La vraie prédication.1
Mon thème ce matin, c’est la prédication apostolique, la parole d’autorité, une parole qui dépasse le cadre d’une simple instruction, qui dépasse ce qui est simplement échange d’informations, c’est une Parole créatrice.
J’ai déjà annoncé le titre de la causerie de ce matin, je l’ai reçu quelque moment entre 4 heures et demi et 5 heures du matin, sur le sol carrelé et froid de ma salle de bains, j’étais en sous-vêtements, sans aucune prétention, et cependant au-delà du voile, là dans ce lieu, j’étais en communion avec Dieu, je crois qu’Il l’a fait tout particulièrement pour vous, à cause de vous, parce ce que je crois, que vous avez une certaine tendance à être un peu romantique, et de vouloir idéaliser les choses, mais Dieu veut vous persuader, du fait que vous pouvez le rencontrer dans le Lieu le plus saint de tous, même dans votre salle de bains. Il y a une remarquable et sainte conjonction entre ce qui est céleste et sublime et ce qui est éminemment terrestre. C’est cela, justement, qui rend toute cette dimension glorieuse, c’est donc cela que j’aime avec Dieu, et j’espère que vous êtes en mesure de l’apprécier aussi.
Être romantique, c’est vraiment le dernier recours de l’humanisme, et c’est bien la raison pour laquelle beaucoup d’entre nous sommes déçus avec l’Eglise, parce que l’Eglise ne correspond pas à l’idéal que nous avons, et donc nous sommes désillusionnés et nous nous retirons. Dieu veut que nous puissions considérer l’Eglise dans sa réalité, telle qu’elle est, dans son caractère si ordinairement sublime ou si sublimement ordinaire, pour pouvoir l’entourer, l’embrasser dans sa condition enfantine, actuelle, pas mépriser cet enfant, mais le prendre dans ses bras comme Siméon jadis, lorsque Jésus a été présenté au temple, et de voir en cet enfant, ce que Siméon a vu dans celui, que lui portait dans les bras : « mes yeux ont vu le Salut de l’Eternel ». Siméon a béni le Seigneur, et il a dit : « mes yeux ont vu le Salut de l’Eternel », et il a vu cela dans un enfant qui n’avait aucune prétention, qui était encore immature, qui n’avait pas de forme adulte, et c’est quelque chose que nous avons besoin de voir aussi, et pouvoir embrasser cet enfant dans son état actuel, afin qu’il puisse grandir en grâce et parvenir à la maturité du fils.
Mon thème ce matin, c’est la prédication apostolique.
La parole d’autorité est une parole qui dépasse le cadre d’une simple instruction, qui dépasse ce qui est simplement échange d’informations, c’est une Parole créatrice, une parole qui devient évènement, une parole qui produit une transformation, qui établit. Et, il nous faut en venir à nous attendre à une telle parole. Notre maturité sera, du moins en partie, reflétée par une telle expectative. Tout le respect pour la Parole de Dieu, pour la Parole, telle qu’elle est prêchée, proclamée, doit être beaucoup plus élevé qu’il ne l’est actuellement. Il est étonnant pour moi de voir, comme j’ai pu entendre tant de paroles contre la parole prêchée : « …mais, ce n’est qu’une prédication ! ». Quand j’entends cela, je sens que la parole proclamée devient dévaluée, abaissée. Dieu dit qu’Il a exalté, élevé sa Parole au-delà de Son Nom. « Au commencement était la Parole, … ». L’Esprit de Dieu planait sur la face du vide, du chaos initial qui n’avait aucune forme, et Dieu parla et dit « Qu’il y ait… ».
Sur la montagne de la transfiguration, trois des plus précieux des disciples de Jésus ont eu ce privilège extraordinaire de voir Jésus, entre Moïse et Elie. Et Pierre, l’homme impulsif qu’il était, a dit : « Seigneur que nous puissions élever ici…il est bon que nous soyons ici ». Et pendant qu’il parlait encore, une nuée éclairée vint au-dessus d’eux, et la voix du Père résonnait et disait : « Taisez-vous, c’est ici mon Fils Bien-Aimé, ECOUTEZ-LE ». Et quand ils entendirent cela, ils tombèrent prostrés par terre, remplis de crainte, mais Jésus et la grâce de Dieu est venue vers eux et les as touchés, et a dit : « Levez-vous, ne craignez pas ».
