
17.Je vis le ciel ouvert
Chap: 6 - L’état éternel (suite et fin du chapitre) - Que de fois, j’ai médité sur la vérité de cette courte expression. La pensée de l’éternité est effectivement si prodigieuse qu’elle pourrait faire éclater notre faible cœur.
Une fois encore, Jean entend les paroles de celui qui est assis sur le trône : « Et Il me dit : C’est fait ! Moi, je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin » (21 v. 6). Les mots « c’est fait », peuvent être rendus littéralement par : « c’est arrivé » ou « ils (elles) sont arrivé(e)s ». En grec, cette courte phrase n’est formée que d’un mot. Il en est de même pour une autre phrase à laquelle nous pensons d’emblée, et qui est sortie un jour des lèvres du Sauveur mourant : « C’est accompli » (Jean 19 v. 30).
« C’est fait « (21 v. 6).
L’œuvre de rédemption accomplie par Christ n’est-elle pas à la base de ce que, dans sa grâce, Dieu fera, et qu’Il aura alors amené à son accomplissement : une fois l’éternité commencée ? « C’est arrivé », c’est bien tout ce que Dieu, dans les âges passés, a promis de faire. Tout est alors devenu une réalité éternelle. Ces paroles marquent, de façon évidente, l’aboutissement de la révélation de ses voies en rapport avec les hommes. Ce qui est communiqué ensuite, après que l’état éternel ait été atteint, ne peut être qu’une rétrospective sur des choses déjà connues. Nous avons déjà remarqué que ce retour en arrière intervient justement à partir du verset 9.
Mais, qui a prononcé ces paroles sublimes de conclusion : « C’est fait » ? C’est le Dieu éternel*. Lui qui tient en main le commencement et la fin de toutes choses ; lui qui connaît la fin avant le commencement ; lui qui était là avant toutes choses et qui sera là après toutes choses ; Lui par qui toutes choses subsistent et pour qui tout est un éternel présent. Lui seul pouvait donner des promesses et des révélations d’une telle étendue, et lui seul pouvait en amener la réalisation.
Maintenant que son conseil est pleinement et parfaitement accompli, Il peut terminer son œuvre avec satisfaction, pour jouir maintenant de son repos sabbatique ensemble avec ses rachetés durant le jour éternel. Au commencement, Il était sorti de l’éternité pour entrer dans le temps, avec comme but de gagner des hommes pour sa gloire. Et maintenant, à la fin, Il rentre à nouveau dans l’éternité sans fin ; non pas seul, mais ensemble avec eux.
* Il est vrai que le Seigneur Jésus, aussi, est l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin (comp. Apocalypse 22 v. 13). Car Il est Dieu, et certes, Il l’est de manière absolue, tout comme le Père est Dieu et comme le Saint-Esprit est Dieu. Mais ici, il est parlé de Dieu comme tel. C’est pourquoi l’emploi pour la seconde fois de ce nom, souligne le plus clairement possible la divinité de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.
Un cœur humain peut-il saisir une telle grâce ? Déjà à propos de Job, il pouvait être dit : « Vous avez vu la fin du Seigneur » (Jacques 5 v. 11). Mais que dire quand nous pensons à cette « fin », que Dieu a en vue avec les siens, et à laquelle Il parviendra ?
Deux précieuses promesses (21 v. 6 et 7).
Le passage se termine par deux promesses de Dieu, et un sérieux avertissement. Nous entendons d’abord les deux promesses qui font partie des précieux engagements de Dieu dans l’Écriture sainte : « À celui qui a soif, je donnerai, moi, gratuitement, de la fontaine de l’eau de la vie. Celui qui vaincra héritera de ces choses, et je lui serai Dieu, et lui me sera fils » (21 v. 6 et 7).
La première des deux promesses s’adresse à « celui qui a soif », la seconde au vainqueur. Nous pouvons bien dire qu’elles reflètent deux principes selon lesquels Dieu déploie sa grâce et donne la bénédiction dans ses voies envers les hommes. Cependant, nous ne devons pas conclure de ces paroles, que, dans l’état éternel, il y aura encore de la soif et des résistances à vaincre. Non, tout sera alors perfection et gloire.
Mais si Dieu donne des promesses dans ce passage, Il le fait en regardant l’éternité dont il est parlé. Elles appartiennent absolument à l’éternité, mais elles s’appliquent aux hommes, dans le temps.
À propos de la soif de l’âme (21 v. 6).
L’Écriture Sainte parle maintes fois de la soif de l’âme : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive » (Jean 7 v. 37). « Que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie » (Apocalypse 22 v. 17).
