Comme Christ (jours 17, 18).

Comme Christ (jours 17, 18).

Comme Christ. Dans la prière (17). Dans son recours aux Écritures (18).

Dans la prière (17).

« Le matin, comme il faisait encore fort obscur, s'étant levé, il sortit et s'en alla dans un lieu écarté, et il y priait (Marc 1 v. 35) ». - « Et il leur dit : Venez à l'écart, dans un lieu retiré, et prenez un peu de repos (Marc 6 v. 31) ». C'est aussi dans sa vie de prière que mon Sauveur est mon Modèle. Jésus ne pouvait pas conserver la vie divine dans son âme sans se séparer souvent de l'homme pour se retrouver en communion avec son Père. Il en est de même de la vie divine qui habite en moi ; elle a le même besoin de se séparer de l'homme pour se retremper, non seulement par courts instants, mais tout le temps nécessaire, dans la source de la vie, auprès du Père qui est aux cieux. C'était au commencement du ministère de Jésus que se passait la scène dont ses disciples furent assez frappés pour l'écrire ensuite. Après une journée de travail et de miracles à Capernaüm (Marc 1 v. 21 à 34) la foule augmente encore le soir.

Toute la ville sort hors des portes. Les malades sont guéris et les démons chassés. Il est tard avant qu'ils puissent aller dormir ; et au milieu de cette foule, comment trouver le temps, le recueillement nécessaire pour la prière ? Aussi, le lendemain matin, quand ils se lèvent, Jésus est déjà sorti. Dans le silence de la nuit, il est allé chercher la solitude au désert, et quand ses disciples l'y découvrent, il prie encore.

Pourquoi donc mon Sauveur avait-il besoin de ces heures de prière ? Ne connaissait-il pas cette prière silencieuse de l'âme qui s'élève à Dieu au milieu même des plus pressantes affaires ? Le Père ne demeurait-il pas en lui ? Ne jouissait-il pas dans le secret de son cœur d'une communion incessante avec lui ? Oui, cette « vie cachée en Dieu » était bien sa vie ; mais, assujettie aux lois de l'humanité, cette vie spirituelle avait besoin de recourir sans cesse à la source même. La vie de Jésus était une vie de dépendance ; et plus elle était active et pure de tout alliage, moins elle pouvait se passer de rapports directs et constants avec le Père, de qui elle tirait son existence.

Quelle leçon pour tout chrétien ! Les rapports fréquents avec l'homme nous dissipent et menacent notre vie spirituelle ; ils nous replongent sous l'influence des choses visibles et temporelles. Rien ne saurait remplacer pour nous des rapports directs avec Dieu. Le travail, même au service de Dieu, nous épuise. Nous ne pouvons pas être en bénédiction aux autres sans que la vertu de Dieu passe de nous à eux, il faut donc que celle-ci nous soit renouvelée d'En-Haut. C'est comme la manne au désert ; ce qui descend du ciel ne peut pas se conserver longtemps sur la terre, mais doit être renouvelé de jour en jour.

Jésus-Christ nous l'enseigne par son exemple. Et moi aussi, j'ai besoin chaque jour d'être dans la retraite en communion avec mon Père. Ma vie est comme celle de Christ, une vie cachée dans le ciel en Dieu ; il lui faut jour après jour le temps nécessaire pour être alimentée du haut du ciel, car c'est du ciel seul que peut venir la force de vivre d'une vie céleste sur la terre.

Et quelles étaient les prières qui occupaient si longtemps notre Seigneur ? Si je pouvais l’entendre prier, comme j'apprendrais à prier moi-même ! Dieu soit loué, il nous est resté plus d'une de ses prières, afin que là aussi nous puissions suivre son exemple.

Dans la prière sacerdotale (Jean 17), nous l'entendons parler à son Père comme si nous étions avec lui dans le calme et la profondeur des cieux ; dans sa prière en Gethsémané, quelques heures plus tard, nous l'entendons crier à Dieu des abîmes de l'angoisse et des ténèbres. Ces deux prières, ne nous offrent-elles pas tout ce qui peut se trouver de plus élevé et de plus profond dans la communion de prière du Fils avec le Père ?