C’était plus qu’une simple courtoisie, c’était la Parole créatrice qui avait su fonder les cieux et la terre, qui nous dit, non pas seulement une raison pour laquelle nous ne devrions pas craindre, mais la proclamation même, la puissance créatrice qui nous permet de ne pas craindre, parce que Il l’a dit, Il a proclamé une Parole dans notre être, une Parole créatrice qui fonde un évènement, qui a produit une transformation, il n’a pas parlé pour informer : « Ne craignez pas ». Et nous devons de plus en plus nous attendre à ce genre de proclamation prophétique et apostolique. Des hommes qui nous apportent des paroles non seulement pour fortifier notre intelligence des choses, mais qui de fait établissent nos fondements mêmes.
J’espère que vous n’allez pas croire que cela c’est se vanter, cependant, il me faut quand même puiser dans la petite expérience que je puis avoir moi-même, parce ce que je vois dans ma propre expérience, que cela devient de plus en plus vrai. Il y a environ un an, nous nous sommes trouvés à Tibériade en Israël, nous y avions été de nombreuses fois auparavant, et là ils avaient une fréquentation du samedi soir, charismatique, un peu « à la vau-l’eau » ; un groupe de gens transitoires qui entraient, qui s’en allaient, qui venaient, aucune véritable stabilité, des gens qui venaient pour une certaine communion fraternelle, et nous, nous sommes venus sans aucune intention précise, nous étions simplement là, par la providence de Dieu.
Mais, certains des hommes plus zélés dans cette région avaient une certaine anticipation quant à notre venue, et ils nous ont dit, « nous avons le sentiment que Dieu veut opérer quelque chose par vous ». Moi, je ne ressentais rien, j’étais fatigué, alors, ils ont convoqué une réunion spéciale, et les désillusionnés sont venus, ceux qui étaient déprimés, ceux qui n’avaient plus d’espoir, ceux qui avaient espéré la formation de quelque chose de vrai, là en Galilée, et qui avaient désespéré, et j’ai passé une journée dans le jeûne et dans la prière avec Gary, le frère qui m’accompagnait dans ce voyage, et ce soir-là, nous sommes arrivés avec deux ou trois bibles, et nous avons parlé, et le Seigneur a donné ce thème, le Corps de Christ. Savez-vous ce qui s’est passé ?
Le Corps de Christ a été engendré en Galilée par la parole qui a été proclamé. Ils n’ont pas reçu d’instruction au sujet du Corps de Christ, c’est peut-être venu incidemment, mais la Parole a établi l’évènement. Je vous invite à aller, voir, sentir goûter… Maintenant, il y a là dans ce lieu une expression bien établie du Corps de Christ. Il y a environ une semaine, j’ai passé une soirée avec cinq de ces anciens, qui m’ont raconté les bénédictions qu’ils ont reçu à travers la persécution et toutes sortes d’attaques auxquelles ils ont été soumis, et d’ailleurs je vais vous dire combien vraies ces choses sont. Les puissances de l’enfer se sont élevées contre cela, les fenêtres du lieu où ils se rencontraient ont été brisées, l’immeuble, lui-même a été incendié, le Maire leur a demandé de quitter la ville, mais ils ne partent pas, quelque chose est né là, quelque chose a été planté, quelque chose a été créé par la Parole qui est venue.
Encore une fois, dans 1 Thessaloniciens et au chapitre 2, Paul dit quelque chose qui nous intéresse, versets 12 et 13 : Après dit-il « vous avoir exhorter, consoler, adjurer de marcher d’une manière digne de Dieu qui vous appelle à son royaume et sa gloire », et puis il ajoute : « C’est pourquoi nous rendons continuellement grâce à Dieu », « nous rendons continuellement grâce… », et cela donne une indication de quelque chose qui est conséquent, qui est suivi, de quelque chose qui ne vient pas par à-coup, mais quelque chose qui était conséquent de la part de Paul, qui fait que lorsque vous avez reçu de nous la Parole de Dieu, vous l’avez accueilli, non comme la parole des hommes, mais comme ce qu’elle est vraiment, la Parole de Dieu, qui agit en vous qui croyez, non pas simplement une croyance abstraite, mais vous qui croyez à cette parole, et qui croyez que cette parole qui vous est arrivée par un homme, n’est cependant pas parole d’homme, parce ce qu’ils ont cru qu’elle était ce qu’elle était vraiment, dit Paul, la Parole de Dieu, et parce qu’ils ont cru cela, elle a pu manifester une œuvre en eux.
