Études sur la Parole.1

Études sur la Parole.1

La Genèse chapitre 1 et 2 - Je me propose de vous donner un court résumé des principaux sujets de chaque livre de la Bible, espérant que cela pourra être de quelque secours aux frères dans l’étude du précieux volume que notre Dieu nous a donné.

Introduction

La Bible est un tout qui nous présente Dieu sortant de sa plénitude intrinsèque pour manifester tout ce qu’il est, et pour faire entrer avec Lui, dans la jouissance de cette plénitude, ceux qui, ayant été rendus participants de sa nature, sont devenus capables de comprendre et d’aimer ses conseils et Lui-même.
Mais avant que ce plan de Dieu soit pleinement révélé, l’homme est introduit sur la scène comme un être responsable, et son histoire, comme tel, nous est donnée dans les diverses phases qu’il a traversées, jusqu’au moment où son inimitié contre Dieu se manifesta à la croix ; c’est alors que fut posé le fondement de la pleine révélation du plan de Dieu, et de l’accomplissement de son bon plaisir dans l’homme, par le fait dans lequel fut révélé et glorifié le caractère divin tout entier, en amour et en justice, Dieu étant justifié à tous égards en introduisant l’homme dans la gloire.

La création a servi de sphère à cette manifestation de Dieu. Mais, comme manifestation, elle aurait été absolument imparfaite, quoi qu’elle déclarât sa gloire jusqu’à un certain point.
De plus, le péché étant entré dans le monde, l’état de la création qui en était résulté, s’ajoutant aux effets de la Providence qui réglaient l’ordre et les détails de cette création, tendait, dans la condition où se trouvait l’homme, à lui donner une fausse idée de Dieu. Car, par le fait que l’homme rapportait à Dieu cette création et ce gouvernement, il y voyait une puissance qui n’appartenait qu’au Créateur, et, en même temps, l’existence du mal renversait dans son esprit toutes les idées qu’il pouvait se former de sa puissante bonté.

Tandis que l’intelligence de l’homme se consumait en vains efforts pour expliquer cet état de choses, les superstitions et la philosophie vinrent mettre le comble à son égarement. D’un côté, les superstitions faussaient encore plus les idées erronées que l’homme s’était faites de Dieu ; de l’autre, la philosophie l’amenait à nier l’existence d’un Dieu dont il sentait cependant le besoin, en vertu de l’incertitude où le plongeaient les efforts que faisait son esprit naturel pour se soustraire à l’empire des superstitions. Ces superstitions n’avaient, en effet, pour origine que Satan qui s’était emparé de l’idée de Dieu dans le cœur des hommes, pour la dégrader et fournir, sous ce nom, un aliment à leurs convoitises, consacrées par le nom de dieux, lesquels, en réalité, étaient des démons. Or la philosophie n’était que les efforts inutiles de l’esprit humain pour s’élever à l’idée de Dieu, hauteur à laquelle il était incapable d’atteindre, et à laquelle, par conséquent, il renonçait en s’en faisant gloire.

La loi même de Dieu, qui revendiquait son autorité, en déclarant la responsabilité de l’homme devant Lui, ne révélait Dieu que dans l’exercice du jugement ; elle exigeait que l’homme fût ce qu’il aurait dû être, sans manifester ce que Dieu lui-même était, si ce n’est en justice. Elle ne le révélait nullement comme agissant en grâce, au milieu de la scène d’ignorance et de misère que le péché avait introduite dans l’humanité ; et, à vrai dire, elle ne le pouvait pas, car elle avait pour objet d’exiger de l’homme une certaine ligne de conduite, dont le législateur se constituait juge à la fin de la carrière de celui qui en était responsable.
Mais le Fils de Dieu, c’est l’introduction de Dieu lui-même au milieu de toute cette scène ; il est le Témoin fidèle de tout ce que Dieu est dans ses rapports avec elle. En un mot, c’est le Fils qui révèle Dieu lui-même, et qui devient ainsi nécessairement le centre de tous ses conseils et de toute la manifestation de sa gloire, aussi bien que le but de toutes ses voies.

Nous trouverons donc trois grands sujets dans la Bible.

