
5. Il marcha avec Dieu
Chap: 5 - L’Esprit le conduisit au désert - Nous arrêterons ici notre lecture. Jésus fut conduit par l’Esprit dans le désert. Le désert est toujours quelque chose de particulier dans la Torah et dans la Bible.
Je vous invite à ouvrir vos Bibles dans l’Évangile de Matthieu, au chapitre 4. Nous commencerons la lecture à partir du verset 1 : « Alors Jésus fut emmené par l’Esprit dans le désert pour être tenté par le diable. Après avoir jeûné 40 jours et 40 nuits, il eut faim. Le tentateur s’approcha de lui et dit : Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. Jésus répondit : Il est écrit : L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Le diable le transporta dans la ville sainte, le plaça sur le haut du temple et lui dit : Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit : Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet, et ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre.
Jésus lui dit : Il est aussi écrit : Tu ne tenteras point le Seigneur ton Dieu. Le diable le transporta encore sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, et lui dit : je te donnerai toutes ces choses si tu te prosternes et m’adores. Jésus lui dit : Retire-toi, Satan ! Car il est écrit : Tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul. Alors le diable le laissa, et voici que des anges s’approchèrent de Jésus et le servirent ».
Nous arrêterons ici notre lecture. Jésus fut conduit par l’Esprit dans le désert. Le désert est toujours quelque chose de particulier dans la Torah et dans la Bible. Quand on parle du désert – dans nos méditations, nos prédications, nos études bibliques – c’est un sujet qu’on aborde souvent avec réticence, car il est synonyme de souffrance, de renoncement, de dépouillement de la chair qui se décompose. Mais le désert ne se limite pas à cela. Il faut savoir qu’à la création, l’homme, Adam, a été créé par Dieu comme un combattant. Il a été placé dans la création pour lutter contre l’ennemi, contre Satan.
Si nous revenons à l’abîme, comme le dit le premier verset de la Torah – « Bereshit bara Elohim et hashamayim ve’et ha’aretz » : « Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre » – il est écrit ensuite : « La terre était informe et vide ; il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et l’Esprit de Dieu planait au-dessus des eaux » L’abîme, c’est l’endroit où réside le shéol, où se tient le prince des ténèbres, et aussi où a été créé le Léviathan.
Le Léviathan, on essaie souvent de le traduire comme un animal connu, mais c’est un être qui n’existe pas tel qu’on se l’imagine. Selon les textes, c’est un saurien, un reptile, dont la demeure est l’abîme, qui correspond à la mer, à l’océan touchant toutes les nations. Nous le retrouvons dans l’Apocalypse : « Une bête montait de la mer » (Apocalypse 13 v. 1). Cela signifie qu’après la chute, Adam a laissé la place à l’ennemi de Dieu dans le domaine de la création physique, je ne parle pas ici du monde angélique ou des autres sphères, mais du monde matériel.
Par sa faute, en choisissant le serpent, le Léviathan, la création physique a été soumise à satan. Mais un autre animal est mentionné dans le livre de Job : le « Behemoth ». Les traducteurs le rendirent souvent par « hippopotame », mais ce n’est pas un hippopotame. Selon les rabbins, c’est aussi un saurien, un reptile, mais terrestre. Le Behemoth peut être dans l’eau comme sur la terre. On pourrait dire qu’il est l’allié du Léviathan : il sort de l’abîme pour conquérir la terre, sa résidence principale. Nous le retrouvons dans l’Apocalypse comme « la bête qui monte de la terre » (Apocalypse 13 v. 11).
Le Behemoth exerce une autorité sur cette terre maudite, donnée en nourriture au serpent. Et son lieu de résidence particulier sur la terre, c’est le désert. C’est là que nous entrons en contact avec satan et ses puissances. Jésus est poussé par l’Esprit pour aller à la rencontre de Satan. La traduction dit : « pour y être tenté », mais il y a un autre aspect à cet événement. Jésus est venu envahir le domaine satanique, prendre position là où réside Satan, entrer en confrontation directe. Le royaume de Dieu est venu reprendre autorité sur le domaine cédé à satan par la chute. Satan essaie alors de reproduire ce qu’il a fait avec la femme à l’origine. L’apôtre Paul nous dit que Jésus « fut tenté en tout point comme nous » (Hébreux 4 v. 15). Dans ce passage, Jésus est tenté sur trois points, que nous développerons.
