Le caractère central de la croix.2

Le caractère central de la croix.2

« ...Il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux (2 Corinthiens 5 v. 14 et 15) ».

➲ La croix dans notre vie. 

« En effet, si je suis hors de sens, c'est pour Dieu ; si je suis de bon sens, c'est pour vous. Car l'amour de Christ nous presse, parce que nous estimons que, si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts ; et qu'il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. Ainsi, dès maintenant, nous ne connaissons personne selon la chair; et si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette manière. Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. Et tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ, et qui nous a donné le ministère de la réconciliation. (2 Corinthiens 5 v. 13 à 18) ».

En relisant 2 Corinthiens 5 v. 13 à 18, nous ne pouvons pas manquer de voir combien, dans ce passage, la croix est au centre de la vie de l'apôtre. Nous connaissons bien ces versets 14 et 15. Ce sont des paroles qui ne manquent pas de caractériser le Chrétien qui s'est identifié avec Christ dans Sa mort, et qui est passé dans une dimension nouvelle, où il vit entièrement et pleinement pour Christ, et non plus pour lui-même. Si nous lisons ces paroles dans leur contexte, nous voyons que le voile est remarquablement levé. Ces versets sont au centre d'un passage frappant, qui nous révèle de quelle manière et dans quelles circonstances Paul faisait référence à la croix.

Permettez-moi de vous préciser le contexte que vivait Paul à l'époque de cette épître. Ceux qui le critiquaient à Corinthe l'accusaient de se glorifier lui-même, d'être « hors de sens », et de faire preuve de vanité. Mais il réplique au verset 13 : « En effet, si je suis hors de sens, c'est pour Dieu ; si je suis de bon sens, c'est pour vous ». Puis il ajoute les versets 14 et 15 que nous venons de citer.

Il y met l'accent sur la croix, ce qui lui permet d'expliquer ce qu'il vient de dire de lui-même au verset 13. Il sait qu'il n'est pas question de s'exalter lui-même ni de faire preuve de vanité, mais de manifester son zèle ardent et sa consécration à Dieu, en raison de son identification avec Christ dans Sa mort. La puissance dominante dans la vie de Paul n'était plus son « moi ». Qu'il connaisse l'élévation ou l'abaissement, Paul n'était plus centré sur lui-même.

A la lumière de tout ceci, nous comprenons mieux les paroles de l'apôtre aux versets 16 et 17, paroles tellement expressives : « Ainsi, dès maintenant, nous ne connaissons personne selon la chair ; et si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette manière. Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles ». Voilà ce que Paul est en train de leur dire : « Vous dites que je suis insensé, mais je sais que ce n'est pas le « moi » qui me domine, car je vois ce « moi » cloué à la croix. J'ai compris la vraie signification de la mort de Christ. J'ai compris que s'il y en a UN qui est mort pour tous, c'est que TOUS sont morts, afin que ceux qui sont en Christ deviennent de nouvelles créations. Leur centre d'intérêt a changé. Ils ont un nouveau centre : Christ. Tout est nouveau, et tout cela vient de Dieu, qui est la source centrale de leur vie. C'est pour cela que « l'amour de Christ » me presse, et jaillit de moi comme un torrent, à partir de la source de Sa vie. Je ne suis donc plus motivé par l'enthousiasme ou un simple zèle ardent, comme vous en jugez charnellement ».

Combien ces paroles s'accordent parfaitement avec la manière dont Dieu veut révéler la croix à Ses enfants ! Une vraie connaissance profonde de la croix ne peut jamais être le fait de notre intellect. La mort de Christ a été tellement terrible et réelle, que seuls ceux qui pénètrent concrètement dans cette mort peuvent commencer à en comprendre le sens. Le message de la croix ne pourra jamais être une simple doctrine, car la croix n'a pas été une « simple doctrine » pour Jésus-Christ, ni pour l'apôtre Paul, comme nous pouvons le voir dans sa vie. Dieu ne peut révéler une vérité qu'en travaillant concrètement dans la vie de Ses enfants, avant même qu'elle puisse pénétrer dans leur intellect. C'est en étudiant la vie de Paul et ses expériences concrètes, que l'on peut réaliser à quel point il avait compris la révélation de la croix. Nous aussi, nous devons d'abord passer par des expériences concrètes, avant de bien comprendre le message de la croix.

