
23.Je vis le ciel ouvert
Chap: 7 - Les deux scènes de gloire (suite et fin du chapitre) - Cette dernière partie présente une sorte de rétrospective, une description de l’Église dans la gloire dans ses relations avec la terre durant le règne de mille ans.
Comme on l’a déjà indiqué, il était promis au vainqueur dans la lettre à Éphèse de pouvoir un jour manger de l’arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu (2 v. 7). Ici, à la fin de ce livre de l’Apocalypse, nous voyons l’accomplissement de cette promesse.
Des fruits et des feuilles.
L’arbre porte douze fruits, à chaque mois son fruit. Ces fruits de l’arbre, produits toujours à nouveau, sont dans leur diversité, pour les saints célestes pour qu’ils en jouissent. En fait, les joies de cette cité seront toujours nouvelles et parfaites. Non seulement nous serons rafraîchis par des fleuves de délices et de grâce (« le fleuve de vie »), mais nous jouirons de Christ lui-même en perfection (« l’arbre de vie »). Lui qui est déjà notre vie (Colossiens 3 v. 4).
Nous touchons là un principe qui est de grande importance également pour nous aujourd’hui : la vie éternelle que nous, les croyants, possédons, n’est pas indépendante de sa source. Certes, qui croit au Fils, a la vie éternelle (Jean 3 v. 36 ; 6 v. 40 ; 1 Jean 5 v. 13). C’est un fait inébranlable : Dieu nous a donné la vie éternelle. Mais comme 1 Jean 5 nous l’enseigne, cette vie est dans son Fils (v. 11).
Seul celui qui a le Fils a la vie. La vie (sa source, son siège propre) n’est pas en nous, mais en Christ, elle est « dans son Fils ». À cela se rattache d’un côté la vérité immense que cette vie que nous possédons ne peut être ni perdue ni prise par autrui. Mais le côté qui nous occupe le plus maintenant, est que cette vie ne peut pas être séparée de sa source, mais elle a besoin d’être constamment fortifiée et stimulée par lui-même. C’est, je crois, ce qui nous est présenté par les douze fruits. Même dans le ciel, la vie en nous aura besoin d’être soutenue par Dieu lui-même, comme c’est aussi le cas pour nos corps naturels.
Nous ne pouvons guère nous représenter aujourd’hui, quelles délices ce sera de jouir de la personne de notre Seigneur sans entrave et de manière parfaite et toujours renouvelée. Ce sera une félicité absolue. Cependant, nous savons déjà un peu de quoi nous parlons. Car dans le temps présent de notre vie terrestre, n’avons-nous pas déjà appris à connaître le privilège de jouir de lui comme la « manne » et le « grain rôti du pays » ?
Seulement aujourd’hui, tout est faible et fragmentaire. Dans le temps d’alors, la perfection fragmentaire disparaîtra, et nous connaîtrons comme nous avons été connus, c’est-à-dire que nous connaîtrons dans une mesure parfaite et d’une manière absolue (1 Corinthiens 13 v. 10 à 12). Le connaître « lui », c’est ce qui constitue la vie éternelle : « c’est ici la vie éternelle qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (Jean 17 v. 3).
En lui, l’Agneau, nous connaîtrons Dieu, et ce sera comme de la nourriture pour nous. Comme on l’a déjà remarqué, le principe est déjà vrai aujourd’hui. Si l’épouse du Cantique des cantiques disait déjà : « j’ai pris plaisir à son ombre, et je m’y suis assise ; et son fruit est doux à mon palais » (Cant. des Cant. 2 v. 3), combien plus en ferons-nous l’expérience au ciel.
Le fait que le nombre douze revienne devant nous, à l’occasion de ces douze fruits, cela souligne ce que nous avons déjà dit : Au point de vue du temps, nous nous trouvons ici encore à l’époque du règne de mille ans, où les choses de Dieu, en rapport avec la terre, doivent être administrées et elles doivent l’être par des saints célestes.