« Celui qui a soif » décrit quelqu’un en qui le Saint-Esprit a déjà éveillé un désir tourné vers les choses spirituelles, que ce soit d’abord vers le pardon des péchés, ou ensuite vers la communion avec Dieu et la joie en Dieu. Voilà l’art et la manière d’agir de l’Esprit de Dieu, et Dieu donne toujours satisfaction à cette action de son Esprit. Il satisfera parfaitement les désirs suscités dans le cœur ; Il les assouvira en lui-même.
C’est pourquoi, ici, Dieu ne promet pas seulement l’eau de la vie, mais Il dit : « À celui qui a soif, je donnerai, moi, gratuitement, de la fontaine de l’eau de la vie ». Combien cela est précieux ! Le cœur trouvera sa pleine satisfaction dans la source de bénédiction, après laquelle il soupire : en Dieu lui-même. Dieu apporte, pour ainsi dire, la source elle-même aux lèvres de celui qui a soif. Le grand donateur est Dieu, et Il donne gratuitement, sans argent et sans prix (Ésaïe 55 v. 1). Cela est digne de de celui qui est le « Dieu de toute grâce » (1 Pierre 5 v. 10).
On pourrait demander : comme croyants, avons-nous aujourd’hui encore « soif » spirituellement ? Dans un certain sens, oui. Car même si la soif de notre âme a été, en principe, assouvie par la réception de la vie éternelle et du Saint-Esprit (Jean 4 v. 14), il demeure cependant aussi en nous un profond désir de goûter la joie en Dieu d’une vie plus profonde en lui, une joie sans trouble, le repos éternel avec lui, la jouissance sans mélange de ce que le Seigneur Jésus nous a acquis à la croix.
Déjà dans le sermon sur la montagne, le Seigneur déclarait bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice. Ils seraient rassasiés (Matthieu 5 v. 6). Car aussi, nous désirons avec ardeur d’avoir revêtu notre domicile, qui est du ciel (2 Corinthiens 5 v. 2). Et après tout ce qui est partiel (fragmentaire), qui caractérise cette terre et la manière dont nous connaissons aujourd’hui, nous désirons que ce qui est « parfait » vienne (1 Corinthiens 13 v. 10).
Nous pouvons dire ceci : Plus notre relation avec Dieu est intime, plus profonde sera la soif que notre âme aura de lui. Ce désir suscité en nous par le Saint-Esprit lui-même, Dieu l’assouvira parfaitement. Lui-même sera la source de notre éternelle bénédiction.
Même si les croyants de l’Ancien Testament n’étaient pas, et de loin, aussi richement bénis que nous le sommes, cependant, ils ont connu aussi ces sentiments de soif. Qui les a exprimés de façon plus excellente que les fils de Coré ? « Comme le cerf brame après les courants d’eau, ainsi mon âme crie après toi, ô Dieu ! Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant. Quand viendrai-je et paraîtrai-je devant Dieu ? » (Psaume 42 v. 1 et 2).
Être vainqueur (21 v. 7).
Le deuxième principe selon lequel Dieu agit, apparaît dans la deuxième promesse : « Celui qui vaincra héritera de ces choses, et je lui serai Dieu, et lui me sera fils ». Ici il ne s’agit pas de la satisfaction d’un désir spirituel, mais de vaincre des difficultés. Dans ce monde hostile, les croyants doivent être des vainqueurs. Ils sont environnés par les puissances spirituelles de méchanceté et de ténèbres, et ils sont appelés à lutter contre eux (Éphésiens 6 v. 10 et suiv.).
Avant que Dieu termine ce qu’Il a à dire, Il encourage ses saints avec cette grande promesse supplémentaire : « Celui qui vaincra héritera de ces choses », ces choses sont l’objet de ces promesses. Il semble que Dieu met l’accent spécialement sur ces engagements, parce qu’Il veut les accorder en plus des autres. Un vainqueur est quelqu’un qui remporte des victoires, et de fait, le terme grec pour « vainqueur » peut être rendu par « triomphateur » ; il caractérise une affaire qui dure, qui se poursuit. La nécessité et l’importance de vaincre est rappelée bien des fois dans le Nouveau Testament. En Romains 8, il est dit que nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés (Romains 8 v. 37). C’est un fait vrai de tout croyant, même si le degré de sa réalisation en est très variable.
Jean écrit dans sa première épître, au sujet de la « victoire qui a vaincu le monde » ; et alors, il désigne le moyen par lequel la victoire est remportée : « c’est notre foi » (1 Jean 5 v. 4). Ce n’est que par la foi vivante en la personne du Fils de Dieu, que nous pouvons vaincre ce système du monde (1 Jean 5 v. 5).
