
5. Avec Dieu dans le désert
Chap: 3 - Christ, la nourriture des siens (suite) - Quel est le résultat de la rédemption accomplie, quel est le résultat de la délivrance de la puissance de Satan ? Que nous n’arrivons pas directement en Canaan, mais que nous sommes conduits dans le désert.
Quand le Seigneur Jésus dit au verset 51 : « Si quelqu’un mange de ce pain », et au verset 53 : « Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang », il parle d’un acte unique, achevé, il décrit la chose en elle-même. Les formes verbales employées en grec pour manger et boire, le montrent clairement.
Communion.
Comme nous l’avons vu, il s’agit de l’identification fondamentale avec Christ et sa mort, à laquelle, dans la grâce de Dieu, est liée la vie éternelle. Par la foi, l’individu participe aux conséquences bénies de la mort expiatoire du Seigneur. Sans cela, il n’y a pas de vie éternelle. Cet acte de foi intervient au début du chemin chrétien et porte un caractère unique. On ne peut se convertir qu’une seule fois. Mais dans Jean 6, le Seigneur emploie une autre forme verbale, qui exprime un processus de plus longue durée ou une action répétée : « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour… Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi et moi en lui » (Jean 6 v. 54 à 56).
Littéralement, il est dit : « Le mangeant ma chair et le buvant mon sang ». « Le mangeant » et « le buvant » : voilà comment le Seigneur désigne le croyant individuel qui se nourrit continuellement ou de façon répétée de lui et de sa mort.
Nous apprenons ici quelque chose de très important : La vie éternelle ne peut pas être séparée de sa source. Nous ne l’avons pas indépendamment de Lui, mais la possédons seulement « dans son Fils » ; et « celui qui a le Fils a la vie » (1 Jean 5 v. 11 et 12). « Parce que moi je vis, vous aussi vous vivrez », a dit le Seigneur dans un autre passage (Jean 14 v. 19).
Aussi est-il nécessaire pour le croyant de toujours manger de la chair du Seigneur et boire de son sang. La vie éternelle que nous possédons doit être nourrie en permanence, et elle l’est par le souvenir vivant en nous de son amour jusqu’à la mort et la joie que nous y trouvons. Pourrions-nous nous contenter de l’avoir fait une fois ? Et pourtant, nous avons souvent tout lieu d’éprouver une honte profonde à cet égard. Nous sommes si peu occupés, au cours de nos journées, de l’amour qu’Il a manifesté dans le don de sa vie.
Tant l’auteur de ces lignes que le lecteur, ont bien des motifs de s’examiner à ce sujet, car une grande partie de la faiblesse et de l’indifférence parmi nous provient sans aucun doute du fait que cet amour occupe trop peu nos cœurs. Un bel exemple à suivre nous est donné dans l’apôtre Paul. Il pouvait dire : « Ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi » (Galates 2 v. 20).
Résultats.
Considérons aussi les précieux résultats découlant du fait de « manger » et de « boire ». Nous avons déjà vu que, dans un sens général, le salut et, dans un sens spécial, la vie éternelle y sont liés (Jean 6 v. 51 à 53).
Mais au verset 54, le Seigneur ajoute encore un autre résultat : Il le ressusciterait au dernier jour. Lorsque le jour de l’homme aura pris fin, le Seigneur fera participer à sa résurrection tous ceux qui ont cru en lui. Le « dernier jour », souvent mentionné dans l’Évangile selon Jean, commence par la résurrection et l’enlèvement des croyants (comp. Jean 6 v. 39 et suiv. ; 11 v. 24) et se termine par le jugement de ceux qui n’ont pas accepté Christ (Jean 12 v. 48).
Il comprend la période intermédiaire du Millénium. Ce « dernier jour » ne désigne pas la fin du monde, mais indique la dernière époque en rapport avec la responsabilité de l’homme envers Dieu. La vie éternelle que les croyants possèdent en Christ serait inconciliable avec le fait que leurs corps restent dans le tombeau.
