
11. Il marcha avec Dieu
Chap: 9 - J’ai combattu le bon combat (suite et fin du chapitre) - Il nous faut connaître la nature du bon combat dont parle Paul, afin de ne pas perdre notre énergie spirituelle dans des choses purement humaines.
Dans l’épître de Paul à Tite, au chapitre 3, à partir du verset 3, nous lisons : « Nous aussi, en effet, nous étions autrefois stupides, rebelles, égarés, esclaves de toutes sortes de désirs et de plaisirs. Nous vivions dans la malfaisance et dans l’envie, nous étions odieux et nous nous détestions les uns les autres.
Mais lorsque la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les humains se sont manifestés – non parce que nous aurions fait des œuvres de justice, mais en vertu de sa propre compassion – il nous a sauvés par le bain de la nouvelle naissance (le miqvé en hébreu, littéralement un baptême) et par le renouvellement procédant de l’Esprit Saint. Il l’a répandu sur nous largement par Jésus-Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions héritiers selon l’espérance de la vie éternelle.
Cette parole est certaine, et je souhaite que tu l’affirmes catégoriquement, afin que ceux qui ont placé leur foi en Dieu s’appliquent à exceller dans les belles œuvres. Voilà qui est beau et utile aux humains. Mais évite les débats extravagants, les généalogies, les disputes, les querelles relatives à la Torah, car tout cela est inutile et futile. Celui qui cause des dissensions, éloigne-le après un premier et un second avertissement, sachant qu’un tel individu est dévoyé et qu’il pèche ; il se condamne lui-même ».
Paul nous exprime ce que nous étions avant notre rencontre avec le Seigneur et notre acceptation de son sacrifice. Il dit que les hommes étaient querelleurs, envieux, se détestaient les uns les autres, aimaient les plaisirs. Puis, il nous parle de ce que Dieu a fait pour nous en Jésus-Christ : non pas sur la base de nos mérites, mais par sa propre compassion, il a accepté, en Jésus-Christ, de porter sur lui nos querelles, nos envies, nos déviances, notre haine, notre péché, de les clouer à la croix et de payer le prix à notre place.
Ce n’est que sur la base de sa grâce, qu’il nous invite par cette parole, à nous saisir de cette grâce donnée en Jésus-Christ, afin que nous puissions porter du fruit. Il dit clairement : « Affirme aux autres que cette parole est certaine et qu’ils doivent maintenant exceller ».
Cela rejoint ce que nous disions plus haut : qu’est-ce que cette union avec Christ de manière concrète ? Nous avons compris que l’union avec Christ se fait dans l’obéissance et dans la volonté de le connaître, de se laisser connaître par Lui, de laisser le voile qui est sur notre cœur être déchiré par Lui, afin qu’Il puisse nous ensemencer.
Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement aujourd’hui ? On peut parler d’images, de paraboles, mais qu’est-ce que cela veut dire dans notre vie quotidienne ? Cette parole semble marquer un basculement. Cependant, Paul ajoute : « Attention aux querelles, aux divisions, aux généalogies, à toutes les disputes qui ont pour objet la Parole. Tous ceux qui se divisent sur ces bases-là pèchent ! »
Pourquoi ? Parce qu’ils utilisent à nouveau la Parole de Dieu pour retomber dans leurs anciens travers : les querelles, les dissensions, les divisions, la haine.
