Le sermon.2
Nous en arrivons maintenant à une des pratiques les plus sacrosaintes en matière d'Église : Le sermon. Enlevez le sermon, et l'ordre du culte protestant n'est plus rien d'autre qu'un festival du cantique.
N.D.L.R.
« Voici un document qui invite vraiment à la réflexion : La plupart des usages ponctuant la vie des chrétiens d'aujourd'hui, chaque dimanche à l'église, sont enracinés dans la tradition ; avec les conséquences qui l'accompagne. Cela peut expliquer un tant soit peu, la léthargie spirituelle qui gagne peu à peu l'Église de Jésus-Christ, notamment dans l'abandon pur et simple des réunions de prière ! Les auteurs Frank Viola et George Barna soutiennent leur thèse au moyen de preuves historiques convaincantes et de riches notes qui documentent les origines de nos pratiques modernes d'église chrétienne.
De nombreuses traditions ecclésiales vénérées adoptées aujourd'hui proviennent non pas du Nouveau Testament, mais des pratiques païennes. Un des résultats les plus troublants a été l'effet sur les croyants : Ils ont, pour beaucoup, été transformés en observateurs passifs, déresponsabilisés pour ne pas dire infantilisés, spectateurs, adepte du divertissement, alors qu'ils étaient appelés à vivre les expressions de la gloire et de la puissance de Christ (bible-foi.com) ».
Le sermon : La vache la plus sacrée du protestantisme
« Le christianisme n'a pas détruit le paganisme ; il l'a adopté (Will Durant). » Enlevez le sermon, et l'assistance au service du dimanche matin se compte sur les doigts de la main. (1) Le sermon est la pierre de touche de la liturgie protestante. Pendant 500 ans, il a fonctionné comme le rouage de l'horloge. Chaque dimanche matin, le pasteur se lève dans son pupitre et livre un discours solennel inspiré à une assistance passive et indolente. (2) Si central est le sermon que c'est la raison même pour laquelle la plupart des chrétiens vont à l'Église. En fait, le service entier est typiquement jugé par la qualité du sermon. Demandez à une personne comment l'Église était le dimanche passé et vous obtiendrez invariablement une description du sermon. Cela ressemble à de ceci :
Question : « Comment était l'assemblée la semaine dernière ? »
Réponse : « Oh, elle était merveilleuse. Le pasteur Peckman a parlé au sujet de l'importance de donner des offrandes en semence de foi pour augmenter notre revenu ; il était vraiment beau. Il m'a inspiré à offrir mon chèque de paye en entier la semaine prochaine. »
En bref, la mentalité chrétienne moderne met le sermon sur le même pied que le culte du dimanche matin. (3) Mais ça ne s'arrête pas là. La plupart des chrétiens sont intoxiqués au sermon. Ils viennent à l'Église avec un seau vide et s'attendent à ce que le prédicateur le remplisse de « messages agréables ». Pour le chrétien typique, le sermon est le moyen principal d'édification spirituelle. Il se classe au-dessus de la prière, de la lecture des Écritures, et de la communion avec d'autres croyants. Et si nous sommes un tant soit peu honnête, il se classe même au-dessus de la communion avec Jésus-Christ (au moins dans la pratique) !
Enlevez le sermon et vous avez éliminé la source la plus importante d'alimentation spirituelle pour la plupart des croyants (pense-t-on). Pourtant la réalité renversante est que le sermon n'a aucune racine dans les Écritures ! Plutôt, il a été emprunté à la culture païenne, nourrie et adoptée par la foi chrétienne. Voilà un rapport effrayant, n'est ce pas ? Mais il y a plus. Le sermon détériore réellement le but même pour lequel Dieu a conçu le rassemblement de l'Église. Et il a très peu à faire avec la croissance spirituelle véritable. Je prouverai ces paroles dans ce chapitre.
Le sermon et la Bible
Sans doute, après lecture de ce que j'ai écrit on répliquera : « Les gens ont prêché dans toute la Bible. Naturellement le sermon est scripturaire ! » D'accord, les Écritures mentionnent des hommes et des femmes qui prêchent. Cependant, il y a un monde de différence entre la prédication inspirée de l'Esprit décrite dans la Bible et le sermon moderne. Cette différence est pratiquement toujours négligée parce que nous avons été inconsciemment conditionnés à fondre nos pratiques modernes en matière de prédication avec les Écritures. Ainsi nous embrassons de manière erronée le pupitre d'aujourd'hui en tant que biblique. Laissez-moi développer un peu. Le sermon chrétien moderne montre les éléments suivants :
• Il est régulièrement livré loyalement du pupitre au moins une fois par semaine.
• Il est livré par la même personne typiquement le pasteur. (4)
• il est livré à une assistance passive ; c'est essentiellement un monologue.
• C'est une forme cultivée du discours, possédant une structure spécifique. Il contient typiquement une introduction, trois à cinq points, et une conclusion.
Comparez-le avec le genre de prédication mentionné dans la Bible. Dans l'Ancien Testament, les hommes de Dieu prêchaient et enseignaient. Mais leur langage n'est pas repérable dans le sermon moderne. Voici les éléments de la prédication et de l'enseignement de l'Ancien Testament :
• La participation active et les interruptions de la part de l'assistance étaient communes. (5)
• Ils donnaient un discourt extemporané et à partir d'un fardeau actuel, plutôt que d'un scripte.
• Il n'est aucune indication que les prophètes ou les prêtres de l'Ancien Testament aient donné des discours réguliers au peuple de Dieu. Au lieu de cela, la nature de la prédication de l'Ancien Testament était sporadique, limpide, et s'ouvrait à la participation de l'assistance. La prédication dans la synagogue antique a suivi un modèle semblable. (6)
Voyons maintenant le Nouveau Testament. Le seigneur Jésus ne prêchait pas régulièrement un sermon à la même assistance. (7) Sa prédication et son enseignement prenaient beaucoup de formes différentes. Il livrait ses messages à une assistance différente. (Naturellement, il a concentré la majeure partie de son enseignement sur ses disciples. Pourtant les messages qu'il leur apportait étaient uniformément spontanés et sans cérémonie.) (8) D'après le même modèle, la prédication apostolique enregistrée dans les Actes possède les caractéristiques suivantes :
• Elle était sporadique. (9)
• Elle était livrée à des occasions spéciales afin de traiter des problèmes spécifiques.
