Avec Dieu  dans le désert.2

Avec Dieu dans le désert.2

Quel est le résultat de la rédemption accomplie, quel est le résultat de la délivrance de la puissance de Satan ? Que nous n’arrivons pas directement en Canaan, mais que nous sommes conduits dans le désert.

Soif et faim

Dans le désert de Shur, le motif des murmures de la congrégation d’Israël avait été le manque d’eau ; ici, ils murmurent parce qu’ils n’ont pas de pain. Or la caractéristique du désert est qu’il ne peut apaiser ni la soif de l’âme ni la faim de l’homme intérieur. À ce sujet, il semble y avoir, au sens figuré aussi, une différence entre la « soif » et la « faim ».

Spirituellement parlant, avoir « soif » signifie éprouver un désir intérieur, produit par le Saint Esprit, pour les choses spirituelles, divines. La « soif » peut caractériser le pécheur aussi bien que le croyant. Quand l’Esprit de Dieu travaille l’âme d’un pécheur, celui-ci en vient à avoir soif de la paix avec Dieu. À cet assoiffé, le Seigneur Jésus offre gratuitement de l’eau de la vie (Apocalypse 22 v. 17). Que l’âme du croyant aussi puisse avoir soif de Dieu (et dans un sens, qu’elle doive avoir soif), nous le voyons dans plusieurs passages des Psaumes, par exemple au psaume 42 : « Comme le cerf brame après les courants d’eau, ainsi mon âme crie après toi, ô Dieu ! Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant  (v. 1 et 2) ».

Lorsqu’elle est réveillée, l’âme humaine cherche la satisfaction intérieure, et celle-ci ne peut venir que de Dieu. À cet égard, le monde est un « désert » pour le croyant : Il n’a absolument rien à lui offrir qui puisse véritablement satisfaire son être intérieur. Telle est l’expérience de « Mara » — une expérience parfois bien douloureuse, car elle n’est souvent acquise qu’au travers de la souffrance « dans la chair  (1 Pierre 4 v. 1) ».

Fondamentalement, pour la « faim » de l’âme il en va de même, sauf qu’elle désigne quelque chose d’autre. La faim se porte sur la nourriture, et la « nourriture » est ce qui nous donne la force pour notre marche pratique. C’est seulement lorsque, au sens spirituel, nous absorbons de la bonne « nourriture », que nous pouvons aller notre chemin ici-bas comme chrétiens en nouveauté de vie.

Christ est cette nourriture pour nous, comme nous allons le voir de plus près dans un instant. Les ressources les plus diverses que le monde nous offre ne peuvent pas nous fournir pour l’homme intérieur de nourriture propre à nous donner la force de vaincre et de persévérer. Même si beaucoup de choses du monde ne sont pas mauvaises en elles-mêmes et que nous puissions en faire usage (1 Corinthiens 7 v. 31), toutes ont cependant un défaut capital : Christ n’est pas en elles, elles ne contiennent pas de nourriture pour notre âme. En sommes-nous toujours conscients ? Cela nous inciterait à la plus grande prudence à leur égard.

Manquer de la grâce de Dieu.

Et puis, nous l’avons déjà rappelé, le danger de nous soustraire à l’influence de la grâce de Dieu existe toujours, comme nous le voyons pour les Israélites. Dieu les avait fait sortir de la maison de servitude par des miracles ; dans sa puissance et sa grâce, il les avait complètement délivrés du terrible pouvoir de l’ennemi. Et les voilà qui languissent de retourner précisément en Égypte ! Ils préfèrent retrouver l’esclavage du Pharaon plutôt que de traverser le désert sous la conduite miséricordieuse de Dieu, pour entrer dans le pays ruisselant de lait et de miel qu’il leur avait promis (Exode 3 v. 8). Par le sang de l’agneau pascal, Dieu les avait mis à labri du jugement mérité, et maintenant ils prétendent qu’il aurait mieux valu pour eux mourir alors par la main de l’Éternel.

Quel dédain de la grâce de Dieu et de ses pensées à leur égard, quel mépris aussi de la délivrance qu’ils avaient connue ! Ils oublient complètement le vrai caractère de l’Égypte, ils oublient aussi à quel genre de vie avait été liée la jouissance des pots de chair en Égypte. Le Saint Esprit commente leur conduite par ces paroles du psalmiste : « Ils oublièrent vite ses œuvres, ils ne s’attendirent point à son conseil. Et ils furent remplis de convoitise dans le désert, et ils tentèrent Dieu dans le lieu désolé  (Psaumes 106 v. 13, et 14) ».

Quel tableau de la corruption totale du cœur humain ! Si nous perdons conscience de la grâce de Dieu, par laquelle nous avons reçu une rédemption éternelle, la chair prend le dessus en nous aussi et nous trouvons ce que le monde nous offre plus attrayant que ce que Dieu veut nous donner. Nous perdons le discernement de ce qu’est « l’Égypte » dans sa nature. Même Lot n’a plus pu percevoir la différence entre le « pays d’Égypte » et le « jardin de l’Éternel » ; pour lui, les deux se valaient (Genèse 13 v. 10).