Mais d’abord, un autre aspect : le désert est le lieu où réside satan. On pourrait se demander : « Aujourd’hui, c’est quoi, le désert ? » Le désert, c’est le monde. Nous sommes dans le désert. Le monde entier est sous l’influence diabolique, sous l’emprise de satan et des démons. Les hommes évoluent dans ce désert-là. En hébreu, « désert » se dit « midbar ». Ce n’est pas un désert vide, fait seulement de roches. Le « midbar » est un désert où l’on fait paître les brebis et les chèvres, un lieu où il est possible d’élever du petit bétail. À l’inverse des champs agricoles, il y a quelques touches de végétation par-ci par-là, permettant aux bergers de nourrir leur troupeau. Un désert complètement aride, vide de toute vie, se dit autrement en hébreu : « shomam » ou « yeshimon », des termes qui désignent un désert totalement stérile. Mais le midbar est particulier.
En Israël, une chaîne de montagnes traverse le pays du nord au sud, en son centre. Son point culminant est le mont des Oliviers. Le versant occidental, arrosé par les nuages venant de la Méditerranée, est fertile ; les agriculteurs y cultivent le sol. Une fois déchargés de la plupart de leur eau, les nuages passent cette chaîne et arrivent dans le désert de Juda. Là, ils sont arrêtés par les montagnes de Moab, se rechargent en eau et déversent un peu de pluie sur le versant occidental de Moab et dans le désert de Juda.
Sur ces 50 km environ entre les deux chaînes, il pleut légèrement, permettant à quelques touffes de végétation d’apparaître. Notre frère Jean-Marc Thobois, qui a visité cette région, en parlait : c’est un désert de collines et de gorges, un dédale où il est facile de se perdre. C’est l’un des déserts les plus dangereux au monde. Vous êtes sur une route, vous vous dites : « Je vais explorer cette gorge pour contourner cette colline et revenir à ma voiture ! » Mais la gorge mène à une autre colline, vous faites un détour, et vous vous égarez. On a retrouvé des gens morts de soif à quelques centaines de mètres de leur voiture, perdus dans ce labyrinthe de collines et de gorges.
Pourquoi est-il intéressant de replacer les textes bibliques dans la géographie et la culture d’Israël ? Parce que, quand le roi David parle de brebis paissant dans le désert, c’est de ce désert-là qu’il s’agit. Quand Jésus donne la parabole de la brebis perdue, Il parle du désert de Juda. La brebis s’éloigne du troupeau, s’engage dans une gorge et finit par se perdre, risquant de mourir de soif.
Que font les bergers ? Ils montent sur le sommet d’une colline et appellent la brebis. Celle qui connaît la voix de son berger est guidée par cette voix, se dirige vers elle. Quand le berger voit qu’elle approche, il descend, la prend sur ses épaules et la ramène. C’est là qu’il dit : « Mes brebis connaissent ma voix, je suis le bon Berger » (Jean 10 v. 14). La brebis perdue, c’est nous, dans le désert de Juda, là où réside l’adversaire. Jésus, du haut du Golgotha, appelle.
Je suis intimement convaincu – vous n’êtes pas obligés de suivre mon raisonnement, mais mes recherches me le confirment – que Golgotha se trouvait sur le mont des Oliviers. C’était l’emplacement de l’autel de la vache rousse, cet animal que l’on devait immoler hors du camp, consumer, et dont les cendres, mélangées à de l’eau, servaient à purifier de la mort (Nombres 19). Les archives montrent que ce sacrifice se faisait face au temple, face à la Porte d’Or, car le Cohen Gadol, le grand prêtre, devait le superviser. Selon le Lévitique, il ne pouvait pas toucher la mort, mais il donnait des directives, observant le sacrifice depuis le temple.
Le seul endroit visible depuis la porte du temple était le mont des Oliviers, où se trouvait l’autel de la vache rousse. À l’époque, c’étaient des jardins royaux – ceux de David et de Salomon – pas un cimetière comme aujourd’hui. Maintenant, c’est un grand cimetière, car les Juifs pieux veulent y être enterrés, croyant que le Messie, en revenant sur le mont des Oliviers, ressuscitera d’abord ceux qui s’y trouvent. Cela coûte une fortune ! Mais à l’origine, c’était un jardin avec des sépulcres, comme celui où Jésus fut inhumé, un tombeau neuf (Jean 19 v. 41). Tout indique que son sacrifice et son inhumation ont eu lieu sur le mont des Oliviers.
