Quand il sera venu…7

Quand il sera venu…7

Le Saint-Esprit est à l’Église ce que votre esprit est au corps que Dieu vous a donné. Il est la vie, l’union, la conscience ; et de même que chaque membre est une image réduite de l’église locale, ainsi chaque église locale est une image réduite de l’Église entière de Christ.

 

Le rôle du Saint-Esprit en ce qui concerne les dons : « Il donne la capacité de faire » !

Rien au monde n’est si merveilleusement fait que le corps humain ; il n’est, dès lors, guère étonnant que le Saint-Esprit, par la bouche de David, ait dit : « Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes œuvres sont admirables, et mon âme le reconnaît bien » (Psaume 139 v. 14). Les mains, les yeux, les oreilles, l’odorat, le goût, le toucher, les pieds et les mains, tous travaillent de concert, seules la sagesse et la puissance créatrices de Dieu peuvent expliquer l’extraordinaire corps humain.

J’attire votre attention sur le fait que dans trois de ses épîtres, l’apôtre Paul s’est servi des membres du corps physique pour illustrer les relations spirituelles dans le corps de Christ, c’est-à-dire l’Église. Il a mentionné la relation qui existe entre les membres du corps dans son épître aux Romains, dans sa première épître aux Corinthiens, et dans sa lettre aux Éphésiens.

Dans le douzième chapitre de Romains, Paul, le grand illustrateur, a décortiqué les choses pour que nous puissions facilement comprendre ses propos quand il dit que l’Église est un corps dont Christ est la tête et le vrai chrétien un membre, chacun pour sa part.

Le Saint-Esprit est à l’Église ce que votre esprit est au corps que Dieu vous a donné. Il est la vie, l’union, la conscience ; et de même que chaque membre est une image réduite de l’église locale, ainsi chaque église locale est une image réduite de l’Église entière de Christ, affirme Paul.

Paul souligne ici le fait que l’Église, corps de Christ, n’est ni déchirée ni divisée, mais que chaque église locale renferme toutes les fonctions du corps entier. Tout comme chaque état individuel est partie vitale et vibrante de l’union entière des états, ainsi chaque église locale est une partie vivante et organique de l’Église de Christ dans son ensemble. Je crois que nous sommes membres du corps complet de Christ dans les cieux et partout dans le monde ; mais nous descendons tous du grand Dieu qui, par le Saint-Esprit et par sa Parole, nous a fait naître dans sa famille.

Voilà pourquoi l’Église de Christ n’est pas divisée.

Quand nous chantons ce vieux cantique : « Nous sommes un dans un lien d’amour… », les gens nous disent, un sourire en coin : « Que faites-vous donc de vos 600 dénominations ? »

Eh bien, je ne suis pas frustré quand ils me posent cette question. Ce chant, qui proclame une vérité : « Nous sommes un… », est aussi vrai que le fait que moi-même je ne suis pas divisé. Le corps de Christ n’est qu’un seul corps. Nous pouvons entonner ce chant sans la moindre hésitation, en laissant les moqueurs se moquer autant qu’ils le veulent, et nous, continuons de chanter, car c’est vrai !

Nous sommes un. Nous ne sommes pas divisés. L’Église est une et entière. Quiconque est né dans la famille de Dieu a vu le jour dans une union vivante et organique, et c’est en effet là que nous nous trouvons. Satan ne peut absolument rien y faire.

Je répète que chaque groupe local possède toutes les fonctions du groupe entier, de la même façon que le corps de chaque individu possède toutes des facultés, des organes et des membres propres à l’être humain. Les membres sont conçus pour avoir une fonction individuelle. Ainsi, les yeux sont faits pour voir, les oreilles pour entendre, les mains pour travailler, les pieds pour se déplacer, l’estomac pour digérer la nourriture, etc.

Il est donc évident que nous avons été conçus pour collaborer, et ceci ne peut se faire qu’à l’unisson. Je me rappelle avoir lu un jour, dans le magazine Harperl’s, un excellent article qui expliquait la cause du vieillissement. Celui-ci n’est pas dû à la perte des forces dans certains organes du corps, mais au fait que les organes cessent de collaborer, pour faire cavalier seul. Les gens meurent de vieillesse parce que les organes du corps sont incapables de collaborer. Ils deviennent indépendants et se séparent pour former leur propre groupe, s’il nous est permis d’employer cette illustration.

