Le champ de bataille de l'âme

Le champ de bataille de l'âme

Les cieux et les ténèbres ont un grand intérêt, et une telle personne devient le terrain de bataille de ces deux domaines : Dieu et Satan, les cieux et les ténèbres.

« Jésus, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, demanda à ses disciples : Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l'homme ? Ils répondirent : Les uns disent que tu es Jean-Baptiste ; les autres, Elie ; les autres, Jérémie, ou l'un des prophètes » (Matthieu 16 v. 13 à 25) : « Le Seigneur dit : Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point ; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères » (Luc 22 v. 31 à 34).

« Jésus, reprenant la parole, lui dit : Tu es heureux, Simon, fils de Jonas ; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais c'est mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 16 v. 17) : « Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre : Arrière de moi, Satan ! Tu m'es en scandale ; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes » (Matthieu 16 v. 23).

Nous avons devant nous la formation spirituelle d'un serviteur de Dieu, et ceci est vu ici, dans le cas de Pierre, de façon représentative et humaine. Il serait difficile de trouver un meilleur exemple de cette vérité que celui qui illustre ces contrastes dans ces versets. À un moment c'est : « Tu es bienheureux, Simon Barjonas, car la chair et le sang ne t'ont pas révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux ». Et il semble que quelques minutes plus tard ce soit : « Va arrière de moi, Satan, tu m'es en scandale ; car tes pensées ne sont pas aux choses de Dieu, mais à celles des hommes ».

Et lié à ces deux choses, nous avons le passage dans Luc. Littéralement les mots sont : « Satan t'a obtenu par demande, afin qu'il te crible comme le blé : Mais j'ai fait supplication pour toi ». Nous ne savons que penser d'un tel retournement chez un homme, mais nous y trouvons des leçons, et la solennité de ce qui se passe ici accentue les leçons enseignées.

Le terrain de la puissance de Satan, le monde.

Voyez-vous, c'est avant tout une question de terrain, de base, qui est adopté par celui qui est concerné. Lorsque Pierre prit un terrain céleste : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant », il était alors dans une position de force. Les clefs du royaume des cieux, liant sur la terre et liant dans les cieux, étaient les siennes. Il était ensuite faible, et dans une position de faiblesse, lorsqu'il adopta un terrain terrestre, d'ici-bas, la base des hommes, le terrain de son propre jugement et de sa propre personne. Le terrain, la base, adopté, décidait s'il était spirituellement fort ou faible, et Satan avait alors de la puissance sur lui ou pas.

Alors que le Seigneur leur parlait de ce qui allait prendre place à Jérusalem quant à sa mort, il semble que Simon le prit à part, et d'une manière gentille et consolante, mais néanmoins, il semblerait qu' avec une certaine attitude de patronage, il dit au Seigneur qu'il ne devrait pas être si dépressif et défaitiste, qu'il devrait prendre une position plus positive, et que ce genre de chose ne lui arriverait certainement pas.

Mais dans l'attitude de Pierre, sur le terrain de Pierre, le Seigneur vit distinctement une récurrence de ce qu'il avait dû rencontrer dans le désert lors de ses tentations, quand Satan lui avait offert les royaumes de ce monde, sans la croix. Satan avait alors essayé de le détourner de la voie à laquelle il s'était consacré. Pierre devint la voix et l'instrument de ce même grand ennemi, afin de détourner le Seigneur de la croix. Ceci explique le passage qui suit, et qui concerne la sauvegarde de la vie.

« Alors Jésus dit à ses disciples : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera » (Matthieu 16 v. 24 à 26).

Adopter pour terrain d'avoir le royaume et le trône sur tout autre base que celle appointée par Dieu, qui est le terrain de la croix, c'est s'allier avec Satan, et Il soumettra tous ceux qui se trouvent dans une telle alliance à la puissance de Satan qui les détruira spirituellement.

Il est donc évident que tout terrain, toute base, de ce monde, qui par nature est un royaume sans souffrances, sans la croix, sans la mise à l'écart de la vie naturelle, est le domaine de l'autorité et de la puissance de Satan. Il est parfaitement clair qu'en ce qui concerne l'Église, de façon générale, et qu'en ce qui concerne des milliers de chrétiens individuels, la faiblesse, la défaite et le déshonneur qui les caractérisent, et qui devinrent si manifestes dans le cas de Pierre, sont dus au fait que les choses sont accomplies sur le terrain de la puissance de Satan. Ce terrain qui est la compromission avec le monde et ses principes.