Ne pas avoir « les sens exercés à discerner le bien et le mal  (Hébreux 5 v. 14) », est toujours un triste indice du fait que nous ne nous tenons pas assez près du Seigneur et que nous sommes pratiquement de « petits enfants ».

Combien facilement il peut arriver que nos pensées ne procèdent plus de la foi, mais qu’elles trouvent leur origine dans la chair ! Nous manquons alors de la grâce de Dieu. Il est effrayant de constater avec quelle rapidité nous sommes dès lors prêts à abandonner ce qui est de la foi, de la grâce. Mais connaissant la corruption du cœur humain — et l’histoire d’Israël la place d’une manière vivante devant nos yeux — encourageons-nous d’autant plus à nous rejeter entièrement sur la grâce de Dieu. Dieu ne nous abandonne jamais et nous pouvons toujours compter sur sa grâce.

Lorsque nous appliquons les expériences d’Israël à ce qui nous concerne, nous devons toutefois prendre en considération une différence. Le peuple d’Israël, vu comme un ensemble, était « dans la chair » ; nous, les enfants de Dieu, ne le sommes pas (Romains 8 v. 9). Nous pouvons certes aussi être charnels, c’est-à-dire nous laisser conduire par la chair — les Corinthiens en sont un triste exemple (1 Corinthiens 3 v. 1), mais nous ne sommes plus « dans la chair ». Nous sommes « dans l’Esprit » : Caractérisés par l’Esprit de Dieu qui habite en nous, et non plus par la chair. Telle est la position dans laquelle tout enfant de Dieu a été placé par l’œuvre rédemptrice de Christ. La masse du peuple d’Israël était en revanche dans l’incrédulité, aussi ne devons-nous pas être surpris de voir cette incrédulité ressurgir à presque chaque occasion.

Il faut donc distinguer très soigneusement l’état véritable du peuple terrestre de Dieu d’une part, et la signification typique que nous pouvons en tirer pour nous, d’autre part. Nous ne serons préservés des erreurs fatales en relation avec la certitude du salut des croyants que si nous tenons compte de cette différence. Et alors seulement nous comprendrons aussi que Dieu puisse dire, lorsqu’il résume les années de pèlerinage d’Israël dans le désert : « Quarante ans j’ai eu cette génération en dégoût, et j’ai dit : C’est un peuple dont le cœur s’égare, et ils n’ont point connu mes voies, de sorte que j’ai juré dans ma colère : S’ils entrent dans mon repos !  (Psaume 95 v. 10 et 11) ».

Ces paroles sont citées en Hébreux 3. Elles nous sont données là comme avertissement contre « un méchant cœur d’incrédulité  (v. 12) ». Mais le Saint Esprit montre tout à fait clairement qu’elles ont trouvé leur accomplissement direct en ceux « qui ont désobéi », qui « ont péché », qui « à cause de l’incrédulité » ne purent pas entrer dans le pays, « dont les corps sont tombés dans le désert  (v. 17 à 19) ». Elles ne s’appliquent en aucun cas à des enfants de Dieu, et ne mettent nullement en doute leur salut.

L’état moral si déplorable du peuple d’Israël dans le désert rend d’autant plus admirable la grâce souveraine que Dieu manifestait continuellement envers lui. Du côté des Israélites, nous ne voyons que des murmures et des manquements ; du côté de Dieu, rien que la grâce. Dieu aurait eu suffisamment de motifs pour leur adresser des reproches et des blâmes, mais rien de tel ne paraît ici. Dans une grâce incompréhensible, l’Éternel prête attention aux murmures du peuple et dit à Moïse :

« Voici, je vais vous faire pleuvoir des cieux du pain… Au soir vous saurez que l’Éternel vous a fait sortir d’Égypte ; et, au matin, vous verrez la gloire de l’Éternel, parce qu’il a entendu vos murmures contre l’Éternel ; car que sommes-nous, que vous murmuriez contre nous ?  (v. 4 à 7) ».

Pourquoi la faim ?  (Exode 16 v. 4 à 7).

Il est vrai que l’Éternel a permis que son peuple ait faim dans le désert, mais en cela aussi, il y avait de la grâce : Il les a fait avoir faim, afin de leur donner. C’est une expérience exerçante de se voir privé de tout ce en quoi la chair trouve sa satisfaction et d’être rejeté complètement sur ce que Dieu désire accorder pour la satisfaction des siens. Mais, afin d’incliner le cœur des fils d’Israël à accepter ses soins pleins de grâce, l’Éternel a permis qu’ils ressentent d’abord leurs besoins et leurs privations, avant de leur donner ce qui leur était nécessaire.