Aujourd’hui, je constate souvent – parfois, j’en suis victime, parfois simple témoin – qu’il y a énormément de querelles et de divisions dans le monde chrétien. J’ai envie de dire que satan s’amuse bien là-dedans. Il fait courir des lièvres à de nombreux chrétiens, et pendant qu’ils courent après ces lièvres, ils ne s’attachent pas à leur communion avec le Seigneur. Ils ont l’impression de mener un bon combat : « Moi, je défends telle doctrine ; moi, je défends telle autre ; moi, j’estime qu’il faut faire le shabbat le samedi ; moi, je pense qu’il y aura l’enlèvement de l’Église, ou pas ; Dieu est trinitaire, Dieu est unitaire… ! »
Il y a plein de combats, encore et encore. J’ai bien peur, vraiment bien peur, que le jour où nous serons devant le Seigneur, nous n’ayons pas l’occasion de lui dire : « Seigneur, tu sais quoi ? J’ai défendu la doctrine de la Trinité, j’ai été ferme ! » Ou un autre : « Seigneur, moi, j’ai défendu la doctrine de l’enlèvement, et ceux qui ne voulaient pas m’écouter, crois-moi, je leur ai bien fait comprendre, j’en ai coupé des oreilles avec ta Parole ! » Ma crainte, c’est que ces personnes entendent : « Je ne t’ai jamais connu ! »
« Je ne t’ai jamais connu, parce que tu as lutté avec la chair. Tu as utilisé la chair pour prendre ma Parole et recréer vos guerres, vos divisions, vos discordes. Tu dis que tu as lutté pour moi, pour mon honneur ? Non, tu n’as pas lutté pour mon honneur. Si tu avais voulu me glorifier, tu m’aurais laissé te connaître, me révéler à toi. Alors, tu te serais rendu compte que la réalité de la Trinité ou de la non-Trinité, de l’enlèvement ou du non-enlèvement de l’Église, de ceci ou de cela, n’est que l’ombre des choses ! »
J’ai envie de nous dire à tous : le jour où le Seigneur reviendra, croyez-moi, tout le monde sera mis d’accord. Il n’y aura plus de discorde, plus de division, plus de discussion. Ce sera ainsi. Certains auront défendu mordicus telle doctrine, et je suis parfois effaré de voir des propos comme : « Si tu ne crois pas cela, tu es perdu ! » Ah bon ? Donc notre salut dépend du fait qu’on accepte une doctrine ou non ?
Je suis désolé, mais le salut dépend de notre foi dans le sacrifice de Jésus, point. Ce que l’on rajoute, c’est de l’homme. Ensuite, le Seigneur nous éduque, nous instruit, nous révèle qui il est, c’est une autre chose.
Mais dire à des frères et des sœurs : « Tu n’es pas mon frère, tu n’es pas ma sœur, parce que tu ne crois pas telle ou telle doctrine ! », c’est pécher contre son frère. Évidemment, en réponse, on entend : « Oh, mais toi, tu juges ! Tu seras jugé, parce que tu m’as jugé ! » Pardon, mais le Seigneur nous dit de juger les esprits. Qu’est-ce qui t’anime ? Qu’est-ce qui nous anime ? Si c’est un esprit de querelle et de division, bien sûr que je vais juger cet esprit – pas la personne, mais l’esprit qui l’anime. Je ne vais pas dire : « Oh, pauvre petit chou, c’est bien, continue à faire des divisions ! » Non, que dit Paul ? Un avertissement, deux avertissements, et s’il persiste, éloigne-toi de ce frère, parce que celui qui crée des divisions pèche, point !
On constate qu’aujourd’hui, ces combats-là font légion dans le monde chrétien, à toutes les sauces. Et encore plus maintenant, parce qu’avant, il n’y avait pas les réseaux sociaux. Mais avec cet outil, tout le monde y va de sa petite doctrine, de sa petite compréhension. Dernièrement, je suis tombé sur une vidéo d’un homme qui disait : « Je sais ce que c’est que le 666 ! » Il avait lu que ceux qui étaient revenus avec Néhémie, incluaient une famille de 666 hommes qui portaient les téfilines, les phylactères, sur la main gauche et le front. Donc, selon lui : « Ce sont les Juifs d’aujourd’hui qui sont le 666 ». Vous voyez, on trouve de tout et n’importe quoi !
Je suis régulièrement en contact avec un jeune homme que j’aime beaucoup. Ce jeune homme a 25 ans, je crois, et cela fera un an le mois prochain qu’il s’est converti, si ma mémoire est bonne. Je m’émerveille de voir ce que le Seigneur fait dans sa vie. Dernièrement, il m’a demandé mon avis sur un échange qu’il avait eu avec un autre frère qui défendait des idées un peu étranges, notamment que les épîtres de Paul étaient apocryphes.
Oui, donc les lettres de Paul seraient apocryphes ! J’ai dit qu’à force d’épurer la Parole comme ça, il ne resterait que la couverture. Ce serait bien : la « Sainte Bible », avec toutes nos théories charnelles, des évangiles et des paroles de Dieu qui nous conviendraient, à l’image de ce que nous sommes. Bref, je ne m’étends pas sur le fait de savoir si les écrits de Paul sont apocryphes ou non.