Mais ensuite, Jean 6 v. 56, le Seigneur indique encore un résultat : « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi et moi en lui ». Il s’agit ici de la communion. Par le fait de manger et de boire, nous devenons un avec lui et il devient un avec nous. C’est l’union avec le Seigneur Jésus dans la vie qu’il nous donne par grâce. « Demeurer » signifie aussi « habiter », et qui peut comprendre l’immensité d’une telle bénédiction ? La patrie de notre âme est en Christ et Christ voit en nous son habitation.
Mais la tournure « lui en moi et moi en lui », souvent répétée dans l’Évangile selon Jean, n’est pas un simple jeu de mots. Il semble aussi qu’elle n’a pas exactement le même sens dans tous les cas. Selon le contexte, l’un ou l’autre de ses aspects est mis en évidence. Toutefois, nous pouvons dire d’une manière générale : Quand le croyant est vu en Christ, la position chrétienne dans laquelle il est devant Dieu est soulignée.
La responsabilité de répondre à cette position par la dépendance s’y relie. Lorsqu’il est dit que Christ est dans le croyant, la manifestation que Christ donne de lui dans le croyant est indiquée. À cela se rattache la responsabilité d’avoir Christ comme modèle pour notre marche et de le manifester devant les hommes.
Quand nous considérons tout ce que le Seigneur a dit de lui comme le pain de vie dans ce chapitre, nous sommes tout disposés à confirmer ses paroles : « Car ma chair est en vérité un aliment, et mon sang est en vérité un breuvage » (Jean 6 v. 55). Et nous éprouvons le désir de jouir davantage de lui, dans sa personne et dans son œuvre, pour notre bénédiction et pour sa gloire.
Manne et grain rôti (Exode 16 v. 15).
Les ordonnances concernant la manne, dans l’Exode, renferment une série de détails importants, dont nous pouvons retirer plus d’un enseignement pour notre vie de foi quotidienne. Considérons donc maintenant ces instructions pratiques. Si nous revenons sur la première partie du chapitre 16 et nous souvenons de ce que nous avons appris en Jean 6, nous pouvons dire en résumé : « Pour nous, la manne, c’est Christ comme celui qui est venu à nous dans ce monde, pour vivre ici-bas comme homme dans l’abaissement et pour mourir ; en tant que tel, il est la nourriture des siens dans le désert !
De plus, nous avons vu qu’il fallait d’abord avoir part en lui comme un Christ mort (« manger sa chair » et « boire son sang »), avant de jouir de lui comme du « pain » qui vient du ciel, avant de pouvoir puiser de la force dans sa vie merveilleuse. Mais comme « pain », il est la nourriture des siens pendant leur marche au travers du désert ! »
Les paroles que Moïse adresse au peuple d’Israël, en Exode 16, le montrent très clairement : « C’est le pain que l’Éternel vous a donné à manger » (v. 15). Dieu avait ouvert les portes des cieux et fait pleuvoir sur eux la manne pour manger, et il leur avait donné « le blé des cieux » (Psaume 78 v. 23 et 24).
Dans un autre psaume nous lisons : « Il les rassasia du pain des cieux » (Psaume 105 v. 40). Mais quand, après quarante ans de marche dans le désert, ils « entrèrent dans un pays habité » (Exode 16 v. 35), la manne cessa et ils mangèrent « du vieux blé du pays, des pains sans levain et du grain rôti » (Josué 5 v. 11).
Le « grain rôti » parle aussi de Christ comme nourriture pour les siens ; mais il s’agit de Christ ressuscité et élevé dans le ciel ; les saints se nourrissent de lui, le Christ glorifié, lorsque par la foi ils demeurent dans les lieux célestes (Éphésiens 2). La « manne » ne parle pas de cet aspect céleste, mais de Christ pour nous sur la terre. En revanche, le « grain rôti » est une image de Christ dans la gloire, au-delà de la mort et du jugement de Dieu.
Ce qui a été donné successivement comme nourriture aux fils d’Israël au cours de leur histoire, la manne d’abord puis le vieux blé du pays, les enfants de Dieu du temps de la grâce en disposent simultanément. Cela ne signifie pas que nous pouvons jouir au même moment de ces deux aspects du Seigneur. Dans la pratique, c’est absolument impossible. Notre connaissance est toujours fragmentaire, partielle (1 Corinthiens 13 v. 9), et nous ne pouvons pas nous occuper de plusieurs côtés à la fois.