Il en va de même dans l’église. Quand nous travaillons ensemble, que nous avons un sens de l’unité et de la fraternité, que tous nous œuvrons d’un seul cœur, que nous collaborons les uns avec les autres, que nous agissons de concert ; quand nous sommes « tous pour un et un pour tous » et que tous nous recevons nos directives de la tête, alors nous avons une église parfaite. Cette façon de fonctionner peut se retrouver dans chaque église locale, tout comme elle se retrouve en chacun de nous.

Quelle que soit la chose que Dieu peut faire par l’intermédiaire de l’ensemble de son Église, il peut aussi le faire par le moyen d’une église locale ou d’un groupe local. Ces diverses fonctions ne sont pas autre chose que la capacité de travailler, et sont appelées dons. « Puisque nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée … » (Romains 12 v. 6) ; « Pour ce qui concerne les dons spirituels, je ne veux pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance » (1 Corinthiens 12 v. 1) ; « Aspirez aux dons les meilleurs » (1 Corinthiens 12 v. 31).

« Étant monté en haut, il… a fait des dons aux hommes » (Ephésiens 4 v. 8). Dès lors, les dons que l’on trouve dans le corps de Christ, dans l’église locale, constituent la capacité de faire. À titre d’illustration, votre ventre est un don de Dieu. Il ne sert pas à soutenir votre pantalon ; il n’est pas seulement quelque chose à être entouré d’une ceinture. Le ventre a un but et une fonction. À quoi sert votre foie ? À quoi servent vos yeux ? Ils ont des utilités, des fonctions bien précises. Ils ont quelque chose à faire et à accomplir. S’ils remplissent leur fonction comme il se doit et que tous les autres organes collaborent, vous serez une personne en bonne santé et utile.

De la même manière, ces dons sont présents dans l’Église. Les instructions précises de Paul dans L’Écriture, qui est inspirée de Dieu, mentionnent que ces dons sont placés dans l’Église pour accomplir un travail. Ils existent dans un but.

Paul s’est aussi servi de termes sportifs dans ses illustrations ; et si je fais comme lui, ne dites pas que je ne suis pas spirituel. Je n’ai pas l’ambition d’être plus spirituel que l’apôtre Paul ! Vous devez savoir qu’une équipe de base-ball en action se compose de neuf hommes. Il y a un gars qui doit attraper la balle, un gars pour la lancer, un autre qui occupe le centre du terrain, et d’autres joueurs placés au premier but, au deuxième, et ainsi de suite. Chaque joueur, sur la position qu’il occupe, a une fonction à remplir, et chacun sait exactement ce qu’il doit faire. Aussi longtemps qu’il accomplit son travail avec adresse, l’équipe, comme un tout, est difficile à battre. Chaque fois qu’une équipe est affligée d’un joueur étoile qui ne se soucie pas de ce que l’équipe gagne ou non, du moment qu’il peut briller, le succès de l’équipe comme groupe gagnant est sacrifié.

Paul dit que ces dons sont dans le corps. Certains prétendent qu’il n’y en a que neuf parce que les versets concernant les dons, au chapitre 12 de la première épître aux Corinthiens, en mentionnent neuf. Mais, savez-vous que j’en ai compté au moins dix-huit dans les Écritures ? Il est possible que certains d’entre eux se chevauchent et que l’on puisse réduire ce nombre à quinze. Permettez-moi de suivre de près les Écritures, et collé à la Parole de Dieu, laissez-moi simplement nommer les fonctions se rapportant aux dons que possède le divin corps, tels que les désigne Paul.

Premièrement, il y a le don d’être apôtre, ambassadeur ou messager. Ensuite, il y a le don qui fait d’un homme un prophète. Il y a le don qui fait d’un homme un enseignant, et puis il y a le don d’exhortation. Il y a également le don qui fait d’un homme un dirigeant. Ce serait en quelque sorte ce que les vieux presbytériens avaient coutume d’appeler un ancien qui dirige. Ensuite viennent les dons de sagesse, de connaissance, de foi, de guérison. Il y a le don d’opérer des miracles, le don des langues, d’interprétation, de discernement, d’aide, de miséricorde, de générosité ; le don de gouverner et celui d’évangéliser.

Vous les avez tous dans cette liste ! Oui, ce sont là les dons qui résident dans le corps, les fonctions qui permettent au Saint-Esprit de travailler. Aussi longtemps que vous avez les membres de votre corps, la vie qui vous habite peut trouver son mode d’expression.