J’irai même plus loin, ce n’est encore que mon intime conviction : je crois que le mont des Oliviers était l’emplacement du jardin d’Éden. Quoi qu’il en soit, Jésus a été mis à mort sur une colline. Il est le bon Berger qui appelle toutes les brebis dans le monde. Celles qui reconnaissent sa voix viennent à Lui. « Il faut que le Fils de l’homme soit élevé pour attirer tous les hommes à Lui » (Jean 12 v. 32). Il appelle du haut de la colline : « Venez à moi, vous qui avez soif » (Jean 7 v. 37).
C’est le premier aspect du désert. On pourrait dire : « Je n’ai pas envie d’aller dans le désert, ça me fait peur ! » Mais nous y sommes déjà ! Depuis notre enfance, nous sommes nés dans un désert spirituellement aride, avec quelques touffes d’herbe çà et là.
Les hommes y broutent maladroitement, se demandant : « Où est le bonheur ? Où est la joie ? Quel est le sens de ma vie ? » Il y a des guerres, l’ennemi semble tout diriger. Nous sommes dans ce désert. Jésus y va pour être tenté, et satan essaie de reproduire ce qu’il a fait avec la femme. D’abord, il Le tente sur des besoins légitimes. Après 40 jours et 40 nuits de jeûne, Jésus a faim – personnellement, je me vois mal tenir aussi longtemps sans manger ! Il serait légitime qu’Il dise : « Père, fais de ces pierres du pain pour que je me sustente ! » satan intervient : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains ». C’est le corps d’abord, comme avec la femme qui regarda l’arbre : « Elle vit que le fruit était bon à manger » (Genèse 3 v. 6). Ses yeux de chair ont convoité, pas son œil intérieur ouvert pour éclairer sa vision, comme je l’ai dit dans une autre méditation. Elle a voulu satisfaire sa chair : « C’est dans mon intérêt, je vais en tirer un bénéfice ! » satan dit à Jésus : « Tu as faim, c’est logique ! »
Les 40 jours et 40 nuits ne sont pas un hasard. Dans la Bible, 40 est un cycle d’achèvement et d’épreuve : 40 jours de pluie pour le déluge, 40 ans dans le désert pour Israël après avoir murmuré et dénigré le pays de la promesse avec les espions. C’est un cycle qui produit un changement. Jésus jeûne 40 jours et 40 nuits dans la plénitude de l’épreuve. À ce moment-là, quelle position prendra-t-Il ? Satan sait que c’est là que tout se joue. Il dit : « Fais que ces pierres deviennent du pain ». Jésus répond : « L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Deutéronome 8 v. 3). Il refuse un besoin physique légitime pour mettre en avant la nourriture spirituelle. Il ne rejette pas la manne, en quelque sorte.
Satan insiste : « Très bien, tu es spirituel ! » Il l’emmène au sommet du temple : « Toi qui es si spirituel, jette-toi en bas : « Il est écrit que les anges te porteront » (Psaume 91 v. 11 et 12). Que dit-il ? « Prends l’initiative spirituelle, fais ce que tu veux, et demande à Dieu de bénir ta décision. Jette-toi, et que Dieu fasse le reste ! » C’est décider soi-même dans l’œuvre de Dieu et attendre une bénédiction miraculeuse. Jésus répond : « Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu » (Deutéronome 6 v. 16).
Tenter Dieu, c’est vouloir imposer notre volonté dans son œuvre. C’est pourquoi tant d’œuvres humaines dans l’Église manquent de bénédiction : on se jette du temple et on dit : « Seigneur, bénis-nous, bénis-nous ! » On tente Dieu !
