1.Qu’est-ce que le perfectionnement des saints ?
Un véritable disciple de Jésus ne peut pas se permettre d’être charnel! Il ne peut même pas accepter l’idée d’être charnel! Il doit prier de tout son coeur pour que le Seigneur lui ouvre les yeux sur tout ce qui est encore charnel dans sa vie, et pour qu’Il lui montre le chemin de l’Esprit.
Les « saints » sont tous ceux qui font partie de l’Eglise, ou du Corps de Christ. Nous sommes devenus des « saints » par la grâce de Dieu, et par notre nouvelle naissance. Comment se fait-il que des « saints » aient encore besoin d’être perfectionnés ? Et de quelle manière pouvons-nous tous travailler au perfectionnement de ces saints ?
Tous ceux qui, par la repentance et la foi en Jésus-Christ, font partie de Son Eglise, font aussi partie de Son Corps. Jésus est la Tête unique de ce Corps, et chaque enfant de Dieu, né de nouveau, est un membre unique de ce Corps.
La vie d’un corps est dans l’esprit qui l’anime. La Bible dit : « Comme le corps sans âme (le grec dit; « sans esprit ») est mort, de même la foi sans les œuvres est morte (Jacques 2 v. 26) ». Aucun membre n’a la vie en soi, mais il dépend de la vie qui anime tout le corps. De même, dans le Corps de Christ, aucun membre ne possède la Vie en soi, mais cette Vie lui est donnée par Christ, et c’est la Vie de Christ qui anime tout le Corps.
Dans un corps humain, chaque membre, même le plus petit, contribue au bon fonctionnement de tout le corps. Aucun membre n’est inutile, car Dieu ne crée jamais rien d’inutile. Si les hommes considèrent que tel membre du corps humain est inutile, c’est parce qu’ils n’ont pas encore découvert son utilité. Pour qu’un membre du corps puisse bien accomplir sa fonction au sein du corps, il faut qu’il soit lui-même en bonne santé. Lorsqu’un membre est malade, c’est tout le corps qui est malade. Mais quand tous les membres sont sains, c’est tout le corps qui est en bonne santé.
Le perfectionnement des saints peut donc se comparer au travail qui consiste à aider chaque membre du Corps de Christ à être en parfaite santé, sur tous les plans. Nous travaillons à diagnostiquer et à éliminer progressivement tout ce qui constitue une maladie, et qui empêche ce membre de fonctionner harmonieusement. Ainsi, tout le monde en profitera, que ce soit le membre individuel concerné, ou l’ensemble du Corps.
Chaque saint doit travailler à son propre perfectionnement, tout en travaillant aussi au perfectionnement des saints qui sont autour de lui.
Qu’est-ce que le corps peut attendre de l’un de ses membres ? Qu’il exerce fidèlement, dans une pleine santé, sans murmurer, et avec une constante persévérance, la fonction qu’il doit exercer, là où il est placé. Qu’est-ce qu’un membre peut attendre du reste du corps ? Qu’il lui transmette fidèlement tout ce dont il a besoin pour rester en bonne santé et continuer à exercer sa fonction.
Sur le plan spirituel, qu’est-ce que le Corps de Christ peut attendre de l’un de ses membres ? Qu’il exerce fidèlement, dans une pleine santé, sans murmurer, et avec une constante persévérance, le ministère et les dons que Dieu lui a donnés pour l’édification de tout le Corps. Et aussi qu’il continue à produire le bon fruit de l’Esprit, pour que tout le Corps puisse manifester le caractère et la nature du Seigneur Jésus.
Et qu’est-ce qu’un Chrétien peut attendre du reste du Corps ? Qu’il contribue à lui transmette fidèlement la Vie de Christ, et que tous les autres membres accomplissent normalement leur fonction.
Fondamentalement, ce qui est important pour chaque membre du Corps de Christ, c’est qu’il reçoive et transmette la Vie de Christ. Le seul élément qui circule dans tout le corps et qui visite chaque membre, chaque cellule du corps, c’est le sang : « Car l’âme (en Hébreu : « le principe vital ») de la chair est dans le sang (Lévitique 17 v. 11) ».
