peuvent pas nous fournir pour l’homme intérieur de nourriture propre à nous donner la force de vaincre et de persévérer.
Même si beaucoup de choses du monde ne sont pas mauvaises en elles-mêmes et que nous puissions en faire usage (1 Corinthiens 7 v. 31), toutes ont cependant un défaut capital : Christ n’est pas en elles, elles ne contiennent pas de nourriture pour notre âme. En sommes-nous toujours conscients ? Cela nous inciterait à la plus grande prudence à leur égard.
Manquer de la grâce de Dieu.
Et puis, nous l’avons déjà rappelé, le danger de nous soustraire à l’influence de la grâce de Dieu existe toujours, comme nous le voyons pour les Israélites. Dieu les avait fait sortir de la maison de servitude par des miracles ; dans sa puissance et sa grâce, il les avait complètement délivrés du terrible pouvoir de l’ennemi. Et les voilà qui languissent de retourner précisément en Égypte. Ils préfèrent retrouver l’esclavage du Pharaon plutôt que de traverser le désert sous la conduite miséricordieuse de Dieu, pour entrer dans le pays ruisselant de lait et de miel qu’il leur avait promis (Exode 3 v. 8).
Par le sang de l’agneau pascal, Dieu les avait mis à labri du jugement mérité, et maintenant, ils prétendent qu’il aurait mieux valu pour eux mourir alors par la main de l’Éternel. Quel dédain de la grâce de Dieu et de ses pensées à leur égard, quel mépris aussi de la délivrance qu’ils avaient connue. Ils oublient complètement le vrai caractère de l’Égypte, ils oublient aussi à quel genre de vie avait été liée la jouissance des pots de chair en Égypte. Le Saint-Esprit commente leur conduite par ces paroles du psalmiste : « Ils oublièrent vite ses œuvres, ils ne s’attendirent point à son conseil. Et ils furent remplis de convoitise dans le désert, et ils tentèrent Dieu dans le lieu désolé » (Psaume 106 v. 13 et 14).
Quel tableau de la corruption totale du cœur humain. Si nous perdons conscience de la grâce de Dieu, par laquelle nous avons reçu une rédemption éternelle, la chair prend le dessus en nous aussi et nous trouvons ce que le monde nous offre plus attrayant que ce que Dieu veut nous donner. Nous perdons alors le discernement de ce qu’est « l’Égypte » dans sa nature. Souvenez-vous, même Lot n’a plus pu percevoir la différence entre le « pays d’Égypte » et le « jardin de l’Éternel » ; pour lui, les deux se valaient (Genèse 13 v. 10).
Ne pas avoir « les sens exercés à discerner le bien et le mal » (Hébreux 5 v. 14) est toujours un triste indice du fait que nous ne nous tenons pas assez près du Seigneur et que nous sommes, pour ainsi dire, de « petits enfants spirituels ».
Combien facilement, il peut arriver que nos pensées ne procèdent plus de la foi, mais qu’elles trouvent leur origine dans notre chair. Nous manquons alors de la grâce de Dieu ; nous ne croissons plus dans sa grâce. Il est effrayant de constater avec quelle rapidité nous sommes, dès lors, prêts à abandonner ce qui est de la foi, de la grâce. Mais connaissant la corruption du cœur humain – et l’histoire d’Israël la place d’une manière vivante devant nos yeux – encourageons-nous d’autant plus à nous rejeter entièrement sur la grâce de Dieu. Dieu ne nous abandonne jamais et nous pouvons toujours compter sur sa grâce.
Charnel : dans la chair.
Lorsque nous appliquons les expériences d’Israël à ce qui nous concerne, nous devons toutefois prendre en considération une différence. Le peuple d’Israël, vu comme un ensemble, était « dans la chair » ; nous, les enfants de Dieu, ne le sommes pas (Romains 8 v. 9). Nous pouvons certes aussi être charnels, c’est-à-dire nous laisser conduire par la chair, les Corinthiens en sont un triste exemple (1 Corinthiens 3 v. 1), mais nous ne sommes plus « dans la chair ». Nous sommes « dans l’Esprit » : caractérisés par l’Esprit de Dieu qui habite en nous, et non plus par la chair.
Telle est la position dans laquelle tout enfant de Dieu a été placé par l’œuvre rédemptrice de Christ. La masse du peuple d’Israël était en revanche dans l’incrédulité, aussi ne devons-nous pas être surpris de voir cette incrédulité ressurgir à presque chaque occasion.
Il faut donc distinguer très soigneusement l’état véritable du peuple terrestre de Dieu, d’une part, et la signification typique que nous pouvons en tirer pour nous, d’autre part.