Aussi longtemps que vos mains obéissent à votre cerveau, elles ne courent aucun danger. Aussi longtemps que vos pieds acceptent les instructions de votre cerveau, vous ne vous blesserez pas en traversant la rue. Aussi longtemps que les membres de votre corps effectuent leur travail et acceptent les ordres de votre cerveau, vous n’avez rien à craindre.

De la même manière, aussi longtemps que l’Église de Christ reconnaît le Seigneur comme étant la tête de l’Église et les chrétiens comme étant ses membres, chacun en particulier, et ces mêmes membres comme étant doués de « capacités pour faire », nous aurons une église vigoureuse et bénie ! Souvenez-vous que le Saint-Esprit accomplit le travail de l’Église par l’intermédiaire de ces dons et de ces membres doués. Quand ces dons ne sont pas présents, ni reconnus, ou qu’ils sont négligés, l’Église est amenée à se rabattre sur d’autres moyens pour accomplir le travail.

Il y a plusieurs points auxquels on accorde, à tort, de l’importance dans nos milieux chrétiens, et le premier relève de l’humanisme pur. Si vous n’aviez pas de mains, vous seriez obligé de vous débrouiller le mieux possible sans mains. Si vous n’aviez pas d’yeux, vous feriez de votre mieux sans yeux. Si vous n’aviez pas de pieds, il vous faudrait ramper sans pieds du mieux que vous le pourriez.

Ainsi, si nous négligeons ou refusons de reconnaître qu’il y a des membres et qu’ils possèdent des dons, alors nous revenons à du simple humanisme. Nous voyons cela sur une grande échelle aujourd’hui. Nous nous jetons sur les talents naturels et rien que sur eux. Qu’il me soit permis de vous dire très sérieusement que le Saint-Esprit ne travaille jamais en ne se fiant qu’au talent seul.

Ne soyez pas induits en erreur par la parabole dans laquelle Jésus emploie le mot « talent » pour désigner un montant d’argent. Il ne s’appliquait pas à la capacité de chanter, ni d’imiter, ni de jouer, ni à toute autre chose que les gens du spectacle accomplissent grâce à leur talent.

Notre deuxième erreur consiste à nous rabattre sur la psychologie comme succédané. Je suis plutôt amusé, et en même temps quelque peu dégoûté, par l’attitude de certains de mes collègues dans le ministère. Ils sont littéralement absorbés par l’étude de la psychologie, afin de savoir comment s’y prendre avec les membres de leur congrégation. Quand vous avez une Bible, une intelligence, une bouche et l’Esprit Saint, pourquoi avez-vous encore besoin d’étudier la psychologie ? Je me souviens de ma propre expérience, quand, jeune homme, j’avais jugé nécessaire de devenir un étudiant versé en psychologie.

J’ai étudié Watson et James, et particulièrement Freud, le père de la psychiatrie et de la psychanalyse. J’ai appris tous les termes et tout ce qu’il y avait à apprendre dans ce domaine. Je ne suis donc pas un ignorant en matière de psychologie ; mais, je peux dire qu’il n’y a aucune utilité à apporter la psychologie dans la chaire quand vous avez le Saint-Esprit. Si vous avez le don du Saint-Esprit, il ne vous est pas nécessaire d’étudier Freud. Si vous l’étudiez, eh bien, soit, mais ne l’amenez pas dans l'Eglise avec vous !

Une autre erreur que nous commettons, c’est de nous appuyer sur des « méthodes commerciales ». Je suis tout à la fois amusé et quelque peu choqué de voir des frères avoir recours à des méthodes commerciales et s’efforcer de mener les affaires de Dieu à la manière de l’homme d’affaires américain. Laissez-moi vous dire que si nous fonctionnons de la même manière que fonctionne l’homme d’affaires de Madison Avenue ou de Wall Street, le corps ne sera qu’un ensemble de prothèses ou de membres artificiels. Non, cela ne marchera pas.