Pourtant, il est vrai que, quant à notre position, nous pouvons marcher dans les lieux célestes et être occupés d’un Christ glorifié, alors qu’en même temps, nous nous trouvons, quant à nos expériences, dans le désert et avons besoin de lui comme la manne. Ce second aspect retient ici d’abord notre attention, parce que nous considérons le chemin dans le désert. Mais ce côté aussi, comme tout ce qui parle de Lui, est d’une grande beauté.
La pensée que le Seigneur Jésus a marché ici-bas et qu’il a été tenté en toutes choses comme nous, à part le péché (Hébreux 4 v. 15), n’est-elle pas propre à nous consoler ? Ne peut-il alors pas sympathiser avec nous dans nos difficultés et nos tentations ? Y a-t-il quelqu’un qui sache mieux que lui combien le chemin de la foi est difficile et plein de privations dans un monde dont Satan est le prince et le dieu ?
Avec quelle tendresse il sait relever celui qui est fatigué, encourager celui qui est abattu, diriger celui qui s’interroge, apaiser les craintes de celui qui est angoissé. Il a passé par les mêmes circonstances que nous. Ne pouvons-nous pas lui faire pleinement confiance et compter sur sa profonde compréhension ? Il connaît ce que nous ressentons et il nous dispense sa grâce selon les circonstances dans lesquelles sa sagesse nous a conduits.
Sa grâce et son amour sont illimités. Il nous aime tels que nous sommes : « … ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’à la fin », jusqu’à l’extrémité (Jean 13 v. 1). Il les a aimés tels qu’ils étaient dans le monde, et il nous aime de la même manière, nous qui sommes aujourd’hui dans le monde. Le Seigneur est absolument le même, autrefois quand il était ici-bas ou aujourd’hui dans le ciel.
Pensée infiniment précieuse : Il n’a pas changé, malgré tout ce qu’a signifié pour lui de passer de la terre à la maison de son Père. Cela n’a modifié en rien son amour. Et, bien-aimés, souvenons-nous-en, il n’a pas oublié les expériences qu’il a faites.
Comprenons-nous un peu ce que signifie se nourrir du Seigneur Jésus comme la « manne » ? Avons-nous déjà appris à prendre de ce « pain », quand la puissance des difficultés nous assaille fortement ou quand Il nous accorde un temps de repos ? Que notre barque vogue sur des eaux calmes ou agitées, nous avons toujours besoin de Christ, de sa grâce surabondante. « Ma grâce te suffit », cette assurance comblera ceux qui savent ce que signifie se nourrir de lui comme la « manne ».
Manger la manne signifie cependant le considérer et jouir de lui comme celui qui a marché sur cette terre en homme parfait : « Car considérez celui qui a enduré une telle contradiction de la part des pécheurs contre lui-même, afin que vous ne soyez pas las, étant découragés dans vos âmes » (Hébreux 12 v. 3).
Nous manquons tous plus ou moins dans la mise en pratique de cette invitation du Saint-Esprit. Nous considérons souvent d’autres objets que Lui, des choses terrestres – et nous nous étonnons d’avoir ensuite si peu de force spirituelle, si peu de véritable joie. La vie nouvelle en nous est Christ (Colossiens 3 v. 3 et 4) ; seul Christ, sa source, peut l’alimenter.
Il est la source de la grâce nécessaire à chacun de nos pas ici-bas. Certes, nous trouvons aussi en lui le parfait modèle pour notre chemin, notre conduite, nos pensées. Mais il y a plus dans la « manne » : Le Seigneur Jésus nous donne aussi la force de l’imiter dans la vie pratique, si nous demeurons en communion avec lui.
Penchons-nous donc sur les Saintes Écritures afin d’y chercher et d’y trouver celui qui est le « pain » venu du ciel. Avons-nous besoin de persévérance dans une situation donnée ? Le Saint-Esprit placera devant notre âme Christ et ses paroles (Jean 14 v. 26 ; 16 v. 13 à 15), et, de cette manière, Christ deviendra pour nous la « manne » adaptée à ce cas. Il nous montrera comment Christ, dans des circonstances encore plus critiques, s’est attendu parfaitement à Dieu et a été exaucé. Manquons-nous de l’énergie de la foi pour pouvoir affronter les obstacles ?
