Quand il sera venu…1
Glorifiez Jésus-Christ - Contrairement à ce que les gens présument sans le vouloir, le fait important à souligner ici n’est pas que le Saint-Esprit est venu, mais bien que Jésus a été glorifié.
Ne suppliez pas Dieu de vous donner le Saint-Esprit : Glorifiez Jésus-Christ !
En abordant ce passage important des Écritures, que constitue le deuxième chapitre des Actes, j’aimerais que nous considérions un élément sur lequel nous passons bien souvent. Il s’agit de la pensée que là où Jésus est glorifié, c’est là aussi que vient l’Esprit ! Contrairement à ce que les gens présument sans le vouloir, le fait important à souligner ici n’est pas que le Saint-Esprit est venu, mais bien que Jésus a été glorifié.
Résumons ce deuxième chapitre des Actes. Le jour de la Pentecôte est pleinement survenu quand Pierre et tous les disciples se trouvaient, d’un commun accord, réunis tous ensemble dans un même lieu. Tout à coup est venu du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux. En fait, ce n’était pas un vent violent et impétueux comme tel, mais c’était le bruit d’un tel vent. Il a rempli toute la maison où ils étaient assis. De petites langues de feu se sont posées sur chacun d’eux, et ils ont tous été remplis du Saint-Esprit et se sont mis à parler en d’autres langues. Il y avait là des hommes venus de dix-sept nations, et ils pouvaient les entendre parler dans leur propre langue. Ceux qui étaient encore capables d’étonnement étaient étonnés. Les sceptiques doutaient, et les raisonneurs se demandaient : « Que veut dire ceci ? »
Il y avait aussi les moqueurs qui disaient : « Ces hommes sont complètement ivres ».
Cependant, Pierre, se tenant debout au milieu d’eux avec les onze, a élevé la voix et a dit à la foule : « Hommes Juifs, et vous tous qui séjournez à Jérusalem, sachez ceci, et prêtez l’oreille à mes paroles ! Ce que vous venez de voir est l’accomplissement de la prophétie, qui se produit ici-même sous vos yeux ».
Il a continué en leur racontant comment Jésus de Nazareth avait accompli la prophétie, et, à partir de ce moment-là, il n’a plus été question que de Jésus de Nazareth. Dans les versets 32 et 33, Pierre témoigne : « C’est ce Jésus que Dieu a ressuscité ; nous en sommes tous témoins. Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père le Saint-Esprit qui avait été promis, et il l’a répandu, comme vous le voyez et l’entendez ». Puis, au verset 36, il dit : « Que toute la maison d’Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié ».
Ainsi, selon Pierre, le fait important était que Jésus-Christ avait été glorifié.
Jésus lui-même n’avait-il pas dit au cours de cette dernière grande journée de la fête à Jérusalem, dont on trouve le récit dans Jean 7 v. 38 et 39 : « Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture. Il dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore donné, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié ».
Il est clair que c’est la glorification de Jésus qui a amené la venue de l’Esprit Saint, et nous devrions être capables de saisir sur-le-champ cette pensée. On n’a pas besoin de le supplier de venir : le Saint-Esprit vient quand le Sauveur est glorifié. Oui, en vérité, l’Esprit vient quand Jésus-Christ est sincèrement honoré.
Je voudrais maintenant tout spécialement attirer votre attention sur Actes 2 v. 14 : « Alors Pierre, debout avec les onze, éleva la voix … ».
Il s’est levé, puis a élevé la voix.
J’aimerais vous rappeler que Pierre se fait ici le porte-parole de toute l’Eglise de Dieu. Pierre a été le premier homme à se tenir debout après que le Saint-Esprit fut venu vers l’Église. Pierre avait cru à la parole du Seigneur et il en avait reçu la confirmation dans son propre cœur. La différence qui existe entre la foi telle qu’on la trouve dans le Nouveau Testament et la foi telle qu’on la rencontre aujourd’hui est que la foi néo-testamentaire a réellement produit quelque chose, à savoir, une confirmation dans le cœur.
