Études sur la Parole.9
Exode chapitre 15 à 25 - Le sujet général et caractéristique de l’Exode est la délivrance du peuple de Dieu ou son rachat effectué par l’Éternel, et son établissement comme un peuple qui lui appartient en propre.
Exode chapitre 15 et 16.
Au sortir de la mer Rouge, nous entrons dans le désert. On chante le cantique de triomphe (chapitre 15). Dieu les a conduits par sa force à la demeure de sa sainteté. Mais ils sont sur le chemin, non en Canaan. Il les conduira à la demeure qu’il a établie, que ses mains ont préparée pour eux : il en est de même pour nous. Les ennemis ne sauraient s’y opposer. Une troisième chose se trouve exprimée dans ce beau cantique, c’est le désir de dresser un tabernacle à l’Éternel. Mais ce qui est célébré surtout, c’est la délivrance opérée par la puissance de Dieu et l’espérance d’entrer dans le sanctuaire que ses mains ont établi.
Une joie pleine et entière accompagne donc la délivrance. Cette joie, qui prend sa source dans la conscience d’une délivrance complète par la puissance de Dieu, saisit toute l’étendue de ses intentions en faveur de ses rachetés, et voit disparaître les difficultés du chemin devant la face de Celui qui a délivré. Remarquez qu’ils chantent la délivrance de Dieu avant d’avoir fait un seul pas dans le désert. L’âme, encore en relation avec l’Égypte, est incertaine et dans la crainte. Le désert peut avoir ses amertumes et ses épreuves ; mais là nous sommes libres et avec Dieu ; conduits à la demeure de sa sainteté par la rédemption et par la main libératrice de notre Dieu.
Le racheté est envisagé comme sur le chemin de la gloire, mais ne possédant pas encore la demeure promise par Dieu. Nous sommes arrivés au lieu où Dieu habite, mais la place qu’il a préparée aux siens est encore à venir. Édom et Moab seront encore une pierre d’achoppement dans le chemin du peuple, mais il lui faudra la surmonter. Cette différence est importante à remarquer. Quoi qu’il en soit, le racheté est envisagé à ce double point de vue, comme étant en Christ, où sa position est fixée et assurée ; puis, dans le désert, où la foi est mise à l’épreuve.
Remarquez encore ici quelques éléments importants de la position du peuple. En premier lieu, il est un peuple, ce qu’il n’avait pas été jusqu’ici. Il y avait eu, par la grâce, des hommes justes, croyants, appelés ; maintenant, bien que ce soit selon la chair, il y a un peuple de Dieu sur la terre : ce fait est basé sur la rédemption accomplie par Dieu. Dès lors, Dieu demeure au milieu de son peuple : c’est le second point. Il n’avait pas demeuré avec Adam ; il n’avait pas demeuré avec Abraham qu’il avait appelé ; il demeure avec Israël racheté. En troisième lieu, la présence de Dieu au milieu de son peuple introduit la sainteté, car « la sainteté sied à sa maison pour toujours ». La sainteté n’est pas mentionnée dans la Genèse, si ce n’est à propos de la sanctification du sabbat. Dès le moment où la rédemption est accomplie, Dieu est présenté glorieux en sainteté, et son habitation est sainte. Tous ces principes sont importants.
Plus tard, les difficultés se présentent ; le peuple voyage trois jours sans eau : triste effet, en apparence, de la délivrance dont il a été l’objet. Puis, l’eau qu’il rencontre est amère. Si la mort l’a délivré de la puissance de l’ennemi, il faut qu’il apprenne à la connaître dans son application à lui-même, amère pour l’âme, il est vrai, mais, par grâce, devenant rafraîchissement et vie ; car, « en toutes ces choses, est la vie de l’esprit (Ésaïe 38 v. 16) ». C’est pratiquement la mort et l’application de la croix à la chair, après la délivrance ; mais le bois, la part de Christ sur la croix, je n’en doute pas, la rend douce, et rafraîchissante aussi. Après cela, nous avons les douze puits et les soixante-dix palmiers (1) : figures, il me semble, de ces sources vivantes et de cet ombrage qui nous ont été fournis, par les instruments choisis de Dieu, pour la consolation de son peuple.
