Quand il sera venu…5
Je peux me permettre d’être dogmatique sur le sujet, puisque je l’ai étudié en profondeur. Je répète donc : personne n’a jamais été rempli du Saint-Esprit sans savoir qu’il avait effectivement été rempli !
Remplis du Saint-Esprit, tel que promis : Instantanément et non graduellement !
Nombre de gens, dans nos églises, aimeraient bien croire qu’ils sont remplis du Saint-Esprit, même s’ils ne savent pas s’ils le sont. C’est là un concept des plus choquants, et je suis persuadé que c’est une des attitudes dont Satan se sert pour s’opposer à la doctrine de la véritable plénitude de l’Esprit. Et pourtant, nos croyants ne tiennent pas tellement à en entendre parler.
Qu’il me soit permis de vous dire que je ne trouve nulle part mention, ni dans l’Ancien Testament, ni dans le Nouveau, ni dans aucune biographie chrétienne, ni dans l’histoire de l’Église, ni dans aucun témoignage personnel de chrétiens, qu’une personne ait jamais pu être remplie du Saint-Esprit sans en avoir été consciente. Je peux me permettre d’être dogmatique sur le sujet, puisque je l’ai étudié en profondeur. Je répète donc : personne n’a jamais été rempli du Saint-Esprit sans savoir qu’il avait effectivement été rempli !
Par ailleurs, aucun des personnages bibliques, ni aucun de ceux dont il est fait mention dans l’histoire de l’Église, ou qui ont fait l’objet d’une biographie, n’ont jamais été remplis du Saint-Esprit sans savoir quand ils avaient été remplis. Je ne trouve nulle part mention qu’une personne ait jamais pu être remplie graduellement.
Comme je l’ai déjà dit, Satan s’oppose à la doctrine de la plénitude de l’Esprit avec presque autant d’acharnement qu’à n’importe quelle doctrine existante. Il a embrouillé les idées à ce sujet, s’y est opposé, et a entouré cette doctrine de fausses notions et de peurs. Le diable sait que si nous nous contentons de vouloir être remplis graduellement, nous ne serons plus pour lui un sujet d’inquiétude, étant donné la lenteur du processus ! Peut-être vous encouragerez-vous en disant : « Eh bien, aujourd’hui je suis un peu plus rempli que hier », ou encore : « Cette année, je suis un peu plus rempli que l’an dernier ». C’est la façon, pour des créatures charnelles, de se cacher. C’est aussi la façon, pour des membres d’église charnels, de se dérober. Dans les Écritures, il n’a jamais été question d’être rempli progressivement. Il est dit, en parlant du Saint-Esprit, qu’il descendit sur eux et qu’il les remplit.
Il s’agissait d’un acte instantané.
Libre à vous de dire : « Eh bien, moi je vais être rempli progressivement ! »
Je réponds à cela, mon frère, que vous ne le serez pas progressivement. Ou bien, vous allez être rempli en une seule fois, ou bien, vous ne le serez pas du tout, vous pouvez être sûr de cela ! Nous devons être très clairs dans notre enseignement, à savoir que Satan a contrecarré chaque effort que l’Église a fait pour recevoir du Père son patrimoine divin, acquis au prix du sang de Jésus. Ce patrimoine, c’est le Saint-Esprit, appelé à remplir son Église, ainsi que les individus qui la composent.
Si nous voulons vraiment être sérieux dans notre marche avec le Seigneur, nous ne pouvons manquer d’arriver à la conclusion qu’être rempli de l’Esprit fait partie intégrante, pour tous ceux qui confessent le nom de Jésus, du plan de Dieu et de la rédemption par le sang de Christ. Le fait d’être rempli de l’Esprit n’a rien d’étrange, ni d’extraordinaire, ni de bizarre, ni de singulier. À vrai dire, c’est exactement cela que tout chrétien est censé être : rempli de l’Esprit !
Évidemment, avant de pouvoir envisager la question comment être rempli de l’Esprit de Dieu, il y a certains points qu’il convient de régler dans notre vie.