La création, maintenant assujettie aux conséquences de la chute ; la Loi, qui donnait une règle à l’homme au milieu de cette création, pour voir s’il pouvait y vivre selon Dieu et y être béni, et le Fils de Dieu.
Je m’en tiens ici plus particulièrement à la création inférieure, au milieu de laquelle l’homme a été placé. Il y a des anges tombés, et les cieux créés sont souillés par le péché ; mais ces anges étaient une création à part, ils étaient là pour célébrer avec joie la création telle que nous la voyons, c’est-à-dire comme une scène sur laquelle l’homme se meut. Cependant, comme créatures et comme êtres responsables, ils étaient capables de tomber, s’ils n’étaient gardés de Dieu, et c’est ce qui leur arriva. Mais ils formaient une création à part, et c’est pourquoi il n’est pas question d’eux dans l’histoire de la création de la Genèse.

La création et la Loi sont liées au principe de la responsabilité de la créature, et nous trouverons tout ce qui est en rapport avec elles coupable ou corrompu. Le Fils, au contraire, lui, la manifestation du Père, l’expression de son amour, l’empreinte de la substance de Dieu, nous apparaîtra souffrant en amour, au milieu de cette création déchue et de la contradiction d’un peuple rebelle ; accomplissant plus tard, en bénédiction, par sa puissance et par son autorité, tous les conseils de Dieu par la réunion de toutes choses dans les cieux et sur la terre, ceux-là même qui l’ont haï et rejeté étant forcés de le reconnaître comme le Seigneur, à la gloire de Dieu le Père ; et, enfin, lorsqu’il se sera assujetti toutes choses, remettant le royaume de sa gloire comme Fils de l’homme à Dieu le Père, afin que Dieu soit tout en tous.

Outre tout cela, il y a d’abord, dans les conseils de Dieu, ceux dont le Dieu que nous connaissons en Jésus s’entoure, et qui seront formés à la ressemblance de Celui avec lequel ils sont associés comme fils, lui-même étant le premier-né entre plusieurs frères qui jouiront éternellement avec Dieu de sa faveur et de sa bénédiction ; il y a ensuite un peuple terrestre, en qui Dieu manifeste sur la terre les principes de son gouvernement et de son immanquable fidélité. C’est à ce peuple, par conséquent, que la Loi de Dieu est donnée.

Enfin, existant dans les décrets de Dieu avant que le monde fût (mais cachée jusqu’au temps convenable où, son rachat ayant été accompli, le Saint Esprit pût, en demeurant en elle, lui en révéler toute l’efficace et toute l’étendue de son bonheur), il y a une Église, choisie en Christ, son épouse, appelée à partager avec lui la gloire et le bonheur dont il devait hériter comme Fils de Dieu et fidèle Témoin de sa gloire. La croix est le centre de tout ceci à tous égards.

C’est à la croix que finit l’histoire de l’homme responsable, et c’est à la croix qu’elle commence dans la grâce régnant par la justice. Ici, le bien et le mal se rencontrent et sont pleinement mis en évidence : la haine dans l’homme et l’amour en Dieu, le péché et (dans l’effet de la croix) la justice en Dieu, le bien et le mal, sont amenés à une issue définitive. À la croix, Dieu est moralement et parfaitement glorifié ; l’homme jugé dans son péché et racheté en justice ; la domination du mal détruite, et celle de l’homme établie en justice comme Dieu l’avait voulue ; la mort et celui qui l’avait en sa puissance mis de côté. Tout cela est accompli par un acte d’amour qui a placé le Fils de Dieu, comme homme, à la tête de toutes choses en justice. Tout, par la croix, étant établi en résultat fermement et d’une manière immuable, sur le fondement de la rédemption, quelle sera la fin de ceux qui la méprisent !

Nous trouvons, en conséquence, dans l’ensemble de la révélation qui nous a été donnée, non seulement la création, la loi et le Fils de Dieu, mais encore les voies à l’aide desquelles Dieu a préparé et fait attendre la manifestation de ce dernier ; le développement de tous les principes d’après lesquels il est entré en relation avec les hommes, les conséquences de la violation de la Loi, et enfin la manifestation de l’Église sur la terre à la place de l’économie de la Loi, les directions données à l’Église et, en même temps, la série des événements qui se rattachent à son existence et à son infidélité sur la terre, aussi bien qu’à celle du peuple terrestre de Dieu, et de l’homme lui-même responsable envers Dieu qui l’a mis en possession de l’autorité sur la terre. Le tout se termine par la gloire de Jésus, Fils de l’homme, qui maintient la bénédiction et l’union de toutes choses sous le règne de Dieu et, enfin, Dieu tout en tous.

