Le besoin de brisement
Le besoin fondamental du disciple de Jésus-Christ n'est pas d'avoir plus de puissance, mais plus de brisement. La majorité des chrétiens d'aujourd'hui ne sont pas très différents des douze premiers disciples du Seigneur.
« L'Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, et il sauve ceux qui ont l'esprit dans l'abattement. Le malheur atteint souvent le juste, Mais l'Eternel l'en délivre toujours (Psaumes 34 v. 18 et 19) ».
« Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c'est un esprit brisé : O Dieu ! Tu ne dédaignes pas un cœur brisé et contrit (Psaumes 51 v. 19) » .
Le besoin fondamental du disciple de Jésus-Christ n'est pas d'avoir plus de puissance, mais plus de brisement. La majorité des chrétiens d'aujourd'hui ne sont pas très différents des douze premiers disciples du Seigneur. Nous observons les douze se chamaillant pour savoir qui d'entre eux est le plus grand; demandant à siéger à Sa droite et à Sa gauche; désirant faire descendre le feu du ciel sur ceux qui s'opposent à eux; refusant de se laver les pieds les uns les autres; s'opposant au besoin du Seigneur d'aller à la Croix, et allant jusqu'à tirer l'épée pour le défendre dans le jardin.
Avez-vous remarqué que les disciples n'ont pas été investis de la puissance d'en-Haut avant d'avoir été, d'un seul esprit et d'une seule pensée, ensemble dans un même lieu après la crucifixion et la résurrection du Seigneur Jésus-Christ. Bien qu'il soit vrai qu'ils aient reçu une mesure de puissance spirituelle pendant le ministère du Seigneur sur terre, nous voyons que cette simple petite dose de capacités célestes les avait déjà enflés d'orgueil. Jésus les a envoyés et leur a donné autorité sur des esprits mauvais. Et, à leur retour, ils se sont exclamés : « Seigneur ! Même les démons nous sont soumis par ton nom ! ».
Même ce petit accomplissement leur a donné sujet de se réjouir et de s'élever eux-mêmes. Jésus leur dit que ce petit succès ne mérite pas qu'on s'en réjouisse. Plus tard, nous retrouvons les disciples reprochant à d'autres qui ne les suivaient pas, de chasser les démons par le nom de Jésus. Pourquoi? Parce qu' « ils ne nous suivent pas ». Patiemment, Jésus leur dit de cesser d'interdire aux autres d'agir, parce que « celui qui n'est pas contre nous est pour nous ». Nous voyons avec quelle rapidité la fierté pouvait gagner du terrain.
Quelle tragédie cela aurait été que de déverser l'Esprit Saint dans sa plénitude sur les disciples dans de telles conditions! Ils étaient complètement incapables et non préparés à utiliser une telle puissance. Pourquoi? Pas parce qu'ils n'étaient pas sincères. Non, sans aucun doute, ils étaient très sincères. En effet, ils avaient tout abandonné pour suivre le Seigneur. Néanmoins ils n'étaient pas encore brisés. C'est-à-dire qu'ils suivaient le Seigneur et avaient eu un avant-goût de la puissance spirituelle, mais ils n'avaient pourtant pas encore pris la Croix.
À plusieurs reprises, Christ leur avait dit de prendre la Croix, mais ils ne pouvaient en comprendre la signification. Ils ont même cherché à empêcher le Seigneur de prendre SA Croix. On ne pouvait pas leur confier beaucoup de puissance parce qu'ils n'étaient pas suffisamment morts à eux-mêmes. Le moindre accomplissement était seulement pour eux une occasion de se vanter et d'avoir des disputes supplémentaires pour savoir qui serait le plus grand parmi eux. Par conséquent, ils devaient donc demeurer à Jérusalem et attendre d'être revêtus de la puissance d'en haut. Tant qu'ils étaient encore des hommes fiers, ils trouvaient beaucoup d'occasions de se disputer, mais après avoir été brisés, ils furent finalement d'une seule pensée et en accord. Ensuite, l'Esprit est venu, et avec l'Esprit, la plénitude de la puissance.
