La véritable croissance spirituelle

La véritable croissance spirituelle

Nous n'avons pas toujours bien compris en quoi consiste notre croissance spirituelle, et nous nous fatiguons bien souvent à vouloir nous faire croître nous-mêmes !

Quand un Chrétien a compris qu'il devait se consacrer entièrement au Seigneur, dans une foi complète, et qu'il a accepté de marcher dans cette vie de communion heureuse avec Dieu et de parfaite paix, il peut poser naturellement la question suivante : « Est-ce fini maintenant, suis-je arrivé au but ? » Je réponds toujours aussitôt : « Non ! Ce n'est que le commencement ! » Pourtant, cette vérité est si peu comprise que ceux qui critiquent cette vie de foi disent qu'ils ne croient pas que l'on puisse croître en grâce. Ils enseignent que nous parvenons à un état de perfection concrète, dans lequel il n'est plus question de progresser. Un tel enseignement annule toutes les exhortations de l'Ecriture qui nous montrent que nous devons croître et grandir.

C'est exactement le contraire qui est vrai.

Je crois donc qu'il est important d'étudier soigneusement cette question. Je souhaite pouvoir répondre aussi exactement que possible à toutes les objections, et montrer en quoi consiste exactement cette croissance spirituelle, et de quelle manière nous devons croître.

Le texte qui est le plus fréquemment cité à ce sujet est 2 Pierre 3 v. 18 : « Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ ».

Ce texte exprime exactement ce que nous croyons être la volonté de Dieu pour nous, à laquelle Il nous a rendus capables d'obéir concrètement. Nous acceptons, dans toute leur plénitude, tous les commandements et toutes les promesses de Dieu, qui nous demande de ne plus être des enfants, et de croître en Christ dans tous les domaines, jusqu'à ce que nous atteignions la perfection, à la mesure de la plénitude de la stature parfaite de Christ.

Nous sommes heureux de ne plus être condamnés à rester des bébés, nourris de lait. Mais nous nous réjouissons de pouvoir, par notre croissance et notre développement, devenir ceux qui peuvent se nourrir d'aliments solides, bien connaître la parole de la justice, et être capables de discerner le bien et le mal. Ce qui nous attristerait le plus, c'est de croire que nous pourrions parvenir à un point de notre vie chrétienne où nous ne pourrions plus progresser.

Mais nous croyons aussi en une croissance qui nous conduit à la maturité, et à un état de développement spirituel qui nous permette de produire un fruit parvenu à une pleine maturité. Nous espérons atteindre le but qui nous est fixé. Si ce n'est pas le cas, nous ne pourrions en attribuer la cause qu'à un problème rencontré au cours de notre croissance. Aucun parent ne serait satisfait de la croissance de son enfant, si, jour après jour et année après année, celui-ci restait en permanence à l'état de bébé.

Aucun fermier ne serait satisfait si son blé restait à l'état de brin d'herbe, sans jamais produire d'épi qui mûrisse jusqu'à la moisson. Pour être réelle, une croissance doit être progressive. Les jours et les mois qui passent doivent révéler un développement et un accroissement de la maturité. Mais est-ce bien le cas des Chrétiens, pour ce qui concerne leur croissance dans la grâce ?

Ceux qui désirent et s'efforcent de progresser le plus dans cette croissance constatent souvent qu'entre le début et la fin d'une année, ils n'ont pas beaucoup progressé dans leur croissance chrétienne. Certains peuvent même constater que leur coupure avec le monde, leur consécration et leur zèle ne sont pas aussi nets et puissants qu'au début de leur vie chrétienne !

Je parlais un jour à un groupe de Chrétiens, et je les exhortais à pénétrer dans la terre promise, d'une manière délibérée, immédiate et définitive, lorsqu'une sœur très intelligente m'interrompit. Elle n'était pas du tout d'accord avec ce que je venais de dire, et s'exclama : «  Mais, ma chère sœur, je crois que nous devons croître dans la grâce ! » Je lui demandai : « Depuis combien de temps croissez-vous ? »  Elle me répondit : «  Depuis près de vingt-cinq ans ».  J'ajoutai : «  Par rapport au début de votre vie chrétienne, comment pouvez-vous juger aujourd'hui votre consécration au Seigneur et votre séparation du monde ? »  Elle me dit alors : «  Hélas ! Je n'ai pas l'impression d'avoir beaucoup progressé ! » Elle réalisa alors, en me faisant cette réponse, que sa croissance n'avait pas été une réussite, bien au contraire.

