2. Les deux Alliances
Chap: 2 - Les deux alliances - Dans ses relations avec son peuple, dans l'accomplissement de sa grande rédemption, il a plu à Dieu qu'il y ait deux alliances.
« Il est écrit qu'Abraham eut deux fils, un de la femme esclave, et un de la femme libre. Mais celui de l'esclave naquit selon la chair, et celui de la femme libre naquit en vertu de la promesse. Ces choses sont allégoriques ; car ces femmes sont deux alliances » (Galates 4.22-24).
Voici deux alliances, l'une appelée l'Ancienne, l'autre la Nouvelle. Dieu en parle très clairement dans Jérémie, où il dit : « Les jours viennent où je conclurai avec la maison d'Israël une alliance nouvelle, non pas selon l'alliance que j'ai conclue avec leurs pères » (Jérémie 31.31-32). Ce passage est cité dans l'épître aux Hébreux, avec l'ajout : « En déclarant une alliance nouvelle, il a rendu la première ancienne » (Hébreux 8.13). Notre Seigneur lui-même a parlé de la Nouvelle Alliance dans son sang. Dans ses relations avec son peuple, dans l'accomplissement de sa grande rédemption, il a plu à Dieu qu'il y ait deux alliances.
Cela lui a plu – non pas par une décision arbitraire – mais pour des raisons bonnes et sages, qui rendaient indispensable qu’il en soit ainsi, et non autrement. Plus nous comprenons clairement les raisons et le caractère divinement raisonnable de l’existence de deux alliances, ainsi que leur relation, plus notre compréhension personnelle de ce que la Nouvelle Alliance est censée être pour nous, devient complète et véritable.
Ces deux alliances marquent deux étapes dans la relation de Dieu avec l’homme ; deux manières de le servir : l’une, élémentaire, fondée sur la préparation et la promesse ; l’autre, plus avancée, fondée sur l’accomplissement et la possession. Et à mesure que s’ouvre à nous ce qui constitue la véritable excellence de la seconde, nous pouvons entrer spirituellement dans ce que Dieu a préparé pour nous.
Essayons de comprendre pourquoi il devait y en avoir deux, ni plus, ni moins.
La raison en est que, dans la religion comme dans toute relation entre Dieu et l’homme, il y a deux parties, et chacune doit avoir l’occasion de manifester sa part dans l’Alliance. Dans l’Ancienne Alliance, c’est l’homme qui avait à prouver ce qu’il pouvait accomplir, avec l’aide de tous les moyens de grâce que Dieu mettait à sa disposition. Cette alliance s’est conclue par la démonstration de l’infidélité de l’homme et de son échec.
Dans la Nouvelle Alliance, c’est Dieu qui doit montrer ce qu’il peut faire avec l’homme – aussi infidèle et faible soit-il – lorsqu’on lui confie toute l’œuvre et qu’on lui en remet la responsabilité. L’Ancienne Alliance reposait sur l’obéissance de l’homme, une alliance qu’il pouvait rompre, et qu’il a rompue (Jérémie 31.32). La Nouvelle Alliance, en revanche, est celle que Dieu a promise, et qu’il ne rompra jamais : il s’y engage lui-même et veille à ce que nous y demeurions fidèles. C’est pourquoi elle est appelée Alliance éternelle.
Il nous sera grandement profitable d’approfondir ce point. La relation de Dieu avec l’homme déchu, dans le cadre de l’alliance, est la même que celle qu’il entretenait avec l’homme non déchu en tant que Créateur. Et quelle était cette relation ? Dieu avait proposé de créer l’homme à son image et à sa ressemblance.
La gloire principale de Dieu réside dans le fait qu’il possède la vie en lui-même ; qu’il est indépendant de tout ce qui l’entoure et ne doit ce qu’il est qu’à lui-même. Pour que l’image et la ressemblance de Dieu ne soient pas de simples mots, et pour que l’homme soit réellement semblable à Dieu dans le pouvoir de se faire lui-même, il devait nécessairement posséder le libre arbitre et l’autodétermination.
Tel était le problème que Dieu devait résoudre en créant l’homme à son image : l’homme devait être une créature issue de Dieu, et pourtant, autant qu’une créature le peut, être comme Dieu, s’être fait lui-même. Dans tout le traitement que Dieu a réservé à l’homme, ces deux facteurs devaient toujours être pris en compte : Dieu devait toujours prendre l’initiative et être pour l’homme la source de vie ; l’homme devait toujours être le bénéficiaire, et pourtant, en même temps, le dispensateur de la vie que Dieu lui avait accordée.Lorsque l’homme est tombé dans le péché et que Dieu a établi une alliance de salut, les deux aspects fondamentaux de leur relation devaient néanmoins être conservés : Dieu devait toujours être le premier, et l’homme le second. Pourtant, l’homme, créé à l’image de Dieu, devait toujours, en tant que second, disposer de tout le temps et de toutes les occasions nécessaires pour s’approprier ou rejeter ce que Dieu lui avait donné, pour prouver jusqu’où il pouvait s’aider lui-même et, en un sens, se construire lui-même.
Sa dépendance absolue envers Dieu ne devait pas lui être imposée ; pour qu’elle ait une véritable valeur morale et qu’elle soit source de béatitude authentique, elle devait être le fruit d’un choix libre et volontaire. C’est pourquoi il y eut une première et une seconde alliance : dans la première, les désirs et les efforts de l’homme pouvaient être pleinement éveillés, et le temps lui était accordé pour démontrer ce que sa nature humaine, aidée par des instructions extérieures, des miracles et des moyens de grâce, pouvait accomplir.