Aujourd'hui l'appel est à l'unité, mais nous devons admettre que l'unité ne peut être réalisée en appelant des personnes à l'unité. L'unité est réalisée quand nous prenons la Croix et mourons à nos opinions personnelles, que nous abandonnons nos petites disputes et nos préjugés. Alors, et alors seulement, nous serons un seul esprit. Un esprit brisé est un esprit paisible, qui peut demeurer avec d'autres. Les personnes susceptibles, non brisées, dures et têtues ne peuvent jamais tomber d'accord. Les sacrifices pour Dieu sont un esprit brisé et contrit.
Davantage du Seigneur, ou moins de « moi » ?
En fait, quand le Seigneur nous appelle à retourner à la Croix pour devenir des disciples de Jésus, c'est qu'Il prévoit d'abord de nous humilier avant de nous donner la puissance. Ce n'est pas une question d'approvisionnement, et Sa vie n'est pas à mesurer en termes de quelque chose de plus ou d'abondance. Soit la Vie est présente, soit elle n'est pas présente. La Vie du Seigneur est une Vie riche, et elle remplit le croyant de TOUTE la plénitude de Dieu.
Nous pouvons dire d'un frère ou d'une sœur, qu'ils « connaissent vraiment le Seigneur d'une manière puissante » ou qu'ils sont « plein de la Vie » ou qu'ils ont « une forte onction ». Bien sûr, nous avons tous des dons et des capacités différentes selon ce que l'Esprit nous donne. Mais nous ne devrions pas employer un discours qui sous-entendrait que certains frères et sœurs ont plus de Vie du Seigneur que d'autres. Nous rejetons catégoriquement cette idée. Dieu ne fait pas acception de personnes, et Il nous a TOUS bénis avec « toutes les bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ (Éphésiens 1 v. 3) » ; « car en Lui habite toute la plénitude de la divinité. Vous avez tout pleinement en Lui, qui est le Chef de toute domination et de toute autorité (Colossiens 2 v. 9 et 10) » ; « Lui qui n'a pas épargné son propre fils, mais l'a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas également toutes choses avec Lui ? (Romains 8 v. 32) ».
Que nous indiquent ces passages ? Que nous sommes bénis de toutes bénédictions spirituelles, remplis de toute la plénitude de Dieu en Christ, et que nous avons reçu toutes choses gratuitement par Lui. Aucun croyant n'est davantage « oint » ou plus puissant qu'un autre.
Dites-moi s'il vous plaît, vous les saints de Dieu, de quoi manquez-vous spirituellement ? Ces passages démontrent d'une manière claire que vous êtes déjà remplis de tout ce que Dieu a et est. Combien fait tout ? Est-ce que plein est plein ? Est-ce que complet est complet ? S'il y a un manque dans nos vies, admettez que le manque n'est pas la part du Seigneur, et ce n'est pas parce que nous sommes inférieurs à d'autres, à ces croyants plus « puissants ». La question n'est pas d'obtenir plus du Seigneur, mais de libérer la Vie qui est déjà cachée en nous, cachée derrière le voile de notre chair. Pour le dire d'une autre manière, ce n'est pas de plus du Seigneur dont nous avons besoin, mais de moins de nous-mêmes. Nous devons être brisés.
Les chrétiens d'aujourd'hui sont encouragés à chercher plus de puissance, plus d'onction, et plus de dons. Je me suis tenu devant ces précieux croyants et je les ai conduits à chanter des cantiques qui disent, « plus d'amour, plus de puissance, plus de toi dans ma vie ». C'est sûr, un tel désir est bon et sincère. L'église est si affamée de la présence du Seigneur. J'ai observé des milliers de personnes se précipiter vers l'avant dans l'espoir d'obtenir une onction nouvelle de puissance spirituelle. Je les ai menés à la poursuite de plus de puissance et je me suis joint à eux dans cette poursuite.