Le problème de cette sœur, comme pour beaucoup d'autres Chrétiens, était le suivant : Elle s'efforçait de croître pour atteindre la grâce, au lieu de croître dans la grâce ! Ceux qui font cela ressemblent à un rosier qu'un jardinier aurait planté dans une terre dure et caillouteuse, en espérant qu'il allait pouvoir croître et prospérer. Bien entendu, ce rosier ne pourrait, dans cet endroit, que se ratatiner et se dessécher, au lieu de se développer et d'atteindre sa maturité !

Pour illustrer parfaitement une telle croissance, il suffit de prendre l'exemple des Israélites errant dans le désert. Ils y ont marché pendant près de quarante ans, tout le long de nombreuses étapes, sans jamais y trouver vraiment du repos. A la fin de leurs pérégrinations, ils n'étaient pas plus près de la terre promise qu'au début. Quand ils ont commencé leur voyage, à Kadès Barnéa, ils étaient aux frontières du pays de Canaan, et il ne leur aurait fallu que peu de temps pour y pénétrer.

A la fin de leur périple, dans les plaines de Moab, ils se sont retrouvés à la frontière de la terre promise. Mais il y avait à présent une grande différence : Ils se trouvaient devant une rivière à traverser, ce qui n'aurait pas été le cas s'ils avaient pris la route directe. Toutes leurs marches et tous leurs combats dans le désert ne leur avaient pas permis de posséder le moindre arpent dans la terre promise. Pour en prendre possession, ils devaient d'abord y pénétrer ! Pour grandir dans la grâce, il faut d'abord y avoir été planté !

Une fois qu'ils eurent pénétré dans la terre promise, leur conquête fut très rapide. Quand une âme est plantée dans la grâce, la croissance qu'elle peut connaître en un seul mois est bien plus rapide que celle d'une autre âme plantée dans un autre sol ! Car la grâce est un sol très fertile, et toutes les plantes qui y croissent connaissent une croissance merveilleuse ! Elles sont soignées par un Divin Jardinier, elles baignent dans le Soleil de la Justice, et sont arrosées par la rosée du Ciel ! Il n'est donc pas étonnant qu'elles puissent produire du fruit, « et un grain en donne cent, un autre soixante, un autre trente (Matthieu 13 v. 23) ».

Quelqu'un pourrait demander:

« Qu'est-ce que l'on entend exactement par «  croître dans la grâce » ? » Il est difficile de répondre à cette question, parce que bien peu de gens savent réellement ce qu'est la grâce de Dieu. On dit en général qu'il s'agit d'une faveur gratuite et imméritée. Mais ce n'est qu'une petite partie de la réalité !

La grâce est l'amour merveilleux et infini de Dieu, déversé sur nous sans restriction ni limitation, en fonction non pas de nos mérites, mais de Son amour infini, qui dépasse toute connaissance, et dont la hauteur et la profondeur sont insondables. Je pense parfois que nous attribuons au mot amour une signification complètement différente, lorsqu'il s'agit de l'amour divin, comparé à l'amour humain. S'il existe un amour humain rempli de tendresse, de dévouement et d'esprit de sacrifice, capable de supporter et d'endurer, prêt à souffrir avec joie pour ceux qu'il aime, et à se sacrifier volontiers pour le bonheur d'un être aimé, il existe aussi un amour divin, infiniment plus rempli de tendresse, de dévouement et d'esprit de sacrifice, infiniment plus capable de supporter et d'endurer, infiniment plus disposé à souffrir avec joie et à se sacrifier pour tous ceux qui sont l'objet de cet amour, et à les combler de ses dons et de ses bénédictions.

Cher lecteur, vous pouvez réunir tout l'amour que vous pouvez connaître, tout l'amour que vous avez pu ressentir ou recevoir, vous pouvez y ajouter tout l'amour de tous les cœurs aimants du monde entier, et multiplier tout cet amour à l'infini, vous n'aurez encore qu'une très faible idée de ce qu'est l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ. Tout cela, c'est la grâce de Dieu !

