10.Notre norme et notre espoir : qu'est-ce que c'est ?
Fondamentaux bibliques.1 - Nous sommes susceptibles d’être découragés par l’état des choses qui nous entourent, et de tout abandonner à cause de la ruine, et ainsi de nous retrouver paralysés.
Les versets d’Apocalypse 3 v. 3 à 11 contiennent deux principes très importants, profondément intéressants ; mais clairs, simples, faciles à saisir et pleins de puissance lorsqu’ils sont compris. Il s’agit de deux choses distinctes qui caractérisent le vainqueur. Le premier est la vérité qui nous a été communiquée et le second, l’espérance qui nous est proposée.
« Rappelle-toi donc comment tu as reçu et entendu, et garde, et repens-toi. Si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur, et tu ne sauras pas à quelle heure je viendrai sur toi. Cependant tu as à Sardes quelques hommes qui n'ont pas souillé leurs vêtements ; ils marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu'ils en sont dignes. Celui qui vaincra sera revêtu ainsi de vêtements blancs ; je n'effacerai point son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges. Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises !
Ecris à l'ange de l'Eglise de Philadelphie : Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre, et personne ne fermera, celui qui ferme, et personne n'ouvrira : Je connais tes œuvres. Voici, parce que tu as peu de puissance, et que tu as gardé ma parole, et que tu n'as pas renié mon nom, j'ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer.
Voici, je te donne de ceux de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui mentent ; voici, je les ferai venir, se prosterner à tes pieds, et connaître que je t'ai aimé. Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi à l'heure de la tentation qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre. Je viens bientôt. Retiens ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne ».
Ces deux réalités sont illustrées dans l’histoire d’Israël et dans l’histoire de l’Église de Dieu. Elles doivent former votre caractère et le mien. Nous ne devons pas nous laisser influencer par le caractère du monde qui nous entourent, ni par la condition présente du peuple de Dieu.
Nous devons plutôt être influencés par ce que Dieu a donné et ce qu’il donnera. Nous sommes susceptibles d’être découragés par l’état des choses qui nous entourent, et de tout abandonner à cause de la ruine, et ainsi de nous retrouver paralysés. Mais si vous vous emparez de ces deux choses, la vérité et l’espérance ; ou plutôt si elles vous saisissent, elles vous permettront d’endiguer toutes les tempêtes, et d’être un vainqueur. Vous devez vous souvenir de ce que vous avez reçu et entendu, et chérir l’espérance de la gloire.
Il faut toujours faire la distinction entre une œuvre de l’Esprit de Dieu, et l’état de choses qui résulte de l’intervention de l’homme, de sa gestion humaine, de ses systèmes terrestres, qui stéréotype la forme lorsque la puissance de Dieu a disparu. La Réforme était une œuvre distincte de l’Esprit de Dieu, une vague de puissance spirituelle. Le protestantisme est la forme humaine impuissante, qui, à cause de la faiblesse humaine et des ruses de Satan, est apparue après la visitation divine. Lorsque les hommes prennent en main l’œuvre de Dieu, les choses sont dénaturées.
Combien de mouvements très contraire à l’Esprit de Dieu, ont attiré de nombreuses personnes hors des clôtures de la chrétienté centrée uniquement sur Christ.
Mais quel usage en a-t-on fait ? Lorsque l’énergie d’un mouvement de l’Esprit a disparu, que s’est-il passé dans de nombreux cas, à différentes époques ? Les gens ont glissé dans ce qu’on pourrait appeler une fraternité morte, car gouvernée par la chair des hommes. Il n’y a rien de pire que cela, car la corruption de la meilleure chose est la pire des corruptions.
Quelle est notre protection morale ? Simplement tenir ferme ce que nous avons reçu directement de Jésus-Christ, et vivre dans la bienheureuse espérance de la venue du Christ. Cela pour que se réalise dans nos propres vies, la puissance de ce que Dieu a donné et de ce qu’il donnera.
Nous trouvons des exemples de cela dans l’Ancien Testament. Tous les grands mouvements de réforme en Israël étaient caractérisés par ce même principe. Il en fut de même au temps de Josaphat et au temps d’Ezéchias. Le Seigneur rappelle à son peuple de revenir au modèle originel, à ce qu’il avait reçu au début. Ezéchias se réfère à Moïse, qui lui donne l’autorité de maintenir le modèle divin dans la célébration de la Pâque. Beaucoup auraient pu dire : « Oh, tout est sans espoir ; votre unité nationale est perdue ! »
Même Salomon avait laissé des abominations derrière lui. Le diable suggère toujours d’abaisser le niveau spirituel à cause des difficultés et de la ruine du peuple de Dieu ; mais Ezéchias n’écouta pas cela. Il était un vainqueur. Une marée de bénédictions déferla, telle qu’on n’en avait pas connu depuis l’époque de Salomon (2 Chroniques 30).
De même, aux jours de Josias : un enfant était sur le trône, une femme remplissait la fonction prophétique, et Nébucadnetsar était presque aux portes. Que fit Josias ? On lut le livre de la loi. Au lieu d’abaisser là encore le niveau d’obéissance à cause de l’état des choses, il agit selon la Parole de Dieu. C’était sa responsabilité d’action, et il célébra la Pâque au premier mois. Le résultat fut qu’il n’y avait pas eu de Pâque pareille depuis l’époque de Samuel.
