
2. Il marcha avec Dieu
Chap: 2 - Quand la croix nous paraît trop lourde à porter - Sous l’égide d’Achab, Israël avait totalement abandonné le culte de l’Éternel. L’autel de l’Éternel avait été renversé. Pourtant, ce peuple se nommait encore « peuple de Dieu » !
Je vous invite à ouvrir vos Bibles au chapitre 18 du premier livre des Rois, à partir du verset 17. « En apercevant Élie, Achab lui dit : te voilà donc, perturbateur d’Israël ! Élie répondit : Ce n’est pas moi qui ai jeté le trouble en Israël, c’est toi et la maison de ton père, puisque vous avez déserté les lois de l’Éternel et que tu as adopté le culte de Baal. Maintenant, fais rassembler tout Israël autour de moi sur le mont Carmel, avec les 450 prophètes de Baal et les 400 prophètes d’Ashéra qui vivent à la table de Jézabel.
Achab envoya des ordres parmi tous les enfants d’Israël et rassembla les prophètes sur le mont Carmel. Élie s’avança devant tout le peuple et s’écria : Jusqu’à quand clocherez-vous entre deux partis ? Si l’Éternel est le vrai Dieu, suivez-le ; si c’est Baal, suivez Baal ! Mais le peuple ne lui répondit pas. Élie dit au peuple : Je suis resté, moi, le seul prophète de l’Éternel, tandis que les prophètes de Baal sont 450. Qu’on nous donne deux taureaux : qu’ils en choisissent un pour eux, qu’ils le dépècent et le rangent sur le bois, mais sans y mettre le feu. Moi, je préparerai l’autre, je le placerai sur le bois, sans y mettre le feu non plus. Ensuite, vous invoquerez votre dieu, et moi, j’invoquerai l’Éternel. Le Dieu qui répondra en envoyant le feu, celui-là est le vrai Dieu. Tout le peuple s’écria : C’est bien dit !
Élie dit alors aux prophètes de Baal : Choisissez l’un des taureaux et opérez les premiers, car vous êtes les plus nombreux. Invoquez votre divinité, mais ne mettez point le feu. Ils prirent le taureau qu’on leur avait laissé choisir, le préparèrent et invoquèrent Baal depuis le matin jusqu’à midi, en disant : Ô Baal, exauce-nous ! Mais il n’y eut ni voix ni réponse. Ils se démenèrent tout autour de l’autel qu’ils avaient dressé. À midi, Élie les railla, disant : Criez plus fort !
Puisque c’est un dieu, il est peut-être occupé, en expédition ou en voyage ; peut-être dort-il, il s’éveillera ! Ils appelèrent à grands cris, se tailladèrent selon leur coutume, à coups d’épée et de lance, au point que le sang ruisselait sur eux. Midi passé, leur transe continua jusqu’au moment de l’oblation, mais aucune réponse, pas un signe.
Élie dit alors à tout le peuple : Approchez-vous de moi. Tout le peuple s’approcha de lui. Élie rétablit l’autel renversé de l’Éternel. À cet effet, il prit douze pierres, selon le nombre des tribus des enfants de Jacob, à qui la voix de l’Éternel avait dit : Israël sera ton nom. Avec ces pierres, il érigea un autel dédié à l’Éternel et pratiqua tout autour une tranchée pouvant contenir deux mesures de grains. Puis, il disposa le bois, dépeça le taureau, le plaça sur le bois et dit : Emplissez d’eau quatre cruches, et répandez-la sur le sacrifice et sur le bois. Il ajouta : Faites-le encore ! et on le fit une deuxième fois, puis une troisième fois.
