17. Les deux Alliances

Chap: 17 - Sa sainte alliance - La sainteté de vie et de service apparaît comme le grand don de l’Alliance fondée sur la sainteté de Dieu. Elle offre la sainteté du cœur et de la vie comme sa bénédiction centrale.

« De nous permettre, après que nous serions délivrés de la main de nos ennemis, de le servir sans crainte, en marchant devant lui dans la sainteté et dans la justice tous les jours de notre vie » (Luc 1.74-75).

Lorsque Zacharie fut rempli du Saint-Esprit et se mit à prophétiser, il annonça la visite et la rédemption de son peuple par Dieu, en souvenir de sa sainte Alliance. Il ne reprit pas simplement les mots déjà connus, mais parla sous l’inspiration du Saint-Esprit, révélant les bénédictions de cette Alliance dans une lumière nouvelle.

Il résuma toutes les promesses précédentes par cette déclaration saisissante : « Que nous le servions sans crainte, dans la sainteté et la justice devant lui tous les jours de notre vie ». Ainsi, la sainteté de vie et de service apparaît comme le grand don de l’Alliance fondée sur la sainteté de Dieu. Tandis que l’Ancienne Alliance proclamait et exigeait la sainteté, la Nouvelle Alliance la procure. Elle offre la sainteté du cœur et de la vie comme sa bénédiction centrale.

Parmi tous les attributs divins, aucun n’est aussi difficile à définir, aussi mystérieux et glorieux que la sainteté de Dieu. C’est par elle qu’il est adoré dans sa majesté sur le trône céleste, comme le montrent les visions d’Ésaïe et de l’Apocalypse. Sa sainteté unit sa justice, qui juge et condamne, à son amour, qui sauve et bénit. En tant que Saint, Dieu est un feu dévorant, mais en tant que Saint, il désire aussi demeurer au milieu de son peuple. Sa sainteté le place à une distance infinie de l’homme, tout en lui permettant de s’approcher de nous, de nous unir à lui et de nous rendre semblables à lui. Le but ultime de sa sainte Alliance est précisément de nous rendre saints comme lui est saint.

C’est pourquoi il déclare : « Je suis saint ; soyez saints » (1 Pierre 1.16). « Je suis l’Éternel, qui vous sanctifie » (Exode 31.13). Le sommet de la béatitude consiste à participer à la nature divine, à la sainteté divine elle-même.

C’est cette bénédiction que le Christ, Médiateur de la Nouvelle Alliance, nous apporte. Il a été fait pour nous justice et sanctification ; justice en vue de la sainteté. Il a prié le Père en disant : « Sanctifie-les par ta vérité… Je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu'eux aussi soient sanctifiés par la vérité » (Jean 17.17-19). En lui, nous sommes sanctifiés, mis à part pour Dieu. Nous avons revêtu l’homme nouveau, créé selon Dieu dans la justice et la sainteté. La sainteté devient notre nature même.

Nous sommes saints en Christ.

En croyant cette vérité, en l’acceptant, en nous abandonnant à elle, et en nous approchant de Dieu pour puiser la sainteté dans la communion avec lui, nous découvrons combien cette réalité est profondément divine. C’est pour cela que le Saint-Esprit nous a été donné. Il est l’Esprit de sainteté, et toute son œuvre s’exerce par la puissance de la sainteté. Paul affirme que Dieu nous a élus pour le salut, par la sanctification de l’Esprit et par la foi en la vérité. Aussi simple que soit notre dépendance à la Parole comme moyen extérieur, notre confiance doit reposer sur la puissance cachée de la sainteté que l’Esprit communique.

Pierre exprime cette vérité avec clarté lorsqu’il écrit que nous sommes élus par la sanctification de l’Esprit pour l’obéissance. Le Saint-Esprit est l’Esprit de vie du Christ. En le connaissant, en l’honorant et en lui faisant confiance, nous expérimentons que, dans la Nouvelle Alliance – qui est un ministère de l’Esprit – la sanctification est notre droit d’alliance. Nous sommes alors assurés que Dieu agira en nous, comme il l’a promis, afin que nous le servions sans crainte, dans la justice et la sainteté, tous les jours de notre vie.

Avec un trésor de sainteté en Christ et l’Esprit même de sainteté dans nos cœurs, nous pouvons vivre une vie sainte, si nous croyons en celui qui produit en nous le vouloir et le faire. À la lumière de cette promesse, avec le Fils béni et le Saint-Esprit agissant en nous, l’enseignement du Nouveau Testament prend un nouveau sens.