1. Le Seigneur adopta ce nombre dans les deux missions finales des disciples auprès d’Israël.
Ici, nous avons le principe de la responsabilité du peuple, et son obéissance placée, comme condition de son bien-être, sous le gouvernement de Dieu. Cependant, Dieu ne cesse point d’agir en grâce envers lui. Le sabbat, repos du peuple, est établi en rapport avec Christ, le vrai pain de vie, qui donne le repos.
Chapitre 17.
Puis vient l’Esprit, les eaux vivantes qui sortent du rocher ; mais la présence du Saint Esprit amène les combats et non le repos. Christ se place spirituellement à la tête du peuple ; Josué, dont il est fait mention maintenant pour la première fois, en est le type. Le véritable repos est par Christ, le pain descendu du ciel ; et ce repos vient avant le combat, quoique l’homme ne puisse en jouir par ce pain seulement, sans que la mort et la rédemption interviennent. À moins que nous ne mangions la chair et ne buvions le sang, nous n’avons pas la vie pour goûter le pain et en jouir. Dans tous ces types, la position du peuple est caractérisée par le fait que le voile n’est pas déchiré. Le roc est frappé, car il faut qu’il le soit pour qu’il donne l’eau vive ; mais ceci est historique quant au fait et n’est pas l’accès au dedans du voile. C’est la partie terrestre des voies de Dieu, même en grâce.
Bien que le peuple, en combattant le bon combat de Dieu, puisse compter sur la victoire, nous voyons que celle-ci dépend entièrement et à chaque instant de la bénédiction divine. Moïse, sur la montagne, sa verge à la main, nous représente Dieu exerçant son autorité d’en haut ; et, s’il cesse de tenir ses mains étendues, le peuple est battu par ses ennemis. Cependant Aaron, sacrificateur, et Hur (pureté ?) maintiennent la bénédiction, et Israël a l’avantage. La cause de son succès est cachée. La sincérité et les vaillants efforts des Hébreux, la circonstance qu’ils combattaient le combat de Dieu, bien que réels, étaient vains ; le succès tout entier provient d’en haut, de la bénédiction de l’Éternel.
L’esprit humain serait tenté de dire que si Dieu fait la guerre et arbore un drapeau, il en aura bientôt fini. Toutefois, il n’en est point ainsi : de siècle en siècle, il fera la guerre à Amalek. Car si, d’une part, c’est la guerre de Dieu, de l’autre, c’est celle de son peuple, au milieu duquel il avait pris place.
Jusqu’à présent tout s’était accompli en grâce. Les murmures du peuple n’avaient fait que manifester les richesses de la grâce de Dieu, qui avait fait voir sa gloire, en donnant à Israël tout ce qu’il pouvait désirer. La grâce se présente ici d’une manière d’autant plus frappante que, plus tard, sous la loi, les mêmes désirs ont amené des châtiments très sévères.
Chapitre 18.
Enfin, après ce règne de grâce, vient au chapitre 18 ce qui préfigure le millénium, où le roi en Jeshurun juge en justice, et établit l’ordre et le gouvernement : les Gentils mangent et offrent des sacrifices avec Israël, et reconnaissent que le Dieu des Juifs est élevé au-dessus de tous les dieux. Tout ceci est l’effet de la grâce et de la puissance de Dieu.
Pendant le temps de la délivrance d’Israël, la femme de Moise avait été absente, puisque l’Église apparaîtra dans la joie de la délivrance d’Israël : mais maintenant elle reparaît sur la scène, et nous avons non seulement Guershom, voyageur dans un pays étranger, mais en outre un second fils, Éliézer, « car », dit Moïse, « le Dieu de mon père m’a été en aide et m’a délivré de l’épée du Pharaon ». L’application de ces faits à la délivrance future d’Israël, est trop évidente pour exiger de longues explications.
Chapitres 19 et 20.