L'une et l'autre de ces prières, nous disent comment Jésus s'adresse à Dieu. C'est chaque fois : Père ! O mon Père ! Tout le secret de la prière est là. Jésus savait qu'il était fils du Père qui l'aimait. Par ce mot il se place en face de son Père, dans la pleine lumière de son regard. Jouir de l'amour du Père, voilà pour lui ce qui faisait de la prière un impérieux besoin, ce qui en faisait aussi son plus grand bonheur. Qu'il en soit de même pour moi. Que ma prière soit avant tout le silence de l'adoration et de la foi, jusqu'à ce que Dieu se révèle à moi, et me donne par son Esprit l'assurance qu'il abaisse sur moi un regard de père. Celui qui dans sa prière n'a pas le temps de dire avec tranquillité d'âme : Abba, Père, en comprenant tout ce que renferme ce mot, perd la meilleure partie de la prière.

C'est dans la prière que doit s'affirmer toujours plus ce témoignage de l'Esprit que nous sommes enfants de Dieu, que le Père se rapproche de nous et prend son plaisir en nous : « Si notre cœur ne nous condamne point, nous avons de l'assurance devant Dieu ; et quoi que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous faisons ce qui lui est agréable (1 Jean 3 v.  21 et 22) ». Dans ces deux prières je vois aussi ce que Jésus désirait : Que le Père fût glorifié. Il dit : « Je t'ai glorifié. Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie (Jean 17 v. 1) ». Voilà sans doute quel aura été l'esprit de chacune de ses prières, un entier renoncement à lui-même pour vivre uniquement selon la volonté du Père et à sa gloire.

Toutes ses requêtes avaient pour objet la gloire de Dieu. En ceci aussi Jésus est mon modèle. Le même esprit doit dicter chacune de mes prières, m'enseignant à dire : Père, bénis ton enfant, et glorifie-toi en lui, pour que ton enfant puisse te glorifier ! Tout dans l'univers doit concourir à la gloire de Dieu. Le chrétien qu'anime cette pensée et qui se sert de la prière pour l'exprimer jusqu'à ce qu'il en soit tout pénétré acquerra une grande puissance de prière. Dans le ciel même notre Seigneur continue à nous dire : « Ce que vous demanderez en mon nom je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils (Jean 14 v. 13) ».

O mon âme, avant d'exposer à Dieu tes désirs, apprends tout d'abord de ton Sauveur à t'offrir « en oblation » et à n'avoir d'autre but que celui de glorifier Dieu. Quand vous pourrez prier ainsi, vous éprouverez le vif désir, aussi bien que la pleine liberté, de demander au Père de vous rendre semblable à Christ dans chaque détail de l'exemple qu'il vous a laissé et dans chaque trait de son image, afin que Dieu en soit glorifié. Vous comprendrez aussi que c'est seulement dans la prière sans cesse renouvelée que l'âme acquiert le renoncement nécessaire pour vouloir que Dieu opère en elle tout ce qui sera à sa gloire.

C'est parce que Jésus a consacré sa vie entière à glorifier son Père, qu'il a été digne d'être notre Médiateur, et qu'il a pu demander dans sa prière sacerdotale de si grandes bénédictions pour les siens. Apprenez comme Jésus à chercher uniquement la gloire de Dieu dans vos prières, et vous deviendrez ainsi un véritable intercesseur, qui pourra s'approcher du trône de grâce non seulement avec les requêtes qui le concernent, mais en présentant aussi pour d'autres cette « prière fervente du juste qui a une grande efficace (Jacques 5 v. 16) ».

Après nous avoir enseigné à dire dans la prière dominicale : « Ta volonté soit faite », Jésus reprend ces mots pour les prononcer lui-même à Gethsémané parce qu'il a fallu qu'il fût « en toutes choses semblables à ses frères (Hébreux 2 v. 17) ». Nous les recevons ainsi une seconde fois de lui, revêtus de la vertu de son intercession, afin que nous puissions les répéter dans le même esprit que lui. Vous aussi, vous deviendrez semblables à Christ en vous acquittant de cette intercession sacerdotale si nécessaire à l'unité et à la prospérité de l'Eglise, aussi bien qu'au salut des pécheurs.