Enfin, satan sait que Jésus est le Messie destiné à être glorifié. Il l’emmène sur une haute montagne, lui montre les royaumes du monde et dit : « Je te donne tout cela, car cela m’a été donné », Dieu lui a temporairement donné autorité sur la terre. « Prosterne-toi et adore-moi ». Satan ne veut ni richesses ni pouvoir ; il veut être adoré à la place de Dieu. « Je te donne ce que Dieu t’a promis, sans la croix ! » Jésus répond : « Retire-toi, satan ! Il est écrit : Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et tu le serviras lui seul » (Deutéronome 6 v. 13). Certaines traditions disent que satan s’est retiré pour attendre un moment plus favorable – sur la croix, où il a réalisé sa propre défaite. À travers les prêtres, qu’Il appelle « race de vipères » (Matthieu 23 v. 33), puis, animés par satan – Behemoth, Léviathan –, il crie : « Descends de la croix ! » (Matthieu 27 v. 40). « Ne va pas là, sinon c’est ma chute, la fin de mon royaume. Tu es venu envahir le désert, apporter le royaume de Dieu dans mon domaine, annoncer ma défaite ! » Mais Jésus n’a failli en rien.
Le troisième point de tentation était : « Tu seras reconnu comme Messie sans passer par la croix ! » Satan avait dit à Ève : « Vous serez comme des dieux » (Genèse 3 v. 5), pas Dieu, mais « comme » des dieux. Il utilise 99 % de vérité pour 1 % de mensonge. Ce 1 % suffit à leur faire manquer le but – le mot « péché » signifie « manquer la cible ». En balistique, un degré d’écart sur 10 cm ne change rien, mais sur 3 km, vous tirez sur vos propres troupes au lieu de l’ennemi.
Le désert est particulier pour nous. On y meurt de soif. Là, l’or, l’argent, les vêtements, les biens n’ont aucune valeur ; seule l’eau compte, car elle fait la différence entre la vie et la mort. Quand on retrouve des personnes perdues dans le désert, on voit qu’elles jettent d’abord ce qu’elles jugent inutile : sacs d’or, vêtements. À la fin, elles se dépouillent même de leurs habits, cherchant désespérément de l’eau.
Le peuple d’Israël, sorti d’Égypte, a traversé la mer, envahissant le terrain du Léviathan. Cela n’a pas plu à Satan, qui a mandaté Pharaon pour le poursuivre. Mais Pharaon a été englouti dans l’abîme, pas Israël. Ensuite, Israël a été confronté au Behemoth, la bête qui monte de la terre – la convoitise humaine, l’homme voulant s’accomplir lui-même, s’unissant au Léviathan : « Faisons-nous un nom » (Genèse 11 v. 4), rejetant Dieu.
Cela a donné les Nephilim, les déchus s’unissant aux filles des hommes (Genèse 6 v. 4), envahissant le monde humain de ténèbres – symbolisé par le Behemoth.
Dans le désert, Israël murmure : « Tu nous as amenés ici pour mourir. On s’attendait à des pétales de roses, un nuage pour nous protéger du soleil, des ruisseaux d’eau vive. Mais on trouve la rudesse du désert, quelques touffes pour nos chèvres. Et l’eau de Mara est amère ! » (Exode 15 v. 24). Les eaux du désert, hors de Dieu, sont amères.
Dans ce monde, notre désert actuel, boire à ces eaux donne encore plus soif, comme l’eau salée, qui accentue le besoin sans désaltérer.
Le peuple murmure : « En Égypte, on avait de la viande, de l’eau. Tu nous amènes ici pour nous faire mourir ? Pourquoi nous sauver si c’est pour souffrir ? » (Exode 16 v. 3). On n’aime pas la souffrance. Pourtant, avant que Jésus ne nous sauve, nous souffrions, emprisonnés par nos passions, nos désirs. Regardez ceux qui vivent sans Dieu : respirent-ils la joie ? Non. Les Français sont parmi les peuples ayant le plus rejeté Dieu, les plus râleurs, mais aussi les plus déprimés. On pourrait les questionner : « Tu es heureux sans Dieu ? Arrête de pester contre tout ! » Mais ils répondent : « Si je deviens chrétien, je vais souffrir, je n’ai pas envie ! »
Notre espérance n’est pas ici-bas, mais là-haut. « Il fait pleuvoir sur le juste et l’injuste » (Matthieu 5 v. 45) ; notre vie terrestre ne change pas fondamentalement. Mais à travers le désert, nous apprenons à être dépouillés de nous-mêmes, de cet égoïsme : « Moi, Seigneur, je veux ceci, je veux cela. Fais ma volonté, pas la tienne… ! » Dans le désert, nous sommes dépouillés. À Mara, les eaux sont amères. Dieu dit à Moïse : « Jette un bois » (Exode 15 v. 25). En hébreu, « bois » se dit « ets », un arbre, une potence. Le « ets hakhayim », l’arbre de vie, est aussi le bois maudit qui donne la vie. Ce bois, lorsqu’il est jeté dans les eaux de Mara, « amertume », les rend potables.