Puis il y a la technique utilisée en politique, qui se traduit par des méthodes de vente persuasives. Je crois que nous allons devoir réétudier tout l’enseignement concernant la place de l’Esprit-Saint dans l’Église, afin que le corps puisse fonctionner de nouveau. Lorsque la vie fuit le corps d’un homme, on dit de lui qu’il est un cadavre. Il est ce qu’on appelle communément « des restes ». Il est triste, mais tristement humoristique, de parler d’un homme fort, aux yeux brillants et à la voix vibrante, un homme vivant que la mort a enlevé, en disant que « ses restes » peuvent être vus au salon mortuaire. Tout ce qui reste de l’homme, soit la partie la moins importante, c’est ce que vous pouvez voir au salon mortuaire. L’homme vivant est parti. Vous n’avez que le corps devant vous. Le corps, voilà ce qu’on appelle « les restes ».

Ainsi en est-il dans l’Église de Christ. Il est bel et bien vrai que certaines églises sont mortes. Le Saint-Esprit les a quittées, et tout ce qu’il reste, ce sont effectivement « les restes » ! Il est vrai que vous avez le potentiel de l’église, mais vous n’avez pas l’église, tout comme vous trouvez dans un homme mort le potentiel d’un homme vivant, mais d’homme vivant, il n’y en a pas. Il ne peut parler, il ne peut goûter, il ne peut toucher, il ne peut ressentir ni sentir, il ne peut voir ni entendre, parce qu’il est mort ! L’âme a quitté cet homme, et quand l’Esprit-Saint n’est pas présent dans l’église, vous en êtes réduit à devoir vous rabattre sur des méthodes relevant du domaine commercial, politique, psychologique et sur des efforts humains.

On n’insistera jamais assez sur la nécessité d’avoir le Saint-Esprit dans l’église, si, pour ce faire, on se base sur les Écritures, car sans l’Esprit rien ne peut être accompli pour l’éternité. Quelqu’un pourrait dire : « Si cela est vrai, pourquoi ne partageons-nous pas tout simplement le sort des adeptes du mouvement des langues, car ils croient qu’on peut être sûr d’être rempli du Saint-Esprit, pourvu qu’on manifeste le don des langues » ?

Eh bien, pour répondre à cela, laissez-moi vous dire que je connais et que j’ai étudié ces chers frères, que je leur ai prêché pendant de nombreuses années, et que je suis bien disposé à leur égard.

On rencontre chez ces frères des églises très raisonnables, très belles et très pieuses. Sans vouloir froisser personne, il est cependant vrai que, comme chrétiens, nous ne pouvons que sourire et remercier Dieu pour la vérité, qu’elle blesse ou non. Ce mouvement a exalté un seul don au-dessus de tous les autres, et ce don est justement celui dont Paul a dit qu’il était le moindre de tous. Il en résulte une démonstration non scripturaire de ce don et une tendance à accorder aux sentiments personnels une plus grande importance qu’aux Écritures ; et nous ne devons jamais faire cela !

Dieu nous a donné le Livre, mon frère et ma sœur, et le Livre vient en première place. Si ce que vous avez à me proposer ne se trouve pas dans le Livre, alors je refuse d’écouter qui que ce soit, aussi frémissant et enthousiaste soit-il. Le Livre !

Un autre courant d’enseignement qui prévaut de nos jours est celui-ci : Certains frères disent que les dons de l’Esprit ont cessé à la mort des apôtres. Avec la mort des apôtres, disent-ils, ont pris fin les dons de l’Esprit. Nous nous retrouvons donc avec deux tendances : La première, qui enseigne qu’avant d’être sûr d’être rempli de l’Esprit, vous devez faire preuve du don des langues ; l’autre, qui affirme que de nos jours tous les dons sont annulés, morts, et qu’ils ne sont plus mis à la disposition de l’église.

Comment voir clair dans cet imbroglio ? Laissez-moi vous remettre en mémoire certaines personnes qui ont vécu dans le passé et qui ont servi Dieu, et certaines choses que ces personnes ont faites. Regardons ensemble comment chacun de ces extrêmes peut expliquer les exploits que ces hommes ont faits pour Dieu.

Prenons par exemple Augustin, évêque d’Hippone, ce saint homme qui marchait avec Dieu et qui a écrit une grande confession de foi. Dieu est plus présent dans « Les Confessions d’Augustin » que dans tous les livres qui ont été écrits ces dernières cinquante années dans les milieux fondamentalistes. Si, me trouvant sur une île, je pouvais avoir à ma disposition les innombrables ouvrages fondamentalistes et toute la littérature évangélique écrits au cours des cinquante dernières années, ou bien « Les Confessions d’Augustin », je renoncerais volontiers à tous ces ouvrages et à toute cette littérature pour ne garder que le livre d’Augustin, car Dieu est présent dans ce livre ! Augustin était un grand orateur et un grand étudiant de l’art oratoire grec. Quand il a été rempli du Saint-Esprit, il a dit : « J’ai perdu le goût de la rhétorique grecque, et cela m’a troublé. Plus tard, j’ai découvert pourquoi. C’est parce que je n’ai pas trouvé Christ dans l’art oratoire grec ». Il a été l’un des six grands cerveaux de tous les temps, et il a renoncé à tout cela afin de pouvoir suivre Christ !