• Elle était impromptue et sans structure rhétorique. (10)
• Elle était le plus souvent dialogique (elle était rétroactive et permettait les interruptions de l'assistance) plutôt que monologique (un discours à sens unique). (11)
De manière semblable, les lettres du Nouveau Testament prouvent que le ministère de la Parole de Dieu provenait de l'Église entière dans leurs assemblées régulières. (12) Des réunions où « chaque membre » était fonctionnel. (13) Dans un style conversationnel et marqué par des interruptions. (14) De la même manière, les exhortations des aînés locaux étaient de forme improvisée. (15) En un mot, le sermon moderne livré pour la consommation chrétienne est étranger à l'Ancien et au Nouveau Testaments. Il n'y a absolument rien dans les Écritures qui indique son existence dans les premières assemblées chrétiennes. (16)
D'où est venu le sermon chrétien ?
La première source chrétienne mentionnant le sermon régulier est trouvée à la fin du deuxième siècle. (17) Clément d'Alexandrie (150-215) a déploré le fait que les sermons faisaient tellement peu pour changer les chrétiens. (18) Pourtant en dépit de son échec reconnu, le sermon est devenu une technique normalisée parmi les croyants autour du quatrième siècle. (19) Ce qui soulève une question épineuse. Si les chrétiens du premier siècle n'étaient pas reconnus pour leurs sermons, de qui les chrétiens postapostoliques ont-ils reçu le sermon ? La réponse nous dit : Le sermon chrétien a été emprunté directement à la culture grecque païenne !
Pour trouver l'origine du sermon, nous devons aller de nouveau au cinquième siècle avant Jésus-Christ avec un groupe de professeurs errants appelés les sophistes. (20) Les sophistes sont reconnus pour l'invention de la rhétorique (l'art du discours persuasif). Ils recrutaient des disciples et exigeaient paiement pour livrer leurs discours solennels. (21) Les sophistes étaient des débateurs experts. Ils étaient maîtres pour faire appel aux émotions, à l'aspect physique, et à un langage intelligent pour faire la « vente » de leurs arguments. (22) Avec le temps, le modèle, la forme, et la compétence oratoire des sophistes sont devenus plus estimés que leur exactitude. (23) Ce qui engendra une classe d'hommes devenus maîtres des expressions raffinées, « cultivant le modèle dans l'intérêt du modèle ». (24) Les vérités qu'ils prêchaient étaient abstraites plutôt que des vérités pratiquées dans leurs propres vies. Ils étaient les experts de la forme d'imitation plutôt que de la substance. (25)
Les sophistes s'identifiaient par leur habillement particulier. (26) Certains d'entre eux avaient une résidence fixe où ils donnaient des sermons réguliers à la même assistance. D'autres voyageaient pour donner leurs discours solennels et polis. (27) (ils en tiraient beaucoup d'argent.) (28) Parfois l'orateur grec entrait dans son forum parlementaire « vêtu de sa robe de pupitre ». (29) Il montait alors les marches jusqu'à sa chaise professionnelle pour s'y asseoir avant d'apporter son sermon. (30)
Pour sa démonstration, il citait les vers d'Homer. (31) (Quelques orateurs avaient étudié Homer si bien qu'ils pouvaient le répéter par cœur.) (32) Le sophiste était si envoûtant, qu'il incitait souvent son assistance à battre des mains pendant son discours. Si son discours était très bien reçu, on disait son sermon « inspiré ». (33) Les sophistes étaient les hommes les plus distingués de leur temps. Tellement que certains vivaient du denier public. D'autres avaient des statues publiques érigées à leur honneur. (34)
(Tout ceci ne vous rappelle-t-il pas beaucoup les prédicateurs modernes ?)
Environ un siècle plus tard, le philosophe grec Aristote (384-322 B.C.) donna à la rhétorique le discours en trois points. « Un ensemble », dit Aristote, « doit avoir un commencement, un milieu, et une fin ». (35) Avec le temps, les orateurs grecs ont fini par appliquer le principe des trois points d'Aristote dans leurs discours.
Les Grecs ont été intoxiqués avec la rhétorique. (36) Ainsi les sophistes se sont bien débrouillés. Quand Rome a succédé la Grèce, les Romains sont tombés sous le charme grec de la hantise de la rhétorique. (37) En conséquence, la culture Gréco-romaine développa une convoitise insatiable pour écouter quelqu'un donner un discours solennel éloquent. C'était tellement à la mode qu'une « sermonette » d'un philosophe professionnel après le dîner était une forme régulière de divertissement. (38) Les Grecs antiques et les Romains considéraient la rhétorique comme une des plus grandes formes d'art. (39) En conséquence, les orateurs dans l'empire romain étaient glorifiés avec le même statut fascinant que les Américains assignent aux stars des films et aux athlètes professionnels. Ils étaient les étoiles brillantes de leur temps.
L'arrivée d'un courant pollué
Comment le sermon grec a-t-il réussi à pénétrer l'Église chrétienne ? Vers le troisième siècle un vide s'est créé quand le ministère mutuel disparu du corps du Christ. (41) À ce moment, l'ouvrier voyageur (l'apôtre) qui apportait un message spontané selon le fardeau sur sa conscience quitta les pages de l'histoire de l'Église. (42) Pour combler son absence, la caste du clergé émergeait. Les réunions libres et ouvertes commencèrent à s'éteindre, et les assemblées de l'Église devinrent de plus en plus liturgiques. (43) Au troisième siècle, la distinction clergé-laïcs s'élargissait à une vitesse casse-cou. Une structure hiérarchique prenait racine, et donnait naissance à l'idée « du spécialiste religieux ». (44) Face à ces changements, le chrétien vivant avait peine à s'ajuster à cette structure ecclésiastique en pleine évolution. (45) Il n'y avait aucune place pour l'exercice de ses dons. Vers le quatrième siècle, l'Église est devenue entièrement institutionnalisée et le fonctionnement du peuple de Dieu s'est paralysé.
