12. Il marcha avec Dieu

12. Il marcha avec Dieu

Chap: 10 - La louange qui vient du repos - Qu’est-ce que le repos de l’Éternel ? Il nous faut arriver au moment où, de ce repos, va sortir la véritable louange.

Aujourd’hui, dans nos assemblées, dans la majorité d’entre elles, la louange n’est souvent qu’une manifestation d’émotions. Ce sont des sentiments, des émotions un peu exacerbées, et on prend ça trop souvent pour de la louange authentique.

Je ne dis pas qu’il ne peut pas y avoir une émotion inspirée par l’Esprit de Dieu, bien évidemment, mais il ne faut pas considérer que nos émotions sont toujours le fruit de la manifestation du Saint-Esprit. Il y a des choses qui se passent dans nos milieux qui ne correspondent pas du tout à la Parole de Dieu, qui ne sont pas issues de l’obéissance à cette Parole. On observe une sorte d’émulsion émotionnelle, et on la confond avec la véritable louange. Or, la véritable louange se fait dans l’obéissance. Sans obéissance, il n’y a pas de véritable adoration. C’est ce que nous allons voir un peu aujourd’hui.

On avait parlé du tabernacle, du parvis du temple. Dans le parvis, on trouve évidemment l’autel des sacrifices et la cuve d’eau. Cela nous parle du rachat, du sacrifice de Jésus, du sacrifice de l’Agneau. Ensuite, on entre dans le lieu saint, là où se trouve la ménorah, c’est-à-dire la lumière, la lumière du Christ en quelque sorte, la lumière du jour un, les sept esprits de Dieu portés par le chandelier. Cette lumière éclaire les pains de proposition, qui ne sont autres que la nourriture du Christ. C’est de Christ dont nous nous nourrissons.

En hébreu, on parle des « pains de la face », et non des « pains de proposition ». Il y avait douze pains, correspondant aux douze tribus d’Israël. Ces douze tribus se tenaient en face du chandelier pour être éclairées par lui. Cela nous parle à nous aussi : quand nous nous nourrissons du Christ, nous nous plaçons devant lui pour être éclairés par son Esprit et par sa Parole.

Lorsque sa Parole prend vie par son Esprit, nous sommes alors éclairés sur la pensée de Dieu, sa volonté pour nous et le chemin que nous devons emprunter.

Ensuite, on arrive à un élément dont on parle très rarement, et dont nous allons discuter un peu plus aujourd’hui : l’autel des parfums. Cet autel renferme beaucoup de choses. Il ne devait pas y avoir de feu étranger sur cet autel. D’ailleurs, les fils d’Aaron en ont subi les conséquences : ils avaient apporté un feu étranger, et ils ont été consumés par le feu de l’Éternel. Sur cet autel, il devait y avoir un parfum particulier, un encens sanctifié. Nul Israélite ne devait reproduire ce parfum dans ses proportions pour lui-même, encore moins l’utiliser pour un étranger. S’il recréait un parfum selon les mêmes modalités, il était retranché de son peuple, tout comme pour l’huile d’onction sainte.

On touche ici à des choses très saintes. L’autel des parfums servait à produire une fumée qui remplissait le saint des saints lorsque le « Cohen Gadol », le grand prêtre, venait une fois l’an, à « Yom Kippour », pour faire l’aspersion du sang devant et sur le propitiatoire. Cette fumée empêchait Aaron de voir pleinement la gloire de Dieu qui reposait sur l’Arche d’Alliance, car nul ne peut voir Dieu et vivre. Mais si l’on comprend bien, lorsque cet encens brûlait sur l’autel des parfums, il nous donnait la capacité de rentrer dans la présence de Dieu. C’est très important.

C’est ce que je vous propose de faire aujourd’hui : rentrer dans la présence de l’Éternel, mais évidemment pas n’importe comment. Prenons donc notre Bible et lisons un court passage dans le livre de l’Exode, « Chemot » pour les hébraïsants, au chapitre 30, versets 34 et 35, et peut-être aussi le 36.