Après ces événements, qui représentent les grands traits de la grâce, la scène change entièrement. Israël ne célèbre pas la fête à l’Éternel, sur la montagne où, selon la promesse faite à Moïse, Il avait amené le peuple à Lui, les portant comme sur des ailes d’aigles. Il leur présente une condition, savoir que, s’ils obéissent à sa voix, ils seront son peuple. Au lieu de se connaître eux-mêmes, et de dire, tout en étant tenus d’obéir : Nous n’osons pas nous placer sous une telle condition et risquer de perdre ainsi notre bénédiction, de la perdre même infailliblement, le peuple entreprend de faire tout ce que l’Éternel a dit. Toutefois, il ne lui est pas permis de s’approcher de Dieu qui se cache dans l’obscurité.
Israël essaie donc de l’obéissance loin de Dieu, dans un état où il ne pouvait s’approcher de sa sainte majesté, à laquelle l’obéissance était due. Dieu, cependant, apporte toute la solennité possible à la communication de sa loi ; il tonne pour que le peuple ait frayeur de lui. Mais que peut la frayeur, pour donner de la force à celui qui est loin de Dieu ? Le sentiment peut être convenable ; mais il n’était pas convenable que le peuple entreprît d’obéir dans un tel état.
La terreur, et la condition d’obéir, quand le peuple est éloigné de Dieu, tel est le caractère de la loi : c’est une règle sainte imposée à l’homme quand il ne peut pas s’approcher de Dieu, une règle qui, envisagée dans son caractère le plus large, élève une barrière, et, soulevant la question de la justice comme condition de vie, exige la justice de la part de l’homme, quand l’homme est un pécheur.
Lorsque Dieu a parlé au peuple et que celui-ci n’ose plus entendre, Moïse s’approche de l’obscurité et reçoit les instructions de Dieu pour le peuple, instructions morales et générales qui se rapportent à leur mise en possession du pays de Canaan, dans le cas où ils y seraient entrés selon l’alliance de la loi. Deux choses sont signalées à notre attention, dans les prescriptions qui se rapportent à leur culte : l’œuvre de l’homme, et un ordre humain donnant toujours lieu à la manifestation de la nudité de l’homme, sont également et ensemble défendus (chapitre 20 v. 25 et 26).
Chapitre 21.
Au chapitre 21, nous pouvons, en passant, remarquer un beau type du dévouement de Christ pour l’Église et pour son Père, et de son amour pour nous (verset 5 et 6). Après une vie fidèlement consacrée à son service, comme homme, il a voulu demeurer serviteur, même dans la mort, par amour pour le Père, pour l’Église, et pour les siens. Il s’est fait serviteur pour toujours (Luc 12, passage qui se rapporte au temps de sa gloire ; et Jean 13).
Chapitres 22 à 24.
L’alliance établie sous la condition de l’obéissance du peuple est confirmée par du sang (1) (chapitre 24). Le sang étant verset, la mort étant intervenue comme jugement de Dieu, les anciens montent pour entrer en relation avec Lui ; ils voient sa gloire, et continuent leur vie terrestre et humaine ; ils mangent et boivent.
1. La mort était la sanction pénale, et aussi comme telle, la puissance libératrice en grâce.
Chapitre 25.
Mais Moïse est appelé auprès de Dieu, pour voir le modèle de choses bien plus excellentes, de choses célestes, qui, en même temps qu’elles étaient la provision de tout ce qui était nécessaire en vue des fautes et des manquements du peuple de Dieu, lui révèlent aussi la perfection et les gloires variées de Celui dont il s’approche comme son peuple. Seulement le peuple porte encore le cachet de l’économie à laquelle il appartient, comme cela arrive à tout ce qui n’est pas fondé sur l’association à un Christ glorifié et caractérisé par elle. Ce qui, pour nous, dans les figures qui nous sont présentées ici, ne répond pas à leurs antitypes, comme nous en avons la connaissance, n’est pas dans les choses elles-mêmes, mais dans la liberté d’accès, dans le chemin qui a été ouvert, et dans notre admission à ces choses.