Un changement de centre.

Je voudrais à présent passer un peu plus de temps à parler de ce changement de centre que Paul décrit dans ce passage de l'épître aux Corinthiens. Nous avons déjà parlé du rôle de la croix dans notre mort au péché, comme l'explique Romains 6, ainsi que du rôle de la croix dans notre mort au monde, comme nous le voyons dans Galates 6. Nous avons aussi évoqué la mort du grain de blé, décrite par Jésus dans Jean 12 v. 24.

Il nous est possible de comprendre tous ces aspects de la croix, et même de commencer à recevoir une mesure de délivrance, par la connaissance de la vérité, tout en n'ayant pas expérimenté profondément ce que signifie ce « changement de moi » dont l'apôtre nous parle dans 2 Corinthiens 5 v. 14. En d'autres termes, nous devons nous occuper de quelque chose de plus profond encore que le « péché » ou le « monde » : Il s'agit du « moi », de l'ego.

Nous devons savoir si la croix a pénétré jusque-là. Paul écrit : « Ainsi, dès maintenant, nous ne connaissons personne selon la chair ; et si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette manière (verset 16) ». Quand on s'occupe du « moi », on change complètement de point de vue. Même notre manière de connaître Christ peut être charnelle, si c'est notre « moi » non régénéré qui Le connaît, au lieu que ce soit la « nouvelle création » venant de Dieu. C'est notre vie intérieure la plus profonde qui doit être examinée à la lumière de la croix. C'est la seule façon, pour le Seigneur, de nous libérer et de nous faire évoluer dans Ses fleuves d'eau vive. C'est aussi la seule manière de nous faire occuper une vraie position d'autorité sur les puissances des ténèbres. Car la vie du « moi » a été empoisonnée à sa source, depuis la chute du premier Adam.

Avant d'étudier plus profondément les Ecritures, je voudrais vous lire un extrait de l'Appendice de « L'Esprit de Christ », ouvrage d'Andrew Murray, qui cite lui-même le texte suivant du Dr Dorner :

« Dans Son œuvre de substitution, Christ n'a pas seulement cherché à détruire notre personnalité, mais Il a voulu en produire une nouvelle… Il ne S'est pas contenté de nous absorber par la foi dans la plénitude de Sa vie spirituelle… Le but rédempteur de Christ a été de créer en nous, par le Saint-Esprit qu'Il a envoyé, une nouvelle personnalité, dans laquelle Christ peut S'installer et S'établir… Le Saint-Esprit opère une œuvre de création divine, destinée à nous donner de nouvelles facultés, une nouvelle volonté, une nouvelle connaissance, de nouveaux sentiments, et une nouvelle conscience de soi. Bref, le Seigneur crée en nous une nouvelle personnalité, en dissolvant l'ancienne. Cette nouvelle personnalité est formée à l'image de Christ, le Second Adam. Elle devient membre de la famille divine, si l'on peut s'exprimer ainsi. Par le Saint-Esprit, le Chrétien reçoit une nouvelle conscience de lui-même, car il est devenu un homme nouveau. Il bénéficie de la puissance et de l'impulsion vivante d'une vie sainte et nouvelle. Ce qui était en nous simple passivité et réceptivité se trouve transformé en spontanéité et productivité vivante… »

Voici de quelle manière Andrew Murray commente cet extrait du Docteur Dorner :