Aujourd’hui, Dieu n’agit pas différemment envers nous. D'une manière générale, par ces épreuves, il veut approfondir la foi des siens et la conscience de leur complète dépendance de lui. Mais en outre, Dieu nous fait parfois aussi connaître la détresse de la faim pour le motif qui vient d’être évoqué : Il voudrait nous délivrer du désir charnel qui nous porte vers les « pots de l’Égypte » et nous occuper entièrement de la personne de son Fils et de sa Parole. Le verset 3 de Deutéronome 8 le montre clairement : « Et il t’a humilié, et t’a fait avoir faim ; et il t’a fait manger la manne que tu n’avais pas connue et que tes pères n’ont pas connue, afin de te faire connaître que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l’homme vivra de tout ce qui sort de la bouche de l’Éternel ».

« Il t’a humilié, et t’a fait avoir faim ». N’avons-nous jamais fait une telle expérience ? Au moment où nos cœurs se tournaient vers les choses du monde, où la chair en nous cherchait sa satisfaction en « Égypte », Dieu a dû nous faire sentir que le cœur restait désespérément vide, nous montrer que nous qui sommes « dans l’Esprit » ne pouvons pas vivre « selon la chair  (Romains 8 v. 12 et 13) ». Le chrétien est mort avec Christ, mort au péché. Il doit donc se tenir pour mort au péché et ne pas suivre les convoitises de la chair (Romains 6 v. 1 à 11). De telles expériences, exprimées par : « Il t’a fait avoir faim », sont humiliantes mais salutaires. Car le but de Dieu, par une telle humiliation, est de rendre nos cœurs réceptifs à la nourriture qu’il veut nous dispenser : « Et il t’a fait manger la manne ».

Mais remarquons bien : cela doit être soit la nourriture de l’Égypte soit celle de Dieu. Nous ne pouvons pas avoir les deux ensemble. Nous nous trompons parfois à cet égard, mais nous devons apprendre que Dieu nous a donné dans le Seigneur Jésus une nourriture propre à nous satisfaire entièrement et à nous rendre heureux dans toutes les circonstances de la vie journalière.

« Et il arriva, comme Aaron parlait à toute l’assemblée des fils d’Israël, qu’ils se tournèrent vers le désert ; et voici, la gloire de l’Éternel parut dans la nuée. Et l’Éternel parla à Moïse, disant : J’ai entendu les murmures des fils d’Israël. Parle-leur, disant : Entre les deux soirs vous mangerez de la chair, et au matin vous serez rassasiés de pain ; et vous saurez que je suis l’Éternel, votre Dieu  (v. 10 à 12) ».

Le lien entre les murmures des fils d’Israël et l’apparition de la gloire de Dieu est cependant très remarquable. Sur le sombre arrière-plan des manquements de l’homme, Dieu manifeste sa gloire, montre quelque chose de ce qu’il est en lui-même. La « gloire » est en fait la révélation de quelque trait de la nature de Dieu. Et ici, la gloire de sa Personne brille d’un éclat d’autant plus vif, qu’il a pris l’incrédulité et les péchés des hommes pour la révéler. C’est là un principe que l’on peut souvent observer dans la manière d’agir de Dieu envers les hommes : Il se sert du mal comme motif pour manifester sa grâce.

Nous le voyons déjà en relation avec le premier homme. Quand Adam et Ève furent tombés dans le péché, Dieu les revêtit de ce qui parle de l’œuvre expiatoire de son Fils (Genèse 3 v. 21). La femme coupable, trompée par Satan, se tient là devant Dieu — et Dieu pense à son Fils et à l’œuvre qu’il accomplirait pour sauver l’homme déchu ! Il parle prophétiquement de la « semence de la femme » qui briserait la tête du serpent (v. 15). Christ est la première pensée de Dieu face à toute la méchanceté de l’homme. Quelle grâce merveilleuse !

Lorsque Dieu donna la loi au peuple d’Israël, celui-ci la transgressa immédiatement. Moïse entendit le bruit des danses des fils d’Israël autour du veau d’or et que fit-il ? Il brisa sans hésiter les deux tables de la loi, exprimant par là que le peuple était coupable d’avoir transgressé la loi. Vu le péché commis, il n’osa pour ainsi dire pas apporter les tables de la loi intactes au milieu du peuple coupable : Cela aurait signifié la destruction de tout le camp des fils d’Israël ; car tous étaient impliqués dans cet affreux péché, depuis Aaron jusqu’au dernier d’entre eux.

C’était un acte de foi hardi de la part de Moïse (Exode 32). Lorsque Dieu donna ensuite deux nouvelles tables de pierre écrites de son doigt, il prescrivit à Moïse de ne pas les apporter cette fois à découvert parmi le peuple, mais de les mettre dans une « arche » de bois de sittim (Deutéronome 10 v. 1 à 5). Nous voyons de nouveau que Dieu, dans sa grâce, pensait à Christ et l’introduisait (en image) dans la scène souillée par le péché. Lui serait la vraie « arche » ; il ne porterait pas seulement la loi au-dedans de ses entrailles (Psaume 40 v. 8), mais il accomplirait toutes les exigences de la sainteté de Dieu en relation avec le péché de l’homme. Il rachèterait de la malédiction de la loi ceux qui étaient sous la loi et, par conséquent, sous la malédiction de celle-ci (parce qu’ils l’avaient enfreinte), en devenant lui-même malédiction pour eux (Galates 3 v. 13).