Celui qui fait de la gloire de Dieu le principal objet de sa prière, aura aussi la force, si Dieu l'y appelle, de faire la prière de Gethsémané. Chaque prière de Christ était une prière d'intercession parce qu'il s'était donné pour nous. Tout ce qu'il demandait, tout ce qu'il recevait était en vue de notre bien, aussi chacune de ses prières était-elle faite dans un esprit de sacrifice. Donnez-vous tout à Dieu pour le bien de vos semblables, et il en sera de vous comme de Jésus, car le sacrifice de soi, renouvelé dans les prières de chaque jour, est la seule préparation efficace pour ces heures de lutte où l'on est appelé à quelques-uns de ces renoncements particulièrement difficiles qui ne se font qu'avec angoisse et avec larmes. Quand on s'est consacré à Dieu, on reçoit de lui la force de renoncer à tout pour lui.

O mon frère ! Si toi et moi nous voulons ressembler à Jésus, nous devons contempler Jésus priant seul au désert. C'est là que nous découvrons le secret de sa vie merveilleuse. Ce qu'il faisait ensuite, ce qu'il disait aux hommes avait d'abord été dit avec le Père. En communion avec le Père, il recevait chaque jour de nouveau l'onction du Saint-Esprit. Celui qui veut marcher comme Jésus, doit commencer par le suivre dans la solitude. Dût-il lui en coûter le sacrifice du repos de la nuit, des affaires du jour, ou de la société d'amis, il faut qu'il trouve le temps d'être seul avec le Père. Outre ses heures ordinaires de prière, il se sentira parfois irrésistiblement appelé à se retirer dans le sanctuaire et à ne le quitter qu'après avoir de nouveau reçu l'assurance que Dieu est son partage.

Soit dans le secret du cabinet, derrière la porte fermée, soit dans la solitude du désert, il faut que chaque jour nous retrouvions Dieu pour renouveler notre communion avec lui. Si Christ en avait besoin, combien plus nous-mêmes. Ce qu'était pour lui ce moment de solitude, il le sera pour nous aussi.

Son baptême nous apprend ce qu'était pour lui la réponse du Père : « Jésus fut aussi baptisé ; et, pendant qu'il priait, le ciel s'ouvrit et le Saint-Esprit descendit sur lui sous une forme corporelle comme une colombe ; et il vint une voix du ciel qui dit : « Tu es mon Fils bien-aimé en qui j'ai pris plaisir (Luc 3 v. 22) ». Oui, voilà ce que nous recueillerons, nous aussi, de la prière : Le ciel ouvert, le baptême de l'Esprit, la voix du Père, l'assurance de son amour et de son plaisir à nous recevoir. Comme pour Jésus, de même pour nous. C'est d'en haut, c'est d'en haut que toutes ces grâces viendront répondre à nos prières.

Prier à l'écart comme Christ, c'est le secret de vivre en public comme Christ. Usons donc de nos merveilleux privilèges, de cette hardiesse de Christ pour nous présenter devant le Père, de cette liberté de Christ pour prier notre Dieu.

Prière.

O Seigneur, tu m'as appelé et je t'ai suivi, voulant refléter ton image en toutes choses. Chaque jour je voudrais suivre tes traces, être conduit par toi partout où tu vas. Aujourd'hui je les ai trouvées humides de la rosée de la nuit et me conduisant au désert. Là je t'ai vu à genoux pendant des heures devant le Père.

Là je t'ai entendu prier. Tu renonces à tout pour la gloire du Père, tu lui demandes tout, et tu attends, tu reçois tout de lui. Grave dans mon cœur ce que j'ai vu là : Mon Sauveur se levant longtemps avant le jour, pour se mettre en communion avec son Père, pour demander et pour obtenir par la prière tout ce que requérait son travail de la journée.