« Cette affirmation selon laquelle l'Esprit de Dieu, l'Esprit de la Personnalité divine, devient le principe de vie de notre personnalité nouvelle, est une affirmation d'une extrême solennité, et d'un caractère infiniment fructueux. Non seulement le Saint-Esprit demeure en moi, en tant que « Moi » divin dont je suis conscient de la présence, mais l'Esprit de Dieu devient le principe divin constituant ma personnalité nouvelle. Combien nous pouvons mieux comprendre cette phrase de l'apôtre Paul : « Mais celui qui s'attache au Seigneur est avec lui un seul esprit (1 Corinthiens 6 v. 17) » ! Cela met aussi puissamment en relief la question de l'apôtre : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous ? (1 Corinthiens 3 v. 16) ». Le Saint-Esprit vit en moi en tant que Puissance Personnelle disposant d'une pleine volonté propre. Et en abandonnant ma personnalité entre Ses mains, je ne vais pas la perdre, mais je verrai qu'elle subira une transformation complète, et qu'elle sera puissamment fortifiée dans la plénitude de ses capacités… »

Nous constatons ici clairement le changement de centre que Paul avait bien compris, grâce à la révélation qu'il avait reçue sur la croix. Par trois fois, il affirme qu'il a personnellement expérimenté cette « nouvelle création » : « J'ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi (Galates 2 v. 20) » ; « À ceux qui sont mariés, j'ordonne, non pas moi, mais le Seigneur… (1 Corinthiens 7 v. 20) » ; « Par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n'a pas été vaine ; loin de là, j'ai travaillé plus qu'eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi (1 Corinthiens 15 v. 10) ».

Dans cette même épître aux Corinthiens, Paul met en contraste le comportement des Corinthiens : « Je veux dire que chacun de vous parle ainsi : Moi, je suis de Paul ! Et moi, d'Apollos ! Et moi, de Céphas ! Et moi, de Christ ! (1 Corinthiens 1 v. 12) ». Tandis que lorsque Paul parle de lui-même en disant « moi », il ne fait pas référence à son ancien « moi » qui dirigeait toutes ses paroles et ses actions passées. Il disait bien « moi », mais en sachant qu'il s'agissait d'un nouveau « moi », d'une nouvelle personnalité, d'un nouvel « ego », comme le dit le Docteur Dorner. Il ne s'agissait pas de « Christ et moi », avec le « moi » au centre et Christ à côté de ce « moi », par le Saint-Esprit. Mais il s'agissait d'un nouveau « moi » créé par le Saint-Esprit, parce que l'ancien « moi » avait été cloué sur la croix avec Christ (Galates 2 v. 20).

C'est quelque chose que notre intellect est incapable de saisir. Cette œuvre de « nouvelle création » doit être accomplie par le Créateur, tout comme pour la première création dans le Jardin d'Eden. Ne nous laissons pas séduire ! Ne nous imaginons pas qu'il suffit de proclamer simplement : « Non pas moi, mais Christ » ! Il ne s'agit pas d'un slogan, d'un simple choix ou d'un objectif à atteindre ! C'est bien plus que tout cela. Le Saint-Esprit fera Sa part si nous sommes conscients de notre besoin, et si nous Le laissons faire profondément Son œuvre de grâce en nous.

Il nous faut à présent revenir au passage le plus important que l'on trouve dans le Nouveau Testament, concernant la signification de la croix. Il est contenu dans cette grande épître aux Romains, où l'apôtre Paul expose les vérités fondamentales de l'Église Chrétienne, sur lesquelles nous pourrons ensuite bâtir toute la superstructure de notre vie chrétienne : Après avoir présenté la mort de Christ comme propitiation devant Dieu pour nos péchés (Romains 3 : 25), et expliqué que Christ S'était substitué au pécheur (Romains 5. 6 : 10), l'apôtre Paul en vient au solide fondement de la mort du pécheur avec la mort de son Substitut (Romains 6). C'est la réalité spirituelle qui s'exprime dans ces paroles de Paul : « J'ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi (Galates 2 v. 20) ».