Ils jouissent pour eux-mêmes des fruits de l’arbre de vie, mais ce dont ils jouissent n’est manifestement pas seulement pour eux-mêmes. D’une manière quelconque qui ne nous est pas révélée, ils redonneront les bénédictions qu’ils auront expérimentées eux-mêmes, aux habitants de la terre, de sorte que, sur la terre, il y aura une reproduction des choses dans les cieux (Ézéchiel 47 v. 12).
Nous nous souvenons de ce que l’état éternel ne sera plus caractérisé par la présence de différentes nations et peuples sur la terre (21 v. 3). Celle-ci ne sera peuplée que de gens glorifiés qui n’auront naturellement besoin d’aucune guérison. Mais durant le règne de mille ans, outre Israël le peuple terrestre de Dieu, il y aura beaucoup de nations qui viendront « de la grande tribulation » (7 v. 14).
Ils auront tous besoins de guérison. C’est à eux que sont destinées les feuilles de l’arbre : « et les feuilles de l’arbre sont pour la guérison des nations ». De quelle manière cette guérison de la cité céleste aboutira sur la terre, cela ne nous est pas dit. Mais durant le règne de paix de notre Seigneur, il y aura une relation directe entre la métropole céleste et la terre, et sans doute, les rachetés du ciel seront utilisés comme des canaux de bénédiction.
En résumé de ces versets, nous pouvons dire : les douze fruits constitueront un jour notre nourriture dans le ciel, mais les feuilles sont destinées à la guérison des nations sur la terre. En ce qui concerne la lumière, le gouvernement ou la guérison, les nations sur la terre seront à tous égards, dépendantes de la Jérusalem céleste, l’Assemblée de Dieu dans la gloire.
Quel aperçu tout cela nous donne sur le cœur de Dieu qui l’a ainsi voulu. Combien seront manifestes « dans les siècles à venir » dans le ciel et sur la terre « les immenses richesses de sa grâce, dans sa bonté envers nous dans le christ Jésus » (Éphésiens 2 v. 7). À Lui soit dans toute l’éternité, la reconnaissance et l’adoration, par lui notre Seigneur et Sauveur, qui nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous.
Les bénédictions éternelles (22 v. 3 à 5).
Les trois derniers versets terminant ce paragraphe forment un tout qui est un appendice. Y sont dépeintes des bénédictions extraordinairement grandes qui réjouissent les saints dans le ciel. Quand nous aurons jeté un coup d’œil sur quelques points, nous ne pourrons que nous exclamer en adorant : « Ô Seigneur, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant » (Jean 2 v. 10).
« Et il n’y aura plus de malédiction ; et le trône de Dieu et de l’Agneau sera en elle ; et ses esclaves le serviront, et ils verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts. Et il n’y aura plus de nuit, ni besoin d’une lampe et de la lumière du soleil ; car le Seigneur Dieu fera briller sa lumière sur eux ; et ils régneront aux siècles des siècles » (Apocalypse 22 v. 3 à 5).
Il est évident qu’il s’agit de bénédictions éternelles. Certes la scène comme telle est encore dans le temps, mais les bénédictions présentées portent un caractère éternel, tout comme la cité. En lisant ces versets, on a tout à fait l’impression que les choses présentées ont imperceptiblement sauté du temps dans l’éternité. L’horizon disparaît dans l’infini.
Plus de malédiction (22 v. 3).
La première chose qui nous est dite, est qu’il n’y aura plus de malédiction. Sur la terre, même au temps du règne de mille ans, il y aura encore de la malédiction, car le pécheur sera maudit à l’âge de cent ans (Ésaïe 65 v. 20). Mais dans la cité céleste, la malédiction sera totalement étrangère. On n’y entendra plus jamais la voix de la malédiction.
Si l’on se rappelle l’histoire de l’homme sur la terre, combien la différence sera totale. Quand le serpent a séduit le premier homme pour l’entraîner à pécher, Dieu l’a maudit (Genèse 3 v. 14). Parce qu’Adam a écouté la voix de sa femme, Dieu a maudit le sol à cause de lui (Genèse 3 v. 17).