L’histoire de Jésus, la position accordée à l’Église en gloire selon les desseins de Dieu (mystère caché dès les siècles), sa participation aux souffrances de Jésus, son union avec lui et, en général, le témoignage du Saint Esprit donné d’en haut : toutes ces vérités sont pleinement révélées dans le Nouveau Testament. Les autres événements dont nous avons parlé précédemment forment la suite des siècles : l’Église est en dehors.

Ceci divise naturellement la Bible en deux parties : 1° celle qui parle des deux premiers sujets : la création et l’homme dans ses rapports avec Dieu, sans loi ou sous la loi, ce dernier cas étant celui de son peuple ; 2° celle qui parle du Fils venu sur la terre, et de tout ce qui concerne l’Église et sa gloire. Tel est, en général, l’Ancien et le Nouveau Testament. Nous verrons cependant que, dans l’Ancien Testament, la promesse et la prophétie se rattachaient toujours au Fils, objet éternel des conseils de Dieu, de même que le Nouveau contient des prophéties sur les voies futures de Dieu envers la terre, et se rattache par là à l’Ancien ; puis nous verrons que le rejet du Fils a donné lieu à la présence du Saint Esprit sur la terre, fait qui a modifié totalement l’état du peuple de Dieu et introduit des sujets spéciaux dépendant de cette présence.

Car il y a ceci de particulier dans la partie historique du Nouveau Testament, c’est que le Fils a été présenté premièrement au monde et au peuple sous la loi, pour les mettre à une nouvelle épreuve ; qu’il n’est pas venu pour accomplir, en premier lieu, les conseils de Dieu, mais pour porter à l’homme, encore placé sous l’ancien ordre de choses, le témoignage fidèle de ce que Dieu est, au cas où l’homme aurait eu quelque capacité pour recevoir ce témoignage, et discerner Celui qui apparaissait en grâce, au milieu de la création déchue, dans la forme même et la nature de l’homme en qui la chute avait eu lieu. Il est venu également pour offrir aux Juifs, s’ils avaient voulu le recevoir, le Seigneur de gloire, objet de toutes les prophéties et de toutes les promesses ; et, enfin, comme le monde ne l’a pas connu et que les siens ne l’ont pas reçu, il est venu pour accomplir le sacrifice qui a formé la base d’un nouveau monde devant Dieu, et placé les rachetés dans la joie en la présence de son Père, héritiers de tout ce qui était rétabli en Jésus, le second Adam, pour faire de l’Église son corps et son épouse.

Il résulte aussi de tout ce que nous venons de dire, que l’Ancien Testament renferme deux parties très distinctes par leur nature, quoique souvent unies dans le même livre et même parfois dans le même passage, savoir : l’histoire de l’homme tel qu’il était, soit avant, soit sous la loi, et des voies de Dieu à son égard ; et la révélation des pensées et des intentions de Dieu pour l’avenir, pensées et intentions qui se rattachent toujours au Christ.

Cette révélation revêt quelquefois le caractère d’une prophétie positive, quelquefois la forme d’un événement typique qui préfigure ce que Dieu veut accomplir plus tard. Comme exemple de cette seconde expression des pensées de Dieu, je cite le sacrifice d’Isaac. Évidemment, dans l’obéissance touchante d’Abraham, il y a une instruction historique de toute importance ; mais, en outre, chacun y reconnaît facilement le type du sacrifice pour lequel Dieu s’est préparé un agneau, dont Isaac, bien-aimé de son père, n’était qu’une faible image, et dont la résurrection, non en figure seulement, mais en puissance, est la source de vie et d’espérance pour tout croyant.

Mais j’anticipe peut-être trop sur les détails venons-en au caractère général des livres de l’Écriture.