Et ensuite, tous les types ont trouvé leur accomplissement lorsque le Fils de l’homme est « descendu » du ciel sur la terre (Jean 3 v. 13). En lui, la grâce de Dieu est apparue en personne pour apporter le salut à tous les hommes (Tite 2 v. 11). Il a été la manifestation, l’incarnation de l’amour et de la bonté de Dieu parmi les hommes. Quelle réponse ceux-ci ont-ils donnée à son amour ? Ils l’ont haï, l’ont cloué à une croix ! Tel a été le point culminant de la méchanceté de l’homme. Mais comment Dieu a-t-il réagi au meurtre de son Fils ? Sur le fondement de l’œuvre accomplie de l’expiation, il offre sa grâce, son salut en Christ, non seulement aux Juifs mais également à tous ceux d’entre les nations. Effectivement : «... là où le péché abondait, la grâce a surabondé  (Romains 5 v. 20) ! »

Comme nous l’avons dit, Dieu a pris le péché de l’homme comme motif pour se manifester dans la gloire de sa grâce. Que son nom en soit à jamais loué et béni ! Notre bonheur éternel en est la conséquence. Toutefois rappelons-nous aussi que Dieu ne tient pas le coupable pour innocent, mais le jugera s’il refuse la grâce offerte.

Que signifient les cailles ? (Exode 16 v. 1).

Avant de nous occuper de plus près de la manne et de sa signification, demandons-nous encore ce que les cailles ont à nous dire. Alors que la description de la manne et les instructions qui s’y rattachent font l’objet d’un long paragraphe, les cailles sont mentionnées par une seule phrase : « Et il arriva, le soir, que des cailles montèrent et couvrirent le camp  (v. 13) ».

Voilà donc la « chair » qu’ils devaient manger « entre les deux soirs » ! Les commentateurs ont des avis divergents quant à la signification spirituelle de ces cailles. Certains discernent une figure du Seigneur Jésus en elles également. Mais il semble bien que nous devons retirer un enseignement tout différent de l’épisode des cailles et que, contrairement à la manne, elles ne sont pas un type de Christ.

À part la brièveté frappante de leur mention dans l’Ancien Testament, les cailles ne sont pas du tout évoquées dans le Nouveau Testament, alors qu’il est parlé en détail du « pain venant du ciel  (Jean 6 v. 31 et suiv.) ». Et puis, nous avons la citation suivante, tirée du psaume 106, qui dirige nos pensées dans une autre direction : « Et ils furent remplis de convoitise dans le désert, et ils tentèrent Dieu dans le lieu désolé ; et il leur donna ce qu’ils avaient demandé, mais il envoya la consomption dans leurs âmes  (v. 14 et 15) ».

Il est possible et malheureusement il est souvent arrivé que, suivant nos penchants naturels ou même charnels, nous demandions à Dieu des choses qu’il ne voulait pas nous donner. En général, Dieu n’exauce pas de telles prières, car elles ne sont pas le fruit de la communion avec le Seigneur et sa Parole (Jean 15 v. 7). Nous ne pouvons en aucun cas arracher en quelque sorte à Dieu ce que notre volonté propre convoite ardemment.

Si parfois il accède malgré tout à de telles requêtes, il le fait pour nous former. Aussi aucune bénédiction immédiate n’est-elle liée à l’obtention des choses demandées. Au contraire, toutes sortes de peines et des difficultés de nature insoupçonnée surviendront. En même temps que le « succès » extérieur, un vide intérieur s’installe, qui assombrit la jouissance de ce qui a été obtenu ; la vie de foi personnelle dépérit de plus en plus.

Il faut en général un certain temps avant que l’enfant de Dieu placé sous la discipline de son Père réalise que c’est Lui qui a envoyé la disette dans l’âme. Alors peut commencer la restauration que le Père, dans son amour pour son enfant, a toujours devant les yeux. Toutefois le fait de languir dans son cœur après l’« Égypte » est et demeure une chose grave. Et si nous ne nous laissons pas détourner de nos penchants mondains d’une autre manière, Dieu peut nous accorder l’objet de notre convoitise. Mais alors les soucis à venir sont déjà programmés. Si, reniant sa position chrétienne, quelqu’un veut s’enrichir à tout prix, Dieu peut le permettre. Mais dans sa Parole, il ne laisse subsister aucun doute quant aux conséquences qui s’ensuivront : « Ceux qui veulent devenir riches tombent dans la tentation et dans un piège, et dans plusieurs désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition  (1 Timothée 6 v. 9) ». Il est à peine nécessaire de préciser que l’amour de l’argent n’est qu’une des innombrables facettes de l’amour du monde.

Chers amis, combien nous pouvons être heureux que Dieu ne nous accorde en général pas « nos convoitises », mais qu’il nous donne quelque chose d’infiniment meilleur : Le « pain du ciel ». Voilà ce dont nous désirons nous occuper maintenant.