De nos jours, la foi est un commencement et une fin en soi. En effet, nous avons foi dans la foi mais rien ne se produit. Les croyants de l’époque néo-testamentaire avaient foi en un Christ ressuscité, et il s’est produit quelque chose. C’est là toute la différence.
Nous voici donc en présence d’un Pierre debout et élevant la voix, et c’est exactement ce que devrait faire l’Église : se lever et élever la voix ! Pierre est devenu sur terre ce que devrait être l’Église : un témoin pour les choses qui sont dans les cieux. L’Église doit, en effet, rendre témoignage aux puissances qui dépassent le terrestre et l’humain. C’est parce que je sais cela que je suis profondément attristé de voir que l’Église cherche à fonctionner en s’appuyant sur ses forces humaines.
Pierre a rendu témoignage à quelque chose qui dépassait l’humain et le terrestre. Imaginez ! une puissance existant hors de la sphère terrestre s’intéressait à nous et était prête à entrer sur la scène du monde et à se faire connaître à nous. Il s’avère que cette puissance n’est nulle autre que l’Esprit de Dieu lui-même.
Ainsi, Pierre, en attestant la réalité des expériences qu’il avait faites, voulait influencer, presser et exhorter ceux qui n’avaient pas encore fait cette expérience à y prendre part.
Il convient ici de parler sans détour de l’église chrétienne qui tente de marcher en comptant sur ses propres forces. Dieu a en horreur ce genre de chrétienté, car elle s’efforce de faire fonctionner de façon terrestre une institution divine. Si, pour ma part, je ne pouvais pas compter sur la puissance divine de mon Dieu, je démissionnerais séance tenante. Oui, je quitterais la scène et fermerais boutique ! L’église qui désire avoir la puissance de Dieu devra être en mesure d’offrir quelque chose de plus que des clubs sociaux, des cercles de travaux d’aiguille, des mouvements scouts, ou toute autre activité du genre.
Si une église se veut être une église de Christ, c’est-à-dire le membre vivant et organique du corps racheté dont Christ est la tête, alors ses enseignants et ses membres doivent, dans la prière constante et l’oubli de soi, lutter ferme pour accomplir un certain nombre de choses.
Premièrement, nous devons mettre tout en œuvre pour que nos croyances et nos pratiques soient néo-testamentaires quant à leur contenu. En effet, nous devons enseigner et croire les vérités du Nouveau Testament, sans vouloir à tout prix y ajouter quoi que ce soit de l’extérieur. Cela veut dire que nous devons constamment revenir à la source.
Les premiers hommes à avoir mis le pied sur notre grand continent nord-américain, ont pris possession d’un vaste territoire inculte et l’ont conquis. La hache à la main, ils se sont mis à l’œuvre, et ils ont abattu des arbres, construit des maisons, planté du maïs, des pommes de terre, des légumes et du blé. Ne nous imaginons pas qu’après avoir planté, ils sont allés se coucher jusqu’au temps de la moisson. Ils ont dû se battre pour empêcher les mauvaises herbes et les broussailles de gagner du terrain sur leurs cultures, et ce, dès le jour où ils ont semé leur maïs et les autres légumes jusqu’au jour où ils les ont récoltés et mis à l’abri dans leurs granges en rondins.
Les champs fertiles se voient sans cesse menacés par les mauvaises herbes, et à moins qu’il n’y ait lutte constante contre cette invasion, on ne pourra obtenir qu’une petite récolte ou pas de récolte du tout.
Je crois que c’est exactement la même chose dans l’église ; et voici d’ailleurs ce qu’a dit un saint homme à ce sujet : « Ne vous imaginez pas un seul instant qu’il viendra des moments où vous ne serez pas tenté. Est tenté de la façon la plus sûre, celui qui se croit hors d’atteinte de la tentation ».