Jour et nuit j'ai recherché la puissance spirituelle pour surmonter mes péchés, être un meilleur témoin du Seigneur, et avoir un ministère puissant qui atteigne des milliers. Mais un jour le Seigneur m'a donné la révélation de Christ en moi, et de moi en Christ. Ce jour a été comme si je sortais d'une pièce pour entrer dans une autre, et que je refermais la porte derrière moi. Depuis ce jour, je me suis rendu compte que j'étais complet en Christ, rempli de tout ce que Dieu A, et de tout ce qu'Il EST. Depuis ce jour j'ai vu que le problème n'est pas d'obtenir plus du Seigneur, mais de Lui permettre de me briser et de m'humilier de façon à ne plus Le gêner par ma propre sottise, ma fierté, ma sagesse naturelle, mes convoitises charnelles, et mon cœur divisé. Je dois diminuer, et Il augmentera proportionnellement à ma diminution. Si je diminue un peu, Il augmente un peu. Mais avec beaucoup de diminution de mon Moi, il y aura beaucoup d'augmentation de Lui. Avec moins de moi, il Y AURA plus de Lui dans ma vie !
La poursuite de la puissance.
Je le répète à nouveau: La plupart des chrétiens recherchent la puissance de Dieu, ardemment, et même avidement, mais ils résistent à tout ce qui chercherait à les diminuer, à les humilier, à les examiner ou à les éprouver. Ils veulent la puissance, mais ils refusent la faiblesse. Dit autrement, ils aiment le soleil lumineux, la brise douce, et les oiseaux qui chantent, mais ils maudissent la nuit sombre où les coyotes hurlent et où la pluie tombe. Quand Dieu agit comme prévu, tout va bien, mais quand Il n'agit pas comme prévu, leur triste mine réapparaît et leur âme est déprimée.
Combien de croyants « remplis de l'Esprit » avons-nous rencontrés qui nous ont semblé avoir une certaine puissance et être très spirituels lorsqu'ils sont dans l'église, alors qu'ailleurs, ils ne peuvent contenir leur langue ni garder le contrôle sur leur esprit critique ? Leur puissance leur donne seulement une occasion de se glorifier dans la chair en se comparant les uns aux autres. Remarquez bien cela : Toute puissance qui ne vient pas de la faiblesse ruinera les personnes de ce type.
Nous ne devons jamais chercher la puissance de la Pentecôte sans avoir goûté à la souffrance de la Croix. La Croix est une puissance déguisée dans la faiblesse. On dit que : « La puissance absolue corrompt absolument ». Nous pouvons aussi bien dire que la puissance spirituelle obtenue indépendamment de la faiblesse de la Croix corrompra également. C'est pourquoi le Seigneur nous mène d'abord au Calvaire, puis à la Pentecôte. Nous ne devons pas éviter le Calvaire dans notre course pour expérimenter la Pentecôte.
Malgré cette vérité spirituelle, observez le peu d'attention qui est donnée à la nécessité du brisement parmi ceux qui parlent si ardemment de la puissance de Dieu. Nous devrions avoir peur d'écouter quelqu'un qui enseigne au sujet de la puissance de Dieu mais qui n'enseigne pas au sujet de la nécessité du brisement. Invariablement la puissance, une fois reçue, polluera l'esprit et la fierté va s'installer. Faiblesse, humilité, brisement, douleur, renoncement, prendre sa Croix - ce langage semble être perdu parmi les chercheurs de puissance. N'est-ce pas tragique !
Les saisons de l'Esprit.
Oui, le Seigneur en nous est plein de force et de puissance ; pourtant Il ne s'imposera pas sur notre volonté et ne nous accablera pas. Parfois nous souhaiterions qu'Il le fasse. Mais ce n'est pas SA façon de faire. Il désire que nous collaborions avec son Esprit. Quand nous venons à Lui et nous présentons comme des instruments à Sa disposition, Il commence par nous façonner et nous former en vases appropriés. Si nous croyons que ce processus consiste en un seul acte de consécration avec un commencement et une fin, ou un seul moment de reddition, ou un événement solitaire de « changement de vie », alors nous sous-estimons la profondeur et la grande envergure de ce processus. Il passe par beaucoup d'années et est représenté par beaucoup de montagnes et de vallées, de jardins et de déserts.