L’eau ruisselait tout autour de l’autel, et la tranchée elle-même fut remplie d’eau. À l’heure de l’oblation, le prophète Élie s’avança et dit : Éternel, Dieu d’Abraham, d’Isaac et d’Israël, qu’il devienne manifeste aujourd’hui que tu es le Dieu d’Israël, que je suis ton serviteur, et que c’est par ton ordre que j’ai fait toutes ces choses. Exauce-moi, Seigneur, exauce-moi, afin que ce peuple reconnaisse que tu es l’Éternel, le vrai Dieu, et que tu auras ainsi ramené leur cœur à toi. Le feu de l’Éternel jaillit alors, consuma la victime, le bois, les pierres, la terre, et absorba l’eau de la tranchée. À cette vue, tout le peuple tomba sur la face et s’écria : L’Éternel est le vrai Dieu ! L’Éternel est le vrai Dieu ! »
Ce passage, que beaucoup connaissent, décrit le défi d’Élie sur le mont Carmel. C’était un temps extrêmement compliqué pour Israël, sous le règne d’Achab et de Jézabel, l’une des femmes les plus viles dont parle la Parole de Dieu. Dans les lettres de l’Apocalypse, Jean rapporte que le Seigneur dit à une des Églises : « J’ai contre toi que tu tolères cette fausse prophétesse Jézabel » (Apocalypse 2 v. 20).
Il n’y a pas de preuve que cette femme portait réellement ce nom, mais il y a un lien direct avec la Jézabel de ce passage, de cette période sombre de l’histoire d’Israël. Sous l’égide d’Achab, Israël avait totalement abandonné le culte de l’Éternel. L’autel de l’Éternel avait été renversé. Pourtant, ce peuple se nommait encore « peuple de Dieu » !
Mais il avait accepté que Baal et Ashéra soient adorés sur sa terre, l’héritage que l’Éternel lui avait donné. Ils en avaient fait un lieu de culte païen, d’occultisme, et un moyen de détourner l’héritage de Dieu pour créer leur propre religion – un écho au péché de Babel, qui consistait à se faire un nom et à agir sans l’Éternel, en choisissant leurs propres dieux, en l’occurrence Baal et Ashéra.
Et là, il y avait le prophète Élie sur la terre d’Israël. Élie dit : « Je suis le seul prophète de l’Éternel ». Effectivement, il était le principal prophète d’Israël à ce moment-là, face à une multitude de prophètes de Baal et d’Ashéra. Il lance un défi à Achab. Notez une chose intéressante : Élie est celui qui apporte la voix de l’Éternel, et que dit Achab ? « Te voilà, le perturbateur d’Israël ! » En réalité, Achab lui reproche : « Tu nous empêches de tourner en rond avec ton Dieu, ta morale, ta Torah, ta Parole de Dieu, ton obéissance à Dieu, ta volonté de faire la volonté de Dieu. Tu perturbes le peuple ! »
Les valeurs sont inversées. Il arrive souvent, dans le monde chrétien, que celui qui apporte un message de repentance, qui dit : « Obéissez à l’Éternel, revenez à Lui, cessons de faire notre propre volonté, agissons selon le cœur de Dieu et non selon les modèles du monde ou de Babylone, mais selon ce que l’Éternel nous dit dans sa Parole ! », soit qualifié de perturbateur. On l’accuse d’empêcher les gens de « danser et de tourner en rond » comme ils le souhaitent.
Élie rétablit immédiatement la vérité : « Non, c’est toi qui apportes le trouble dans Israël, parce que tu as introduit l’idolâtrie, le culte de Baal et d’Ashéra avec Jézabel. Parce que tu t’es marié avec une femme étrangère, idolâtre, qui a voulu souiller le peuple de Dieu en y introduisant l’idolâtrie, c’est toi qui troubles Israël, et non celui qui appelle à l’obéissance à l’Éternel ».
C’est celui qui fait entrer l’idolâtrie et la pensée humaine au détriment de la pensée de Dieu, qui perturbe le peuple.