Considérons aussi Bernard de Cluny, qui était un saint. C’est lui qui a écrit « Jerusalem, the Golden » (La Jérusalem d’Or). Vous vous souvenez, n’est-ce pas, de cette grande chose : « La Jérusalem d’Or baignée de lait et de miel ». Cet homme aussi marchait avec Dieu. Il avait un frère jumeau, Bernard de Clervaux, qui a écrit : « Jésus, rien qu’en pensant à toi, ma foi cri ne se gonfle de tendresse », et d’autres hymnes comparables en beauté.

Puis, il y a eu Richard Rolle, qui a vécu au quatorzième siècle. Il était moine, mais il a reçu tant de bénédictions, qu’il n’a pas pu rester dans le monastère. Il s’est donc procuré une guitare et a parcouru toute l’Angleterre, prêchant l’évangile, qu’il appelait « feu, parfum et chant ». C’était bien cela : Brûlant, suave et mélodieux.

Il y a eu frère Laurence, l’homme qui pratiquait la présence de Dieu. Il n’aurait pas ramassé un brin de paille par terre sans que ce ne soit fait par amour pour Dieu. Pendant qu’il était à l’agonie, on lui demanda : « Que faites-vous, frère Laurence ? »

Il répondit : « Je fais ce que j’ai résolu de faire pendant toute l’éternité : j’adore Dieu. Quand je serai more, je ne changerai pas d’occupation. Pendant quarante ans, je n’ai fait qu’adorer Dieu sur terre, et quand j’irai au ciel, je continuerai tout simplement à faire ce que je fais déjà ».

Souvenez-vous aussi de Thomas Kempis, l’auteur de l’imitation de Jésus-Christ, et de cet autre homme nommé Martin Lucher, qui a dit : « Je vais me marier pour taquiner le pape et pour faire enrager le diable ». C’est le même homme qui s’est levé et a dit : « Si chaque tuile du toit de la maison était un démon, qu’y pourrais-je. Je ne pourrais rien faire d’autre que de crier : Viens à mon secours, oh Dieu ! » C’est lui qui a redonné la Parole de Dieu à l’Église et a remis le pape à sa place.

Zinzerdorf est ce riche aristocrate allemand qui, en voyant un tableau représentant le Christ crucifié, s’est écrié, en larmes : « S’il est mort pour moi, alors je dois me donner à lui ! » De sa piété et de sa vision ont jailli les grands mouvements missionnaires d’aujourd’hui.

Parlons aussi de Tersteegen, spécialiste du tissage de la soie en Allemagne. Il a fait une telle expérience avec Dieu, qu’il a signé dans son propre sang une alliance avec lui. Sa maison est alors devenue un centre de puissance spirituelle pour toute l’Allemagne.

John Newton, lui, a écrit « Oh ! Que le nom de Jésus est doux ! » Cet homme merveilleux était l’esclave des esclaves en Afrique, et pourtant il s’est converti et est devenu un des saints les plus enflammés de sa génération.

Que ferions-nous sans les ouvrages de Charles Wesley ? Son « Jésus, Amant de mon âme », son « Amour divin qui surpasse tout amour », et son « se peut-il que je bénéficie du sang de mon Sauveur ? » ne sont qu’un petit échantillon de son œuvre. Et son frère, John Wesley, l’homme qui savait recevoir les œufs, car on lui en a lancé à la tête des barriques entières, vous savez ! Eh bien, cela ne l’a pas empêché de continuer à prêcher, jusqu’à ce qu’il change toutes les valeurs morales de l’Angleterre. Les historiens affirment qu’il a sauvé l’Angleterre de la révolution.

Considérons aussi William Booth, le fondateur de l’Armée du Salut, ou Jonathan Edwards, le grand prédicateur américain, responsable du grand réveil. Pensons à Frederick Faber, qui a écrit : « Ô, Jésus, Jésus, Seigneur très cher, pardonne-moi si, par amour, mes lèvres, prononcent ton Nom mille fois par jour ». Et Reginald Heber, l’anglican, qui a écrit : « Saine, saine, saine, Seigneur Dieu tout-puissant ».