Celui de la Genèse est tout particulier. Elle nous présente, au début du Saint Livre, tous les grands principes élémentaires qui se trouvent développés dans l’histoire des relations de Dieu avec l’homme, dont les livres suivants contiennent le récit. Tous ces principes s’y trouvent en germe, à moins qu’on n’en excepte la loi ; toutefois une loi fut donnée à Adam pendant son état d’innocence, et Agar, nous le savons, préfigure au moins le Sinaï. De tout ce qui a été accompli dans la suite, il n’y a presque rien dont l’expression ne se trouve dans ce livre sous une forme ou sous une autre. Aussi, tout en racontant la triste chute de l’homme, il dépeint les relations de l’homme avec Dieu, avec une fraîcheur de sentiment qui ne se trouve guère dans les hommes habitués plus tard à en abuser et à vivre dans une société qui se complaît en elle-même.

S’agit-il de la création, de l’homme et de sa chute, du péché, de la puissance de Satan, des promesses, de l’appel de Dieu, de son jugement sur le monde, de la rédemption, des alliances, de la séparation du peuple de Dieu, de sa position comme étranger sur la terre, de la résurrection, de l’établissement d’Israël en Canaan, de la bénédiction des nations, de la semence de la promesse, de l’élévation au trône du monde du Seigneur que ce monde avait rejeté, — tout se trouve en fait ou en figure dans ce livre, et de plus, maintenant que nous en avons la clef, l’Église elle-même.

La Genèse chapitre 1er

Examinons donc ce livre avec un peu de suite.
Premièrement, nous avons la création, au milieu de laquelle l’homme se trouve placé comme centre et comme chef. Elle nous montre l’œuvre de Dieu, et puis, à la suite de cette œuvre, le repos de Dieu, repos du travail sans que l’idée de quelqu’un qui y participe y soit présentée. Dieu lui-même se reposait de son œuvre ; l’homme va y prendre sa place bienheureuse, comme chef. Mais ici quelques considérations doivent nous arrêter un instant.

Cette révélation de la part de Dieu n’est pas une histoire de tout ce que Dieu a fait, mais ce que Dieu a donné à l’homme pour son profit, la vérité quant à tout ce avec quoi il a à faire : son objet spécial est de communiquer à l’homme ce qui concerne ses propres relations avec Dieu. Mis en rapport avec le second Adam, l’homme connaîtra un jour comme il a été connu, et déjà, par le moyen de l’œuvre de Christ, il a cette onction de la part du Saint, par laquelle il sait toutes choses : mais historiquement la révélation est partielle, elle se borne à communiquer ce qui intéresse la conscience et les affections spirituelles de l’homme. Il en est de même de toute la Bible.

Rien n’est dit de la création que ce qui place l’homme dans la position que Dieu lui avait assignée dans sa création même, ou ce qui lui présente cette sphère de son existence comme l’œuvre personnelle de Dieu. Ainsi, il n’est pas fait mention des êtres célestes, ni de leur création : on ne les trouve qu’au moment où ils ont des relations avec l’homme, bien que, plus tard, il soit clairement reconnu, comme vérité, qu’ils sont créés de Dieu.

De même encore, quant à cette terre, il n’en est rien dit, sauf ce qui se rapporte à sa forme présente. Le fait est constaté que Dieu a créé toutes choses, tout ce que l’homme voit, tout l’univers matériel. « Au commencement Dieu créa les cieux et la terre ». Ce qui peut être arrivé entre ce moment et celui où la terre (car c’est d’elle seulement qu’il est parlé) était vide et sans forme, est laissé dans une entière obscurité : les ténèbres couvraient alors la surface de l’abîme, mais il n’est question des ténèbres que comme couvrant la face de l’abîme.

Dieu fit sortir la terre de cet état de chaos et de ténèbres où elle était, y introduisant en premier lieu la lumière par sa parole, puis il forma les mers et le sec et la couvrit de plantes et de créatures vivantes. Une fois la terre ainsi préparée et formée, l’homme, fait à l’image de Dieu, y est placé comme dominateur de tout ce qui s’y trouvait ; ses fruits lui sont donnés pour nourriture, tandis que Dieu se repose de son travail, et signale par sa bénédiction le jour qui vit la fin de son œuvre. L’homme jouit des fruits des travaux de Dieu, plutôt qu’il ne participe au repos, car il n’a nullement pris part au travail.