« Le Seigneur dit à Moïse : Prends des aromates : du stacté, de l’onyx, du galbanum, des aromates et de l’encens raffiné, en parties égales. Tu feras avec cela un encens parfumé, ouvrage du   parfumeur ; il sera salé, pur et sacré. Tu le réduiras en poudre et tu le mettras devant le témoignage, dans la tente de la rencontre, là où je me rencontrerai avec toi ». Certaines traductions disent « là où je te rencontrerai », mais le terme exact est « là où je me rencontrerai avec toi ». C’est très intéressant.

Voyons un peu ce qu’est ce parfum, cet encens préparé pour l’autel des parfums. D’abord, il y a les aromates. En hébreu, c’est « sam », quelque chose d’une agréable odeur, une épice qui exhale un parfum plaisant. Quand on arrive à l’autel des parfums, nous venons de passer par l’autel des sacrifices, par la cuve de purification ; nous avons été illuminés par la ménorah, nous avons goûté au pain de proposition.

Nous arrivons maintenant à l’endroit le plus puissant, pourrais-je dire, du tabernacle : le cœur même de Dieu. Nous venons déjà avec cette odeur aromatique du sacrifice de l’Agneau. Pour nous, nous sommes couverts par le sang de Jésus, purifiés de nos péchés par ce sang. Nous entrons dans une attitude de désir d’apprendre de Lui, de nous nourrir de Lui, d’être éclairés par sa Parole et son Esprit. Nous arrivons donc à l’autel des parfums avec cette odeur, qui correspond aux aromates.

Ensuite, il y a le « stacté », « nataf » en hébreu. C’est très intéressant, car cela évoque une rosée, des gouttelettes. En hébreu, un seul mot renferme beaucoup plus de réalité qu’une simple traduction. Par exemple, « shabbat » ne signifie pas seulement « repos », c’est bien plus que cela. « Shalom » ne se limite pas à « paix », c’est la plénitude de la bénédiction de Dieu, qui apporte paix, repos, joie, bonheur. « Nataf » désigne quelque chose qui coule, comme une gouttelette, une rosée. Cela rappelle la rosée du matin qui venait sur le désert : quand elle s’évaporait, il restait la manne. Cela évoque aussi l’esprit de prophétie.

Puis vient l’onyx, ou « ongle » selon certaines traductions, « cheleth » en hébreu. Ce terme vient d’une racine, « charal », qui signifie « lion » ou « rugir ». Nous arrivons avec la bonne odeur du sacrifice de Jésus, illuminés par lui, nourris de lui. Nous recevons une rosée, un esprit de prophétie, mais nous ne sommes plus face à l’Agneau. Nous sommes sous l’autorité du Lion de Juda. Pour entrer dans le saint des saints, ce n’est plus l’Agneau immolé qui est en jeu, mais le Lion de Juda qui nous dit ce que nous devons faire pour satisfaire son cœur. Nous arrivons en disant : « Me voici, je me place sous ton autorité royale ! »

Ensuite, il y a le « galbanum », « chelbenah » en hébreu, qui vient de la racine « cheleb », signifiant « graisse », « le meilleur », « les entrailles ». C’est là que je parle d’obéissance.

Le prophète Samuel rapporte les paroles de l’Éternel : « L’obéissance vaut mieux que les sacrifices, et le respect de la Parole plus que la graisse des béliers » (1 Samuel 15 v. 22).

 « Chelbenah » signifie littéralement « les entrailles », « le meilleur ». Nous venons avec des entrailles d’amour, avec le meilleur. Pas le meilleur de nous-mêmes, car cela n’existe pas – nous ne pouvons pas nous bonifier. Nous apportons à Dieu l’ensemble de notre vie, et le meilleur vient de ce que nous sommes passés par l’autel des sacrifices, de ce que nous déposons notre vie au pied de la croix, de ce que nous recevons le Messie. C’est cela, le meilleur.