Il faudrait déjà revoir la définition d’« apocryphe » pour qu’il comprenne. On sait qui est l’auteur des épîtres de Paul, ça a été prouvé. Je ne m’attarde pas là-dessus.
À un moment, ce jeune homme m’a dit : « Ça m’a perturbé. Puis j’ai réagi comme ça : stop, je n’écoute plus untel, maintenant je dis : Seigneur, dis-moi toi-même ! » Ça ne fait pas un an qu’il est converti, et parfois, des personnes avec 30 ans de conversion n’en sont pas là ! « Ferme tes oreilles ! » J’ai trouvé ça magnifique. Je m’émerveille de voir cela. Je lui ai dit : « C’est ça qu’il faut ! Même pas m’écouter moi. Tu dois juger si ce que je dis est conforme à la Parole. C’est comme ça que ça fonctionne. Je peux me tromper, m’égarer, et bien oui, je suis un homme ! »
Si on s’attache à tel ou tel, on essaie d’aller chercher quoi ? Les chars d’Égypte. On s’appuie sur la chair et le sang. J’étais tout content de voir qu’il disait : « Seigneur, stop, j’arrête d’écouter tout ça, je ferme mon ordinateur. Seigneur, qu’est-ce que tu en penses, toi ? » Il a retrouvé sa stabilité, parce que le Seigneur lui a révélé. J’ai trouvé ça magnifique.
Qu’est-ce qui peut faire que nous n’entrions pas dans toutes ces discordes, ces divisions, ces querelles ? L’apôtre Paul nous disait à un moment : « Arrêtons de nous diviser ! » Là où nous en sommes dans notre compréhension de la Parole, dans notre relation avec le Seigneur, certains sont plus avancés que d’autres. Ce n’est pas ça l’important. Ce n’est pas de savoir si tu crois à la Trinité ou non, à l’enlèvement de l’Église ou non, à ceci ou cela.
L’important, c’est : est-ce que tu t’attaches au Seigneur ? Si oui, eh bien, marchons maintenant d’un même pas. Paul dit quelque chose de magnifique : « Supportez-vous les uns les autres » (Colossiens 3 v. 13). Ce « supportez-vous » a deux sens : soyez un soutien pour vos frères, mais aussi acceptez qu’ils soient un peu différents, qu’ils ne soient pas au même niveau que vous, ou que vous ne soyez pas au même niveau qu’eux. À ce moment-là, vous resterez dans la communion fraternelle. Comme chacun se soutient mutuellement, vous comprendrez que l’essentiel de la marche chrétienne n’est pas de défendre une doctrine ou une autre, mais d’avoir une relation avec Christ. De cette relation découlera la bonne doctrine, c’est tout.
Mais là, vous inversez les choses. Vous essayez de saisir la doctrine avec vos propres pensées, votre propre compréhension. Vous en faites votre doctrine, et à travers cette compréhension, vous essayez d’atteindre Christ. C’est pour ça qu’on dit : « Si tu ne crois pas en ça, tu n’es pas sauvé ! » On tente de faire le chemin à l’envers.
Non, soyez unis à Christ, et votre compréhension grandira. Pourquoi ? Parce que Christ, qui nous connaît, va nous ensemencer de la Parole. Cette Parole va grandir en nous, prendre vie. Christ va vivre en nous, nous allons diminuer, Lui va croître, et nous ne pourrons pas avoir une autre doctrine que celle que Dieu défend, puisque c’est Christ qui le fera. C’est aussi simple que ça.
J’ai envie de dire que la vie chrétienne est à la fois simple et compliquée. Simple, parce que ce n’est pas à nous de le faire ; compliquée, parce que nous, êtres humains, n’arrêtons pas de mettre des barrières. Ce qui rend la Parole compliquée, c’est nous. La simplicité de l’Évangile, c’est nous qui y ajoutons des voiles là où le Seigneur les déchire. Avec nos pensées, nos interprétations, nous recousons ces « voiles ».
Il y avait trois entrées dans le Tabernacle. La première s’appelle « sha‘ar » en hébreu. C’est une porte, mais elle signifie aussi « être mesuré, être estimé, être pesé ». Cela établit un lien avec la vision d’Ézéchiel, dans Ézéchiel 47. On voit le Seigneur qui dit : « Entre dans le fleuve qui sort du temple de Dieu ». Un fleuve sort du trône de Dieu, du temple, et s’écoule vers la mer Morte. Ce fleuve, c’est le fleuve de Vie.