L’ordre de cette œuvre créatrice de Dieu a été celui-ci :
Dans les quatre premiers jours, Dieu fait sortir la lumière et l’ordre du sein des ténèbres et de la confusion. Le premier jour, la lumière ; la scène de la puissance céleste au-dessus de la terre, le second jour ; Il sépara ce qui était formé et en ordre, d’une part, d’avec la masse puissante mais sans forme, des eaux, d’une autre part ; puis, il orna de beauté et de fertilité la scène habitable et mise en ordre, dans le troisième jour. Les symboles d’une puissance directrice furent mis, d’une manière visible, à leur place, le quatrième jour. Le théâtre du développement et de la domination de l’homme était formé ; l’homme n’y était pas encore.

Mais avant de créer l’homme, Dieu créa des êtres vivants de toute espèce dans les mers, sur la terre et dans l’air, qui devaient se propager et multiplier les preuves de la puissance vivifiante de Dieu, par laquelle il pouvait communiquer à la matière une énergie vivante. Ainsi, non seulement fut formée une scène où les conseils de Dieu envers l’homme pouvaient se déployer, mais encore apparurent ces existences que l’homme devait gouverner de manière à manifester ses énergies et ses droits, selon la volonté de Dieu et comme tenant Sa place, comme étant Son vice-gérant sur la terre. L’homme est à part et distinct de tout, le centre de tout, le dominateur de toutes les créatures, auxquelles il s’intéresse parce qu’elles lui appartiennent, vivant dans sa propre sphère de bonheur selon sa nature, en ordonnant, quant aux autres créatures, toutes choses en bénédiction, car toutes lui sont assujetties. En un mot, l’homme est placé au milieu de toute cette création ainsi préparée. Mais ce n’est pas tout : il ne devait pas sortir de la matière par un simple acte de la volonté de Dieu, comme les animaux créés par cette puissance qui appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaient, et elles existent.

Dieu forma l’homme de la poussière, puis il souffla dans ses narines une respiration de vie ; et l’homme devint une âme vivante, en relation immédiate avec Dieu. Comme l’apôtre le dit quelque part dans une citation : Nous sommes sa race. Il n’est pas dit à son sujet : « Que la terre produise ! » mais : « Faisons l’homme ! » et il créa l’homme à son image ; il le créa, sans doute, pour multiplier comme les autres créatures vivantes, mais il lui donna la domination sur elles et en fit le centre et le chef de la création de Dieu sur la terre. Les semences de cette terre féconde lui furent données pour nourriture ; l’herbe verte qu’elle produisait fut de même donnée aux animaux. La violence et la mort n’existaient pas encore.

Rien n’est plus marqué que la position distincte de l’homme, cet être en qui aussi devaient s’accomplir les conseils de Dieu qui prend ses délices dans les fils des hommes et a manifesté son bon plaisir dans les hommes (non pas seulement sa bonté envers eux), par le fait que son Fils est devenu homme. Ici, sans doute, nous avons l’homme responsable, mais la différence qu’il y a entre lui et toutes les autres créatures est aussi marquée que possible. Les jours de la création finissent avec la formule ordinaire : « Et Dieu vit que cela était bon  (chapitre 1 v. 25) », avant que l’homme soit mentionné. Alors vient un conseil solennel qui donne à l’homme une place spéciale : Dieu veut le créer à sa propre image et à sa propre ressemblance. Nous retrouvons deux fois ces mots : « Ainsi Dieu créa l’homme à sa propre image ». Faire de l’homme un simple animal est une chose monstrueuse qui renverse cette double déclaration emphatique de Dieu Lui-même et n’en tient pas compte. Dans l’ordre des créatures, l’homme est évidemment la contrepartie des voies de Dieu, quoique ceci ne soit accompli pleinement qu’en Christ, comme nous le montre le Psaumes 8 (Comparer Romains 5 v. 14 et Hébreux 2).

Nous verrons, dans le chapitre 2, un autre principe d’une immense importance, qui apparaît relativement à l’homme, quand la question de ses relations avec Dieu est mise en avant. Ici, c’est la création de l’homme, comme distincte de toute autre ; il est présenté comme l’ouvrage ou la créature de Dieu, le chef et le centre de tout le reste, le dominateur sur tous les êtres créés. Mais nous pouvons remarquer que quoique l’homme représente Dieu et soit fait à sa ressemblance, il n’est question ici ni de justice, ni de sainteté ; celles-ci ont été introduites par la rédemption et la participation à la nature divine. Il y avait l’absence, mais l’ignorance du mal, non ce que Dieu est vis-à-vis du mal. Nous avons ici la position que l’homme occupe, bien plutôt que sa nature, quoique l’absence du mal et la source d’affections condescendantes comme centre de l’être doivent avoir existé dans l’homme, ces dernières étant plutôt la ressemblance, et la position plutôt l’image.