En même temps, beaucoup d'orateurs païens devenaient chrétiens. En conséquence, les idées philosophiques païennes s'infiltraient inconsciemment dans la communauté chrétienne. (46) Quelques-uns de ces nouveaux convertis s'avéraient justement d'anciens philosophes et orateurs païens. (47) Malheureusement, plusieurs de ces hommes devinrent les théologiens de l'Église chrétienne primitive. Ils sont connus en tant que « pères de l'Église », et certains de leurs écrits sont toujours avec nous. (48)
Le résultat de l'histoire est que ces anciens orateurs païens (chrétiens maintenant) commencèrent à employer leurs qualifications oratoires Gréco-romaines pour des fins chrétiennes. Bien assis dans leur chaise officielle (50) ils « exposaient le texte sacré des Écritures, tout comme le sophiste exposait une exégèse (51) du texte sacré d'Homer... » (52) Si vous comparez un sermon païen du troisième siècle à un sermon donné par un des Pères de l'Église, vous trouverez que la structure et la phraséologie sont étonnamment semblables. (53) Ainsi un nouveau modèle de communication était engendré dans le modèle chrétien de l'Église, un style qui soulignait une rhétorique polie, une grammaire sophistiquée, une éloquence fleurie, et le monologue. C'était un modèle conçu pour amuser et montrer les qualifications oratoires du discoureur. C'était la rhétorique Gréco-romaine. (54) Et seulement ceux qui étaient formés avaient la permission de s'adresser à l'assemblée ! (55) (Cela rappelle quelque chose de familier ?)
Un érudit le dit de cette façon : La proclamation originale du message chrétien était une conversation bidirectionnelle..., ...mais quand les écoles oratoires du monde occidental étendirent leur emprise sur le message chrétien, elles firent de la prédication chrétienne quelque chose d'énormément différent. L'éloquence tendait à remplacer la conversation. La grandeur de l'orateur remplaçait l'événement étonnant de Jésus-Christ. Et le dialogue entre l'orateur et l'auditeur disparaissait dans un monologue. (56)
Bref, le sermon Gréco-romain a remplacé le partage prophétique libre et ouvert, et l'enseignement inspiré. (57) Le sermon est devenu le privilège élitiste des fonctionnaires de l'Église, en particulier des évêques. (58) Ces personnes devaient être instruites dans les écoles de la rhétorique pour apprendre comment parler. (59) Sans une telle éducation, un chrétien n'était pas autorisé à parler au peuple de Dieu.
Dès le troisième siècle, les chrétiens appelaient leurs sermons par le même nom que les orateurs grecs ont appelé leurs discours. Ils les appelaient « homélies ». (60) Aujourd'hui, on peut prendre un cours de séminaire appelé homilétiques pour apprendre comment prêcher. Les homilétiques sont considérées comme une « science, appliquant les règles de la rhétorique, qui nous viennent de la Grèce et de Rome ». (61) De toute façon, ni les homélies (sermons) ni les homilétiques (l'art du sermon) ne sont d'origine chrétienne. Ils ont été empruntés des païens. Un courant pollué a fait son entrée dans la foi chrétienne et a empoisonné ses eaux. Et ce courant coule aussi fortement aujourd'hui qu'il le faisait au quatrième siècle.
Chrysostome et Augustin
Jean Chrysostome (347-407) était l'un des plus grands orateurs chrétiens de son temps. (62) (Chrysostome veut dire : « lèvres d'or ».) (63) Jamais Constantinople n'avait entendu « des sermons si puissants, brillants, et francs » que ceux prêchés par Chrysostome. (64) Les sermons de Chrysostome étaient si irrésistibles que les gens se bousculaient parfois vers l'avant pour mieux l'entendre. (65)
Naturellement doté du don d'orateur loquace, Chrysostome apprit l'art du discours sous le principal sophiste du quatrième siècle, Libanius. (66) L'éloquence du pupitre de Chrysostome était insurpassable. Si puissants étaient ses discours solennels que ses sermons étaient souvent interrompus par des applaudissements de l'assemblée. Chrysostome donna un sermon condamnant les applaudissements comme inappropriés à la maison de Dieu. (67) Mais après qu'il eut fini de le prêcher, le rassemblement avait tellement aimé le sermon qu'ils applaudirent. (68) Cette histoire illustre la puissance indomptable de la rhétorique grecque.
Nous pouvons créditer Chrysostome et Augustin (354-430), un ancien professeur de rhétorique, (69) pour l'introduction de l'éloquence au chapitre de la foi chrétienne. (70) Avec Chrysostome, le sermon grec a atteint son zénith. Le sermon du modèle Grec s'est livré à l'éclat de la rhétorique, à la citation des poésies, et s'est concentré à impressionner l'assistance. Chrysostome a souligné que « le prédicateur doit travailler fort longtemps sur ses sermons afin de gagner la puissance de l'éloquence ». (71)
En Augustin, le sermon latin atteint son point culminant. (72) Le modèle latin du sermon était plus pragmatique que le modèle grec. Il se concentrait sur « l'homme commun » et se concentrait sur le simple point moral. Zwingli a pris Jean Chrysostome comme modèle de la prédication, alors que Luther a pris Augustin . (73) Les modèles latins et grecs incluaient tous deux une forme de commentaire verset par verset ainsi qu'une forme de paraphrase. (74) Il n'en demeure pas moins que, Chrysostome et Augustin se sont tenus dans la lignée des sophistes grecs. Ils nous ont donnés la rhétorique chrétienne lustrée. Ils nous ont donné le sermon « chrétien ». Biblique dans le contenu, mais Grec dans le modèle. (75)
Les Réformateurs, les Puritains, et le Grand Réveil
Pendant la période médiévale, l'eucharistie dominait la messe catholique, et le sermon perdit de l'intérêt. Mais avec la venue de Martin Luther (1483-1546), le sermon retrouvait la prééminence dans le service du culte. (76) Luther a incorrectement conçu l'Église comme étant le rassemblement du peuple qui écoute la Parole de Dieu qui leur est donnée. Pour cette raison, il a appelé le bâtiment de l'Église un Mundhaus (La maison de la bouche ou du discours) ! (77)
Prenant le réveil de Luther, Jean Calvin (1509-1564) affirmait que le prédicateur est la « bouche de Dieu ». (78) (Ironiquement, les deux hommes ont énergiquement combattu contre l'idée que le pape était le curé du Christ.) Il n'est pas étonnant que plusieurs des réformateurs aient étudié la rhétorique et qu'ils aient été profondément influencés par les sermons Gréco-romains d'Augustin, de Chrysostome, d'Origène, et de Grégoire le grand. (79) Ainsi les failles des Pères de l'Église étaient répliquées par les réformateurs ainsi que par les cultures secondaires protestantes qu'ils ont créées. Ce qui était particulièrement vrai des puritains. (80) En fait, la tradition du sermon évangélique moderne trouve ses racines plus récentes dans le mouvement puritain du 17ième siècle et le Grand Réveil du 18ième siècle.