C’est au moment où nous pensons ne pas être tentés que le danger est le plus présent ; et il en va de même dans l’église. Nous nous reposons sur nos lauriers en nous regorgeant : « C’est peut-être vrai pour certaines églises, mais pas pour la nôtre. Nous sommes riches de biens et nous n’avons besoin de rien ! »
Cela doit nous rappeler que nous avons à lutter pour conserver ce que nous avons. Notre petite plantation de Dieu doit disposer de toutes les armes et toutes les sentinelles nécessaires pour chasser les corneilles et toutes les autres créatures nuisibles, sans oublier les petits insectes qui détruisent les cultures. Nous sommes tenus d’être sans cesse sur le qui-vive.
Nous devons maintenir notre champ en bon état, et pour cela, il n’existe qu’un moyen : rester attachés à la Parole de Dieu. Il nous faut en effet constamment retourner à la source et proclamer la Parole dans l’église.
Deuxièmement, nous devons aussi lutter énergiquement et dans un esprit de sacrifice et de prière pour être revêtus de la même puissance que celle qui est descendue sur les disciples.
Pierre a dit : « Il l’a répandu sur nous, et c’est ce que vous voyez et entendez maintenant ». Nous devons concentrer nos efforts sur les choses éternelles et vivre déjà ici-bas la vie céleste. Nous devons démontrer de la loyauté envers Christ d’abord, quoi qu’il nous en coûte. Moins que cela n’est pas digne d’une église chrétienne. Je préférerais être membre d’un groupe qui se réunit dans une petite pièce d’une arrière-cour que de participer aux multiples activités d’une grande église qui ne serait pas néo-testamentaire dans sa doctrine, dans son esprit, dans sa vie, dans sa sainteté, et dans toute sa structure et sa substance.
Ne nous attendons pas à connaître la popularité dans une telle église, mais sachons que des fruits vont se manifester si nous arrivons à faire d’une assemblée une église néo-testamentaire. Notons maintenant certaines des caractéristiques d’une assemblée qui est remplie et dirigée par l’Esprit.
Tout d’abord, ses membres seront joyeux.
L’histoire des moraves nous relate comment le Saint-Esprit est descendu sur ce mouvement un matin d’octobre 1727. Cela s’est produit au moment où ils prenaient ensemble la Sainte-Cène. Lorsqu’ils ont quitté les lieux, ils étaient tout joyeux, ne sachant pas très bien s’ils évoluaient sur terre ou s’ils étaient morts et avaient rejoint le ciel. Cette grande joie a caractérisé les moraves pendant un siècle. Ils n’étaient pas seulement des gens joyeux dans le sens où ils étaient les propres artisans de leur joie ; non, leur joie provenait de l’intérieur.
Aujourd’hui, nous rencontrons beaucoup de gens qui professent être chrétiens et qui pourtant ne sont pas joyeux, mais passent leur temps à s’efforcer de l’être. Mes frères, j’ose affirmer que si nous donnons à Dieu la place qui lui revient dans l’église, si nous reconnaissons Jésus-Christ comme Seigneur exalté et glorifié, et si nous accordons au Saint-Esprit sa véritable place, il y aura de la joie, sans qu’on ait besoin de la fabriquer. Ce sera une joie qui, comme une fontaine ou un puits artésien, jaillira de l’intérieur. Voilà bel et bien une des marques d’une assemblée qui est remplie de l’Esprit. Ses membres formeront un peuple joyeux qu’il sera très facile de distinguer des enfants du monde.
Je serais curieux de savoir ce que dirait l’apôtre Paul si, en ce moment même, il venait parmi nous et jetait un regard sur nos assemblées. Qu’arriverait-il s’il parcourait les allées de nos églises et qu’ensuite il se rendait jeter un coup d’œil dans un théâtre, puis à un match de hockey et, pour finir, dans un centre commercial et dans des rues bondées de monde ? En revenant ensuite vers nous et en portant de nouveau ses regards sur nous, je me demande s’il verrait beaucoup de différence ?
Pourtant, là où l’église est une église spirituelle, remplie de l’Esprit, nous devrions toujours pouvoir distinguer les enfants de Dieu des enfants du monde. Considérons aussi qu’une assemblée qui est remplie de l’Esprit sera utile à la race humaine.