Celui qui s'y est engagé ainsi peut s'attendre à rencontrer beaucoup de saisons de lumière et d'obscurité, de soleil et de pluie, de chaleur et de froid, de douceur et d'amertume. Au départ, il peut penser qu'il sera heureux, léger, et insouciant maintenant qu'il a goûté à la puissance du Seigneur. Il s'en réjouira pour un temps, et alors le soleil se couchera et la nuit sombre de l'âme commencera. Tout ce qui a été gagné jusqu'à maintenant semble avoir été perdu. L'ancienne douceur ne peut plus être retrouvée. Tout est morne et lourd. Quand cette saison est terminée, le soleil se lève à nouveau et le chrétien redécouvre la joie de son salut. Les vœux sont renouvelés et l'esprit redevient limpide. La prière et la louange coulent maintenant comme de l'eau. Tout est sans effort et spontané. Et puis, assez étrangement, cette saison passe et la nuit sombre reprend sa place. Pourquoi en est-il ainsi? Le Seigneur nous enseigne à vivre indépendamment de nos circonstances. Par la suite nous apprendrons comment vivre au-dessus de notre environnement et à marcher par la foi et non par la vue.
Je me rappelle de périodes où j'ai tellement senti la présence de Dieu, que je pensais réellement ne plus pouvoir pécher après une telle expérience. Me rappelant mes nombreux péchés et échecs, j'en concluais que tout cela était derrière moi, après avoir goûté une expérience aussi merveilleuse. L'échec me semblait impossible. Combien j'étais heureux, maintenant que j'avais rencontré le Seigneur d'une manière puissante, fait une certaine expérience spirituelle, et entendu une certaine parole spéciale du Seigneur, parce qu'avec CELA, j'étais sûr d'être dorénavant victorieux. Quelle affliction n'éprouvais-je pas moins d'une semaine plus tard, me retrouvant dans les mêmes péchés et défaites qu'auparavant ! Vraiment perplexe, je luttais jusqu'au dimanche suivant, où je m'avançais pour être au bénéfice des prières des saints. A nouveau j'étais enlevé dans la salle du trône et il me semblait pouvoir atteindre le trône et toucher le Seigneur. Assurément, je n'échouerai plus ! Mais naturellement, une fois quitté le sommet et redescendu dans la vallée, je retrouvais les vieilles convoitises toujours avec moi, prêtes à me réclamer dès que je reviendrai de ma dernière rencontre avec le Seigneur.
Peut-être bien que cela a aussi été votre expérience. Nous devons apprendre au plus tôt que la vie de disciple est un processus de brisement et de reconstruction. Nous ne pouvons pas considérer une simple expérience au sommet avec le Seigneur et supposer alors que le travail de la Croix est accompli en nous. Quand nous nous tiendrons avec le Seigneur dans la nouvelle Jérusalem, nous pourrons déposer la Croix. Jusqu'à ce jour, nous n'avons pas le droit de penser que nous avons déjà été rendus parfaits. Nous devons nous renier et prendre la Croix tous les jours.
Ainsi, s'il semble y avoir une différence au « niveau » de l'onction, de la puissance ou de la spiritualité entre les croyants, ce n'est certainement pas parce que certains ont plus du Seigneur que d'autres. Que cela soit un encouragement pour vous. En effet, Christ n'est pas divisé, et nous tous avons reçu de Sa plénitude. Nous avons tous été baptisés dans le même Esprit. La différence est que certains saints sont plus brisés que d'autres. Certains ont traversé beaucoup de saisons de brisement et de redressement, alors que d'autres, après beaucoup d'années d'expérience, résistent encore au Seigneur et refusent toujours de renoncer à leur vie.
Certains ont compris les voies de Dieu et Lui sont soumis, alors que d'autres ont mal compris ou ont été totalement ignorants des voies de Dieu pour eux. Ceux qui ont été brisés manifestent par la suite peu de leur Moi, et beaucoup de Christ. Dieu doit travailler longtemps et durement avec nous pour nous emmener à cet endroit, mais quel jour glorieux quand enfin, nous pouvons courber nos têtes et finalement tout Lui soumettre. Quelle joie de regarder en arrière et de considérer les chemins par lesquels le Seigneur nous a menés pour réaliser Son but et cela dans les bons et les mauvais moments, et de contempler la bonté et la sévérité de Dieu dans Ses voies avec nous.
