10. Les deux Alliances

Chap: 10 - Jésus, le médiateur - En lui, la réconciliation entre l'humain et le divin s'est parfaitement réalisée. En lui, son peuple trouve l'Alliance avec toutes ses bénédictions.

« … je te prendrai par la main, je te garderai, et je t'établirai pour traiter alliance avec le peuple » (Ésaïe 42.6 ; 49.8). « Soudain entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez ; et le messager de l'alliance que vous désirez, voici, il vient, dit l'Eternel des armées » (Malachie 3.1). « Jésus est devenu garant d’une alliance meilleure » (Hébreux 7.22). « Le Médiateur de la meilleure alliance, fondée sur de meilleures promesses… Le Médiateur de la nouvelle alliance… Vous êtes venus à Jésus, le Médiateur de la nouvelle alliance » (Hébreux 8.6 ; 12.24 ; 9.15).

Nous avons ici quatre titres donnés à notre Seigneur Jésus en lien avec la Nouvelle Alliance. Il est lui-même appelé « Alliance ». L'union entre Dieu et l'homme, visée par l'Alliance, s'est réalisée en lui personnellement. Il est tout ce que Dieu a à donner, et l'assurance qu'elle est bien donnée.

Il est appelé le Messager de l'Alliance, car il est venu l'établir et la proclamer. Il est le garant de l'Alliance, non seulement parce qu'il a payé notre dette, mais aussi parce qu'il est garant pour nous auprès de Dieu, que Dieu accomplira sa part ; et garant pour nous auprès de Dieu, que nous accomplirons la nôtre. Et Il est Médiateur de l'Alliance, car, de même que l'Alliance fut établie par son sang expiatoire, qu'elle est administrée et appliquée par Lui, et que l'on y entre seulement par la foi en Lui. De même, elle n'est connue expérimentalement dans nos vies que par la puissance de sa vie de résurrection, et de son intercession incessante. Tous ces noms renvoient à une seule vérité : dans la Nouvelle Alliance, Christ est tout en tous.

Le sujet est si vaste qu'il serait impossible d'aborder tous les aspects de cette précieuse vérité. L'œuvre du Christ dans l'expiation et l'intercession, dans son pardon et le Saint-Esprit, dans sa communication quotidienne de grâce et de force, sont des vérités qui sont au fondement même de la foi des chrétiens. Il est inutile de les aborder ici.

Ce qui doit être particulièrement expliqué à beaucoup, c'est comment, par la foi en Christ, Médiateur de la Nouvelle Alliance, nous avons accès et pouvons jouir de toutes ses bénédictions promises. Nous avons déjà vu, en étudiant la Nouvelle Alliance, comment toutes ces bénédictions culminent en une seule chose : la rectification du cœur de l'homme, seule voie possible pour vivre dans la faveur de Dieu, et pour que l'amour de Dieu trouve sa satisfaction en lui.

Il doit recevoir un cœur qui craint Dieu, qui l'aime de toutes ses forces, qui lui obéisse et qui observe toutes ses lois. Tout ce que Christ a fait et fait, a cet objectif ; toutes les bénédictions de paix et de communion en découlent. C'est là que la puissance salvifique et l'amour de Dieu, trouvent la plus haute preuve de leur triomphe sur le péché. Rien ne révèle autant la grâce de Dieu, la puissance de Jésus-Christ, la réalité du salut, la bénédiction de la Nouvelle Alliance, que le cœur d'un croyant, où le péché abondait autrefois, et où la grâce abonde désormais plus intensément.

Je ne vois pas de meilleure manière d’exposer la gloire de notre Seigneur Jésus – accomplissant ainsi le véritable but de son œuvre rédemptrice et prenant possession du cœur qu’il a racheté, conquis et purifié pour en faire une demeure pour son Père – que de souligner la place qu’il occupe et l’œuvre qu’il accomplit dans une âme libérée de l’esclavage de l’Ancienne Alliance et de ses échecs, afin de l’amener à vivre pleinement la promesse et la puissance de la Nouvelle Alliance.

