Le baptême.1
Le baptême n’est jamais figuré par le Jourdain, mais par la mer Rouge. Il nous amène là où nous trouvons la nourriture et la boisson spirituelles, et c’est dans le désert que nous les trouvons.
Le Baptême : Le Jourdain ou la mer Rouge ?
En Canaan, il n’y en a plus, la manne cesse, et le peuple mange le vieux blé du pays. Près du Jourdain, nous sommes tout près du ciel, et le passage du Jourdain nous y conduit. Le baptême ne nous amène pas à la jouissance des privilèges célestes, mais à la jouissance des provisions que Dieu nous donne pour le chemin terrestre, la délivrance du monde gouverné par Satan ne nous introduisant pas dans le lieu de l’habitation de Dieu.
La mer Rouge
Ce sujet demande à être développé plus longuement. Le sang exprime le jugement de Dieu contre les pécheurs, qui constituent pourtant son peuple, alors qu’ils sont encore en Égypte. À travers bien des épreuves, ils parviennent à la mer Rouge, où ils sont délivrés de leur ancienne condition. Leur rédemption est complète ; elle est même une figure de la délivrance finale, puisque les Égyptiens sont détruits.
Mais, bien que la délivrance soit complète et qu’ils soient conduits jusqu’à Dieu, ils restent dans le monde, alors même qu’il est jugé. Le monde reste pour eux un désert, bien qu’ils y trouvent la manne, l’eau, les grappes de raisin et la direction pour suivre leur chemin. Il ne s’agit pas là d’une position céleste, mais de la position propre à Israël ou, par analogie, de celle de l’église sur la terre (bien qu’elle ait une espérance céleste).
Après le passage de la mer Rouge, c’est Mara, la manne, les cailles, l’eau du rocher, Amalek, autant de scènes du désert ; puis la fête de Jéthro avec Aaron et Moïse, et le retour de Séphora. Cette vie dans le désert est la conséquence immédiate du passage de la mer Rouge. Le chant du cantique de Moïse exprime que nous sommes conduits à Dieu, que les ennemis seront aussi tranquilles qu’une pierre, et que nous nous dirigeons vers le lieu où les mains de Dieu ont établi son habitation. Ils furent baptisés pour Moïse, mais Moïse lui-même n’est jamais entré en Canaan. Le désert est la place où la responsabilité de l’homme est mise à l’épreuve jusqu’à son arrivée en Canaan ; c’est la figure présentée par 1 Corinthiens 10 v. 1 à 13. Ils ne furent pas baptisés pour Moïse dans le Jourdain.
Issue certaine ou incertaine ?
Bien que la rédemption soit complète, les personnes sorties hors de la mer Rouge sont désormais elles-mêmes responsables de persévérer jusqu’au but. Cela suppose qu’elles pourraient ne pas atteindre le but du voyage. Les ressources de la grâce les garderont, si leur foi est réelle, mais leur bénédiction est conditionnelle : « si », comme en Colossiens 1, en Hébreux ou en 1 Corinthiens 9 et 10. La position extérieure est bien fondée sur la mort de Christ, sur une entière délivrance, mais elle est mise à l’épreuve en chaque individu.
Cette mise à l’épreuve apparaît même dans les Colossiens, mais non pas toutefois dans les Éphésiens, où il n’est question du baptême qu’en relation avec la profession de la foi et la seigneurie de Christ. L’épître aux Éphésiens parle du combat, du gouvernement, de l’armure de Dieu qui rend capable de tenir ferme au mauvais jour, mais non d’un voyage dont l’issue est incertaine, bien que je sois sûr de tomber si je ne compte que sur moi-même ; et même si cela arrivait, je serais assuré d’être porté par un Autre. Tout, dans cette épître, est absolument ferme, et c’est sur cette base que le croyant est mis à l’épreuve.
Le Baptême : Point de départ de la course dans le monde.
Le baptême se place sur le terrain de la rédemption par la mort de Christ, et pas seulement de la protection du jugement par le sang sur les poteaux. Par le baptême, je vais plus loin : je suis amené à avoir part à « être baptisé pour » Sa mort, extérieurement, et de là je suis appelé à marcher en nouveauté de vie. Je me tiens moi-même pour mort, si je suis vrai, si bien que je suis alors identifié à Lui dans la ressemblance de sa résurrection. Je suis appelé à me tenir moi-même pour mort au péché et pour vivant à Dieu en Lui.
Je commence ma course dans ce monde sur le terrain béni de la rédemption, responsable de me tenir moi-même pour mort au péché (*) et vivant à Dieu, et pour me présenter à Dieu comme vivant d’entre les morts. Et quel privilège béni de traverser un tel monde, libre par la rédemption, pour vivre pour Dieu et le servir ! L’Esprit de Dieu m’est donné, et si cela est réel, cela finira certainement bien.