Caïn fut le premier meurtrier, le meurtrier de son frère ; lui aussi fut l’objet de la malédiction (Genèse 4 v. 11). Quand Dieu donna la loi à son peuple Israël, et que ce peuple élu viola immédiatement les justes exigences de Dieu, celui-ci tomba sous la malédiction de la loi violée ; une malédiction sous laquelle tombent tous ceux qui pensent pouvoir se tenir devant Dieu, sur le terrain de la loi de Dieu.
Par la puissance de l’œuvre de Christ, le chrétien croyant se trouve déjà aujourd’hui sur le terrain d’une grâce inconditionnelle, il ne se tient « qu’en Christ » devant Dieu. Pourtant, il se meut encore sur la scène de péché et de mort avec toutes les conséquences qui s’ensuivent pour lui. Toute la création soupire, et nous aussi nous soupirons en attendant la condition de fils, la rédemption de nos corps (Romains 8 v. 19 à 23).
Cependant, le moment est proche où nous ferons l’expérience de la rédemption de nos corps, et où nous échangerons cette pauvre terre pour la gloire du ciel. Là, il n’y aura plus de malédiction. Ce n’est pas seulement qu’elle ne nous atteindra plus (c’est déjà vrai aujourd’hui), mais toute la scène sera sainte et délivrée de tout ce qui pourrait réclamer la malédiction de Dieu.
Les exemples qui viennent d’être donnés de malédiction de Dieu, montrent clairement que la malédiction est toujours une conséquence directe du péché. C’est la raison pour laquelle la déclaration de notre verset d’Apocalypse 22 va plus loin que celle d’Apocalypse 21 v. 4, où seulement les conséquences indirectes du péché sont nommées : les larmes, la mort, le deuil, les cris, la peine.
L’absence de malédiction dans la cité céleste est fondée sur le fait qu’elle est le trône de Dieu et de l’Agneau. Notez bien : le trône de Dieu et de l’Agneau sera aussi dans l’assemblée de Dieu dans la gloire. Le v. 1 ne nous avait pas dit expressément cette circonstance. Ainsi le gouvernement parfait de Dieu dans l’éternité soutient un état qui correspond à sa sainteté absolue et qui assure éternellement la félicité des rachetés.
Service éternel (22 v. 3).
Après avoir entendu ce qui ne sera plus au ciel, quelques bénédictions positives sont nommées, dont la possession caractérise les saints célestes. En premier lieu, il est dit : « et ses esclaves le serviront ».
« Le serviront » : de qui s’agit-il ? La phrase précédente mentionne Dieu et l’Agneau, et maintenant il est simplement dit « lui » et sa face. Nous avons ici un de ces beaux exemples indiqués plus haut de ce que Jean ne se donne parfois pas la peine de distinguer entre les personnes divines, et ne dit donc pas clairement quelle personne il a en vue à ce moment-là. Il les voit tellement une dans la Déité que le Saint-Esprit peut parler de cette manière par lui. J’ai déjà fait la remarque que cette manière de s’exprimer souligne la divinité de notre Seigneur Jésus-Christ.
La Parole de Dieu ne pourrait jamais parler de cette manière s’il n’était pas Dieu, comme le Père et comme le Saint-Esprit. Cependant en général, s’il est nécessaire de distinguer les personnes de la Déité les unes des autres, le Saint-Esprit le fait. Ni le Père ni le Saint-Esprit ne sont devenus chair, mais seulement le Fils, la « Parole » éternelle (Jean 1 v. 14). Et comme le Fils est devenu homme, les hommes ont pu voir en lui : « le Fils unique du Père ». Ce n’est là qu’un exemple où la manière de s’exprimer de l’Écriture distingue les personnes de la Déité.
« Ses esclaves le serviront », grâce merveilleuse. Nous le servirons alors sans fin. Nous l’avions déjà servi sur la terre, et nous le servirons « dans nos corps glorifiés ». Mais combien nous avons beaucoup failli dans ce domaine. Ne nous a-t-Il pas rachetés à un prix immense ? Mais nous n’avions souvent pas de temps pour lui, parce que notre cœur n’était pas dirigé sans partage sur lui. Et même quand le désir de nos cœurs était de le servir, combien tout ce que nous avons fait était imparfait.
