La pensée précède l'action
Les choses qui font l'objet de nos pensées pendant notre temps libre, font ce que nous sommes. La Bible a beaucoup à nous dire au sujet de nos pensées ; le protestantisme évangélique de nos jours n'en parle pratiquement pas.
Telles que la Nouvelle Pensée, l'Unité, la Science Chrétienne, et d'autres encore. Dans ces sectes, on fait comme si la pensée, était quasiment tout ; nous, du coup, nous faisons comme si la pensée n'était quasiment rien. Les deux positions sont incorrectes.
Nos pensées volontaires, non seulement révèlent ce que nous sommes, mais elles prédisent aussi ce que nous sommes en train de devenir. Mises à part les choses que nous faisons par simple instinct naturel, toutes nos actions conscientes sont précédées et causées par nos pensées. Il se peut que notre volonté devienne soumise à nos pensées, et d'une certaine manière, même nos émotions passent après nos pensées. « Plus j'y pense, plus ça m'enrage ! » : C'est ainsi que le formule l'homme moyen, et, en s'exprimant ainsi, non seulement il décrit très justement son fonctionnement mental, mais aussi, il fait hommage, sans s'en rendre compte, au pouvoir de la pensée. La pensée stimule les sentiments, et les sentiments poussent à l'action. C'est ainsi que nous sommes faits, autant l'accepter.
Les psaumes et les prophètes évoquent souvent le pouvoir qu'ont les bonnes pensées, à provoquer des sentiments religieux, et à pousser à faire le bien. « Je réfléchis à mes voies, et je dirige mes pieds vers tes préceptes » (Psaumes 119 v. 59). « Dans ma méditation le feu s'est allumé, j'ai parlé de ma langue » (Psaumes 39 v. 3) Sans cesse, les auteurs de l'Ancien Testament nous exhortent à réfléchir sérieusement sur les choses saintes et élevées, comme étant une étape préliminaire à un changement de vie, à une bonne action ou à un acte de courage.
De même, le Nouveau Testament place beaucoup d'importance sur la pensée. Christ enseigna que les pensées mauvaises d'un homme le souillent, et il alla même jusqu'à égaler la pensée à l'action : « Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur » (Matthieu 5 v. 28). Paul énuméra dans sa lettre aux Philippiens une longue liste de vertus resplendissantes, puis il dit, à la fin : « Que ces choses occupent vos pensées » (Philippiens 4 v. 8).
Ce ne sont là que quatre citations parmi des centaines. Penser à Dieu et aux choses saintes crée un climat moral favorable à la croissance de la foi, de l'amour, de l'humilité et de la révérence. Nous ne pouvons pas, par la pensée, régénérer nos cœurs, ni ôter notre pêché.
Nous ne pouvons pas, par nos pensées, ajouter une coudée à la durée de notre vie, ni changer le mal en bien, ni les ténèbres en lumière. Enseigner une telle chose, ce serait mal interpréter les Écritures, et ne pourrait entraîner que le déclin spirituel. Cependant, la pensée peut malgré tout, lorsqu'elle est dirigée par l'Esprit, contribuer à nous rendre pur devant Dieu, un sanctuaire pur, où Il se plaira à habiter.
Dans les paragraphes précédents, j'ai parlé de « nos pensées volontaires » et les mots sont bien choisis. En effet, au cours de notre voyage à travers ce monde hostile et méchant, il nous viendra de nombreuses pensées que nous n'aimons pas, et pour lesquelles nous n'éprouvons aucune sympathie morale. Notre besoin de gagner notre vie nous oblige parfois à avoir des pensées qui n'ont rien d'édifiant.
De plus, la conscience des actions de ceux qui nous entourent peut aussi nous faire penser à des choses qui nous répugnent en tant que chrétiens. Mais ces choses ne nous affectent guère. Nous n'en sommes pas responsables, et bien souvent, elles passent par notre esprit comme un oiseau dans le ciel, sans laisser de trace. Ces pensées n'ont pas d'effet sur nous à long terme, parce ce ne sont pas les nôtres. Ce sont des intrus passagers, que nous n'aimons pas et dont nous nous débarrassons aussi tôt que possible.
Si quelqu'un veut examiner son état spirituel, il peut le faire en notant quelles ont été ses pensées volontaires au cours des quelques derniers jours. À quoi a-t-il pensé lorsqu'il était libre de penser à ce qu'il voulait ? Vers quoi son cœur intérieur s'est-il tourné, dès qu'il a été libre de le faire ? Lorsque l'oiseau de la pensée a été lâché, s'est-il envolé comme le corbeau pour aller s'installer sur les carcasses qui flottaient, ou a-t-il fait un tour comme la colombe pour revenir aussitôt vers l'arche de Dieu ? Une telle épreuve est facile à mettre en œuvre, et si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous pourrons découvrir, non seulement ce que nous sommes, mais ce qui nous serons. Bientôt, nous allons être la somme de nos pensées volontaires.
S'il est vrai que la pensée stimule les sentiments, et influencent donc fortement la volonté, il n'en reste pas moins que la volonté peut et doit maîtriser la pensée. Il est parfaitement possible de contrôler ses pensées. Bien-sûr, l'homme troublé ou tenté trouvera sans doute difficile de fixer pleinement son attention sur les choses saintes, tandis qu'il sera assailli de pensées fugitives et incontrôlables, semblables à l'éclair d'un orage d'été. Mais ces pensées sont généralement plus agaçantes que nuisibles, et à long terme, elles ne changent pas grand-chose, ni dans un sens, ni dans l'autre.
La meilleure façon de maîtriser ses pensées, c'est de les offrir à Dieu, en total abandon. L'Esprit Saint acceptera cette offrande, et en prendra le contrôle aussitôt. Il sera par la suite assez facile de penser aux choses spirituelles, surtout si on s'entraîne quotidiennement par de longues périodes de prière. La pratique de l'art de la prière mentale (c'est-à-dire, parler avec Dieu intérieurement tout en voyageant ou en travaillant) aidera à prendre l'habitude de la pensée sainte.
Par-dessus tout, le meilleur moyen, c'est « qu'il y ait en vous cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus ».
Car avoir la pensée de Christ, c'est avoir toujours les pensées droites et pures.