Les puritains ont emprunté leur modèle de prédication à Calvin. Quel était ce modèle ? C'était l'exposition systématique des Écritures. C'était un modèle pris des premiers pères de l'Église et qui devint populaire pendant la Renaissance. Les érudits de la Renaissance donnaient un commentaire phrase par phrase sur une écriture de l'antiquité classique. Calvin était un maître de cette forme. Avant sa conversion, il utilisait ce modèle sur un commentaire par l'auteur païen Sénèque. Quand il se convertit et se tourna vers le sermon, il appliqua le même modèle analytique à la Bible. (81)
Marchant sur les traces de leur père, Jean Calvin, les puritains ont concentré tous leurs efforts sur l'enseignement systématique de la Bible. Pendant qu'ils cherchaient à Protestantiser l'Angleterre (l'épurant des failles de l'anglicanisme), les puritains concentraient tous leurs efforts sur l'exposition verset par verset fortement structuré, méthodique et logique des Écritures. Leur emphase était que le protestantisme était une religion « du livre ». (82) (ironiquement, « le livre » ne connait rien d'un sermon !)
Les puritains ont également inventé une forme de sermon appelé le « modèle plat ». Ce modèle était basé sur la mémorisation des notes de sermon. Leur division, subdivision, et l'analyse d'un texte biblique ont élevé le sermon à un niveau scientifique. (83) Cette forme est encore employée aujourd'hui par des pasteurs innombrables. En outre, les puritains nous ont donné le sermon d'une heure, (84) la pratique des membres d'une congrégation prenant des notes sur le sermon, le profil à quatre parties, et l'utilisation par le pasteur de ses notes tout en livrant son discours solennel. (85)
Une autre influence, le Grand Réveil, est responsable du genre de prêche qui était commun dans les premières églises méthodistes et est toujours employé dans les églises de la Pentecôte modernes. De fortes exclamations émotionnelles, des cris, course sur la scène, sont tous des transferts de cette tradition. (86) Résumant l'origine du sermon moderne, nous pouvons dire que : Le christianisme avait pris la rhétorique Gréco-romaine, l'avait rebaptisée, et l'avait enveloppée de vêtements amples. L'homélie s'infiltra dans l'Église chrétienne autour du deuxième siècle, et atteignit sa maturité par les orateurs de pupitre (chaire) du quatrième siècle comme Chrysostome et Augustin. (87)
Le sermon chrétien perdit de l'intérêt du cinquième siècle jusqu'à la Réforme, quand il est devenu emballé et enchâssé comme l'événement central du service protestant. Pourtant pendant 500 années, la plupart des chrétiens n'ont jamais remis en cause son origine ou son efficacité. (88)
Comment le sermon nuit à l'Église
Même s'il fut vénéré pendant cinq siècles, le sermon conventionnel a contribué au mauvais fonctionnement de l'Église de plusieurs manières. D'abord, le sermon fait du prédicateur l'interprète virtuose de l'office. En conséquence, la participation de l'assemblée est entravée et même exclue. Le sermon transforme l'Église en station de prédication. Le rassemblement dégénère en un groupe de spectateurs amortis qui observent une exécution. Il n'y a aucune place pour interrompre ou interroger le prédicateur tandis qu'il livre son discours. Le sermon gèle et emprisonne le fonctionnement du corps du Christ. Cela encourage un sacerdoce docile en permettant aux prédicateurs de passe-passe (89) de dominer les assemblées de l'Église semaine après semaine.
En second lieu, le sermon interrompt la croissance spirituelle. Puisque c'est une affaire à sens unique, il émousse la curiosité et produit la passivité. Le sermon invalide le fonctionnement de l'Église. Il suffoque le ministère mutuel. Il étouffe la participation ouverte. Ce qui fait prendre un plongeon à la croissance spirituelle du peuple de Dieu. (90) Comme chrétiens, nous devons fonctionner pour nous développer. (91) Nous ne nous développons pas en reposant comme un pilier de sel pendant qu'un homme nous prêche semaine après semaine. En fait, un des buts de la prédication et de l'enseignement néotestamentaires est de vous obliger à fonctionner. (92) Il est de vous encourager à ouvrir votre bouche lors de la réunion de l'Église. (93) Le sermon conventionnel entrave ce processus même.