Parfois, j’entends des prières comme : « Seigneur, je t’apporte le meilleur de moi-même ! » Je comprends cette prière, je ne la juge pas, mais même le meilleur de nous-mêmes est souillé aux yeux de Dieu. Ce n’est pas ce qu’Il veut. Ce qu’Il désire, c’est : « Seigneur, j’accepte ton jugement sur ma vie, sur ma chair ; c’est-à-dire, la mort. J’accepte cette mort et je te donne entièrement ma vie ! »

Puis, nous avons l’encens, « levonah » en hébreu, dont la racine « lavan » signifie « blanc ». Vous connaissez tous un « Lavan » dans la Bible : Laban, qui veut dire « blanc ». Nous sommes blanchis en Christ. Tout cela, juste dans le parfum de l’autel des parfums ! Et enfin, une chose très intéressante : « il sera salé ». C’est assez étonnant. « Salé » se dit « malach » en hébreu – pas « malakh » comme « roi », mais avec un « ch ». Cela signifie « saler un plat », mais aussi « s’évaporer », « se dissiper », « être fondu ». C’est notre vie qui est fondue en Christ.

Quand notre vie est fondue dans celle du Christ, elle prend la saveur de Christ. Jésus disait : « Que vos paroles soient assaisonnées de sel » (Colossiens 4 v. 6). Le sel relève un plat, mais pour les Hébreux, il a une autre signification. Lors de Pessah, les Juifs prennent le « sandwich » avec les herbes amères, le trempent dans l’eau salée et le mangent. Pourquoi ? Parce que l’eau salée représente les larmes du peuple asservi par les Égyptiens. Le sel est aussi le garant contre la corruption.

Ainsi, à l’autel des parfums, nous revêtons Christ, nous sommes sous l’autorité du Lion de Juda, nous sommes d’une agréable odeur à Dieu, car nous sommes passés par le parvis et le lieu saint. Nous apportons le meilleur, qui est en Christ ; nous sommes blanchis par Christ.

Mais nous apportons aussi nos larmes – les larmes du combat ici-bas, les larmes des fois où nous sommes soumis au mal ou au méchant à cause de la patience de Dieu.

C’est ce qui s’est passé pour Israël : ils ont été soumis aux Égyptiens jusqu’à ce que les Cananéens aient mis le comble à leurs péchés, comme le dit la Bible. Le peuple, qui n’avait rien demandé, a souffert injustement parce que Dieu a usé de patience envers les pécheurs jusqu’à ce qu’ils se repentent. Quand ils ont mis le comble à leurs péchés, Dieu les a jugés.

C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui avec Babylone la grande. Elle prend de plus en plus d’ampleur ; celui qui veut être fidèle au Seigneur est de plus en plus opprimé, enfermé, persécuté. Des larmes coulent, et ces larmes montent sur l’autel des parfums devant Dieu. Certains de nos gouvernants, qui se croient les maîtres du monde, oublient un détail : les larmes de ceux qu’ils font souffrir à cause de leur foi montent devant l’Éternel. Quand l’encens est mis sur l’autel des parfums, le Saint-Esprit apporte ces larmes auprès de l’Éternel.

Le livre de l’Apocalypse en parle : ceux qui ont été persécutés, morts pendant la grande tribulation, sont sous le trône de l’Éternel et disent : « Éternel, jusqu’à quand seras-tu patient ? Jusqu’à quand attendras-tu pour nous venger ? » (Apocalypse 6 v. 10). Ces larmes sont sur l’autel des parfums. Puis, étant revêtu de la vie incorruptible du Christ (sel), nous sommes aptes à entrer dans le Saint des Saints.