La forme de la réalisation dépendait de l’état dans lequel ces choses se trouvaient alors. La sacrificature existait ; mais il y avait plusieurs sacrificateurs, parce qu’ils étaient mortels. Pour nous, le voile est déchiré, de sorte que le lieu saint et le lieu très saint ne font qu’un. Cependant le type général reste, et je ne pense pas que, dans le temps du millénium, le voile soit déchiré, lors même que toute la bénédiction dépende de la mort de Christ. Notre position comme chrétiens est toute spéciale.
Le tabernacle nous présente les gloires de tous genres de Christ médiateur, non pas pourtant l’unité de l’Église, envisagée comme son corps, toutes les manières dont les voies et les perfections de Dieu ont leur manifestation par Christ, soit dans la création tout entière, soit dans la gloire des siens, soit dans sa propre personne. En un mot, nous y voyons la scène de la manifestation de la gloire de Dieu, sa maison, son domaine, dans lesquels il déploie son Être (en tant que son Être peut être vu), les richesses de sa grâce et de sa gloire, et sa relation en Christ avec nous, pauvres et faibles créatures qui nous approchons de Lui, mais encore avec un voile qui cache sa présence, et comme Dieu, non pas comme Père (1).
1. Le chrétien voit la gloire sans voile dans la face de Jésus Christ, et s’approche de Lui avec hardiesse, puisque la gloire de sa face est la preuve de la rédemption.
Ainsi, le tabernacle avait deux aspects, relatifs, l’un à la gloire qui lui était propre, l’autre aux moyens de relation de Dieu avec son peuple. C’est ce qui est vrai même du Seigneur Jésus. Je puis envisager sa croix dans sa perfection absolue, selon les pensées et le cœur de Dieu ; je puis y trouver aussi la réponse à tous mes besoins, de même que la réparation de toutes mes fautes.
Je serais entraîné trop loin, si je voulais entrer dans les détails de la construction du tabernacle et de ses ustensiles ; je me bornerai à quelques remarques générales.
Il y a une certaine apparence de désordre dans la description qui est faite de ces objets, en ce qu’elle est interrompue par celle des vêtements d’Aaron et de son mode de consécration. Mais cela provient de ce que je viens de faire observer : qu’il y a des choses relatives à la manifestation de Dieu, tandis qu’il en est d’autres qui se rapportent à la présentation de l’homme à Dieu. Les unes se lient aux autres, car certaines manifestations de Dieu sont, en quelque sorte, les points de contact avec l’homme et les moyens à l’aide desquels il s’approche de Dieu, comme la croix ; mais ces manifestations n’en sont pas moins distinctes de l’acte même de ce rapprochement, ainsi que des actes dont se compose le service de Dieu.
La description du tabernacle nous offre premièrement les choses dans lesquelles Dieu se manifeste, comme objet de la connaissance spirituelle de l’homme, par la foi sans doute, et secondement les choses que l’homme fait en s’approchant de Celui qui se révèle ainsi.
Il y a donc, en premier lieu, les choses qui se trouvent dans le saint des saints, puis celles qui sont dans le lieu saint, l’arche de l’alliance, la table des pains de proposition et le chandelier à sept branches. C’est ce que Dieu avait établi, dans la maison où sa gloire demeurait, pour se manifester là où ceux qui entraient en sa présence pouvaient avoir communion avec Lui. De fait, personne ne pouvait entrer dans le lieu très saint ; car le souverain sacrificateur seul y entrait, non pour la communion, mais pour placer le sang sur le propitiatoire, tandis qu’un nuage d’encens l’entourait afin qu’il ne mourût pas (voyez Hébreux 9). Mais le tabernacle était en lui-même le lieu où l’on s’approchait de Dieu. Ensuite nous avons l’arrangement et la structure du tabernacle dans lequel tous ces objets étaient renfermés, et le voile qui le divisait en deux parties ; puis, en dehors, l’autel des holocaustes, et le parvis où celui-ci était placé (chapitre 27, jusqu’au verset 19).