Voilà, comment Dieu nous transforme de gloire en gloire, par une parole qui accomplit une œuvre, voilà pourquoi mon esprit se réjouit ce matin, car une œuvre a été accomplie en vous, qui dépasse même ce que vous pouvez comprendre ou saisir pour le moment, parce que la parole qui vous est venue n’est pas parole d’homme, mais Parole de Dieu, et vous voulez entendre quelque chose d’intéressant, il n’y a rien qui ait pu mettre les hommes plus en fureur et d’agacement contre moi, sur le fait que j’insiste sur ce fait : « Mais, Art quand même, vas- y doucement, on sait très bien que tu as une tendance plutôt à exagérer, tu aimes bien un beau langage fleuri, quand tu dis que c’est la parole de Dieu. Écoute, c’est beaucoup trop pour toi, c’est ta personnalité, c’est ton accent new-yorkais juif. Comment est-ce que cela pourrait être parole de Dieu. Si c’était parole de Dieu, elle aurait une autre résonance : Ainsi, parle l’Eternel… ».
Vous voyez ce que l’on perd quand on est romantique, parce qu’on idéalise les choses, parce que l’on projette son image sur la chose plutôt que de recevoir l’image que Dieu veut donner.
Du point de vue de la prédication, hier soir, ce n’était pas spécialement un délice, et cela a été vrai à plusieurs occasions pendant ces jours, ça n’avait rien à voir avec mon propre plaisir, ni avec mon propre choix, je n’avais qu’une chose devant moi, et c’était d’être obéissant pour proclamer la parole qui est donnée, qui seule accomplit une œuvre dans ceux qui l’entendent.
Si vous choisissez de ne pas croire cela, cela devient pour vous une autre parole, une parole que vous pouvez aimer ou ne pas aimer, plus ou moins intéressante, et vous passez à côté de toute sa véritable valeur, car l’œuvre n’est pas accomplie en vous. Comprenez-vous ce qu’il y a dans le cœur de Dieu maintenant ? Il cherche à élever toute l’expectative, l’attente de l’Eglise en termes de la Parole qui leur est apportée. Au lieu d’être une assemblée plutôt lasse, qui vient parce qu’il le faut bien au culte, « encore un culte ! », ils viennent en s’attendant à un évènement créateur, à cause d’une parole qui sera proclamée, et ce sont par des paroles ainsi proclamées continuellement, que nous pouvons aller de gloire en gloire. Car comment autrement pourrions-nous aller de là où nous sommes actuellement, pour parvenir à là où Dieu nous invite à être apostoliquement, si ce n’est par la Parole qui est envoyée, par la Parole qui est proclamée. Et nous les ministres de la Parole nous sommes coupables. Savez-vous pourquoi vous ne vous attendez pas à entendre une telle Parole, parce que nous-mêmes nous n’avons pas la foi pour croire que nous sommes en train de la donner.
Il doit y avoir une élévation de niveau de l’attente, non seulement de la part de l’assemblée, mais aussi de la part de celui qui doit parler, une élévation qualitative de notre foi, une sorte de folle jalousie, pour que nous ne puissions pas parler autre chose qu’une parole qui est donnée. Et si le Seigneur ne m’avait pas rencontré ce matin à quatre heures et demi sur le sol de ma salle de bains au-delà du voile, je serais maintenant en silence, silencieux. Nous devons avoir comme motivation, plus que simplement le souci de notre réputation d’orateur, même la peur des hommes, dont nous avons le souci de ne pas décevoir et offenser. Il n’y aurait peut-être pas un reconstituant plus salutaire pour l’Eglise que devoir introduire l’église au silence, et de se tenir en chaire et d’annoncer : « Je n’ai pas pour vous une Parole de Dieu », et donc je ne vais pas bourrer le silence avec simplement quelque chose de beau.
Vous voyez le genre de jalousie à laquelle nous devons revenir, si nous voulons avoir ce dont parle Paul aux Thessaloniciens. C’est une Parole qui est donnée, et où est-elle donnée ? Là, où il y a communion : « C’est là que je te rencontrerai et je te donnerai tous mes ordres », tous mes ordres pour les israélites. Je suis heureux que Dieu emploie ici la Parole, ordre plutôt que suggestion, ou proposition.
