Un roi comme toutes les nations

Un roi comme toutes les nations

Cet épisode du roi Saül, bien qu'il contienne des éléments qui sont difficiles à comprendre, renferme des choses extrêmement instructives pour le peuple de Dieu en tout temps.

« Tous les anciens d'Israël s'assemblèrent, et vinrent auprès de Samuel à Rama. Ils lui dirent : Voici, tu es vieux, et tes fils ne marchent point sur tes traces ; maintenant, établis sur nous un roi pour nous juger, comme il y en a chez toutes les nations » (1 Samuel 8 v. 4 à 9) : « Le peuple refusa d'écouter la voix de Samuel. Non ! Dirent-ils, mais il y aura un roi sur nous, et nous aussi nous serons comme toutes les nations ; notre roi nous jugera il marchera à notre tête et conduira nos guerres » (1 Samuel 8 v. 19 à 22).
« Ils demandèrent alors un roi. Et Dieu leur donna, pendant quarante ans, Saül, fils de Kis, de la tribu de Benjamin » (Actes 13 v. 21).

Ce qui ressort du cœur de l'incident mentionné dans notre passage, c'est l'alternative humaine à ce qu'il y a de meilleur de la part de Dieu. Et en disant cela, vous reconnaîtrez tout de suite que c'est un fait qui se produit sans cesse. Ceci se produit dans nos vies, comme à travers toute l'histoire de l'Église : C'est cette alternative humaine par rapport à ce que Dieu pourvoit. Et la chose qui prédomine, quant à ce sujet, c'est la présence continuelle du Seigneur dans la vie, en puissance, jusqu'à la fin.

Nous remarquons que c'est cette chose même que met en évidence le prophète Osée : « Vous avez demandé un roi, vous l'avez eu, où est-il aujourd'hui ? Quelle est son utilité aujourd'hui ? En insistant ainsi, vous avez perdu Dieu. Vous vous êtes choisi une alternative à la présence réelle et au gouvernement du Seigneur, et votre alternative vous a laissé tomber ».

Nous répétons, la question prédominante est celle de la présence continuelle du Seigneur en puissance parmi son peuple, non pas pour un temps, mais jusqu'à la fin. Le Seigneur est capable de demeurer, de rester, d'être présent jusqu'à la fin. Il n'est jamais venu un moment où il pourrait être dit que le Seigneur n'est plus parmi nous. Ceci est marquant, n'est-ce pas ?

Et ceci est d'une importance capitale. J'ai dit, plus haut, qu'il s'agissait de quelque chose qui dépassait un moment d'histoire de l'Ancien Testament. Ce principe est retrouvé à travers toute l'histoire chrétienne ; aussi, il doit être examiné et analysé avec précision, afin que nous puissions découvrir, d'un côté, les causes de ce désastre, la tragédie de perdre la présence du Seigneur, et d'un autre, de définir le terrain sur lequel le Seigneur demeurera avec son peuple jusqu'à la fin. Aussi, nous devons considérer ce passage, afin d'en relever le principe spirituel qui s'y trouve.

Le verdict divin est sans ambiguïté. Il dit à Samuel : « Ce n'est pas toi qu'ils ont rejeté, mais c'est moi qu'ils ont rejeté ». C'est ainsi que Dieu voyait les choses. Le peuple n'aurait jamais accepté que cela leur soit dit aussi crûment : « Aujourd'hui, vous rejetez le Seigneur, vous le répudiez ». Ils auraient été très en colère d'entendre les choses ainsi, néanmoins c'est ce qu'ils firent. Nous voyons que cela peut être fait, de rejeter le Seigneur, alors même que nous protestons que ce n'est pas en fait ce que nous voulons faire, que cela n'est pas notre intention ; nous pouvons néanmoins le faire.

