Le regard de l'âme

Le regard de l'âme

« Gardons les yeux fixés sur Jésus, l'auteur et le finisseur de notre foi » (Hébreux 12 v. 2) . La doctrine de la foi est le plus important de la liste des choses qu’enseigne la Bible. « Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu » (Hébreux 11 v. 6).

La foi apportera n'importe quoi, vous emportera n'importe où dans le Royaume de Dieu, mais sans foi il ne peut y avoir aucune approche de Dieu, aucun pardon, aucune délivrance, aucun salut, aucune communion, aucune vie spirituelle du tout. Si vous lisez le onzième chapitre des Hébreux, vous verrez l'éloge éloquent qui y est prononcé sur la foi. La puissante défense de la foi de Paul dans ses épîtres romaines et Galatiennes. Et, si vous continue à étudier l'histoire de l'Église, vous comprendrez le pouvoir incroyable des enseignements des réformateurs, car ils ont montré la place centrale de la foi dans la religion chrétienne.

Or, si la foi est d'une importance si vitale, si elle est indispensable dans notre poursuite de Dieu, il est naturel que nous soyons profondément préoccupés de savoir si nous possédons ou non ce don le plus précieux.

Presque tous ceux qui prêchent ou écrivent sur le sujet de la foi ont à peu près les mêmes choses à dire à ce sujet. Ils nous disent que c'est croire à une promesse. Le reste du livre ou sermon est généralement repris avec des histoires de personnes qui ont eu leurs prières exaucées à la suite de leur foi. Ces réponses sont pour la plupart des cadeaux tels que la santé, l'argent, la protection physique ou le succès dans les affaires. Ou si le professeur est d'un esprit philosophique, il peut prendre une autre direction et nous perdre dans un bain de métaphysique ou nous submerger de jargon psychologique.

Démonstration de la foi en action.

Dans les Écritures, il n'y a pratiquement aucun effort pour définir la foi. En dehors d'une brève définition de quatorze mots dans Hébreux 11 v. 1, je ne connais pas de définition biblique, et même là, la foi est définie fonctionnellement, pas philosophiquement ; c'est-à-dire, c'est une déclaration de ce que la foi est en opération, pas ce qu'elle est en essence. Il assume la présence de la foi et montre ce qui en résulte, plutôt que ce qu'il est. Nous serons bien avisés d'aller aussi loin et d'essayer de ne pas aller plus loin. On nous dit d'où elle vient et par quels moyens : « La foi est un don de Dieu » et « La foi vient en entendant et en écoutant la parole de Dieu ». C'est très clair

À partir de maintenant, quand les mots « la foi » ou leur équivalent serons mentionner dans ce chapitre, je demande qu'ils soient compris comme se référant au résultat de la foi exercée par un homme croyant. Maintenant, abandonnons la notion de définition et pensons à la foi telle qu'elle peut être expérimentée en l'action.

Dans une histoire dramatique du Livre des Nombres, il y a une démonstration de la foi en action. Israël s'est découragé et a parlé contre Dieu, et le Seigneur a envoyé des serpents ardents parmi eux. Les serpents ont mordu les gens, et beaucoup de gens d'Israël sont morts. Alors Moïse à appeler le Seigneur et Il a entendu, et leur a donné un remède contre la morsure des serpents. Il ordonna à Moïse de faire un serpent d'airain et de le mettre sur une perche en vue de tout le peuple, et il arrivera que quiconque sera mordu, quand il le verra, vivra. Moïse a obéi, (Nombres 21 v. 4 à 9).

Dans le Nouveau Testament, cette partie importante de l'histoire est interprétée par notre Seigneur Jésus Christ lui-même. Il explique à ses auditeurs comment ils peuvent être sauvés. Il leur dit que c'est en croyant. Ensuite, pour clarifier, Il se réfère à cet incident dans le Livre des Nombres : « De même que Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut de même que le Fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle » (Jean 3 v. 14 et 15).

La croyance naissait dans leurs cœurs.

Un homme ordinaire en lisant ceci ferait une découverte importante. Il remarquerait que « regarder » et « croire » étaient synonymes. « Regarder » sur le serpent de l'Ancien Testament est identique à « croire » en Christ dans le Nouveau Testament. C'est-à-dire que regarder et croire sont la même chose. Et il comprendrait que pendant qu'Israël regardait de leurs yeux extérieurs, la croyance naissait dans leurs cœurs. Je pense qu'il conclurait que la foi est le regard d'une âme sur un Dieu qui sauve.Après cette compréhension, il se souviendrait des passages qu'il avait lus. « Ils regardaient vers lui et étaient éclairés, et leurs visages n'avaient pas honte » (Psaume 34 v. 5). « Toi, lève mes yeux vers les cieux, toi qui habites dans les cieux, voici, comme les yeux des serviteurs se tournent vers la main de leurs maîtres et comme les yeux d'une jeune fille vers la main de sa maîtresse, de même nos yeux sont focalisé sur le Seigneur notre Dieu, jusqu'à ce qu'il ait pitié de nous » (Psaume 123 v. 1 et 2). Ici, l'homme qui cherche la miséricorde regarde directement le Dieu de la miséricorde et ne détourne jamais ses yeux de lui jusqu'à ce que la miséricorde lui soit accordée.