Sachez que je ne me soucie pas des critiques de ceux qui disent que les pasteurs sont des parasites et que les églises ne produisent rien. Je suis le premier à croire que l’église chrétienne devrait se rendre utile à toute la collectivité. Nous pouvons aider le voisinage là où nous sommes, et il s’en trouvera amélioré parce que nous aurons rempli notre rôle de chrétiens témoins. Et, qui plus est, nous n’avons pas à nous en excuser ! En fait, nos voisins nous doivent beaucoup, étant donné que les personnes transformées que nous sommes contribuent à maintenir le taux de la criminalité à un bas niveau dans la société ; et là où nous trouverons plus d’églises remplies de l’Esprit, nous aurons moins de policiers dans les rues. En effet, partout où il y a plus de piété il y a moins de crime. Une assemblée remplie de l’Esprit est utile à la collectivité, utile aux fils des hommes, même à ceux qui ne sont pas convertis.
Dans un autre sens, nous devrions aussi exercer une influence sur les églises. Ah ! Comme j’aimerais voir une église s’attacher si fortement à Dieu, être à ce point remplie de l’Esprit, qu’elle ne pourrait manquer d’exercer une influence sur toutes les églises de la région ! Paul a dit ceci à certains chrétiens : « …vous êtes devenus un modèle pour tous les croyants … » et « …votre foi en Dieu s’est fait connaître en tout lieu … » (1 Thessaloniciens 1 v. 7 et 8).
C’est avec juste raison que je devrais espérer cela de vous aussi. Il est normal, en effet, d’espérer nous voir à ce point remplis de l’Esprit, de nous voir marcher avec Dieu, apprendre à adorer, à vivre une vie si pure et si distincte, que tout le monde le remarquerait et que les autres églises de notre voisinage en seraient bénies.
Chacun sait que quand Luther a réalisé sa réforme, L’Église catholique romaine a été forcée de faire le grand nettoyage chez elle ; il est certain que les pressions morales du luthéranisme ont apporté des changements au sein de l’Église romaine. Avec la venue de Wesley et sa prédication aux quatre coins de l’Angleterre, l’Église anglicane aussi s’est vue obligée de faire le ménage dans certaines des choses qui n’étaient pas correctes. Quant au méthodisme, il a été une force spirituelle qui a contraint les autres dénominations à faire quelque chose pour remédier à leur propre état.
Je ne vois aucune raison pour laquelle nous ne pourrions pas être un peuple si rempli de l’Esprit, chantant si joyeusement les louanges à son Dieu et menant une vie si pure, tant au travail qu’à la maison et à l’école, que les gens autour de nous et les autres églises ne pourraient manquer de le savoir et de le reconnaître.
Le grand principe qui ressort de cette vérité est que si nous avons des chrétiens remplis de l’Esprit et capables de bien vivre, ils seront aussi capables de bien mourir. Aux jours de Rome, les gens du peuple ont commencé à observer les martyrs et se sont dit les uns aux autres : « En vérité, ces chrétiens savent bien mourir ! » Souvenez-vous que le vieux Balaam a désiré mourir la mort du juste, mais qu’il n’a pas voulu vivre la vie du juste. En tant que chrétiens, nous devrions être capables de bien mourir, c’est le moins que nous puissions faire !
Bien entendu, il y a des gens qui ne se sentiront jamais à l’aise dans une assemblée remplie de l’Esprit. Ce ne sont pas tous les hommes qui ont la foi, et il y en a beaucoup qui ne veulent rien savoir de ce genre d’église. Je vais en nommer quelques-uns maintenant. Les gens vêtus de religion comme d’un costume du dimanche n’aimeront pas ce genre d’église joyeuse. Quand se produit un réveil, que les bénédictions de Dieu se déversent sur nous et que nous recevons de lui toute l’aide dont nous avons besoin, ceux qui se contentent de faire de la religion une habitude du dimanche ne seront pas très heureux.
En fait, cela va les déranger. Du point de vue biblique, nous devrons insister pour qu’ils se conduisent bien le lundi matin, et c’est précisément ce qu’ils ne veulent pas faire. Ils veulent séparer leur religion de leur vie pratique. Celle-ci se vit dans une sphère et leur religion dans une autre. Le dimanche ils endossent leur plus bel habit religieux, mais vers onze heures du soir ils rangent tout dans un placard. Et le lundi, ils sortent de chez eux pour vivre à leur manière.