Maintenant, au cœur de cette histoire, un morceau de phrase comportant juste quelques mots est la clef de cette énorme erreur. La phrase est : « un roi ... comme toutes les nations », et l'expression est « comme ». Chaque fois que le peuple de Dieu s'échappe de l'immédiat et direct gouvernement du Saint-Esprit, invariablement il commence à imiter, à copier, à reproduire quelque chose qu'il a vu objectivement, non pas par révélation, non pas spirituellement, mais quelque chose qui a été : « Nous ferons ainsi, nous l'aurons comme ceci, nous copierons cela, nous reproduirons ceci ». Et souvent il en arrive à dire : « Nous aurons un ordre tel que celui du Nouveau Testament, quelque chose que nous avons étudié, quelque chose que nous avons saisi objectivement », mais ceci ne demeure qu'une imitation. C'est rechercher à reproduire quelque chose qui existe déjà sous une forme ou une autre, quelque forme ou pratique ou ordre pré-établi.

Disons, tout de suite, que ce qui se passa alors du temps de Samuel, qui est une continuation des Juges, se passe toujours de la même façon chaque fois que ce même incident survient. Il est toujours question de déclin spirituel, lorsque cela arrive ; ce n'est pas, loin s'en faut, une marque de maturité spirituelle, de progrès spirituel. C'est toujours un temps de déchéance spirituelle, lorsque quelque chose est imité ou reproduit.

Ceci implique un très grand principe spirituel.

Le fait d'imiter, de copier, de reproduire, est toujours l'incorrigible habitude de l'homme naturel. C'est l'incorrigible habitude de l'homme charnel de faire quelque chose comme ceci ou cela. Et ainsi était la terrible et tragique tendance de l'assemblée qui était à Corinthe : Faire de l'assemblée un duplicata de la sagesse et des principes du monde. Et Paul dit : « N'êtes-vous pas charnels ? Vous êtes charnels » : « Vous parlez de sagesse ? De la sagesse du monde ? Non, il ne peut en être ainsi ! »

Ils essayaient à rendre conforme l'assemblée selon les principes du monde, selon ce qu'ils voyaient du monde, amenant les choses et les principes du monde dans l'assemblée ; une chose désastreuse pour Corinthe. C'était également le grand péril qui menaçait les assemblées de Galatie, qui poussa l'apôtre Paul dans une telle colère, comme nous le lisons nul part ailleurs dans tous ses écrits. Il répéta l'utilisation du mot « anathème, anathème. »

Quel était le problème ? C'est cette tendance judaïque apportée par les judaïseurs, qu'ils voulaient imposer comme système fixe, immuable, historique et traditionnel sur quelque chose de spirituel. Cela créant, par la même occasion, une crise majeure dans toute la Galatie, où les croyants étaient influencés jusqu'au point de se détourner de ce qui avait été commencé par l'Esprit. Comme le dit Paul : « Ayant commencé par l'Esprit ... », se détournant du gouvernement direct de l'Esprit vers autre chose – un système de Judaïsme imité. Nous pourrions suivre cette tendance à travers l'histoire sainte. Ceci réapparaît encore et encore, et nous avons ce principe illustré dans notre passage, comme un grand exemple.

Les réelles implications.

Regardons, maintenant, aux réelles implications de ce récit. Qu'est-ce qu'Israël faisait vraiment ? Comment se fait-il que cela arrivait ? Et en notant ces choses, nous avons notre leçon, nous avons notre avertissement, notre instruction. Notons que ceci représentait une coupure avec leur propre position, la position qui était la bonne position devant Dieu. Et quelle était cette bonne position, cette juste position du peuple de Dieu ?

C'était leur absolue séparation par rapport aux nations ! Ils commencèrent avec Abraham, n'est-ce pas ? Voyons comment Dieu s'occupa d'Abraham, il l'arracha, le sépara, le garda séparé, et lui indiqua que s'il interférait avec cette séparation, comme il le fit lors d'une ou deux occasions, il en récolterait les fruits; il subissait une réaction qui engendrait une cassure dans sa communion avec Dieu ; alors, il devait relever un autel et se consacrer à nouveau. Mais globalement, sa vie était une vie entièrement séparée des nations, du monde.

Abraham et sa semence, Israël, sont une nation élue prise d'entre les nations. Leurs quarante ans passés dans le désert avaient ce but en vue – de leur montrer combien ils étaient différents des autres nations, autrement dit, combien ils étaient un peuple céleste, comment ils obtenaient tout des cieux : Leur gouvernement, leur provision et soutien, leur conduite, leur force, leur persévérance, tout venait des cieux, car le désert ne pouvait leur fournir aucune de ces choses.