Si on paraphrase, on peut dire : « Ceux qui veulent diriger l’Église comme une entreprise, selon les modèles du monde, selon les pensées de la sagesse humaine, plutôt que de se satisfaire de ce que Dieu dit et d’obéir à sa Parole, quoi qu’il en coûte ; ce sont eux les vrais perturbateurs ! »
Aujourd’hui, on voit bien que l’apostasie grandit dans l’Église, au sein du peuple de Dieu. La raison est simple : l’idolâtrie a pris la place du vrai culte de Dieu. Je sais que je ne serai pas populaire en disant cela, mais peu importe. Je préfère dire les choses telles que Dieu les dit. Le Seigneur a déclaré : « Obéissez-moi, conduisez-vous selon ma Parole, agissez selon mon cœur, cherchez ma pensée, cherchez ma face, afin que je puisse me révéler à vous. Obéissez à toute ma Parole, sans la tordre pour faire ce qui vous plaît, sans agir dans l’Église en imposant à Dieu de bénir nos propres décisions ! »
Quand le Seigneur nous demande d’obéir aux choses les plus élémentaires, nous ne sommes souvent pas capables de le faire, parce que nous n’en avons pas la volonté.
Il y a donc une remise en question à faire, non seulement dans nos assemblées, mais aussi pour chaque famille chrétienne, chacun personnellement ; face à cette responsabilité de se placer devant Dieu, de chercher sa pensée, sa Parole, sa face, et de comprendre cette Parole par la puissance du Saint-Esprit. En d’autres termes, Élie ramène le peuple à Guilgal. Notez que l’autel de l’Éternel avait été renversé ; des autels avaient été établis pour Baal et Ashéra, et tous les autels de l’Éternel avaient été détruits par les prophètes de Baal, par Jézabel et par le roi Achab. Cela signifie qu’on ne voulait plus que l’Éternel soit adoré, qu’Il ait l’autorité sur la terre d’Israël.
C’est précisément l’esprit de Babylone qui dit : « Faisons-nous un nom, bâtissons-nous une ville et une tour » (Genèse 11 v. 4). En d’autres termes : « Créons notre propre civilisation, soyons nos propres maîtres, nos propres dieux, et refusons à l’Éternel toute autorité sur sa création ! »
Israël, censé être le peuple témoin de la vie de l’Éternel, la dîme de tous les peuples, un monde dans le monde vivant selon la pensée de Dieu, l’autorité de Dieu et la Torah de Dieu, était gangrené par des Jézabel de toutes sortes.
L’autel de l’Éternel fut renversé, d’autres dieux prirent sa place : Babylone, Baal. Achab disait : « Nous ne voulons plus de l’Éternel, nous lui refusons toute autorité sur nous ! », alors que c’est l’Éternel qui avait donné cette terre en héritage à Israël. Ils l’ont souillée.
Que fait Élie ? Il prend douze pierres, correspondant aux douze tribus d’Israël. Cela rappelle Guilgal : les douze pierres sorties du Jourdain et les douze pierres prises de la terre pour être placées dans le lit du Jourdain. Élie replace le peuple devant ce qu’il n’aurait jamais dû quitter : Guilgal.
Pendant la conquête du pays de Canaan, Israël devait constamment revenir à Guilgal après chaque victoire, avant de partir pour une autre conquête. Le jour où ils ne l’ont pas fait, face à une petite ville appelée Aï, ils ont pensé : « Pas besoin d’emmener toute l’armée, quelques soldats suffiront, on va la balayer ! » Ils ne sont pas revenus à Guilgal, ils n’ont pas écouté la Parole de l’Éternel, ils ont dit : « On y va, on va massacrer, et ce sera bien ! » Résultat : ils ont subi une cuisante défaite face à une toute petite ville. Pourquoi ? Parce que l’Éternel n’était plus avec eux.
Qu’est-ce que Guilgal ? C’est notre dépendance à Dieu. Guilgal, c’est la circoncision de notre cœur, c’est la roue, un cycle constant. Il faut toujours revenir à Guilgal, c’est-à-dire revenir à la mort de Christ et porter sa croix chaque jour. C’est un cycle sans fin, un ensevelissement dans la mort de Christ. Cela, tous les jours de notre vie, sur cette terre, dans cette dispensation, nous devons porter notre croix.