Quatre exemples de brisement.
1. Le pain de vie.
La Croix représente le principe du brisement dans le disciple du Seigneur Jésus. Parcourons les Écritures pour trouver des exemples de brisement. La nuit où il fut trahi, on nous dit que le Seigneur Jésus « prit le pain, et rendit grâces, le brisa et leur partagea en disant : Ceci est mon corps qui est donné pour vous : Faites ceci en mémoire de moi (Luc 22 v. 19) ». Plusieurs fois le Seigneur a dit aux disciples et aux foules, « je suis le pain de vie ». Il leur a commandé de manger Sa chair et de boire Son sang. C'est un de mes passages préférés des Écritures, et auquel je me réfère constamment quand je parle de ce sujet. Beaucoup se sont détournés et n'ont plus suivi le Seigneur après qu'Il eut dit cela. Comment cet homme peut-Il nous donner sa chair à manger ? Mais parce qu'Il est le pain de la vie.
Les petites gaufrettes de communion que nous distribuons à l'église de nos jours pour représenter le Pain de Vie n'ont rien à voir avec la profondeur du geste du Seigneur. À la Pâque, il y avait un pain, et il a été brisé en morceaux pour que tous puissent y participer. Aujourd'hui, les gaufrettes viennent à nous déjà divisées. L'église est certainement divisée aujourd'hui, et donc c'est peut-être une bonne représentation de notre division mais cette manière de faire ne nous montre pas la vérité essentielle qui est que pour participer à la vie, il faut un brisement. Il y a un seul pain, pas plusieurs. Jésus est le pain qui est descendu du ciel. Comment pouvons-nous le recevoir? Il doit être brisé pour nous. Après avoir béni le pain, et l'avoir rompu, il nous dit simplement que, « ceci est mon corps ».
Il est intéressant de noter ici que quand Jésus pria pour le pain, Il utilisa la même bénédiction que les juifs utilisent encore aujourd'hui pour la bénédiction de leur pain. Elle n'a pas changé depuis des siècles. Les Écritures ne l'indiquent pas parce qu'elle est écrite pour les juifs, et ils la connaissent déjà :
« Béni sois-tu, Seigneur notre Dieu, roi de l'univers, qui nous donne le pain de la terre ».
Après la bénédiction, Jésus a brisé le pain. La cérémonie de la Pâque demande également qu'une partie du pain soit enveloppée dans une serviette et cachée, pour être mangée plus tard. Ainsi, le Seigneur nous montre Sa crucifixion et Sa résurrection dans la bénédiction, le brisement, et « l'ensevelissement » du pain. Il est le pain qui est descendu du ciel, brisé, enseveli, et retiré de la terre. La gaufrette traditionnelle de communion détruit cette merveilleuse et profonde parabole. En effet, notre Seigneur est un seul pain qui est brisé, pour que nous puissions prendre part à Sa vie. Alléluia ! Ceci illustre le besoin d'un brisement afin que la vie puisse jaillir.
2. Un grain de blé.
Pour cet autre exemple de brisement, considérons les Paroles du Seigneur pendant Ses dernières heures sur la terre : « Jésus leur répondit : L'heure est venue où le Fils de l'homme doit être glorifié. En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais, s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle. (Jean 12 v. 23 à 25) ». Combien ces paroles du Seigneur sont remarquables. Il commence en disant que c'est l'heure pour Lui d'être glorifié. Quand nous pensons au Seigneur étant glorifié, nous pensons à Son baptême, quand l'Esprit est descendu sur lui comme une colombe et à la voix de Dieu qui a déclaré : « celui-ci est mon Fils bien aimé », ou bien nous pensons à la montagne, au moment où Son aspect est devenu d'une blancheur éblouissante et où l'éclat de Sa gloire s'est manifesté à Pierre, Jean et Jacques. Comme c'est étrange alors que Jésus dise être glorifié par une mort cruelle. Cela semble contraire à ce que nous avons été conduits à croire jusqu'ici. Mais le Seigneur explique pourquoi Sa mort est nécessaire.