Quand on est planté dans cette grâce, on peut vivre au cœur même de cet amour divin, en être enveloppé, en être complètement imprégné et rempli, au point de ne connaître rien d'autre que cet amour, en permanence, pour grandir jour après jour dans la connaissance de cet amour, et dans la foi en cet amour. C'est ce qui nous permet de confier toutes choses aux soins de ce Dieu d'amour, sans avoir le moindre doute qu'Il fasse tout concourir à notre bien !

Grandir dans la grâce.

C'est le contraire de toute dépendance de soi-même, de tout effort personnel, de tout esprit légaliste, quel qu'il soit. C'est remettre notre croissance, comme tout autre chose, entre les mains du Seigneur, et tout laisser entre Ses mains. C'est être tellement satisfait du travail de notre Divin Jardinier, de Sa compétence et de Sa sagesse, que nous n'aurons pas le moindre doute quant à l'efficacité de Ses méthodes et de Ses traitements ! C'est croître comme croissent les lys, ou les bébés, sans aucune anxiété ni aucune inquiétude. C'est croître par la puissance d'un principe intérieur de vie, qui ne peut que nous faire croître. C'est croître, parce que nous sommes vivants, et que nous ne pouvons donc que croître. C'est croître, parce que Celui qui nous a plantés a planté une plante capable de croître. Il nous a re-créés pour croître !

C'est certainement ce que le Seigneur a voulu dire, quand Il a dit : « Considérez comment croissent les lys : Ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux (Luc 12 v. 27) ». Ou encore, quand Il a dit : « Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie ? (verset 25) ». Un enfant ou un lys qui croissent ne font aucun effort. Ils ne se fatiguent pas, ne peinent pas, ne se forcent pas pour grandir. Les lys ne sont même pas conscients qu'ils croissent. Mais il y a en eux un principe de vie. Et grâce aux bons soins de la providence divine, à l'habileté du jardinier, à la chaleur du soleil et à l'eau des pluies, ils croissent et continuent à croître.

Et le résultat est évident ! Le Seigneur a dit que même Salomon, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un de ces lys. Les vêtements royaux de Salomon ont demandé beaucoup de travail et ont coûté très cher en or et en argent. Tandis que la parure des lys n'a rien coûté ! Nous pouvons dépenser beaucoup d'efforts pour nous revêtir d'ornements spirituels, et beaucoup nous fatiguer pour assurer notre croissance spirituelle, nous n'accomplirons rien. Car personne, par toutes ses inquiétudes, ne pourra ajouter une coudée à la longueur de sa vie. Aucun effort personnel ne pourra produire le magnifique vêtement spirituel dont de Divin Jardinier habille les plantes qui croissent dans le jardin de Sa grâce, par Ses soins attentifs.

Si je pouvais faire réaliser à chacun de mes lecteurs à quel point nous sommes impuissants à vouloir nous faire croître nous-mêmes ! Je suis convaincue que la plupart d'entre eux seraient immédiatement délivrés d'un pesant fardeau ! Imaginez un enfant possédé d'une obsession, qui lui ferait croire qu'il ne pourrait pas grandir sans se livrer à un effort personnel, et qui aurait inventé tout un système de cordes et de poulies pour s'étirer jusqu'à la taille voulue !

Certes, il passerait des jours et des années à dépenser beaucoup d'efforts, mais il ne pourrait absolument pas changer ce fait inexorable : Par toutes ses inquiétudes, il serait incapable d'ajouter la moindre coudée à sa taille ! Toutes ses années de dur labeur seraient perdues, en espérant même que tous ses efforts n'aient pas bloqué cette croissance si recherchée. Imaginez qu'un lys essaye de se parer lui-même de toutes sortes de belles couleurs et de formes gracieuses, s'épuisant et transpirant pour se faire grandir, essayant de modifier le cours du soleil et des nuages, afin que tous ses besoins soient judicieusement satisfaits !

Et pourtant, en présentant ces deux exemples, n'avons-nous pas le portrait exact de ce que beaucoup de Chrétiens s'efforcent de faire ? Sachant qu'ils doivent grandir, et sentant en eux un instinct qui leur donne le désir de grandir, ils s'efforcent de se faire grandir eux-mêmes en déployant beaucoup d'énergie. Ils passent leur vie à déployer tellement d'efforts que nous sommes fatigués rien qu'en les regardant !

