Pourquoi si peu de réveils.9

Pourquoi si peu de réveils.9

Je me réjouis de voir que l’Eglise commence à se préoccuper de la question suivante : Pourquoi n’y a-t-il pas plus de réveils, et pourquoi leur nature a-t-elle changé ?

Elle se demande aussi ce qui peut être fait pour obtenir des réveils qui soient d’une nature désirable et permanente.Mes chers frères, j’espère, et je crois, que ne m’en voudrez pas si je vous dévoile ma pensée sur ce sujet avec une grande franchise. L’état de l’Eglise, le déclin des réveils, et la situation générale du monde chrétien le réclament.

J’ai lu dans diverses revues certaines raisons invoquées pour expliquer le déclin des réveils, l’absence de leur influence vivifiante, et l’absence de puissance dans la prédication de l’Evangile.

Quelles que soient par ailleurs les raisons du grand déclin des réveils, il me semble que nous, serviteurs de Dieu, nous devrions considérer que notre propre état spirituel est certainement l’une des raisons de ce déclin, pour ne pas dire la raison principale et fondamentale. Ne cherchons pas hors de nous-mêmes la cause fondamentale de ce problème. Nous manquons de sanctification personnelle et d’onction. Nous avons peu de puissance dans la prière et dans la prédication de la Parole.

Nous n’avons pas assez de sainteté dans notre vie, ni de consécration à l’œuvre de renoncement à soi.

Nous mettons peu d’énergie à exercer notre ministère. Voilà, sans aucun doute, les principales raisons pour lesquelles les réveils sont aujourd’hui si peu nombreux, si espacés dans le temps, et si superficiels.

En réalité, les ministères se sont dans une large mesure égarés dans de vaines disputes. Ils consacrent leur attention à la politique de l’Eglise, au gouvernement de l’Eglise et à toutes sortes de procédures ecclésiastiques. Les ministères ont cessé de lutter pour réveiller ceux qui ne sont pas dans l’Eglise, et pour ramener l’Eglise à la sainteté. La situation est alarmante et le préjudice extrême.

Je fais appel à vous, mes frères de toutes dénominations, pour vous demander si vous ne reconnaissez pas ce que je viens de dire comme une réalité de votre expérience et de votre observation personnelles. Les ministères, dans une large mesure, se sont laissés distraire de l’œuvre fondamentale de la conversion des pécheurs et de la sanctification de l’Eglise. Ceci est alarmant. Mais ceci est trop connu pour avoir besoin d’être prouvé.

Il suffit de lire la presse, d’observer les remous au sein des églises, les conflits doctrinaux et, puis-je le dire, les ambitions personnelles. Tout cela est venu au grand jour et a été offert en pâture au public au cours des dernières années, et témoigne clairement du fait que la plupart des ministères ne se préoccupent plus de rechercher le réveil, ni la sainteté et l’entière consécration de l’Eglise. S’il en est ainsi, mes frères bien-aimés, et quelles que soient les mesures qui doivent être prises par ailleurs, ne nous revient-il pas de reconnaître notre faute, de la confesser, de nous en attrister et de nous en repentir, afin de recevoir une nouvelle onction pour le ministère ?

Frères bien-aimés, il ne nous sert à rien de regarder autour de nous pour chercher les causes de ce mal. La principale de toutes les causes est à rechercher en nous-mêmes. Si notre coeur est froid, notre zèle pour le réveil s’affaiblit. Si nous sommes occupés à autre chose, si nous battons la campagne pour assister à des conventions, des conseils et des synodes, si nous passons notre temps à lire les critiques acerbes publiées par les journaux, si nous nous lançons dans la politique de l’Eglise, si nous nous agitons pour le gouvernement de l’Eglise et pour tant d’autres choses, il n’est pas étonnant que l’Eglise et le monde se désintéressent complètement des réveils.

Il faut que les responsables se mettent à l’œuvre ! Il faut que les serviteurs de Dieu soient baptisés dans le Saint-Esprit ! Il faut que nous soyons réveillés et présents sur le champ de bataille avec toute notre armure! Il faut que notre âme soit ointe du Saint-Esprit! Sinon, il ne nous convient certainement pas de regarder autour de nous pour tenter de découvrir la cause du déclin des réveils.