Nous la trouverons en considérant l’exemple du Seigneur. N’avait-il pas toujours devant lui la maison de son Dieu, la poursuite des intérêts de son Père ; et il a triomphé ? Il veut ainsi être de la « manne » pour nous dans chaque détail de notre vie et nous accorder toute la grâce qui nous est nécessaire dans le moment présent.
Si nous avons parlé plusieurs fois de force en relation avec la manne, cela n’infirme en rien l’autre vérité, que la force pour l’homme intérieur ne peut pas être séparée de Christ glorifié. Mais, comme nous l’avons déjà relevé, cet aspect nous est présenté dans le « grain rôti ».
La source véritable de la force se trouve uniquement dans la conscience que celui qui a marché une fois ici-bas dans l’abaissement, a maintenant certainement « vaincu » (Apocalypse 5 v. 5). Qu’il a « obtenu une rédemption éternelle » (Hébreux 9 v. 12), et « s’est assis à la droite de la majesté dans les hauts lieux » (Hébreux 1 v. 3). Dans l’épître aux Colossiens (1 v. 11), le Saint-Esprit l’exprime en ces termes : « … Fortifiés en toute force, selon la puissance de sa gloire, pour toute patience et constance, avec joie ».
Cela signifie, pratiquement pour nous, que quand nous pensons à Christ comme la « manne » – et il n’existe guère d’occupation plus bénie que de considérer sa vie merveilleuse – nous pouvons en même temps nous souvenir qu’il est maintenant au-delà de la mort et qu’il a déjà atteint le but de sa course, la gloire de Dieu. Il en sera de même pour nous. Et cette connaissance fortifie l’âme du croyant. Lorsque nous contemplons le Seigneur Jésus, nous ne devrions pas trop séparer ces deux aspects de sa personne, les distinguer certes, mais non pas les séparer.
Il s’agit d’une seule et même personne. Tel est également le cas pour les sacrifices de l’Ancien Testament. Ils nous montrent eux-aussi les différents aspects du sacrifice de notre Seigneur, bien qu’il s’agisse d’une seule offrande. Remarquons encore que nous trouvons Christ comme la « manne » particulièrement dans les Évangiles. Si nous lisons avec prière cette partie merveilleuse de la parole de Dieu, si nous y recherchons le Seigneur et le contemplons, il deviendra la nourriture pour notre vie quotidienne.
Mais quant à la réalisation pratique, il y a quelques points à observer, sans lesquels nous éprouverions malgré tout une perte et des déceptions. Nous les trouvons dans la suite de notre chapitre.
Chacun en proportion de ce qu’il peut manger.
« Voici la parole que l’Éternel a commandée : Recueillez-en, chacun en proportion de ce qu’il peut manger, un omer par tête, selon le nombre de vos personnes ; vous en prendrez chacun pour ceux qui sont dans sa tente. Et les fils d’Israël firent ainsi, et ils recueillirent, l’un beaucoup, l’autre peu. Et ils mesurèrent à l’omer : et celui qui avait beaucoup, n’eut pas trop ; et celui qui avait peu, n’en manqua pas ; ils avaient recueilli, chacun en proportion de ce qu’il mangeait » (Exode 16 v. 16 à 18).
Nous ne pouvons ni ne voulons spiritualiser tous les détails de cet épisode. Beaucoup tient aussi du miracle dans la manière dont Dieu a donné aux Israélites ce pain du ciel. Mais une chose s’impose immédiatement à notre compréhension : les fils d’Israël devaient « faire des efforts » pour recueillir la manne. Quelque grande que soit la grâce de Dieu dans ses soins envers eux, ils devaient sortir et la recueillir eux-mêmes. La manne était sur la surface du désert, et pour la ramasser, il fallait qu’ils se baissent ou se mettent sur leurs genoux.
De ce point de vue, tout ne nous tombe pas non plus simplement du ciel. À la jouissance de la manne se lient nécessairement de la peine et du travail. Dieu attend que nous usions de zèle pour nous approprier les bénédictions qui nous sont destinées. Certes, toutes nos ressources sont en lui et sans sa grâce, nous n’avons rien. Mais nous devons quand même tendre vers elles et les désirer.