(*) Ceci cependant est une réalité pour les chrétiens sur la base de l’intelligence spirituelle qu’ils possèdent. Le baptême les associe seulement avec la mort de Christ, extérieurement ; ils doivent alors se tenir pour morts au péché. Mais il n’est pas parlé d’être crucifié avec Christ tel que nous le trouvons ailleurs « je suis crucifié » : ce fait est possible seulement quand la foi est réelle.
Les Baptême dans les épîtres - Vue rapide.
Romains
Romains 6 va plus loin encore : il présente la mort de Christ comme la mort pour le péché, et nous applique l’état de l’homme Christ Jésus, homme sans péché, mort et ressuscité. Nous sommes aussi baptisés pour Sa mort, pour avoir une part en elle ; nous sommes vivants à Dieu dans le Christ Jésus ressuscité (donc vivants à Christ ressuscité — non pas vivants à la loi), le péché ne régnant plus sur nous. L’homme dans la chair était vivant, il est passé dans la mort, avec Christ, et il est identifié à Lui dans la ressemblance de sa résurrection pour marcher en nouveauté de vie. Mais on ne trouve pas de résurrection avec Lui à proprement parler.
Éphésiens
L’épître aux Éphésiens considère la chose d’une manière tout à fait différente : elle ne parle du baptême, au chapitre 4, que comme signe extérieur d’une profession, en contraste avec l’unité du corps. Dans ce passage, nous n’avons pas à mourir, ni ne sommes morts parce que nous vivions dans le péché, mais nous étions morts dans nos péchés et nous sommes vivifiés ensemble avec Lui, ressuscités ensemble, assis ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus. C’est pourquoi cette épître ne parle pas de notre justification, mais d’une nouvelle création ; nous sommes ce que Dieu fait de nous en Christ, son Artisan : nous étions morts, Christ est venu en grâce ici-bas pour nous, accomplissant l’œuvre de la rédemption, ôtant le péché, et nous introduisant avec Lui dans une nouvelle position.
Colossiens
La doctrine de l’épître aux Colossiens se situe entre celle de l’épître aux Romains et celle de l’épître aux Éphésiens. Une espérance est conservée dans les cieux (1 v. 23 ; 1 v. 27). Nous sommes ressuscités avec Lui (non pas seulement une nouvelle création), pardonnés de toutes nos fautes et appelés à avoir nos affections en haut où Christ est assis (cela ne signifie pas être en Lui, puisque notre vie est cachée avec Lui là-haut : 3 v. 1 à 3). Christ est notre vie, Il est en nous, nous sommes parfaits en Lui (en Lui, non parce que nous sommes assis dans des places célestes, mais parce que nous sommes parfaits). Nous sommes morts, ressuscités avec Lui, mais encore sur la terre, non pas seulement délivrés de notre ancien état, mais participant au nouvel état parce que nous avons la vie du ciel, où Il est assis. Il n’est pas question de l’union réalisée dans le corps par le Saint Esprit, mais de vie. Il est question du caractère de la vie, de la vie de Christ et en Christ dans les cieux, mais non d’union : nous siégeons là en Lui par le Saint Esprit.
Le Jourdain comme type — Accès aux lieux célestes.
À la mer Rouge, Dieu délivre et sauve son peuple ; il juge aussi le mal manifesté par les hommes. Dans les deux cas, il agit dans ce monde. Mais au Jourdain, l’homme responsable dans ce monde, pieux ou impie, disparaît. Nous devions assumer notre condition de responsabilité, et maintenant nous rencontrons la mort. Les pierres du mémorial sont dans le Jourdain. Mais nous rencontrons la mort dans le lieu même de la mort, parce que nous étions loin de Dieu. Non seulement nous subissions le jugement que Dieu avait prononcé, mais nous étions loin, abandonnés de Dieu. L’Arche vint ici-bas, elle nous tira hors de la mort, à travers la mort, et nous introduisit dans les cieux où Christ est allé après avoir glorifié Dieu.
