14. Les deux Alliances

14. Les deux Alliances

Chap: 14 - Une alliance de grâceC'est pour arracher les Romains à l'Ancienne Alliance et leur enseigner leur place dans la Nouvelle Alliance que Paul écrit : « Vous n'êtes pas sous la loi, mais sous la grâce ».

« Car le péché n'aura point de pouvoir sur vous, puisque vous êtes, non sous la loi, mais sous la grâce » (Romains 6.14).

Les mots « Alliance de grâce », bien que absents des Écritures, expriment correctement la vérité qu'ils enseignent abondamment : le contraste entre les deux alliances n'est autre que celui de la loi et de la grâce. De la Nouvelle Alliance, la grâce est la principale caractéristique : « la loi est intervenue pour que l'offense abondât, mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé » (Romains 5.20). C'est pour arracher les Romains à l'Ancienne Alliance et leur enseigner leur place dans la Nouvelle Alliance que Paul écrit : « Vous n'êtes pas sous la loi, mais sous la grâce ».

Et il les assure que s'ils croient cela et vivent en elle, leur expérience confirmera la promesse de Dieu : « Le péché n'aura pas de pouvoir sur vous ». Ce que la loi ne pouvait pas faire – nous délivrer du pouvoir du péché – la grâce l'accomplirait. La Nouvelle Alliance était entièrement une Alliance de grâce. Elle trouve son origine dans la grâce merveilleuse de Dieu ; elle devait être une manifestation des richesses et de la gloire de cette grâce ; grâce à elle, et par la grâce agissant en nous, toutes ses promesses peuvent être accomplies et vécues.

Le mot « grâce » est employé dans deux sens. Il désigne, d’une part, la disposition bienveillante de Dieu, qui le pousse à nous aimer librement, sans que nous ayons à nous attribuer de mérites, et à nous accorder toutes ses bénédictions. D’autre part, il désigne également la puissance par laquelle cette grâce agit en nous. L’œuvre rédemptrice du Christ, la justice qu’il a acquise pour nous, ainsi que la puissante action du Saint-Esprit en nous – comme puissance de vie nouvelle – sont appelées « grâce ». Elle englobe tout ce que le Christ a accompli et accomplit encore, tout ce qu’il possède et nous donne, tout ce qu’il est pour nous et en nous.

Jean déclare : « la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire » (Jean 1.14) ; « La loi a été donnée par Moïse ; la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ » (v. 17) ; « et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce » (v. 16). Ce que la loi exige, la grâce le fournit.

Le contraste souligné par Jean est éclairé par les paroles de Paul : « La loi est intervenue pour que l’offense abonde », afin que le chemin soit préparé pour une grâce surabondante. La loi indique la voie, mais elle ne donne pas la force de la suivre. Elle exige, mais ne prévoit rien pour répondre à ses exigences. Elle accable, condamne et tue.

La loi peut éveiller le désir, mais elle ne peut le satisfaire. Elle peut susciter l’effort, mais elle ne garantit pas la réussite. Elle peut faire appel à des motivations, mais elle ne procure aucune force intérieure au-delà de ce que l’homme possède par lui-même. Ainsi, tout en prétendant combattre le péché, elle devient en réalité son alliée, livrant le pécheur à une condamnation sans issue : « La force du péché, c’est la loi ! »

Pour nous délivrer de l'esclavage et de la domination du péché, la grâce est venue par Jésus-Christ. Son œuvre est double. Son abondance infinie se manifeste dans le pardon gratuit et complet de toute transgression, dans l'octroi d'une justice parfaite et dans l'acceptation de la faveur et de l'amitié de Dieu : « En lui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés selon la richesse de sa grâce » (Éphésiens 1.7).

Et ce n’est pas seulement au moment de notre conversion ou de notre admission dans la faveur divine, mais tout au long de notre vie, à chaque étape de notre cheminement, et jusque dans les plus hautes réalisations du saint le plus avancé, que nous devons tout par la grâce, et par la grâce seule. La pensée du mérite, du travail ou de la dignité humaine est à jamais exclue.

L’abondance infinie de la grâce se manifeste également dans l’œuvre que le Saint-Esprit accomplit en nous à chaque instant. Nous avons découvert que la bénédiction centrale de la Nouvelle Alliance, découlant de la rédemption opérée par le Christ et du pardon de nos péchés, réside dans le cœur nouveau, dans lequel la loi, la crainte et l’amour de Dieu ont été introduits.