Séparé à Dieu, nous allons voir pourquoi dans un instant, mais ceci était leur propre position. Et à travers toute leur histoire, ce fut un incessant combat afin de maintenir leur position. Ils étaient appelés un peuple saint, sanctifié. Qu'est-ce que la sainteté ? Qu'est-ce que la sanctification ? Il existe beaucoup d'idées quant à cela – mais c'est simplement la séparation envers Dieu. Souvenons-nous que « le monde entier gît dans le méchant », c'est ce que déclare la Parole de Dieu. Nous vivons, aujourd'hui, dans cette partie de la présente dispensation qui démontre, sans nul doute possible, que cette création se trouve sous une malédiction. Tout ce que l'homme considère comme un progrès ou un développement l'entraîne davantage dans des problèmes, et tous ses efforts envers la puissance, envers le pouvoir, ne lui amènent qu'un surcroît de peur.

La peur est devenue la chose dominante dans cette sphère. La plus grande découverte de l'homme est la division d'un atome et la fabrication de l'arme nucléaire. Qu'est-ce que cela a apporté ? Cela a amené encore plus de peur chez ceux mêmes qui l'ont créée, encore plus que tout ce qu'il y avait déjà dans le monde. Y a-t-il une malédiction sur tout ce que fait l'homme ? Chaque nouvelle découverte et invention engendre un nouveau problème, et nous allons d'un problème à un autre. Les problèmes deviennent de plus en plus importants et de plus en plus grands, jusqu'à un point où les hommes sont totalement perplexes quant à la façon de gérer les forces de l'univers.

Je veux simplement insister sur ce fait, ce que la Bible a enseigné dès le commencement et tout le temps ensuite : Ce monde gît sous une malédiction, et celui qui le gouverne n'est autre que ce gouvernant maudit. Touchez-le spirituellement, faites un lien spirituel avec cette entité, de quelque façon que ce soit, et vous touchez la mort ; parce que vous avez touché quelque chose de fondamentalement mauvais, quelque chose de corrompu.

Même les gens non spirituels et non régénérés discernent cela. Winston Churchill, qui n'était pas un homme sauvé, qui n'avait aucune vie avec Dieu, mais qui était néanmoins sagace dans sa perception et son jugement des choses, parlait d'Hitler comme étant « cet homme maléfique ». Pour résumer, il y a de la malveillance dans tout ce système mondial. Et Dieu retranche son peuple de tout cela, afin qu'il n'ait aucun contact, aucune association avec ce système.

Nous devons y vivre, mais sans en faire partie, nous ne devons pas y être associés spirituellement, de quelque façon que ce soit. La sainteté, la sanctification (qui sont la même chose) c'est tout simplement la séparation envers Dieu, une séparation de cette entité malveillante, maléfique, mauvaise qui gouverne le monde ; nous devons lutter, comme le dit Paul, « contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes ».

Le peuple d'Israël avait été séparé, et leur propre position avec Dieu était une position de séparation. Lorsqu'ils maintenaient cette position, les cieux étaient de leur côté ; et ceci quelle que fût leur capacité en eux-mêmes. Mais ici, « comme les nations » - quelle chute, quel effondrement, quelle cassure avec leur position privilégiée ! Je ne peux m'étendre sur ce sujet, mais la Bible parle de ce genre de rapport spirituel avec l'état maléfique de ce monde. Touchez-le, et vous perdrez la présence de Dieu, il se retire.

Remarquons que la lutte a toujours été de cet ordre pour le peuple de Dieu. Si seulement les forces adverses parviennent à établir quelque lien entre le peuple de Dieu et elles-mêmes et leur sphère, c'est là le déclin pour le peuple de Dieu. Ce qui est dit à propos de la mondanité – les chrétiens étant mondains, et l'église étant mondaine – va bien plus loin que la façon dont les gens s'habillent et que la façon dont ils se comportent, les choses sont bien plus profondes que cela. C'est en fait toucher l'iniquité, et cela répand la mort spirituelle.