O Seigneur, qui suis-je pour assister à tes entretiens avec Dieu ? Qui suis-je pour que tu m'invites à prier comme toi ? O mon Sauveur, du plus profond de mon cœur je te supplie d'éveiller en moi ce même et intense besoin de prière dans la retraite. Daigne me pénétrer de cette vérité que, pour moi comme pour toi, ma vie divine ne saurait atteindre tout son développement sans être en communion fréquente avec mon Père céleste, de telle sorte que mon âme demeure en vérité dans la lumière de sa face.

Et puisse cette conviction éveiller en moi un si ardent désir d'obtenir cette grâce que je ne puisse avoir de repos jusqu'à ce que mon âme soit chaque jour de nouveau baptisée dans les flots de l'amour divin. O toi, mon Modèle et mon Intercesseur, enseigne-moi à prier comme toi. Amen.

Dans son recours aux Écritures (18).

« ... Qu'il fallait que tout ce qui a été écrit de moi dans la loi de Moïse et dans les prophètes et dans les psaumes fût accompli (Luc 24 v. 44) ». C'est à l'usage que Jésus faisait des Écritures qu'il devait en grande partie ce qu'il accomplissait ici-bas. Elles lui étaient le chemin frayé qu'il devait suivre, la nourriture et la force dont il avait besoin pour travailler, ainsi que les armes propres à terrasser tout ennemi. Pendant toute sa vie, et jusque dans sa passion, les Écritures lui furent indispensables, car, du commencement à la fin, sa vie fut l'accomplissement de ce qui avait été « écrit de lui dans le volume du livre (Psaumes 40 v. 8) ».

À peine est-il nécessaire d'en donner des preuves. Dans la tentation au désert, c'est par son : « Il est écrit » qu'il a vaincu Satan. Dans ses conflits avec les pharisiens, il en appelait ; sans cesse à la Parole de Dieu : « Que dit l'Écriture ? » - « N'avez-vous pas lu ? » - « N’est-il pas écrit ? » Dans ses conversations avec ses disciples, c'était toujours par les Écritures qu'il prouvait la nécessité de ses souffrances et de sa résurrection : « Comment donc s'accompliraient les Écritures ? (Matthieu 26 v. 54). »

Puis, quand il s'adresse à son Père à la fin de la passion, c'est en employant les paroles de l'Écriture qu'il se plaint d'être abandonné, et qu'il remet son esprit entre les mains du Père. Tout ceci est riche d'enseignement. Jésus était lui-même la Parole vivante. Il avait en lui l'Esprit sans mesure. Mieux que personne, il aurait pu se passer de la Parole écrite ; et pourtant nous voyons qu'elle est tout pour lui. Il nous montre ainsi que la vie de Dieu en l'homme est inséparablement liée à la Parole de Dieu formulée par le langage humain. Jamais Jésus n'eût été ce qu'il fut, n'eût pu faire ce qu'il fit, s'il ne s'était laissé conduire à chaque pas par la Parole de Dieu, s'appuyant toujours sur elle.

Cherchons à le bien comprendre. La Parole de Dieu est plus d'une fois comparée à une semence ; nous savons ce qu'est une semence. C'est cet admirable organisme dans lequel la vie, l'essence invisible d'une plante ou d'un arbre est si bien concentrée, qu'elle peut être transportée ailleurs pour reproduire la vie du même arbre. Cette semence peut servir à deux fins : Ou nous la mangeons, comme le blé dont on fait le pain, et alors cette vie de la plante devient notre nourriture, notre propre vie ; ou bien nous la plantons et dans ce cas, la vie de la plante se reproduit et se multiplie.