Voilà pourquoi nous sommes tellement infantiles aujourd’hui, on n’exige rien de nous, si ce n’est de traîner notre carcasse au culte du dimanche matin, mettre quelques offrandes puis chanter quelques refrains ; il n’y a aucune exigence qui est faite pour nous, aucune autorité qui parle, le sermon c’est simplement une performance, cela fait partie du rituel exigé, de l’heure cultuelle, c’est simplement un sermon, plutôt qu’un évènement, mais je vais vous dire quel est le prix excessivement lourd que nous payons pour cela. Ce n’est même pas simplement que nous ne recevons pas une Parole créatrice, qui change quelque chose, mais il se passe même quelque chose de négatif, un émoussement de notre esprit, un émoussement de notre discernement, et la création progressive d’une ambiance de sommeil qui pèse sur nos assemblées.
L’alternative à une parole d’autorité est douloureuse. Peut-être vous avez foi pour croire aujourd’hui que la parole que vous êtes maintenant en train d’entendre, est Parole donnée depuis le ciel, et vous l’avez cru hier soir aussi, mais en êtes-vous arrivés à cette position de foi où vous pouvez croire la même chose pour la parole qui sort de votre bouche ? Depuis trop longtemps vous êtes passifs, il y a eu bien trop de professionnalisme où on parle des prédicateurs et des laïcs, mais qu’en est-il de la parole que nous disons même dans notre conversation ou dans notre exhortation les uns les autres chaque jour, ou quand nous disons la vérité dans l’amour. Est-ce que ce sont simplement des opinions humaines qui sont exprimées à ce moment-là, ou s’agit-il de la Parole même de Dieu ?
Nous devrions appeler un moratoire sur toute conversation légère, et attendre que Dieu renouvelle en nous la révérence qui convient à la Parole de Dieu proclamée, et pas seulement depuis les chaires et depuis les estrades, mais aussi dans nos conversations, et même ce que nous disons au monde. Moi, j’ai vu des jugements s’opérer sur la base de paroles que j’ai annoncées, ce n’est pas que je disais : « Ainsi, dit l’Eternel…une telle et telle autre chose vous arriveront si vous ne faites pas …etc. etc… », mais je leur ai annoncé une Parole de Dieu, ils ont choisi de ne pas la recevoir comme Parole de Dieu, ils l’ont simplement relégué dans la catégorie d’une parole qui exprime l’opinion d’un homme, et cette église n’existe plus, cet homme n’est plus là, littéralement. Je commence seulement à percevoir cette crainte redoutable de la Parole qui vient de Dieu, et qui n’est pas acceptée par ceux à qui elle est destinée.
Alors, est-ce que votre foi est prête pour cela ?
Savez-vous ce que Dieu cherche vraiment ? Un Corps entièrement prophétique et apostolique, qui est capable de commander aux éléments, tout comme Elie : « Il n’y aura ni pluie, ni rosée, selon ma parole ». Imaginez un simple homme qui ordonne aux éléments avec l’autorité de Dieu lui-même. Et çà ce n’est pas un privilège qui peut être accordé à un homme qui est simplement poussé par sa subjectivité juive ; je vous dis que lorsque Dieu permettra de telles paroles par une bouche mortelle, un tel homme aura déjà subi un traitement convenable de la part de la main de Dieu, et vous ne pourrez plus distinguer où termine l’homme et où commence Dieu, parce ce que ses pensées sont les pensées de Dieu, et ses paroles sont les Paroles de Dieu, et Dieu cherche un tel peuple sur la terre.
Combien de fois les gens m’ont adressé une parole prophétique concernant ma propre vocation : « Oui, tu seras une moissonneuse avec des dents bien aiguisées, acérées, et tu moissonneras, et tu les couperas en petits morceaux », alors je commençais à m’enfler d’orgueil devant l’importance de mon appel, et c’est vrai que Dieu a fait de moi une telle bouche et ce qu’ils ne m’ont pas dit c’est ceci : « Tu sais qui va être moissonné le premier ? ».
Vous savez pourquoi j’ai un tel respect pour la Parole proclamée, parce que j’ai payé le prix pour cela. Il y a un certain nombre d’années, j’ai donné un message à une grande Convention internationales des Hommes d’Affaires chrétiens. J’étais un jeune croyant n’ayant guère dépasser le stade de savoir simplement donner mon propre témoignage, et on jeûnait et priait devant Dieu pendant deux jours pour ce seul message, depuis il m’est arrivé même de jeûner, de prier pendant cinq jours pour un message, mais quel message, quand il est venu, c’était une dévastation, deux mille personnes sont devenus comme Paul, et il reste encore au monde d’entendre vraiment parler de cela, mais ils l’entendront.