C’est le sacrifice de Jésus, la croix, qui purifie les eaux amères. Un jour, le mont des Oliviers se fendra, un fleuve d’eau vive jaillira de Jérusalem, arrosant la Méditerranée et la mer Morte, qui deviendra bonne et poissonneuse (Zacharie 14 v. 8 ; Ézéchiel 47 v. 8 et 9).
La vie reviendra dans ces eaux mortes, car Jésus dit : « Je suis la source d’eau vive » (Jean 4 v. 14). Le sacrifice de Jésus purifie les eaux amères de nos vies intérieures. Notre caractère égoïste, méchant, qui produit de l’amertume, notre manque de pardon, nos plaisirs charnels : « Moi d’abord, et toi, si je peux te « gruger », tant mieux ! »
Même dans le couple, au lieu de s’abandonner l’un à l’autre, on pense : « Qu’est-ce que j’y gagne ? Je veux m’épanouir dans ma carrière. Si je ne le peux pas, je te quitte, et je quitte le Seigneur ! » Ce sont des unions d’égoïsme, des eaux amères. Jésus, mort sur la croix, sur la colline, nous interpelle : « Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive ». Pas des eaux amères qui accentuent votre soif, mais des eaux pures du rocher (Jean 7 v. 37). Il change notre amertume en eau potable et fait jaillir de nous des sources d’eau vive (Jean 7 v. 38), par le Saint-Esprit, pour désaltérer les autres habitués aux eaux amères. Mais d’abord, nous devons comprendre notre propre soif de Christ, et accepter ce désert, pas le « shomam », un désert vide, mais le midbar.
Le Psaume 23 prend alors tout son relief : « Il me fait reposer dans de verts pâturages ». Dans le désert de Juda, ce sont trois touffes d’herbe tous les 20 mètres carrés, mais Il m’apporte ce dont j’ai besoin, ni plus ni moins. « Il me conduit près des eaux paisibles », oui, dans le désert, c’est là qu’Il veut nous faire paître et nous désaltérer. Le désert peut sembler effrayant, car c’est là que nous rencontrons satan. Dieu utilise cette confrontation pour nous dépouiller de notre « vieille nature ».
- « Seigneur, je n’y arrive pas ! »
- « Non, c’est vrai, tu ne peux pas sans moi ! » : « sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jean 15 v. 5).
- « J’ai besoin de toi ! »
- « Voilà ce que je voulais entendre ! »
Dans le désert de notre vie, nous crions : « Donne-moi ton eau, ta vie, rends-moi victorieux par ta victoire ! » Le Berger appelle, la brebis vient, Il se réjouit, la prend sur ses épaules. Il ne veut pas qu’elle meure seule avec des eaux amères, mais qu’elle reçoive ce dont elle a besoin, protégée par Lui, à l’abri du Rocher – Jésus, le Rocher de Jacob.
C’est aussi là que nous rencontrons Dieu. Le désert, le midbar, vient de « davar » – parler. Il parle à nos cœurs, révèle sa pensée. « Midbar », c’est la Torah (le pentateuque : les cinq premiers livres de la Bible) révélée, car nous ne sommes plus distraits par ce qui disperse nos pensées.
Le désert nous ramène à l’essentiel puisque nous sommes mort à nous-même : « Seigneur, j’ai besoin de toi, de ta Parole, rien d’autre. Tout le reste est superflu. Jésus, tu es la Parole. Parle-moi, Père, par Jésus-Christ ; révèle-toi par le Saint-Esprit, que Christ soit manifesté en moi ! »
Voilà ce qui se passe dans le « midbar » : « Il me fait reposer dans de verts pâturages, Il me conduit près des eaux paisibles » (Psaume 23 v. 2 et 3).
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