Le moi non-crucifié.

Deuxièmement, il y avait la force propre à Pierre, sa propre confiance en lui-même : « Seigneur, avec toi, je suis prêt à aller et en prison et à la mort ». Il réalisa, plus tard, combien il n'était ni prêt, ni préparé à cela ; mais alors, il était confiant en lui-même, et ce terrain amena, d'une part, sa défaite et, d'autre part la puissance de Satan. Le moi, encore en vie et dominant, au lieu d'être mort, au lieu d'être à la croix, est le terrain, la base de la puissance de Satan. La puissance de Satan ne sera pas détruite, et la puissance spirituelle ne sera pas établie dans la vie de l'enfant et du serviteur de Dieu, à moins que l'âme ne soit reniée, ne soit rendue. C'est une question de terrain – que ce soit le monde ou bien le moi (qui n'est qu'un autre mot pour la chair) – qui détermine, d'un côté, le degré de pouvoir de Satan, et d'un autre le degré de la puissance spirituelle.

Le besoin d'avoir une détermination persistante.

Aussi, je pense que ce que dit le Seigneur à Pierre est très significatif et est très utile : « Tu m'es en scandale ». Le Seigneur s'était démené dans cette bataille, il avait tenu son terrain, avait pris fermement position pour la volonté de Dieu pour Lui, c'est-à- dire la croix pour le royaume ; et ceci était difficile pour lui. Il ne s'agissait pas seulement d'être crucifié, de mourir, mais il s'agissait aussi d'être fait péché avec tout ce que cela impliquait : Souffrir et supporter le rejet de Dieu.

La voie était difficile, et il se devait de garder le cap, et tout ce qui survenait, afin de le détourner, demandait à nouveau la résolution et la persistance. Et ainsi. Il était offensé, car ces choses qui lui rendaient le chemin difficile, ces choses lui compliquaient la tâche ; ces choses ne l'aidaient en rien. Peut-être qu'en ce qui concernait Pierre, l'intention était d'aider, alors qu'il ne savait ce qu'il disait, mais derrière tout ceci, le Seigneur voyait le vieux débat resurgir, l'ancien combat, et ainsi ceci offensait sa perception de la volonté de son Père, et rendait son chemin plus pénible.

Je pense que tout cela nous enseigne qu'une position doit être résolument adoptée quant à beaucoup de choses par rapport à la volonté de Dieu. Nous devons parvenir franchement et positivement à une telle position, et ensuite réaliser que, de temps en temps, il y aura, d'une façon ou d'une autre, des efforts fournis par l'ennemi pour nous faire changer d'avis, pour nous affaiblir dans cette direction, pour nous faire d'autres suggestions, pour nous faire reconsidérer notre position à la lumière de choses et d'intérêts variés.

Nous rencontrerons ces offenses, ces pierres d'achoppement, ces empêchements, et nous devrons être alors impitoyables envers ces choses. La façon dont le Seigneur reprit Pierre était, d'une certaine manière, intraitable. Vraiment, il n'y avait aucune faiblesse de la part Seigneur quant à ce qui se passa. Discernant la véritable nature de l'attitude et des paroles de Pierre, il vit clairement que, s'il succombait à sa suggestion, alors il n'irait ni à Jérusalem, ni à la croix.

Il est important de savoir si telle ou telle voie est de Dieu, et ensuite de discerner si cette chose qui survient veut dire qu'à long terme nous ne parviendrons pas au but, que nous ne ferons jamais cette volonté. Si c'est le cas, nous devons être impitoyables envers cette chose, nous devons la mettre de côté, derrière nous. La croix agit en nous de façons bien diverses, et dans bien des contextes différents.

Si nous voulons vraiment parvenir au lieu de la puissance spirituelle – comme y parvint Pierre à la fin – alors tout terrain de l'ennemi doit être sans cesse refusé et rejeté. L'ennemi doit être spolié de ce qui peut nous détruire, de toute force qui nous est nuisible, et nous devons être impitoyables avec quoi que ce soit qui lui donne une position de force, essayant de défaire l'intention de Dieu pour nous.

Cette bataille des cieux et des ténèbres, de Dieu et de Satan, continue dans nos âmes, mais nous avons cette consolation que nous avons un Souverain Sacrificateur vivant à jamais pour faire intercession pour nous. Nous avons un grand gain dans la continuelle intercession du Seigneur Jésus pour nous. Concluons sur cette note d'encouragement et d'assurance.

 

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