Et notre Seigneur lui-même regardait toujours Dieu : « En levant les yeux vers le ciel, il bénit, et donna le pain à ses disciples » (Matthieu 14 v. 19). En effet, Jésus a enseigné qu'il a accompli ses œuvres en gardant toujours ses yeux intérieurs sur son Père. Son pouvoir réside dans son regard continu sur Dieu (Jean 5 v. 19 à 21).

En accord total avec les quelques textes que nous avons cités, il y a tout le ténor de la Parole inspirée. Il est résumé pour nous dans l'épître hébraïque ; quand nous sommes chargés de diriger la race de la vie « regardant vers Jésus l'auteur et le consomateur de notre foi » (Hébreux 12 v. 2). De tout cela, nous apprenons que la foi n'est pas un acte à accomplir une seule fois, mais un regard continu du cœur sur le Dieu trinitaire.

Croire, alors, dirige l'attention du cœur vers Jésus. C'est élever l'esprit pour « voir l'Agneau de Dieu », et ne jamais cesser cette contemplation pour le reste de nos vies. Au début, cela peut être difficile, mais il devient plus facile que nous regardons régulièrement Sa personne merveilleuse, tranquillement et sans effort. Les distractions peuvent gêner, mais une fois que le cœur lui est confié, après chaque brève excursion loin de Lui, l'attention reviendra et se reposera sur Lui comme un oiseau errant revenant à sa fenêtre.

Dieu qui travaille pour lui.

Je voudrais souligner ce seul engagement, ce grand acte volontaire qui établit l'intention du cœur de toujours regarder Jésus. Dieu nous laisse le choix de prendre cette décision et nous laisse dans les mille distractions qui nous assaillent dans ce monde diabolique. Il sait que nous devons orienter notre cœur vers Jésus, et nous devons le connaître aussi, et nous consoler en sachant que c’est une habitude de l'âme qui deviendra dans peu de temps un réflexe spirituel n'exigeant plus d'effort conscient de nous.

La foi est le moins égoïste des vertus. Comme l'œil qui voit tout devant lui et ne se voit jamais, la foi est occupée par l'objet sur lequel elle repose, et ne prête aucune attention à elle-même. Pendant que nous regardons Dieu, nous ne nous voyons pas nous-mêmes. L'homme qui a lutté pour se purifier et qui n'a eu que des échecs répétés éprouvera un réel soulagement quand il arrêtera de négliger son âme. Pendant qu’il regardera le Christ, les choses qu'il a si longtemps essayées de faire seront accomplies pour lui. Ce sera Dieu qui travaille pour lui.

La foi n'est pas en soi un acte méritoire ; le mérite est dans celui vers qui il est dirigé. La foi est une réorientation de notre vue, une sortie de l'objectif de notre propre vision et une mise au point de Dieu. Le péché a tordu notre vision. L'incrédulité a mis le moi là où Dieu devrait être, et est dangereusement proche du péché de Lucifer qui a dit : « Je placerai mon trône au-dessus du trône de Dieu » (Esaie 14 v. 13). Tout cela peut sembler trop simple. Mais nous n'avons aucune excuse à faire.

À ceux qui chercheraient à monter au ciel ou à descendre en enfer, Dieu dit : « La parole est près de toi... même la parole de la foi » (Romains 10 v. 8). Le mot nous pousse à lever nos yeux vers le Seigneur et le travail béni de la foi commence. Quand nous levons nos yeux intérieurs pour contempler Dieu, nous sommes sûrs de rencontrer des yeux amicaux qui nous regardent, car il est écrit que les yeux du Seigneur courent et se déplacent sur toute la terre.

Un amoureux du Seigneur.

« Quand tout mon effort est tourné vers toi parce que tous tes efforts sont tournés vers moi. Je ne regarde que vers toi et je ne détourne jamais les yeux de mon esprit, parce que tu m'as enveloppé par ton regard constant. Je dirige mon amour vers toi seul, parce que tu as tourné vers moi seul ton amour, et quel est, Seigneur, ma vie, sans cette étreinte où ta douceur délicieuse m'entoure si tendrement ? » Ainsi écrivait Nicolas de Cusa il y a quatre cents ans.

Je voudrais en dire plus sur ce vieil homme de Dieu. Il n'est pas très connu parmi les croyants chrétiens, et parmi les fondamentalistes actuels, il n'est pas du tout connu. Je sens que nous pourrions beaucoup apprendre avec les hommes de sa saveur spirituelle et l'école de la pensée chrétienne qu'ils représentent.

La littérature chrétienne, pour être acceptée et approuvée par les leaders évangéliques de notre temps, doit suivre de très près le même courant de pensée, une sorte de « ligne de parti » dont il est à peine prudent de partir. Nicolas était un vrai disciple du Christ, un amoureux du Seigneur, rayonnant et brillant dans sa dévotion à la personne de Jésus. Sa théologie était orthodoxe, mais parfumée et douce comme on pourrait s'attendre à ce que tout ce qui concerne Jésus puisse être. Sa conception de la vie éternelle si je ne me trompe pas, est plus proche de l'esprit de Jean 17 v. 3. Or, si la foi est le regard du cœur vers Dieu, et si ce regard n'est que l'élévation des yeux intérieurs pour rencontrer les yeux de Dieu qui voit tout, alors c'est l'une des choses les plus faciles à faire.