Ce n’est que lorsqu’Il se tient devant notre cœur, dans son caractère de Fils de Dieu, que nous est assurée la victoire sur le monde inspiré par Satan. J’ai déjà souligné que le terme « vainqueur » ne vise pas une action unique. Souvent, après avoir remporté une victoire, nous estimons que maintenant tout est accompli. Mais c’est une pensée trompeuse. Nous avons à vaincre constamment.
Si nous laissons simplement prévaloir sur nous les forces qui nous influencent, les laissant agir passivement et sans résister, où allons-nous nous retrouver à la fin ? Dans l’Apocalypse, il est beaucoup question de « vainqueurs » ou de « celui qui vaincra ». Chacune des sept épîtres utilise ces expressions (Apocalypse 2 et 3). Il est frappant que le fait de vaincre soit toujours vu comme une affaire personnelle. « À celui qui vaincra… », « celui qui vaincra… ». En revanche, dans l’Écriture sainte, lorsque sont présentées notre position ou nos relations comme fils ou enfants de Dieu, il est en général parlé de nous d’une manière collective.
Au ch. 12, il nous est présenté un résidu fidèle d’entre le peuple juif au commencement de la grande tribulation. Il nous est dit à propos de ces témoins fidèles, qu’ils ont vaincu Satan, l’accusateur des frères : « à cause du sang de l’Agneau et à cause de la parole de leur témoignage ; et ils n’ont pas aimé leur vie, même jusqu’à la mort » (Apocalypse 12 v. 11). Dans leur cas, être vainqueur, c’est endurer la mort de martyr.
« Celui qui vaincra héritera de ces choses ». C’est la première chose. Celui qui, dans ce temps de combat et de souffrance, est un vainqueur par la foi, celui-là pourra un jour se réjouir de toutes les formes de bénédictions spirituelles qui sont placées ici devant nos yeux. Mais ensuite, Dieu ajoute encore quelque chose : « Et je lui serai Dieu, et lui me sera fils ». Cela signifie que le vainqueur sera amené dans une relation immédiate avec Dieu, dans une relation purement personnelle. Cette relation sera si proche, si intime, qu’il ne sera plus besoin, pour en jouir, du service d’un médiateur.
Quelle félicité inexprimable résultera du fait de l’avoir personnellement pour Dieu, et de lui être comme un fils durant l’éternité. Cela est exprimé en peu de mots très brefs. Pourtant, qui peut saisir la plénitude de bénédiction qui s’y trouve ? Elle sera la part éternelle de celui qui est aujourd’hui vainqueur.
Un solennel avertissement (21 v. 8).
La description de l’état éternel s’achève par deux pensées, qui forment entre elles le contraste le plus absolu imaginable, mais qui marchent en parallèle : la félicité éternelle des rachetés et les peines éternelles des perdus. C’est ainsi qu’aux paroles de promesse succèdent des paroles d’avertissement solennel. Elles aussi sont prononcées en regardant l’éternité :
« Mais quant aux timides et aux incrédules, et à ceux qui se sont souillés avec des abominations et aux meurtriers, et aux fornicateurs, et aux magiciens, et aux idolâtres, et à tous les menteurs, leur part sera dans l’étang brûlant de feu et de soufre, qui est la seconde mort » (21 v. 8).
En ce qui concerne la portée de ces paroles, ce qui a déjà été dit pour les promesses est également valable : Elles recouvrent la part qu’on a durant l’éternité. Une fois que le ciel et la terre s’en sont allés, et que le jugement devant le grand trône blanc a eu lieu, il nous est accordé dans ces versets un coup d’œil sur l’éternité. Et à ce sujet, nous n’apprenons pas seulement quelque chose sur l’héritage éternel et glorieux de ceux qui ont donné suite à l’appel de la grâce et qui ont pris de l’eau de la vie.
Nous voyons aussi le terrible sort éternel de ceux qui ont refusé l’offre de la grâce de Dieu en Christ. Et combien leur nombre est terriblement grand. Beaucoup ne veulent simplement pas venir au Sauveur des pécheurs. Ils préfèrent rester dans leurs péchés. Peut-être pensent-ils que le « bon Dieu », c’est-à-dire un « Dieu gentil » sera bienveillant à leur égard ? Mais, outre le fait que la Bible ne connaît pas de « Dieu gentil », ils oublient que Dieu n’est pas seulement amour, mais aussi lumière. Et ainsi, à côté du côté resplendissant de l’éternité, nous avons ici son côté de ténèbres, l’étang brûlant de feu et de soufre.