Je refuse de céder à ce genre de choses et à ce genre de personnes. Nous devons être une église du Dieu vivant, et non un rassemblement de personnages éminents et influents. Certes, les « gros bonnets » sont les bienvenus, mais à condition qu’ils se mettent à genoux ; un gros bonnet à genoux n’est pas plus grand que n’importe qui d’autre, vous savez !
Les gens qui refusent à la religion le droit de remettre en question leur façon de vivre n’aimeront pas non plus ce genre d’église et d’assemblée.
Ils font partie de la catégorie de gens qui refusent à leur église, à leur religion, ou à leur foi, le droit de contrecarrer leurs plaisirs ou leurs plans personnels. Ils savent ce qu’est le salut, et ils sont d’accord pour servir Jésus. Ils sont en route pour le ciel, et ils y parviendront ; mais en cours de route ils sont décidés à s’amuser, et ils dessinent les plans de leur vie comme un jardinier dessine les plans de son jardin.
Oui, nous traçons les plans de notre vie en disant : « Eh bien, Seigneur, nous t’aimons et nous trouvons agréable de te servir ; entonnons maintenant un chant de louange » ; mais cela ne nous fait pas changer nos plans le moindrement. Oh que non ! Nous y tenons tellement !
Cependant, permettez-moi de vous rappeler que la croix de Jésus-Christ apporte toujours des changements aux plans des hommes. La croix de Christ est révolutionnaire, et si nous ne sommes pas prêts à lui permettre de l’être en nous, ni d’accepter que cela nous coûte quelque chose, ni de lui permettre d’exercer un contrôle sur notre vie, nous n’aimerons pas une église qui prend les choses de Dieu au sérieux.
Les gens veulent bien se prévaloir des avantages de la croix, mais refusent de se soumettre à la direction de la croix. Ils veulent prendre tout ce que la croix a à offrir, mais ils ne veulent pas se placer sous la Seigneurie de Jésus-Christ. Les gens qui s’attendent à une religion amusante n’aimeront pas le genre d’église où les membres sont remplis de l’Esprit.
Je crois que nous venons de vivre une longue période au cours de laquelle le christianisme était la chose la plus « amusante » que l’on puisse trouver en Amérique. On nous a dit et redit que nous pouvions éprouver plus de plaisir en servant Jésus qu’en faisant tout autre chose qu’il soit possible de faire dans le monde entier. Il s’agit d’une activité qui est honnête et qui a en plus l’avantage de ne pas nous donner la « gueule de bois » !
Dans certains bons milieux évangéliques, on nous a dit : « Si vous servez Jésus, vous aurez tout le plaisir désiré, et au moins vous n’aurez pas dans la bouche ce mauvais goût des lendemains de la veille ! »
Il s’agissait là d’un christianisme pour le plaisir du plaisir ! Un christianisme servant de divertissement. Toute cette façon de voir est une offense et une infamie au regard du Dieu tout-puissant. Mon frère, ma sœur, la croix de Christ n’est pas du tout amusante et ne l’a jamais été.
Il est vrai qu’il y a des choses telles que la joie du Seigneur, cette joie qui est la force de son peuple ; il y a aussi le fait d’éprouver une joie ineffable et glorieuse ; mais l’idée que le christianisme est une forme de divertissement parmi tant d’autres est parfaitement ridicule.
Lorsque je chante : « Grâce infinie de notre Dieu qui un jour m’a sauvé », je rends un hommage à mon Dieu tout-puissant. S’il vous plaît de qualifier d’ « amusement » ce que les saints font devant le trône de Dieu quand ils crient jour et nuit sans arrêt : « Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu tout-puissant » (Esaïe 6 v. 3), alors, oui, je suis un amuseur. En revanche, s’il ne s’agit pas d’amusement, et ce n’en est pas, alors je suis un adorateur.