Nous connaissons bien ce verset, tout comme, dans une certaine mesure, les vérités présentées dans Romains 6. Mais je vous propose de méditer un seul mot du début de Romains 6, pour comprendre la réalité profonde de la crucifixion de notre « moi ». Il s'agit du mot « morts » de Romains 6 v. 2 : « Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché ? » Il s'agit là d'un fait passé, d'une réalité accomplie dans la mort de Christ. Le verbe grec est « apothnesko ». Le Lexique Grec explique que ce mot comporte le préfixe « apo », destiné à rendre le verbe plus intense et plus fort. Cela indique que l'action de ce verbe est complètement accomplie, consommée, terminée. Il pourrait donc aussi être traduit par : « être complètement mort », « être définitivement mort », « avoir expiré jusqu'au bout ».

Le même mot est encore employé au verset 7 : « Car celui qui est mort (apothnesko) est libre du péché », et au verset 8 : « Or, si nous sommes morts avec Christ… » Il est évident que lorsque Paul a choisi d'utiliser un tel langage pour décrire l'identification du Chrétien avec Christ dans Sa mort, il s'agissait pour lui de bien plus qu'une simple comparaison, ou qu'une simple figure de style.

Imaginons un instant l'apôtre Paul en train de dicter sa lettre aux Romains. Nous savons, par ses autres épîtres, de quelle manière magnifique ces flots de vérité s'échappaient de son esprit et de son intelligence, comme des flots de lumière céleste. C'étaient toujours des vérités révélées par le Saint-Esprit en réponse à un besoin. En dictant cette lettre aux Romains, Paul voulait parler de la question de la grâce, venue atteindre l'espèce humaine au plus profond de son péché. Paul répondait aux Chrétiens judaïsant qui s'opposaient à sa doctrine. C'est à cette occasion qu'il a reçu dans son esprit la merveilleuse révélation de la croix. Certains Juifs prétendaient que si le péché des hommes avait attiré une aussi grande manifestation de la grâce de Dieu, alors, plus l'homme allait pécher, et plus Dieu serait glorifié !

C'est alors que l'apôtre affirme que la croix a réglé non seulement le problème du péché, mais aussi celui du pécheur ! Il s'écrie, dans son langage si fort et si puissant : « En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection, sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché ; car celui qui est mort est libre du péché (Romains 6 v. 5 à 7) ». En Christ, nous sommes complètement morts au péché ! C'est un fait entièrement accompli et consommé ! Nous sommes donc libres de l'esclavage qui nous liait au péché !

Il faut aussi noter que ce même verbe « apothnesko » est employé dans 2 Corinthiens 5 v. 14, dans Galates 2 v. 19 et 21, dans Colossiens 2 v. 20 ? Ainsi que dans Colossiens 3 v. 3 : « Car vous êtes morts… »

Mais nous devons bien faire attention à une chose très importante. Dans tous ces passages, Paul ne parle pas de notre expérience concrète personnelle de l'œuvre de la croix. Mais il parle de notre position spirituelle, de notre identification par la foi à la mort de Christ. Il faut que cette position soit d'abord comprise, reconnue et acceptée par le Chrétien, pour que le Saint-Esprit puisse ensuite faire Sa part de l'œuvre divine en nous. Je veux insister sur le fait que les révélations reçues par Paul et exposées dans ses épîtres, avec leurs merveilleuses présentations de la vie de Christ pour l'Eglise, étaient fondées sur l'expérience concrète personnelle de Paul. Dans sa vie, il avait expérimenté ce que signifiait la crucifixion de son « moi » charnel. Nous aussi, nous devons passer par la même expérience concrète, pour pouvoir dire, comme l’apôtre : « J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi ». Il faut que nous pénétrions dans cette vie céleste d'une manière concrète et expérimentale, et pas seulement doctrinale !

L'œuvre concrète dans notre vie.

Nous avons posé le fondement d'un nouveau centre, d'une nouvelle création, d'un nouvel « ego », si nous pouvons employer cette expression. Examinons à présent d'autres passages qui nous montrent de quelle manière l'apôtre Paul nous parle de l'œuvre concrète et expérimentale de la croix, une fois que nous avons compris et accepté que nous sommes « morts au péché (Romains 6 v. 2) ».