Voici le premier : Avant de pouvoir être rempli du Saint-Esprit, vous devez être certain, au point d’en être absolument convaincu, qu’il vous est possible d’être rempli.
Si vous avez le moindre doute à ce sujet, si quelqu’un a soulevé une question doctrinale dans votre esprit et vous a laissé l’impression que vous avez reçu tout ce que Dieu a en réserve pour vous le jour où vous avez accepté Christ comme votre Sauveur, vous ne ferez jamais un pas vers l’expérience de la plénitude.
Je dois dire ici que je crois au réalisme total : un réalisme bien terre-à-terre. En effet, ce n’est pas tout le monde qui m’écoute qui va être rempli de l’Esprit. Certains, oui, car de temps à autre, quelqu’un m’arrive, le visage rayonnant, en s’exclamant : « Eh ! C’est arrivé ! Dieu l’a fait ! » Dès ce moment, cette vie est transformée. Les chrétiens remplis de l’Esprit sont des chrétiens changés.
À moins que vous ne soyez convaincu de ce que je viens de dire, je vous conseille de ne rien précipiter. J’aimerais mieux vous voir méditer les Écritures, lire la Parole, et découvrir par vous-même ce que le Seigneur Dieu a dit.
Puis, voici le deuxième point à régler : Vous devez être sûr que vous désirez être rempli de l’Esprit.
Quelqu’un demandera : « Mais, est-ce que tout le monde ne désire pas être rempli ? » La réponse est « non ». Je suppose que beaucoup de gens désirent être remplis, mais beaucoup ne désirent pas passer par le processus du « remplissage », si je puis m’exprimer ainsi. Je tiens à déclarer en conscience qu’avant de pouvoir être rempli du Saint-Esprit, vous devez prendre la décision de l’être, et que certaines personnes ne désirent pas être remplies.
Êtes-vous sûr, par exemple, que vous voulez être possédé par un esprit ? Vous avez, j’en suis sûr, déjà entendu parler de gens possédés par des esprits ; mais il y a deux sortes de possessions par des esprits. Il y a la possibilité d’être possédé par des esprits malins ; dans ce cas, une personnalité humaine peut être complètement submergée, comme aux jours de Jésus, et être rendue obscène, muette ou mauvaise. Jésus a chassé de tels esprits ; mais il n’en demeure pas moins qu’ils étaient des esprits tenant en leur possession des personnes humaines.
Il est clair, dans les Écritures, que si nous sommes des chrétiens, le doux et bon Saint-Esprit désire nous remplir et nous posséder. Cet Esprit est l’Esprit de Jésus. Voulez-vous être possédé par cet Esprit ? Un Esprit pur, doux, sensé, sage et aimant ? C’est exactement ce qu’il est.
Le Saint-Esprit est pur, car il est l’Esprit-Saint.
Il est sage, car il est l’Esprit de sagesse. Il est vrai, car il est l’Esprit de vérité. Il est comme Jésus, car il est l’Esprit de Christ. Il est comme le Père, car il est l’Esprit du Père. Il veut être le Seigneur de votre vie, et il veut vous posséder, de telle sorte que vous ne teniez plus la barre du petit navire dans lequel vous naviguez. Il vous est loisible d’être un passager ou un membre de l’équipage, mais vous n’êtes, à vrai dire, aucunement maître à bord.
Quelqu’un d’autre a pris les commandes du navire.
La raison pour laquelle nous nous élevons contre le fait qu’il devrait en être ainsi, c’est que nous sommes nés de la chair corrompue d’Adam. Nous voulons mener nous-mêmes notre barque. Voilà pourquoi je pose cette question : « Êtes-vous sûr que vous voulez être possédé par l’Esprit béni du Père et du Fils ? Êtes-vous prêt à céder votre personnalité à quelqu’un d’aussi pur ? »
Il s’attendra de votre part à de l’obéissance à la Parole de Dieu. Mais voilà, notre problème humain est que nous aimerions être remplis de l’Esprit, tout en continuant à faire ce qui nous plaît. Le Saint-Esprit, qui a inspiré les Écritures, exigera que nous obéissions aux Écritures, et si nous n’y obéissons pas, nous éteindrons l’Esprit. Cet Esprit veut de l’obéissance ; malheureusement, les gens ne veulent pas obéir au Seigneur. Chacun est rempli de la mesure dont il veut être rempli.