Sur le plan spirituel, cet élément qui circule dans tout le Corps de Christ et qui visite chaque membre, chaque cellule du Corps, c’est l’Esprit de Dieu. C’est Lui qui vivifie, qui donne la Vie, à chaque membre. Mais il faut que la circulation de la Vie se fasse sans entraves. Et ce qui entrave la Vie du Corps, c’est toujours la chair non crucifiée.
La comparaison entre le Corps de Christ et le corps humain est intéressante, mais elle a des limites. Dans un corps humain, chaque membre ou chaque organe, ne peut accomplir qu’une seule fonction, celle qui correspond à sa nature propre. L’oeil ne peut que voir, l’oreille ne peut qu’écouter, etc… Mais il n’en est pas de même pour les membres du Corps de Christ.
Chaque membre du Corps de Christ est un être complet en lui-même. Il est créé à l’image de Christ. Chaque membre est une habitation de Dieu en esprit. Chaque membre individuel est destiné, comme le Corps tout entier, à manifester Christ dans toute Sa plénitude. Jésus a dit que celui qui croit en Lui accomplira les mêmes œuvres que Lui.
Chaque membre du Corps de Christ, par sa nouvelle nature, et par la présence de Christ en lui, est donc potentiellement capable d’occuper n’importe quelle place dans le Corps de Christ. C’est Dieu qui nous place dans l’Eglise comme Il veut. Mais Dieu, dans Sa souveraineté, peut aussi nous changer de place, s’Il le décide. C’est ainsi qu’Etienne et Philippe, qui avaient été nommés diacres pour « servir aux tables, » ont été appelés par le Seigneur à exercer de puissants ministères d’évangélistes. Paul était enseignant à Antioche avant d’être apôtre.
Nous pourrons toujours, par la puissance de Christ qui demeure en nous, exercer les nouvelles fonctions qui seront propres à cette nouvelle place. Cela, un membre du corps humain ne peut pas le faire. Il est bon de savoir que Dieu nous a rendus capables, en Christ, d’occuper n’importe quelle place dans Son Corps. Si Dieu décide de nous changer de place au sein de Son Corps, nous n’avons pas à craindre d’être incapables d’occuper ces nouvelles fonctions. Car c’est Christ en nous qui nous rend capables : « Je puis tout par Celui qui me fortifie (Philippiens 4 v. 13) ».
Mais cette capacité ne peut s’exercer que si nous sommes dans l’esprit, et non dans la chair.
Bien-aimés, le bien-être de tout le Corps de Christ dépend d’abord de la qualité de la relation que chaque membre du Corps a pu établir avec la Tête, qui est le Seigneur Jésus. Puisque nous sommes déjà complets en Christ, et que nous n’avons pas besoin des autres pour être ce que nous sommes, quelle utilité ont donc pour nous les autres membres du Corps de Christ ?
Tout d’abord, ceux qui ont atteint plus de maturité que nous vont nous aider à découvrir Celui que nous avons déjà en nous, Christ. Ils vont aussi nous aider à découvrir ce que nous sommes déjà en Christ, dans notre nouvelle nature.
Nous n’avons pas besoin des autres Chrétiens pour être ce que nous sommes en Christ. Cela nous est entièrement donné dès notre nouvelle naissance. Mais nous aurons besoin des autres pour qu’ils nous aident à comprendre ce que nous sommes en Christ.
Nous avons aussi besoin des autres pour exercer le ministère que Dieu nous a confié dans le Corps de Christ. Nous avons enfin besoin des autres pour bénéficier du ministère qu’ils ont eux-mêmes reçu du Seigneur. Car c’est la Vie de Christ qui s’exprime au travers de ces différents ministères. Chaque ministère individuel dans l’Eglise est une partie du grand ministère de Christ. Tous les membres du Corps sont essentiels pour l’exercice collectif du ministère de Christ. Le Seigneur a besoin de tout Son Corps pour manifester ce qu’Il est, et pour exercer la plénitude de Son ministère, dans l’Eglise et dans le monde.
La seule chose qui puisse rendre le Corps de Christ malade, c’est la présence du péché quelque part dans ce Corps. Le péché résulte toujours de l’action de la chair. Si la chair, en tant que puissance de péché, est toujours présente dans notre corps physique, elle ne doit jamais nous contrôler. Elle doit toujours rester maintenue dans la mort par la croix. Le perfectionnement des saints passe donc d’abord par la crucifixion de leur chair.