Quand le Seigneur Jésus s'est humilié et a accepté les limitations d'un corps humain, Il ne pouvait être que dans un endroit à la fois. Pour chaque personne qu'Il a guérie, il en est des millions qui sont demeurées malades. Il ne pouvait simplement pas, en tant qu'homme, être partout à la fois. Il était limité par le temps et l'espace. À un certain moment, Il a semblé être envahi d'une sainte frustration : « Je suis venu pour apporter un feu sur la terre, et comment je souhaiterai qu'il brûle déjà ! Il y a un baptême que je dois encore recevoir, et combien il me tarde jusqu'à ce qu'il soit accompli ! (Luc 12 v. 49 et 50, Nouvelle Bible de Jérusalem) ». Vous voyez comme le Seigneur est restreint, et semble souffrir de ne pouvoir se révéler. Il est comme le grain de blé, une graine entourée par la coquille externe de Son corps physique.
Prenez un gland par exemple. Que tenez-vous dans votre main ? Une graine, oui. Mais quoi encore ? Un arbre ? Oui, une fois que la graine est enterrée, elle produira un jour un arbre. Mais que tenez-vous dans votre main, à part un arbre ? Une forêt ! Puisque, de cette graine viendra un arbre, et de cet arbre viendront beaucoup plus de graines, et de ces graines viendront beaucoup plus d'arbres, et ainsi de suite. Ainsi ce que vous tenez dans votre main n'est pas une simple graine, mais une forêt.
Jésus dit que le Royaume de Dieu est «...comme quand un homme jette de la semence en terre; qu'il dorme ou qu'il veille, nuit et jour, la semence germe et croît sans qu'il sache comment. La terre produit d'elle-même, d'abord l'herbe, puis l'épi, puis le grain tout formé dans l'épi (Marc 4 v. 26 à 28) ». Cher ami, ceci est glorieux ! Nous ne devons rien faire d'autre avec la graine que de la mettre dans le sol et l'oublier ! « Car la terre produit le fruit d'elle-même ». Dieu produit le fruit si nous enterrons la graine ! Voulez-vous être fructueux ? Humiliez-vous ! Enfouissez-vous dans le sol et permettez Lui de vous briser pour que les fruits soient produits.
Maintenant Jésus dit : Si la graine ne tombe en terre et ne meurt, elle demeurera seule. Prenez-la à la maison et placez-la sur votre bureau. Deviendra-t-elle une forêt ? Évidemment non. Pourquoi ? Cette forêt est à l'intérieur de la coquille. Elle ne peut pas sortir toute seule. Vous voyez, le potentiel est là, parce qu'il y a la vie dans la graine. Mais la vie intérieure est retenue par une coquille externe. Comment faisons-nous pour que ce qui est dans la coquille sorte de la coquille ? Nous devons enterrer la graine dans la terre - la graine doit « mourir » et cesser d'être une graine. La coquille doit être cassée et ce qui est dans la coquille peut alors sortir. Quand elle meurt, elle porte « beaucoup de fruit ».
Voyez-vous, l'important ici ce n'est pas la capacité qu'a la vie de jaillir, mais le brisement du vase qui retient la vie captive! Ce n'est pas que nous ayons besoin de plus de puissance, mais nous avons besoin de plus de brisement. Quand nous serons correctement brisés, nous découvrirons que Christ en nous sera plus que suffisant.
3. Le vase d’albâtre.
« Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, une femme entra, pendant qu'il se trouvait à table. Elle tenait un vase d'albâtre, qui renfermait un parfum de nard pur de grand prix ; et, ayant rompu le vase, elle répandit le parfum sur la tête de Jésus (Marc 14 : 3) ». Ici le parfum représente l'onction ou la vie. J'emploie ces termes de façon synonyme. Il était très précieux, mais il était contenu dans un vase d'albâtre. L'albâtre est un genre de pierre employée pour faire des vases. Mais la même pierre a été également utilisée pour faire des cercueils! Encore une fois, nous avons la Vie emballée dans la mort. La libération du parfum dépend de la rupture extérieure du vase.