Croissez, chers amis, mais, je vous en supplie, croissez comme Dieu le veut !

Car c'est la seule bonne manière de croître. Vérifiez que vous êtes bien plantés dans la grâce, et laissez le Divin Jardinier vous cultiver comme Il l'entend, avec Ses propres méthodes. Mettez-vous simplement dans le soleil de Sa présence, laissez la rosée du Ciel vous recouvrir, et constatez le résultat. Les feuilles, les fleurs et les fruits pousseront certainement en leur saison, car votre Jardinier est compétent, et Il ne rate jamais Sa récolte.

Faites bien attention à ne mettre aucun écran entre vous et le soleil de Sa Justice, ou la rosée de Son Ciel. Même un écran très fin suffit à vous priver des bienfaits de la chaleur ou de l'humidité, faisant ainsi sécher la plante, alors qu'elle aurait pu profiter du soleil et de la rosée. La plus petite barrière entre vous et Christ peut vous faire sécher et dépérir, comme une plante dans une cave ou sous un boisseau. Veillez à ce que votre ciel soit bien clair. Ouvrez tout votre être à tous les apports bienfaisants que votre Divin Jardinier peut déverser sur vous ! Chauffez-vous au soleil de Son amour. Buvez les eaux de Sa bonté. Gardez votre face continuellement tournée vers Lui. Regardez-Le, et votre âme vivra.

Vous n'avez pas besoin de faire des efforts pour croître. La seule chose que vous devez vous efforcer de faire, c'est de rester attaché au Cep. Le Jardinier, qui S'occupe du Cep, s'occupe aussi des sarments. Il les taille, les nettoie, les arrose, afin qu'ils puissent croître et produire du fruit, et que ce fruit demeure. Comme les lys, ces sarments seront revêtus d'ornements si glorieux que ceux de Salomon, en comparaison, sembleront n'avoir presque aucune valeur.

Peut-être avez-vous l'impression, en ce moment, d'être planté dans un sol aride et désertique, dans lequel rien ne peut pousser. Remettez-vous entièrement entre les mains du Divin Jardinier, et Il fera aussitôt refleurir le désert, comme un rosier. Il fera jaillir des fontaines et des sources de ce désert de sable. Car la promesse est certaine : L'homme qui se confie en l'Eternel  « est comme un arbre planté près des eaux, et qui étend ses racines vers le courant ; il n'aperçoit point la chaleur quand elle vient, et son feuillage reste vert ; dans l'année de la sécheresse, il n'a point de crainte, et il ne cesse de porter du fruit (Jérémie 17 v. 8) ».

C'est la grande prérogative du Divin Jardinier que de pouvoir transformer n'importe quel sol en terrain de Sa grâce. Il suffit pour cela de Lui confier votre croissance. Il n'a même pas besoin de vous transplanter dans un autre terrain. Mais, là où vous êtes, dans les mêmes circonstances de votre vie, Il fait briller Son soleil et descendre Sa rosée sur vous. Il transforme tous les obstacles en merveilleuses occasions de croissance.

Quelles que soient les circonstances de ma vie, la puissance miraculeuse du Seigneur Lui permet d'accomplir Sa volonté en moi. Nous devons toujours faire confiance au Seigneur. Il est un Jardinier en qui nous pouvons pleinement nous confier. Qu'Il nous envoie des tempêtes, des vents, des pluies ou du soleil, nous devons tout accepter de Lui, dans la certitude la plus absolue que Celui qui a commencé à nous cultiver, pour nous faire atteindre la maturité, sait ce qui nous convient le mieux pour nous faire atteindre le but. Il saura réguler au mieux les éléments dont Il dispose, car Il veut que notre croissance soit la plus rapide possible.

Permettez-moi donc de vous exhorter à abandonner tous vos efforts personnels pour vous faire croître vous-même, et laissez-vous simplement croître. Abandonnez toutes choses à votre Jardinier. C'est Son travail de vous faire croître, et Lui seul est capable de le faire. Votre cas ne sera jamais trop difficile pour Lui. Même si votre croissance passée a été infime, même si les sources de votre cœur vous semblent desséchées, même si votre développement passé a été irrégulier et informe, rien ne tout cela ne L'empêchera d'effectuer en vous un travail parfait, si vous vous confiez complètement entre Ses mains, et si vous Le laissez faire !