Une telle détermination spirituelle, une telle « vertu » (2 Pierre 1 v. 5), nous fait bien souvent défaut : « C’est pourquoi, frères, étudiez-vous d’autant plus à affermir votre appel et votre élection, car en faisant ces choses vous ne faillirez jamais » (v. 10). L’apôtre Pierre lui-même, à un âge avancé, « s’étudiait » à leur présenter ces choses de son vivant (v. 15). Et Jude aussi usait de toute diligence pour écrire aux croyants « de notre commun salut ».
Mais avec cela, nous avons passé sans nous en apercevoir au domaine du service. Nous pouvons donc affirmer : qu’il s’agisse de recueillir pour soi ou du service pour le Seigneur, le zèle et la dépendance sont indispensables.
Il semble que la pensée de la « dépendance » se trouve également exprimée dans le fait que ceux qui recueillaient devaient se pencher sur le sol. Car pouvons-nous vraiment manger de la « manne » sans nous mettre nous aussi sur nos genoux et nous tenir en prière devant Dieu ? Le zèle dans le domaine spirituel, à lui seul, ne suffit certainement pas : « la bénédiction de l’Éternel est ce qui enrichit, et il n’y ajoute aucune peine » (Proverbes 10 v. 22).
Ces deux principes, dans les voies de Dieu, le zèle de l’homme et la grâce souveraine de Dieu, ne se contredisent nullement. Nous devrions toujours être conscients que nous ne pouvons rien faire par nous-mêmes. Mais outre le zèle et la dépendance, nous apprenons encore quelque chose : Certains recueillaient beaucoup, d’autres peu ; pourtant personne n’avait trop et personne n’en manquait. Ils avaient toutes et tous recueilli « chacun en proportion de ce qu’il mangeait ».
Il en est de même aujourd’hui. La grâce de Dieu tient compte de tous les besoins. Dieu s’occupe de chacun des siens en particulier, chacun reçoit son « omer ». Mais la « proportion de ce que chacun mange » varie et Dieu donne en fonction de cette proportion. Chers amis, quelqu’un a une fois très justement remarqué, et tel est effectivement le cas, : ce « chacun de nous n’a de Christ que ce qu’il veut avoir à tout prix, ni plus ni moins ! » Nous ne saurions graver ce principe divin assez profondément dans notre cœur.
Notre appétit spirituel est variable. Il dépend entièrement des priorités que nous nous fixons, c’est-à-dire de la grandeur du besoin que nous éprouvons de Christ, et, par conséquent, de la manière dont nous gérons notre vie. Si nous consacrons notre temps libre principalement aux choses de la terre, de sorte que nous trouvons à peine le temps de lire un court passage de la Bible, Dieu bénira certainement ce peu et ne permettra pas que nous mourions de faim.
Si nous nous plaçons sous l’influence de sa Parole, il en résultera toujours de la bénédiction. Telle est sa grâce. Il nous fera goûter quelque chose de Christ ; mais parce que nous n’avons pas désiré beaucoup, ce sera relativement peu.
Mais d’un autre côté, combien il est honoré quand nous désirons recevoir plus de lui et de son Fils : « Ouvre ta bouche toute grande, et je la remplirai » (Psaume 81 v. 10) ; cette affirmation est encore valable pour nous aujourd’hui. À cet égard, nous ne pouvons pas attendre trop de lui. Plus nous avons conscience de sa grâce et plus nous sentons combien nous en avons besoin, plus richement aussi il nous la dispensera dans son Fils. Il nous accordera de jouir profondément de la personne de Christ, et par là, fortifiera notre âme, afin que nous puissions accomplir dans ce monde ce qui répond à sa volonté.
Dans ce sens, nous pouvons aussi « éprouver » Dieu, comme autrefois son peuple terrestre a été invité à le faire en rapport avec les dîmes : « Éprouvez-moi par ce moyen, dit l’Éternel des armées, si je ne vous ouvre pas les écluses des cieux, et ne verse pas sur vous la bénédiction, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus assez de place » (Malachie 3 v. 10). Voulons-nous avoir beaucoup de Christ ? Il nous le donnera.
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