Les trois premiers versets du chapitre 2 appartiennent au chapitre premier : c’est le repos de Dieu. Au chapitre 2, nous avons les relations de l’homme avec Dieu, et sa position propre dans ces relations. C’est pourquoi le créateur est appelé, pour la première fois, l’Éternel Dieu, Jéhovah, Élohim, non plus simplement Dieu comme créateur, mais Dieu en relation avec ceux qu’il a créés. C’est aussi pourquoi nous avons le mode spécial de la création de l’homme.

Jéhovah-Élohim est un nom personnel aussi bien que la déité, d’une manière générale. Il était important aussi pour Israël de savoir que son Dieu était le créateur de toutes choses. Cependant ce titre n’est employé que lorsqu’il s’agit de voies spéciales de Dieu et de rapports avec l’homme. La distinction entre les documents Jéhovistiques et Élohistiques n’est qu’un enfantillage, et vient d’une ignorance complète des voies et des pensées de Dieu. Il y a toujours une raison pour l’emploi de l’un ou de l’autre de ces noms : Élohim est simplement Dieu ; Jéhovah est Celui qui agit et gouverne dans le temps, qui demeure toujours le même, tout en ayant à faire avec d’autres.

Quelques mots quant au jardin : c’était un lieu de délices. Éden signifie « plaisir ». Il a entièrement disparu et il était destiné à disparaître, mais nous voyons par la description de deux de ses rivières, qu’il était sur cette terre réellement. Jéhovah-Élohim avait formé l’homme ; Jéhovah-Élohim avait planté le jardin. La rivière de Dieu qui devait arroser la terre, prenait sa source là. Les sources rafraîchissantes de Dieu se trouvent dans le jardin de ses délices, et l’homme y avait été placé pour cultiver et garder le jardin. L’homme et la terre sont maintenant tous les deux en ruines.

La genèse chapitre 2

Au chapitre 2, nous avons donc les relations spéciales de l’homme avec Dieu, ses relations avec sa femme (type de celles de Christ avec l’Église), ses rapports avec la création et les deux grands principes, desquels tout découle dans tous les temps, établis dans le jardin où l’homme a été placé en bénédiction, savoir : sa responsabilité dans l’obéissance, et une source souveraine de vie ; l’arbre de la science du bien et du mal, et l’arbre de vie. C’est à la conciliation de ces deux choses qu’est attaché le bonheur de l’homme. Il est impossible en dehors de Christ. C’est la question soulevée dans la loi, et qui a sa réponse dans la grâce en Christ. La loi mettait la vie à la suite de l’obéissance parfaite de celui qui connaissait le bien et le mal, c’est-à-dire la faisait dépendre de notre responsabilité ; tandis que Christ, qui a subi la conséquence de la chute et de la désobéissance de l’homme, devient, selon la puissance d’une vie qui a remporté la victoire sur la mort (fruit de cette désobéissance), une source de vie éternelle que le mal ne saurait atteindre.

Il est devenu une source de vie divine, lorsqu’une justice parfaite a été accomplie par une une justice dans laquelle nous sommes devant Dieu selon sa propre pensée, sa nature et sa volonté juste. La sacrificature du Christ s’applique aux détails du développement de cette vie au milieu du mal, et à la position de perfection divine dans laquelle nous sommes placés par son œuvre ; la sacrificature concilie nos infirmités présentes avec la position que Dieu nous a donnée devant Lui.

La différence entre la sacrificature et l’office d’avocat sera traitée en son lieu, dans les épîtres de Jean et de Paul. Je ferai seulement remarquer ici que la sacrificature se rapporte au secours pour les infirmités et à l’accès auprès de Dieu, l’intervention de l’avocat aux péchés et au rétablissement de la communion.
Dans le jardin, la connaissance du bien et du mal n’existait pas encore pour notre premier père : l’obéissance (en s’abstenant d’un acte qui n’était point péché, s’il n’eût pas été défendu) constituait à elle seule l’épreuve qui lui était imposée. Ce n’était point une prohibition du péché, ni l’obligation imposée du bien comme en Sinaï, alors que le bien et le mal étaient connus.