Une liste effrayante.
L’énumération de ceux qui seront dans ce lieu affreux de tourments débute par ceux qui sont trop timides (ou : lâches) pour confesser être à Christ : « Mais les timides… ». Ils ont été jusqu’à un certain point convaincus, mais à cause de la crainte des hommes, à cause de la crainte des conséquences, ils ne se sont jamais décidés pour Christ. Les incrédules ou infidèles forment le deuxième grand groupe. Parmi eux, il y en aura aussi qui se considéraient comme orthodoxes (ayant la juste croyance).
Mais ils n’ont cru que de la tête, jamais du cœur, ils ne se sont pas soumis à l’Évangile de Dieu, qui aura été prêché pour l’obéissance de la foi parmi toutes les nations (Romains 1 v. 5). Ceux qui se sont souillés avec des abominations, sont des hommes qui se sont rendus impurs avec des choses qui sont des abominations aux yeux de Dieu. Les souillures peuvent être d’ordre moral (Romains 1 v. 26 à 28 ; Tite 1 v. 15), mais elles peuvent aussi s’appliquer aux prétentions et pratiques religieuses (Apocalypse 17 v. 4 et 5).
Dans l’Ancien Testament également, il est souvent parlé de fautes morales qui sont une abomination pour Dieu (Lévitique 18 v. 22 et 23 ; Deutéronome 27 v. 15 ; Proverbes 11 v. 1 et 20 ; 15 v. 26 ; 16 v. 5 ; 24 v. 9) ; et ce qui, pour lui, était une abomination à l’époque, l’est encore aujourd’hui. Parmi ces abominations, la divination (ou : activité des diseurs de bonne aventure) est un péché particulièrement grave (Deutéronome 18 v. 11 et 12 ; 1 Samuel 15 v. 23). Combien cela s’est répandu largement dans la chrétienté !
Les meurtriers portent atteinte à ce qui, fondamentalement, n’appartient qu’à Dieu, au Créateur : la vie humaine. Ils mettent à mort leurs semblables, qui, à l’origine, ont été créés à l’image et selon la ressemblance de Dieu. La sentence de Dieu sur cet affreux péché est claire et sans équivoque : « Qui aura versé le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé ; car à l’image de Dieu, Il a fait l’homme » (Genèse 9 v. 6).
Depuis que Dieu a chargé Noé du gouvernement sur la terre, cette sentence reste en vigueur et sa validité n’a pas changé jusqu’à aujourd’hui. Dieu n’a pas donné en vain l’épée au gouvernement (Romains 13 v. 4). Mais sous l’influence du libéralisme, de nos jours, la jurisprudence concernant les meurtriers est devenue toujours plus douce et plus indulgente. On recherche leurs motifs, et on trouve des explications et des excuses pour justifier le comportement fautif. Mais ils trouveront leur juste punition dans l’étang brûlant de feu et de soufre.
Ceux qui suivent dans cette énumération de ceux qui passeront l’éternité dans ce lieu de tourment, sont les fornicateurs. Le péché de fornication est fort ancien, comme le montre le livre de la Genèse. Cependant, dans ces temps anciens, la fornication n’était pratiquée que par une minorité et en cachette, tandis qu’aujourd’hui, elle représente presque le cas normal dans les relations entre les sexes.
Les gens font publiquement et sans honte ce qui contredit non seulement l’ordre selon Dieu de la création, mais aussi ce qui les prive de la bénédiction prévue par Dieu pour eux dans le mariage. Il est effrayant de voir combien, de nos jours, dans les pays chrétiens, les valeurs morales sont tombées en ruine à vue d’œil, et le mariage voulu par le Créateur est sapé et contourné.
Ce qui, autrefois, scandalisait, relève aujourd’hui de l’ordre normal. On parle de partenaires de vie, d’amitiés, de communauté de vie. Mais tous ceux qui vivent ensemble des relations hors mariage, Dieu les désigne tous par ce qu’ils sont : des fornicateurs. Il n’y a pas d’incertitude sur leur fin tragique : « Dieu jugera les fornicateurs et les adultères » (Hébreux 13 v. 4). Les magiciens sont mis sur le même plan que les diseurs de bonne aventure (ou : devins). Ils ont des relations avec les mauvais esprits, bien qu’en règle générale, ils soient eux-mêmes trompés par Satan. Le péché de magie et de divination existait déjà au temps de la loi en Israël (Jérémie 27 v. 9 ; Malachie 3 v. 5).