Nous considérerons ces objets en premier lieu. Ils constituent autant de modes suivant lesquels Dieu se manifeste à l’homme. Ce qui suit représente l’homme considéré dans son activité, lorsqu’il est mis en rapport avec ces diverses manifestations de Dieu : il y est question des sacrificateurs ; puis des offrandes que Dieu ordonne d’apporter pour l’accomplissement de son culte. Pour cela, il fallait introduire la sacrificature, qui seule agissait et seule pouvait agir ainsi dans le tabernacle (1).
1. La mort fut le résultat de la chute de la sacrificature dans la personne de Nadab et d’Abihu, chute qui fut immédiate, comme il en arrive pour tout ce qui est placé sous la responsabilité de l’homme ; or tout, sauf assurément la rédemption réelle, l’a été.
L’arche de l’alliance représentait le trône où Dieu se manifestait, si quelqu’un pouvait entrer devant Lui en justice (1), et comme le souverain envers lequel tout homme vivant est responsable ; le Dieu de toute la terre. Toutefois, c’est un trône aussi où Dieu se trouve en relation avec son peuple.
1. Justice qui n’était pas séparée de sa sainteté, et qui ne prenait pas le simple devoir comme mesure de l’acceptation. Mais tandis que l’adorateur s’approchait du Dieu saint, il venait à un trône de justice. La sainteté est une nature qui prend ses délices dans la pureté, et qui repousse le mal : la justice le juge avec autorité. Il ne s’agissait pas seulement de la responsabilité de l’homme, mais de ce que Dieu était.
La loi, témoignage de ce qu’il exigeait des hommes, devait être placée dans l’arche. Au-dessus était le propitiatoire, qui cachait la loi et formait le trône même, ou plutôt la base du trône ; et les chérubins, qui étaient tirés de la même pièce que le propitiatoire, en étaient les supports, les côtés. Le propitiatoire, en lui-même, ce me semble, nous présente la merveilleuse relation qui existe entre la justice humaine et la justice divine, dans le Seigneur Jésus. Nous savons que la loi était cachée dans l’arche, et, dans le gouvernement divin de l’homme sur la terre, la loi était la règle parfaite ; et nous savons que la loi était dans le cœur de Christ. Christ était parfait dans son obéissance et son amour comme homme envers son Père.
Il vivait parfaitement à la hauteur de la responsabilité de l’homme selon Dieu, dans son homme intérieur. Mais il glorifiait aussi Dieu, tout ce que Dieu est lui-même, amour, justice divine, vérité, majesté. Tout ce que Dieu est fut glorifié par le Fils de l’homme ; et non seulement le Fils de l’homme entre avec justice dans la gloire de Dieu, mais Dieu est pleinement révélé comme le lieu d’accès pour nous dans ce caractère ; la justice est démontrée par son entrée auprès du Père. Le « bois de sittim » et les tables de la loi sont là, mais ils sont recouverts d’or ; la justice de Dieu y est aussi. C’est avec cette justice qu’est la communion, mais le voile ici la cache encore. Le caractère général, jusqu’ici, était un trône judiciaire. Dans ce temps-là, l’homme (sauf Moïse reçu en grâce) ne pouvait entrer là où Dieu habitait, et Dieu ne sortait pas. Maintenant, il est sorti vers nous en grâce, se revêtant d’humiliation afin qu’il pût être avec nous en grâce parfaite, et l’homme est entré dans la gloire en vertu d’une rédemption accomplie.
Les chérubins, dans tout l’Ancien Testament, partout où on les voit agir, se lient à la puissance judiciaire de Dieu, ou sont les exécuteurs de la volonté de ce pouvoir, et, en général, dans l’Apocalypse, ils se rattachent aux jugements providentiels de Dieu, et sont en rapport avec son trône ; seulement le caractère séraphique se rattache à eux dans l’Apocalypse, en sorte que le trône juge finalement d’après la nature de Dieu.