C’est dans l’accomplissement de cette promesse, dans le maintien du cœur dans un état propice à la présence de Dieu, que la gloire de la grâce se révèle de manière particulière. Il ne peut en être autrement, c’est dans la nature même des choses. Paul écrit : « Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé » (Romains 5.20).

Et où, en ce qui me concerne, le péché a-t-il abondé ? Tout le péché, sur terre et en enfer, n’aurait pu me nuire, s’il n’avait été présent dans mon cœur. C’est là qu’il a exercé son terrible empire. Et c’est là que l’abondance de la grâce doit se manifester, pour qu’elle me soit véritablement bénéfique. Toute grâce, sur terre et au ciel, ne pouvait m’aider ; c’est seulement dans le cœur qu’elle peut être reçue, connue et appréciée.

Là où le péché a abondé, dans le cœur, la grâce a surabondé, afin que, comme le péché a régné par la mort, détruisant le cœur et la vie, ainsi la grâce règne, dans le cœur aussi, par la justice pour la vie éternelle, par Jésus-Christ notre Seigneur. Comme il est dit juste avant : « Ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce régneront dans la vie par Jésus-Christ » (Romains 5.17).

De ce règne de la grâce dans le cœur, l’Écriture parle de choses merveilleuses. Paul évoque la grâce qui le rendait apte à accomplir son œuvre : « Le don de la grâce de Dieu qui m’a été donné selon l’efficacité de sa puissance » (Éphésiens 3.7). Il déclare : « La grâce de notre Seigneur a surabondé, avec foi et amour » (1 Timothée 1.14). Et encore : « la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n'a pas été vaine; loin de là, j'ai travaillé plus qu'eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi » (1 Corinthiens 15.10). Il rapporte aussi cette parole du Seigneur : « Ma grâce te suffit ; ma force s’accomplit dans la faiblesse » (2 Corinthiens 12.9).

Paul parle de la grâce comme étant à l’œuvre dans la vie des croyants. Il exhorte Timothée à « être forts dans la grâce qui est en Jésus-Christ » (2 Timothée 2.1). Il mentionne « la grâce de Dieu » manifestée dans la générosité des chrétiens de Macédoine, et « l’infinie grâce de Dieu » chez les Corinthiens. Il les encourage en disant : « Dieu peut combler en vous toutes vos grâces, afin que vous ayez en abondance pour toute bonne œuvre » (2 Corinthiens 9.8).

La grâce n’est pas seulement la puissance qui touche le cœur de Dieu dans sa compassion envers nous – lorsqu’il acquitte le pécheur, l’accepte et en fait son enfant – elle est aussi celle qui touche le cœur du saint, et lui accorde, à chaque instant, la disposition et la force nécessaires pour aimer Dieu et accomplir sa volonté.

On ne saurait trop insister sur la nécessité de comprendre que, tout aussi merveilleuse, gratuite et seule suffisante que soit la grâce qui pardonne, l’est également la grâce qui sanctifie. Nous dépendons autant de l’une que de l’autre. Nous ne pouvons contribuer davantage à la sanctification qu’au pardon. La grâce qui agit en nous doit tout accomplir en nous et par nous, tout aussi exclusivement que la grâce qui pardonne fait tout pour nous. Dans les deux cas, tout se réalise par la foi seule.

Ne pas saisir cette vérité expose à un double danger. D’une part, on peut croire que la grâce ne peut être plus exaltée que dans l’octroi du pardon aux pécheurs vils et indignes. Et un sentiment secret surgit : « Si Dieu est glorifié par nos péchés plus que par toute autre chose, alors nous ne devons pas espérer en être délivrés dans cette vie ! » Pour beaucoup, cette pensée sape la racine même de la vraie sainteté.

D’autre part, en ignorant que la grâce est toujours, et seule, à l’œuvre dans notre sanctification et notre fructification, les hommes se retrouvent livrés à leurs propres forces. Leur vie demeure faible, asservie à la loi, et ils ne se laissent jamais pleinement porter par la grâce.

Écoutons ce que dit la Parole de Dieu : « C'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi, sans que ce soient les œuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d'avance, afin que nous les pratiquions » (Éphésiens 2.8-10).

