Quand il sera venu…9

Quand il sera venu…9

Nous trouvons ici en présence d’une vérité toute simple, très claire et des plus frappantes : Le Saint-Esprit fait toute la différence ! L’église actuelle semble avoir perdu cela.

La conversion selon le modèle du nouveau testament, et le Saint-Esprit : Des disciples différents !

Notre Seigneur a prévenu ses disciples qu’une tâche gigantesque les attendait. Cette tâche consisterait à prêcher à toute créature l’Évangile de Christ, ainsi que son œuvre de rédemption et de transformation. Cependant, après leur avoir commandé d’aller et de prêcher la Bonne Nouvelle pour que les hommes puissent être sauvés par la foi, il leur a défendu de partir. Une raison impérieuse devait sans doute être à l’origine des instructions qu’il leur a données, à savoir, qu’ils devaient attendre.

Afin de pouvoir évaluer la grande différence qui existe chez l’homme sur lequel le Saint-Esprit est descendu avec puissance, nous regarderons d’abord aux disciples à qui Jésus a parlé.

Ne perdons pas de vue que ces hommes étaient ses disciples appelés et choisis.

Les Écritures nous disent clairement qui ils étaient, et elles nous racontent aussi la longue période de formation qu’ils ont reçue par nul autre que Jésus-Christ en personne. À cet égard, ils étaient diplômés du plus grand institut biblique au monde. En effet, Jésus lui-même avait été leur professeur privé pendant plus de trois ans.

Notons aussi qu’ils avaient reçu et possédaient une autorité divine.

Les disciples possédaient, en effet, une autorité que très peu de personnes se risqueraient à exercer de nos jours. Jésus leur a dit : « Allez partout dans le monde. Chaque fois que vous chasserez des démons ou que vous guérirez des malades, vous serez revêtus de mon autorité ». Vous pouvez être sûrs qu’il ne donne pas son autorité à des personnes sans expérience spirituelle !

Ces hommes, à qui Jésus a dit : « …mais vous, restez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la puissance d’en haut » (Luc 24 v. 49), connaissaient véritablement Jésus-Christ d’une manière chaleureuse et intime. Ils avaient été avec lui pendant trois ans ; ils l’avaient vu mourir sur la croix ; ils l’avaient vu après sa résurrection ; par conséquent, ils l’avaient connu vivant, mort, et à nouveau vivant !

Ils avaient fait la preuve d’une conversion authentique.

Je sais bien que certaines personnes enseignent que les disciples se sont convertis lorsque l’Esprit est descendu sur eux à la Pentecôte. Je vous dirai franchement que je ne crois pas du tout cela. C’est une entorse que les gens de notre monde moderne ont faite à la vraie doctrine, afin de céder le pas à leur vieille nature charnelle.

Je crois que les disciples avaient montré les signes indéniables d’une vraie conversion ; au surplus, Christ lui-même a déclaré qu’ils étaient de vrais convertis. Si vous avez des doutes à ce sujet, lisez un extrait de la prière que Jésus a faite en parlant de ces hommes, en Jean 17 v. 7 : « Maintenant ils ont connu que tout ce que tu m’as donné vient de toi. Car je leur ai donné les paroles que tu m’as donnée, et ils les ont reçues, et ils ont vraiment connu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m’as envoyé. C’est pour eux que je prie ».

Puis, au verset 12, Jésus prie : « Lorsque j’étais avec eux dans le monde, je les gardais en ton nom. J’ai gardé ceux que tu m’as donnés, et aucun d’eux ne s’est perdu, sinon le fils de perdition … ».

Ensuite, au verset 14, il dit : « Je leur ai donné ta parole ; et le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi Je ne suis pas du monde ». Voilà ce que Jésus a dit à son Père à propos de ses disciples. Avouez que les paroles du Seigneur sont loin d’évoquer une bande de pécheurs ayant besoin d’être convertis.

Permettez-moi de vous rappeler, une fois de plus, que Jésus-Christ avait tracé un programme d’évangélisation mondiale pour ses disciples, et qu’il leur avait promis la puissance du Saint-Esprit dans le but de faire d’eux des témoins efficaces jusqu’aux extrémités de la terre. Selon Jésus, ils étaient à la veille de pénétrer dans une nouvelle époque. En effet, Dieu s’apprêtait à introduire un changement de dispensation, mais non en dehors d’une expérience spirituelle plus intense et plus élevés.

