L’homme sur la croix du milieu
C’est le Christ qui a demandé à son père de détourner son regard de nos fautes pour le fixer sur l’œuvre de la croix. Ainsi peut commencer une vie chrétienne stable, paisible et robuste.
L’homme sur la croix du milieu.
Préambule.
Le ministère de Jésus sur la terre aura duré seulement trois ans mais il aura été pleinement efficace jusqu’à la dernière minute. Seulement quelques temps avant qu’il ne remonte dans la gloire du ciel, la Bible nous relate une discussion intéressante entre Jésus et les disciples (Luc 24 v. 44 à 47).
« Alors il leur ouvrit l’esprit, afin qu’ils comprissent les Ecritures » (Luc 24 v. 45).
C’est une chose qui me semble primordiale avant d’aller plus loin dans quoi que ce soit. Même au bout de trois ans de collaboration, à être aux premières loges d’une œuvre miraculeuse extraordinaire, même en ayant vu la Bible s’écrire sous leurs propres yeux, les disciples avaient encore besoin d’avoir l’esprit ouvert afin de comprendre les Ecritures. C’est à la fois rassurant (le Seigneur nous épaule pour comprendre) et responsabilisant (si mon esprit n’est pas ouvert je ne comprendrai rien).
C’est une étape inévitable. A l’image des chirurgiens, avant une opération, qui prennent un temps non négligeable pour se nettoyer et s’habiller, lentement, méthodiquement afin de préserver la stérilité de la salle d’opération. C’est un moment nécessaire et vital pour la réussite du travail.
Cette assistance du Seigneur pour comprendre n’est pas liée à une éventuelle difficulté. Cela ne veut pas dire que nous sommes trop stupides pour saisir le sens des mots. De plus, l’ouverture d’esprit proposée par Jésus n’a rien à voir avec celle prônée par le monde qui voudrait amalgamer tout et son contraire pour créer un consensus insensé soi-disant tolérant.
Le message de l’évangile est simple. Ce que le Christ propose aux disciples à cet instant c’est une protection contre la corruption du Diable qui veut leur voler cette simplicité. « Toutefois, de même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent et ne se détournent de la simplicité à l’égard de Christ » (2 Corinthiens 11 v. 3).
Jésus n’est plus sur la terre mais c’est pour la bonne cause. En répandant son esprit, il permet à chacun d’expérimenter cette ouverture d’esprit divine qui nous fera enfin comprendre pour de vrai les Ecritures. Il ne faut pas sous-estimer cette expérience mais il nous faut la banaliser.
• Ne pas la sous-estimer car c’est le créateur du monde qui se propose d’entrer en nous. C’est une chose qu’il ne faut pas prendre à la légère. Dans toute la Bible, cette étape est un prérequis inévitable et essentiel pour la suite. Avant toutes choses, il nous faut réclamer cette grâce à Dieu.
• La banaliser car même si c’est un miracle extraordinaire (pléonasme), il nous faut nous y habituer. Plus encore, prendre plaisir à en être dépendant. Comme une tutelle royale et divine sur nos esprits afin d’aller là ou Dieu a prévu d’envoyer les humains. Avant toutes choses, il nous faut réclamer cette grâce à Dieu.
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Maintenant que nous avons laissé l’opportunité au Christ d’ouvrir notre esprit je crois qu’il nous sera plus facile de comprendre ce qui suit.
Pour commencer, voici une simple question : « Qu’est qui vous fait croire que vous avez votre place au ciel ? »
Cette question fait partie de celles auxquelles il faut répondre une fois pour toutes. Pour cela, je voudrais m’appuyer sur quelques versets qui sont comme une parenthèse dans le calvaire du Christ sur la croix.
« L’un des malfaiteurs crucifiés l’injuriait, disant : N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous ! Mais l’autre le reprenait, et disait : Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation ? pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos crimes ; mais celui-ci n’a rien fait de mal. Et il dit à Jésus : Seigneur, souviens-toi de moi, quand tu seras entré dans ton règne. Jésus lui répondit : Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23 v. 39 à 43).