Combien d'entre nous préfèrent le vase au parfum ? Les amis, le vase n'est rien. Regardons au-delà des vases et des instruments du Seigneur et observons seulement si le parfum précieux se répand librement ou s'il est inhibé. Le vase abrite la Vie et doit être brisé. Si nous souhaitons être des récipients de ce parfum merveilleux, laissons le Seigneur nous briser afin que le parfum caché et l'onction soient répandus.
4. Le voile du temple.
« Le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas (Marc 15 v. 38) ». Le voile du temple était un rideau épais qui séparait le Saint des Saints du reste du temple. Qu'y a-t-il de spécial au sujet du Saint des saints ? C'est l'endroit où la présence de Dieu demeurait. Personne ne pouvait faire un pas dans Sa présence, ou même regarder derrière le rideau, sans risquer une mort certaine. Seul le grand prêtre pouvait y entrer, et seulement une fois par an. Une corde était attachée autour de sa cheville pour que les autres prêtres puissent le tirer de derrière le rideau au cas où il mourrait.
Mais quand le Seigneur Jésus est mort sur la Croix, le rideau épais qui constituait une barrière entre la présence de Dieu et le peuple a été déchiré de haut en bas. Pourquoi du haut vers le bas ? Pour démontrer que c'était Dieu lui-même qui déchirait le voile. S'il avait été déchiré du bas vers le haut, on aurait pu dire que l'homme était responsable. Déchirer le voile de haut en bas est en effet un miracle. Que signifie cela ?
Bien sûr cela signifie tout simplement que la mort de Christ a ouvert l'accès pour que nous puissions nous approcher du trône de la grâce sans craindre la mort (Hébreux 10 v. 19 et 20). C'est la signification évidente. Pourtant nous savons également que les trois sections du temple - le Saint des saints, le lieu saint, et la cour extérieure ou le Parvis - représentent l'esprit, l'âme, et le corps de l'homme. Le Saint des saints est l'esprit de l'homme où Christ demeure. Entre l'homme intérieur et l'homme extérieur se tient un voile épais.
Nous soutenons notre affirmation que chaque croyant est complet et contient la plénitude entière de Dieu; mais nous reconnaissons également que le voile de la chair doit être déchiré afin que cette plénitude soit dévoilée. Combien souvent nous rencontrons un frère ou une sœur et sentons leur caractère précieux, mais il y a quelque chose qui empêche la vie de couler comme elle devrait. Ce « quelque chose » est le voile charnel qui reste intact. Nous ne pouvons qu'espérer qu'ils permettront au Seigneur de le fendre et de le déchirer, ainsi la vie coulera librement. De même, quand nous sentons un manque, nous ne devrions pas prier pour plus du Seigneur, ou chercher plus de puissance, comme si Christ, déjà pleinement présent, n'était pas suffisant. Au lieu de cela, nous devrions demander au Seigneur de nous briser et d'ôter le voile qui empêche la vie de se manifester.
La croix a accomplit ce brisement.
Maintenant nous avons devant nous quatre exemples issus des Écritures sur la signification et la nécessité du brisement: le pain, le grain de blé, le vase d'albâtre, et le voile du temple. Il y a encore un autre enseignement à tirer de ces quatre exemples. Dans chaque exemple, le Seigneur mentionne Sa mort et Sa résurrection. Le principe de la Croix est central à chaque illustration. La bénédiction et la rupture du pain parlent de Sa mort et de Sa résurrection; le grain du blé parle de Sa prochaine glorification par Sa mort ; le vase d'albâtre est relié au Seigneur par l'onction pour l'enterrement (Marc 14 : 8) ; et le voile du temple est déchiré à l'heure de Sa mort sur la Croix. Ce ne sont pas de simples coïncidences.
Le Seigneur nous appelle continuellement à nous renier, à prendre notre Croix, et à Le suivre. Nous ne sommes pas laissés dans l'ignorance de ce que signifie prendre sa Croix, ou de ce que Dieu espère accomplir en nous si nous l'acceptons. Dans ces exemples Il nous montre ce que sont Ses moyens, et pourquoi il doit en être ainsi. Que dit-Il ? Que nous devons être brisés avant que nous puissions laisser couler la Vie. Que pour sauver notre vie nous devons renoncer à notre vie, la clouer sur l'autel, et s'offrir comme sacrifice vivant à Dieu. Alors seulement nous vivrons vraiment pour Dieu. Alors seulement nous pourrons être des vases par lesquels la vie peut couler.