Je suis sûr qu’il y a bien d’autres causes à ce déclin. Dieu voulant, nous les examinerons. Mais celle-ci est la plus importante. De toutes les causes, elle est celle qui déshonore le plus le Seigneur. Les ministères ne sont pas à l’œuvre, et les bergers ont d’une certaine manière abandonné leur troupeau. Je veux dire qu’ils ne le conduisent pas dans les gras pâturages, auprès des eaux tranquilles. Ils ne sont pas eux-mêmes oints de l’Esprit, ni remplis de foi et de puissance, pour pouvoir conduire l’Eglise dans le réveil.

Dans une large mesure, les Eglises ne semblent pas très bien se rendre compte de l’état des ministères, parce qu’elles sont elles- mêmes rétrogrades. Le déclin d’une piété vivante au niveau des ministères a, bien entendu, été l’occasion d’un déclin parallèle des Eglises. A tel point que celles-ci ne sont plus guère conscientes de leur propre état, ni de l’état des ministères.

J’espère, mes chers frères, qu’en écrivant de la sorte, je ne serai pas accusé de mépriser l’influence des ministères ni d’encourager l’esprit de critique dans l’Eglise. Je ne voudrais aucunement faire cela. Mais nous devons être assez francs, humbles et honnêtes, pour regarder en face le véritable état des choses. Nous devons confesser et abandonner nos péchés. Nous devons nous remettre à l’œuvre et travailler à nouveau pour le réveil. Sinon, Dieu ne manquera pas de nous châtier et de susciter d’autres instruments pour accomplir Son œuvre, en nous mettant à l’écart. Il éloignera de nous le cœur des Eglises, détruira l’influence que nous exerçons sur elles, et suscitera des hommes que nous ne connaissons pas pour aller conquérir le pays.

On voit beaucoup de conventions diverses aujourd’hui. Mais je pense à une convention qui serait différente de toutes les autres, et qui nous serait fort utile. Nous devrions organiser une convention des divers ministères, et nous réunir pour prier, pour confesser nos péchés les uns aux autres, pour recevoir un esprit de réveil, et pour discuter des meilleurs moyens de promouvoir un réveil dans tout le pays. Je me réjouirais d’une telle convention. Il me semble que, de toutes les conventions que nous avons aujourd’hui, celle-ci serait la plus utile !

Que dire, frères ? Ne sommes-nous pas extrêmement coupables ? N’est- il pas vrai que les ministères, dans une large mesure, ont perdu l’esprit de réveil ? N’y a-t-il pas au milieu de nous une grande insuffisante d’onction et de puissance? N’avons-nous pas accepté passivement de nous laisser distraire de cette grande œuvre ? Notre indifférence n’est-elle pas excessive et criminelle ?

S’il en est ainsi, mes chers frères, ne devons-nous pas nous repentir ? Ne devons-nous pas réaliser nos fautes, les confesser aux Eglises et au monde, et retourner en arrière pour reprendre notre bannière, au nom du Seigneur ?

J’espère que mes frères seront patients envers moi. Car je veux insister davantage sur les responsabilités criminelles des ministères en ce qui concerne le déclin des réveils, tout particulièrement ces derniers temps.

Tout le monde sait que les ministres de Christ ont abandonné l’esprit de réveil. Cela est évident et lamentable. Il est tout-à-fait courant de remarquer que les ministères ont perdu, en général, l’esprit de réveil. Ils ont beaucoup de zèle pour toutes les questions ecclésiastiques. Ils savent très bien manier la critique. Mais ils ont peur des réveils, des prédicateurs de réveil, et des tentatives faites en faveur des réveils. Ils font peu de chose, ou même rien, pour rechercher eux-mêmes un réveil spirituel. Je ne pense pas que ce soit vrai partout, mais je fais une remarque générale. Elle est trop évidente pour nécessiter d’être prouvée. Je crois que tous en conviendront.

Mes très chers frères bien-aimés, si les ministères ne sont pas animés d’un esprit de réveil, il est vain d’espérer que l’Eglise le soit. La place normale du berger est devant le troupeau. Mais s’il essaye de pousser le troupeau devant lui, il le dispersera dans toutes les directions. Si le berger abandonne l’esprit de réveil, les brebis l’abandonneront aussi tout naturellement. En revanche, si le berger progresse dans l’œuvre du Seigneur, les brebis le suivront partout où il les conduira. Cela est presque évident.