Ce court passage compte parmi ces petites histoires qui participent à la grande. Je leurs accorde une très grande valeur car Dieu les a placées là en sachant que nous les lirions plus que les autres. Ces moments sont placés au centre de la Bible et ce n’est pas pour rien.
Je voudrais extraire trois points afin de nous mener vers la réponse finale et définitive à notre question.
1 - La première chose c’est qu’il n’y a pas de petits saluts. Ce brigand, sauvé in extremis ne bénéficie pas d’un sauvetage au rabais. C’est une pensée latente qui fait énormément de mal dans les cœurs. Non, il n’y a pas de conversions plus prestigieuses que d’autres, il n’y a pas d’expériences banales, il n’y a pas de petits miracles ou de petites révélations. Tous ce que Dieu fait est parfait et éternel. Penser autre chose voudrait dire qu’il y a une hiérarchie dans l’œuvre de Dieu envers les hommes ; c’est un mensonge du diable pour que nous restions à nos places, immobiles.
Tans que nous penserons qu’il y a une échelle de valeur dans la dispensation de l’amour de Dieu nous ne comprendrons pas pleinement la majestueuse solution que Jésus nous offre dans la nouvelle naissance et nous aurons un mensonge comme socle en lieu et place de la pierre principale de l’angle. « Car il est dit dans l’Ecriture : Voici, je mets en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse ; Et celui qui croit en elle ne sera point confus » (1 Pierre 2 v. 6 – Esaïe 28 v. 16).
Pour confirmer cela, repensons à l’une des paraboles de Jésus : « Mais il leur dit cette parabole : Quel homme d'entre vous, s'il a cent brebis, et qu'il en perde une, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller après celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve ? Lorsqu'il l'a retrouvée, il la met avec joie sur ses épaules, et, de retour à la maison, il appelle ses amis et ses voisins, et leur dit : Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis qui était perdue. De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de repentance » (Luc 15 v. 3 à 7).
Prenons la mesure des paroles de Jésus. Plus de joie pour un seul. Il est possible qu’en comparant notre expérience à celles des autres il y ait un sentiment d’infériorité qui s’installe. Il faut le combattre à l’aide de cette parabole. Il y a eu plus de joie dans le ciel lorsque Dieu a constaté ma repentance que lorsqu’il a constaté la vie pieuse et juste de quatre-vingt-dix-neuf de mes frères et sœurs. Cela doit remettre les choses en perspective et nourrir notre espérance. Il est vrai que nous ne pratiquons pas tous les mêmes œuvres sur la terre. Nous ne sommes pas tous en première ligne. Toutefois ce ne sont pas ces choses qui nous donnent de la valeur aux yeux de Dieu.
Ce ne sont pas ces choses qui nous sauvent. Ce ne sont pas ces choses qui mettent le ciel dans la joie. Et le fait que l’expérience de ce brigand soit relatée au moment de la crucifixion de Jésus n’est pas anodin. Dans la mesure où tous les saluts sont inestimables, le mien est le plus grand de tous, le tien est le plus grand de tous ; nous sommes tous de la même nature.
2 – Le deuxième point est une suite logique du premier : Dieu n’a pas délivré le brigand. Pourtant, quelle opportunité extraordinaire pour Jésus. C’est pourtant ce qu’il a fait tout au long de son travail au milieu des hommes : le salut adossé à la délivrance, le salut adossé à la guérison. Partout où il passait, Jésus pardonnait les péchés et restaurait les situations compliquées. Pourquoi n’a-t-il pas recommencé ? Imaginez le symbole que serait devenu cet homme, sauvé et délivré de la croix au moment le plus important de l’histoire du monde. En tout cas c’est ce que je lui aurais conseillé.