Élie rebâtit l’autel de l’Éternel avec les douze pierres de Guilgal. Le peuple comprenait ce que cela signifiait ; ils connaissaient leur histoire. Ces douze pierres représentaient les douze tribus d’Israël. Il dispose le bois, prépare le taureau, le place sur l’autel. Que demande-t-il ? Il aurait suffi que le feu du ciel descende et consume le sacrifice et le bois pour que le peuple croie.
Mais non, il va plus loin : il prend quatre cruches d’eau et demande que l’on les déverse sur l’autel et le sacrifice, au point de tout imbiber et de remplir la tranchée autour. Qu’est-ce que cela signifie ? C’est dire au peuple : « Vous avez été sortis d’Égypte à travers l’eau, baptisés dans la mer ! » C’est encore Guilgal : l’eau du Jourdain venant couvrir l’autel de l’Éternel. Et qu’est-ce que cet autel ?
C’est le peuple d’Israël, qui porte le sacrifice, qui porte son Messie. Mais il doit passer par l’eau du Jourdain, en d’autres termes, par l’impossible. Porter sa croix, c’est impossible. Nous n’en sommes pas capables. On se dit : « Seigneur, tu nous demandes de porter notre croix chaque jour, ça veut dire quoi ? »
Jésus vous place toujours devant nos incapacités, face à l’impossibilité d’agir par vous-mêmes. Quand nous pensons pouvoir agir, l’homme a une tendance naturelle à dire : « Je vais obtenir mon salut par moi-même ! »
Regardez la différence entre l’action d’Élie et celle des prophètes de Baal. Ces derniers commencent leurs incantations, crient, hurlent, prient à haute voix. Comme cela ne suffit pas, ils crient encore plus fort, cherchant à susciter l’émotion, pensant que l’émotion leur donnera une puissance occulte. Car, ne nous y trompons pas, Babylone, qu'est-ce que c'est ? En hébreu, « Kasdim » (les Chaldéens) partage une racine avec « Shad », qui signifie « démon ». On appelait les magiciens « Chaldéens » parce qu’ils invoquaient l’aide des démons. Babylone, Babel, s’est rebellée contre Dieu avec l’aide des démons. Dans « Kasdim », on retrouve « shedim » (« démons »). Dieu dit : « Je t’ai fait sortir d’Ur en Chaldée » (Genèse 15 v. 7), c’est-à-dire d’un lieu lié aux démons...
Ces prophètes espèrent l’aide des démons pour montrer au peuple que Baal et Ashéra sont des divinités dignes d’être suivies. Comme rien ne se passe, Élie se moque : « Il est peut-être en voyage, ou il dort, il faut le réveiller ! Allez-y, insistez, sa sieste va bien finir ! » Puis, comme cela ne suffit toujours pas, ils commencent à se lacérer. Cela nous rappelle quoi ? Des hommes et des femmes qui veulent obtenir leur salut par leurs propres forces. Ils ne veulent pas se soumettre à Dieu, ni accepter la croix ou le sacrifice gratuit de Dieu. Ils disent : « Non, je me sens vraiment bien. Je n’ai jamais volé, je n’ai jamais fait ci ou ça, le Seigneur n’a rien à me reprocher. Je suis un parfait petit saint, Il n’a rien à me dire ! »
- Non, tu es pécheur !
« Non, moi, je sais, c’est ma logique. J’ai ma petite religion, mon petit monument, mon petit autel, mon sacrifice à moi. Je prie comme je l’entends, et je serai sauvé parce que je n’ai jamais rien fait de mal ! » Pourtant, la Bible dit : « Tous ont péché » (Romains 3 v. 23). Il y a la Bible, et il y a ce que je pense.