C’est toujours le péché qui bloque la circulation de la Vie et de l’Esprit de Dieu dans les différents membres, et entre tous les membres. Le péché agit un peu comme une arthrose qui paralyse les jointures, ou comme le cholestérol qui bouche les artères et empêche le sang d’y circuler librement. Eliminer la chair et le péché du Corps de Christ revient donc à nettoyer, à purifier et à guérir ce Corps, afin que la Vie éternelle de Dieu puisse librement se répandre et circuler dans tout le Corps. Alors ce Corps pourra de plus en plus être un instrument efficace au service de sa Tête, qui est Christ.
Ce travail de perfectionnement des saints aboutit à rendre les Chrétiens de moins en moins charnels, et de plus en plus spirituels, dans leur vie concrète et pratique. Ce « nettoyage » spirituel implique un amour profond de la Vérité, et le désir de nous repentir de toutes nos œuvres charnelles. D’où la nécessité de prêcher la croix, et d’enseigner la marche par l’esprit.
Le perfectionnement des saints est d’abord l’œuvre de l’Esprit et de la Parole de Dieu en nous. Nos frères et sœurs, s’ils sont spirituels, doivent nous aider à prendre conscience de tout ce qui est encore charnel en nous, mais, dans le fond, c’est la Parole de Dieu, et le Saint-Esprit en chacun de nous, qui nous le révèlent et nous le confirment.
Notre esprit régénéré est déjà absolument pur, saint et parfait en Christ. Notre esprit n’a donc pas besoin d’être perfectionné. Il est déjà parfait. Ce qui a besoin d’être perfectionné en nous, c’est notre âme, et c’est aussi notre corps physique.
Notre âme peut être définie comme notre être intérieur conscient, notre être psychologique. C’est la zone de notre être intérieur où se manifestent les pensées, les désirs, les sentiments et les volontés, qui parviennent à notre conscience. L’âme n’est pas l’endroit où ces pensées, désirs, sentiments et volontés prennent leur source. Mais c’est l’endroit où ils se manifestent à notre conscience.
Chez un Chrétien né de nouveau, les pensées, désirs, sentiments et volontés, peuvent avoir deux origines opposées. Ils peuvent provenir soit de son esprit régénéré, et dans ce cas-là ils sont purs, soit de la chair, et dans ce cas-là ils sont impurs, même s’ils peuvent avoir bonne apparence. La chair et l’esprit appartiennent à deux dimensions complètement séparées et opposées. L’esprit appartient au Royaume de Dieu, et la chair au royaume de Satan. Entre la chair et l’esprit s’étend l’abîme infranchissable de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus.
Tout ce qui vit dans le domaine de la chair, est mort pour le domaine de l’esprit. Et inversement, tout ce qui vit dans le domaine de l’esprit, est mort pour le domaine de la chair. Pour pénétrer dans le domaine de l’esprit, tout ce qui provient du domaine de la chair doit passer par la mort et la résurrection. On comprend donc que la chair ait en horreur la croix.
Il est normal qu’un Chrétien charnel ne puisse pas comprendre les choses de l’esprit, tant que le Saint-Esprit ne l’aura pas rendu spirituel. Pour devenir spirituel, il doit comprendre un certains nombres de vérités fondamentales : quelle est la vraie nature de son esprit régénéré, quelle est la vraie nature de la chair, et quelle est l’œuvre accomplie par Christ à la croix. Il doit aussi apprendre à mettre concrètement à mort la chair dans sa vie.
Nous devons prier, pour les autres et pour nous-mêmes, afin que notre intelligence spirituelle s’ouvre à ces vérités célestes. Elles nous sont révélées par la Parole de Dieu, mais il faut que le Saint-Esprit nous permette de les comprendre, en esprit et en vérité : « Et ce que nous demandons dans nos prières, c’est votre perfectionnement (2 Corinthiens 13 v. 9) ».