Il est question ici d'une cassure quant à la position d'Israël, quant à sa vocation. Et si nous sommes en Christ, nous appartenons à ce peuple qui fut retiré des nations. Mais pourquoi avons-nous été choisis ? Afin d'être seulement sauvés et d'aller aux cieux ? Grâces soient rendues à Dieu pour ces choses, mais Israël alors, et nous-mêmes aujourd'hui avons été choisis, nous avons été séparés en Christ pour un but, pour une vocation. Et la vocation de l'Église, comme avait été la vocation d'Israël, est très grande, cette vocation dépasse tout et rien n'est au-dessus. Elle se compose de trois parties.

Le témoignage de l'absolue suprématie du Seigneur Jésus.

Nous devrions être ici, parmi les nations, bien que séparés d'elles, pour un témoignage de l'absolue suprématie du Seigneur Jésus. Il nous suffit de consulter notre Ancien Testament afin d'être assurés que c'est là l'issue. « Moi, je suis l'Éternel, et il n'y en a point d'autre ; il n'y a point de Dieu si ce n'est moi ». L'existence tout entière d'Israël était fondée sur cela, qu'ils remplissent cette vocation d'être là et que cela soit dit aux puissances visibles et invisibles, aux hommes et aux démons, à la terre et l'abysse, que l'Éternel est Seigneur et qu'il est le Seigneur suprême.

Et ceci est une chose très pratique, ceci couvre beaucoup de choses. Nous avons fait référence au séjour de quarante ans d'Israël dans le désert. Où pouvez-vous obtenir du pain dans le désert ? Où allez-vous chercher de l'eau dans le désert ? Comment allez-vous survivre dans le désert pendant quarante ans ? Uniquement si les cieux viennent en votre aide, uniquement si le Dieu Tout-Puissant intervient en votre faveur ! C'est là une grande illustration de ce principe, regardez à travers tout l'Ancien Testament, et vous trouverez les choses ainsi.

Soit le peuple respecte le maintien du témoignage, soit ils échouent dans cette tâche. Ce qui est en jeu, c'est le maintien du témoignage dans leur vie et leur être, dans leur histoire et leur expérience, le témoignage qui est la suprématie du Seigneur, et ceci sans aucune aide du monde, sans que vous ayez besoin de vous détourner pour le soutien, pour le maintien, pour la progression. Le Seigneur seul est suffisant – et toute suffisance est trouvée en Lui. Voilà pourquoi ils sont choisis. Et cela était une interruption terrible, lorsqu'ils dirent : « Comme les nations ».

Nous devrions être ici pour être un témoignage, non pas seulement pour le Seigneur, mais aussi pour préserver devant le monde la nature du Seigneur. Quel est ce Seigneur ? Quel est ce Dieu ? C'est le Seigneur, le Seigneur miséricordieux et plein de grâce, abondant en amour, lent à la colère. C'était cela leur chant et leur témoignage – un Dieu saint. Leur vocation était de préserver ici-bas, parmi les nations, un témoignage quant à la nature du Seigneur.

La toute-suffisance du Seigneur.

Ensuite, leur vocation était de démontrer, à tous ceux qui les entouraient, la toute-suffisance du Seigneur. « L’Éternel ne vous a pas choisis parce que vous étiez plus grands que tout autre peuple, ni parce que vous étiez plus capables, ni même efficaces, non pas parce que vous étiez meilleurs », ce n'était point pour ces choses qu'Israël fut choisi. Nous savons aujourd'hui que ce peuple n'est pas meilleur qu'aucun autre dans le monde.

À cause de leur faiblesse ils avaient besoin de la grâce et de la puissance de Dieu plus que toutes les nations qui les entouraient. Ils avaient tout simplement besoin de l'Éternel. C'était cela le critère de choix, et c'est ainsi que l'Éternel les choisit. Paul dit aux Corinthiens : « Car considérez votre vocation, frères, - qu'il n'y a pas beaucoup de sages selon la chair, pas beaucoup de puissants, pas beaucoup de nobles,... Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour couvrir de honte les hommes sages ; et Dieu a choisi les choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes ».

Le but de tout ceci ? Réduire à néant le sage, le grand, les choses qui sont, afin qu'aucune chair ne se glorifie devant Dieu, mais que celui qui se glorifie, qu'il le fasse dans le Seigneur, dans la toute-suffisance du Seigneur. Là était leur vocation, et la mienne et la vôtre.