Pour y entrer, il faut que tout cela nous revête. Il faut que nous soyons en Christ, que nous vivions par Christ, pour Christ, que nous nous abandonnions totalement. La dernière fois, nous disions que nous sommes toujours ceux qui demandent à Jésus : « Donne-moi, s’il te plaît, j’ai besoin de ceci et de cela ! »

Nous avions terminé sur la Samaritaine, où Jésus lui dit : « Donne-moi à boire, j’ai soif ! » Et nous répondons : « Oui, mais Seigneur, moi aussi j’ai soif, moi aussi j’ai besoin ! » Là, nous nous oublions complètement. Nous sommes une vapeur, dissipés en Christ, fondus en Christ, unis pleinement à lui. Nous avons épousé Christ, nous sommes l’Épouse du Christ.

En passant l’autel des parfums, nous revêtons ce vêtement blanc, cette tunique, cette bonne odeur, ce sel qui a de la saveur, mais qui exprime aussi nos larmes, le meilleur de notre être, la vie incorruptible du Christ en nous.

Nous sommes sous l’autorité de notre Époux, l’Épouse du Christ.

Dans le texte hébreu, il est dit : « L’Éternel dit à Moïse : c’est là que je me rencontrerai avec toi ». C’est une expression étrange : « Je me rencontrerai avec toi ». Quand l’autel des parfums est dans notre vie, quand nous vivons ce parfum de bonne odeur, consumé non par un feu étranger, mais par le feu de l’Esprit de Dieu, qui apporte aux narines de Dieu une agréable odeur, un sacrifice pur, sanctifié ; saint, alors l’Éternel, le Père, rencontre son Messie. Il se rencontre à travers nous.

Nous devenons pour lui cette nourriture dont Il se nourrit. L’Éternel, le Père, rencontre son Fils en nous, et le Fils nous fait participer à sa gloire parce que nous sommes unis à Lui, son Épouse. C’est exactement ce que disait l’Éternel : « Je me rencontrerai avec toi, Moise ! », c’est-à-dire avec celui qui entre dans le saint des saints. C’est là que je me rencontrerai avec toi.

Arrivés à ce stade, nous entrons pleinement dans le saint des saints, revêtus du Messie, du Christ, de l’Esprit. J’oserai dire que c’est cela le véritable baptême dans le Saint-Esprit : être totalement en Christ, totalement séparés de la chair, totalement séparés du monde.

Je vous donne la recette, maintenant il nous faut passer à la pratique : comment cela se produit-il dans notre vie ? Un texte dit : « Mettez-moi à l’épreuve et vous verrez si je n’ouvre pas pour vous les écluses des cieux » (Malachie 3 v. 10). Quand nous sommes dans cet esprit d’obéissance – car l’autel des parfums, c’est l’obéissance – Dieu a mis en nous une conscience, affinée par sa Parole. Nous marchons tous les jours de notre vie, et soudain, nous savons que telle chose ne plaît pas à Dieu, tandis que telle autre lui ferait plaisir. La dernière fois, nous avions dit que nous ne sommes pas capables d’obéir. C’est toujours vrai : nous ne sommes pas capables d’obéir à la Parole. Mais il y a une chose que Dieu ne touchera pas en nous : c’est notre libre arbitre, notre volonté.

Je peux vouloir obéir, imposer à mon âme de vouloir obéir, même si je n’en ai pas la capacité ou la force.

Face à une situation, par exemple la colère qui monte en nous, on peut dire : « Seigneur, je veux t’obéir, j’ai besoin de ta grâce. Je veux vivre de ta grâce ! » Vivre par la grâce, ce n’est pas faire ce qu’on veut, pécher comme on veut en pensant que le Seigneur nous fera grâce. Non, vivre par la grâce, c’est Dieu qui nous donne, en Jésus-Christ, la grâce d’accomplir sa Parole.