Moïse est une figure de la responsabilité légale : il vit dans le monde, meurt et n’a d’autre relation avec le pays qu’une vision lointaine, comme un homme mort, hors du monde, contemplerait les choses qui y sont ; il n’est pas une nouvelle création. Ici, Christ n’est pas vu versant son sang, ni comme le Rédempteur au lieu même du jugement. Il prend la place de l’homme à travers la mort, y étant entré, et nous associant à Lui, la traversée du désert étant terminée, c’est-à-dire la vie ici-bas, et nous introduisant dans les lieux célestes en Lui. Le symbole du baptême n’a rien à faire avec cela. La signification du baptême, dans les Colossiens, implique notre résurrection avec Christ par la foi en l’opération de Dieu qui l’a ressuscité, mais nous place sur la terre où nous éprouvons nos affections et vivons notre espérance, appelés à être bientôt dans les cieux, mais étant encore sur la terre. Notre union à Christ par le Saint Esprit n’est pas figurée par le baptême.
L’épître aux Romains donne une conclusion : vivre dans l’obéissance et la droiture ici-bas. Celle aux Colossiens présente une autre conséquence de notre position : vivre en esprit dans les cieux. Celle aux Éphésiens constate que nous sommes assis dans les lieux célestes. Ce qui est toujours en vue, c’est la présence et la puissance de Christ qui opère en nous sur la terre pour faire de nous des instruments de Dieu ici-bas.
En un mot, le Jourdain est la mort qui sépare du monde ceux qui le traversent et leur ouvre l’accès des lieux célestes qu’ils partagent avec un Christ glorifié. La mer Rouge est la mort qui rachète, délivre, et engage à vivre pour Dieu dans ce monde, et les « si » demeurent. La mer Rouge délivre et engage la responsabilité de celui qui vit dans ce monde ; s’il a la vie, il atteindra le but. Le Jourdain est la mort à tout cela et l’entrée en Canaan pour être uni à Christ.
Le Baptême correspond à la mer Rouge, non pas au Jourdain.
Le baptême correspond au passage de la mer Rouge, non du Jourdain, en incluant la pensée supplémentaire de la résurrection, nos péchés étant laissés derrière nous : « nous ayant pardonné toutes nos fautes (Colossiens 2 v. 13) ». Je marchais dans mes péchés, quand je vivais en eux ; maintenant j’ai dépouillé le vieil homme et revêtu le nouveau. C’est un acte individuel, la réception intérieure d’une profession : « un seul Seigneur, une seule foi (Éphésiens 4 v. 5) ». Il n’est pas question de conflit avec les puissances spirituelles de méchanceté ni de la conquête de Canaan. En Égypte, il y avait des esclaves, non des combattants ; en Canaan, il y a les hôtes du Seigneur. Dans le désert, les Israélites sont avec Dieu pour leur bien ; en Canaan, ils sont en face de Satan pour Dieu.
Par conséquent, la signification du baptême va plus loin dans les Colossiens que dans les Romains, mais ne nous place pourtant jamais au-dessus du corps de Christ, ni dans le corps, ni dans l’unité du corps. Le baptême sauve, si nous lavons nos péchés en Lui, et si nous allons dans la mort en Lui, et Colossiens 2 ajoute que nous sommes ressuscités ; c’est donc un acte individuel. L’assemblée n’est pas appelée à mourir.
Elle est première-née dans la nouvelle création, et quand nous sommes ressuscités dans le baptême, c’est par la foi en Dieu et par la résurrection de Jésus Christ ; mais ce n’est pas l’entrée dans les lieux célestes. Il n’y avait pas d’arche dans la mer Rouge, ni de pierres dressées en son milieu ou tirées d’elle pour être un mémorial. De même, Paul n’a pas été envoyé pour baptiser, et, sans abroger le baptême évidemment, nous appelle avec soin, tels que nous sommes, baptisés ou non ; mais il a reçu une révélation au sujet de la cène, qui est le symbole de l’unité du corps pour ceux qui y participent.
Le Baptême dans les épîtres : vue plus détaillée.
J’ai ajouté ici ou là quelques notes pour bien m’expliquer sur le baptême et la nature des épîtres. Il est clair que le baptême, bien qu’il parle aussi de la résurrection en présentant Christ comme notre vie, ne nous sort jamais de ce monde, mais nous place dans une position de responsabilité, comme il est écrit : « afin que… nous marchions en nouveauté de vie (Romains 6 v. 4) ».
Dans l’épître aux Colossiens, il est écrit : « si du moins vous demeurez dans la foi, fondés et fermes (Colossiens 1 v. 23) ». De là la force de l’avertissement dans 1 Corinthiens 10 v. 2 à 5 : « … tous ils ont été baptisés… Mais Dieu n’a point pris plaisir en la plupart d’entre eux ».