Il apporte la vie là où tout est mort. Il assainit la mer Morte, et à nouveau, la faune, la flore, la vie deviennent florissantes. Le Seigneur dit : « Fils de l’homme – mesure 1000 coudées et avance. Ézéchiel dit : j’avais de l’eau jusqu’aux chevilles. Il mesure encore 1000 coudées et dit : j’avais de l’eau jusqu’aux genoux, et ainsi de suite, jusqu’à la taille, puis jusqu’à un point où Ézéchiel ne pouvait plus traverser le fleuve, tellement il était profond. C’était une profondeur insondable, celle de l’Esprit de Dieu, l’Esprit de Vie ! »
Nous sommes mesurés. Au début, nous n’avons de l’eau que jusqu’aux chevilles ; notre compréhension est petite, mais nous sommes déjà dans le courant de vie. Notre objectif n’est pas de nous satisfaire en disant : « Ah, j’ai les pieds dans le courant de vie, magnifique ! »
Non, il faut plonger dans ce courant, poursuivre 1000 coudées après 1000 coudées, avancer, progresser dans ce courant de l’Esprit qui nous amène dans la vie du Christ. Nous sommes mesurés. Il faut accepter d’être mesuré, jugé, estimé par Dieu, dans le sens d’une évaluation, et se laisser corriger par Lui.
La deuxième porte s’appelle « petakh » en hébreu, de la racine « patakh », qui signifie « être pénétré », « être gravé ». Cela nous rappelle cette parole : « Je graverai mes paroles sur les tables de leur cœur ». Cela veut dire aussi « délivré » et « affranchi ». Là, il ne s’agit pas de la délivrance du péché ou de notre ancienne nature – cela s’est accompli dans le parvis, avec l’autel des sacrifices et la cuve d’eau. Non, ici, nous sommes affranchis de nous-mêmes. Quand on pénètre cette porte, on est libéré de soi-même.
La troisième porte, c’est le voile, appelé « parokhet ». Il nous donne accès au cœur de Dieu, nous redonnant l’accès à l’Arbre de Vie. « Parokhet » signifie littéralement « briser en morceaux ». Il faut accepter d’être brisé. On revient au cantique de tout à l’heure qui disait : « Ce dont j’ai besoin, Seigneur, c’est d’un cœur brisé et contrit, qui ne s’enfle pas de connaissance, mais qui s’attache à ta personne ! » Tout était dit dans ce cantique merveilleux. « J’ai besoin d’un cœur brisé en morceaux ! », c’est-à-dire un cœur déchiré comme le « parokhet ». C’est ainsi que je peux m’attacher à ta Personne, accéder au Saint des Saints, au cœur du Père. Il me faut un cœur brisé et contrit.
On peut se remplir de connaissance. C’est ce qui s’est passé à l’origine avec l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Était-ce vraiment mauvais qu’ils mangent de cet arbre ? Non, mais pas de cette manière-là. Pourquoi ? Parce qu’ils ne devaient pas s’en nourrir avant d’être entrés dans la vie. Ils devaient entrer dans leur shabbat, c’est-à-dire, dire : « Dieu, je te rends ce que tu m’as offert, mes prérogatives. Tu t’es mis toi-même dans ton shabbat, tu as cessé de créer pour me remettre toute ta création entre les mains, pour que je gouverne sur elle. Eh bien, je fais le choix de te rendre ta création, afin que ce soit toi qui agisses. Pour cela, je vais manger de l’Arbre de Vie, qui est Christ, qui est toi ! »
En se nourrissant de la vie – Christ, ce Fleuve de Vie – en restant dans la vie, l’homme et la femme auraient pu se nourrir de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car cette connaissance se serait faite dans la vie.
Mais c’est exactement ce que je disais tout à l’heure : on se nourrit d’abord de la connaissance et on essaie d’atteindre la vie. On constate une chose terrible : des chérubins avec des épées flamboyantes nous en empêchent. L’homme ne peut pas accéder à Dieu sans révélation.