« … Et, au matin, il y eut une couche de rosée autour du camp ; et la couche de rosée se leva, et voici sur la surface du désert quelque chose de menu, de grenu, quelque chose de menu comme la gelée blanche sur la terre. Et les fils d’Israël le virent, et se dirent l’un à l’autre : Qu’est-ce que cela ? Car ils ne savaient ce que c’était. Et Moïse leur dit : C’est le pain que l’Éternel vous a donné à manger  (v. 13 à 15) ».

La manne doit son nom à la question des fils d’Israël : « Man hu ? » — « Qu’est-ce que cela ? » Comme nous l’apprenons ici, c’est la nourriture que Dieu destinait à son peuple pour la traversée du désert. Et parce que c’est la nourriture de Dieu pour son peuple, elle ne peut pas manquer et n’a jamais manqué.

Les Israélites ont mangé de la manne pendant toutes les années de leur pèlerinage dans le désert ; elle a toujours suffi à leur subsistance. Dans toutes leurs circonstances, que ce soit pour la marche ou pour le combat, ils recevaient ce qui leur était nécessaire en mangeant la manne.

N’en est-il pas ainsi du Seigneur Jésus ? N’est-il pas la nourriture pour notre homme intérieur, donnée par Dieu afin de nous fortifier dans le chemin à travers le désert ? Que peut offrir le monde pour nourrir et fortifier le nouvel homme ? Rien ! Mais en Christ nous trouvons tout ce dont nous avons besoin pour ne pas être lassés ou affaiblis par les innombrables peines et épreuves que nous rencontrons ici-bas.

Et de même qu’autrefois la manne n’était pas concevable sans la rosée — une forme particulière de l’eau (comp. Nombres 11 v. 9), de même le Seigneur Jésus ne peut être notre nourriture qu’en relation avec la parole de Dieu. Nous savons que, dans les Saintes Écritures, « l’eau » est souvent une image de la parole de Dieu dans sa puissance purificatrice et vivifiante. Ce ne sont pas nos pensées au sujet de Christ qui constituent notre nourriture, mais ce que la parole de Dieu nous en dit. Si nous ne nous occupons pas de cette Parole, nous ne pouvons pas jouir intérieurement de Christ, ni croître et nous fortifier spirituellement. Et la manne présentée ici comme quelque chose de menu, de grenu, comme la gelée blanche sur la terre, nous parle de l’humilité et de la pureté du Seigneur comme homme sur la terre. Sous ces caractères, il est toujours un modèle pour nous.

Le chapitre 16 de l’Exode nous fournit encore une série de détails intéressants sur la manne, dont nous pouvons tirer de nombreuses instructions pratiques. Nous les laisserons cependant de côté pour le moment, afin de nous occuper d’un passage important du Nouveau Testament, le chapitre 6 de l’évangile selon Jean. Nous y trouvons les paroles du Fils de Dieu lui-même concernant le « pain du ciel ». Elles revêtent une signification et une profondeur extraordinaires.

À maintes reprises déjà, les Juifs avaient demandé au Seigneur Jésus de leur montrer un signe, afin de « voir » et de « croire », déclaraient-ils. En Jean 6, ils disent au Seigneur que leurs pères ont mangé la manne au désert et lui demandent : « Quelle œuvre fais-tu ? » Ils pensaient que Moïse leur avait donné à manger le pain qui vient du ciel, et si Jésus était le prophète, il devait se manifester par un signe semblable (Jean 6 v. 30 et 31). Le Seigneur reprend la pensée de la manne et répond :

« En vérité, en vérité, je vous dis : Moïse ne vous a pas donné le pain qui vient du ciel, mais mon Père vous donne le véritable pain qui vient du ciel. Car le pain de Dieu est celui qui descend du ciel, et qui donne la vie au monde… Moi, je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; et celui qui croit en moi n’aura jamais soif  (Jean 6 v. 32 à 35) ».

Le Seigneur montre aux Juifs que ce n’était pas Moïse qui leur avait donné le pain qui vient du ciel. Il ne continue toutefois pas en disant : «... mais c’est Dieu ». Il montre clairement que la manne n’était qu’une image du « véritable pain » que son Père voulait leur donner. Il était lui, Christ, ce pain véritable ; il était descendu du ciel comme le « pain de Dieu », afin de donner la vie au monde. Pour cette raison, il était aussi le « pain de vie », et quiconque venait avec foi à lui, n’avait plus faim ni soif.

La vie au monde.

Avant de mettre ces versets en relation avec les versets 48 à 59, considérons encore quelques détails qui nous sont présentés ici. Si Christ lui-même était le pain qui vient du ciel, il n’était pas nécessaire de leur donner un signe : Il était lui-même, dans sa Personne, le signe que Dieu se révélait en lui comme Père et que, dans sa grâce, le Père intervenait pour donner la vie non pas seulement au peuple juif, mais au monde. La vie — tel était le premier besoin de l’homme, et dans le Seigneur Jésus, la « Parole » devenue chair, était la vie (Jean 1 v. 4).