Nous sommes appelés à marcher dans ce monde comme morts et vivant de nouveau, étant dans le désert, mais le baptême ne va pas plus loin. De là vient l’expression concernant l’église visible extérieurement : « un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême (Éphésiens 4 v. 5) ». Et nous avons une bonne conscience par la résurrection : « Lève-toi et sois baptisé, et te lave de tes péchés, invoquant son nom (Actes 22 v. 16) » ; nous sommes reçus parmi le peuple de Dieu responsable dans ce monde, comme les ouvriers dans la vigne. Le désert, le monde, est un endroit où les résultats servent de test. Les promesses de la foi sont sûres, nous sommes faits compagnons de Christ, « si » — dans cet aspect des choses — nous regardons à Lui, étant dans ce monde, dans un désert. Cela n’enlève rien au plein réconfort de la promesse et de la fidélité de Dieu envers la foi, mais c’est le caractère des épîtres aux Colossiens, aux Hébreux et de Pierre.
Romains
L’épître aux Romains présente un caractère particulier. Elle décrit le terrain sur lequel se trouve l’individu, l’origine et la nature de cette place. Elle ne traite pas de la profession chrétienne, sauf dans quelques exhortations, mais de la nature des choses et de leur réelle valeur. Quant au baptême, elle exprime son vrai caractère, la mort au péché : nous avons été baptisés pour la mort de Christ. En face du péché, je dois me tenir moi-même comme un homme mort : j’en ai fini avec lui. Dans le baptême, j’abandonne ce que je suis. Cela implique que Christ est mort et ressuscité, fondement de notre justification (chap. 3 et 4). Christ a accompli son travail. Notre profession est d’aller dans la mort pour avoir une part en elle pour ne plus vivre dans le péché. Dans le baptême, il n’y a allusion ni à l’église, ni au corps, ni à la maison, ni à la profession chrétienne (sinon en exhortations), mais on y trouve l’expression de la place individuelle du croyant.
1 Corinthiens
La première épître aux Corinthiens s’adresse à « tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre seigneur Jésus Christ (1 v. 2) », ceux-ci étant supposés sincères et placés dans la position de saints, et cependant la question de leur sincérité est posée. Le problème de la position et de sa réalisation publique est examiné au chap. 10. Il est parlé du corps au chap. 12. Il est question de la profession responsable — « saints appelés, avec tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre seigneur Jésus Christ » — au chap. 1. Il est parlé du sage architecte, mais aussi de la possibilité de trouver du bois, du foin, du chaume, et des corrupteurs, au chap. 3, et du résultat, le mélange des matériaux bons et mauvais, avec l’espérance que tout sera bien à la fin, mais avec un sérieux avertissement pour le présent.
De même, les épîtres de Pierre et aux Hébreux font la distinction entre les individus qui persévèrent et ceux qui retournent en arrière, bien qu’il ne soit pas question de l’église. L’épître aux Corinthiens présente le développement de l’église sur la terre. L’église est d’abord telle qu’il la veut, mais son édification dépend aussi de la responsabilité et du travail de l’homme ici-bas. Nous ne trouvons pas dans cette épître les conséquences futures de ce travail, comme nous les trouvons dans les épîtres aux Thessaloniciens, à Timothée et ailleurs. Romains 11 parle de l’arbre de la promesse, mais n’expose pas la doctrine de l’église. Mais 1 Corinthiens 3 parle du bois, du foin, du chaume comme éléments constitutifs de l’édifice de Dieu sur la terre à côté du travail de Dieu : « vous êtes… », « Dieu a placé… dans l’assemblée… (3 v. 9, 16 ; 12 v. 28) ».
Colossiens
Les Colossiens vont plus loin que la doctrine de la justification exposée dans les Romains, et de son application dans la conduite individuelle. « Le baptême, dans lequel aussi vous avez été ressuscités ensemble par la foi en l’opération de Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts (Colossiens 2 v. 12) ». Les Romains font allusion au fait que nous sommes ensevelis, et les Éphésiens au fait que nous sommes « morts…, vivifiés ensemble avec le Christ (2 v. 5) ». Mais en Colossiens, nous sommes pardonnés et vivifiés, non pas unis à lui ni assis dans les lieux célestes.
Cette vérité est seulement entrevue : le saint est mort et ressuscité avec Christ, regarde en haut où Christ est assis, et sa vie est cachée avec Lui en Dieu là-haut. (Dans ce passage, il n’est pas question du Saint Esprit. Or c’est lui qui forme le corps et l’unit à Christ). Notre vie est avec Christ dans les cieux, d’où il sera manifesté, et nous aussi avec lui en gloire. L’union avec lui, la rencontre avec lui et le fait d’être pour toujours avec lui ne sont pas envisagés ici. La vérité du corps et de la tête est sous-entendue, mais le message au chrétien est : « vous êtes morts », « vous avez été ressuscités », « cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis ».