Certes, Dieu s’occupe des hommes à travers ses dispensations ; mais il n’a pas recours à des calendriers, qu’il effeuille tout simplement, d’un mois à l’autre, pour changer ses dispensations. Celles-ci concernent des êtres humains et non des calendriers. Elles se rapportent à des expériences spirituelles, et non à la mesure du temps. Lorsque les disciples étaient sur le point d’entrer dans cette nouvelle époque, ce n’était pas seulement pour être transportés d’une dispensation à une autre, mais c’était pour connaître un nouveau souffle et une nouvelle puissance d’action, venus d’en haut.

Une puissance allait se manifester, puissance qu’il n’avait pas encore été possible d’obtenir jusque-là.

Cette puissance devait les pénétrer et les posséder tout entiers, et leur apporter Dieu d’une nouvelle façon. Cette puissance allait véritablement être une Personne. Et c’était cette Personne qui allait les pénétrer et habiter en eux. Telle est la différence entre le christianisme et toutes les sectes orientales, et sectes tout court !

Toutes les sectes religieuses s’efforcent d’éveiller ce qui existe déjà en vous, alors que le christianisme dit : « Ce que vous avez ne suffit pas ; il vous faut recevoir l’effusion d’en haut ! » Voilà la différence ! Les autres vous disent : « Réveillez donc ce qu’il y a en vous », et ils s’imaginent que cela suffit.

À titre d’illustration, si vous voyiez quatre ou cinq lions foncer droit sur vous, il ne vous viendrait pas à l’idée de faire appel à un petit caniche en lui criant : « Hé ! réveille le lion qui est en toi ! »

Cela ne marcherait pas, pour la bonne et simple raison que cela ne suffirait pas. Les lions sauteraient sur notre petit ami à quatre pattes et n’en feraient qu’une bouchée, tout simplement parce qu’un petit caniche ne fait pas le poids face à une bande de lions. Pour faire de lui un vainqueur, il faudrait qu’une puissance extérieure à lui-même le rende plus grand et plus fort que les lions.

C’est exactement ce que le Saint-Esprit déclare faire pour le chrétien. Mais l’esprit sectaire continuent de dire : « Concentrez-vous, libérez votre esprit et les pouvoirs créatifs qui sont en vous ».

La vérité est que nous n’avons pas en nous de tels pouvoirs créatifs. Nous commençons à mourir le jour de notre naissance. Je me suis souvent demandé pourquoi les bébés se mettent à crier dès qu’ils voient le jour ; se pourrait-il qu’ils ne veuillent pas mourir ? Néanmoins, ils commencent à mourir dès la minute où ils naissent. Tout cet enseignement au sujet de potentiel enfoui, d’impulsions créatives, et de réveiller notre vrai moi, se justifie difficilement, car nous cheminons sur la terre, à peine capables de nous maintenir en mouvement.

Puis, au fur et à mesure que nous vieillissons, la loi de la gravité va exercer sur nous son pouvoir d’attraction, nous courber lentement, et finir par nous envoyer au tapis. Nous finissons par abandonner la partie dans un dernier souffle, et retournons à notre mère la terre. Voilà exactement le genre de potentiel dont dispose la race humaine : le potentiel d’être un cadavre.

Dieu tout-puissant nous dit : « Je ne tiens pas à réveiller la puissance qui est en vous. Mais vous recevrez la puissance du Saint-Esprit survenant sur vous ! ». Voilà qui est tout à fait différent, n’est-ce pas ! S’il ne nous suffisait que d’être réveillés, le Seigneur se serait contenté de nous réveiller ; mais nous avons besoin de plus que cela. Nous avons besoin d’être revêtus de la puissance d’en haut.

Ainsi donc, ils allaient pénétrer dans une ère nouvelle qui devait être marquée par une chose inédite, à savoir : un état spirituel enrichi. Quelles sont maintenant les différences que nous pouvons voir chez les disciples comme résultat de cette situation nouvelle ?

Pour déblayer le terrain, jetons d’abord un coup d’œil sur certaines des choses que possédaient les disciples avant la venue du Saint-Esprit ; et on verra alors qu’ils avaient, de toute évidence, des bénédictions qu’il n’était pas nécessaire à l’Esprit d’apporter à la Pentecôte.

