Les fruits de l'obéissance

Les fruits de l'obéissance

Les chemins vers la puissance.3 -  La connaissance de la vérité ne suffit pas ; on doit se conformer à la vérité si on veut connaître, par une expérience réelle, la félicité qui est décrite dans ce petit livre.

Obéir, selon l'usage néo-testamentaire, c'est porter une attention sérieuse à la Parole de Dieu, se soumettre à son autorité, et exécuter ses instructions sans contester. Dans ce sens, l'obéissance équivaut presque à une lettre morte dans le christianisme moderne. On peut, à l'occasion, l'enseigner d'une manière languissante, mais on ne souligne pas assez son importance pour lui donner de la puissance dans la vie de ceux qui en entendent parler. Pour devenir efficace, une doctrine ne doit pas seulement être reçue et gardée par l'Église, mais elle doit avoir derrière elle une telle poussée de conviction morale, que la force de persuasion tombera comme un coup donné sur une capsule fulminante, libérant l'énergie latente qu'elle contient.

L'Église d'aujourd'hui n'a pas trop insisté sur la doctrine de l'obéissance. Soit parce qu'elle l'a affreusement négligée, soit parce qu'elle l'a servie avec des excuses, sans souligner son caractère important.  Il faut voir là le résultat d'une confusion fondamentale de l'obéissance avec les œuvres qu'ont à l'esprit le prédicateur et les croyants. Pour échapper à l'erreur du salut par les œuvres, nous sommes tombés dans l'erreur contraire, c'est-à-dire, le salut sans l'obéissance. Dans notre empressement de nous débarrasser de la doctrine légaliste des œuvres, nous avons jeté l'enfant avec l'eau du bain, et nous nous sommes aussi débarrassés de l'obéissance. 

La Bible ne reconnaît le salut que lorsqu’il est lié à l'obéissance. Paul a témoigné qu'il avait été envoyé pour amener à « l'obéissance de la foi tous les païens » (Romains 1 v. 5). Il rappelle aux chrétiens de Rome qu'ils ont été affranchis du péché parce qu'ils ont « obéi de cœur à la règle de doctrine dans laquelle » ils ont « été instruits ». Dans le Nouveau Testament il n'y a aucune contradiction entre la foi et l'obéissance. 

Entre la foi et les œuvres de la loi, oui ; entre la loi et la grâce, oui ; mais entre la foi et l'obéissance, pas du tout. La Bible ne reconnaît pas la foi qui ne mène pas à l'obéissance, elle ne reconnaît pas plus l'obéissance qui ne découle de la foi. Les deux constituent les côtés opposés d'une même pièce de monnaie. S'il nous fallait séparer une pièce de monnaie par le côté, nous détruirions les deux côtés et enlèverions la valeur à toute la pièce. De la même façon, la foi et l'obéissance sont à jamais liées, et chacune d'elles est sans valeur lorsque séparée de l'autre. L'ennui avec beaucoup d'entre nous, de nos jours, c'est que nous nous efforçons de croire, sans avoir l'intention d'obéir.

Le message de la croix contient deux éléments.

1. Des promesses et des déclarations auxquelles il faut croire.

2.  Des commandements auxquels il faut obéir. 

De toute évidence, la foi est nécessaire au premier, et l'obéissance au second. La seule chose que nous puissions faire avec une promesse ou une déclaration, c'est d'y croire. Il est physiquement impossible d'y obéir, car elles ne s'adressent pas à la volonté, mais à l'intelligence. Il est tout aussi impossible de croire à un commandement, il ne s'adresse pas à notre intelligence, mais à notre volonté.

En vérité, nous pouvons avoir foi dans sa justice, nous pouvons avoir confiance qu'il s'agit d'un commandement bon et juste, mais cela ne suffit pas. Jusqu'à ce que nous ayons obéi ou refusé d'obéir à ce commandement, nous n'avons rien fait du tout. S'efforcer d'exercer la foi à l'égard de ce qui s'adresse à notre obéissance, c'est se perdre dans un dédale d'impossibilités. 

La doctrine de Christ crucifié, et les riches vérités qui se regroupent autour d'elle, possèdent ce contenu double. C'est pourquoi l'apôtre pouvait parler d'« obéissance de la foi » sans se contredire. Et l'on peut affirmer : « L'Évangile est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Romains 1 v. 16) ; et « Il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l'auteur d'un salut éternel » (Hébreux 5 v. 9). Ces deux affirmations ne sont pas incompatibles lorsqu'on les comprend à la lumière de l'unité essentielle de la foi et de l'obéissance. 

Aujourd'hui, la faiblesse de notre message provient du fait que nous accordons une importance exagérée à la foi, et trop peu à l'obéissance. Cette façon de voir a atteint de telles proportions que « croire » est devenu synonyme d'obéir dans l'esprit de millions de croyants. C'est ainsi que l'on se retrouve aujourd'hui avec une foule de chrétiens au caractère mal formé, et dont la vie est tout à fait disproportionnée. On confond imagination avec foi, on a délesté cette dernière de son contenu moral et on a fait d'elle à peine plus qu'un sentiment donné à la vérité de l'Évangile. Et tout cela au nom de l'orthodoxie. 

Il existe une maladie mentale que chacun de nous connaît assez bien, une maladie où le malade évolue dans un monde totalement imaginaire. Il s'agit d'un monde fabuleux, d'un monde de pure fantaisie, auquel ne correspond aucune réalité objective. Tout le monde sait cela, sauf le patient lui-même. Il défendra son monde avec toute la logique d'un homme qui a toute sa raison, et ce qui fait peine à voir, c'est que cet homme est profondément sincère.