Ce qui a le plus freiné les réveils a toujours été une œuvre de grâce superficielle dans le cœur des ministères eux-mêmes. Je me tromperais gravement si cela n’était pas vrai. Mes frères, croyez-moi, je ne dis pas cela avec un esprit de critique. Je ne désire pas pointer du doigt les fautes. Il s’agit là d’une pleine et entière conviction de mon propre esprit. Mon opinion ne s’est pas formée de manière hâtive. Elle résulte d’une longue observation, et d’une connaissance intime d’un grand nombre de serviteurs de Dieu de différentes dénominations.

Quand les serviteurs de Christ sont remplis de l’Esprit de Dieu, l’Eglise, en général, ne sera pas rétrograde.

Je le dis d’une manière générale. Il peut y avoir certains cas où des Eglises subissent une influence qui les empêche de rechercher la sainteté des chrétiens et la conversion des pécheurs, malgré tous les efforts déployés par des responsables tout-à-fait réveillés et vigilants. Quand il y a de grands bouleversements politiques, de grandes crises économiques, des périodes de grande dépression ou d’activité intense dans les affaires ou dans la situation financière de l’Eglise ou du monde, cela peut détourner momentanément la majorité des chrétiens d’une profonde spiritualité, même si les ministères restent réveillés.

Cependant, je reste entièrement convaincu que si les ministères sont réveillés, s’ils prient, s’ils sont pleins de vitalité, leur influence écartera presque toujours les calamités et les troubles. Ils pourront pousser l’Eglise, et la société en général, à s’intéresser profondément aux choses spirituelles. Cela réduira considérablement le risque de voir se produire des guerres, des bouleversements politiques et économiques, des spéculations et des crises. Quoi qu’il en soit, je considère comme une vérité générale que si les ministères sont baptisés dans le Saint-Esprit, s’ils sont abondamment oints d’un esprit de réveil, l’Eglise suivra : « Tel sacrificateur, tel peuple ! »

Mes frères, je crois que si nous sommes nous-mêmes profondément animés d’un esprit de réveil, nous allons lancer un appel aux Eglises pour qu’elles se lèvent et recherchent le réveil. Cet appel sera immédiatement entendu. Il suffit que les serviteurs de Dieu se lèvent, qu’ils soient remplis de l’Esprit et eux-mêmes réveillés. Je suis alors certain qu’il leur suffira, où qu’ils soient dans ce pays, de prêcher dans l’Esprit pendant trois dimanches seulement, pour voir l’esprit de réveil renaître dans l’Eglise. Essayons seulement de faire cette expérience ! Eveillons-nous à l’importance de ce sujet ! Confessons et abandonnons nos propres péchés ! Crions à plein gosier, ne nous retenons pas, élevons la voix comme une trompette devant l’Eglise ! Rallions la foule des élus de Dieu ! S’ils sont sourds à notre appel, cherchons encore plus sérieusement ce qu’il nous faudra faire. Mais, tant que nous ne serons pas oints pour accomplir cette œuvre, ne nous permettons pas de tenter le Seigneur ni d’abuser l’Eglise, en recherchant la cause du déclin des réveils ailleurs qu’en nous-mêmes.

Comprenez-moi bien. Je sais que l’Eglise est dans un état de déclin spirituel. Elle a grandement besoin d’être vivifiée et réveillée. Mais je crois que la cause majeure de ce déclin de l’Eglise réside dans le fait que les ministères se sont laissés distraire des responsabilités qu’ils auraient dû exercer. Je crois aussi que le seul remède à cette situation sera trouvé lorsque ces ministères auront compris que leur priorité absolue est d’être eux-mêmes profondément spirituels et complètement réveillés. Dès qu’ils l’auront compris, il se produira un réveil général. Je ne m’attends pas à voir un tel réveil se produire tant que les ministères n’auront pas pleinement ouvert les yeux sur leur propre état et sur l’état de l’Eglise.

 

Arthur KatzUn message de Charles Finney
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