Par exemple, ils étaient de vrais disciples, et ils étaient conscients de leur rôle de disciples et de leur autorité venue de Christ. Ils étaient les disciples du Seigneur et ils l’aimaient. Le fait de se savoir des disciples ne leur est pas venu à la Pentecôte. Ils étaient convertis, pardonnés, et jouissaient d’une communion avec Christ ; et ils avaient quelque chose qu’un grand nombre de prédicateurs n’ont pas aujourd’hui : le don de prêcher, « et ils s’en allèrent prêcher partout » (Marc 16 v. 20).

En outre, ils avaient la puissance d’accomplir des miracles, si bien que lorsqu’ils sont revenus en récapitulant les manifestations de leur puissance, le Seigneur leur a reproché leur orgueil, et leur a dit qu’ils devraient plutôt être heureux d’avoir leurs noms écrits dans les cieux. Cependant, il n’a pas nié que c’est sa puissance même qu’ils avaient exercée, car il le savait fort bien. Il la leur avait donnée ! Certains enseignent que si vous êtes rempli de l’Esprit, vous pouvez accomplir des miracles. Ils oublient que les disciples avaient ce pouvoir avant même d’être remplis de l’Esprit.

On n’a pas besoin de la puissance du Saint-Esprit pour accomplir des miracles. La puissance du Saint-Esprit est quelque chose d’infiniment plus élevé, de plus grand, et de plus merveilleux que le simple fait de faire des miracles. Les disciples ont fait des miracles bien avant la venue de l’Esprit.

Cela dit, nous pouvons maintenant considérer la différence qu’il y a eu dans leur vie et dans leurs expériences à partir du moment où le Saint-Esprit est descendu sur eux, quand ils sont sortis de la période précédant la Pentecôte pour entrer dans la période succédant à la Pentecôte, après l’effusion du Saint-Esprit.

Il n’est pas difficile d’énumérer sept choses que le Saint-Esprit a faites pour les disciples ; et vous pouvez les vérifier vous-même, une par une, dans les Écritures. Je crois que nous devrions accorder de l’importance aux choses auxquelles Dieu attache de l’importance, et continuer à le faire en exposant la Bible et en restant attachés à l’enseignement véritable des Écritures. Voyons maintenant quelles sont ces sept choses :

Premièrement, ils ont été rendus conscients, de façon soudaine et éclatante, de la présence réelle du Dieu vivant.

Ils connaissaient Jésus et ils l’aimaient ; mais, avec la venue du Saint-Esprit, ils ont reçu une connaissance soudaine qui les a éclairés sur la présence effective de Dieu au milieu d’eux. Dès cet instant, un voile a été arraché, leur permettant de sentir Dieu et d’avoir le sentiment pénétrant de sa personne. Ils ont su qu’ils étaient en contact immédiat avec un autre monde, et c’est exactement ce que l’église évangélique moyenne n’a pas aujourd’hui.

Nous ne sommes pas en contact avec un autre monde. En fait, nous sommes très heureux d’être en contact avec ce monde ci et avec ce qu’il peut nous offrir. Mais les disciples, eux, étaient détachés des contingences de ce monde, parce qu’ils appartenaient à un « autre monde ». Je crois que nous devrions avoir en nous ce sentiment de Dieu et du ciel. Notre vie journalière devrait se dérouler dans la connaissance et la pleine conscience de Dieu et du ciel, que nous soyons homme d’affaires, fermier, professeur, maîtresse de maison, étudiant, ou quoi que ce soit d’autre.

Je peux vous dire que seul le Saint-Esprit peut donner, apporter, communiquer et maintenir ce sentiment de la présence divine. Pour ces disciples, à la Pentecôte, c’était comme si un nuage avait été roulé et que, inattendue et invisible auparavant, une cité de Dieu venait brusquement de surgir de façon distincte devant leurs yeux.

La deuxième différence était celle-ci : Ils ont véritablement reçu la joie du Saint-Esprit.

Nous pouvons déceler le changement de climat émotionnel qui est survenu tout de suite. Dans les quatre évangiles, la joie n’était pas tellement présente. On y trouve de l’instruction, ainsi qu’une paix calme et contenue, mais pas beaucoup de joie. Quand ils sont passés au livre des Actes, ils sont du même coup passés de mineur en majeur !