Ils essaient donc d’obtenir le salut par leurs propres forces : se taillader, se priver, comme les ascètes, pour mériter quelque chose. C’est la démarche des prophètes de Baal, une doctrine de démons issue des Chaldéens. Élie, lui, dit : « Visiblement, il ne répond pas ».
Quand vous mettez Dieu à l’épreuve, aucun démon ne peut agir, parce que Dieu est Dieu, qu’on le veuille ou non, que l’homme l’accepte ou non. Personne ne peut le nier. La différence, c’est qu’Élie place le peuple face à une impossibilité. Quand vous êtes devant Guilgal, quand vous roulez la pierre de votre tombeau, ce que vous voyez est sombre, mauvais, répugnant. Quand le jugement de Dieu passe sur vous et que vous vous voyez tel que vous êtes, c’est tellement insupportable que vous dites : « Ce n’est pas possible, je ne peux pas porter ma croix. Guilgal est trop dur pour moi, je n’y arriverai pas ! »
Même rouler la pierre, c’est accepter que le jugement de Dieu passe sur vous. On l’a vu précédemment : on accepte que le feu de Dieu passe sur notre vie pour révéler ce qui n’est pas de Lui. Et quand on voit cela, on dit : « C’est impossible ! » Le Seigneur vous montre que la croix que vous devez porter est un fardeau qui vous écrase. Alors, la question devient : « Qui va me sauver ? »
Jésus vous met toujours face à notre incapacité à satisfaire son cœur. Prenons l’exemple du jeune homme riche dans l’Évangile (Luc 10) : « Maître, que dois-je faire pour hériter du royaume ? » Jésus lui répond : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée, et ton prochain comme toi-même ». En résumé, tout est dans l’amour de Dieu et du prochain. Le jeune homme dit : « J’ai respecté cela depuis mon enfance, j’observe tous les commandements de la Torah. Qu’est-ce qui me manque ? »
À première vue, il ne lui manquait rien, il respectait la loi à la lettre. Mais Jésus lui dit : « Il te manque une chose : vends tout ce que tu as, distribue-le aux pauvres, puis suis-moi ».
La Bible nous dit que le cœur de ce jeune homme s’alourdit, il s’attrista, car il avait de grands biens, et il partit tout triste. J’ai toujours aimé ce passage où il est dit : « Jésus l’aimait ». Jésus l’aimait parce qu’Il voyait sa sincérité, son désir de satisfaire le cœur de Dieu. Mais quelque chose le retenait : sa richesse. Oui, ici, c’est une richesse matérielle, mais nos richesses peuvent être autres : nos pensées, nos traditions religieuses, notre philosophie, notre propre personne, notre désir de confort, notre refus d’aller à l’aventure de la foi. Tout cela, ce sont nos richesses, tout ce qui nous empêche de nous abandonner à Dieu.
Souvent, le Seigneur nous dira : « Il te manque quelque chose », et cela peut être lassant. On se dit : « Guilgal n’est pas vivable, on ne peut pas vivre la croix ! » Jésus dit à ses disciples : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume ». On pense parfois à la porte de l’Aiguille à Jérusalem, où un chameau chargé ne pouvait pas passer – c’était impossible. Les disciples, comprenant qu’il ne s’agissait pas seulement de richesse matérielle, mais aussi de leurs propres richesses intérieures (leur moi, leur vie, leurs désirs), demandent : « Qui peut être sauvé ? » Jésus répond par la phrase qui nous délivre : « Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu. Rien n’est impossible à Dieu » (Luc 18 v. 27).
Vous allez me dire : « Pourquoi le Seigneur nous place-t-Il devant la croix, devant Guilgal, devant l’impossibilité de satisfaire Son cœur ? » Parce qu’Il sait, que, dès que nous pensons être capables d’accomplir quelque chose, nous cessons de regarder à Lui. Nous détournons nos regards de Lui et agissons de notre propre chef, par notre propre autorité. C’est la nature de l’homme. Alors, le déluge tombe sur nos vies, sur le sacrifice. Élie prie simplement : « Ô Éternel, tu es le Dieu d’Israël, le seul vrai Dieu. Réponds à ma prière, que ton feu descende ». Notez qu’il y a ici le feu du jugement, mais aussi le feu de la révélation, comme celui qui révélait la présence de Dieu dans le désert sur le tabernacle, ou qui consumait le parfum sur l’autel des parfums. C’est le feu de Dieu, l’approbation de Dieu, qui transcende nos incapacités.