Et nous voyons ici qu’un type ne peut jamais exprimer la vérité tout entière. Il dirige bien nos pensées dans la bonne direction, nous montre la ligne principale de ce qui doit être communiqué ; mais les choses matérielles ne peuvent jamais représenter dans toute leur plénitude les choses spirituelles. Dans le domaine naturel, le pain ne peut pas donner la vie ; il peut en assurer le maintien, mais ne peut pas la communiquer. Le Seigneur Jésus pouvait toutefois aussi bien communiquer la vie spirituelle, divine, que la maintenir.

Si le Seigneur se compare au pain et se désigne comme étant le « pain de vie », cette manière figurée de s’exprimer montre que, pour tirer profit de ce qu’il représente ainsi, il faut manger de ce pain, le « savourer ». Nous considérerons de plus près ce que signifie « manger » du pain de vie quand nous parviendrons aux versets 48 et suivants. Nous apprenons ici d’abord que la foi est nécessaire pour recevoir la vie. Les Juifs se représentent la chose de façon plus superficielle et disent : « Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là  (Jean 6 v. 34) ». Mais, dans le verset qui suit, le Seigneur montre qu’il doit être lui l’objet de la foi. Si quelqu’un venait à lui avec foi et mangeait ainsi de ce pain de vie, il trouverait en lui sa profonde satisfaction pour toujours et n’aurait plus jamais faim ni soif.

Quelle pensée précieuse nous est présentée ici ! En Christ habite toute la plénitude de la déité corporellement (Colossiens 2 v. 9), et jouir de lui comme de Celui qui manifeste parfaitement Dieu signifie la plus profonde satisfaction pour l’âme. C’est là, dans son essence, la vie éternelle (Jean 17 v. 3) ; et quiconque croit au Fils, en qui la vie éternelle est descendue du ciel sur la terre, la possède (6 v. 47). Quel fait merveilleux !

Mais l’homme doit venir. Venir à Christ ne signifie rien d’autre que croire en Christ. Cela ressort clairement du verset 35, comme de l’évangile selon Jean d’une manière générale. Sous cet aspect, « venir » et « croire » sont synonymes. Seul le point de vue diffère un peu. « Venir » désigne le mouvement de l’âme vers Christ et « croire » indique la confiance qu’elle place en lui.

Au verset 48, le Seigneur reprend la pensée de la manne et enseigne de manière plus approfondie ce que signifie le « manger » Lui comme pain de vie.

« Moi, je suis le pain de vie. Vos pères ont mangé la manne au désert, et sont morts ; c’est ici le pain qui descend du ciel, afin que quelqu’un en mange et ne meure pas. Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel : Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; or le pain aussi que moi je donnerai, c’est ma chair, laquelle moi je donnerai pour la vie du monde (Jean 6 v. 48 à 51) ».

Les Juifs avaient rappelé au Seigneur la manne que leurs pères avaient mangée au désert, mais maintenant, dans un certain contraste, le Seigneur Jésus se présente comme le « pain vivant ». Nous pouvons aussi dire : Il montre comment lui, dans sa personne, surpassait infiniment le type. Les pères avaient effectivement mangé la manne, mais ils étaient néanmoins tous morts. Il en allait tout autrement de celui qui mangerait de ce pain vivant. Christ était descendu du ciel et habitait sur cette terre dans l’humilité, parfaitement accessible à tout homme. Telle est la grande vérité présentée ici : Le Fils de Dieu est devenu homme (Jean 1 v. 14) ; la vie qui était auprès du Père nous a été manifestée (1 Jean 1 v. 2).

Si donc quelqu’un mangeait de ce « pain », il ne mourrait pas, mais vivrait éternellement. Malgré la manne, leurs pères, pour la majorité d’entre eux, étaient non seulement morts physiquement — « à cause de l’incrédulité  (Hébreux 3 v. 19) », comme nous l’avons déjà rappelé —, mais spirituellement ils avaient aussi été morts. En revanche, celui qui mangeait du pain descendu du ciel ne mourrait pas spirituellement, quoi qu’il puisse advenir de son corps.

Rappelons ici encore une fois ce que signifie « manger » et « boire » dans ce contexte. Quand nous mangeons ou buvons quelque chose, nous en faisons usage pour notre bien, nous nous l’approprions, nous nous identifions si étroitement avec l’aliment que nous consommons qu’il devient une partie de nous-mêmes. C’est exactement ce que fait aussi la foi. Elle s’empare des choses spirituelles, les « savoure » et les adopte.

Se nourrir du Seigneur Jésus comme du véritable pain signifie donc faire usage par la foi de la « Parole » faite chair, en qui est la vie, se l’approprier par la foi. La vie éternelle est liée à cela, dit le Fils de Dieu.

Identification avec la mort de Christ.