Cela me fait penser à ces vieilles chansons juives écrites en mineur. Qu’elles sont tristes et mélancoliques ! Le fait est que toute joie véritable en est absente. Elles geignent, gémissent, supplient, pleurent, sans jamais arriver à la joie intérieure. Je ne peux m’empêcher de penser au cher peuple de Dieu, sans cesse en train de prier pour recevoir de la joie, de la lumière, des bénédictions, et n’en recevant pourtant pas. Le dimanche matin, ils se remontent comme un réveil, pour ensuite retomber et repartir à un niveau inférieur le lundi. Peut-être se remontent-ils aussi un peu le mercredi soir ; mais le fait est que cela ne semble jamais durer.

Eh bien, pour en revenir aux disciples, leur joie et leur bonheur étaient maintenant la joie, la bénédiction et la félicité du Saint-Esprit. Leur bonheur n’était plus celui d’Adam, autrement dit, celui de l’homme naturel. Les êtres humains s’ingénient à se fabriquer une espèce de joie, qu’ils essaient de trouver dans les discothèques, dans les groupes rock, dans les émissions de télévision.

Mais nous ne voyons pas de visages vraiment heureux ; les gens, en effet, semblent toujours se trouver dans une espèce de transe à froid. C’est le résultat de leurs efforts à vouloir provoquer la joie dans leur nature adamique ; mais, fondamentalement, Adam n’est pas heureux. Et à moins qu’il ne se convertisse, en passant par le sang de Jésus-Christ, Adam doit mourir, retourner à la terre et aller en enfer.

Non, la race humaine n’est pas foncièrement heureuse. Nous sommes tout, sauf heureux ! La joie du Saint-Esprit n’est pas quelque chose que l’on provoque ; elle est une joie postérieure à la résurrection. Christ est sorti du tombeau, et l’Esprit de Christ revient vers son peuple. La joie que nous avons est celle qui se souvient du tombeau vide. Ce n’est pas une joie que nous ressentons malgré le fait que nous savons devoir mourir. C’est une joie qui résulte du fait qu’en Christ nous sommes déjà morts et ressuscités, et que le véritable enfant de Dieu ne meurt pas réellement.

La troisième différence que le Saint-Esprit a faite, c’est qu’il a donné à leurs paroles une puissance percutante ; en effet, leurs paroles pénétraient et retenaient l’attention.

Je n’ai pas besoin de vous dire, n’est-ce pas, qu’il existe une différence dans la force persuasive des paroles. Les mêmes mots, la même phrase, prononcés par un homme, sauront vous convaincre, alors que dit par un autre homme, ils vous laisseront complètement froid. C’est toute la différence que fait le Saint-Esprit. Jésus a dit : « Vous recevrez une puissance », et ce mot « puissance » signifie la capacité de faire. Quand Pierre a prêché à la Pentecôte, ses auditeurs ont eu le cœur vivement touché en l’entendant. Il n’est pas exagéré de dire que ses paroles ont percé leur cœur.

Dans Actes 2, nous lisons : « …ils eurent le cœur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Hommes frères, que ferons-nous ? » Voilà ce que signifie avoir le cœur percé.

Je ne cite pas souvent le grec, pour ne pas donner l’impression qu’un homme en sait plus qu’il n’en sait en réalité. Cependant, quand dans l’évangile de Jean, il est dit que le soldat a percé le cœur de Jésus, le mot grec utilisé n’est pas aussi fort que le mot « touché », que l’on rencontre ici dans les Actes. En peu de mots, les paroles que Pierre a prononcées à la Pentecôte ont pénétré plus profondément dans le cœur de ses auditeurs que la lance dans le corps de Jésus. Le mot utilisé dans les Actes est plus fort en grec. Le Saint-Esprit a pénétré, et c’est justement là une des œuvres qu’accomplit le Saint-Esprit : il vient et il pénètre.

Il aiguise la pointe des flèches de l’homme de Dieu. Moody affirmait qu’il prêchait les mêmes sermons après avoir été rempli de l’Esprit, mais qu’il trouvait la différence considérable, parce que maintenant il possédait cette puissance pénétrante. Auparavant, il essayait simplement de raisonner les gens et de les attirer à force de supplications et de cajoleries. Mais après qu’il eut été rempli de l’Esprit, l’intelligence divine traversait ses auditeurs au-delà de la puissance de raisonnement qui était en eux.

Quatrièmement, ils ont eu soudain le sens très clair de la réalité de toutes choses.