Mais, dans cette occasion, dont je parle à Washington, dans la simplicité, la naïveté qui me caractérisait en tant que jeune croyant, j’ai simplement dit la Parole que Dieu m’avait donné, eux pensaient que j’allais donner le témoignage d’un Juif converti ; « N’est-ce pas beau ? C’est intéressant, c’est curieux, tellement sécurisant », mais Dieu a donné un message sur eunuque pour la cause de Christ. Et, moi-même j’étais trop jeune pour comprendre combien radicale était cette parole. L’épée du Seigneur est entrée dans le cœur de quelques cinq mille personnes, en deux auditoires différents. L’un était prêt presque à s’accrocher à mon cou avec reconnaissance pour la vie, la parole de vie qu’ils avaient reçue.
Et un autre nombre de gens, aussi important prêt à m’assassiner, j’étais tellement étonné par l’effet produit, je savais que quelque chose de très profond avait eu lieu, parce que tous les officiels, les Hommes d’affaires chrétiens, derrière moi, ne savaient plus quoi faire, ils ont dû appeler leur service technique de panique en cas de situation extraordinaire, on a tous été inviter à nous lever, à chanter, le nôtre Père, et la réunion était close, c’était le dernier jour du congrès, et ce soir-là tous les orateurs et leurs épouses étaient invités dans le grand appartement du président de l’organisation. Et c’est ce soir-là que j’ai appris ce que veut dire « être pèlerin et voyageur sur la terre…étranger ». Lorsque nous sommes arrivés à la table du buffet campagnard, des gens nous ont tourné le dos, je me sentais vraiment comme une ordure, comme vraiment le dépôt de choses les plus basses de la terre, le moindre de tous les hommes, qui avait apporté une parole tellement offensante et avait provoqué cette douloureuse controverse, et qui était allé au-delà du témoignage auquel on s’était attendu.
Mais ce soir-là, au moment même où j’ai terminé de donner la Parole, et cela s’est passé plusieurs fois depuis, exactement de la même façon, un homme est venu me trouver, me disant qu’il était prophète envoyé de Dieu, un prophète juif et aussi fonctionnaire dans l’association des Hommes d’Affaires Chrétiens, et il m’a dit que j’étais passé à côté de la pensée du Seigneur, que j’avais causé de terribles dommages au peuple de Dieu, et qu’il me fallait retourner tout de suite au micro pour revenir sur mon message et m’excuser devant le peuple. Vous savez ce que j’ai ressenti quand j’ai entendu ces paroles, si j’avais eu le choix, j’aurais préféré recevoir un coup de poignard que de recevoir cette accusation, ce poignard d’accusation qui est entré dans mon cœur, parce que la première pensée qui m’est venue, c’était celle-ci : « Pourrais-ce être vrai ?
Si je suis effectivement passé à côté de la pensée du Seigneur, même après avoir jeûner et prier. Mais alors le passé ? Et d’autres choses que j’ai dites, est-ce qu’il se pourrait que là aussi je me suis trompé ? Et quelle assurance ai-je pour l’avenir ? C’était une accusation dévastatrice, et le Seigneur n’était pas là pour dire : « Ne t’inquiètes pas, tu sais, tu es mon serviteur fidèle, tu es ma bouche, tu sais tu as été obéissant, tu as dit ma Parole… ».
Vous savez ce que j’ai entendu, rien du tout. Et à cause de ce seul message, je suis entré en exil, j’ai dû quitter le pays, je suis allé au pays de mon épouse au Danemark, là où je ne pouvais comprendre un traitre mot de leur langue, conduit par la main par mes propres enfants qui pouvaient interpréter et traduire pour moi, comme si j’étais un imbécile ; une expérience de désert pour un homme qui aime les mots, et qui aime le sens de mots, refusant toute invitation à parler, plus jamais prêt à monter sur une estrade, et le diable en faisant sa fête : « Qui est-ce qui a dit que toi, tu étais orateur, prédicateur, tu n’aurais jamais dû dépasser ton témoignage, tu aurais dû rester prof de lycée, qui est-ce qui a jamais dit que tu étais appelé, regarde tous les dommages que tu as provoqué, et toi tu pensais avoir la pensée du Seigneur, tu es présomptueux, égoïste… ». Et j’ai dit : « oui, c’est vrai, c’est vrai, c’est vrai, c’est vrai ».