Ce n’était pas toujours sa seule volonté qui nous conduisait dans le service. Ne nous sommes-nous pas bien des fois attelés à l’œuvre de manière déloyale ou bien avec des mobiles mélangés, et n’avons-nous pas fait sentir mauvais l’huile du parfumeur (Ecclésiaste 10 v. 1) ? Glorifier Christ était-il vraiment le seul but de notre service, était-ce l’unique but ? Nous sommes tous plus ou moins obligés de baisser la tête et de confesser que nous sommes des serviteurs inutiles, même quand nous aurions fait tout ce qui nous était commandé (Luc 17 v. 10).
Mais alors ce sera différent, complètement différent. Ce qui est dit ici s’accomplira : Ses esclaves le serviront, ils exerceront dans l’éternité le service divin. Restant sous l’entier contrôle de l’Esprit-Saint, ils donneront par leur service une réponse parfaite à son amour, et par toute la force que l’Esprit-Saint leur aura confiée, ils chercheront à glorifier le Seigneur, l’Agneau de Dieu.
Ce service ne sera pas fatigant, ni lassant, ni aigrissant, ni conduisant à la résignation. Il ne s’y trouvera plus toutes les insuffisances humaines ; il correspondra beaucoup plutôt à la norme divine et sera exercé pleinement dans la joie et la liberté et la diversité de l’Esprit-Saint. Vivre une vie de service pour lui dans l’éternité, qui pourrait en mesurer la félicité ?
Puissions-nous déjà aujourd’hui, au jour où Il est méprisé, le servir avec tout le dévouement dont nous sommes capables. Lui a vraiment servi pour nous. N’est-ce pas déjà un privilège inestimable de servir notre Sauveur et de lui apporter l’adoration ? C’est faire un peu de ce que nous ferons durant l’éternité. En fait ceux qui sont ses esclaves maintenant, seront alors aussi ses esclaves.
Cela ne réduirait-il pas la joie du ciel s’il ne nous était pas accordé de servir là aussi celui qu’aime notre âme ? Et si aujourd’hui nous pouvons le servir au milieu de difficultés et de l’opprobre, dans la sphère céleste, ce sera dans l’honneur et la joie sans mélange. L’exemple de Christ ne restera-t-il pas devant nos yeux, lui qui a montré autrefois sur la terre quelle chose bénie c’était d’être obéissant à Dieu et de le servir dans l’obéissance ?
Voir sa face (22 v. 4).
La bénédiction la plus grande et la plus élevée sera la suivante : « et ils verront sa face ». Dieu parlait à Moïse face à face comme un homme parle avec son ami (Exode 33 v. 11). Quelle confiance cela exprime. Mais même cet ami de Dieu ne pouvait voir directement le visage de Dieu, car Dieu avait dû lui dire : « aucun homme ne peut me voir et vivre » (Exode 33 v. 20). Il ne put le voir que de derrière.
Dans les temps anciens, il n’était pas permis aux méchants ou aux gens disgraciés de voir le visage du roi : « La parole sortit de la bouche du roi qu’on couvrît le visage d’Haman » (Esther 7 v. 8) ; et le roi David dit au sujet de son fils Absalom : « il retournera à sa maison et ne verra pas mon visage » (2 Samuel 14 v. 24). Le roi ne tournait pas son visage vers un fils rebelle.
Mais nous, nous verrons directement et sans obstacle le visage de l’Agneau de Dieu, bien-aimés, et nous y lirons combien Il nous a aimés. Voir son visage, autrefois caractérisé par les souffrances pleines de douleurs, sera pour nous le plus grand bonheur. « Comme beaucoup ont été stupéfaits en te voyant, tellement son visage était défait plus que celui d’aucun homme, et sa forme, plus que celle d’aucun fils d’homme » (Ésaïe 52 v. 14).
Déjà aujourd’hui, nous chantons à juste titre : « Son visage rayonne d’amour », car déjà aujourd’hui son regard vers nous est rempli d’amour et toujours plein de grâce. Mais combien souvent nous manquons ce regard plein d’amour à cause de notre négligence.