Chacun contient de Dieu ce qu’il désire en contenir. Bien que nous priions Dieu en public, ou même en privé, pour être remplis du Saint-Esprit, l’impulsion fugitive que nous ressentons semble nous suffire. Oui, c’est bien cela ; nous voulons connaître la sensation d’être remplis, sans toutefois satisfaire aux conditions du remplissage. Nous n’avons tout simplement pas assez envie d’être remplis pour que nous puissions l’être.
Prenons comme illustration une luxueuse Cadillac. Voici le frère Dubois qui rêve de conduire une Cadillac. Pourtant, il ne compte pas s’en acheter une, et je vais vous dire pourquoi : son envie de posséder une Cadillac n’est pas assez forte pour vouloir en payer le prix. Certes, il la désire, mais non avec cette sorte de désir brûlant ; il se contentera donc de continuer à conduire sa vieille Chevrolet.
Nous aussi, nous désirons être remplis de l’Esprit, mais non avec un désir ardent. Faut-il, dès lors, s’étonner que nous nous tournions vers quelque chose de qualité moindre. Certes, nous disons : « Seigneur, j’aimerais être rempli, ce serait merveilleux ! » Toutefois, nous ne sommes pas prêts à nous rendre à ses conditions. Nous ne voulons pas payer le prix. Le Saint-Esprit exigera de l’obéissance à la Parole de Dieu.
Troisièmement : Le Saint-Esprit ne pourra pas tolérer, non plus, les péchés du moi.
Quels sont ces péchés du moi ? À commencer par l’amour de soi ; et la plupart d’entre nous devons confesser que nous cultivons avec soin ce genre d’amour. À l’école déjà, nous apprenons à prendre des airs et à poser. Jamais Dieu le Saint-Esprit ne permettra à un chrétien rempli de l’Esprit d’agir de cette façon. Il est l’Esprit qui donne un cœur humble, et cette humilité sera évidente, ou alors on éteindra ou on attristera le Saint-Esprit.
Il y aussi le péché de la confiance en soi.
Nous sommes très sûrs de pouvoir y arriver par nos propres forces ; or le Saint-Esprit voudra détruire cette sorte de dépendance de soi. Vous pouvez être un homme d’affaires chrétien, habitué à prendre toutes les décisions, à brasser des affaires à coups de millions. Vous pouvez rentrer chez vous et diriger votre maison et votre famille.
Toutefois, il y a une chose que vous ne pourrez pas diriger, mon frère : vous ne pourrez diriger votre propre vie après que vous en aurez confié la direction au Saint-Esprit. Vous lui avez cédé les commandes, et c’est l’Esprit qui conduira, dirigera et aura en main votre vie, de la même façon que vous avez en main votre entreprise. Il ne vous sera pas possible d’imposer votre volonté au Saint-Esprit. Et c’est là notre problème : nous sommes des dictateurs, pétris de confiance en soi. Nous avons besoin de nous faire rappeler que nous sommes aussi pleins de satisfaction de soi.
N’est-il pas choquant de voir des chrétiens vivre en racontant continuellement des mensonges à Dieu ? En effet, ne disons-nous pas : « Ô Dieu, je suis un ver de terre et non un homme ». Quand nous sommes déprimés, ne disons-nous pas : « Ô Seigneur, rien de bon n’habite en moi ». Mais que quelqu’un s’avise de nous traiter de menteur, notre visage s’allonge et nous rétorquons : « Que voulez-vous dire ? » Nous disons que nous sommes mauvais, mais sans réellement y croire !
Cher ami, Dieu veut extirper tout cela de nous.
Il veut enlever de nous tout ce qui appartient à la justice d’Adam, et la remplacer par une autre justice.