Face à une situation difficile, on dit : « Seigneur, j’ai besoin de ta grâce, je veux obéir. Je sais que je ne dois pas me mettre en colère, je prends la décision de t’obéir sur l’instant ! » À ce moment-là, la vie du Christ prend le relais en nous, et la colère s’éteint. Ce n’est pas un feu du ciel qui tombe, ce n’est pas spectaculaire, cela se fait dans la simplicité. Vous voyez votre colère s’éteindre en vous. Cela peut se transposer à toutes les tentations, à tout ce que vous lisez dans la Parole et que vous savez devoir obéir, sans en être capables. Le Seigneur ne nous demande pas si nous sommes capables, il nous demande seulement : « Veux-tu m’obéir et me laisser faire dans ta vie ? »

Évidemment, il peut y avoir des ratés, des moments où nous ne voulons pas. Là, c’est l’échec, car Christ ne peut pas prendre le relais ; nous ne lui laissons pas la place. Par notre libre arbitre, nous lui disons « non ». Il est incroyable de penser que le Dieu trois fois saint se soumet à notre décision. C’est nous qui décidons si nous voulons vivre dans la victoire ou non. Pour celui qui trébuche dans ces moments de faiblesse, où l’on n’a pas eu envie et où l’on a chuté, il y a la repentance immédiate.

Ne jamais laisser un état de rébellion s’installer dans notre vie, c’est notre mort. Repentance, confession du péché immédiat, et demander au Seigneur de nous couvrir par son sang. Mais il nous est possible de vivre au quotidien, à chaque heure de notre vie, en vainqueur. Comme le dit la Parole : « Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » (Romains 8 v. 37). C’est exactement cela : je suis plus que vainqueur parce que Christ le fait pour moi, à ma place.

C’est cela, le véritable repos.

Nous sommes dans le repos de l’Éternel. En fin de compte, ce n’est pas nous qui luttons pour ne pas succomber à la tentation, pour ne pas dire ou faire telle ou telle chose. C’est Christ en nous qui le fait pour nous. Il a tout parfaitement accompli. Depuis quelque temps, j’essaie cela, et ça marche. Pourquoi ? Parce qu’on laisse Christ vivre. Nous passons l’autel des parfums avec tout ce que nous avons dit, puis nous laissons Christ vivre. Et quand nous sommes dans le repos, que nous reste-t-il ? Une sœur me disait : « Alors, on n’a plus besoin de rien demander au Seigneur, il suffit de faire sa volonté ? »

Non, car le Seigneur a dit : « en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces » (Philippiens 4 v. 6), et votre Père vous répondra. Comme avec un père, on peut lui parler, lui faire la demande de nos besoins. Ce n’est pas une mauvaise chose. Mais nous le mettons, Lui, en premier. Satisfaire son cœur passe avant tout.

La dernière fois, nous disions que c’est parce que Jésus-Christ a été abreuvé qu’Il nous a abreuvés de l’eau de la source d’eau vive. C’est parce que nous acceptons de satisfaire son cœur que nous sommes pleinement satisfaits : « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront données par-dessus » (Matthieu 6 v. 33). C’est précisément cela. Mais cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas se tourner vers notre Père en lui disant : « Seigneur, j’ai besoin de cela, veux-tu m’accorder ceci, permets-tu cela ? » Ce n’est pas interdit, au contraire, car le Père aime entendre son enfant Lui demander, échanger avec Lui. C’est une communion. Mais ce qui prédominera, c’est la louange et l’adoration.

Pourquoi la louange et l’adoration ? Parce que Christ a tout accompli : le sacrifice au parvis, la lumière du Messie, la lumière de la Parole. Nous nous nourrissons de Lui, nous sommes pleinement dans l’obéissance en passant l’autel des parfums. Il agit pour nous, pour nous rendre plus que vainqueurs. Il ne nous reste plus qu’à le louer, qu’à l’adorer. Alors, tout d’un coup, cette adoration n’est pas forcément de l’émotion, mais une adoration issue d’une vie intérieure manifestée par le Saint-Esprit, celle du Christ. Cette adoration prend sa source dans la personne même du Messie en nous et s’élève vers le Père. Le Père est glorifié par cette adoration, car Il se rencontre avec nous dans le saint des saints. C’est cela, la véritable adoration.