Bien-aimés, l’église doit adorer ! Il y a plus de joie apaisante contenue dans cinq minutes d’adoration qu’il y en a dans cinq nuits d’amusement.
Personne n’a jamais adoré Dieu, pour ensuite sortir et mettre fin à ses jours en conséquence de cette adoration. Cependant, plus d’un homme s’est enlevé la vie parce qu’il s’était usé en recherchant le plaisir à tout prix. Plus d’une jolie femme s’est jetée à corps perdu dans le plaisir, et avant même d’avoir atteint l’âge de 25 ans a dû subir une chirurgie esthétique pour rajeunir son visage, prématurément usé.
Ah ! que j’aime lire la grâce de Dieu sur un visage, pas vous ? Je me souviens avoir été invité à adresser la parole à un groupe de gens calmes, habillés sobrement, entièrement séparés du monde de plusieurs manières et habitudes. Les femmes étaient coiffées de petits chapeaux noirs et leurs cheveux étaient montés en chignon. Je portais la cravate et dis à l’homme qui était chargé de me présenter : « Vous savez, je suis un Gentil, et je ne sais s’ils vont m’accepter ou non ».
Il me répondit : « Oh ! parlez à leur cœur, et ils vont tout simplement oublier que vous n’êtes pas des leurs ! » C’est exactement ce que j’ai fait, et eux aussi ! Inutile de vous dire que j’ai été tout bonnement et absolument revigoré et béni d’une façon merveilleuse.
Les gens qui épousent la cause d’une église pour ses valeurs culturelles ne seront pas, eux non plus, heureux et satisfaits dans une église remplie de l’Esprit. Vous est-il déjà arrivé de rencontrer de telles gens ? Ils ignorent tout de l’Esprit dans leur vie, ou même d’une église qui est remplie de l’Esprit.
Ils croient que la valeur culturelle de l’église est bonne pour eux et leur offre quelque chose, et ils désirent que leurs enfants soient élevés dans l’atmosphère culturelle de l’église. Ils veulent des comptes rendus de livres et des cours sur l’art de faire des bouquets, sur l’éducation des enfants et sur bien d’autres sujets ; mais il est à parier qu’ils ne se sentiront pas chez eux au milieu du cher peuple régénéré de Dieu résolu à progresser spirituellement.
Ainsi donc, il nous faudra toujours être conscients que ce genre de malaise va en éloigner quelques-uns, et leur décision ne manquera évidemment pas de nous attrister. Cependant, nous remercions Dieu pour ceux qui atteindront la gloire, à condition que nous, en tant qu’église, nous revenions constamment aux racines, arrachant de notre vie tout ce qui n’est pas de Dieu et nous efforçant d’obtenir de magnifiques et riches épis. Grâces soient rendues à Dieu pour ceux qui désirent être en liaison avec les choses célestes, marcher avec Dieu, obéir à la vérité, et s’aimer les uns les autres !
Qui sont maintenant les gens qui seront heureux, satisfaits et épanouis dans une église pleine de l’Esprit Saint ?
Ce sont les croyants dont l’ambition majeure est d’être délivrés de leurs péchés. Je crois que nous devrions désirer être débarrassés de nos péchés. Si j’avais un cancer en train de se développer dans mon cou, je voudrais absolument en être débarrassé, le plus tôt sera le mieux. Personne, en effet, ne devrait s’aviser de venir me trouver et de me dire sans plus : « Regarde la boîte à musique que je t’ai apportée. Elle est belle n’est-ce pas ? Veux-tu entendre la mélodie qu’elle joue ? »
Je répondrais : « Non, merci. Ce qui m’intéresse c’est d’être débarrassé de mon cancer. As-tu un remède efficace à me proposer ? » La personne me dirait : « Allons donc, oublions ce cancer et écoutons plutôt la musique ».
Oui, quelquefois nous avons affaire à ce genre de personnes dans l’église, mais elles ne sont d’aucune utilité. Parlons donc plutôt d’être débarrassé de notre péché. Certaines personnes, dévorées du désir d’être délivrées de leur péché, ont eu le cœur transpercé par un feu purificateur qui a sanctifié leur être entier. De telles personnes seront heureuses parmi nous.