Vous remarquerez que, tout au long des quatre évangiles, les disciples posaient des questions, alors que dans le livre des Actes et après la Pentecôte, ils répondaient aux questions. Voilà bien la différence entre l’homme qui est rempli de l’Esprit et celui qui ne l’est pas. Le prédicateur qui n’est pas rempli de l’Esprit a recours à beaucoup de phrases du genre de celle-ci : « Et maintenant, posons-nous la question … ». Je sais que vous avez déjà dû entendre cela du haut de la chaire : « Posons-nous la question, ou demandons-nous … ». Je me suis souvent demandé pourquoi le pasteur voulait s’interroger. Pourquoi n’a-t-il pas cherché la solution dans son cabinet d’étude avant de venir en chaire ?

« Que dirons-nous donc ? » et « que devons-nous penser ? » Dieu n’a jamais mis un prédicateur dans la chaire pour qu’il pose des questions. Il l’a mis là pour répondre aux questions. Il l’a placé là avec autorité pour qu’il prenne position au nom de Dieu, pour qu’il parle et pour qu’il réponde aux questions.

Dans les quatre évangiles, les disciples avaient posé beaucoup de questions. « Seigneur, quand sera-ce ? Seigneur, comment cela arrivera-t-il ? »

« Seigneur, qui ? Seigneur, quoi ? » Mais maintenant, ils parlaient avec autorité et répondaient aux questions. Le même Pierre, qui s’était approché furtivement du feu du monde, et qui s’y était chauffé les mains, et qui avait menti à la femme lorsqu’elle avait reconnu son accent, prêchait maintenant avec audace la Parole du Seigneur. Il y avait une différence : la différence de l’autorité.

Je m’en voudrais d’être désagréable, mais je suis d’avis qu’il devrait y avoir beaucoup plus d’autorité dans nos prédicateurs qu’il n’y en a maintenant. Le prédicateur devrait régner du haut de la chaire comme un monarque du haut de son trône. Mais attention, il ne devrait pas régner à coup de lois, de règlement, de réunions du conseil, ni par une autorité d’homme. Il devrait plutôt régner grâce à son influence spirituelle.

Quand un homme de Dieu se lève pour parler, il devrait avoir sur lui l’autorité de Dieu, afin de rendre son auditoire responsable de porter attention à ce qu’il dit. Lorsque les gens ne l’écouteront pas, ce sont eux-mêmes qui répondront devant Dieu de leur refus d’écouter sa Parole. Mais, au lieu d’avoir cette autorité nécessaire, nous nous retrouvons avec des chats bien domestiqués dont les griffes ont été soigneusement taillées au séminaire pour qu’ils puissent flatter la congrégation d’un coup de patte inoffensif, sans infliger la moindre égratignure à qui que ce soit. Oui, leurs griffes sont coupées, et ils sont aussi doux et aussi suaves qu’il est possible de l’être.

Laissez-moi vous dire que je me suis converti après avoir entendu le sermon d’un prédicateur des rues. J’étais alors un jeune ouvrier, et je me suis joint à l’église la plus proche, je ne savais pas mieux. La première fois que j’ai serré la main du pasteur, j’ai eu l’impression de serrer la main d’un bébé, je suis sûr qu’il n’avait pas fait le plus petit travail depuis l’âge de 18 ans, à en juger pas ses mains si douces. Je me souviens de l’avoir entendu prêcher un dimanche au sujet d’une « harpe à mille cordes ». Il n’a pas dit grand-chose, mais il l’a très bien dit, et cela se terminait ainsi : « Je suis sûr que l’âme humaine est une harpe à mille cordes ».

Rentré chez moi, je n’ai pas entendu le moindre son de harpe. Je n’ai pas entendu la voix de l’autorité. Je crois à l’autorité de Dieu, et je crois aussi que si un homme ne la possède pas, il devrait se retirer à l’écart, prier, et attendre jusqu’à ce qu’il soit revêtu de cette autorité. Après cela, qu’il se lève pour parler, même s’il doit se mettre à prêcher debout sur une caisse, au coin d’une rue.

Le cinquième point est celui-ci : la plénitude du Saint-Esprit produit une séparation radicale entre le croyant et le monde.

Pour tout dire, après la Pentecôte, ils ont eu les regards fixés sur un autre monde. Et ils ont réellement vu un autre monde.