Alors dans le ciel, nous capterons et comprendrons chaque regard de ses yeux. Il n’y aura jamais non plus la moindre ombre sur son visage quand Il ne regardera. L’épouse bénie verra dans ses traits sublimes, sa parfaite beauté, Seigneur et époux. Quelle profondeur du mystère d’amour et de grâce sera devant elle, et nous comprendrons tout.
Dans le Nouveau Testament, il y a en tout sept ou huit passages qui nous encouragent à porter notre regard sur le Seigneur Jésus. Dans tous ces passages, sans exception, il y a une riche bénédiction liée à ce regard. Il semble que l’on peut classer ces huit passages par paires. Ôter le péché du monde selon Jean 1 v. 29 est lié à avoir la vie éternelle par ce regard porté sur lui, l’Agneau de Dieu, celui qui a été élevé sur la croix (Jean 3 v. 14).
En 2 Corinthiens 3 v. 18 et Éphésiens 1 v. 17 et 18, le regard est porté sur Christ dans la gloire. De cette manière nous sommes nous-mêmes déjà maintenant transformés de gloire en gloire, et nous croissons dans la connaissance de lui-même. En Hébreux 2 et 12, l’œil est de nouveau attiré vers lui afin que nous soyons équipés de confiance et de force pour notre chemin ici-bas sur la terre. Finalement, en 1 Jean 3 v. 2, et dans notre passage d’Apocalypse 22 v. 4, notre espérance est dirigée vers le fait de le contempler dans la gloire. Le résultat en gloire est que nous lui serons semblables et que son nom sera sur nos fronts.
L’Assemblée de Dieu, l’épouse, la femme de l’Agneau, sera dans la gloire pour ainsi dire « pleines d’yeux »*. Oui, nous aurons la faculté de voir Dieu lui-même dans l’Agneau de Dieu, et de nous abreuver de son amour et de sa grâce envers nous. Cela à son tour, nous donnera le privilège de le représenter devant d’autres et de le glorifier. Mais immédiatement davantage.
* Nous passons là aux quatre animaux d’Apocalypse 4 et 5. Il est significatif que les quatre animaux d’Apocalypse 5, sont rattachés aux 24 anciens (v. 6 à 10), et ils chantent ensemble le cantique nouveau. Au chapitre 4, ils représentent seulement des anges, exécuteurs du jugement de Dieu dans l’administration de la puissance de Dieu. Mais dès l’instant où l’Agneau lui-même apparaît et prend en main le livre des conseils de Dieu quant à la terre, la scène change et les anges passent à l’arrière-plan ; « car ce n’est pas aux anges qu’il a assujetti le monde habité à venir dont nous parlons » (Hébreux 2 v. 5).
En harmonie avec cela, les quatre animaux du chapitre 5 ne représentent plus des anges, mais des saints glorifiés dans le ciel.
Son nom sur leur front (22 v. 4).
« Et son nom sera sur leur front ». Dans les temps anciens, il y avait l’habitude de mettre sur le front des esclaves l’empreinte du nom du propriétaire. Il semble que le Saint-Esprit ait repris cette image. En tout cas, les hommes séduits d’Apocalypse 13, sont conduits sous la direction de la bête, à prendre le nombre de la bête sur leur main droite ou sur leur front. Par cela, la bête marque qu’ils sont sa propriété. Cela paraît être ici aussi la pensée principale. Les saints célestes seront publiquement reconnus comme la propriété de l’Agneau de Dieu.
Mais nous avons vu déjà à plusieurs reprises que le nom représente la personne, et ce que la personne révèle d’elle-même. Or si déjà ici-bas, en regardant la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image de gloire en gloire, combien plus ce sera le cas quand nous contemplerons le visage du Seigneur Jésus dans la gloire. Nous serons le reflet de lui-même.
Être un reflet parfait de ce qu’Il est et de qui Il est : pouvons-nous nous représenter une vocation plus élevée ? Aujourd’hui, nous pouvons avoir parfois honte de porter le nom précieux de notre Seigneur Jésus devant les gens. Cela ne peut être que profondément humiliant. Alors que dans le ciel, ce sera la joie la plus excellente, de multiplier ainsi sa gloire en la rendant visible devant les autres.