Mais ensuite, le Seigneur ne laisse subsister aucun doute sur le fait qu’il est devenu homme afin de mourir ici-bas. Personne ne pouvait être sauvé autrement : « Or le pain aussi que moi je donnerai, c’est ma chair, laquelle moi je donnerai pour la vie du monde  (Jean 6 v. 51) ».

Si, dans la première partie du verset, le Seigneur a parlé de son incarnation, maintenant, par les mots « donner ma chair », il indique sa mort expiatoire. Il anticipe la croix. Là il subirait la mort pour le « monde » ou en faveur de tous, comme nous pouvons aussi l’exprimer. Pour avoir la vie éternelle, il fallait s’identifier personnellement au Fils de l’homme et à Sa mort comme sacrifice.

Pourtant, quelle grâce parfaite ces paroles du Seigneur manifestent aussi ! Il a voulu prendre la place que nous avions méritée. Et nous savons qu’il l’a effectivement prise.
À Lui la louange, la reconnaissance et l’adoration dès maintenant et pour toute l’éternité ! — À l’objection des Juifs, incrédules : « Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger ? » Le Seigneur répond d’une manière plus détaillée encore :

« En vérité, en vérité, je vous dis : Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’avez pas la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est en vérité un aliment, et mon sang est en vérité un breuvage  (Jean 6 v. 53 à 55) ».

Plusieurs ont pensé que le Seigneur fait allusion à la Cène, lorsqu’il parle de manger sa chair et de boire son sang. La nuit où il fut livré, après avoir pris un pain et rendu grâces, il avait dit à ses disciples : « Ceci est mon corps, qui est pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. De même il prit la coupe aussi, après le souper, en disant : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang : faites ceci, toutes les fois que vous la boirez, en mémoire de moi. Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez la coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne  (1 Corinthiens 11 v. 24 à 26 ; comp. Luc 22 v. 19 et suiv.) ».

Mais il y a plusieurs raisons qui permettent de dire qu’en Jean 6, le Seigneur ne parle pas de son repas. Nous en mentionnerons brièvement quelques-unes ici. D’abord, l’apôtre Jean n’avait pas le mandat d’écrire sur des sujets et institutions « ecclésiastiques » tels que le baptême et la cène. La mission de présenter les privilèges et les devoirs de l’Assemblée de Dieu a été confiée principalement à l’apôtre Paul.

Aussi se désigne-t-il comme « serviteur de l’assemblée  (Colossiens 1 v. 24) ». L’apôtre Jean ne parle nulle part dans ses écrits de la communion ecclésiastique. Il voit l’ensemble des croyants non pas comme l’assemblée du Dieu vivant ou le corps de Christ, mais comme la famille de Dieu. Tel est le point de vue que Dieu nous a donné par lui. Et lorsque le Seigneur Jésus dit, en Jean 3, qu’il faut être « né d’eau et de l’Esprit », il ne pensait pas plus au baptême qu’il n’évoque la cène quand il parle de manger sa chair et de boire son sang.

Et puis, la citation de 1 Corinthiens 11 montre clairement qu’il n’est absolument pas question là de manger la « chair » et de boire le « sang » de Christ. Lors de la cène du Seigneur, les croyants mangent le « pain » et boivent la « coupe ». Une transformation des éléments en chair et sang est totalement étrangère à l’enseignement des Saintes Écritures. En 1 Corinthiens 10 également, où l’apôtre Paul mentionne la même institution, mais sous l’angle de la « table du Seigneur », il parle du « pain » que nous rompons et de la « coupe » de bénédiction que nous bénissons (1 Corinthiens 10 v. 16), et ajoute dans le verset qui suit : « ...car nous participons tous à un seul et même pain ».

En outre, faire dépendre la réception de la vie éternelle de la participation à la cène du Seigneur serait une pensée incompréhensible et insupportable. Non seulement cela ouvrirait toute grande la porte au formalisme et à la superstition, mais de nombreux croyants qui ont été empêchés, par les circonstances les plus diverses de la vie, de prendre la cène, par exemple parce qu’ils ne se sont convertis que sur leur lit de mort, seraient perdus.

Ce passage ne présente plus de difficulté, lorsque nous avons compris ce que le Seigneur veut dire en Jean 6 par manger et boire, à savoir s’identifier avec Lui comme Celui qui peut véritablement satisfaire le cœur de l’homme et lui donner la vie éternelle. « Manger sa chair » et « boire son sang » ne sont que des expressions imagées exprimant que quelqu’un s’identifie par la foi à un Christ mort. Et de nouveau, cela signifie uniquement que le croyant est conduit par la grâce de Dieu à reconnaître son propre état dans la mort de Christ. Celui qui le fait a la vie éternelle ; celui qui ne le fait pas n’a pas la vie en lui-même.

Plus simplement, nous pouvons dire que ces versets nous présentent ce qui, dans d’autres passages du Nouveau Testament, est appelé le « salut ». Mais ce salut dépend de la foi dans un Sauveur mort, de la foi en son sang (Romains 3 v. 25). La connaissance d’un Christ vivant, à laquelle beaucoup veulent se limiter, ne conduit pas à la vie éternelle. De nombreuses personnes seraient toutes prêtes à prendre la vie de Christ comme modèle, mais s’offusquent de sa mort.