Un enfant de Dieu qui se perfectionne va progressivement cesser d’être un problème au sein du Corps de Christ, pour devenir une ressource et une solution. La Vie de Christ va pouvoir s’exprimer plus abondamment en lui et au travers de lui, et il va pouvoir faire bénéficier à tout le Corps de ce supplément de Vie qui lui vient du Seigneur.
Nous sommes tous plus ou moins charnels au début de notre conversion. Mais il n’est pas normal qu’un Chrétien de longue date continue à être charnel. Il serait comme un bébé qui n’aurait pas grandi. Lui qui aurait dû être un maître depuis longtemps, il en est toujours au biberon spirituel.
C’est ce que l’auteur de l’épître aux Hébreux leur reproche : « Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d’une nourriture solide. Or, quiconque en est au lait n’a pas l’expérience de la parole de justice; car il est un enfant. Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal (Hébreux 5 v. 12 à 14) ».
En croissant en Christ, les saints apprennent à discerner toujours plus clairement ce qui est bien et ce qui est mal aux yeux de Dieu.
Un bébé est très dépendant de ceux qui s’occupent de lui. Il ne pourrait pas subvenir seul à ses besoins, il mourrait. Mais, en grandissant, il devient de plus en plus autonome et responsable, afin de prendre sa place d’adulte dans la société. « Autonome et responsable » ne signifie pas « indépendant et isolé ». Si les bébés grandissaient pour devenir des entités complètement autonomes, dans une autarcie parfaite, il n’y aurait plus aucune vie sociale possible.
Si les Chrétiens, en progressant dans leur vie chrétienne, s’enfermaient de plus en plus dans l’isolement, ce serait le signe qu’ils grandissent dans la chair et non dans l’esprit. Il n’y aurait plus aucune vie de Corps possible. L’isolationnisme ne peut être qu’une manifestation de la chair.
Si le Seigneur nous libère de tous les liens du péché et de la chair, et fait de chacun de nous un être nouveau, complet et autonome en Christ, c’est pour que nous puissions mettre cette pleine liberté au service de l’Esprit, et que nous nous engagions au service de tout le Corps de Christ. La fonction que le Créateur a confiée à chaque organe du corps ne peut profiter aux autres membres du corps que si cet organe est sain. Le ministère que Christ confie à chaque Chrétien ne peut profiter aux autres membres du Corps de Christ que si ce Chrétien est saint.
A mesure que chaque membre du Corps cesse d’être charnel pour devenir spirituel, c’est le Corps tout entier qui s’édifie. Aucun « ministère charnel » ne devrait s’exercer dans le Corps de Christ. Et pourtant... Dans la mesure où des membres du Corps de Christ sont charnels et entretiennent entre eux des relations charnelles, ils répandent la mort, et ils mourront spirituellement. Dans la mesure où ils sont spirituels et entretiennent entre eux des relations spirituelles, ils répandent la Vie, et ils vivront.
Un Chrétien charnel veut toujours recevoir la Vie de Christ qui passe par les Chrétiens spirituels, mais sans jamais chercher à leur transmettre lui-même la Vie dont ces derniers ont besoin. Tant qu’un Chrétien est charnel, il ne peut contribuer au perfectionnement du reste du Corps.
Un Chrétien charnel ne sera utile au Corps que lorsqu’il sera en mesure de lui transmettre pleinement la Vie de Christ, en devenant un Chrétien spirituel. Un Chrétien charnel est donc un poids pour l’ensemble du Corps. Il « pompe » la Vie de Christ chez les autres, sans jamais lui-même leur transmettre cette Vie, ou en leur transmettant trop peu de cette Vie.
C’est pour cela que le perfectionnement des saints doit se poursuivre jusqu’à ce que tous soient parvenus « à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ (Ephésiens 4 v. 13) ».
Si les chrétiens spirituels transmettent la Vie de Christ qui est en eux, ce n’est pas dans le but de recevoir quelque chose en retour. Ils le font de manière désintéressée, par amour, justement parce qu’ils sont spirituels. Ils doivent accepter de continuer à répandre la Vie autour d’eux, même s’ils ne reçoivent rien en retour.