Troisièmement, le sermon conserve la mentalité de clergé. Il crée une dépendance excessive et pathologique à l'égard du clergé. Le sermon fait du prédicateur un spécialiste religieux, le seul ayant quoi se soit de digne à apporter. Tous les autres Chrétiens sont considérés comme deuxième-classe. (Même si ce n'est pas habituellement exprimé, c'est la réalité.) (94)
Quatrièmement, plutôt que d'équiper les saints, le sermon les tue. La force avec laquelle le ministre fait résonner la trompette sur « équiper les saints pour l'œuvre du ministère », la vérité est que les sermons n'équipe personne pour le service spirituel. (98) En réalité, le peuple de Dieu est comme intoxiqué par l'audition des sermons, comme les prédicateurs sont intoxiqués à les prêcher. (Je me rends compte que quelques chrétiens n'apprécient pas la prédication chaque semaine. Mais la plupart semblent l'apprécier.) (99) En revanche, la prédication et l'enseignement du Nouveau Testament équipent l'Église de sorte qu'elle puisse fonctionner sans la présence d'un ecclésiastique. (100)
Cinquièmement, le sermon moderne est complètement impraticable. La plupart des prédicateurs sont des experts à ce qu'ils n'ont jamais éprouvés. Qu'il soit abstrait/théorique, dévotionnel/inspiré, exigeant/contraignant, ou amusant, le sermon ne met pas les auditeurs dans une expérience pratique directe avec ce qui a été prêché. Ainsi le sermon typique est une leçon de natation sur la terre sèche ! Il est vide de toute valeur pratique. Beaucoup est prêché, mais jamais rien ne s'accomplit. La majeure partie vise le lobe frontal. Le « sermonisme » moderne ne va pas au-delà de diffuser simplement l'information sur le rôle d'équiper les croyants pour éprouver et utiliser ce qu'ils ont entendu.
À cet égard, le sermon reflète sa véritable origine : la rhétorique Gréco-romaine. La rhétorique Gréco-romaine était baignée dans l'abstraction. (101) Elle comprenait « des formes conçues pour amuser et démontrer le génie plutôt que d'instruire ou développer des talents dans les autres ». (102) Le sermon poli moderne peut réchauffer le cœur, inspirer la volonté, et stimuler l'esprit. Mais il montre rarement, sinon jamais, à l'équipe comment arriver à maturité pour enfin laisser la bande ! De toute façon, le sermon ne favorise pas la croissance spirituelle. Au lieu de cela, il intensifie l'appauvrissement de l'Église. (103) Le sermon agit comme un stimulant momentané. Ses effets sont de courte durée au mieux.
Soyons honnêtes. Il y a une masse de chrétiens qui ont été « sermonnés » pendant des décennies, et ils sont toujours des bébés immobiles en Christ. (104) Nous les chrétiens ne sommes pas transformés en entendant des sermons. Nous sommes transformés par la rencontre régulière avec le seigneur Jésus-Christ. (105) Ceux du ministère, donc, sont appelés à rendre leur ministère intensément pratique. Ils sont appelés à révéler non seulement le Christ, mais à démontrer à leurs auditeurs comment L'éprouver, Le connaître, Le suivre, et Le servir.
Si un prédicateur ne peut introduire ses auditeurs dans une expérience spirituelle vivante de ce qu'il administre, les résultats de son message seront de courte durée. Par conséquent, l'Église a besoin de moins de sermons et davantage d'auxiliaires plus spirituels. Elle est dans le grand besoin de ceux qui peuvent proclamer le Christ et savoir emmener le peuple de Dieu à vivre ce qui est prêché. (106) Nous avons besoin d'une restauration de la pratique du premier siècle en matière d'exhortation mutuelle et du ministère mutuel. (107) Car le Nouveau Testament articule la transformation spirituelle sur ces deux choses. (108) Soit, le don de l'enseignement est présent dans l'Église. Mais l'enseignement doit venir de tous les croyants (109) aussi bien que de ceux qui sont particulièrement doués pour enseigner. (110) Nous nous déplaçons loin à l'extérieur des limites bibliques quand nous permettons à l'enseignement de prendre la forme d'un sermon conventionnel et de la reléguer à une classe pour orateurs professionnels.
Conclusion
Le sermon n'est pas l'équivalent de la prédication que l'on retrouve dans l'Écritures. (111) Il ne peut être trouvé dans le judaïsme de l'Ancien Testament, le ministère de Jésus, ou la vie de l'Église primitive. (112) De plus, Paul dit à ses convertis grecs qu'il a refusé d'être influencé par les modèles de communication de ses contemporains païens. (113)
Le sermon est une vache sacrée qui a été conçue dans l'utérus de la rhétorique grecque. Il a été généré dans la communauté chrétienne quand les ex-païen maintenant Chrétiens commencèrent à introduire leurs modèles oratoires dans l'Église. Vers le troisième siècle, il est devenu commun pour les chefs chrétiens de livrer un sermon. Vers le quatrième siècle c'est devenu la norme. (114) Le christianisme a absorbé sa culture environnante. (115) Quand votre pasteur monte à son pupitre portant son costume de secrétaire et livre son sermon sacré, il joue le rôle de l'orateur Grec antique.
Néanmoins, malgré le fait que le sermon n'a pas un lambeau de mérite biblique pour maintenir son existence, il continue à être admiré sans critique aux yeux de la plupart des chrétiens modernes. Il est devenu si indélogeable dans l'esprit chrétien que la plupart des pasteurs et « laïques » de croyance Biblique ne voient pas qu'ils supportent et perpétuent une pratique non scripturaire par pure tradition. Le sermon est devenu de manière permanente incorporé dans une structure d'organisation complexe qui est loin de la vie de l'Église du premier siècle. (116)
En raison de tous ce que nous avons découverts au sujet du sermon moderne, considérez ces questions incisives :
- Comment un homme peut-il prêcher un sermon sur la fidélité à la Parole de Dieu quand il prêche un sermon ! ?
- Et comment un chrétien peut-il passivement s'asseoir dans un siège et affirmer le sacerdoce de tous les croyants quand il s'assied passivement sur un siège ! ?
- Pour faire le point, comment pouvez-vous, chers chrétiens, proclamer votre soutien à la doctrine protestante « Sola Scriptura » Selon les Écritures Seulement, et quand même supporter le sermon en chaire ?
Comme un auteur le dit éloquemment « le sermon est, dans la pratique, au-delà de la critique. C'est devenue une fin en soi, consacré, le produit d'une vénération tordue pour « la tradition des anciens » ...Il semble étrangement contradictoire que ceux qui sont les plus disposés à proclamer que la Bible est « la parole de Dieu le guide suprême dans tous les sujets de la foi et de la pratique » sont parmi les premiers à rejeter des méthodes bibliques en faveur « des citernes crevassées » de leurs pères (Jérémie 2:13) ». (117) Pour le dire autrement, il n'est aucune place dans le corral de l'Église pour des vaches sacrées comme le sermon !