De nos jours, nous remarquons qu’une grande partie de la chrétienté évangélique, essaie de convertir le présent monde à l’église. Dans un zèle effréné, nous y attirons des êtres irrégénéré, non purifiés, impénitents, non baptisés, non sanctifiés. Oui, nous introduisons carrément le monde dans l’église. Que nous puissions seulement amener un homme important à déclamer quelques paroles gentilles au sujet de l’église, et nous voilà partis à imprimer de la publicité au sujet du gars en question au sujet des bonnes choses qu’il a dites.

Je ne me soucie pas le moins du monde de ces hommes importants, parce que je sers un Sauveur vivant : Jésus-Christ, le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois. Je crois que chaque homme devrait connaître cette capacité de voir un autre monde.

La sixième grande différence était celle-ci : Ils prenaient grand plaisir à prier Dieu et à avoir une communion avec lui.

Vous rappelez-vous que durant les temps de prière qui sont mentionnés dans les évangiles, le seul à avoir pu rester éveillé a été Jésus ? D’autres que lui ont essayés de prier, mais ils sont venus à lui pour demander : « Enseigne-nous à prier ! » (Luc 11 v. 1). Il savait qu’on ne peut pas simplement apprendre à quelqu’un comment prier. Certaines églises, aujourd’hui, annoncent des cours sur la prière. Comme c’est ridicule ! C’est comme si on donnait des cours pour apprendre à tomber amoureux.

Quand le Saint-Esprit vient, il prend les choses de Dieu et les traduit dans un langage que notre cœur peut comprendre. Même si nous ne connaissons pas la volonté de Dieu, le Saint-Esprit, lui, la connaît, et il intercède par des soupirs inexprimables. Ces disciples étaient des hommes de prière ; si vous en doutez, regardez le livre des actes où vous les trouverez unis dans des réunions de prière. Mais auparavant, ils s’endormaient ! La différence venait du Saint-Esprit ; maintenant ils prenaient grand plaisir à prier.

La septième et dernière pensée se rapporte à la manière dont ils aimaient la Parole de Dieu.

Remarquez que Jésus a cité les Écritures dans les évangiles, mais que les disciples ont cité les Écritures dans le livre des Actes. Oui, il y avait une différence !

Je me rappelle avoir entendu un cher enfant de Dieu dire : « Lorsque j’ai été rempli du Saint-Esprit, j’aimais tellement les Écritures que si j’avais pu recevoir plus de la Parole de Dieu en la mangeant, j’aurais avalé le Saint-Livre. Oui, je l’aurais pris et mangé littéralement, cuir et papier compris, si cela avait pu apporter plus de la Parole dans mon cœur ».

Bien sûr, ce n’est pas en la mangeant que vous l’aurez en vous ; mais il est vrai que la Parole de Dieu est douce pour la personne qui est remplie de l’Esprit. N’est-ce pas, en effet, l’Esprit qui est l’auteur des Écritures ? Il ne vous est pas possible de lire les Écritures avec l’esprit d’Adam, puisqu’elles ont été inspirées par l’Esprit de Dieu.

L’esprit du monde ne goûte pas les Écritures ; c’est l’Esprit de Dieu qui donne la capacité de les apprécier. Un petit éclair du Saint-Esprit vous apportera plus d’illumination divine et intérieure sur la signification d’un texte que les plus grands commentateurs bibliques. Oui, je possède des commentaires ! Mais j’essaie de vous montrer que si vous possédez tout, excepté la plénitude du Saint-Esprit, vous n’avez rien. C’est quand nous avons le Saint-Esprit que Dieu peut utiliser tout le reste pour aider à notre illumination.

À notre époque, nous sommes enclins à vivre par ouï-dire. Notre sens de la réalité a été voilé et est devenu quelque chose de vague. L’élément « émerveillement » s’en est échappé. Je crois le moment arrivé où je devrais faire le récit des événements qui se sont produits en Europe chez les moraves, en 1727. C’étaient des gens paisibles, comme vous et moi ; mais ils étaient dans l’attente de quelque chose et y préparaient leur cœur. Et un matin, ce qu’ils appelaient « un sentiment de la présence affectueuse et intime du Sauveur accordée en un instant » les a saisis de façon soudaine.