Même à Ses enfants rétrogrades et infidèles, Il a fait cette promesse : « Je réparerai leur infidélité, j'aurai pour eux un amour sincère ; car ma colère s'est détournée d'eux (Osée 14 v. 4) ». Et Il ajoute : « Je serai comme la rosée pour Israël, il fleurira comme le lis, et il poussera des racines comme le Liban. Ses rameaux s'étendront ; il aura la magnificence de l'olivier, et les parfums du Liban. Ils reviendront s'asseoir à son ombre, ils redonneront la vie au froment, et ils fleuriront comme la vigne ; ils auront la renommée du vin du Liban (versets 5 à 7) ».

Et il dit ailleurs : « Et vous, enfants de Sion, soyez dans l'allégresse et réjouissez-vous en l'Eternel, votre Dieu, car il vous donnera la pluie en son temps, il vous enverra la pluie de la première et de l'arrière-saison, comme autrefois. Les aires se rempliront de blé, et les cuves regorgeront de moût et d'huile. Je vous remplacerai les années qu'ont dévorées la sauterelle, le jélek, le hasil et le gazam, ma grande armée que j'avais envoyée contre vous. Vous mangerez et vous vous rassasierez, et vous célébrerez le nom de l'Eternel, votre Dieu, qui aura fait pour vous des prodiges ; et mon peuple ne sera plus jamais dans la confusion (Joël 2 v. 23 à 26) ».

Oh, puissiez-vous connaître ce que le Seigneur a voulu dire, quand Il a dit : « Considérez comment croissent les lys des champs : Ils ne travaillent ni ne filent (Matthieu 6 v. 28) » ! Il est certain que cette image donne une description bien différente de la réalité de la vie et de la croissance de la plupart des Chrétiens. Car il s'agit d'une vie de repos, d'une croissance sans effort, et pourtant, cette vie et cette croissance sont couronnées de glorieux résultats.

Toute âme qui veut devenir l'un de ces lys dans le jardin du Seigneur, et croître comme croissent les lys, recevra la même parure magnifique que celle des lys des champs. Et elle connaîtra l'accomplissement de ces merveilleuses paroles : « Mon bien-aimé est descendu à son jardin, au parterre d'aromates, pour faire paître son troupeau dans les jardins, et pour cueillir des lys (Cantique 6 v. 2) ».

C'est cela, la croissance dans la grâce en laquelle nous croyons, pour ceux qui sont entrés dans cette vie de foi totale et de complète confiance : Une croissance qui atteint les résultats escomptés, qui fait surgir ses fleurs et ses fruits. Une croissance qui est celle d'un « arbre planté près des courants d'eau, qui produit son fruit en sa saison, et dont le feuillage ne se flétrit point : Tout ce qu'il fait lui réussit (Psaume 1 v. 3) ».

Et nous sommes heureux de savoir qu'il y a beaucoup d'arbres et de plantes semblables qui sont en train de pousser dans l'héritage du Seigneur. Comme les lys contemplent la face du soleil et croissent à sa lumière, nous aussi « qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l'Esprit (2 Corinthiens 3 v. 18) ».

Si vous demandiez à ces plantes pourquoi elles croissent si rapidement et avec tant de bonheur, elles vous répondraient qu'elles ne se font aucun souci quant à leur croissance, qu'elles ne sont même pas conscientes qu'elles croissent, que leur Seigneur leur a demandé de demeurer en Lui, et qu'Il leur a promis que si elles demeurent en Lui, elles produiront beaucoup de fruit.

Leur seul souci, c'est donc de demeurer en Lui. C'est leur part. Elles laissent tout le travail et tous les efforts à leur Bon Jardinier, qui est seul capable de les soigner pour leur faire produire du fruit. Vous découvrirez que ces âmes ne se soucient plus de regarder à elles-mêmes, mais que leur seul souci est de regarder à Jésus. Elles ne cherchent pas à filer ni à tisser les fils de leur parure spirituelle, mais elles s'abandonnent à leur Seigneur pour qu'Il les revête comme il Lui plaira.

