La folie d'entretenir la véritable religions sans réveil.16
Les chrétiens finissent par croire que les Eglises peuvent exister et prospérer sans jamais avoir besoin de réveil. Ils pensent même qu’elles se porteraient mieux sans aucun réveil.
Une telle attitude est très proche d’une parfaite présomption. Il s’agit là, sans aucun doute, de la conclusion la plus absurde qui soit. Pourtant, une telle attitude ne peut que résulter de l’apathie généralisée concernant les réveils. Il faut y ajouter l’hostilité fréquente qui se manifeste à l’égard des réveils dans de nombreux milieux chrétiens. De nombreux conducteurs d’Eglises semblent prêts à favoriser ardemment l’abandon de tout effort en faveur des réveils. Tout au moins semblent-ils accepter cette idée. Ils préfèrent décourager le travail des évangélistes, et tous les efforts faits pour produire un réveil. Il en a toujours été ainsi, depuis les temps immémoriaux.
On peut clairement démontrer que l’Eglise chrétienne ne peut survivre sans de puissants réveils spirituels.
Il faudrait que le Seigneur décide, pour répandre l’Evangile, de recourir à un autre moyen que celui qu’Il a toujours choisi. Cette seule supposition est absurde et se contredit elle- même. L’Eglise n’a-t-elle pas besoin d’être réveillée ? La véritable religion n’a-t-elle pas besoin d’être réveillée chez les impies ? Sinon, toute véritable piété ne disparaîtrait-elle pas de ce monde ?
Je veux bien admettre que l’Eglise visible puisse très bien exister sans réveil. Elle peut aussi accepter une alliance faite de compromis. Il lui est possible de recevoir en son sein une foule d’hommes impies qui ne donnent aucun signe de régénération. C’est ainsi qu’une Eglise nominale peut être maintenue en vie. Mais je suis convaincu que la véritable piété ne peut exister ni se répandre sans un puissant réveil généralisé, ni sans que des réveils succèdent à des déclins, chaque fois que ceux-ci se produisent. C’est l’une des plus claires vérités du monde !
Je regrette de ne pouvoir disposer des résultats effectifs de tout qui a été fait pour développer la véritable religion sans réveils. Mais qui ignore ce qu’il est advenu de ces Eglises, après de telles tentatives? Elles se sont éteintes, ou ne sont devenues que des Eglises nominales, déjà mortes, ne vivant plus que par leur nom. Elles se sont contentées d’une alliance à moitié conclue. Elles ont utilisé toutes sortes de moyens pour remplir l’Eglise de gens du monde qui n’ont jamais été vraiment convertis au Seigneur. Sans cela, cette Eglise nominale n’aurait même pas pu exister.
S’il n’y a pas de réveil, les chrétiens continueront à mourir. Ils meurent en réalité bien plus vite que les pécheurs ne se convertissent pour occuper leur place. Quand on ne fait rien pour le réveil, celui-ci ne risque pas de se produire. On constate donc partout que les chrétiens sont morts plus rapidement que les pécheurs ne se sont convertis pour occuper leur place !
Les réveils survenus dans ce pays entre 1820 et 1840 ont dans une grande mesure influencé l’opinion publique. Ils ont permis aux réformes de se développer. Ils ont tiré des profondeurs de leur oubli les grands principes et les grandes vérités qui permettent de véritablement façonner l’opinion. Ces réveils ont touché le pays tout entier. Ils ont exercé leur influence dans toute la chrétienté. J’ai de très bonnes raisons de le savoir, non seulement en raison de ma connaissance personnelle de ce qui s’est passé dans mon pays, mais aussi par les informations venant d’Europe dont je dispose.
Ces réveils commençaient à influencer la législation dans toute la chrétienté. En réalité, il s’agissait de bien plus qu’un commencement. Mais si l’on laisse ces réveils s’éteindre, et s’il ne se produit plus de réveils, que se passera-t-il, dès que sera descendue dans la tombe la génération qui en aura été le dernier témoin ?
Si notre opinion publique commence à être contrôlée par des hommes qui ne craignent pas Dieu, par des conducteurs chrétiens passifs, par une presse licencieuse, et par toutes les forces qui sont à l’œuvre pour détruire les institutions religieuses de ce pays, où serons- nous, dans vingt ou cinquante ans, si nous ne connaissons pas de réveils ?
Observez tous les efforts faits par la Papauté, par toutes les sectes et tous les mouvements qui répandent l’erreur ! Voyez la course effrénée des conférenciers qui parlent de toutes sortes de sujets ! Constatez la diffusion de tous les livres et traités qui répandent l’apostasie ! Soyez conscients de tout ce que produit l’enfer pour détruire l’ordre et la loi, pour anéantir tout ce qui est aimable et tout ce qui mérite l’approbation ! Devant un tel spectacle, pouvez-vous encore dire, mes frères, que l’Eglise peut exister et prospérer sans vivre un réveil permanent ?
Pour parler de ce qui nous concerne directement, ne pensez-vous pas que l’Eglise actuelle deviendra une pure abomination et une malédiction pour ce monde, si elle ne connaît pas de réveils ? Ne tend-elle pas déjà à le devenir ? Observez donc le développement des commérages, de l’esprit du monde, de l’orgueil, de l’ambition, et de tout ce qui est haïssable ! Tout cela ne tend-il pas à se généraliser dans l’Eglise, exactement dans la mesure où elle se coupe de l’influence revivifiante du Saint-Esprit ? Regardez la lâcheté, la tendance à privilégier l’apparence, et l’ambition ecclésiastique des conducteurs! Cela est dû à l’absence de réveil.
Observez combien les ministres de Christ ont de plus en plus et irrésistiblement tendance à plaire au monde et aux membres de l’Eglise qui vivent dans l’impiété! Voilà ce qui se passe quand il n’y a aucune effusion abondante du Saint-Esprit pour réveiller les multitudes et fortifier les mains des serviteurs de Dieu !
Oh ! S’il ne se produit pas de puissants réveils, il est impossible que la désolation ne règne pas, que les conducteurs ne s’inclinent pas en tremblant devant une opinion publique impie, que la Papauté ne triomphe pas, que le jour du Seigneur ne soit pas profané, et que l’Eglise ne soit pas réduite en ruines !
Comment qualifier l’attitude qui consiste à vouloir tout étouffer, et à mépriser tous les efforts spécialement consacrés à produire des réveils ? Une telle attitude est sans aucun doute très présomptueuse. Si elle n’est pas abandonnée, elle finira par provoquer un désastre.
Au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, je supplie mes frères de rejeter autant que possible la pensée de décourager ou de mépriser les tentatives faites pour réveiller l’Eglise ! Nous ne devons même pas donner l’impression d’agir ainsi. Ces tentatives sont notre vie. Elles représentent le salut de l’Eglise et l’espérance du monde. Au lieu de les faire cesser, chaque ministre de Christ et chaque chrétien devraient chercher à les multiplier par cent !
Chacun de nous devrait appliquer son cœur à rechercher le réveil d’une manière pure, profonde, universelle. Nous devrons le faire aussi fréquemment que l’état de l’Eglise et du monde l’exigera. Que personne n’abandonne cet objectif, s’il attache de la valeur à sa propre âme, et à l’âme de son prochain !
Un message de Charles Finney
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