Dans notre propre pays, il y a eu l’avocat Charles Finney qui s’est converti et a été rempli du Saint-Esprit. Il a dit ceci : « Le Saint-Esprit est descendu sur moi d’une manière telle qu’il semblait me traverser tout entier, corps et âme. J’avais l’impression qu’un courant électrique me traversait de part en part. Et, en effet, il semblait se manifester par vagues d’amour liquide …comme le souffle même de Dieu …il semblait m’éventer comme des ailes immenses ».

Souvenons-nous de David Livingstone, qui a introduit l’Évangile en Afrique ; et de Charles Spurgeon qui, tout au long de sa vie, a prêché chaque dimanche, à Londres, devant un auditoire de 6 000 personnes. On a dit de Spurgeon que ses prières ont guéri plus de malades dans la ville de Londres que tous les médecins réunis.

George Mueller s’est rendu en Angleterre et a ouvert un orphelinat à Bristol. Les prières de cet homme lui ont valu de recueillir des millions de dollars ; il a été en bénédiction à des milliers de gens et a élevé des milliers d’orphelins, et jamais Dieu ne lui a refusé quoi que ce soit. Pensez à Frances Havergal, donc on a dit que quand elle encrait dans une pièce, on avait le sentiment que deux personnes y encraient : Frances Havergal et le Saint-Esprit.

Evan Roberts est l’homme qui priait ainsi : « Courbe-moi, ô Dieu, courbe-moi ! » et Dieu l’a courbé et a donné au pays de Galles son réveil.

Monsieur Seng, le chrétien chinois qu’on a battu, cousu dans un sac et roué de coups, est parti prêcher l’Évangile aux quatre coins de la Chine, et Dieu s’est manifesté à lui par de grands miracles et de grandes merveilles.

Albert Benjamin Simpson a commencé son œuvre avec huit personnes qui ont prié pour les missions, et aujourd’hui nous nous souvenons de lui comme du fondateur de la sixième plus grande société missionnaire au monde.

Billy Nicholson, cher vieux Billy, qui a rejoint son Seigneur depuis des années, est l’évangéliste qui est allé en Irlande à une époque d’agitation politique et de décadence morale. Un si grand nombre de personnes se sont converties du temps de Billy Nicholson, qu’une révolution a pu être évitée.

Avez-vous jamais entendu parler de la femme irlando-canadienne appelée Holy Ann (Sainte Anne). On disait que Holy Ann parlait de son Père céleste d’une façon si intime qu’on aurait pu croire que Dieu n’avait qu’elle comme enfant.

Avez-vous lu la vie de Sammy Morris ? Je n’ai jamais vu Sammy Morris en chair et en os, mais un jour il m’est arrivé de me tenir, la tête découverte, devant sa tombe. Sammy Morris est ce garçon africain, de la tribu des Krus, qui ayant entendu parler du Saint-Esprit, s’est rendu aux États-Unis. En fait, il a travaillé dur pour y aller, et ce, afin de pouvoir parler à quelqu’un qui pourrait le renseigner sur le Saint-Esprit. Une personne l’avait emmené faire un tour de la ville de New York et lui dit : « Regarde ce gratte-ciel, et celui-là ! et encore celui-ci ! » Mais Sammy Morris, coupant la parole à son cicérone, lui dit : « Je ne suis pas venu à New York pour voir des gratte-ciel. Dites-moi plutôt ce que vous savez du Saint-Esprit ».

Il se rendit à Taylor University et s’exprima ainsi : « D’après ce que je comprends, vous autres méthodistes croyez au Saint-Esprit, et je veux en savoir plus à son sujet. S’il vous reste une chambre sous les combles dont aucun étudiant ne veut, c’est cette chambre-là que je désire ». Sammy Morris, un reflet de Jésus-Christ, n’a vécu qu’un temps très court. Il est enterré dans la ville de Fort Wayne, en Indiana, là même où je me suis tenu près de sa tombe.

Je ne peux qu’en nommer un petit nombre. En effet, il faudrait des rames de papier rien que pour mentionner les noms des grands saints qui ont ébranlé et secoué des nations, et qui ont purifié des grandes et petites villes. Les réveils modernes viennent et vont, en laissant les communautés inchangées. Mais en ces jours-là, les réveils laissaient l’empreinte de Dieu.