Elles ont complètement cessé de faire des efforts personnels et de dépendre d'elles-mêmes. Elles ont perdu tout intérêt pour leur « moi ». Elles ont confié leur existence à Quelqu'un d'autre. Leur moi humain a disparu, et Christ seul est tout en elles. Le résultat merveilleux de tout cela, c'est que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme elles le seront.

Considérons cette question de manière pratique.

Nous savons tous que notre croissance spirituelle ne résulte pas de nos efforts personnels. Mais elle dépend d'une vie intérieure, d'un principe interne de croissance. Tous vos efforts ne pourront pas faire croître une plante morte. Il est donc clair que le plus important est de bien vous assurer que vous possédez cette vie intérieure qui vous fera croître, et vous ne pourrez pas manquer de croître ! Cette vie est une vie cachée avec Christ en Dieu, cette merveilleuse vie divine communiquée par le Saint-Esprit qui demeure en vous. Soyez remplis de cette vie, chers frères et sœurs !

Que vous en soyez conscients ou non, vous croîtrez certainement, vous ne pourrez pas vous empêcher de croître ! Ne vous souciez plus de votre croissance, mais assurez-vous de posséder cette vie qui vous fera croître. Demeurez attachés au Cep. Laissez la vie du Cep s'écouler dans vos veines spirituelles. Ne mettez aucun obstacle à la circulation de cette puissance spirituelle qui donne la vie, et qui travaille en vous pour produire le vouloir et le faire, selon le bon plaisir de Sa volonté.

Abandonnez-vous complètement à la douce direction du Seigneur. Confiez-Lui votre croissance, aussi complètement que vous Lui avez confié tout ce qui vous concerne. Acceptez qu'Il vous fasse passer par les sentiers qu'Il a Lui-même tracés. Ne vous en préoccupez pas, n'y pensez même pas. Faites-Lui absolument confiance, en permanence. Acceptez chaque moment tel qu'il se présente à vous. Sachez que c'est Sa main aimante qui travaille, et que votre croissance dépend de ce moment de soleil ou de pluie. Dites constamment oui à la volonté de votre Père.

Jusqu'à présent, comme beaucoup d'autres Chrétiens, vous avez essayé d'être à la fois le lys et le jardinier, la vigne et le vigneron. Vous avez chargé vos épaules de fardeaux et de responsabilités qui n'appartiennent qu'au Divin Jardinier, et que Lui seul est capable de porter. A partir d'aujourd'hui, consentez à occuper votre vraie place, et à n'être que ce que vous êtes en réalité. Dites-vous : « Si je ne suis que le jardin, et pas le jardinier, si je ne suis que la vigne, et pas le vigneron, il est essentiel, pour ma croissance et mon bonheur, que je reste à ma place, que je n'usurpe pas la place du jardinier, et que je n'essaye plus de faire son travail ! »

N'essayez pas de choisir le sol où vous allez être planté, ne tentez plus de tracer vos propres limites. Ne plantez plus vos propres semences, ne faites plus rien pour entretenir vous-mêmes vos sarments et surveiller leur croissance. Contentez-vous du traitement que vous fait subir le Divin Jardinier, et des soins qu'Il vous prodigue.

Laissez-Lui choisir les semences qu'Il veut planter dans votre jardin, et acceptez avec la même joie que ce soit celle d'une pomme de terre ou d'une rose, si c'est Sa volonté. Laissez-Le produire en vous les vertus les plus ordinaires de la vie quotidienne, comme les ferveurs les plus enthousiastes. Acceptez avec joie les saisons qu'Il vous fait traverser, le soleil ou la pluie qu'Il envoie, la rapidité ou la lenteur de votre croissance. Bref, acceptez tous les processus qu'Il vous fait traverser et toutes les expériences qu'Il vous fait vivre, même si vous ne les comprenez pas beaucoup.

Une telle attitude est la source d'un repos infini. Comme la violette repose dans son petit coin, et reçoit sa ration quotidienne de pluie ou de soleil, sans se préoccuper de la terre qui tourbillonne autour d'elle, ainsi, nous devons nous reposer en Dieu, instant après instant, acceptant avec joie notre ration quotidienne, sans aucune anxiété quand nous voyons la tempête souffler autour de nous, parce que nous nous confions en Son magnifique plan créateur et rédempteur.

 

Arthur KatzUn message de Hannah Whitall
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