Jésus disait : « … mon joug est doux, et mon fardeau léger » (Matthieu 11 v. 30). « Mais Seigneur, tu me montres que la croix est un fardeau qui m’écrase, je ne peux pas le porter ! »
- « Voilà, tu as compris : tu ne peux pas le porter ! »
- « Tu me fais réaliser que Guilgal, je ne peux pas le vivre ? »
- « Parfait, c’est ce que je veux t’entendre dire. Je veux que tu comprennes que tu n’es pas capable de satisfaire mon cœur. Tu dois apprendre à dépendre de ma grâce. C’est moi qui vais porter le fardeau pour toi. C’est moi qui suis allé sur la croix, qui ai subi les quatre formes de mise à mort pour toi ! »
Alors, qu’avons-nous à faire ?
Nous placer devant Lui et dire : « Seigneur, Guilgal est trop grand pour moi, Golgotha est trop grand pour moi, me charger de ma croix est trop fort pour moi. Je ne peux pas. Mais par ta grâce, j’accepte de prendre la croix comme mon fardeau. Je m’en charge par la foi, comptant sur ta grâce pour que tu la portes pour moi et à travers moi ! »
Pour cela, il faut accepter que le feu de son jugement vienne consumer tout ce que nous sommes. Notez que l’autel lui-même a été consumé. Israël a été consumé, notre vie est consumée. Cet Israël idolâtre, qui a voulu reproduire Babel, qui a dit : « je rejette mon Dieu ! », notre « vieille nature » qui ne cesse de répéter : « je préfère ne laisser au Saint-Esprit que certains aspects de ma vie, mais pas tout ! »
Le Seigneur dit : « Je veux consumer toute ta vie, comme un sacrifice agréable, pour glorifier mon Fils en toi ! » Paul ne dit pas autre chose : « Offrez vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable » (Romains 12 v. 1). Un culte raisonnable ? « Seigneur, que je meure entièrement à moi-même, que je m’offre en sacrifice, tu appelles ça raisonnable ? »
« Oui, car si tu gardes un seul aspect de ta vie hors du contrôle de Dieu, la croix deviendra un fardeau écrasant, et tu sombreras dans les eaux de Guilgal ! » Le Seigneur te dit : « C’est parce que moi, je suis dans le Jourdain, porté par l’Arche d’Alliance et les prêtres, que tu peux passer. Sans moi, tu ne pourrais pas traverser, ni prendre possession de ton héritage. Si tu peux porter ta croix aujourd’hui, c’est parce que moi, je l’ai portée avant toi, parce que j’ai subi le sacrifice. Je le fais pour toi, comme je l’ai fait jadis, et je le fais en permanence ! »
Guilgal est une roue, quelque chose de permanent. C’est le sacrifice de Jésus qui vous permet de traverser l’impossible, de rendre possible ce qui est impossible dans votre vie.
- « Seigneur, je ne peux pas pardonner à mon frère. Je ne peux pas me défaire de cette mauvaise habitude. Je ne suis pas capable ! »
- « Oui, tu n’en es pas capable, c’est vrai ! »
La croix est impossible à porter, Guilgal est impossible à traverser. Mais parce que Christ l’a fait pour nous, et que nous vivons par la grâce de Dieu, de la vie du Christ, le fardeau devient léger, et nous traversons le Jourdain à pied sec. C’est parce que notre Seigneur l’a fait que nous pouvons le faire. C’est parce qu’Il est le premier-né que nous pouvons ressusciter. C’est parce qu’Il est en toute chose le premier que nous pouvons le suivre. Mais si nous imaginons pouvoir prendre un autre chemin que Guilgal, ou la croix, pour obtenir le même résultat, nous nous trompons, nous faisons fausse route.