L’essentiel de la vie et de la mort.

Plusieurs conclusions peuvent être tirées de tout cela. Dieu a veillé à ce que l'essentiel de la vie et de la mort ne puisse jamais être soumis au caprice de l'accident. L'équipement peut tomber en panne ou se perdre, l'eau peut s'échapper, les documents peuvent être détruits par le feu, le ministre peut être retardé ou l'église brûler. Tous ceux-ci sont extérieurs à l'âme et sont exposés à un accident ou à une défaillance mécanique : Mais le regard est du cœur, et peut être accompli avec succès par n'importe quel homme debout ou agenouillé ou couché dans sa dernière agonie à des kilomètres d'une église.

Puisque croire c'est regarder, ça peut donc être fait n'importe quand. Aucune saison n'est plus important qu’une autre. Dieu n'a jamais fait dépendre le salut des nouvelles lunes, des jours saints ou du sabbat. Un homme n'est pas plus près du Christ le dimanche de Pâques qu'il ne l'est, disons, le samedi 3 ou le lundi 4 octobre. Tant que le Christ siège sur le trône comme médiateur chaque jour est un bon jour, et tous les jours sont des jours de salut.

Ni l'un ni l'autre ne compte dans ce travail béni de croire Dieu. Soulevez votre cœur et laissez-le reposer sur Jésus et vous êtes instantanément dans un sanctuaire. Vous pouvez voir Dieu de n'importe où si votre esprit est prêt à aimer et à Lui obéir.

Maintenant, quelqu'un peut se dire : « C’est pour des personnes spéciales telles que des moines ou des ministres qui ont par nature plus de temps à consacrer à la méditation. Je suis un travailleur occupé et j'ai peu de temps à passer seul ». Je suis heureux de dire que la vie que je décris est pour tous les enfants de Dieu indépendamment de l'appel.

Une communion secrète.

Beaucoup ont trouvé le secret dont je parle et, sans trop réfléchir à ce qui s'y passe, pratiquent constamment cette habitude de regarder Dieu intérieurement. Ils savent que quelque chose dans leur cœur voit Dieu. Même quand ils sont contraints de retirer leur attention consciente pour s'engager dans les affaires terrestres, il y a toujours en eux une communion secrète. Je ne veux pas laisser l'impression que la grâce n’a aucune valeur.

Mais la prière privée devrait être pratiquée par chaque chrétien. De longues périodes de méditation biblique purifieront notre regard ; la fréquentation de l'église élargira nos perspectives et augmentera notre amour pour les autres. Service et travail et activité, tous sont bons et devraient être engagés par chaque chrétien. Une nouvelle vision se développera en nous permettant de regarder Dieu alors que nos yeux extérieurs regardent les scènes de ce monde.

Quelqu'un peut craindre que le « nous » du Nouveau Testament soit remplacé par un « moi » égoïste. Vous est-il déjà venu à l'idée que 100 pianos, tous accordés à la même fourche, sont automatiquement accordés les uns aux autres ? Ils sont d'accord en étant accordés, non les uns aux autres, mais à une autre norme à laquelle chacun doit s'incliner individuellement. Ainsi, une centaine de fidèles réunis, chacun regardant le Christ, sont plus proches l'un de l'autre qu'ils ne pourraient le devenir s'ils devenaient « conscients de l'unité », et détournaient leurs yeux de Dieu pour rechercher une communion plus étroite. La religion sociale est parfaite lorsque la religion privée est purifiée.

Le corps devient plus fort que ses membres deviennent plus sains. Toute l'Église de Dieu gagne lorsque les membres qui la composent commencent à chercher une vie meilleure et plus élevée.

Tout ce qui précède présuppose la vraie repentance et un engagement total à Dieu. Il n’est pas nécessaire de le mentionner, car seules les personnes qui ont un tel engagement continu de lire jusqu'ici. Lorsque l'habitude de contempler Dieu intérieurement se fixera en nous, nous serons amenées à un niveau supérieur de vie spirituelle, plus conforme aux promesses de Dieu. Le Dieu trinitaire sera notre lieu d'habitation même si nos pieds marchent sur la route basse du devoir simple ici parmi les hommes.

Prière

« O Seigneur, j'ai entendu un bon mot m'invitant à te regarder et à être satisfait. Mon cœur aspire à répondre, mais le péché a obscurci ma vision jusqu'à ce que je ne te vois que vaguement. Prends plaisir à me purifier dans ton propre sang précieux et à me rendre intérieurement pur, afin que je puisse, avec des yeux non voilés, te regarder tous les jours de mon pèlerinage terrestre. Alors je serai prêt à te contempler dans toute ta splendeur le jour où tu apparaîtras glorifié dans tes saints et admiré par tous ceux qui croient. Amen ».

 

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