L’homme a été créé, et la Bible nous dit : « L’Éternel est béni ». Le verbe « bénir », en hébreu « barakh », comme dans « baroukh atah Adonaï », « béni sois-tu, Éternel », renferme une dimension intéressante. Oui, c’est une bénédiction, mais c’est aussi : « je te donne la capacité de t’agenouiller pour m’adorer ! » Dans la valeur numérique cachée de « Adam », il y a un mot secret : « mitpalel », « l’adorateur ». L’homme a été créé pour l’adoration, pour louer Dieu, pour adorer Dieu.

Ce qui typifie l’Éternel, notre Dieu, comme nous l’avions dit la dernière fois, c’est, à travers le mariage, l’union de l’homme et de la femme dans l’amour, une image de Dieu, le Père aime son Fils, le Christ. Une autre caractéristique, c’est notre libre arbitre. Mais ce qui typifie Dieu, c’est qu’il est un Dieu qui parle et qui entend. Dans toute la création physique, la seule créature dotée de la parole, c’est l’homme. Par cela, nous sommes conformes à l’image de Dieu : nous sommes capables de parler. Évidemment, notre parole a un impact.

Si vous lisez le Psaume 148, le psalmiste – peut-être David – dit quelque chose d’étonnant : « Les montagnes te louent, les arbres te louent, les animaux des champs te louent, les astres t’adorent ». On se dit : une montagne qui loue l’Éternel ? Des astres qui l’adorent ? Mais ils n’ont pas de bouche, ils ne peuvent pas parler ! Les animaux des champs ne sont pas dotés de parole. Qu’est-ce que cela signifie ?

Cela veut dire que celui qui entre dans le saint des saints, dans la présence de Dieu, qui apporte par sa vie même la vie du Christ en lui, cette odeur, cette bonne odeur de l’adoration et de l’obéissance, devient le porte-parole de la création. Puisqu’il est le seul à pouvoir parler, il parle pour les montagnes, les arbres, les animaux des champs, les poissons des mers, les astres. Il exprime l’adoration de toute la création auprès du Père, car il est le représentant de cette création physique, faite à l’image de Dieu. Il est capable d’apporter l’oblation de la louange de toute la création auprès de Dieu. C’est pourquoi le psalmiste dit : « Toute la création te loue, toute la création t’adore ».

Pour entrer dans le saint des saints, pour vivre cette vie de vainqueur, de plus que vainqueur en Jésus-Christ, il y a une condition – et vous me voyez venir avec mes gros sabots, on en parle sans cesse : il faut accepter de perdre sa vie.

Quand on prend le saint repas, on pense : « On prend le sang de l’Agneau, on mange la chair du Christ, on se nourrit du Christ ! » C’est vrai.

Mais le vin servait aussi à autre chose : à faire du vinaigre. Le vinaigre, c’est ce qu’on a voulu donner à Jésus sur la croix. Cela correspond au Psaume 69, où il est dit : « Ils ont empoisonné ma nourriture, ils m’ont fait boire du vinaigre. Père, pourquoi m’as-tu abandonné ? » On retrouve cela dans ces psaumes.

C’est ce que Jésus a vécu. Quand deux disciples sont venus Lui demander : « Est-ce qu’on peut être l’un à ta droite, l’autre à ta  gauche ? » (cf Marc 10 v. 37), Jésus leur a répondu : « Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? Pouvez-vous partager ce que je vais vivre ? » Plus tard, Il leur a dit : « Oui, vous boirez de ma coupe ».

Lorsque nous prenons le saint repas, non seulement nous discernons le corps du Christ – nos frères de tous les temps, de tous les lieux, notre racine Israël, car sans Israël il n’y a pas d’Église ; reconnaître le corps du Christ, c’est aussi reconnaître nos racines hébraïques – mais c’est aussi dire : « Seigneur, ce vin peut devenir du vinaigre, et j’accepte cette coupe. J’accepte de boire cette coupe, d’être rendu participant à tes souffrances ! » Je perds ma vie.