Oui, parfois, dans votre vie, vous serez confrontés à une croix qui semble une montagne infranchissable devant vos pas. Le Jourdain ne semble pas s’être retiré, et le Seigneur vous demande de traverser. Remarquez que c’est quand le premier Lévite a posé le pied dans l’eau que le Jourdain s’est arrêté de couler. Quand Christ est entré dans l’eau, le peuple a pu traverser à pied sec. Ce qui est impossible pour vous aujourd’hui n’est pas impossible pour Dieu. Il n’y a pas d’œuvre impossible pour Lui dans votre vie.
Vous pouvez ressentir du découragement : « À quoi bon continuer ? Je suis tellement faible, minable, plein de failles. Je n’arrive à rien. Cette chose me colle comme le mal qui est tapi à ma porte, constamment là ! » Pourquoi réagissons-nous ainsi ? Parce que nous nous faisons une idée de ce que doit être l’œuvre de Dieu pour nous. Nous pensons : « Pour mériter mon salut, pour honorer Dieu, je dois être comme ceci ou comme cela ! » Mais le Seigneur dit : « Non, c’est ton idée. Moi, je te dis : celui qui croit en moi, qui met sa confiance en moi, qui ne regarde plus à lui-même, mais à moi seul – parce que je suis dans le Jourdain, parce que j’étais sur la croix – celui-là peut me suivre ! »
Cessez de regarder à votre tempête, à vos manquements, à vos faiblesses. Regardez à Celui qui est plus que vainqueur. Vous êtes plus que vainqueurs en Jésus-Christ.
C’est le secret de la croix.
Oui, elle est impossible à porter, Guilgal est infranchissable, le Jourdain est trop profond, si nous voulons le faire par nos propres forces.
Mais la croix est légère, et Guilgal se traverse à pied sec si nous suivons le Christ, qui est le premier. C’est le secret de la victoire. N’essayons pas d’imaginer ce que doit être l’œuvre de Dieu dans notre vie. Il a promis une chose : « Ce que j’ai commencé dans ta vie, je l’accomplirai jusqu’à mon retour ! »
Croyons-nous Jésus, ou croyons-nous en nos propres forces ? À qui faisons-nous confiance : à notre propre jugement ou à ce que Dieu a dit en Jésus-Christ ? Jésus te dit : « Mon frère, ma sœur, je rendrai mon œuvre parfaite dans ta vie pour le jour où je viendrai te chercher ! »
Ment-Il ? Ou est-ce nous qui avons un mauvais regard, une mauvaise vision ? J’ai plus tendance à croire mon Seigneur, qui a tout accompli, qu’à croire toutes les fois où je me suis jugé moi-même, pensant être trop ceci ou pas assez cela ; alors qu’en réalité, ce n’était pas vrai. Nous sommes soit trop complaisants envers nous-mêmes, soit trop accusateurs. Nous n’avons pas une vision claire de nous-mêmes. Pour cela, il faut l’Esprit du jugement de Dieu, le feu de son jugement sur nos vies. Sinon, nous ne voyons pas ce que nous sommes vraiment en Christ. Alors, nous acceptons ce jugement, qui révèle des choses qui ne nous plaisent pas, et nous disons : « C’est impossible, je n’arriverai jamais à être sanctifié ! »
Mais nous sommes déjà sanctifiés, parce que c’est Christ « a été fait pour nous sanctification » (1 Corinthiens 1 v. 30). Il a été fait sanctification pour nous, justification pour nous.
Que signifie cela ? Si nous sommes justes, ce n’est pas parce que nous sommes bons, mais parce que Lui nous a rendus justes. Si nous sommes sanctifiés, ce n’est pas parce que nous avons réussi à nous mettre à part par nos mérites, mais parce que Lui, s’est mis à part, et qu’en vivant en Lui, nous sommes mis à part.