« Et ma parole et ma prédication n'ont point consisté dans des discours séduisants et pathétiques de la sagesse humaine, mais dans une démonstration de la puissance de l'Esprit. » Paul de Tarse (1 Corinthiens 2 v. 4)
« Fils de l'homme, montre la maison à la maison... Afin qu’ils en éprouvent de la honte... »
Profeta Ezequiel
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1 Parfois les baisses d'assistance en raison du sermon... s'il s'avère justement être ennuyeux.
2 « rien n'est plus caractéristique du protestantisme que l'importance qu'il attache à la prédication. » H. Richard Niebuhr and Daniel D. Williams, The Ministry in Historical Perspectives (San Francisco : Harper and Row Publishers, 1956), p. 110.
3 En France, l'office protestant s'appelle l'aller au sermon (culte protestant : (Protestant Worship : Traditions in Transition (Louisville : Westminster/John Knox Press, 1989), p. 20.
4 De temps en temps, le pasteur peut faire place à des orateurs invités, qui sont habituellement d'autres ministres professionnels.
5 David C. Norrington, To Preach or Not to Preach ? The Church's Urgent Question (Carlisle : Paternoster Press, 1996), p. 3
6 Ibid., P. 4. La seule différence avec le discourt de la synagogue est qu'un message donné sur un texte biblique était une occurrence régulière. Néanmoins, quelques synagogues permettaient à n'importe quel membre de prêcher au peuple qui le voulait. Ce qui, naturellement, est en contradiction directe au sermon moderne où seulement des « spécialistes » religieux ont la permission de s'adresser au rassemblement.
7 Le prétendu « sermon du Seigneur sur la montagne » a reçu ce nom dans la période postapostolique. Augustin a été le premier à donner à Matthieu 5-7 ce nom dans son livre Sermon du Seigneur sur la Montagne en A.D. 395. Mais le passage ne fut désigné généralement sous le nom « du sermon sur la Montagne » qu'au 16ième siècle (Dictionary of Jesus and the Gospels, Downer's Grove : InterVarsity Press, 1992, p. 736 ; J.D. Douglas, Who's Who in Christian History, Wheaton : Tyndale House Publishers, 1992, p. 48). Néanmoins, le prétendu « sermon sur la montagne » est une pâle copie du sermon moderne dans le modèle et la rhétorique.
8 To Preach or Not to Preach ?, pp. 5-7.
9 Ibid., pp. 7-12. Norrington analyse les discours dans le Nouveau Testament et les contraste avec les sermons modernes.
10 Le caractère spontané et non-rhétorique des messages apostoliques trouvés dans les Actes est évident lors d'une inspection minutieuse. Voir par exemple les Actes 2:14-35; 7:1-52; 17:22-34, et autres.
11 J.Jeremy Thomson, Preaching as Dialogue : Is the Sermon a Sacred Cow ? (Cambridge : Grove Books, 1996), pp. 3-8. Le mot grec employé souvent au premier siècle qui décrit prêcher et enseigner est dialegomai (Actes 17:2,17; 18:4,19; 19:8-9; 20:7,9; 24:25). Ce mot signifie une forme bidirectionnelle de communication. Notre mot français « dialogue » en est dérivé. En résumé, le ministère apostolique était plus un dialogue qu'un monologue sermoneur (William Barclay, Communicating the Gospel, Sterling : The Drummond Press, 1968, pp. 34-35).
12 1 Corinthiens 14:26,31; Romains 12:4 FF.; Éphésiens 4:11 FF.; Hébreux 10:25.
13 1 Corinthiens 14:29.
14 1 Corinthiens 14:30.
15 Alan Kreider, Worship and Evangelism in Pre-Christendom (Oxford : Alain/GROW Liturgical Study, 1995), p. 37
16 To Preach or Not to Preach ?, p. 12.
17 Ibid., P. 13. Le premier sermon chrétien enregistré est contenu dans la prétendue deuxième lettre de Clément datée entre A.D. 100 et A.D. 150. Yngve Brilioth, A Brief History of Preaching (Philadelphia : Fortress Press, 1965), pp. 19-20.
18 To Preach or Not to Preach ?, p. 13.
19 Edwin Hatch, The Influence of Greek Ideas and Usages Upon the Christian Church (Peabody : Hendrickson, 1895), p. 109.
20 Douglas J. Soccio, Archetypes of Wisdom : An Introduction to Philosophy (Belmont : ITP Wadsworth Publishing Company, 1998), pp. 56-57.
21 Ibid.
22 Ibid.
23 Nous obtenons nos mots « sophisme » et « sophistique » des sophistes. Le sophisme se rapporte au raisonnement (faux) spécieux et fallacieux employé pour persuader (Archetypes of Wisdom, p. 57). Les Grecs célébraient le modèle et la forme de l'orateur sans tenir compte de l'exactitude de la teneur de son sermon. Ainsi un bon orateur pouvait employer son sermon pour rouler son assistance à croire ce qu'il savait être faux. À l'esprit grec, le gain d'un argument était une plus grande vertu que la vérité distillée. Malheureusement, un élément de sophisme n'est jamais parti du bagage chrétien (To Preach or Not to Preach ?, pp. 21-22 ; The Influence of Greek Ideas, p. 113).
24 The Influence of Greek Ideas, p. 113.
25 Ibid.
26 Ibid., pp. 91-92.
27 Ibid.
28 Ibid., P. 112.
29 Ibid., P. 92.
30 Ibid.
31 Ibid., P. 54.
32 Ibid., P. 56.
33 Ibid., P. 96.
34 Ibid., pp. 97-98
35 Aristote, On Poetics, chapitre 7. Bien qu'Aristote ait parlé de l'écriture comme « intrigue » ou « fable », son principe a été néanmoins appliqué à livrer des discours.