Sous ces deux aspects, la Parole de Dieu est une semence. La vie véritable ne se trouve qu'en Dieu. Mais cette vie ne peut nous être communiquée qu'en s'offrant à nous sous une forme qui nous permette de la saisir. C'est dans la Parole de Dieu que la vie de Dieu, que ses pensées, ses sentiments et sa puissance revêtent une forme pour se mettre à notre portée et passer en nous. Sa Parole est une semence de vie divine. Elle nous est pain de vie et nourriture. Quand nous mangeons notre pain quotidien, notre corps absorbe la nourriture telle qu'elle a été préparée dans le grain de blé par la nature, par la terre et le soleil. Nous, nous l'assimilons si bien qu'il devient une partie de nous-mêmes et de notre vie. Quand nous nous nourrissons de la Parole de Dieu, la vie divine entre aussi en nous et devient une partie de nous-mêmes, la vie de notre vie.

Elle nous est aussi une semence. Les Paroles de Dieu se sèment dans le cœur, elles ont une vertu divine de reproduction et de multiplication. La vie même que renferme chacune d'elles, la pensée de Dieu, ses dispositions à notre égard prennent racine dans le cœur du croyant et s'y développent. Les Paroles de Dieu sont ainsi les semences de la plénitude de la vie divine en nous. Quand le Seigneur Jésus se fit homme, il se soumit en toutes choses à la Parole de Dieu. Sa mère la lui enseigna ; les docteurs de Nazareth l'en instruisirent ; par la méditation et la prière, par l'exercice de l'obéissance et de la foi, il fut amené à la comprendre et à se l'appliquer pendant ses années de préparation.

La Parole du Père était pour le Fils la vie de son âme, et ce qu'il disait dans le désert était l'expression de son expérience : « L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu (Matthieu 4 v. 4) ». Il savait ne pouvoir vivre qu'autant que la Parole lui apportait la vie du Père. Toute sa vie était une vie de foi qui dépendait de la Parole du Père. Elle ne lui tenait pas lieu du Père, mais elle était le canal qui lui communiquait la vie de Dieu ; aussi son esprit et son cœur en étaient si pleins que toujours le Saint-Esprit trouvait en lui le texte biblique tout prêt à citer lorsqu'il venait lui en suggérer l'opportunité.

Enfant de Dieu, si vous voulez devenir un homme de Dieu d'une foi ferme, richement béni, et abondant en fruits à la gloire de Dieu, faites de la Parole de Dieu votre nourriture. Qu'elle habite en vous, qu'elle remplisse votre cœur, croyez-la, obéissez-lui. Ce n'est que par la foi et l'obéissance que la Parole peut entrer en nous. Écoutez-la jour après jour comme si elle sortait à l'instant même de la bouche de Dieu, pour s'adresser à vous. Qu'elle vous soit la Parole du Dieu vivant, le moyen dont il se sert pour se mettre en relation avec ses enfants et leur parler avec puissance de vie.

Ne tirez ni de l'Eglise, ni des chrétiens qui vous entourent, vos convictions quant à la volonté de Dieu, quant à son œuvre et ses desseins à votre égard ou à l'égard du monde, mais puisez-les directement dans la Parole que vous adresse le Père, et comme Christ, vous pourrez aussi accomplir tout ce qui vous concerne dans les Écritures. Christ se retrouvait souvent dans les Écritures, voyant là son image et sa ressemblance. Il s'attachait alors à accomplir ce qu'il y voyait écrit, puisant en elles une force nouvelle pour le travail le plus difficile aussi bien que pour les plus grandes souffrances. Partout il y trouvait écrit de la main de Dieu : Par la souffrance à la gloire. Aussi n'avait-il d'autre désir que celui d'être ce que le Père avait dit de lui, de faire correspondre sa vie au portrait que traçait de lui la Parole de Dieu.

Disciple de Jésus, dans les Écritures se trouve aussi ton portrait, le portrait de ce que le Père veut que tu sois. Cherche à en recevoir l'impression nette et profonde ; tu en retireras une force surhumaine pour vaincre toute difficulté. Savoir que tout est ordonné de Dieu, pouvoir se dire : J'ai vu ce qui est écrit de moi dans le livre de Dieu, j'ai vu le portrait de ce que je dois être selon la décision de Dieu : voilà d'où naît la foi qui conquiert le monde. Notre Seigneur Jésus retrouvait son image non seulement dans les institutions de la Bible, mais aussi dans les croyants de l'Ancien Testament : Moïse, Aaron, Josué, David et les prophètes étaient tous des types du Seigneur.