Cela suppose que nous sommes avec lui avant qu’il n’apparaisse en gloire, sinon nous ne pourrions pas apparaître avec lui en gloire, mais ce point n’est pas traité ici. Sur ce sujet, les Colossiens vont un peu plus loin que les Romains. L’exhortation ne dit pas : « Sois baptisé pour la mort, toi, pécheur vivant, afin de te tenir maintenant pour mort et de marcher dans ce monde en nouveauté de vie », mais : « étant ensevelis avec lui dans la mort, ressuscités avec lui, étant pardonnés, regardez où Christ, qui est votre vie, est assis ». « Ensevelis » signifie, ici, que les croyants en ont complètement fini avec leur ancienne condition de pécheurs, et qu’ils réalisent ce fait qu’ils sont ressuscités ensemble par la foi, par l’opération même de Dieu qui a ressuscité Christ d’entre les morts.
C’est aussi ce qui est envisagé dans les Romains, mais avec en plus la responsabilité de la marche. Il s’agit, en Colossiens, d’une explication donnée à des chrétiens authentiques sur la nature de leur véritable position, non par profession mais par la foi, en contraste avec les formes et les ordonnances. Il n’est pas dit : « baptisés pour », mais : « ressuscités ensemble avec ». Toutes leurs fautes étant pardonnées, ils sont des « saints et fidèles frères en Christ (Colossiens 1 v. 2) ».
L’épître aux Romains donne l’explication du baptême en relation avec la vie passée et la responsabilité individuelle présente. L’épître aux Corinthiens présente le baptême en relation avec le corps des professants dans ce monde, Christ étant le Seigneur. L’épître aux Colossiens en donne la signification en fonction de la place occupée par les fidèles en Christ, en contraste avec les ordonnances. Les Colossiens réalisent la circoncision dans sa vraie puissance, et pas seulement symboliquement, tout comme le baptême qui leur a montré qu’ils sont morts, ensevelis et ressuscités (c’est-à-dire sortis de leur ensevelissement) par la foi en l’opération de Dieu dans la résurrection de Christ, afin qu’ils aient leurs affections, non dans ce qui est dans le monde, mais dans ce qui est dans les cieux où Christ, leur vie, se trouve (*). Toutefois ceci est l’extrême limite de la portée du baptême ; dans ce passage, il n’est pas question d’être assis ensemble avec lui à la droite de Dieu par la foi.
(*) En Colossiens 2 v. 12, j’ai appliqué le grec « en ho » (« en qui », ou « dans lequel », expression applicable à une personne ou à une chose) au baptême. Il n’y a aucun doute que « autô… en ho » (« avec lui… en qui ») soit le sujet principal de la phrase, mais les deux utilisations du mot « ensemble » (« étant ensevelis ensemble en lui » ou « ensevelis avec lui », et « vous avez été ressuscités ensemble par la foi ») semblent indiquer une relation beaucoup plus forte. Par ailleurs « dans lequel vous avez été ressuscités ensemble en lui » aurait été une construction forcée, si « dans lequel » désignait le Christ. De plus, l’expression « étant ensevelis avec lui dans le baptême » exprime bien les deux côtés : « avec lui » (Christ), et « dans lequel » (le baptême).
Éphésiens
L’épître aux Éphésiens, bien que proche de l’épître aux Colossiens, présente un enseignement différent. Elle ne mentionne pas ce à quoi un pécheur encore vivant meurt, mais rappelle qu’un pécheur mort est créé de nouveau ; c’est l’ouvrage de Dieu. Elle ne fait pas mention du fait de mourir au péché, ni du baptême, sinon en relation avec la foi de la profession chrétienne et la seigneurie de Christ. Le corps, l’Esprit et l’espérance vont ensemble parce que « nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps (1 Corinthiens 12 v. 13) », et nous abondons en espérance par sa puissance : c’est notre commune profession. Dans l’épître aux Colossiens, il n’est pas question de justification, mais nous sommes accomplis en lui et nous avons à regarder en haut.
L’épître aux Éphésiens ne parle pas non plus de justification, mais nous invite à réaliser que nous sommes assis en Christ dans les lieux célestes, que nous avons à croître en toutes choses jusqu’à lui, « à la mesure de la stature de la plénitude du Christ », et que nous avons à manifester les caractères de Dieu, lumière et amour, selon le modèle que nous avons en Christ. Naturellement, comme nous ne sommes pas exhortés à mourir à quoi que ce soit, le sujet du baptême n’est pas développé. En quelque sorte, son application est déjà passée.
Un message de John Nelson Darby.
© Reproduction gratuite autorisée en indiquant l'auteur et la source bible-foi.com.