Mais lorsque son impuissance totale et sa captivité sans espoir sous le pouvoir du péché furent mises en lumière, vint la Nouvelle Alliance. Dans celle-ci, Dieu devait révéler comment la véritable liberté de l’homme – vis-à-vis du péché, de lui-même et de la créature – ainsi que sa véritable noblesse et sa ressemblance avec Dieu, devaient être trouvées dans une dépendance la plus entière et la plus absolue, dans l’être même de Dieu et dans l’accomplissement de son œuvre en l’homme.
En raison même de la nature des choses, Dieu n’avait d’autre voie que celle-ci pour agir envers un être qu’il avait doté de la puissance divine du libre arbitre. Et tout le poids de cette nécessité divine dans sa relation avec son peuple dans son ensemble s’applique tout autant à sa relation avec chaque individu.
Les deux alliances représentent deux étapes dans l’éducation divine de l’homme et dans sa quête de Dieu. Le passage de l’une à l’autre ne relève pas simplement d’une succession chronologique ou historique ; il est organique et spirituel. À des degrés divers, cette transition se manifeste dans chaque membre du corps, aussi bien que dans le corps tout entier.
Sous l’Ancienne Alliance, certains hommes ont expérimenté, par anticipation, l’action puissante des forces de la rédemption à venir. Et sous la Nouvelle Alliance, il existe encore des hommes en qui l’esprit de l’Ancienne Alliance continue malheureusement de se manifester.
Le Nouveau Testament, notamment dans certaines de ses épîtres les plus significatives – celles adressées aux Galates, aux Romains et aux Hébreux – démontre clairement combien il est possible, même au sein de la Nouvelle Alliance, de rester encore profondément prisonnier de l’Ancienne.
Tel est l’enseignement du passage dont est tiré notre texte. Dans la maison d’Abraham, le père des fidèles, se trouvent Ismaël et Isaac : l’un est né d’une esclave, l’autre d’une femme libre ; l’un selon la chair et la volonté humaine, l’autre selon la promesse et la puissance de Dieu ; l’un n’est là que pour un temps, puis est chassé, l’autre est destiné à hériter de tout.
Cette image est présentée aux Galates pour illustrer la vie qu’ils menaient : confiants dans la chair et dans une religion extérieure, se donnant en spectacle, mais prouvant par leur captivité au péché qu’ils n’étaient pas des enfants de la femme libre, mais de la femme esclave. Ce n’est que par la foi en la promesse et en la puissance vivifiante de Dieu, qu’ils pouvaient, chacun d’eux, devenir véritablement et pleinement libres, et vivre dans la liberté que Christ nous a acquise.
En étudiant les deux alliances à la lumière de ce passage et d’autres Écritures, nous découvrirons qu’elles constituent la révélation divine de deux systèmes de culte religieux, chacun animé par un esprit ou un principe de vie qui régit tout homme se réclamant du christianisme. Nous verrons que la principale cause de la faiblesse de tant de chrétiens réside précisément dans le fait que l’esprit d’esclavage propre à l’Ancienne Alliance continue de dominer.
Et nous comprendrons que seule une intelligence spirituelle, une acceptation sincère et une expérience vivante de tout ce que la Nouvelle Alliance implique – et que Dieu accomplit en nous – peut nous permettre de marcher véritablement selon sa volonté.
Cette vérité – selon laquelle il existe deux étapes dans notre service de Dieu, deux degrés de proximité dans notre adoration – est illustrée de multiples façons dans le culte de l’Ancienne Alliance ; peut-être nulle part plus clairement que dans la distinction entre le Lieu Saint et le Lieu Très Saint du temple, séparés par le voile.
Les prêtres pouvaient entrer dans le Lieu Saint pour s’approcher de Dieu. Pourtant, ils ne pouvaient pas s’approcher trop près : le voile les tenait à distance. Y pénétrer signifiait la mort. Une fois par an, le Grand Prêtre pouvait entrer dans le Lieu Très Saint ; une promesse du jour où le voile serait ôté et où l’accès complet à la présence de Dieu serait accordé à son peuple.
Par la mort du Christ, le voile du temple a été déchiré, et son sang nous donne l’assurance et la force d’entrer dans le Saint des Saints, et d’y vivre jour après jour dans la présence immédiate de Dieu. C’est par le Saint-Esprit – qui jaillit du Saint des Saints, là où le Christ est entré pour nous apporter sa vie et nous unir à lui – que nous recevons la force de vivre et de marcher constamment avec la conscience de la présence de Dieu en nous.
Ainsi, ce n’est pas seulement dans la maison d’Abraham que se trouvaient les symboles des deux alliances – l’esprit d’esclavage et l’esprit de liberté – mais aussi dans la maison de Dieu, au Temple. Les prêtres n’avaient pas encore la liberté d’accéder à la présence du Père.
Non seulement parmi les Galates, mais partout dans l’Église, on trouve deux catégories de chrétiens. Certains se contentent d’une vie mêlée : mi-chair, mi-esprit ; mi-effort personnel, mi-grâce. D’autres ne s’en satisfont pas, mais cherchent de tout leur cœur à connaître pleinement ce qu’est la délivrance du péché et la pleine puissance durable pour une marche en présence de Dieu ; ce que la Nouvelle Alliance a apporté et peut donner.
Que Dieu nous aide tous à ne nous contenter de rien de moins.
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