Mais la Vie de Christ sera freinée ou bloquée au niveau des Chrétiens charnels. En outre, la chair détériore notre communion fraternelle. Et la chose la plus précieuse dont nous pouvons bénéficier entre Chrétiens, c’est une vraie communion fraternelle dans l’esprit. Pour aller dans le bon sens, nous avons tous besoin de nous exhorter mutuellement, de veiller les uns sur les autres, de nous secourir, et surtout de prier les uns pour les autres.
Les chrétiens spirituels savent qu’ils doivent aider les chrétiens charnels à devenir plus spirituels, en les aidant à établir une meilleure relation personnelle avec le Seigneur Jésus. Comment peut-on aider un Chrétien charnel ? D’abord en priant pour lui. Puis en établissant avec lui une relation de confiance, pour pouvoir lui dire la vérité avec amour, quand l’occasion se présentera. Car c’est la Vérité qui libère toujours. Tous ceux qui sont de Dieu finiront par entendre la Vérité.
Les Chrétiens spirituels sont toujours parfaitement libres dans le Seigneur. Ils ne se laissent asservir par rien ni personne. Car « là où est l’Esprit, là est la liberté ». Mais ils ont compris qu’ils doivent mettre pleinement cette liberté spirituelle au service de l’ensemble du Corps. Les Chrétiens spirituels n’ont qu’une préoccupation : transmettre aux autres la Vie de Christ dont ils sont remplis. Si, dans un groupe, tous transmettent la Vie de Christ qui coule librement en eux, tous seront parfaitement abreuvés. Si tous ne pensent qu’à servir les autres, tous seront également servis.
Le « sang spirituel » circulera sans aucun blocage dans l’ensemble du Corps, sans qu’aucun membre ne l’empêche de circuler. Tout ce Corps sera nourri et en bonne santé.
Paul écrit aux Ephésiens : « Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l’oeuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction, mais que, professant la vérité dans la charité, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ (Ephésiens 4 v. 11 à 15) ».
La responsabilité du « perfectionnement des saints » repose d’abord sur les anciens, les conducteurs spirituels de l’Eglise. Il faut donc qu’ils aient bien compris, eux les premiers, en quoi consiste ce « perfectionnement des saints ». Ils doivent connaître le message de la croix, et savoir ce que signifie « marcher par l’esprit ».
Mais cela ne signifie pas que les autres membres du Corps n’ont aucun rôle à jouer dans ce ministère de perfectionnement des saints. Bien au contraire, chacun des membres du Corps doit contribuer, à son niveau, au perfectionnement de tous les saints avec lesquels il est en contact. Chacun doit apporter sa contribution constante à ce beau ministère d’édification du Corps de Christ, à condition que sa contribution soit spirituelle.
Le passage précédent nous montre clairement que chaque Chrétien, chaque membre du Corps, doit « croître à tous égards EN Celui qui est le Chef, Christ ». C’est en Christ que nous croissons, c’est en Christ que nous progressons, c’est en Christ que nous nous perfectionnons.
Plus loin, l’apôtre ajoute : « C’est de lui, et grâce à tous les liens de son assistance, que tout le corps, bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s’édifie lui-même dans la charité (Ephésiens 4 v. 16) ».
C’est de Christ que tout le Corps tire son accroissement, selon la force qui convient à chacune de ses parties.
Chaque membre du Corps de Christ doit donc établir, sans aucun intermédiaire humain, une relation personnelle directe avec le Seigneur, qui lui permet de recevoir toute la force qui lui convient. C’est ainsi que chacun pourra ensuite transmettre aux autres membres une Vie divine pure de toute souillure de la chair, et permettre à tout le Corps de s’édifier dans l’Amour.
En matière d’édification, nous n’avons rien à attendre d’un Chrétien charnel, si ce qu’il veut nous transmettre provient de la chair. S’il est charnel, il ne va pas nécessairement se rendre compte qu’il veut nous transmettre quelque chose de charnel, et il risque de nous accuser de le rejeter, ou de rejeter ce qu’il veut nous donner. Il risque aussi de nous accuser d’être un « solitaire, » qui ne veut en faire qu’à sa tête.
Christ aussi devait être considéré comme un « dangereux solitaire » par les chefs religieux de Son temps. Effectivement, Il n’avait rien à faire avec le système religieux. Mais Il était Dieu fait Homme, et pouvait donc être puissamment utilisé pour faire du bien autour de Lui. Il en est de même pour tous ceux qui sont conduits par l’Esprit.