En Jésus-Christ, notre sanctification, c’est Lui ; notre justification, c’est Lui ; notre paix, c’est Lui ; notre salut, c’est Lui. Quand Jésus est tout pour nous, quand Il accomplit tout pour nous, la croix est légère, puisqu’Il l’a portée Lui-même. Dès que nous disons : « Seigneur, je vais être juste pour toi », cela devient écrasant. Avez-vous lu le Sermon sur la montagne ?
« Vous avez entendu qu’il a été dit : Tu ne commettras pas d’adultère. Mais moi, je vous dis : celui qui regarde une femme pour la convoiter a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur » (Matthieu 5 v. 27 et 28). Jésus nous met toujours face à notre incapacité. Nous ne sommes pas capables. Il nous dit : « Alors, maintenant, tu n’as qu’une solution : t’appuyer sur moi. C’est en moi que tu vas vivre. Tu ne peux pas être juste, sanctifié, ni travailler sur toi-même pour être meilleur ! »
Pourquoi ? Parce qu’il y a une condamnation sur ta chair, elle doit pourrir dans son tombeau. Quand on ouvre le tombeau de nos vies, quand on roule la pierre, que voit-on ? Une charogne qui sent mauvais, qui est laide, qui sent mauvaise. On se dit : « Qui va me sauver de ça ? » Nous, nous avons juste à avoir la volonté de dire : « Ok, je roule la pierre. Ce que je vais voir ne sera pas joli, mais tant pis. Ça fait quatre jours qu’il est dans le tombeau, Seigneur, il sent déjà. Rouler la pierre ? Tu es sûr de ce que tu me demandes ? Veux-tu vraiment que le Saint-Esprit révèle tout ce qui est en moi ? Ça me fait peur, ce ne sera pas beau à voir ! »
Mais Jésus sait mieux que nous. Et du sein de la mort, que se passe-t-il ? Une parole de vie de Jésus : « Lazare, sors ! » Ce n’est plus nous, c’est la puissance de résurrection en Jésus-Christ qui porte même le corps de Lazare à l’extérieur. Il était encore enveloppé, il ne pouvait rien faire de lui-même. C’est la puissance de Dieu qui nous fait ressusciter.
C’est là que le fardeau devient léger. Face à Guilgal, face à la croix, nous voyons la mort, et c’est cela qui nous fait dire :
- « C’est trop dur, je ne peux pas aller à la mort comme ça ! »
Le Seigneur te dit :
- « Vas-y par ma grâce. Roule la pierre, entre dans le jardin, prends ta croix ! »
- « Mais c’est trop lourd ! »
- « Vas-y ! »
Et tout d’un coup, en portant la croix, en acceptant la mort, vous êtes transportés en un instant dans la vie de résurrection, et vous avez la victoire. Pourquoi ? Parce que c’est une grâce de Dieu, la puissance de Dieu qui se manifeste dans votre vie pour vous rendre vainqueurs.
Pour pardonner à votre frère ; vous défaire d’une mauvaise habitude ; transformer un timide dans la foi, en conquérant, faire de vous une nouvelle création. C’est la grâce de Dieu. Devant ces croix qui nous paraissent si énormes à porter chaque jour, faisons le pas de la foi en disant : « Je crois, Seigneur, que ton fardeau est léger. Elle me paraît immense, impossible, mais peu importe, c’est mon jugement.
« Toi, tu m’as dit que ton fardeau est léger, que je peux traverser le Jourdain, que je peux entrer dans Guilgal. Alors, par la foi, je le fais ! »
Et que voyez-vous de l’autre côté du Jourdain ? Votre héritage, le pays de toutes les promesses de votre Dieu. Que voyez-vous au-delà de la croix ? Votre résurrection. Vous êtes assis dans les lieux célestes, à la droite du Père, en Jésus-Christ, dans la victoire.
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