Ce péché devait être puni de la peine de mort (Deutéronome 18 v. 10 à 12). Aujourd’hui, le spiritisme envahit de larges parties de la chrétienté, et ne s’arrête même pas aux portes des écoles de nos enfants. Les idolâtres ne reconnaissent pas le seul vrai Dieu (1 Corinthiens 8 v. 4). Ils adorent à la place de faux dieux, qu’ils soient de nature matérielle ou spirituelle (1 Corinthiens 6 v. 9 ; 10 v. 7). Le fait que beaucoup de gens qui font profession de christianisme, se rendent précisément coupables du péché qui caractérisait et caractérise le paganisme, montre combien nous sommes proches de la fin du temps de la grâce.
Derrière les idoles virtuelles ou celles faites de bois ou de pierre, se trouvent des démons (1 Corinthiens 10 v. 20). Satan utilise son armée pour atteindre encore aujourd’hui son dessein ancien : détourner du seul Dieu l’adoration et la vénération qui lui reviennent, et les diriger sur la créature.
En parlant du spiritisme et de l’idolâtrie par lesquels Satan atteint le plus clairement ce but, il me vient à l’esprit une parole de l’homme de Dieu Christian Fürchtegott Gellert. Elle n’a rien perdu de sa vérité et de son actualité jusqu’à aujourd’hui : « Pour celui qui refuse d’ouvrir la porte à la foi, la superstition monte par la fenêtre ».
Et finalement, vient le grand groupe des menteurs. D’eux il est dit : « et tous les menteurs ». Sans doute, tous les hommes qui ne sont pas sauvés ne s’adonnent pas aux péchés grossiers mentionnés précédemment, mais ils sont tous menteurs. Ils ont tous pour père celui-là même qui est « le menteur et le père du mensonge » : le diable (Jean 8 v. 44).
Ils n’ont pas été prêts à recevoir l’amour de la vérité pour être sauvés (2 Thessaloniciens 2 v. 10). Au lieu de cela, ils ont écouté la voix de celui qui est « menteur » dès le commencement ; ils en ont suivi les traces, et en même temps, ils ont été trompés. Ils partageront le sort éternel du diable, ensemble avec tous les autres hommes qui ne sont pas réconciliés, (Apocalypse 20 v. 10) : « l’étang brûlant de feu et de soufre, qui est la seconde mort ».
La seconde mort.
Le fait qu’il y ait une seconde mort montre clairement que la première mort (la mort du corps, la séparation de l’âme et du corps) ne signifie pas une fin de l’existence de l’individu, comme beaucoup le croient ou l’espèrent. Aussi, la pensée qu’après la mort, il n’y a plus d’expérience consciente, est fausse. Luc 16 v. 19 à 31 et Apocalypse 6 v. 9 à 11, sont des exemples de l’Écriture concernant le fait que l’âme, c’est-à-dire la personnalité propre de l’homme, subsiste après la mort du corps, et est caractérisée par la capacité de penser consciemment et d’avoir une activité spirituelle.
En effet, la seconde mort n’effacera pas ces caractères distinctifs. Cela veut dire que les perdus devront subir consciemment le châtiment éternel de Dieu : « Là seront les pleurs et les grincements de dents » (Matthieu 22 v. 13). Le feu sera éternel (Matthieu 25 v. 41), il ne s’éteindra jamais (Marc 9 v. 43 et 44). Ne nous laissons pas égarer par ceux qui prétendent qu’il cesserait quand même ! L’Écriture dit : « Là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas ».
Il serait malhonnête au plus haut point d’imputer à Dieu qu’Il voulait dire autre chose que ce qu’Il dit. Les « tourments éternels » seront aussi bien éternels qu’incessants, comme l’est la vie éternelle (Matthieu 25 v. 46). Nous avons déjà vu précédemment que l’expression « seconde mort », désigne la séparation éternelle de l’homme d’avec Dieu. Et pas plus que les hommes ne peuvent échapper au jugement de Dieu en rapport avec la première mort (Hébreux 9 v. 27), pas plus ils ne pourront échapper à la seconde mort, à moins qu’aujourd’hui encore, ils ne se repentent.
On ne se moque pas de Dieu : « car ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Galates 6 v. 7). Tout débouche un jour dans l’éternité, le bien comme le mal ; l’un dans la félicité sans fin, l’autre dans le tourment sans fin. Voilà vraiment un « mot de tonnerre » : éternité ! Où le lecteur la passera-t-il ?
Nous sommes ainsi arrivés à la fin de cette section extrêmement significative de l’Apocalypse, une section qui nous amène jusque dans l’éternité. Avec elle, s’achève la partie proprement historique de ce livre. Ce qui nous est communiqué ensuite est la description – non pas l’histoire – de la cité céleste.
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