Il en fut de même pour Ézéchias et Josias, et nous en avons un exemple encore plus beau dans Esdras et Néhémie. En ces jours-là, on célébra une fête qui n’avait pas été observée depuis l’époque de Josué, fils de Nun. Il fut réservé à ce pauvre petit reste de célébrer cette fête. Ils furent vainqueurs parce qu’ils retournèrent à Dieu dans une obéissance absolue, à ce qu’il leur avait donné au commencement.
Daniel, Schadrac, Méschac et Abed-Nego remportèrent une victoire éclatante en refusant de manger la viande du roi. Ils ne cédèrent pas un seul cheveu. N’étaient-ils pas vainqueurs ? Ils auraient pu dire : « Dieu, dans son gouvernement, nous a envoyés en captivité ; pourquoi refuserions-nous de manger la viande du roi. Nous n’avons pas le droit de jouer les super spirituels, il faut se faire tout à tous ? »
Mais non ! et ils furent capables de soutenir l’étendard de Dieu au milieu des ruines qui les entouraient.
Il en fut de même pour Daniel. Il resta ferme dans sa fidélité et remporta une victoire éclatante. Ce n’était pas pour faire étalage qu’il ouvrait ses fenêtres et priait en direction de Jérusalem, mais pour maintenir la vérité de Dieu. Il priait en direction du centre de Dieu et il fut appelé le serviteur du Dieu vivant. Si ceux-ci s’étaient rendus, quelles que soient les raisons, ils auraient perdu leur victoire et Dieu aurait été déshonoré.
Tout cela nous concerne d'une manière très particulière, nous qui sommes au milieu du protestantisme. Cela donne à la Parole de Dieu une valeur indescriptible pour nous. Il ne s'agit pas d'établir notre propre opinion ou notre propre autorité, mais nous sommes appelés à maintenir la vérité de Dieu, et rien d'autre ; et si vous ne vous en emparez pas, vous ne savez pas où vous en êtes.
On aurait pu dire à Josias, lorsqu'il démolit les hauts lieux construits par Salomon (2 Rois 23 v. 13) : « Qui es-tu pour t'élever contre Salomon et contre les institutions établies par un grand homme comme lui ? » Mais il ne s'agissait pas de Josias et Salomon, mais de Dieu et de l’erreur.
Maintenant, en ce qui concerne notre second grand principe, à savoir que notre caractère doit aussi être formé par ce qui est devant nous, la venue du Seigneur. Remarquez dans notre texte que l’Église de Sardes, au lieu d’être encouragée par l’espérance propre à l’Église, l’étoile brillante du matin, est avertie : « Si donc tu ne veilles pas, je viendrai sur toi comme un voleur, et tu ne sauras pas à quelle heure je viendrai sur toi ».
C’est ainsi que le Seigneur viendra sur le monde, comme un voleur. Nous appartenons à la lumière ; notre espérance propre est l’étoile du matin, qui n’est vue que par ceux qui veillent pendant la nuit. La raison pour laquelle Sardes est avertie, au lieu d’être encouragée par l’espérance de sa venue, c’est qu’elle est tombée au niveau du monde : un christianisme bas, sans vie, sans sève ; et elle sera surprise comme un voleur.
C’est de cela que toutes les branches du christianisme sont menacées, si vous vous laissez emporter par le courant du laxisme et du relativisme, comme un poisson mort. Le Seigneur éveille le cœur de son peuple à un sens plus profond de cela. Il leur fait voir que rien ne peut y faire, sauf la réalité, la vérité. Si nous n’avons pas cela, nous n’avons rien.
C’est une chose d’avoir des doctrines dans son cerveau, et une tout autre chose d’avoir Christ régnant dans son cœur et dans sa vie.
Il vient me chercher et je dois guetter l’étoile brillante du matin. Que mon cœur s’élève maintenant et surmonte l’état des choses qui nous entourent. Si je trouve des saints dans cet état, je cherche à les en faire sortir. Si vous voulez instruire les saints, vous devez les ramener à la vérité que vous avez reçue, ce que Dieu a donné au commencement.
Construisez sur ce que Dieu vous a donné et sur l’espérance qui est placée devant vous. Je trouve que c’est une bonne chose de dire à quelqu’un : Êtes-vous prêt à abandonner tout ce qui ne résiste pas à l’épreuve de la Parole de Dieu, et à prendre position sur cela ?
Tenez fermement l’étendard de la vérité de Dieu et n’acceptez rien de moins, même si vous êtes seul. Si un régiment est réduit en pièces et qu’il ne reste qu’un seul homme, s’il porte les couleurs, la dignité du régiment est maintenue.
Ce n’est pas une question de résultats, mais d’être résolument fidèle au Christ, d’être vraiment vivant dans une Église caractérisée par le fait de passer « pour être vivant, et tu es mort ». Nous voulons quelque chose de plus qu’une simple profession de foi. Même la fraction du pain peut devenir une formalité vide de sens.
Nous voulons plus de puissance et de fraîcheur, plus de dévouement vivant à la personne du Christ. Nous sommes appelés à vaincre. L’oreille attentive ne se trouve que chez le vainqueur.
Que nos cœurs soient alors poussés à le désirer plus que nos propres vies.
Amen.