36 L'amour de la parole était la deuxième nature des Grecs. « Ils étaient une nation des causeurs » (The Influence of Greek Ideas, p. 27).
37 To Preach or Not to Preach ?, p. 21.
38 The Influence of Greek Ideas, p. 40.
39 A Brief History of Preaching, p. 26.
40 Christian History, Volume XIII, No. 4, Issue 44, p. 7.
41 To Preach or Not to Preach ?, p. 24.
42 The Influence of Greek Ideas, pp. 106-107, 109.
43 To Preach or Not to Preach ?, pp. 24-25.
44 Ibid., pp. 24-25 ; Voir le chapitre 4 de ce livre.
45 Ibid., P. 25.
46 Ibid., P. 22.
47 From Christ to Constantine, p. 115.
48 Parmi eux sont Tertullien, Chypriote, Anobiums, Lactantius, et Augustine (To Preach or Not to Preach ? p. 22). Voir aussi : The Influence of Greek Ideas, pp. 7-9, 109 ; Richard Hanson, Christian Priesthood Examined (Guildford and London : Lutterworth Press, 1979), p. 53.
49 FF.F. Bruce, Paul : Apostle of the Heart Set Free (Grand Rapids : Eerdmans, 1977), p. 220. Le rabbin juif remarquable Hillel a dit, « celui qui fait une couronne mondaine de la Torah se perdra » (pp. 107-108).
50 The Influence of Greek Ideas, p. 110.
51 Une exégèse est une interprétation et une explication d'un texte biblique.
52 To Preach or Not to Preach ?, p. 22.
53 The Influence of Greek Ideas, p. 110.
54 Un étudiant qui aurait étudié la rhétorique complétait ses études quand il pouvait parler spontanément sur n'importe quel sujet qui lui aurait été présenté. La logique, sous forme de discussion, était commune dans l'étude de la rhétorique. Chaque étudiant apprenait comment discuter et bien discuter. La logique était normale à l'esprit grec. Mais c'était la logique divorcée de la pratique et établie sur des arguments théoriques. Cette mentalité entière s'est infiltrée dans la foi chrétienne dès le début (The Influence of Greek Ideas, pp. 32-33).
55 Ibid., P. 108. Hatch écrit, « ...avec la croissance de l'organisation s'est développée également, non seulement une fusion de l'enseignement et de l'exhortation, mais également la restriction progressive de la liberté de la communauté de s'adresser à la classe officielle ».
56 Wayne E. Oates, Protestant Pastoral Counseling (Philadelphia : Westminster Press), 1962, p. 162.
57 Ibid., P. 107.
58 A Brief History of Preaching, p. 26.
59 P. Ibid., 27.
60 The Influence of Greek Ideas, p. 109 ; Yngve Brilioth, A Brief History of Preaching (Philadelphia : Fortress Press, 1965), p. 18.
61 J.D. Douglas, Encyclopedia of Religious Knowledge (Grand Rapids : Baker Book House, 1991), p. 405.
62 Sur son lit de mort, Libanius (le précepteur païen de Chrysostome) a indiqué qu'il aurait été son plus digne successeur « si les chrétiens ne l'avaient pas volé » (The Influence of Greek Ideas, p. 109).
63 Tony Castle, Lives of Famous Christians (Ann Arbor : Servant Books, 1988), p. 69 ; The Influence of Greek Ideas, p. 6. Jean (Chrysostome) a été surnommé bouche d'or en raison de sa prédication éloquente et intransigeante (Christian History, Volume XIII, No. 4, Issue 44, p. 7).
64 Will Durant, The Age of Faith (New York : Simon & Schuster, 1950), p. 63.
65 Christian History, Volume XIII, No. 4, Issue 44, p. 3. De tous les sermons que Chrysostome a prêchés, plus de 600 survivent.
66 Christian History, Volume XIII, No. 4, Issue 44, p. 7 ; Philip Schaff, History of the Christian Church : Volume 3, (Michigan : Eerdmans, 1910), pp. 933-941 ; The Age of Faith, p. 9. Chrysostome s'imprégna de la rhétorique de Libanius, mais était également un étudiant de la philosophie et de la littérature païennes (The Age of Faith, P. 63).
67 Les applaudissements enthousiastes d'une assistance à une homélie de sophiste étaient une coutume grecque.
68 History of the Christian Church : Volume 3, p. 938.
69 The Age of Faith, p. 65.
70 To Preach or Not to Preach ?, P. 23.
71 H. Richard Niebuhr and Daniel D. Williams, The Ministry in Historical Perspectives (San Francisco : Harper and Row Publishers, 1956), p. 71.
72 A Brief History of Preaching, pp. 31, 42.
73 Frank C. Senn, Christian Liturgy : Catholic and Evangelical (Minneapolis : Fortress Press, 1997), p. 366. La prédication luthérienne et reformée ont tendance à être une exposition de verset-par-verset. C'était la caractéristique des Pères patristiques comme Chrysostome et d'Augustin.
74 Courriel privé du professeur John McGuckin, 9/29/02.
75 To Preach or Not to Preach ?, p. 23
76 Protestant Worship : Traditions in Transition, pp. 46-47.
77 The Ministry in Historical Perspectives, p. 114.
78 Preaching as Dialogue, pp. 9-10.
79 Hughes Oliphant Old, The Patristic Roots of Reformed Worship (Zurich : Theologischer Veriag, 1970), p. 79ff.
80 L'évolution du contenu du sermon de la réforme est aujourd'hui une longue histoire qui va au delà de la portée de ce livre. Qu'il suffise de dire que les sermons pendant la Renaissance se sont dégénérés en des discours moraux stériles. Ils sont devenus des instruments pour améliorer la société humaine. Les puritains ont ramené l'exposition verset-par-verset qui avait commencé avec les Pères de l'Église. Quelques pasteurs puritains ont exposé chaque verset dans la bible. Les thèmes de justice sociale sont devenus proéminentes au 19ième siècle Méthodiste. Et avec l'arrivée du revivalisme de frontière, la prédication dans les églises évangéliques était dominée par un appel de salut. Les puritains ont également apporté des contributions à la rhétorique sermonnée moderne. Le sermon puritain était écrit avant l'heure dans un profil à quatre parties rangées avec une structure d'organisation détaillée. Le profil à quatre parties que tous les prédicateurs puritains utilisaient se composait du texte (la lecture d'une Écriture), la doctrine (rapport théologique), utilité (prouvant et illustrant la doctrine), et application (Protestant Worship, pp. 53, 121, 126, 166, 183 ; Christian History, Volume XIII, No. 1, Issue 41, pp. 24-25).