Il aimerait enlever de notre être notre pharisaïsme et tous les péchés qui relèvent du domaine de notre ego, comme le péché de complaisance vis-à-vis de nous-mêmes et celui de l’ostentation ou de l’exagération de nos mérites. Vous devez être certain, au fond de vous-même, que c’est cela que vous désirez. Êtes-vous sûr que vous voulez être rempli et possédé par un tel Esprit ? Si vous ne le désirez pas, vous ne pourrez évidemment pas l’être. Dieu, par son Esprit-Saint, se montrera courtois ; autrement dit, il ne forcera pas la porte de quelqu’un qui ne veut pas de lui.
Je repose ma question : « Votre désir d’être rempli du Saint-Esprit est-il assez fort au point que vous êtes prêt à prendre position contre les voies faciles et malhonnêtes du monde, et à vivre la vie exigeante du chrétien ? »
Dieu réclamera votre témoignage pour lui seul.
Il vous retirera la direction complète de votre vie, se réservant le droit de vous mettre à l’épreuve, de vous discipliner et de vous enlever beaucoup de choses que vous aimez. Si vous voulez être rempli du Saint-Esprit, Dieu insistera pour obtenir de votre part une complète honnêteté. Un chrétien peut-il frauder le fisc et puis sourire, l’air de rien, en s’estimant quitte ?
Non, mon frère, vous ne vous en tirerez pas comme ça. En fait, vous êtes perdant ; votre âme et votre esprit sont comme un sac percé qui laisse échapper son trésor. Le Saint-Esprit n’acceptera pas des affaires louches ni des gains malhonnêtes.
Il insistera aussi pour que vous coupiez court à vos fanfaronnades et à votre habitude de vous mettre en valeur. Dieu ne m’a jamais permis de me vanter au sujet d’un converti, pour autant que je sache, ceux au sujet desquels je me suis vanté ont toujours rétrogradé dans leur vie chrétienne. Chaque fois que j’ai tiré vanité d’un vaste auditoire, celui-ci n’a pas manqué de diminuer.
J’en remercie le Seigneur, car lorsque je commence à me mettre en valeur, le Seigneur rabaisse le caquet de ma vanité, et c’est exactement ainsi que je veux que cela soit. Permettez-moi de vous mettre en garde contre la philosophie si largement répandue dans les milieux chrétiens, qui dit : « J’ai Dieu, plus tout le reste ! » Dans notre civilisation occidentale du XXe siècle, nous sommes riches et bien prospères.
En fait, nous ne savons pas vraiment ce que c’est que d’être pauvre et de souffrir. Cependant, dans le Nouveau Testament, je découvre que les croyants avaient Dieu, et ne possédaient habituellement pas grand-chose de plus. Souvent même, ils avaient à se départir du peu qu’ils avaient, pour l’amour de Christ. Dans l’église primitive, nos pères savaient ce que c’était que de souffrir et de perdre des biens. Ils ont payé le prix, alors que nous, nous refusons de le payer. Nous lisons des livres qui traitent de la plénitude du Saint-Esprit, mais nous ne voulons pas satisfaire aux conditions requises pour être remplis.
Sachons que nous sommes remplis dans la mesure où nous voulons l’être. La Bible dit : « Heureux ceux qui ont faim et soif…, car ils seront rassasiés » (Matthieu 5 v. 6). Si vous pouvez me trouver un homme qui a faim de Dieu et qui n’est pas rassasié, alors c’est que Dieu a rompu sa Parole. Je le répète : Nous sommes remplis dans la mesure où nous voulons l’être.
Il y a un autre point qui doit être réglé : vous devez être certain que vous avez besoin d’être rempli du Saint-Esprit. Pourquoi ce sujet vous intéresse-t-il ? Vous avez reçu Jésus, vous vous êtes converti, et vos péchés ont été pardonnés. Vous avez suivi un cours sur le Nouveau Testament. Vous savez que vous avez la vie éternelle et qu’aucun homme ne peut vous arracher de la main de Dieu. Entre-temps, vous jouissez de moments merveilleux sur la route qui mène au ciel.