De la même manière, nous voyons des chrétiens qui ont vécu si longtemps dans l'air raréfié de l'imagination, qu'il semble presque impossible de les brancher sur la réalité.

Leur non-obéissance a paralysé leurs jambes morales et dissous leur colonne vertébrale, à tel point qu'ils s'affaissent en un tas spongieux de théorie religieuse, croyant tout avec ardeur, mais n'obéissant pas le moins du monde. En réalité, ils sont profondément choqués à la seule mention du verbe « obéir ». Pour eux, cela sent l'hérésie et le pharisaïsme, et est le résultat de notre insuccès à dispenser correctement la vérité. Et dire que leur doctrine de molle inaction se veut religion néo-testamentaire ! 

C'est, paraît-il, la vérité pour laquelle les réformateurs ont donné leur vie ! Tout le reste est légalisme et religion de Caïn à leurs yeux. 

Nous pourrions passer par-dessus tout cela comme par-dessus bien d'autres choses, si ce n'était que cette inertie morale a influencé pratiquement tout le monde chrétien. Elle a pris d'assaut les écoles bibliques, a déterminé le contenu de la prédication évangélique, et est allée jusqu'à décider quel genre de chrétiens nous serons. Il ne fait aucun doute que la fausse conception populaire en ce qui concerne la fonction de la foi, et l'incapacité de nos enseignants à insister sur l'obéissance, ont affaibli l'Église et retardé un réveil de façon tragique au cours des cinquante dernières années. 

Le seul remède est d'enlever la cause.

Pour cela, il va falloir du courage, mais cela en vaut la peine. Nous risquons toujours de devenir les victimes des mots. Une phrase onctueuse peut facilement prendre la place d'une réalité spirituelle. À titre d'exemple, prenons l'expression « suivre le Seigneur », qui est si souvent utilisée parmi les chrétiens, ou son équivalent, « suivre l'Agneau ». Nous oublions le fait que ceci ne peut être pris littéralement. Nous ne pouvons pas, aujourd'hui, comme l'ont pu les premiers disciples, suivre le Maître sur une distance géographique donnée. 

Nous avons tendance à y penser de façon littérale, mais en même temps nous savons que ce n'est pas possible littéralement. Il s'ensuit que cette expression signifie à peine plus qu'un vague assentiment donné aux vérités du christianisme. Il se peut que nous sursautions en apprenant que « suivre » est un mot du Nouveau Testament, employé pour couvrir l'idée d'une habitude établie, en obéissant aux commandements de Christ. 

Considérez les fruits de l'obéissance, tels que décrits dans le Nouveau Testament : La maison de l'homme obéissant est bâtie sur le roc (Matthieu 7 v. 24). Il sera aimé du Père et connaîtra la manifestation du Père et du Fils. Ceux-ci viendront à lui et feront leur demeure chez lui (Jean 14 v. 21 à 23). Il demeurera dans l'amour de Christ (Jean 15 v. 10). Grâce à son obéissance aux doctrines de Christ, il est affranchi du péché et devient serviteur de la justice (Romains 6 v. 17 et 18). 

Le Saint-Esprit lui est donné (Actes 5 v. 32). Il est libéré du piège de la fausse sécurité, et il est heureux dans ses activités (Jacques 1 v. 22 à 25). Sa foi est rendue parfaite (Jacques 2 v. 22). Son assurance est affermie devant Dieu, et il a confiance que ce qu'il demande par la prière lui est accordé (1 Jean 3 v. 18 à 22). Ce ne sont là que peu de versets parmi le grand nombre de versets que nous pouvons citer du Nouveau Testament. Il est possible de mal comprendre un ou deux textes, mais on ne peut se tromper sur l'ensemble du contenu des Écritures.

À quoi tout cela nous mène-il ? Quelles en sont les implications pratiques pour nous aujourd'hui ? Tout simplement que la puissance de Dieu est à notre disposition, et qu'il n'attend que nous pour la mettre en action, si nous satisfaisons aux conditions qui sont clairement stipulées dans sa Parole. Dieu est prêt à envoyer des flots de bénédictions sur nous, lorsque nous commençons à obéir à ses instructions précises. 

Nous n'avons pas besoin de nouvelle doctrine, ni de nouveau mouvement, ni de nouvelle « solution », ni d'évangéliste importé, ni de « cours » onéreux pour nous indiquer la direction. Elle est là, sous nos yeux, aussi évidente qu'une grande route à quatre voies. 

À quiconque cherche, je dirais ceci : « Faites la première chose que vous savez devoir faire pour accomplir la volonté du Seigneur. S'il y a du pêché dans votre vie, abandonnez-le instantanément. Éloignez de vous le mensonge, le commérage, la malhonnêteté, ou quoi que puisse être votre pêché. Renoncez aux plaisirs du monde, aux dépenses extravagantes, à la vanité de posséder de belles toilettes, de belles voitures et des demeures luxueuses. Faites la paix avec toute personne que vous auriez traitée injustement. Et pardonnez à toute personne qui vous aurait fait du tort.

Commencez à employer votre argent pour aider les pauvres et pour faire progresser la cause de Christ. Prenez la croix et vivez en vous oubliant vous-même. Priez, assistez aux assemblées du Seigneur. Témoignez pour Christ, pas seulement lorsque cela vous convient, mais lorsque vous savez fort bien que vous devriez le faire. Ne calculez pas le prix et ne craignez pas les conséquences. Étudiez la Bible pour connaître la volonté de Dieu, et puis faites-la telle que vous la comprenez. Commencez sans attendre avec la première chose, et puis continuez à chercher la volonté de Dieu toute votre vie ».

 

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