Et cet état de chose doit préserver, et ceci dans la faiblesse. Si l'Esprit Saint fait une véritable œuvre en ceux qu'il s'est appropriés, il les amène à la faiblesse. Il coupe toute leur propre suffisance, leur propre importance, leurs propres ressources. Lorsque nous rencontrons des gens habités de l'Esprit Saint, nous devrions rencontrer des gens faibles en eux-mêmes, des gens qui sont en eux-mêmes sans ressources, qui n'ont aucune confiance en eux-mêmes. Nous sommes tous destinés, sous la main du Saint-Esprit, à vivre dans la perplexité à propos de toute chose quant à nous-mêmes.

Si Dieu ne résout pas nos problèmes, s'Il ne prend pas soin de nous, nous rechercherons en vain une réponse et la compréhension quant aux choses qui nous arrivent. Il en est ainsi avec le Seigneur ; vidés de nous-mêmes, c'est là la voie de l'Esprit. Vous connaissez le cours d'une certaine rivière, la rivière se trouve toujours au point le plus bas ; géographiquement, elle recherche toujours le lieu le plus bas. Eh bien l'Esprit Saint, qui est symbolisé dans les Écritures par une rivière, par un fleuve, est le fleuve de Dieu ; Il recherche toujours ce qu'il y a de plus bas, de plus modeste, de plus humble, le vide. Et c'est ce qui conduit à la gloire.

Une cassure dans la vocation d’Israël

« ... établis sur nous un roi pour nous juger, comme toutes les nations ... ». C'était une répudiation du principe de leur existence même. Voyez-vous, au travers de son peuple et par son peuple, Dieu circonvient et défait tout le travail accompli par le diable dans l'homme au tout début. Et le principe de l'homme de Dieu, de la femme de Dieu, du peuple de Dieu, c'est l'entière et absolue dépendance envers le Seigneur. Voyez Moïse, voyez Abraham, voyez-les tous ; Moïse, un homme éduqué dans toute la sagesse des égyptiens, il était de toute évidence très intelligent, très sage, et extrêmement efficace lorsqu'il était en Égypte.

Alors, il sort de ce pays, et après quarante ans passé sous la main de l'Éternel, il est appelé : « Et Moïse dit à Dieu, qui suis-je, moi, pour que j'aille vers le Pharaon, et pour que je fasse sortir hors d'Égypte les fils d'Israël ? » Et Moïse est un exemple parmi bien d'autres, écoutons le prophète Jérémie : « Et je dis, ah, Seigneur Éternel ! Voici, je ne sais pas parler ; car je suis un enfant ». Ici nous avons un absolue dépendance au Seigneur. Saul de Tarse était un grand homme dans son environnement. Mais s'il y a un seul homme dans toute l'histoire qui connaissait l'absolue dépendance au Seigneur, c'est bien l'apôtre Paul : « Mais nous-mêmes nous avions en nous-mêmes la sentence de mort, afin que nous n'eussions pas confiance en nous-mêmes, mais en Dieu qui ressuscite les morts ».

C'est là que nous devrions être, des hommes morts ayant besoin d'être ressuscités. Des hommes morts ne peuvent rien faire, c'est là le principe de l'absolue dépendance au Seigneur ; et c'était le principe de vie du Seigneur Jésus : « Jésus donc répondit et leur dit, En vérité, en vérité, je vous dis, Le Fils ne peut rien faire de lui-même, à moins qu'il ne voie faire une chose au Père » : « Je ne puis rien faire, moi, de moi-même ; je juge selon ce que j'entends, et mon jugement est juste ; car je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé ».

« Établis sur nous un roi pour nous juger, comme toutes les nations », est la répudiation même de ce principe d'absolue dépendance. Ceci marque un changement du spirituel vers le naturel. Saül était leur choix ; Saül, l'homme qui leur a été donné par Dieu représentait tout ce qui plaisait à la chair. Regardez-le : Il est plus grand que n'importe quel homme en Israël, il est plus beau, il est le plus beau spécimen qui était alors en Israël. Jugé naturellement, il est celui qui devait être choisi, aucun autre ne se compare à lui : « C'est lui que vous avez choisi, vous l'avez maintenant. Vous désirez ce qui est selon la chair, l'Éternel vous donnera ce qui est selon la chair ! »

Qu'a fait l'Éternel face à cette situation ? Eh bien, il fit deux choses : Il les aida à avoir ce qu'ils désiraient, et c'est là une vérité bien troublante (Psaume 78), Il céda à leur convoitise. Et là nous apprenons une autre leçon bien précieuse : Une prospérité apparente n'est pas forcément un signe de bénédiction divine ! Une bénédiction, quelle qu'elle soit n'est pas toujours un bon signe. Vous pensez jouir d'une grande bénédiction, les choses se déroulent exactement comme nous le désirons, et nous sommes satisfait.