Nous, petites créatures, essayons d’atteindre l’ineffable et nous disons : « On va le faire ! » Non, vous ne le ferez pas. L’arbre de la connaissance et l’Arbre de Vie sont dans nos cœurs. C’est nous qui choisissons. Est-ce que j’essaie d’atteindre Dieu par ma compréhension, mes connaissances, mon étude de l’hébreu, de la Torah ? Si cela marchait avec l’étude de la Torah, tous les Juifs seraient sauvés, tous auraient reconnu le Messie depuis longtemps. Un rabbin est cent mille fois plus doué que moi dans l’étude de la Torah. Qu’est-ce qui lui manque ? La révélation de Christ, la foi en ce que Christ a accompli. Alors, il verrait que toute la Torah s’accomplit en Lui.
Ce n’est pas la connaissance qui nous amène à Christ, ni qui nous sauve. Ce n’est pas parce que l’on connaît l’hébreu ou le grec, ça n’a rien à voir. C’est la révélation de Jésus-Christ seul, parce qu’il est la source de la vie. Il nous faut rester dans la vie, dans ce torrent qui sort du trône de Dieu.
Souvent, ces querelles, intimement greffées à notre chair, essaient de convaincre l’autre par la chair. Pour arriver à nos fins, on va instiller la peur chez l’autre : « Si tu ne crois pas ça, tu seras jugé ; si tu ne fais pas ça, tu perdras ton salut ! » Personnellement, Jésus ne m’a pas sauvé par la peur. Ce n’est pas parce que j’ai eu peur de l’enfer que j’ai été sauvé, certainement pas.
C’est parce que Dieu m’a révélé son amour dans le sacrifice de Jésus. C’est son amour qui m’a terrassé, pas la peur de ce qu’Il pouvait me faire. C’est son amour seul qui m’a terrassé.
Quand on essaie d’instiller la peur chez notre frère, on reproduit le premier sentiment mauvais et négatif apparu dans la création après la chute.
Adam qui dit : « J’ai eu peur et je me suis caché » (Genèse 3 v. 10). C’est le premier sentiment négatif dans l’humanité après la chute. Et on essaie de sauver les gens avec ce sentiment ?
Non ! Arrêtons de nous disputer, d’essayer de convaincre ceux qui ne sont pas sauvés qu’ils doivent l’être maintenant, sinon ils tomberont sous le jugement, qu’ils seront condamnés par Dieu. Non, révélons-leur l’amour du Christ, présentons-leur la personne du Christ qui est Amour. C’est ça qui va les sauver, pas le fait de dire : « Tu sais, si tu n’es pas sauvé, tu vas subir l’enfer ! » Il n’acceptera pas Jésus par amour, mais par « trouille ». Ce n’est pas une vraie conversion.
Vous voyez le mauvais combat, un faux combat ? satan s’amuse pendant ce temps-là, avec tous les chrétiens qui courent dans tous les sens. Revenons à la source de la vie, revenons à Christ. De manière concrète, qu’est-ce que ça veut dire ? On comprend qu’on doit se charger de notre croix, qu’être dépouillé de nous-mêmes passe par la croix, c’est-à-dire mourir à nous-mêmes. On en a parlé, on en reparlera, et on en parlera toujours, parce que c’est la clé. Mais dans la croix, il y a plusieurs aspects.
Il y a bien évidemment l’aspect où la croix s’impose à vous. C’est comme si les soldats romains vous saisissaient, vous plaçaient sur le bois de la croix, plantaient les clous et vous érigeaient. Vous n’avez pas le choix. Ce sont les circonstances qui vous frappent, sur lesquelles vous n’avez aucune possibilité d’action. Soit vous vous rebellez, soit vous l’acceptez. Jésus, le Seigneur, utilise ces circonstances dans votre vie pour vous briser. Soit on résiste, soit on dit : « Seigneur, je reconnais ta main dans cette œuvre, je l’accepte. Maintenant, je me confie en toi ! » Il y a ces deux attitudes : la rébellion ou l’acceptation. L’acceptation, c’est l’obéissance : « Seigneur, je reconnais ta main dans cette voie ! » On en parle souvent : quand les épreuves arrivent, confiez-vous en Dieu, acceptez.