Ici-bas sur la terre, des gens se pressent autour d’autres mortels importants pour peut-être les entr’apercevoir un instant. Mais quel est le résultat d’un tel coup d’œil sinon une désillusion ? Nous, en revanche, nous verrons sa face, et son nom sera sur notre front. De cette manière l’Assemblée glorifiée deviendra une bénédiction sans pareille pour la création. À l’opposé, Christ ne se révélera aux autres créatures qu’en relation avec l’assemblée.
Que sera-ce de le voir comme Il est : « Moi, je verrai ta face en justice quand je serai réveillé, je serai rassasié de ton image » (Psaume 17 v. 15). Nous éprouverons un bonheur parfait, nous ferons l’expérience d’une satisfaction complète de nos désirs quand nous contemplerons sa face. Lui aussi sera profondément satisfait, quand Il verra le fruit du travail de son âme glorifié devant lui (Ésaïe 53 v. 11). Il se réjouira avec délices de son épouse pour laquelle Il a fait si infiniment, et Il se reposera dans son amour (Sophonie 3 v. 17). Cela aussi sera « la révélation de Jésus-Christ ».
Régner éternellement (22 v. 5).
L’époux et l’épouse trouveront mutuellement une pleine satisfaction. Avec un plaisir inexprimable, ils se contempleront l’un l’autre, et seront « rassasiés » de ce regard sur l’autre. Tout dans la nouvelle Jérusalem sera public et rien ne sera caché. Il n’y aura plus de nuit, là. Aucune lampe (c’est-à-dire de la lumière humaine, artificielle) ni la lumière du soleil (c’est-à-dire de la lumière naturelle, créée) ne seront plus nécessaires. Nous avons déjà parlé de cela en rapport avec le verset 23 du chapitre 21. La présence de Dieu remplira toute la scène. Ce sera le jour éternel, le jour éternel de Dieu.
« Et ils régneront d’éternité en éternité ». J’ai déjà eu l’occasion d’indiquer ce que sera une domination éternelle. Naturellement, cette phrase du v. 5 inclut la domination durant le règne de mille ans, mais elle va bien plus loin. Les saints célestes ne cesseront jamais de régner. Certes, ils régneront avec Christ ; mais justement cette circonstance signifie que, tant qu’Il régnera, eux aussi régneront (Romains 5 v. 17 ; 2 Timothée 2 v. 12).
Le règne sur la terre, la royauté par procuration de Christ, comme quelqu’un l’a nommée, se terminera un jour, elle ne durera même pas trop longtemps : mille ans. Quand le but du règne (l’élimination de toute puissance qui lui sera contraire) sera atteint (ce sera « la fin » dans le sens absolu), Christ remettra le royaume à son Dieu et Père, « afin que Dieu (non pas seulement le Père) soit tout en tous » (1 Corinthiens 15 v. 24 à 28). Tout se dénouera dans la domination supérieure de Dieu.
Quand il est parlé ici dans l’Apocalypse d’une royauté d’éternité en éternité, cela va au-delà de toute dispensation. Même après que Christ aura amené toutes choses dans le ciel et sur la terre en parfaite harmonie avec Dieu, le trône de Dieu subsistera comme tel. Tant qu’il y aura des créatures dans l’univers de Dieu, que ce soit des anges ou des hommes (et il y en aura éternellement), un gouvernement sera nécessaire. Ce gouvernement n’aura pas pour but d’établir un ordre, mais de le maintenir.
De quelle manière les rachetés auront part à ce gouvernement, à cette domination, cela ne nous est pas dit. Il est simplement dit : « et ils régneront d’éternité en éternité ». Je suis, quant à moi, convaincu que cette domination des saints liés à Christ sera exercée de manière à administrer les bénédictions qui leur auront été confiées.
Ainsi, non seulement notre service sera éternel, mais aussi le fait que nous régnerons. Cependant, tout servira à un seul grand but : glorifier Dieu le Père par Jésus-Christ notre Seigneur.
Fin
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