Pendant six mois, j’ai gémi dans cet état, je brûlais devant la terrible honte que causait la pensée que cet homme pouvait avoir raison, et de plus, il m'appelait en international, au téléphone, pour me rappeler qu’il fallait que je me repente, et qu’il fallait même que je publie un article dans la Revue « Vois » pour me repentir de ce que j’avais dit. Je recevais même des télégrammes spéciaux les jours de fêtes juives, c’était vraiment l’épreuve par le feu, dans le silence de Dieu, pendant six mois. Au sixième mois, j’ai été invité à parler, j’ai été libéré par le Seigneur, je suis allé donner une série de messages dans une des villes du Danemark, et pendant que je me préparais, je lisais la trilogie de Watchman Nee sur l’Homme Spirituel, et là à mon grand étonnement j’ai vu une référence à être eunuque pour Christ. Il faisait appel aux mêmes textes de l’Ecriture auxquels moi j’avais fait appel dans cette soirée, et il disait : « Si vous passez à côté de cela par l’esprit et considérez cela sur le plan charnel, il y aura une très grande offense, et quand j’ai lu cela, alors il y a eu une grande libération dans mon esprit, un enlèvement du fardeau, une profonde vengeance de la part de Dieu, qui Lui me vengeait et me disait que j’avais donné sa Parole.
J’ai pris beaucoup de temps ce matin pour décrire cet épisode, et pour une raison seulement, c’est que si la Parole de Dieu doit pouvoir revenir à sa place exaltée, comme Parole qui est donnée comme évènement ; et pas seulement dans l’attente de ceux qui l’entendent mais dans la conviction de celui qui est appelé à la proclamer, nous devons nous rappeler que le prix à payer ne sera pas bon marché. Il y a un prix à payer pour une telle parole, et de temps en temps Dieu l’exigera de nous, simplement pour nous rappeler combien sa parole est sainte, et de combien c’est sacré de devoir à proclamer la Parole de Dieu.
Dietrich Bonhoeffer a compris cela, il écrit ceci : « La Parole qui est venue du ciel en Jésus-Christ désire revenir à nouveau sous la forme du langage humain et Dieu lui-même désire être présent dans cette parole ». Dieu lui-même désire proclamer sa Parole dans son Eglise et j’ajouterai même dans le monde, parce que Dieu nous a ouvert progressivement de plus en plus de portes ces jours-ci. Le Président de la Cour suprême d’une nation africaine, chef du Ministère de la Justice. Nous ne sommes pas rentrés là-dedans avec notre chapeau à la main, nous sommes entrés avec hardiesse, avec autorité, pour dire à cette femme que la justice exalte une nation, et qu’il y a une relation causale entre la pauvreté et la sécheresse, et toutes les misères qu’il y a sur le plan naturel en Afrique, et l’injustice qui règne dans les gouvernements…et lui dire : « Où étiez-vous quand une loi qui a été passé, proclamé, qui confisquait toute propriété privée ? Ne comprenez-vous pas que c’est autant un vol quand c’est pratiqué à l’échelle d’une nation, que quand c’est pratiqué à l’échelle de l’individu ? ».
Nous avons pris tous les risques de nous trouver en prison comme étant des Blancs qui avaient osé dire de telles choses à un gouvernement noir, vous savez ce qu’a fait cette femme, elle a pris beaucoup de notes. Nous avons parler avec elle encore une fois et prier pour elle et toute sa maisonnée, parce que la parole qui lui a été adressé n’était pas une simple opinion, elle était Parole de Dieu, c’était une visitation, elle n’est pas venue comme suggestion, mais comme autorité, et il faut qu’il en soit de plus en plus ainsi.
Il faut que cela commence d’abord dans nos assemblées, Dieu désire être présent dans sa Parole. Pour la proclamer dans son Eglise, et aussi par l’Eglise au monde, nous devons nous repentir de notre façon si légère que nous avons pour parler ; l’abus et le mauvais usage que nous avons fait jusqu’ici, tellement creux de la Parole de Dieu, jouant avec les Ecritures comme si c’était le moyen, l’outil que Dieu nous avait donné pour faire un sermon.
Un message de Arthur Katz
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