
1. La marche par l'Esprit
Chap: 1 - Constat du problème - Ceux qui ont appris du Seigneur à marcher par l'esprit détiennent la solution de tous les problèmes pratiques de la vie.
« Je dis donc : Marchez selon l'Esprit, et vous n'accomplirez pas les désirs de la chair. Car la chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair ; ils sont opposés entre eux… » (Galates 5 v. 16 et 17). Pour beaucoup de Chrétiens, ce commandement de la Bible semble être très mystérieux et bien inaccessible. Comme s'ils étaient engagés dans un voyage sans en connaître le but final, ni les étapes principales. Pourtant, aucun autre commandement n'est plus important que celui-là, en ce qui concerne la marche chrétienne.
Ceux qui ont appris du Seigneur à marcher par l'esprit, détiennent la solution de tous les problèmes pratiques de la vie. Ils ont compris ce que signifie « régner dans la vie ». Atteindre ce but nous permet de glorifier réellement le Seigneur. La création tout entière attend avec impatience la manifestation des fils de Dieu. Nous pouvons être des fils de Dieu par notre nouvelle naissance, mais, si nous ne marchons pas par l'esprit, nous continuons à nous conduire plus ou moins comme les païens, et nous sommes les plus malheureux des hommes !
Nous entrons souvent dans la vie chrétienne remplie d'espérance, éblouis devant la découverte de la grandeur de l'œuvre de Christ et des promesses magnifiques de la Bible. Une voie royale semble s'ouvrir devant nous, dans une lumière que rien ne semble pouvoir assombrir.
Nous savons bien qu'une vie nouvelle a pénétré en nous par notre conversion à Christ. Nous avons confessé nos péchés. Nous avons la certitude que nous avons été pardonnés, et que nous sommes des créatures nouvelles en Christ. Mais les problèmes ne tardent pas à s'accumuler. Certains péchés tenaces, des traits de caractères, nous font régulièrement chuter, et toutes nos résolutions ne parviennent pas à nous donner une victoire définitive.
Nos relations continuent à être mauvaises avec certaines personnes considérées comme « insupportables », qui sont souvent parmi les plus proches de nous. Nous faisons tout pour trouver une solution définitive. Nous jeûnons, nous prions, nous courons de séminaire en convention, nous rencontrons toutes sortes d'hommes de Dieu confirmés. Nous passons sans transition des hauteurs les plus vertigineuses aux gouffres les plus profonds.
Parfois, dans un complet découragement, nous commençons à nous demander si nous sommes vraiment passés par une nouvelle naissance, et nous sommes prêts à tout abandonner. Mais notre conscience nous rappelle que nous n'aurions aucune joie véritable, aucune paix de l'esprit, à retourner dans le monde, après tout ce que nous avons connu du Seigneur et de la vie chrétienne.
Si nous sombrons dans la révolte et dans le péché, nous continuons à être les plus malheureux des hommes, et nous reprenons à notre compte le cri de détresse de l'apôtre Paul dans Romains 7 v. 24 : « Misérable que je suis ! Qui me délivrera du corps de cette mort ? ». Nous n'avons même pas la consolation de pouvoir aussitôt ajouter, comme lui : « Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur ! » (v. 25).
Le problème est clair.
Nous marchons par la chair. Nous savons que nous devrions marcher par l'esprit, mais nous n'y parvenons pas. Quand nous pensions y être parvenus, nous réalisons bientôt que la puissance de la chair n'était pas vaincue, et que celle que nous croyions morte est toujours bien vivante. Alors, nous finissons par ne plus rien y comprendre : « Marcher par l'esprit » reste pour nous une énigme.
Il n'y a rien de plus désespérant ni de plus frustrant, que de se sentir obligé de faire quelque chose, en ayant le sentiment que l'on n'a aucun moyen d'y parvenir. Comme si on nous demandait de construire une maison sans aucun outil. Nous lisons bien tous les passages de la Bible qui nous parlent de la victoire de Christ et de la marche par l'esprit. Mais ils ne semblent pas pouvoir s'appliquer à nos problèmes concrets de notre vie de tous les jours.
