15. Les deux Alliances

Chap: 15 - L'alliance d'un sacerdoce éternel - Comme Israël, tout le peuple de Dieu, sous la Nouvelle Alliance, est appelé à être un sacerdoce royal. Le droit d’être le canal de la bénédiction divine pour tous, constituent le droit inaliénable de chaque croyant.

« Afin que mon alliance avec Lévi subsiste, dit l'Eternel des armées. Mon alliance avec lui était une alliance de vie et de paix, ce que je lui accordai pour qu'il me craignît ; et il a eu pour moi de la crainte, il a tremblé devant mon nom. La loi de la vérité était dans sa bouche, et l'iniquité ne s'est point trouvée sur ses lèvres ; il a marché avec moi dans la paix et dans la droiture, et il a détourné du mal beaucoup d'hommes » (Malachie 2.4-6).

Dieu avait prévu qu’Israël serait une nation de prêtres. Dès la première alliance, cela fut clairement stipulé : « Si vous obéissez à ma voix et gardez mon alliance, vous serez pour moi un royaume de prêtres » (Exode 19.5-6). Israël devait être le peuple dépositaire des oracles de Dieu, les intendants de sa parole, les canaux par lesquels la connaissance et la bénédiction divines seraient communiquées au monde. En eux, toutes les nations de la terre devaient être bénies.

Au sein du peuple d’Israël, une tribu fut spécialement mise à part pour incarner et souligner l’idée du sacerdoce. À l’origine, les fils aînés de tout le peuple devaient exercer la fonction sacerdotale. Mais afin d’assurer une séparation plus complète du reste du peuple – et un renoncement total à toute possession ou activité profane – Dieu choisit une tribu entièrement consacrée à cette œuvre : démontrer ce qu’est l’esprit et la puissance du sacerdoce.

De même que le sacerdoce de tout le peuple faisait partie de l’Alliance de Dieu avec Israël, la vocation particulière de Lévi est présentée comme l’Alliance de Vie et de Paix que Dieu conclut avec lui, comme l’Alliance d’un sacerdoce éternel. Tout cela devait servir d’image pour les aider – et pour nous aider – à comprendre, dans une certaine mesure, le sacerdoce de son propre Fils béni, le Médiateur de la Nouvelle Alliance.

Comme Israël, tout le peuple de Dieu, sous la Nouvelle Alliance, est appelé à être un sacerdoce royal. Le droit d’accéder librement et pleinement à Dieu, le devoir et le pouvoir d’intercéder pour nos semblables, et d’être le canal de la bénédiction divine pour eux, constituent le droit inaliénable de chaque croyant.

Cependant, en raison de la faiblesse et de l’incapacité de nombreux enfants de Dieu – et de leur ignorance de la puissance de la grâce dans la Nouvelle Alliance – beaucoup sont totalement incapables d’assumer et d’exercer leurs fonctions sacerdotales. Pour pallier ce manque de service, et pour manifester les immenses richesses de sa grâce dans la Nouvelle Alliance, ainsi que le pouvoir qu’il donne aux hommes de devenir ses disciples et ses représentants – tout comme les prêtres d’autrefois furent les précurseurs du Grand Prêtre – Dieu permet et invite encore ceux de ses rachetés qui le désirent à offrir leur vie à ce ministère béni.

Pour celui qui accepte cet appel, la Nouvelle Alliance apporte, avec une mesure particulière, ce que Dieu a promis : « Mon Alliance de vie et de paix sera avec lui » ; elle devient pour lui, en réalité, « l’Alliance d’un sacerdoce éternel ». De même que l’Alliance du sacerdoce de Lévi a donné naissance et a culminé dans celui du Christ, notre sacerdoce en découle à nouveau, et en reçoit la bénédiction à dispenser au monde.

Pour ceux qui désirent connaître les conditions dans lesquelles, dans le cadre de la Nouvelle Alliance, l’Alliance d’un sacerdoce éternel peut être reçue et mise en pratique, l’étude des circonstances dans lesquelles Lévi a reçu le sacerdoce est des plus instructives.

Il ne nous est pas seulement dit que Dieu a choisi cette tribu, mais aussi ce qui la rendait particulièrement apte à cette œuvre. Malachie déclare :  « Mon alliance avec lui était une alliance de vie et de paix, ce que je lui accordai pour qu'il me craignît ; et il a eu pour moi de la crainte, Il a tremblé devant mon nom » (Malachie 2.5).

Cette parole fait référence à l’événement survenu au Sinaï, lorsque Israël fabriqua le veau d’or. Moïse lança un appel à tous ceux qui étaient du côté du Seigneur, prêts à venger l’outrage fait à Dieu. La tribu de Lévi répondit, et sur l’ordre de Moïse, prit ses épées et tua trois mille idolâtres (Exode 32.26-29).

Dans la bénédiction que Moïse prononça sur les tribus avant sa mort, leur dévouement absolu à Dieu, sans égard pour la parenté ou l’amitié, est mentionné comme preuve de leur aptitude au service divin (Deutéronome 33.5-11) : « Que ton thummim et ton urim soient avec ton saint, qui a dit à son père et à sa mère : Je ne vous connais pas ! Il n’a pas connu ses frères, il n’a pas connu ses enfants, car ils ont observé ta parole et gardé ton alliance »

Le même principe est illustré de manière frappante dans l’histoire de Phinées, petit-fils d’Aaron, qui, dans son zèle pour Dieu, a exécuté le jugement contre ceux qui avaient désobéi à son commandement. Ces paroles sont particulièrement suggestives :

« L’Éternel parla à Moïse et dit : Phinées, fils d’Éléazar, fils d’Aaron, a détourné ma colère de dessus les enfants d’Israël, parce qu’il a été jaloux de ma jalousie au milieu d’eux, et je ne les ai pas consumés dans ma jalousie. C’est pourquoi tu diras : Je lui donne mon alliance de paix. Ce sera pour lui et pour sa descendance après lui l’alliance d’un sacerdoce éternel, parce qu’il a été jaloux pour son Dieu et qu’il a fait l’expiation pour les enfants d’Israël » (Nombres 25.10-13).