Mais non, la souveraineté de Dieu en a décidé autrement. S’il nous fallait encore une illustration de cette souveraineté, je n’en vois pas de meilleure : Dieu fait ce qu’il veut et c’est bien ainsi. La gloire de Dieu ne repose pas dans ces choses. C’est pour nous, aujourd’hui, que Dieu a laissé les choses se dérouler ainsi. Pour nous apprendre à prier :
- Prière du « mauvais » brigand : « Sauve-toi toi-même, et sauve-nous ! »
- Prière du « bon » brigand : « Souviens-toi de moi. »
J’emploie ici les termes de « mauvais » et « bon » brigand volontairement car il y a aussi quelque chose d’important dans cette manière de voir les choses. Comme s’il y avait un brigand avec un bon fond et un autre irrécupérable. Ce n’est pas la réalité. « Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ » (Romains 3 v. 23 et 24).
S’il n’y a pas de petit et grand salut, il n’y a pas non plus de petits et grands péchés ou de petits et grands pécheurs. On trouve souvent des circonstances atténuantes mais il ne faut pas. La gloire de Dieu réside dans le fait que malgré notre infidélité, Lui demeure fidèle. Nous sommes tous des brigands qui méritons notre condamnation.
Les deux brigands ont prié Jésus et il semble qu’un seul était en position d’avoir l’esprit ouvert par le Christ pour y recevoir la vérité, la seule vérité. (Cf., Caïn & Abel, Loth & Abraham, Jacob & Esaü, …)
On ne sait jamais ce que le Seigneur va faire de notre vie. Quelques heures après sa prière, l’homme est mort. Il ne sait pas que nous dissertons sur son expérience encore deux milles ans après. On ne connait même pas son nom mais peu importe car l’essentiel est ailleurs. « Car, pour moi, la vie, c'est le Christ, et la mort est un gain » (Philippiens 1 v. 21). Notre vision de l’urgence peut évoluer aujourd’hui, laissons le Saint-Esprit prendre place en nous afin de relativiser les choses selon son point de vue ; pour le meilleur quoi qu’on en dise.
3- Et pour finir, j’aimerais proposer une réponse une fois pour toutes à la question initiale : « Qu’est qui vous fait croire que vous avez votre place au ciel ? ». Lorsque l’on parle d’une chose qui arrive une fois pour toute, j’aime me remémorer le combat de David contre Goliath.
Lorsque Goliath est venu questionner Israël sur la toute puissance de Dieu, il n’y a qu’un homme qui fut en mesure de répondre de manière claire et définitive. « Qui est donc ce Philistin, cet incirconcis, pour insulter l'armée du Dieu vivant ? » (1 Samuel 17 v. 26).
Pas de discussion, aucune négociation ni justification. David ne comprend pas que l’on puisse se laisser désarçonner par l’ennemi avec autant de facilité. L’histoire nous dira très rapidement qu’il avait raison quand il trancha la tête du philistin quelques minutes plus tard. Voilà ce dont le Seigneur peut nous rendre capable après avoir ouvert notre esprit.
Lorsque, comme David, nous comprenons par l’assistance du Saint-Esprit la profonde vérité des écritures, nous voici invincibles. Cet exemple peut nous aider pour chacune des vociférations diaboliques dont Satan nous abreuve, à chaque fois une fois pour toute. Voilà pour la forme.
Soyons honnêtes quelques instants. Cette question ne doit pas être pour nous une occasion de douter. Elle peut, elle doit être réglée une fois pour toutes. Si ce n’est pas le cas, alors ce n’est pas grave. Mais il ne faut pas se contenter de réponses (même vraies) qui n’empêcheront pas Goliath de revenir. Cela ne peut plus durer. Goliath doit mourir. Pour cela, notre esprit peut être ouvert afin de recevoir, comme un don du ciel, le miracle de la compréhension vivifiante de la parole de Dieu. En l’occurrence, dans notre cas, la parole, la voici : « aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23 v. 43). Voici pour le fond.