Mais il y a un autre aspect de la croix, beaucoup plus subtil, que j’appelle le silence subtil de Dieu. Vous avez vu Élie : il y avait un tremblement de terre, Dieu n’était pas dans le tremblement de terre ; il y avait un grand feu, Dieu n’était pas dans le feu. Puis, tout d’un coup, il y a eu ce que nous traduisons par « un doux murmure » ou « un murmure doux et léger ».
Mais en hébreu, c’est un « silence subtil ». Déjà, un silence, ce n’est pas fort ; s’il est subtil en plus, ça devient compliqué !
Moi, de manière impropre, j’appelle ça les petites tapes sur l’épaule du Seigneur. Il ne va pas vous prendre par l’épaule, vous tirer en arrière en disant : « J’ai quelque chose à te dire ! » Non. Vous êtes dans votre vie, votre marche chrétienne, votre quotidien, avec vos collègues de travail, votre famille, des gens du monde, des inconvertis, des frères. Tout d’un coup, une petite tape sur l’épaule : « Ne fais pas ça. Ne dis pas ça ! »
Si vous passez outre, le Seigneur ne vous jugera pas, vous ne serez pas condamné parce que vous n’aurez pas prêté attention à ce silence doux et subtil. Au début, on a du mal à le discerner. Puis, le Seigneur permet que les circonstances nous montrent : « Ah, mais attends, c’était ta voix à ce moment-là ? Je comprends mieux ! »
Par exemple : « Ne reprends pas une part de gâteau ! » Franchement, c’est ridicule, une part de gâteau face à la grande doctrine de l’enlèvement de l’Église !
- « Ne reprends pas, ce n’est pas bon pour toi ! »
- « Oui, je reprends quand même ma part de gâteau ! »
Pas condamné, pas de problème. Mais vous n’aurez pas obéi à la voix subtile. La fois d’après :
- « Ne reprends pas le gâteau ! »
- « Ah, d’accord, je n’en reprends pas. Non merci, ça ira pour moi, merci ! »
Ça peut être sur d’autres choses, c’est vraiment un exemple tout bête. Là, c’est ce que j’appelle se laisser unir à Christ. Comme le dit Paul : « je vous exhorte, frères, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, qui sera de votre part un culte raisonnable ». L’obéissance à cette petite voix, à ce silence subtil, c’est accepter la croix qui n’est pas imposée. C’est ce que j’appellerai la croix volontaire. Jésus nous l’a démontré. Dans Luc 9, la Parole dit : « Jésus prit la résolution de marcher vers Jérusalem ! » C’est notre traduction, mais en grec et en hébreu, c’est : « Jésus affermit sa face vers Jérusalem ». Il voyait que son temps était arrivé et il s’est dit : « Maintenant, je tourne mes regards résolument vers la croix ! » Il y est allé volontairement.
Quand nous obéissons à ce silence subtil, à cette petite voix de l’Esprit qui dit : « Fais ci, ne fais pas ça ! », ou :
- « Tiens, je sais que tu es occupé, mais tu devrais aller aider ta femme, ton mari ! »
On peut répondre :
- « Oui, mais attends, je suis occupé là, je prépare mon étude pour demain, laisse-moi ! »
Mais la voix insiste :
- « Va, elle en a besoin. Le besoin de ton épouse est plus important que ton étude pour l’instant, parce qu’elle va être soulagée. Peut-être que c’est Moi, le Seigneur, qui lui ai dit :
- « Je vais t’apporter une aide, ne t’inquiète pas ! »
Si tu obéis, tant mieux. Si tu n’obéis pas, elle aura l’aide autrement, une grâce supplémentaire pour faire ce qu’elle a à faire. Mais tu auras perdu quelque chose. Cette communion entre vous aurait pu montrer à ton épouse : « Ah, mon époux est là ! » ou « mon épouse est là ! » C’est tout simple, parce qu’on a obéi à une petite voix.
C’est ce que j’appelle la croix volontaire. Pourquoi ? Parce que : « Ah, il faut que je m’arrache à mon étude biblique pour faire quelque chose que je n’ai pas envie de faire, comme étendre le linge ! Ce n’est pas ma tasse de thé, je ne me lève pas le matin en me disant : pourvu que j’étende du linge ! »
Pourtant, le Seigneur te dit : « Tu ne veux pas y aller ? » Ta chair te dit : « Certainement pas ! » Mais tu te dis : « Je tourne résolument mes regards vers la croix, je l’accepte volontairement ! » Si je parlais trivialement, je dirais : « Celle-là, elle marque des points ! » Pourquoi ? Parce que ce n’est pas celle qui va nous briser pour laisser Christ vivre en nous – ça, c’est la croix imposée. La croix volontaire, c’est : « Seigneur, je comprends ton amour, je te connais suffisamment. En t’obéissant, j’accepte que tu me connaisses, qu’il y ait cette union entre nous. Je l’accepte volontairement ».