Êtes-vous rendu au point où vous êtes persuadés de ne plus pouvoir continuer votre chemin tel que vous êtes ? Sentez-vous que vous n’êtes tout simplement plus capable de résister au découragement ? Avez-vous l’impression de ne plus être capable d’obéir à la Parole, de comprendre la vérité, de porter du fruit, et de vivre une vie victorieuse, si vous ne possédez pas une mesure plus grande du Saint-Esprit que la mesure que vous possédez actuellement ?
Si vous n’en êtes pas encore là, alors je ne sais si je peux faire grand-chose pour vous. Oh ! combien je le voudrais ! Je souhaiterais pouvoir enlever le dessus de votre tête et répandre en vous l’huile sainte de Dieu ; mais, je ne peux qu’imiter Jean-Baptiste, quand il a pointé du doigt Jésus en s’écriant : « Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean 1 v. 29). Puis, Jean a disparu de la scène, et chacun s’est trouvé seul à prendre sa décision.
Chacun devait aller individuellement au Seigneur Jésus-Christ et recevoir de lui l’aide pour soi-même. Aucun homme ne peut me remplir, ni vous remplir. Nous avons la possibilité de prier l’un pour l’autre, mais je ne peux pas vous remplir, pas plus que vous ne pouvez me remplir. Ce désir d’être rempli doit nous posséder tout entier. S’il y a quelque chose dans votre vie qui soit plus important que le désir de devenir un chrétien rempli de l’Esprit, vous ne le serez jamais tant que cette question n’aura pas été réglée. S’il y a quelque chose dans votre vie qui soit plus exigeant que votre désir de Dieu, alors vous ne serez jamais un chrétien rempli de l’Esprit.
J’ai rencontré des chrétiens qui, depuis des années, ont désiré, de façon plutôt vague, être remplis de l’Esprit. La raison pour laquelle l’Esprit ne les a pas remplis, c’est parce qu’il y avait des choses qu’ils désiraient bien davantage. Dieu ne se précipite pas dans un cœur humain sans savoir qu’il est la réponse au désir le plus profond et le plus irrésistible de ce cœur, et qu’il en est aussi l’accomplissement.
Parvenus ici, considérons le fait que jamais personne n’a été rempli du Saint-Esprit, sans être auparavant passé par une période de bouleversement et d’angoisse. Cette affirmation se vérifie, quand on plonge les regards dans les récits bibliques, dans les expériences post bibliques, dans l’histoire de l’Église, et dans les récits biographiques d’expériences vécues par de nombreux chrétiens. Je crois que tous ces récits s’accordent pour dire que personne n’a jamais été rempli de l’Esprit sans avoir vécu d’abord des moments de bouleversement et d’angoisse.
Les croyants qui composent le peuple de Dieu sont comme des petits enfants : Ils veulent simplement être heureux. Ils désirent que Dieu leur donne un hochet et leur permette de jacasser, de rire et de s’amuser. Ils vont faire tout pour être heureux ; mais les petits enfants du Seigneur qui ne poursuivent que le bonheur sont rarement remplis du Saint-Esprit. Dieu ne peut pas les remplir, parce qu’ils ne sont pas prêts à mourir aux choses auxquelles ils ont attaché leurs propres valeurs. Dieu veut que ses enfants soient joyeux, mais cette joie n’a rien à voir avec le bonheur bon marché de la chair ; c’est la joie d’un Christ ressuscité !
De façon générale, il est sans doute assez vrai que tout chrétien qui n’a pas été rempli du Saint-Esprit depuis sa conversion ne connaît pas une vraie joie chrétienne. Je sais que cela a été le cas pour moi. J’ai connu une foule d’émotions joyeuses au début de ma conversion. Oui, j’étais un chrétien heureux. Mais si c’est là le genre de bonheur que nous espérons, un bonheur à moitié charnel, fait uniquement de joyeux entrain, alors Dieu voudra nous en délivrer. Être rempli de l’Esprit signifie qu’on est d’abord passé par des émotions, des bouleversements, de l’angoisse, des désillusions et un sentiment de vide.