Un jour, les disciples ont demandé au Seigneur, « augmente-nous notre foi (Luc 17 v. 5) ». Vous rappelez-vous comment le Seigneur a répondu à cette demande ? C'est une réponse très étrange. Aujourd'hui nous demandons au Seigneur d'augmenter notre foi, d'augmenter notre patience, d'augmenter notre amour, d'augmenter notre sang-froid, donne-nous en davantage. Assez étrangement, il semble que ces demandes répétées restent souvent sans réponse. Nous demandons toujours « plus », et c'est ainsi depuis de nombreuses années, et beaucoup d'années ont passées depuis la première fois. C'est pareil pour les disciples. Ils ont demandé au Seigneur d'augmenter leur foi. Au lieu de leur donner plus de foi, il leur dit qu'en fait, ils n'ont pas besoin de plus de foi, qu'ils en ont en assez. Comment prenez-vous cette réponse ?
Watchman Nee avait été invité à aider une sœur qui insistait sur le fait qu'elle avait besoin de plus de patience. Elle parla au frère Nee de toutes les fois où elle avait perdu son sang-froid et combien son comportement était terrible. Elle avait prié et prié pour la patience, mais en vain. Ainsi elle demanda au frère Nee s'il serait d'accord pour prier avec elle pour que Dieu lui donne la patience, afin qu'elle ne perde plus son sang-froid. Le frère Nee lui dit, « je ne peux pas faire cela ». Étonnée, elle demanda pourquoi pas, « parce que je peux vous assurer que Dieu ne répondra pas à votre prière » a-t-il répondu. Cette sœur s'est fâchée: « Vous voulez dire que Dieu ne répondra pas à ma prière ? » dit-elle, « suis-je allée si loin qu'Il ne m'entendra plus ? » ; « non, ce n'est pas cela que je veux dire » répliqua le frère Nee « ce que je veux dire c'est que Dieu ne vous donnera pas plus de patience, parce que vous n'avez aucunement besoin de patience ».
A ce moment, la femme était presque hors d'elle, en colère : « Que voulez-vous dire par n'avoir aucun besoin de la patience ? Je perds toujours mon sang-froid et j'agis d'une façon des plus regrettables. Comment pouvez-vous me dire, vous n'avez pas besoin de patience ? ». « Chère sœur » a-t-il calmement répondu, « ce n'est pas de patience dont vous avez besoin ; c'est de Christ. »
Il continua en expliquant que tout ce dont nous avons besoin est en Christ, et Christ est en nous. Par conséquent, nous n'avons pas besoin de chercher Dieu pour avoir un peu de patience ici, ou un peu de foi là. Au lieu de cela, nous devons voir que nous sommes complets en Christ, et demander à Dieu de nous humilier et nous briser pour que Christ soit notre patience, et que Christ soit notre foi, et que Christ soit notre justice, etc... Nous avons déjà toutes les bénédictions spirituelles en Christ, mais cette vie est, en grande partie, emprisonnée dans le vase d'albâtre. Nous aimons le vase d'albâtre davantage que le parfum, mais nous ne pouvons avoir le parfum sans casser le vase.
Cher ami, êtes-vous un vase clos ou brisé ? Est-ce que Christ est lié et retenu dans votre cœur ou votre cœur est-il libre et sans entrave pour qu'Il puisse s'exprimer par vous ? Avez-vous exprimé votre volonté de mourir à vous-même afin que vous puissiez produire beaucoup de fruits ou êtes-vous la graine qui refuse de mourir et vous demeurez alors seul? La Présence a-t-elle été libérée en vous et par vous ou le voile doit-il être déchiré en deux ?
Ah, retournons de nouveau à la Croix et humilions-nous pour qu'Il ait la liberté d'expression par nous! Désirons-nous la présence du Seigneur ? Alors demandons au Seigneur de nous diminuer par la Croix, parce que « le Seigneur est près de ceux qui ont un cœur brisé ; et un esprit contrit ».
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