Ici donc, Dieu se manifestait comme le Dieu suprême dans son être moral, revêtu de puissance pour faire respecter ses lois, et tenir compte de tout ce qui se faisait. C’est pourquoi aussi, à cause de ce caractère de Dieu, le sang, témoin de tout ce qui s’était fait en faveur de ces êtres responsables, et satisfaisant à toute la nature morale de Celui qui se tenait en ce lieu, était mis sur le propitiatoire, tout en témoignant chaque année que l’œuvre n’était pas encore accomplie. Ce n’était pas non plus exactement là que Dieu était en relation avec son peuple ; mais de là devaient sortir ses communications pour être transmises au peuple de sa part. « Je me rencontrerai là avec toi », dit Dieu à Moïse, « et je te parlerai de dessus le propitiatoire, d’entre les deux chérubins qui seront sur l’arche du témoignage, et je te dirai tout ce que je te commanderai pour les enfants d’Israël ».
Moïse (auquel Dieu confiait ses pensées pour le peuple) devait avoir là ses communications avec l’Éternel, et cela sans voile. C’était donc la manifestation de Dieu la plus intime, la plus immédiate, et qui tenait de près à sa nature qui ne se manifeste pas. Mais cette manifestation avait lieu en jugement et en gouvernement (1). Ce n’était pas jusqu’ici dans l’homme, ni selon l’homme que Dieu se manifestait, mais au dedans du voile. Plus tard, ce devait être en Christ : en grâce, et en justice divine démontrée par la place donnée à l’homme en lui.
1. Cela est vrai ; mais dans son application typique (je devrais peut-être dire : spirituelle), non selon la lettre, mais selon l’esprit, nous trouvons un autre élément important de la vérité. Le propitiatoire était l’endroit où l’homme pouvait s’approcher de Dieu, mais non celui où Dieu s’occupait de la responsabilité de l’homme. Ceci avait lieu à l’autel d’airain, lieu du sacrifice, premier objet qu’on rencontrât là où l’homme entrait comme pécheur et où, par conséquent, il était question de ce qu’il devait être vis-à-vis de Dieu, pour Dieu, mais de ce que l’homme devait être. Au propitiatoire, dans le lieu très saint, il était question de ce que Dieu est. L’homme doit être propre pour la présence de Dieu dans le lieu très saint.
En dehors du voile était la table avec ses douze pains et le chandelier d’or. Douze est la perfection administrative dans l’homme ; sept la perfection spirituelle, soit en bien, soit en mal. L’une et l’autre se trouvent en dehors du voile, tandis que au dedans était la manifestation la plus immédiate du Dieu suprême, mais qui se cachait encore, pour ainsi dire, dans l’obscurité. La table et le chandelier représentaient la nourriture et la lumière ; Dieu en puissance lié avec l’humanité, et Dieu donnant la lumière du Saint Esprit. C’est pourquoi il y a douze apôtres attachés au Seigneur dans la chair, et sept églises pour Celui qui a les sept Esprits de Dieu.
Les douze tribus étaient pour le moment ce qui répondait extérieurement à cette manifestation. Cela se retrouve dans la nouvelle Jérusalem. Le fond de la pensée était la manifestation de Dieu dans l’homme et par l’Esprit.
Ensuite nous avons le tabernacle même, qui était un, quoique séparé en deux parties. La Parole nous fait comprendre qu’il y avait deux significations dans le tabernacle lui-même : savoir, les cieux, habitation de Dieu, et la personne de Christ, tabernacle de Dieu (1). « Les choses célestes elles-mêmes », dit l’Apôtre, ont dû être purifiées « par de meilleurs sacrifices » (Hébreux 9 v. 23). Christ a traversé les cieux comme Aaron quand il s’approchait du propitiatoire (Hébreux 4 v. 16). Le tabernacle est encore employé (Hébreux 3 v. 3 et 4) comme figure de l’univers créé et, dans le même passage, comme figure des saints : la maison sur laquelle Christ est chef comme Fils.
1. D’une manière générale, nous pouvons ajouter : et les chrétiens ; car il est dit : « nous sommes sa maison (Hébreux 3 v. 6) ».
Le voile était, on le sait d’après la même autorité divine, la chair de Christ, cachant Dieu dans sa sainteté de jugement, dans sa perfection comme souveraine justice, mais le manifestant en parfaite grâce à ceux qui étaient dans sa maison.
Un message de John Nelson Darby.
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