Quand vous avez atteint ce point de désespoir, quand vous vous êtes tourné vers la dernière personne ressource, quand vous avez essayé le dernier éditeur, quand vous avez suivi à la trace le dernier évangéliste de l’heure et que vous avez cherché à obtenir conseil auprès du dernier conseiller, quand plus personne ne peut vous aider et que vous avez atteint le fond du désespoir, c’est à ce moment-là que Dieu peut enfin faire ce qu’il désire faire pour vous. Quand votre moi est couché par le désespoir, quand tout votre être semble se vider et que survient la solitude intérieure, c’est alors que vous approchez du but.
Je crois que Dieu veut nous amener là où nous serions encore heureux, quand bien même nous n’aurions que lui seul. Ce donc nous avons besoin, ce n’est pas de Dieu et de quelque chose en plus. Dieu se donne lui-même à nous. Il est vrai qu’il nous donne aussi d’autres choses ; mais nous ressentirons une solitude intérieure, jusqu’à ce que nous arrivions au point où nous ne désirerons que Dieu seul.
La plupart d’entre nous sommes des êtres trop sociaux pour vivre seuls. Quand nous nous sentons seuls, nous nous ruons sur le téléphone pour appeler Madame Jacasse. Nous dépensons ainsi trente minutes de notre temps, avec le résultat que les petits pains au four sont brûlés ! Pour beaucoup, cela se borne à un bavardage incessant ; nous courons çà et là, espérant trouver de la compagnie, car nous ne pouvons supporter la solitude.
Si vous voulez persévérer dans votre recherche du Seigneur, il viendra un moment, dans votre vie chrétienne, où vous regarderez Madame Jacasse plus comme une « raseuse » que comme un réconfort. Elle ne pourra vous être d’aucun secours. Il n’y a pas une seule chose qu’elle sera en mesure de faire pour vous. Vous vous sentirez tout seul sans Dieu, et votre âme soupirera si fort après lui que sans lui vous serez misérable. Cela signifie que vous êtes près du but, cher ami. En effet, vous n’êtes pas loin du royaume, et si vous persistez, vous rencontrerez Dieu. Dieu vous accueillera et vous remplira ; et il le fera à sa manière merveilleuse et bénie.
Remarquez que ce bouleversement, cette angoisse, cette désillusion et cette obscurité ne donnent, à qui que ce soit, le droit de recevoir le Saint-Esprit. Le Saint-Esprit ne se mérite pas : Il est un don, un cadeau du Père à ses enfants. Il est un don de Jésus à ses enfants, un don résultant de son côté blessé. Le désespoir et l’angoisse que vous ressentez ne vous méritent certes pas le Saint-Esprit ; ce qu’ils font, c’est de rendre labourable votre terre en friche et de vider votre vase humain.
Vous ne pouvez, en effet, être rempli, à moins d’être d’abord vidé. L’angoisse et le désespoir sont présents en vous parce que vous êtes déjà trop plein d’autres choses. Une fois vidé de ces choses, vous donnez au Saint-Esprit l’occasion de vous remplir. Moody avait l’habitude d’illustrer cette vérité à l’aide d’un verre vide qu’il remplissait d’eau en disant : « Comment puis-je maintenant remplir de lait ce verre ? » Il vidait alors le contenu du verre dans un autre verre en guise de démonstration ; et c’est bien de cela qu’il s’agit : nous devons d’abord être vidés et détachés des points d’intérêt mineur de la vie.
Suis-je un prédicateur trop sévère, si je vous dis que la plupart d’entre nous sommes trop préoccupés par les choses accessoires de cette vie ? Nous nous employons à gagner notre vie de façon à pouvoir mourir de troubles de la vésicule biliaire ou d’une crise cardiaque. Nous sommes obligés de courir à gauche et à droite pour maintenir le niveau de nos ventes et pour faire marcher le commerce. Après tout, ne sommes-nous pas chrétiens ? Par conséquent, nous exigeons du Seigneur qu’il tienne prêt le char céleste, pendant que nous nous tuons, longtemps avant le temps ; et puis, nous exigeons qu’il nous emmène au ciel. C’est du moins ce que nous nous imaginons !