Dans le Nouveau Testament c'est Jésus qui est le type des croyants. C'est lui qui nous offre l'exemple de ce que nous devons être ici-bas. Pour être « transformés à son image de gloire en gloire comme par l'esprit du Seigneur (2 Corinthiens 3 v. 18) », il faut que nous contemplions cette image dans le miroir des Écritures ; pour que le Saint-Esprit fasse son œuvre en nous, il faut que nous voyons en Christ et dans chaque trait de sa vie la promesse de ce que nous pouvons devenir, nous aussi.

Heureux le chrétien qui sait le faire, qui non seulement a trouvé Jésus dans les Écritures, mais qui a vu en lui la promesse et l'exemple de ce qu'il doit être lui-même. Heureux le chrétien qui apprend du Saint-Esprit à ne pas s'arrêter aux interprétations humaines de l'Écriture, mais à recevoir avec simplicité ce qu'elles lui révèlent des plans de Dieu pour ses enfants. Enfant de Dieu, c'est selon les Écritures que Jésus-Christ vécut et qu'il mourut, c'est selon les Écritures qu'il ressuscita et c'est parce qu'il connaissait les Écritures et leur obéissait, qu'il lui fut possible d'accomplir tout ce que les Écritures disaient de sa vie et de sa passion ; aussi le Père fit pour lui tout ce que lui promettaient les Écritures.

Toi, de même, adonne-toi sans partage à étudier dans les Écritures ce que Dieu dit et veut de toi. Que les Écritures où Jésus puisa chaque jour sa nourriture soient aussi ta nourriture quotidienne. Retourne chaque jour à la Parole de Dieu avec la joyeuse confiance que par l'Esprit saint la Parole remplira son divin mandat à ton égard.

Chacune des paroles de Dieu est pleine de force et de vie. Sois donc certain que si tu cherches à user des Écritures comme Christ le faisait, elles seront aussi pour toi ce qu'elles étaient pour lui. Dieu a tracé dans sa Parole le plan de ta vie. Chaque jour tu en trouveras là quelque portion, et Dieu lui-même veillera à l'accomplir en toi, si, comme son Fils, tu veux en faire le but de ta vie.

Prière.

Seigneur, mon Dieu, je te remercie de ta précieuse Parole, divin miroir de toutes les vérités invisibles et éternelles. Je te remercie de ce que ta Parole me donne l'image de ton Fils qui est lui-même ton image, et qui est aussi, ô grâce ineffables mon image à moi. Je te remercie de ce que, regardant à lui, je vois ce que je puis être, moi aussi.
O mon Père, fais-moi bien comprendre de quelle bénédiction peut être pour moi ta Parole.

Pour ton Fils, elle était ici-bas l'expression, de ta volonté, la communication de ta vie et de ta force, le moyen de s'entretenir avec toi. C'était en écoutant ta Parole, c'était en se soumettant à ce qu'elle lui disait, qu'il pouvait accomplir ta volonté. Que ta Parole soit tout cela pour moi aussi.

Veuille chaque jour l'éclairer pour moi de ton Saint-Esprit afin qu'elle me soit la Parole sortant de la bouche de Dieu, la voix de ta présence même s'adressant à moi. Que dans tout ce qu'elle me dira je sente que Dieu me donne là quelque chose de sa propre vie. Apprends-moi à la garder dans mon cœur comme une divine semence qui, au temps voulu, germera en moi pour reproduire dans toute sa réalité divine la vie qu'elle recelait, tandis que je n'avais d'abord su voir en elle que l'expression de la pensée.

Enseigne-moi surtout, ô mon Dieu, à trouver en elle celui qui en est le centre et l'essence même, celui qui est la Parole éternelle, car le trouvant lui, et me sachant en lui, j'apprendrai, comme lui, à voir dans ta Parole ma nourriture et ma vie. Je te le demande, ô mon Dieu, au nom de Jésus-Christ. Amen.

 

Arthur KatzUn message de Andrew Murray
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