Nous ne serons préservés des erreurs fatales en relation avec la certitude du salut des croyants que si nous tenons compte de cette différence. Et alors seulement, nous comprendrons aussi que Dieu puisse dire, lorsqu’il résume les années de pèlerinage d’Israël dans le désert : « Quarante ans j’ai eu cette génération en dégoût, et j’ai dit : C’est un peuple dont le cœur s’égare, et ils n’ont point connu mes voies, de sorte que j’ai juré dans ma colère : S’ils entrent dans mon repos ! » (Psaume 95 v. 10 et 11).
Ces paroles sont citées en Hébreux 3. Elles nous sont données là comme avertissement contre « un méchant cœur d’incrédulité » (v. 12). Mais le Saint-Esprit montre tout à fait clairement qu’elles ont trouvé leur accomplissement direct en ceux « qui ont désobéi », qui « ont péché », qui « à cause de l’incrédulité » ne purent pas entrer dans le pays, « dont les corps sont tombés dans le désert » (v. 17 à 19). Elles ne s’appliquent en aucun cas à des enfants de Dieu, et ne mettent nullement en doute leur salut.
La grâce souveraine de Dieu.
L’état moral si déplorable du peuple d’Israël dans le désert, rend d’autant plus admirable la grâce souveraine que Dieu manifestait continuellement envers lui. Du côté des Israélites, nous ne voyons que des murmures et des manquements ; du côté de Dieu, rien que la grâce. Dieu aurait eu suffisamment de motifs pour leur adresser des reproches et des blâmes, mais rien de tel ne paraît ici. Dans une grâce incompréhensible, l’Éternel prête attention aux murmures du peuple et dit à Moïse :
« Voici, je vais vous faire pleuvoir des cieux du pain… Au soir vous saurez que l’Éternel vous a fait sortir d’Égypte ; et, au matin, vous verrez la gloire de l’Éternel, parce qu’il a entendu vos murmures contre l’Éternel ; car que sommes-nous, que vous murmuriez contre nous ? » (v. 4 à 7).
Pourquoi la faim ? (Exode 16 v. 4 à 7).
Il est vrai que l’Éternel a permis que son peuple ait faim dans le désert, mais en cela aussi, il y avait de la grâce : Il les a fait avoir faim, afin de leur donner. C’est une expérience exerçante de se voir privé de tout ce en quoi la chair trouve sa satisfaction et d’être rejeté complètement sur ce que Dieu désire accorder pour la satisfaction des siens. Mais, afin d’incliner le cœur des fils d’Israël à accepter ses soins pleins de grâce, l’Éternel a permis qu’ils ressentent d’abord leurs besoins et leurs privations, avant de leur donner ce qui leur était nécessaire.
Aujourd’hui, Dieu n’agit pas différemment envers nous. D’une manière générale, par ces épreuves, il veut approfondir la foi des siens et la conscience de leur complète dépendance de lui. Mais en outre, Dieu nous fait parfois aussi connaître la détresse de la faim pour le motif qui vient d’être évoqué : Il voudrait nous délivrer du désir charnel qui nous porte vers les « pots de l’Égypte » et nous occuper entièrement de la personne de son Fils et de sa Parole.
Le verset 3 de Deutéronome 8 nous le montre clairement : « Et il t’a humilié, et t’a fait avoir faim ; et il t’a fait manger la manne que tu n’avais pas connue et que tes pères n’ont pas connue, afin de te faire connaître que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l’homme vivra de tout ce qui sort de la bouche de l’Éternel ».
« Il t’a humilié, et t’a fait avoir faim ». N’avons-nous jamais fait une telle expérience ? Au moment où nos cœurs se tournaient vers les choses du monde, où la chair en nous cherchait sa satisfaction en « Égypte », Dieu a dû nous faire sentir que le cœur restait désespérément vide, nous montrer que nous qui sommes « dans l’Esprit », ne pouvons pas vivre « selon la chair » (Romains 8 v. 12 et 13).
Le chrétien est mort avec Christ, mort au péché. Il doit donc se tenir pour mort au péché et ne pas suivre les convoitises de la chair (Romains 6 v. 1 à 11).
De telles expériences, exprimées par : « Il t’a fait avoir faim », sont humiliantes, mais salutaires. Car le but de Dieu, par une telle humiliation, est de rendre nos cœurs réceptifs à la nourriture qu’il veut nous dispenser : « Et il t’a fait manger la manne ».
Mais remarquons bien : cela doit être soit la nourriture de l’Égypte soit celle de Dieu. Nous ne pouvons pas avoir les deux ensemble. Nous nous trompons parfois à cet égard, mais nous devons apprendre que Dieu nous a donné dans le Seigneur Jésus, une nourriture propre à nous satisfaire entièrement et à nous rendre heureux dans toutes les circonstances de la vie journalière.
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