Qu’y pouvons-nous si nous sommes accusés à tort ? Nous devons accepter d’être incompris. Mais nous ne devons pas accepter de recevoir et de transmettre au reste du Corps de Christ quoi que ce soit de charnel, qui contribuerait, non à son édification, mais à sa destruction.
Paul dit aux Colossiens : « Qu’aucun homme, sous une apparence d’humilité et par un culte des anges, ne vous ravisse à son gré le prix de la course, tandis qu’il s’abandonne à ses visions et qu’il est enflé d’un vain orgueil par ses pensées charnelles, sans s’attacher au chef, dont tout le corps, assisté et solidement assemblé par des jointures et des liens, tire l’accroissement que Dieu donne. Si vous êtes morts avec Christ aux rudiments du monde, pourquoi, comme si vous viviez dans le monde, vous impose-t-on ces préceptes: Ne prends pas! ne goûte pas! ne touche pas! préceptes qui tous deviennent pernicieux par l’abus, et qui ne sont fondés que sur les ordonnances et les doctrines des hommes? Ils ont, à la vérité, une apparence de sagesse, en ce qu’ils indiquent un culte volontaire, de l’humilité, et le mépris du corps, mais ils sont sans aucun mérite et contribuent à la satisfaction de la chair (Colossiens 2 v. 18 à 23) ».
Nous devons soigneusement veiller à ce qu’aucun Chrétien charnel ne nous ravisse le prix de la course. Nous devons veiller à ce que personne ne nous attache des boulets aux pieds. C’est à Christ seul que nous devons être attachés. C’est en devenant des Chrétiens spirituels que nous pourrons aimer les autres comme nous-mêmes. Nous serons alors remplis de la Vie de Christ, et nous pourrons la transmettre au reste du Corps.
Un véritable disciple de Jésus ne peut pas se permettre d’être charnel. Il ne peut même pas accepter l’idée d’être charnel. Il doit prier de tout son cœur pour que le Seigneur lui ouvre les yeux sur tout ce qui est encore charnel dans sa vie, et pour qu’Il lui montre le chemin de l’Esprit. Il doit être déterminé à considérer comme de la boue tout ce que la chair aime.
« Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ, et d’être trouvé en lui, non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi, afin de connaître Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort, pour parvenir, si je puis, à la résurrection d’entre les morts (Philippiens 3 v. 8 à 11) ».
Bien-aimés, une telle connaissance de Christ n’est pas collective, elle ne peut être que personnelle. Nos frères et sœurs peuvent nous aider à nous rapprocher de Christ, mais c’est nous, chacun pour notre part, qui devons Le connaître personnellement. Car la Vie éternelle, c’est de Le connaître.
Nous devons être des amis de la croix, et non des ennemis de la croix. Car seule la croix peut nous dépouiller radicalement de tout ce qui est charnel. Si nous nous attachons à ce qui est charnel, nous devenons des ennemis de la croix.
Et Paul ajoute hardiment : « Soyez tous mes imitateurs, frères, et portez les regards sur ceux qui marchent selon le modèle que vous avez en nous. Car il en est plusieurs qui marchent en ennemis de la croix de Christ, je vous en ai souvent parlé, et j’en parle maintenant encore en pleurant. Leur fin sera la perdition; ils ont pour dieu leur ventre, ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte, ils ne pensent qu’aux choses de la terre. Mais notre cité à nous est dans les cieux, d’où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera le corps de notre humiliation, en le rendant semblable au corps de sa gloire, par le pouvoir qu’il a de s’assujettir toutes choses (Philippiens 3 v. 17 à 21) ».
Notre Cité est dans les cieux, où nous sommes déjà assis en Christ. En travaillant à notre propre perfectionnement, et en travaillant au perfectionnement des saints, nous contribuons dès à présent à faire descendre le ciel sur la terre. Nous contribuons à manifester Christ au travers de Son Eglise, et nous aplanissons le chemin du Seigneur.
C’est pourquoi nous disons : « Amen! Viens, Seigneur Jésus ».
Un message de Henri Viaud-Murat
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