La grâce contraste avec nos propres bonnes œuvres, non seulement avant, mais aussi après la conversion. Nous sommes créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu avait préparées pour nous. Seule la grâce peut les accomplir en nous et les réaliser à travers nous. Non seulement le commencement, mais la continuation de la vie chrétienne est l'œuvre de la grâce. « Or, si c'est par la grâce, ce n'est plus par les œuvres ; autrement, la grâce n'est plus une grâce » (Romains 11.6).

En comprenant que la grâce doit tout accomplir littéralement et absolument en nous, de sorte que toutes nos actions soient la manifestation de la grâce en nous, nous consentirons à vivre une vie de foi ; une vie où, à chaque instant, tout est attendu de Dieu. Ce n'est qu'alors que nous ferons l'expérience que le péché ne dominera jamais sur nous, pas un seul instant.

« Vous n'êtes pas sous la loi, mais sous la grâce » (Romains 6.14). Il existe trois types de vie : une vie entièrement sous la loi ; une vie entièrement sous la grâce ; et une vie mixte, partagée entre loi et grâce. C’est contre cette dernière que Paul met en garde les Romains. Et pourtant, c’est cette vie hybride qui est si fréquente et qui cause tant de ruine parmi les chrétiens.

Examinons si ce n’est pas là notre propre position et la source de notre découragement. Supplions Dieu d’ouvrir nos yeux par le Saint-Esprit, afin que nous voyions que, dans la Nouvelle Alliance, tout – chaque mouvement, chaque instant de notre vie chrétienne – est grâce. Grâce abondante. Grâce surabondante. Grâce agissant puissamment.

Croyons que le Dieu de notre Alliance est prêt à faire abonder toute grâce envers nous. Et commençons à vivre une vie de foi, une vie qui s’appuie sur Dieu, qui lui fait confiance, qui le regarde et l’attend continuellement – par Jésus-Christ, par le Saint-Esprit – pour accomplir en nous ce qui lui est agréable.

Que la grâce et la paix vous soient multipliées.

 

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« Les Deux Alliances » – Une révélation puissante pour une foi renouvelée !

Description de l'ouvrage

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Dans le quotidien de nombreux chrétiens, on observe une foi sincère mais souvent marquée par la fatigue spirituelle, les efforts infructueux, et une quête constante de plaire à Dieu sans jamais goûter pleinement à la paix, à la puissance et à la liberté promises par l’Évangile. Cette tension intérieure, entre aspiration à la sainteté et sentiment d’insuffisance, trouve son origine dans une réalité méconnue : beaucoup vivent encore sous l’esprit de l’Ancienne Alliance, sans en avoir conscience. Dans son ouvrage magistral Les Deux Alliances, Andrew Murray, pasteur et théologien sud-africain du XIXe siècle, nous offre une lumière précieuse sur cette problématique. Il nous révèle que la vie chrétienne ne peut s’épanouir pleinement tant que nous restons liés à une compréhension de Dieu fondée sur nos propres efforts, plutôt que sur la puissance de sa grâce.

Pourquoi tant de croyants restent prisonniers de l’Ancienne Alliance ?

  • Une foi centrée sur la performance : L’Ancienne Alliance reposait sur l’obéissance humaine. Elle mettait en lumière l’incapacité de l’homme à accomplir la volonté divine par ses propres forces. De nombreux chrétiens continuent de vivre selon ce schéma, croyant devoir mériter l’amour et la bénédiction de Dieu.

  • Une relation avec Dieu marquée par la distance et la crainte : Comme les prêtres de l’Ancien Testament qui ne pouvaient pénétrer dans le Lieu Très Saint, beaucoup vivent leur foi sans accès intime à la présence de Dieu, se contentant d’une relation extérieure et rituelle.

  • Une ignorance des promesses de la Nouvelle Alliance : Peu de croyants comprennent que Dieu a établi une alliance éternelle, dans laquelle il s’engage à transformer nos cœurs, à nous rendre capables d’aimer, de croire et de marcher selon sa volonté, par la puissance du Saint-Esprit.

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« Bien des chrétiens croient pouvoir jouir du monde comme tout le monde, pourvu que leur conduite soit suffisamment irrépréhensible et qu'ils aient l'assurance du salut. »

- Andrew Murray

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