C’est là le bon combat : accepter volontairement que nous soyons unis. De ce fait, le voile de mon cœur se déchire de plus en plus, ma communion avec toi grandit, et c’est toi qui vis de plus en plus en moi, qui t’exprimes.
Du coup, tu ne trouves plus de résistance en moi qui t’empêche de m’utiliser pour subvenir aux besoins de mes frères. Tant qu’il y a de la résistance en nous, nous ne sommes pas des outils bien affûtés, bien adaptés pour Christ. Nous pouvons même être des entraves.
Oui, il y a la croix que l’on doit porter, l’épreuve qui vient à nous. Le Seigneur nous apprend, par nos réactions, ce que nous devons laisser mourir à la croix. Mais il y a aussi la croix qui est la preuve de notre amour : « Seigneur, je t’aime en retour, je veux t’obéir. Non pas parce que tu me l’imposes, non pas parce que je vais me sentir mieux, mais simplement parce que je t’aime ! »
En fin de compte, il y a deux manières d’accepter la croix volontaire : une bonne et une mauvaise.
Au début, j’avais compris cette croix volontaire et je disais : « Seigneur, allez, oui, j’obéis, j’obéis ! » Puis, avec le temps, on obéit de moins en moins, parce que c’est lourd. Ce que je n’avais pas compris, c’est que ça aussi, c’est sa grâce. Maintenant, quand la croix volontaire se présente, je dis : « Seigneur, je n’en ai pas envie, mais par ta grâce ! » « Là encore, c’est toi qui le fais. Je suis juste un instrument pour toi ! »
Que suis-je alors ? Regardez dans Proverbes, la femme vertueuse. Relisez ce texte. Que les hommes ne regardent pas comment leur femme doit être envers eux, et que les femmes ne disent pas : « Oh là là, il faut que je sois comme ça pour mon mari ! » Non, la femme vertueuse, c’est l’Épouse du Christ envers son Époux. Elle se lève tôt, travaille à l’honneur du nom de son mari, s’occupe de manière pratique de ses enfants – c’est-à-dire de ceux qui sont en son sein. C’est la femme vertueuse.
Je terminerai sur ce point. Parfois, dans nos prières, on dit : « Seigneur, au nom de Jésus ! » comme une formule magique. « Faites ceci en mon nom. Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, Il vous l’accordera ! » La chair le comprend ainsi : « J’ai envie de ça, Seigneur, au nom de Jésus, tu as dit les mots magiques, s’il te plaît, merci ! » Ce n’est pas ça.
Dans toutes les civilisations, quand une femme se marie, elle porte le nom de son époux. Aujourd’hui, on veut enlever ça, rendre tout le monde indépendant, briser cette union.
Vous avez vu pourquoi le mariage est attaqué, pourquoi les femmes veulent être indépendantes tout en étant mariées ? On a complètement dénaturé la pensée du mariage. Mais l’épouse prend le nom de son mari.
Imaginons que votre époux soit très riche, multimilliardaire. Quand elle arrive dans un magasin, il suffit qu’on dise : « C’est Madame… ! » Elle vient au nom de son mari. Ça ouvre des portes, parce qu’elle porte le nom de son mari. Elle est honorée par ce nom et fait en sorte de l’honorer. Elle ne va pas demander quelque chose qui soit contre l’honneur de ce nom, ni agir de manière à le souiller ou l’avilir.
Mais souvent, les chrétiens souillent le nom de leur Époux. Ils ne veulent même pas entendre parler de son retour et disent : « Seigneur, tu as tout le temps. Mais, en revanche, dans ton nom, j’ai bien envie d’utiliser la carte bancaire ! »
Leur mari milliardaire devient juste une carte bancaire pour obtenir toutes les grâces qu’on veut, pour satisfaire quoi ? L’honneur de Jésus ? Non, notre chair.