À ceux, maintenant, qui disent que les dons ont disparu avec les apôtres, je demanderai : si ces dons de l’Esprit sont morts en même temps que les apôtres, comment Augustin, Bernard de Cluny, Richard Rolle, Frère Laurence, Thomas Kempis, Luther, Zinzerdorf, Tersteegen, William Booth, Jonathan Edwards, Charles Finney, Charles Spurgeon, George Mueller, A.B. Simpson, Billy Nicholson, Holy Ann, et Sammy Morris, comment ont-ils accompli les œuvres de Dieu ?

Oui, comment ont-ils fait ? Si le Saint-Esprit n’a pas de dons pour les hommes, ont-ils accompli leurs œuvres grâce à leur intelligence, grâce à leur cerveau ? Non, mes frères, ces croyants étaient des hommes et des femmes qui avaient reçu des dons, et ces dons étaient en eux, et le Saint-Esprit de Dieu les a utilisés puissamment, œuvrant en eux et par eux, tout comme mon âme œuvre par l’intermédiaire de mes mains.

D’un autre côté, si nous ne sommes pas remplis de l’Esprit à moins de manifester le parler en langues, alors Augustin, Bernard, Thomas a Kempis, Frederick Faber, Charles Finney, David Livingstone, Charles Spurgeon et George Muller n’étaient pas remplis du Saint-Esprit. Aucun de ces hommes n’a jamais dit quoi que ce soit au sujet de l’évidence des langues. Pouvons-nous dire qu’ils ont accompli leurs actions puissantes, qui ont changé le monde, dans la puissance de la chair ?

Oh non, frère ! Je ne suis d’accord avec aucun de ces deux extrêmes. Je sais que les dons du Saint-Esprit n’ont pas disparu en même temps que les apôtres. Je sais qu’il existe des dons dans l’église chrétienne d’aujourd’hui, même dans certaines églises qui ne savent pas qu’elles les possèdent.

Nous ne nous serons d’aucune utilité en allant voir ailleurs, ou en nous joignant à quelque chose de nouveau. En effet, frère, ce n’est pas en allant quelque part et en « adhérant » à quelque chose que nous obtiendrons de l’aide. Dieu n’est pas à la recherche d’étiquettes, de titres ou de noms ! Il est à la recherche de personnes. Il est à la recherche des gens aimants, humbles, propres, et s’il peut trouver de telles personnes, il est prêt à venir sur le champ avec une grande puissance.

« Vous recevrez une puissance... » (Actes 1 v. 8). « Recherchez les dons les meilleurs » (1 Corinthiens 12 v. 31). Tout ce que Dieu n’a jamais fait pour une âme, il le fera pour n’importe qui d’autre, si les conditions sont respectées. Le Seigneur, qui a béni les hommes dont je viens de parler ainsi que les milliers qui leur ont succédé, mais dont on ne connaît pas les noms, veut faire pour nous la même chose qu’il a faite pour eux.

L’incrédulité dit : « Ce sera pour une autre fois, mais pas maintenant ; dans un autre endroit, mais pas ici ; pour d’autres gens, mais pas pour nous ».

La foi, cependant, dit : « Tout ce qu’il a fait ailleurs, il le fera ici ; tout ce qu’il a fait en d’autres temps, il le fera maintenant ; tout ce qu’il n’a jamais fait pour d’autres gens, il veut le faire pour nous ! Les pieds sur terre et la tête froide, mais le cœur embrasé de l’amour de Dieu, nous pouvons sortir remplis de la plénitude de l’Esprit, si nous nous soumettons et si nous obéissons. Dieu veut travailler par votre intermédiaire ! »

Le consolateur est venu, et il ne se soucie pas des limites que nous imposent les lieux, la géographie, le temps ou la nationalité. Le corps de Christ est plus grand que tout cela. La question est la suivante : Voulez-vous ouvrir votre cœur ? Si je pouvais recourir à la petite illustration prise du livre de la Genèse (Genèse 8 v. 8 et 9), étendriez-vous la main, par la foi, pour attirer le Saint-Esprit en vous ? Cela ferait une différence énorme et merveilleuse dans votre vie. J’ai déjà été témoin de telles expériences, et il n’y a aucune raison que vous ne puissiez pas la faire vous-même, si vous obéissez pleinement.

 

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