Frères, cela vous semble-t-il trop dur à entendre ?
Suis-je vraiment trop exigeant ? Je ne le pense pas ; je suis probablement froid comparé à ce que je devrais être. Je suis loin d’être aussi exigeant que l’étaient Finney, ou John Wesley, ou nombre de grands prédicateurs dont les appels ont été bénis et honorés par Dieu. Eh bien, telles sont les conditions auxquelles nous devons souscrire ; et elles répondent vraiment, en partie, à la question que tant de personnes posent : « Comment puis-je être rempli du Saint-Esprit de Dieu ? »
Je vais vous donner quatre passages bibliques qui nous disent comment être rempli du Saint-Esprit ; et même un archange venu du ciel ne pourrait faire mieux que de vous donner l’Écriture et de vous dire : « Crois à la Parole de Dieu ! »
La première condition est celle-ci : Vous devez offrir votre vase.
Romains 12 v. 1 et 2. Vous savez très bien ce que dit ce passage : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait ».
« Offrez vos corps … », c’est-à-dire, offrez votre vase. C’est la première chose à faire. Un vase qui n’a pas été offert ne sera pas rempli. Dieu ne peut remplir ce qu’il n’a pas. Offrez donc votre vase.
Je crois que Dieu nous veut des hommes et des femmes intelligentes. Il veut que nous venions à lui. Si vous vous trouviez dans une queue de ravitaillement, dans un pays pauvre, et que vous restiez en arrière sans présenter votre cruche, il est évident que vous ne recevriez pas de lait. Ou encore, si vous ne présentiez pas votre plat ou votre panier, il ne vous serait donné aucun pain. De la même manière, si vous ne présentez pas toute votre personne, vous ne recevrez pas la plénitude du Saint-Esprit.
Êtes-vous prêt à présenter votre corps, avec toutes ses fonctions et avec tout ce qu’il contient : votre intelligence, votre personnalité, votre esprit, votre amour, vos ambitions, votre tout ? C’est la première chose à faire. Vous pouvez le faire dans un acte très simple : présentez votre corps. Voulez-vous faire cela ?
La deuxième condition est la suivante : Après avoir offert votre vase, vous devez maintenant demander !
Luc 11 v. 11 à 13. Dans ce passage, Jésus a dit : « Quel est parmi vous le père qui donnera une pierre à son fils, s’il lui demande du pain ? Ou, s’il lui demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent au lieu d’un poisson ? Ou, s’il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ? »
Bien entendu, la réponse à toutes ces questions est « non ». Et Jésus conclut ainsi : « Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent ».
Dans le monde entier, les enfants de Dieu se sont prévalus de cette offre gracieuse. Ils ont cru en Dieu : ils ont demandé, et ils ont été remplis. À combien plus forte raison, le Saint-Esprit sera-t-il donné à ceux qui le demandent à Dieu. Ainsi donc : Demandez ! Cela est parfaitement logique et parfaitement clair. Je ne tiens pas compte de toutes les objections théologiques qui pourraient être faites à ce texte. Je sais qu’il y a des contradicteurs qui disent que ce n’est plus pour aujourd’hui.
Qu’il me soit alors permis de demander à ces mêmes contradicteurs pourquoi le Seigneur nous a laissé cette promesse dans la Bible. Pourquoi ne l’a-t-il pas placée ailleurs ? Pourquoi l’a-t-il placée là où je peux la voir, s’il ne voulait pas que j’y croie ? Oui, c’est bel et bien pour nous, et si le Seigneur le voulait, il pourrait nous donner tout ce qu’il nous a promis sans que nous ayons à le lui demander ; mais voilà, il a préféré que nous lui demandions le Saint-Esprit : « Demandez, et vous recevrez » ; c’est encore et toujours le mot d’ordre de Dieu. Pourquoi, dès lors, ne pas demander ?