« Au nom de Jésus ; sois maudit ! », il y a deux mots qui ne vont pas ensemble dans cette phrase. Jésus et maudit ! La femme vertueuse, c’est celle qui aime tellement son mari qu’elle fait tout pour que son honneur ne soit pas souillé, que son nom soit honoré, glorifié. Alors, le plus riche des époux, notre Seigneur, dira : « J’aime à te bénir. Mais je ne vais pas te bénir n’importe comment. Je vais te donner vraiment ce dont tu as besoin. Non seulement cela, mais je vais t’élever à mon rang. Et non seulement cela, mais je vais te permettre, par mon nom, de faire les œuvres que j’ai faites. Tu vas régner avec moi dans les lieux célestes ! »
C’est ça qu’Il nous propose. Mais encore faut-il que nous soyons des épouses dignes de ce nom, une femme vertueuse, et non une profiteuse, encore moins une prostituée qui essaie de profiter de la richesse de son époux, tout en allant se livrer à d’autres. Voulons-nous être unis à notre époux de cette manière-là ? Quand la croix volontaire arrive, on dit : « Seigneur, par ta grâce ! », parce qu’on s’incline devant Lui, comme Marie à genou, qui était aux pieds de Jésus.
Marthe, elle, s’agitait. Elle me fait penser à tous ces chrétiens qui bougent dans tous les sens : « Telle doctrine, telle autre ! Ah non, moi, j’ai vu ça dans la Bible !
Ah, mais ça contredit ce que je pense, je ne comprends pas ! Attends, je vais demander à untel, il aura une plus grande compréhension ! » On n’a pas l’idée d’aller demander à Jésus.
Puis, on se plaint : « Seigneur, ça ne te dérange pas, toi, qu’on ne défende pas ton honneur ? Marie est là, depuis tout à l’heure, à tes genoux, elle ne bouge pas. Moi, je me démène pour ton royaume, et elle, elle ne bouge pas ! » Jésus lui dit : « Mais elle a choisi la bonne part » (Luc 10 v. 42).
« Comment ça, la bonne part ? » « Elle est à mes genoux, elle écoute ma Parole, elle boit ma Parole, elle reçoit ma Parole, elle est transformée par ma Parole, elle comprend par ma Parole. Elle comprend parce qu’elle est attachée à moi. Tandis que toi, tu cours dans tous les sens, tu as entendu des bribes de phrases, tu essaies de les joindre et tu conclus des choses qui ne viennent pas de ma Parole ! »
La Parole s’explique par la Parole. Ce n’est pas en tirant un verset par-ci, un autre par-là, qu’on va faire une vérité. C’est l’ensemble de la Parole qui est la vérité. « Veux-tu être à mes genoux ? » « Ah, mais c’est avilissant, Seigneur ! » Oui, c’est avilissant. « Parokhet » : brisé en petits morceaux. Le bon combat, c’est être uni à Christ, d’une part en acceptant la croix imposée, mais aussi en acceptant la croix de l’obéissance, celle qui n’est pas imposée, qui est simplement l’expression de notre soumission et de notre amour pour notre Seigneur : « Seigneur, je l’accepte parce que c’est toi qui me l’as demandé, non pas parce que c’est imposé, mais parce que tu me l’as demandé. Je veux le faire. Comme je suis faible, je te demande, à cause de ton nom, de le faire pour moi ! »
« Avec mes propres ressources, tu m’as pris quand j’étais pauvre, dénudé. Comme le dit la Bible, j’étais encore dans le sang de ma mère, abandonné, laissé pour mourir. Tu m’as recueilli, tu m’as lavé avec du lait, tu as mis de l’huile sur mes plaies, tu m’as fait grandir ! »
On voit tout l’amour de Dieu pour son Épouse. Alors, on dit : « Voilà dans quel état j’étais. Je n’ai pas de ressources, Seigneur, je ne peux pas t’obéir, même si je t’aime. Mais rends-moi capable de t’obéir en tout par ta grâce ! » Là, Il est honoré. Il dit : « Ah, elle accepte que je la connaisse de cette manière. C’était cela que j’attendais. Pas qu’elle défende une doctrine ou une autre, mais qu’elle me laisse m’unir à elle ! »
Les livres de Philippe Dehoux en Pdf