Être jaloux de la jalousie de Dieu, être jaloux de son honneur et s’élever contre son propre péché ; voilà la porte d’entrée dans l’alliance d’un sacerdoce éternel. C’est le secret de la mission sacrée que Dieu confie à son peuple : brûler l’encens devant lui et détourner beaucoup de gens de l’iniquité (Deutéronome 33.10 ; Malachie 2.6).

Même la Nouvelle Alliance risque d'être détournée par la recherche de notre propre bonheur, de notre propre service, ou de notre sainteté, au détriment de l'honneur de Dieu ou de la délivrance des hommes.

Même lorsque ces choses ne sont pas entièrement négligées, elles n'occupent pas toujours la place qui leur revient ; ​​cette première place qui rend tout, le plus cher et le meilleur, secondaire et subordonné à l'œuvre d'aide et de bénédiction pour les hommes. Un mépris téméraire de tout ce qui pourrait interférer avec la volonté et les commandements de Dieu, une jalousie de la jalousie divine envers le péché, un témoignage et une lutte contre lui à tout prix ; voilà l'école de formation à la fonction sacerdotale.

C'est de cela dont le monde a besoin aujourd'hui : D'hommes de Dieu en qui brûle le feu de Dieu, d'hommes capables de se lever, de parler et d'agir avec puissance au nom d'un Dieu qui, au milieu de son peuple, est déshonoré par le culte du veau d'or.

Comprenez à votre guise la place accordée à l'argent et aux riches dans l'Église, à l’intellectualisme et la sagesse humaine, la prédominance de la mondanité et du luxe, ou le danger plus subtil d'un culte destiné au vrai Dieu, sous des formes empruntées aux Égyptiens et adaptées à la sagesse et à la vie charnelle de ce monde. On trouve souvent une religion que Dieu ne peut approuver, même là où le peuple se réclame encore de son alliance.

« Consacrez-vous aujourd'hui à l'Eternel, même en sacrifiant votre fils et votre frère, afin qu'il vous accorde aujourd'hui une bénédiction » (Exode 32.29). Cet appel de Moïse est plus nécessaire aujourd'hui que jamais. À chacun qui répond, la récompense du sacerdoce est offerte.

Que tous ceux qui désirent pleinement comprendre la Nouvelle Alliance se souviennent de l’Alliance de Vie et de Paix que Dieu a conclue avec Lévi. Acceptez le saint appel à devenir intercesseur, à brûler continuellement l’encens devant le Seigneur.

Aimez, travaillez, priez, croyez, comme celui que Dieu a cherché et trouvé pour se tenir à la brèche devant lui. La Nouvelle Alliance a été consacrée par un sacrifice et une mort : considérez comme votre plus grand privilège, et votre entrée la plus profonde dans cette vie, le fait de refléter la gloire du Seigneur et d’être transformés à son image, de gloire en gloire, comme par l’Esprit du Seigneur. Laissez l’Esprit de ce sacrifice et de cette mort devenir la force motrice de toutes vos fonctions sacerdotales.

L’un des grands objectifs de l’Alliance de Dieu avec nous est – comme nous l’avons si souvent souligné – d’éveiller en nous une confiance profonde en Lui-même et en Sa fidélité à Ses promesses. Et l’un des buts qu’il poursuit en fortifiant ainsi notre foi, c’est de faire de nous des canaux de bénédiction pour le monde.

Dans l’œuvre du salut des hommes, Dieu veut que la prière d’intercession occupe la première place. Il désire que nous venions à lui pour recevoir, de sa part, depuis le ciel, la vie spirituelle et la puissance qui peuvent passer de nous vers les autres. Il sait combien il est souvent difficile – parfois même désespérant – de s’occuper des pécheurs.

Il sait combien il nous est ardu de croire que, en réponse à notre prière, sa puissance agira pour sauver ceux qui nous entourent. Il sait qu’il faut une foi forte pour persévérer patiemment dans la prière, même lorsque la réponse tarde à venir, et que chaque année semble rendre l’exaucement plus lointain encore. C’est pourquoi il entreprend, par notre propre expérience, de démontrer ce que la foi en sa puissance divine peut accomplir, en faisant descendre sur nous toutes les bénédictions de la Nouvelle Alliance, afin que nous puissions espérer avec confiance ce que nous demandons pour les autres.

Notre vie sacerdotale comporte encore un autre aspect : les prêtres n’avaient aucun héritage parmi leurs frères ; le Seigneur Dieu lui-même était leur héritage. Ils avaient accès à sa demeure et à sa présence, afin d’intercéder pour les autres et de témoigner ainsi de ce que Dieu est et de ce qu’il veut.

Leur privilège personnel et leur expérience les préparaient à leur œuvre. Si nous voulons intercéder avec puissance, vivons pleinement la vie de la Nouvelle Alliance. Elle nous donne non seulement la liberté et la confiance en Dieu, ainsi que la force de persévérer ; elle nous donne aussi la force auprès des hommes, car nous pouvons témoigner et prouver ce que Dieu a accompli pour nous.

C’est là toute la gloire de la Nouvelle Alliance : comme le Christ, son Médiateur, nous avons en nous le feu de l’amour divin, qui nous habite et nous consume au service des hommes.

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