Ceci peut être un piège : Tout dépend du motif qui se trouve à la base. La gratification et le plaisir naturels sont assouvis, il y a lieu de se glorifier, le merveilleux « Saül », quoi qu'il représente : Un système, une organisation plus importante que tout autre, quelque chose qui se fait remarquer, quelque chose où on peut se mettre en évidence, quelque chose que l'on remarque « regardez, regardez ! » : Ceci peut être un terrible piège.

Le Seigneur y est sûrement tout à fait étranger, Il n'a rien de commun avec cette chose. L'Éternel les a aidés à obtenir ce qu'ils convoitaient, Il leur donna un roi. Il dit à Samuel de l'oindre, d'aller de l'avant selon leur désir. Ils étaient déterminés à avoir un roi, aussi les aida-t-Il à l'obtenir, et nous connaissons la conclusion : Un désastre et une tragédie spirituels.

Mais Dieu œuvre secrètement.

Mais l'Éternel faisait autre chose face à cette situation. Alors que tout ceci prenait place, il préparait secrètement quelqu'un qui serait selon son propre cœur. Non reconnu, pour l'instant, pas remarqué, pas manifeste alors que le peuple est occupé à obtenir son Saül ; l'Éternel travaille en dehors. Il y a le jeune David, choisi et oint secrètement, séparé par Dieu, traversant des temps extrêmement difficiles pendant tout le règne de Saül, pendant quarante longues années.

Les terribles années que David a passées dans la caverne d'Adullam ! Mais l'Éternel œuvre en lui, faisant un profond travail en lui secrètement, le préparant pour le grand jour, et tous ceux qui sont découragés le rejoignent, disant : « Ce n'est pas ainsi que les choses devraient être, nous avons fait une terrible erreur, nous nous sommes égarés. Ce Saül ne remplit pas son rôle, nous sommes terriblement désappointés ! » Et ceux qui étaient ainsi déçus, désillusionnés, leur cœur empli de déception, rejoignaient David. Et l'Éternel formait quelque chose secrètement qui était véritablement selon le désir de son cœur.

Je n'aime point du tout être critique, mais je remarque ce fait, chers amis, qu'il existe énormément de ce qui ressemble à Saül dans la chrétienté d'aujourd'hui. Tout ce qui est grand, beau, merveilleux, tout ce qui est selon la chair, tout ce qui attire l'homme naturel et le monde, quelque chose de semblable aux nations, cela est très présent dans la chrétienté. Mais n'est-il pas vrai que, même aujourd'hui, il y a des cœurs vides qui ont faim et soif, qui ne trouvent pas ce qu'ils désirent dans cette chrétienté ?

Ils recherchent autre chose, et Dieu fait une œuvre secrète encore aujourd'hui, soyez-en sûrs. Allez de par le monde, et ici et là, un, deux, quelques-uns dont les cœurs sont désillusionnés, et recherchent la vérité et la réalité. Et le Seigneur œuvre ainsi secrètement, car tout ce qui est d'après « Saül » ne le satisfera jamais. Et ce sont ceux-ci qui sont l'instrument dont Dieu se sert pour préserver son témoignage. Quand le jour sera là, où tout ce qui est de la chrétienté sera exposé, demeureront alors ceux qui connaissent le Seigneur en vérité et en réalité.

Mes amis, c'est là la leçon. Soit nous sommes avec ceux qui désirent être comme les nations, soit nous sommes avec celui qui est selon le cœur de Dieu. « Et l'ayant ôté, il leur suscita David pour roi, duquel aussi il dit en lui rendant témoignage : J'ai trouvé David, le fils de Jessé, un homme selon mon cœur, qui fera toute ma volonté » : « Ma volonté », que le Seigneur nous donne l'entendement quant à cette chose.

 

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