En étudiant ainsi l’œuvre du Médiateur dans la vie d’un individu, nous saisissons plus justement la gloire et la grandeur réelles de ce qu’il accomplit, bien plus que si nous ne considérions que l’œuvre accomplie pour l’ensemble. C’est dans l’application concrète de la rédemption ici-bas, sur cette terre où le péché a abondé, que sa puissance se manifeste. Voyons comment s’acquiert la bénédiction de la Nouvelle Alliance.

Le premier pas vers cette bénédiction, pour celui qui est véritablement converti et assuré de son acceptation par Dieu, est la prise de conscience du péché et de sa propre nature pècheresse. Il voit que les promesses de la Nouvelle Alliance ne se réalisent pas dans son expérience. Non seulement le péché demeure en lui, mais il s'abandonne à la colère, à l'obstination, à l’orgueil, à la mondanité et à d'autres transgressions connues de la loi de Dieu.

L’obéissance à laquelle Dieu l’appelle et qu’il désire, la vie de communion dans l’amour du Christ qui est son privilège, la force d’une marche sainte et agréable à Dieu ; tout cela, sa conscience le lui reproche. C’est de cette conviction de péché que naît toute pensée ou tout désir de la pleine bénédiction de la Nouvelle Alliance. Là où l’idée que l’obéissance est impossible, et que l’on ne peut espérer qu’une vie d’échecs et d’auto-condamnation, a engendré un désespoir secret quant à la délivrance ou au contentement dans notre état présent, il devient vain de parler de la promesse ou de la puissance de Dieu.

Le cœur ne répond pas : il sait pertinemment, il en est certain, que la liberté dont on parle est un rêve. Mais là où l'insatisfaction, face à notre situation, a suscité un désir de mieux, le cœur s'ouvre à recevoir le message et la bénédiction.

La Nouvelle Alliance est censée être la délivrance du pouvoir du péché ; un désir ardent pour cela est la préparation indispensable pour entrer pleinement dans l'Alliance.

Vient maintenant la deuxième étape.

Lorsque l’esprit est conduit à saisir le sens littéral des termes de la Nouvelle Alliance – dans ses promesses de purification du péché et de sa puissance – et que le cœur est rempli de la crainte de Dieu et de sa loi, lorsque le pouvoir d’observer ses commandements et de ne jamais s’en détourner est reçu ; lorsque le regard se fixe sur Jésus, le garant de l’Alliance, qui lui-même l’accomplira ; et lorsque des témoins se font entendre, capables de déclarer comment, après des années d’esclavage, tout cela s’est accompli en eux.

Alors le désir se transforme en espérance, et la question se pose : que faut-il pour entrer dans cette vie bénie ?

Vient ensuite une autre étape.

La question qui nous interpelle est celle-ci : sommes-nous prêts à renoncer à toute mauvaise habitude, à toute volonté propre, à tout ce qui relève de l’esprit du monde, pour nous abandonner entièrement et exclusivement à Jésus ? Dieu ne peut prendre possession d’un homme de manière aussi complète, le bénir si merveilleusement et œuvrer en lui avec autant de puissance, que s’il le possède totalement ; oui, totalement pour Lui. Heureux l’homme prêt à tous les sacrifices.

Vient alors la dernière étape.

La plus simple en apparence, mais souvent la plus difficile. C’est ici que nous devons connaître Jésus comme le Médiateur de l’Alliance. Lorsque nous entendons parler de la vie de sainteté, d’obéissance et de victoire sur le péché, promise par l’Alliance, et que nous apprenons qu’elle nous est accordée selon notre foi – de sorte que si nous la revendiquons avec foi, elle nous sera véritablement acquise – le cœur défaille souvent de crainte. « Je suis disposé, mais ai-je le pouvoir de faire, et qui plus est, de maintenir, cette soumission totale ? Ai-je la force, la foi solide, de saisir et de retenir cette bénédiction offerte, afin qu'elle soit et demeure mienne ? »

Combien de telles questions troublent l’âme, jusqu’à ce qu’elle découvre la réponse en un seul mot : Jésus ! C’est Lui qui accorde le pouvoir de s’abandonner et de croire. C’est Son œuvre, aussi sûrement et exclusivement que l’expiation et l’intercession Lui appartiennent.