Dans Romains 8 v. 13, Paul écrit : « Si vous vivez selon la chair, vous mourrez ; mais si par l'Esprit vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez ». Le verbe grec employé ici est « thanatoo ». Le Lexique Grec nous en donne la traduction : « Ôter le principe vital, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que la forme extérieure qui contenait autrefois ce principe de vie ». C'est là l'œuvre du Saint-Esprit, avec Lequel le Chrétien doit coopérer. Nous devons partir de notre foi en la révélation de Romains 6 v.2, de notre certitude que nous sommes « morts au péché ».

C'est grâce à cette assurance que le Chrétien peut ensuite « faire mourir les actions du corps ». C'est-à-dire qu'il doit présenter à la croix toutes les activités de sa nature déchue, afin de les faire complètement cesser. Car c'est la croix qui va mettre à mort les actions de notre nature déchue. Ses actions tirent leur énergie du principe de la vie déchue, vie qui doit être mise à mort par la croix.

Il y a aussi un autre mot utilisé par Paul, dans ce même contexte. C'est le verbe « nekroo », employé dans Colossiens 3 v. 5, en référence aux membres du corps : « Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre, l'impudicité, l'impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie ». Certaines versions parlent de « mortifier les membres qui sont sur la terre ». Le Lexique Grec traduit ce verbe par : « Mettre à mort un corps, afin de le transformer en cadavre ».

Par conséquent, nous devons mettre les « membres » de notre corps en harmonie avec cette vérité : Ils ne doivent plus tirer leur énergie de notre nature charnelle et adamique déchue, mais ils doivent être placés sous la puissance de la croix. Ainsi, ils deviendront effectivement « morts au péché », et « vivants pour Dieu » et pour Son service (Romains 6 v. 13).

Une perpétuelle « vie par la mort ».

Mais il y a plus ! Nous avons examiné les verbes « apothnesko » (être complètement mort, « thanatoo » (ôter le principe vital, par la puissance de la mort), et « nekroo » (priver un corps de son principe vital). Ces trois verbes ne dressent pas un tableau complet de l'œuvre de la croix. Paul emploie aussi une autre expression pour nous montrer que, tant que nous vivrons sur cette terre, nous aurons toujours besoin, en permanence, de l'œuvre de la croix : « … portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle (2 Corinthiens 4 v. 10 et 11) ».

Le mot traduit par « mort » au verset 10 (« la mort de Jésus ») est le mot grec « nekrosis », qui signifie « mise à mort ». Le Lexique Grec précise qu'il s'agit d'une « action encore incomplète, en train d'être accomplie ». Au verset 11, le mot traduit par « mort » (« sans cesse livrés à la mort ») est le mot grec « thanatos ».

Ainsi, Dieu a accompli une œuvre profonde à la croix. Mais Il doit ensuite commencer en nous une œuvre concrète, qui doit être parfaitement accomplie par le Saint-Esprit. Les mots grecs sont parfaitement adaptés pour décrire tout cela : Nous partons de notre position spirituelle en Christ ; nous savons que nous sommes déjà complètement morts au péché en Christ ; puis nous apprenons du Saint-Esprit, progressivement, à mettre complètement à mort la vie charnelle qui animait les membres de notre corps ; cette mise à mort doit être perpétuelle et permanente, tous les jours de notre vie terrestre. 

Le mot grec « thanatos » (verset 11) signifie « cessation complète de toute forme de vie ». La « mort de Jésus » du verset 10 est constamment présentée au Chrétien par le Saint-Esprit, dans le but de le conduire à faire complètement cesser toute vie de la vieille nature pécheresse. Cette « mise à mort » concrète ne peut pas être accomplie une fois pour toutes.

Mais elle doit être permanente, continuelle, quotidienne. Ainsi, du centre à la circonférence, notre identification avec Christ dans Sa mort est une nécessité pour notre croissance dans la vie divine qui provient de notre « centre », jusqu'à notre pleine maturité.

 

Arthur KatzUn message de Jessie Penn-Lewis
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