Pour connaitre la seule réponse qui vaille je voudrais proposer un court exercice d’imagination. Quelques minutes après sa discussion avec Jésus, le brigand s’est retrouvé au Paradis. Même si nous ne savons évidemment pas comment sera le ciel, essayons de nous représenter la scène. Jésus vient de mourir, la plus grande expérience de l’histoire de l’humanité est en train de se passer. Dieu le père vient de détourner son regard de son fils pour la première fois depuis la création.
Des morts viennent de ressusciter en grand nombre. Le ciel s’est assombri en plein jour. L’épais voile du temple n’a pas résisté. Une victoire éternelle se joue sous le regard certainement émerveillé d’une armée d’ange. Et au milieu du branle-bas de combat arrive notre brigand, certainement médusé. Le voyant immobile au milieu de l’agitation, il y a certainement quelqu’un qui s’est approché pour lui demander ce qu’il faisait là :
- Qui es-tu ? Que fais-tu ici ?
- Je … je ne sais pas, je ne sais pas …
- Voyons !! Sais-tu seulement où tu es ? Et qu’est-ce qui te fait croire que tu as ta place ici ?
- Je … Je ne sais pas … Jésus m’a …
- Jésus ? Sais-tu au moins qui il est ? Lui as-tu donné ta vie ? Es-tu baptisé ?
- Non je … je lui ai parlé quelques secondes mais c’est tout …
- Alors !? Qu’est-ce qui te fait croire que tu as ta place ici ?
- L’homme sur la croix du milieu, cet homme m’a dit que je pouvais venir.
- Entre mon ami, sois le bienvenu.
Tout est dit. Bien sûr, cette discussion n’existe pas dans la Bible, je choisi ici de l’inventer pour nous mettre face à une réalité aussi élémentaire que puissante : L’homme sur la croix du milieu a dit que je pouvais entrer. C’est lui qui m’a invité à sa table. Ce n’est pas ma foi qu’il faut mettre en avant car sans Jésus, elle n’est qu’un nuage dans le vent. Ce n’est pas ma repentance qu’il faut mettre en avant car sans le Christ elle n’est que poussière. C’est le Christ qui a demandé à son père de détourner son regard de nos fautes pour le fixer sur l’œuvre de la croix.
Ainsi peut commencer une vie chrétienne stable, paisible et robuste.
Prière.
Seigneur je veux mettre mon esprit à ta disposition afin que tu sois libre de l’ouvrir pour y faire ta demeure. Je désire connaitre le véritable goût des écritures, assaisonnées d’éternité. Je confesse que tu es la seule pierre qui apportera de la fiabilité à ma vie sur la terre. Chasse la confusion de mon âme en offrant à mes questions des réponses fermes et définitives. Je ne veux plus m’habituer à Goliath et, sous ta tutelle, avancer sereinement de victoire en victoire, de réponse en réponse, de vérité en vérité. Sur ton chemin.
« Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14 v. 6).
Un message de Benjamin Gabelle
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Ou comment Dieu révèle son œuvre par son œuvre
À l’instar d’un père hissant son enfant sur ses épaules pour lui permettre de mieux voir, Benjamin Gabelle, doté de solides connaissances scientifiques, analyse des éléments de la création et en tire des enseignements spirituels pour la vie personnelle, familiale et ecclésiale du croyant.
En découvrant ce parallèle entre nature et principes bibliques, le lecteur sera, tout à la fois, captivé, émerveillé, instruit et enrichi. Sa lecture achevée, il n’aura de cesse de louer son Créateur et cherchera à le connaître plus et mieux !
Benjamin a 31 ans et enseigne les Sciences de l’Ingénieur au lycée, il est l’un des prédicateurs de son Église locale en Alsace. Marié à Claire et père de trois enfants, il est né dans une famille chrétienne et expérimente la vie avec Dieu depuis son enfance.