De même qu’il Lui a été donné de vaincre et de monter sur le trône, il Lui revient de manifester Sa seigneurie dans l’âme individuelle. C’est Lui, le Vivant, qui détient la puissance divine pour faire naître et maintenir en nous la vie de communion et de victoire. Il est le Médiateur et le Garant de l’Alliance ; Lui, le Dieu-Homme, qui s’est engagé à accomplir non seulement tout ce que Dieu exige, mais aussi tout ce dont nous avons besoin.

En comprenant cela, le croyant apprend qu'ici, comme à la conversion, tout est une question de foi. La seule chose nécessaire maintenant, le regard fixé sur une promesse de la Nouvelle Alliance, est de se détourner de nous-même et de tout ce que nous pourrions ou devrions faire, de s'abandonner et de tomber dans les bras de Jésus. Il est le Médiateur de la Nouvelle Alliance : c'est à Lui de nous y conduire.

Avec l’assurance que Jésus, ainsi que chaque bénédiction de la Nouvelle Alliance, nous appartiennent déjà en vertu de notre condition d’enfants de Dieu ; avec le désir de nous approprier et de jouir de ce que nous avons jusqu’ici laissé inexploité ; avec la foi que Jésus nous accorde dès maintenant la force nécessaire pour revendiquer et accueillir notre héritage comme une possession présente ; notre volonté doit oser accepter avec audace ce don céleste : une vie en Christ selon les plus précieuses promesses.

Par la foi en Jésus, vous l’avez vu et reçu comme étant véritablement vôtre, le Médiateur de la Nouvelle Alliance, au ciel comme dans votre cœur. Il est le Médiateur qui rend cette réalité vivante entre Dieu et vous, comme une expérience personnelle.

On a parfois exprimé la crainte que, si nous insistons avec tant d'insistance sur l'œuvre que le Christ accomplit dans nos cœurs, par l'Esprit, nous risquions de nous détourner de la confiance en ce qu'il a fait et continue d'accomplir, pour nous concentrer sur ce que nous ressentons de son action. La réponse est simple : c'est par le cœur seul que le Christ peut être véritablement connu et honoré. C'est dans le cœur que l'œuvre de la grâce doit s'accomplir et que la puissance salvatrice du Christ doit se manifester. C'est dans le cœur seul que le Saint-Esprit a son champ d'action ; c'est là qu'il doit accomplir la ressemblance du Christ ; c'est là seulement qu'il peut glorifier le Christ.

L'Esprit ne peut glorifier le Christ qu'en révélant sa puissance salvatrice en nous. Si nous devions parler de ce que nous devons faire pour purifier notre cœur et le garder droit, la crainte serait fondée. Mais la Nouvelle Alliance nous appelle à faire exactement le contraire. Ce qu'elle nous révèle de l'expiation et de la justice de Dieu qu'elle nous a acquise, sera notre seule gloire, même au cœur de la sainteté céleste la plus élevée.

L'œuvre de sainteté du Christ ici-bas dans le cœur, ne peut qu'approfondir la conscience de cette justice, notre unique appel.
La sanctification de l'Esprit, accomplissement des promesses de la Nouvelle Alliance, consiste à prendre les choses du Christ, à nous les révéler et à nous les faire expérimenter.
Plus nous pénétrons et possédons le don d'un cœur nouveau de la Nouvelle Alliance, plus notre connaissance et notre amour pour Celui qui en est le Médiateur seront profonds ; plus nous nous glorifierons en Lui seul. L'Alliance s'adresse au cœur, afin que le Christ puisse s'y trouver et y demeurer par la foi.

En regardant le cœur, non pas à la lumière du sentiment ou de l'expérience, mais à la lumière de la foi de l'Alliance de Dieu, nous apprendrons à y penser et à en parler comme Dieu le fait, et nous commencerons à savoir ce que c'est que là où le Christ se manifeste et là où Lui et le Père viennent faire leur demeure.

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