Je peux être martyrisé, persécuté. Ce vinaigre que nous buvons devient alors les larmes salées dont je parlais tout à l’heure. C’est la condition. Croire que l’on peut être chrétien sans être rendu participant aux souffrances du Christ est une utopie. Nous vivons dans un monde qui a de la haine pour le Messie, pour Dieu. Nous ne pouvons pas y vivre en étant paisibles. Mais par la grâce de Dieu, nous sommes dans le repos, même dans le tourment.

C’est là qu’on peut avoir des larmes mêlées de rires de joie : les souffrances du Christ que nous portons aussi. L’apôtre Paul disait : « Je porte dans ma chair, dans mon corps, les stigmates du Christ » (Galates 6 v. 17). Qu’est-ce que cela signifie ? Littéralement : « Mon corps est couvert des cicatrices du Messie ». Il a souffert pour son Christ. Le Seigneur nous demande la même chose : accepter de mourir à nous-mêmes, de perdre notre vie, de lui donner entièrement tout ce que nous sommes, de dire volontairement : « Seigneur, je refuse tout droit légitime sur ma vie et je te donne toute autorité sur ma vie ! »

C’est une prière que l’on fait en connaissance de cause. Jésus disait à ses disciples : « Quand les bâtisseurs veulent bâtir une tour, ils en calculent d’abord le prix. Moi, je vous annonce le tarif : c’est votre vie entière ! » Si nous acceptons ce prix à payer, si nous vendons toutes nos perles pour n’en garder qu’une, la plus belle, si nous cherchons cette drachme perdue, si nous voulons entrer dans le Saint des Saints, dans la présence même du Père en Jésus-Christ, c’est le prix à payer.

Si on ne le veut pas, cela n’empêche pas d’avoir le salut et de bénéficier du lieu Saint, mais on ne connaîtra pas le parfait repos de Dieu, cette vie pleine et entière de victoire. Seuls ceux qui ont perdu leur vie peuvent revêtir celle du Messie. Ce n’est pas possible autrement.

Ce repos nous amène à la véritable adoration. Nous l’adorons, nous le louons pour ce qu’Il est, parce que nous découvrons qui Il est. Nous le louons et l’adorons pour ce qu’Il a fait et ce qu’Il fait, parce qu’Il nous donne la grâce d’être vainqueurs, parce qu’Il est celui qui, même au milieu du tourment, nous donne la paix et le repos du cœur.

Nous le louons parce qu’Il est le Créateur de toute chose, parce que nous dépendons de Lui pour notre nourriture, notre toit, nos vêtements. Nous le louons parce qu’Il prend soin de nous comme un Père.

Un cantique dit : « Compte les bienfaits de Dieu, et tu verras combien leur nombre est grand ! » En quelque sorte, tu le loueras au lieu de te plaindre. Tout d’un coup, on se dit : « Seigneur, j’ai la plénitude en toi, de quoi ai-je besoin d’autre ? Une voiture ? Une maison ? »

« Toutes ces choses vous seront données en plus. Cherchez-moi d’abord ! Évidemment que je ne vais pas vous laisser dormir dans la rue, que je vais vous donner des vêtements, de quoi vous nourrir, ce dont vous avez besoin pour vivre dans ce monde, et même pour résister au diable ! »

Je terminerai par un point important. Quand on entre dans ce chemin, dans le Saint des Saints, ne vous imaginez pas que satan va nous laisser tranquilles pour autant. Quelle arme reste-t-il à satan ? Il a été totalement dépouillé à la croix. Il ne lui reste qu’une arme : le mensonge.