Le troisième pas important à faire est celui-ci : Il faut obéir de son plein gré.
Actes 5 v. 32 souligne : « Nous sommes témoins de ces choses, de même que le Saint-Esprit, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent ».
L’Esprit de Dieu ne peut pas accorder sa bénédiction à un enfant désobéissant. Le père ne peut pas remplir de l’Esprit Saint un enfant désobéissant. Dieu donne son Esprit-Saint à ceux qui lui obéissent, à ceux qui obéissent à la Parole, à l’Esprit, au Seigneur ressuscité. Êtes-vous prêt à obéir et à faire ce qu’on vous demande ? En quoi cela consiste-t-il ? Cela consiste simplement à vivre selon les Écritures, comme vous les comprenez... C’est simple, mais révolutionnaire…
La quatrième condition, bien sûr, est celle-ci : Avoir foi en Dieu.
Notre texte est Galates 3 v. 2 et 3 : « Voici seulement ce que je veux apprendre de vous : Est-ce par les œuvres de la loi que vous avez reçu l’Esprit, ou par la prédication de la foi ? »
Il va de soi que la réponse est : Par la prédication de la foi. L’apôtre Paul a dit : « Êtes-vous tellement dépourvus de sens ? Après avoir commencé par l’Esprit, voulez-vous maintenant finir par la chair ? » (Galates 3 v. 3). Ce n’est pas en respectant la loi que vous êtes rempli de l’Esprit. Vous êtes rempli de l’Esprit en croyant et en obéissant à votre Seigneur.
Je fais allusion ici à sa venue et au fait qu’il prend possession de tout notre corps, de notre esprit, de notre vie et de notre être. Oui, il prend le pouvoir de toute notre personnalité, sans détour, mais aussi sans forcer, et il la fait sienne afin que nous puissions devenir une habitation de Dieu par l’Esprit.
Résumons maintenant ce que nous avons dit.
Chaque chrétien possède une mesure de l’Esprit Saint ; et ne permettez à personne de vous faire croire le contraire. Tout homme qui n’a pas l’Esprit de Christ en lui ne lui appartient pas ; ainsi donc, il nous a donné un dépôt, un acompte du Saint-Esprit.
Nous sommes en train de considérer le remplissage, la plénitude et l’onction du Saint-Esprit. Je voudrais maintenant mettre l’accent sur le mot « onction ». L’onction n’est pas une action graduelle. Le mot « onction » est un mot de l’Ancien Testament pour décrire l’acte par lequel on verse de l’huile sur la tête d’un homme. Quand on versait de l’huile sur la tête d’un homme, il ne s’agissait pas d’un procédé graduel ; au moment de verser l’huile, on retournait le contenant pour le vider, d’un seul coup, sur la tête, et l’huile se répandait sur et le long des vêtements de celui qui était oint.
Tout le monde, à un demi-kilomètre à la ronde, savait que l’huile avait été répandue sur quelqu’un. En effet, c’était une huile fait à base d’encens, de myrrhe, d’aloès, de casse et de cannelle, aromates qui embaumaient le voisinage de leurs effluves odoriférants ; et cela ne se faisait pas progressivement, croyez-moi. L’air embaumait instantanément. Le problème avec nous, c’est que nous ne voulons pas passer par l’expérience d’être remplis du Saint-Esprit. Nous voulons tout simplement être bénis, aller au ciel, porter une couronne et gouverner cinq villes.
Nous ne voulons pas arriver au point où le Seigneur nous émonde et nous taille. Oh ! Non !
Nous ne voulons pas de cela ! Voilà pourquoi nous sommes ce que nous sommes aujourd’hui : un peuple faible. Les enfants du Seigneur veulent bien laisser à Jésus le soin de mourir, pourvu qu’ils puissent réserver pour eux-mêmes tout le plaisir. Notre plus grande honte est peut-être que nous ne voulons rien savoir de la vraie signification de la croix !