81 Meic Pearse and Chris Matthews, We Must Stop Meeting Like This (E Sussex : Kingsway Publications, 1999), pp. 94-95. .
82 Ibid., pp. 92-93.
83 Ibid.
84 Bien que quelques sermons puritains aient duré 90 minutes.
85 Protestant Worship : Traditions in Transition, pp. 53, 121, 126, 166, 183 ; Christian History, Volume XIII, No. 1, Issue 41, pp. 24-25. Les fantômes de la prédication puritaine sont toujours avec nous aujourd'hui. Chaque fois que vous entendez un pasteur protestant sermonner, en grattant, vous trouverez le modèle puritain de sermon qui a ses racines dans la rhétorique païenne.
86 We Must Stop Meeting Like This, p. 95.
87 A Brief History of Preaching, p. 22.
88 L'historien du 19ième siècle Edwin Hatch est un des premièrs à défier le sermon.
89 Le terme « signe de la main » est dérivé de la magie de scène. Le magicien ondule ses mains et tire un lapin de nulle part. De la même manière, le sermon se vend comme ingrédient principal de la croissance chrétienne. Mais cette idée est fausse et trompeuse.
90 Rethinking the Wineskin, Chapitre 1.
91 Marc 4:24-25; Hébreux 10:24-25.
92 Éphésiens 4:11-16. Ce passage précise également que le fonctionnement est nécessaire pour la maturité spirituelle.
93 Voir le 1 Corinthiens 12-14. La réunion qui est décrite dans ce passage est clairement une réunion d'église.
94 Quelques pasteurs ont été connus pour donner la voix à l'idée étourdie que « tout ce que les moutons font est de « bêler » et de manger de l'herbe ».
95 Ruel L. Howe, Partners in Preaching : Clergy and Laity in Dialogue (New York : Seabury Press, 1967), p. 36.
96 George W. Swank, Dialogical Style in Preaching (Valley Forge : Hudson Press, 1981), p. 24.
97 Kevin Craig, "Is the Sermon Concept Biblical", Searching Together (Dresser : Word of Life Church, 1986, Vol. 15:1-2), p. 22.
98 Tandis que beaucoup de pasteurs parlent « d'équiper les saints » et de « libérer les laïcs », les promesses de libérer les laïcs flasques et d'équiper l'église pour le ministère s'avèrent pratiquement toujours vides. Aussi longtemps que le pasteur domine toujours l'office par son sermonnés, le peuple de Dieu ne sera pas libre de fonctionner. Par conséquent, « l'équipement des saints » est typiquement une rhétorique vide.
99 Pour ceux de nous qui considèrent le sermon être ennuyeux exotique, nous comprenons le sentiment de la « prédication à la mort ». La citation par Sydney Smith capture le sentiment : « Il mérite d'être prêché à la mort par les curés sauvages ! »
100 Considérez la méthode de Paul de prédication à une église infantile la laissant alors seule pendant de longues périodes. Pour des détails, voir le Gene Edwards' How to Meet in Homes (Sargent : Seedsowers, 1999).
101 "Is the Sermon Concept Biblical", p. 25.
102 To Preach or Not to Preach ?, p. 23.
103 « Clyde H. Reid, The Empty Pulpit (New York : Harper & Row, 1967), pp. 47-49.
104 Alexander R. Hay, The New Testament Order for Church and Missionary (New Testament Missionary Union, 1947), pp. 292-293, 414.
105 On peut rencontrer le Christ dans la gloire ou dans la souffrance (2 Corinthiens 3:18; Hébreux 12:1).
106 Actes 3:20; 5:42; 8:5; 9:20; Galates 1:6; Colossiens 1:27-28. Que l'on prêche (kerygma) aux incroyants ou que l'on enseigne (didache) aux croyants, le message au croyant et au non-croyant est Jésus-Christ (C.H. Dodd, The Apostolic Preaching and Its Developments, London : Hodder and Stoughton, 1963, p. 7ff).). Parlant de l'église primitive, Michael Green écrit, « ils prêchaient une personne. Leur message était franchement Christocentrique. En effet, l'Évangile est désigné simplement sous le nom de Jésus ou du Christ : « Il lui a prêché Jésus... » Jésus l'homme, Jésus crucifié, Jésus ressucité, Jésus exalté à la droite de la puissance dans l'univers... Jésus qui était en attendant présent parmi ses disciples en Esprit... Le Christ ressucité était clairement central dans leur message "(Evangelism in the Early Church, Houder and Stoughton, 1970, p. 150).
107 Voyez Rethinking the Wineskin, Chapitre 1.
108 Hébreux 3:12-13; 10:24-26a. Notez l'emphase sur « les uns les autres » dans ces passages. C'est une exhortation mutuelle que l'auteur a en vue.
109 1 Corinthiens 14:26,31.
110 Éphésiens 4:11; Jacques 3:1.
111 "Preacher and Preaching : Some Lexical Observations", Journal of the Evangelical Theological Society (December, 1981, Vol. 24, No. 4).
112 To Preach or Not to Preach ?, p. 69.
113 1 Corinthiens 1:17,22; 2:1-5.
114 To Preach or Not to Preach ?, p. 69.
115 George T. Purves, "The Influence of Paganism on Post-Apostolic Christianity", The Presbyterian Review (No. 36, October, 1988), pp. 529-554.
116 Pour une discussion détaillée sur la nature non scripturaire de la structure d'organisation de l'église protestante moderne, voir mon livre, Who is Your Covering ? Chapitres 1-3. Voir également le chapitre 4 de ce livre.
117 To Preach or Not to Preach, pp. 102, 104.
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