J’ai remarqué qu’il essaie de toucher notre âme, qui porte encore les stigmates de la chair, même si celle-ci a été crucifiée en Christ. Il va faire croire que le péché, le souvenir du péché, est doux, agréable.

On commence à penser : « J’aime mon péché ! » Bien sûr que notre chair aime le péché ! Mais satan dit : « Tu vois, tu aimes ça, et pourtant tu crois être dans le Saint des Saints. N’y a-t-il pas un problème ? » C’est un mensonge.

On répond : « Ta grâce, Seigneur ! Je n’accepte pas le mensonge de l’ennemi. Je ne peux pas aimer le péché ! » Pourquoi ? Parce que Christ m’a libéré de son emprise.

Comment pouvons-nous être encore sous la domination d’un geôlier alors que nous avons été libérés de la prison ?

Ce n’est plus possible. Satan ment. Quand on se dit : « Je ne suis pas délivré, j’ai encore des mauvaises pensées ! » c’est un mensonge.

La foi, comme nous en parlions la dernière fois, c’est l’espérance des choses qu’on ne voit pas, mais qu’on voit concrètement par la foi. « J’aimais telle ou telle chose avant, c’est vrai ! »

Oui, dans le temps, tu aimais cela, mais maintenant, ce n’est plus possible, car tu vis de la vie du Christ. Quand satan te présente cela comme un bonbon bien emballé en disant : « Tiens, tu ne veux pas en goûter ? », on répond : « Non, non, non ! J’ai déjà goûté, c’est un mensonge. Tu veux me faire croire que j’aime encore ça, mais ce n’est pas vrai. Seigneur, par ta grâce ! »

Et là, tout d’un coup, on voit que c’était un mirage, une illusion que l’ennemi a essayé de mettre devant nos yeux pour nous faire croire que notre satisfaction serait d’y retomber. Ce n’est pas vrai.

Que faut-il faire pour être vainqueur ? Vous allez me dire : « C’est un combat permanent ? » Oui, c’est un combat permanent. « Je me charge chaque jour de ma croix ! » Jésus nous dit : « Veillez et priez à tout instant pour ne pas entrer en tentation » (Matthieu 26 v. 41). Il y a une nuance entre être tenté et entrer dans la tentation.

Être tenté, c’est une flèche enflammée du malin : une pensée, un excès de colère, un mouvement d’humeur.

Si vous l’acceptez, si vous le nourrissez, si vous faites grandir ce sentiment, vous entrez dans la tentation. Et en général, quand on entre dans la tentation, on consomme le péché.

Mais quand vous voyez la tentation arriver, vous veillez. L’apôtre Paul dit : « Je fais tout avec une bonne conscience ! » Quand notre conscience nous reprend, on s’arrête : « Seigneur, y a-t-il quelque chose ? »

Parfois, on s’auto-accuse un peu trop, auquel cas le Seigneur nous le montrera. Mais, Il vaut mieux s’arrêter avant de pécher, même si notre conscience exagère, plutôt que de dire : « Après tout, ça ne mange pas de pain, on y va, on verra bien ! »

Il vaut mieux être trop prudent que pas assez. Alors, la vie de victoire du Christ se manifeste pleinement, quotidiennement, à chaque heure, à chaque minute de notre vie. Quand on veille, dès qu’il y a quelque chose, on dit : « Seigneur, tout de suite, ta grâce ! C’est ta vie qui agit ! » Et Il le fait, car Il est souverain, Il est le Roi, le Lion de Juda.

Passons donc l’autel des parfums, entrons dans cette vie totale d’obéissance, d’abandon total de notre vie entre ses mains. Nous goûterons le bonheur ineffable de la manifestation de la victoire du Christ dans notre vie.

Alors, tel Hénoch, qui marcha avec Dieu jusqu’à être enlevé, le croyant est appelé à perdre sa vie pour la retrouver en Christ. Il ne reste alors dans sa bouche que de l’adoration pour celui qui l’a tant aimé.

Fin

 

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25 Juin 2025