Les gens désireux de connaître Dieu et de marcher avec Dieu seront également heureux dans ce genre d’église. Leur ambition consiste à marcher avec Dieu et à suivre l’Agneau, où qu’il aille. Les enfants du Seigneur se connaissent et s’apprécient.
Il peut arriver que nous tombions sur une mauvaise pomme, Jésus avait bien Judas dans son petit troupeau. Mais nous nous connaissons, et quand nous nous serrons la main et que quelqu’un nous dit quelque chose au sujet de Dieu, nous sentons que nous parlons à un frère en Jésus-Christ. Peu importent nos antécédents et nos origines, nous parlons le même langage, si nous sommes frères et sœurs en Jésus-Christ, notre Seigneur. Oui, en vérité, nous nous connaissons et nous nous aimons les uns les autres.
Ensuite, ceux qui ont appris à reconnaître la voix du bon Berger se sentiront chez eux dans une église remplie de l’Esprit. Comme il est triste de savoir qu’il y a des gens qui n’ont jamais entendu la voix du Berger. Sa voix est aussi douce qu’une berceuse, aussi forte que le vent et aussi puissante que le bruit de grandes eaux. Les gens qui ont appris à écouter et à reconnaître la voix de Jésus, cette voix apaisante, musicale, solennelle, merveilleuse de Jésus dans son Église, se sentent toujours à l’aise là où tout est centré sur lui.
La vraie église chrétienne peut être une agglomération de tout ce qui existe sous le soleil. C’est-à-dire que nous pouvons y rencontrer des calvinistes, des arminiens, des méthodistes, des baptistes, et toute sortes de gens ; cependant, malgré cette diversité, nous sommes cous d’accord sur un point, savoir que Jésus-Christ est sagesse, justice, sanctification et rédemption ! Il est tout en nous, et les enfants du Seigneur qui ont appris à écouter la voix du Berger sont attirés par ce genre d’église.
Et puis, il y a ceux qui sont sensibles à la Présence invisible ; ces gens-là aussi se sentiront chez eux dans un tel groupe. Ils peuvent ne pas savoir avec certitude qui d’autre est présent, mais ils ne doutent pas de la présence du Seigneur et y sont sensibles.
Trouvez-vous que votre propre cœur est sensible à la présence du Seigneur, ou faites-vous partie de ceux qui ne font que « grignoter » ou « goûter du bout des lèvres » ? Que Dieu vous aide si votre réponse est oui, car l’enfant du Roi n’est ni un « grignoteur » ni un « goûteur », mais il est une brebis qui aime son Berger et qui se tient tout près de lui. C’est d’ailleurs la seule place qui soie sûre pour une brebis : à côté du Berger, car le diable ne craint pas les brebis, il craint seulement le Berger. Votre sécurité et votre bien-être spirituels dépendent de ce que vous vous tenez près du Berger. Ne quittez pas Jésus d’une semelle, et tous les loups du monde ne pourront mettre la dent sur vous.
Il y a ceux qui ont goûté à la bonne Parole de Dieu et qui ont senti la mystérieuse puissance du monde à venir. Grâces soient rendues à Dieu pour les croyants, dans les églises ; qui préfèrent entendre la voix de Jésus que d’entendre la voix du plus célèbre prédicateur ou du meilleur chanteur du monde. Oui, remercions Dieu pour ceux qui préfèrent saisir la présence divine que de se trouver en présence de l’homme le plus important du monde. Louons Dieu pour ceux qui sont dégoûtés de leur propre péché et qui aspirent à être saints.
Je prie pour que leur nombre augmente.
Voici ce que nous croyons ; nous croyons en Jésus-Christ le Seigneur ; à une vie pure ; à la bienséance et à l’importance de se séparer de tout ce qui est mal ; à une adoration joyeuse, radieuse et heureuse ; à une douce communion fraternelle fondée sur la bonté, la patience, l’endurance et l’honnêteté. Nous croyons à la vision missionnaire, et, par-dessus tout, nous « adorons le Seigneur dans la beauté de la sainteté ».