Prenons la première épître de Paul aux Thessaloniciens. Elle s’adressait à des hommes qui, quelques mois auparavant, s’étaient détournés des idoles pour servir le Dieu vivant et attendre son Fils du ciel.

Les paroles que Paul leur adresse concernant la sainteté qu’ils peuvent espérer – parce que Dieu l’opérera en eux – sont si grandioses que beaucoup de chrétiens les ignorent ou les jugent inintelligibles. Il écrit : « Que le Seigneur augmente de plus en plus parmi vous, et à l'égard de tous, cette charité que nous avons nous-mêmes pour vous, afin d'affermir vos cœurs pour qu'ils soient irréprochables dans la sainteté devant Dieu notre Père, lors de l'avènement de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints ! » (1 Thessaloniciens 3.12-13). Cette promesse parle d’une sainteté irréprochable, d’un cœur affermi par Dieu lui-même. Paul leur assure que ce que Dieu a fait pour lui, il le fera pour eux.

L’Église croit si peu à la puissance de Dieu et à la vérité de sa sainte Alliance, que la grâce d’une telle sainteté du cœur est rarement évoquée.

Ce verset est souvent cité en lien avec la venue du Seigneur, mais son véritable but – que nous puissions le rencontrer avec des cœurs affermis dans une sainteté irréprochable – est trop peu compris, proclamé ou attendu.

Paul poursuit dans le même esprit lorsqu’il écrit : « Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout votre être, l'esprit, l'âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ! » (1 Thessaloniciens 5.23). Et pour dissiper tout doute, il ajoute : « Celui qui vous a appelés est fidèle, et c’est lui qui le fera aussi » (v. 24). Voilà le secret de la Nouvelle Alliance : Dieu œuvre en ceux qui l’attendent.

Tant que l’Église ne se réveillera pas pour croire que notre sainteté est l’œuvre immédiate et toute-puissante du Dieu trinitaire en nous – et que toute notre vie chrétienne doit être une dépendance incessante envers    lui – ces promesses resteront un livre scellé.

Revenons à la prophétie du Saint-Esprit par Zacharie. Dieu se souviendra de l’Alliance de sa sainteté, pour nous sanctifier, pour affermir nos cœurs, afin que nous le servions dans la justice et la sainteté. Chaque mot de cette prophétie est porteur de sens profond. Dieu nous accorde cette bénédiction comme un don venu d’en haut.

La promesse donnée avec l’Alliance est claire : « Moi, le Seigneur, j’ai parlé, je l’accomplirai » (Ézéchiel 12.25). Lorsque notre foi attend tout de lui, la bénédiction se manifeste.

Dieu nous délivre de nos ennemis, car il a suscité pour nous une force de salut. Seul un peuple libre peut servir un Dieu saint. Ce n’est qu’en appliquant l’enseignement de Romains 6 à 8 – en étant libérés du péché, de la loi et de la mort – que nous pouvons espérer que Dieu accomplisse son œuvre puissante en nous. Nous devons le servir, non en nous préparant indéfiniment, mais en accomplissant son œuvre. La sainte Alliance nous libère et nous équipe pour poursuivre l’œuvre que Christ a commencée.

• Nous le servons sans crainte, avec une confiance enfantine devant Dieu et devant les hommes. Libérés de toute peur, nous pouvons lui faire confiance pour agir en nous et à travers nous.

• Nous le servons devant lui, avec sa présence constante comme garantie de notre obéissance et de notre sanctification.

• Nous le servons tous les jours, car Jésus est Souverain Sacrificateur selon la puissance d’une vie éternelle. La puissance de Dieu dans l’Alliance est aussi immuable que Dieu lui-même.

Lorsque nous commençons à comprendre que la Parole de Dieu signifie bien plus que ce que nous avions imaginé, nous pouvons dire : « Gloire à Celui qui peut faire infiniment au-delà de tout ce que nous pouvons demander ou imaginer ! » Et lorsque nous nous attendons à ce que sa puissance surnaturelle accomplisse en nous la vie de la Nouvelle Alliance, nous atteignons ce point d’impuissance et de dépendance où Dieu peut enfin agir.

Je vous exhorte, mon frère, à croire de tout votre cœur que la parole de Dieu est véritable. Et, avec la même foi que Zacharie, à proclamer : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, qui a visité son peuple… pour se souvenir de sa sainte alliance… et pour nous permettre, délivrés de la main de nos ennemis, de le servir sans crainte, dans la sainteté et la justice devant lui, tous les jours de notre vie » (Luc 1.69-75).

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