Sachons que lorsque le Saint-Esprit a l’occasion de pénétrer dans une âme humaine d’une manière particulièrement intime, il ne parlera jamais de lui-même, mais du Seigneur Jésus-Christ.

Il vient pour révéler Jésus ; et bien que ce soit le Saint-Esprit qui soit descendu sur ce groupe morave en 1727, ceux qui en faisaient partie n’ont pas fait mention de la présence affectueuse et intime de l’Esprit, mais bien de la « présence affectueuse et intime du Sauveur, accordée en un instant ».

Le comte Zinzendorf a écrit que les soixante-quinze Allemands, qui composaient ce petit groupe de chrétiens, se sont levés et sont sortis si heureux et si joyeux du bâtiment dans lequel ils étaient réunis qu’ils ne savaient pas s’ils étaient encore sur terre ou s’ils étaient déjà dans le ciel.

L’historien dit que le résultat de cette expérience a été que ces chrétiens moraves, remplis de l’Esprit, ont fait plus pour l’œuvre missionnaire mondiale en la courte période de vingt ans que l’Église entière, dans tous ses éléments, en deux cents ans. Cette expérience a fait d’eux des missionnaires dont le travail et la mission baignaient dans la prière.

Et savez-vous ce qui est arrivé ? Les moraves ont amené à se convertir un homme du nom de Charles Wesley, et ensuite son frère John. Au cours d’une traversée de l’Atlantique, à laquelle participait John, une tempête d’une telle envergure se leva, que même les matelots furent effrayés. John Wesley découvrit que seul le petit groupe de chrétiens moraves n’avait pas peur. Ils se serraient les uns contre les autres et, le visage rayonnant, chantaient des cantiques. Voici ce qu’ils ont répondu quand on leur a demandé pourquoi ils ne priaient pas et pourquoi ils étaient contents : « Si la volonté de Dieu est de nous voir tous noyés, alors pour nous, la mort soudaine, signifie la gloire soudaine ! »

Wesley, le digne anglican, ne sut que penser de cela ; mais leur réponse pénétra profondément dans son âme. Il alla trouver son frère Charles, et découvrit que celui-ci s’était déjà converti.

Puis John s’en fut trouver Pierre Bowler, le morave, et lui dit : « Pierre, mon frère Pierre, je n’ai pas ce que tu as, et je n’ai pas non plus ce qu’a mon frère Charles. Que vais-je faire ? »

Bowler lui dit ceci : « C’est par grâce, mon frère, tout est par grâce ! »

- Eh bien, je n’ai pas la grâce. Que vais-je faire ?

  Devrais-je renoncer à prêcher ?

- Prêche la grâce parce qu’elle est dans la Bible, et ensuite, lorsque tu l’auras obtenue, prêche-la parce que tu l’auras reçue ! »

Bientôt John Wesley se sentit le cœur étrangement réchauffé, et par la suite, on vit se répandre le méthodisme aux quatre coins du monde. L’Armée du Salut doit son existence à cette même effusion de Pentecôte qui survint sur les moraves en 1727. Il ne s’est produit aucun phénomène extraordinaire : il n’y a pas eu de parler en langues ; personne n’a grimpé sur les branches d’un arbre, ni ne s’est roulé par terre. Non, ces gens étaient de bons et braves Allemands ; mais le Saint-Esprit est venu là où il devait être : en eux, faisant de Jésus une réalité dans leur vie. Ils étaient à ce point remplis de joie qu’ils pouvaient à peine rester en vie.

Le Nouveau Testament parle du sentiment d’émerveillement qui animait les premiers chrétiens. L’église actuelle semble avoir perdu cela.

Nous sommes en mesure de tout expliquer ; mais où est cette note de joyeuse surprise que nous retrouvons constamment à travers le livre des Actes et puis dans les épîtres ? Chaque jour, ils savouraient les surprises bénies du Dieu vivant qui les bénissait jusqu’à la stupeur.

Je me rappelle que R. R. Brown, de Omaha, m’a dit un jour : « Dieu est si bon, que j’en éprouve de la peur ! » Il a employé le mot peur plutôt que stupeur ; mais c’est en fait ce que je veux dire. La qualité de l’émerveillement nous est accessible depuis que le Saint-Esprit est venu, et c’est exactement ce dont nous avons besoin. Oh ! puisse Dieu nous l’accorder ! Oui, sans l’ombre d’un doute : le Saint-Esprit fait toute la différence !

 

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