Ce qui distingue l’homme de toute autre créature ici-bas, c’est qu’au lieu de sortir, comme être vivant, de la terre ou de l’eau, par la seule parole de Dieu, Dieu le forme et le façonne de la poussière, et le met, comme âme vivante, en rapport direct avec Lui, en soufflant dans ses narines l’esprit de vie. Toutes les créatures ayant vie sont appelées des âmes vivantes et mentionnées comme ayant l’esprit de vie, mais Dieu ne souffla jamais dans les narines d’aucunes d’elles, afin qu’elle devînt une âme vivante : l’homme était, par son existence, en relation immédiate avec Dieu, car il tenait sa vie immédiatement de Lui. C’est pourquoi il est appelé au chapitre 17 des Actes « la race de Dieu », et il est dit en Luc « (fils) d’Adam, (fils) de Dieu ».

Il est important d’envisager ce chapitre comme posant, d’une manière spéciale, tous les principes des relations de l’homme, soit avec Dieu, soit avec sa femme, soit avec la création inférieure. Ici, toutes choses, selon leur espèce comme créatures de Dieu, et dans l’ordre qui leur était propre, étaient en liaison avec la terre ; ce n’était pas le travail de l’homme qui leur donnait croissance et fécondité ; ce n’était pas non plus la pluie du ciel qui procurait d’en haut la fertilité. C’était de la terre que montait la vapeur qui en arrosait toute la surface, élevée par une puissance qui agissait sur la terre pour la bénédiction. Elle ne descendait pas. Cependant l’homme était dans une position particulière par rapport à Dieu.

L’homme n’habitait pas dans le ciel, Dieu n’habitait pas sur la terre ; le fait de Sa demeure avec nous, ou de notre demeure avec Lui, est le fruit de la grâce et de la rédemption, qui aussi forment un temple pour Dieu. Mais Dieu avait formé un lieu de bénédiction et de délices particulier pour l’habitation de l’homme, et c’est là qu’Il le visitait.

De ce jardin, où il était placé par la main de Dieu, comme souverain du monde, sortaient les fleuves qui arrosaient le monde du dehors et en caractérisaient les parties. Sur Adam reposait le devoir d’obéissance. Image de Dieu sur la terre, le mal étant étranger à sa nature, et comme centre d’un vaste système en liaison avec lui, il devait trouver son propre bonheur dans sa relation immédiate et dans ses rapports avec Dieu. Aussitôt que Dieu s’est racheté un peuple, Il habite au milieu de lui (Exode 29 v. 46). Ici, il créait, bénissait et visitait.

Le bonheur et la sécurité d’Adam, centre conscient de tout ce qui l’entourait, consistaient dans sa dépendance de Dieu et dans ses rapports avec Dieu. C’est là, comme nous le verrons, ce qu’il perdit, et il devint le centre insatiable de ses propres désirs et d’une ambition qu’il ne put jamais satisfaire. Ainsi, la nature terrestre dans sa perfection, ayant pour centre l’homme en relation avec Dieu par sa création et par le souffle de vie qui était en lui ; de pures jouissances, une source de vie permanente et un moyen de mettre sa responsabilité à l’épreuve ; des sources de rafraîchissement universel pour le monde au-dehors, et, si l’homme demeurait dans l’état où il avait été créé, des rapports bénis avec Dieu dans cet état : telle était la position du premier Adam dans l’innocence.

Afin qu’il ne fût pas seul, mais qu’il eût une aide, une compagne, une autre jouissance d’affection, Dieu forma, non pas un autre homme, car alors l’homme n’eût plus été un centre ; mais de l’homme lui-même Dieu forma sa femme, afin que leur union fût aussi intime et aussi absolue que possible, et qu’Adam demeurât chef et centre de tout. En outre, il la reçut de la main de Dieu même. Telle était la nature dont l’homme était entouré : celle que Dieu reconnaît toujours et contre laquelle l’homme ne pèche jamais impunément. Quoique le péché ait souillé et gâté tout cela, c’est le tableau de ce que Christ, l’Église et l’univers seront, lorsque tout sera rétabli en puissance par l’homme obéissant. Jusqu’ici tout était innocence sans connaissance du mal.

 

Arthur KatzUn message de John Nelson Darby.
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