Nous sommes comme devant une merveilleuse vitrine chargée de produits délicieux et alléchants. On nous invite à nous servir, mais la porte est fermée, et la vitre est épaisse.
Peut-être que cette description ne vous concerne aucunement. Mais je sais qu'elle concerne une multitude de Chrétiens, affamés de vie nouvelle et d'une relation plus profonde avec un Seigneur qu'ils aiment, et qu'ils voudraient parfaitement servir, mais qui croulent sous la culpabilité de leurs échecs et de leurs impossibilités.
Beaucoup finissent par accepter des compromis qu'ils haïssent pourtant, ou attendent passivement une hypothétique délivrance, en laquelle ils ne croient plus. Ils ne comptent que sur la grâce d'un Dieu miséricordieux, qui finira par avoir pitié d'eux.
D'autres s'enfoncent dans l'hypocrisie d'une vie chrétienne de façade. Mais ils ne transmettent pas la Vie de Christ, parce qu'ils n'en sont pas remplis. S'ils parviennent à tromper leurs semblables, ou à se tromper eux-mêmes, ils sont comme des vases vides qui ne font prospérer aucune fleur ; des vases remplis de sable sec, où rien ne semble pousser. Ils se réfugient souvent dans un légalisme strict qui ne fait que trahir leur impuissance à marcher par l'esprit, et, finalement, leur détresse spirituelle profonde.
Amis chrétiens.
Ce petit ouvrage sans prétention est écrit pour vous encourager dans votre recherche du Seigneur et de la perfection. Je veux proclamer avec force qu'il est possible de marcher pleinement par l'esprit sur cette terre de misère. Je veux affirmer que le Seigneur le veut, et qu'Il a déjà tout accompli, et pourvu d'avance à tous nos besoins dans ce domaine.
Il est prêt à répondre au cri de l'âme angoissée de ses enfants sincères, qui veulent vraiment apprendre de lui à marcher par l'esprit, pour ne plus accomplir les œuvres de la chair.
« Or, les œuvres de la chair sont manifestes, ce sont l'impudicité, l'impureté, la dissolution, l'idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l'envie, l'ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables. Je vous dis d'avance, comme je l'ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n'hériteront point le royaume de Dieu.
Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance » (Galates 5 v. 19 à 23).
Marcher par l'esprit, c'est faire disparaître de notre vie les œuvres de la chair, pour manifester pleinement ce beau fruit de l'esprit, qui n'est autre que le caractère de notre Seigneur Jésus-Christ. Tous nos problèmes, personnels, familiaux, ou d'église, proviennent de l'action de la chair, parce que nous n'avons pas appris à marcher par l'esprit.
Cessons de rendre Satan et ses démons responsables de nos problèmes. Ils ne pourraient plus rien faire, s'ils avaient en face d'eux des chrétiens qui marchent réellement par l'esprit, comme leur Seigneur.
Apprendre à marcher par l'esprit devrait être l'objectif unique de tout chrétien né de nouveau. Apprendre aux brebis du Seigneur à marcher par l'esprit devrait être l'objectif unique de tout ancien et de tout pasteur et berger du troupeau.
Il est vrai que l'on ne peut bien expliquer que ce que l'on a compris et vécu soi-même.
Combien il est triste de voir que les responsables des églises chrétiennes, dans leur immense majorité, n'ont pas fait de la marche par l'esprit le but unique de leur vie, pour pouvoir aider les brebis à l'atteindre elles-mêmes.
Que d'agitation et d'activités fébriles déployées pour tenter de masquer le problème, pour habiller la chair et la rendre acceptable, alors que Dieu l'a condamnée à mort.
« Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l'œuvre du ministère et de l'édification du corps de Christ, jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction, mais que, professant la vérité dans la charité, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ » (Éphésiens 4 v. 11 à 15).
N'est-ce pas clair ? N'est-ce pas à la fois l'ordre et l'objectif du Seigneur pour nous tous ici-bas ?
Dieu ordonnerait-Il quelque chose d'impossible ?
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