Aussi le Seigneur passe-t-il sans transition du « pain » aux expressions « ma chair » et « mon sang ». Celui qui croit véritablement en sa Personne croit au miracle de son incarnation aussi bien qu’à celui de sa mort. Seule une telle foi est liée à la vie éternelle.

L’ordre dans lequel nous comprenons ces choses est l’inverse de la suite historique Il est évident que le Seigneur Jésus a d’abord dû devenir homme pour pouvoir mourir ensuite. Pourtant, nous commençons par manger sa chair et par boire son sang — pour rester dans l’image employée ici —, et seulement après, nous mangeons le pain. Nous devons avoir compris d’abord la signification de sa mort pour être à même de nous réjouir de la signification de sa vie merveilleuse — une vie d’humilité, d’abaissement et de consécration à son Dieu. Ce sujet béni va nous occuper maintenant.

Communion.

Quand le Seigneur Jésus dit au verset 51 : « Si quelqu’un mange de ce pain », et au verset 53 : « Si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang », il parle d’un acte unique, achevé, il décrit la chose en elle-même. Les formes verbales employées en grec pour « manger » et « boire » le montrent clairement.
Comme nous l’avons vu, il s’agit de l’identification fondamentale avec Christ et sa mort, à laquelle, dans la grâce de Dieu, est liée la vie éternelle. Par la foi, l’individu participe aux conséquences bénies de la mort expiatoire du Seigneur. Sans cela, il n’y a pas de vie éternelle.

Cet acte de foi intervient au début du chemin chrétien et porte un caractère unique. On ne peut se convertir qu’une seule fois. Mais dans les versets 54 et 56, le Seigneur emploie une autre forme verbale, qui exprime un processus de plus longue durée ou une action répétée : « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour… Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi et moi en lui  (Jean 6 v. 54 à 56) ».

Littéralement, il est dit : « Le mangeant ma chair et le buvant mon sang ». « Le mangeant » et « le buvant » — voilà comment le Seigneur désigne le croyant individuel qui se nourrit continuellement ou de façon répétée de lui et de sa mort. Nous apprenons ici quelque chose de très important : La vie éternelle ne peut pas être séparée de sa source. Nous ne l’avons pas indépendamment de Lui, mais la possédons seulement « dans son Fils » ; et « celui qui a le Fils a la vie  (1 Jean 5 v. 11 et 12) ».

« Parce que moi je vis, vous aussi vous vivrez », a dit le Seigneur dans un autre passage (Jean 14 v. 19). Aussi est-il nécessaire pour le croyant de toujours manger de la chair du Seigneur et boire de son sang. La vie éternelle que nous possédons doit être nourrie en permanence, et elle l’est par le souvenir vivant en nous de Son amour jusqu’à la mort et la joie que nous y trouvons.

Pourrions-nous nous contenter de l’avoir fait une fois ? Et pourtant, nous avons souvent tout lieu d’éprouver une honte profonde à cet égard. Nous sommes si peu occupés, au cours de nos journées, de l’amour qu’Il a manifesté dans le don de sa vie ! Tant l’auteur de ces lignes que le lecteur ont bien des motifs de s’examiner à ce sujet, car une grande partie de la faiblesse et de l’indifférence parmi nous provient sans aucun doute du fait que cet amour occupe trop peu nos cœurs. Un bel exemple à suivre nous est donné dans l’apôtre Paul. Il pouvait dire : « Ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi  (Galates 2 v. 20) ».

Résultats.

Considérons aussi les précieux résultats découlant du fait de « manger » et de « boire ». Nous avons déjà vu que, dans un sens général, le salut et, dans un sens spécial, la vie éternelle y sont liés (Jean 6 v. 51 à 53).

Mais au verset 54, le Seigneur ajoute encore un autre résultat : Il le ressusciterait au dernier jour. Lorsque le jour de l’homme aura pris fin, le Seigneur fera participer à sa résurrection tous ceux qui ont cru en lui. Le « dernier jour », souvent mentionné dans l’évangile selon Jean, commence par la résurrection et l’enlèvement des croyants (comp. Jean 6 v. 39 et suiv. ; 11 v. 24) et se termine par le jugement de ceux qui n’ont pas accepté Christ (Jean 12 v. 48). Il comprend la période intermédiaire du Millénium. Ce « dernier jour » ne désigne pas la fin du monde, mais indique la dernière époque en rapport avec la responsabilité de l’homme envers Dieu. La vie éternelle que les croyants possèdent en Christ serait inconciliable avec le fait que leurs corps restent dans le tombeau.

Mais ensuite, Jean 6 v. 56, le Seigneur indique encore un résultat : « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi et moi en lui ». Il s’agit ici de la communion. Par le fait de manger et de boire, nous devenons un avec lui et il devient un avec nous. C’est l’union avec le Seigneur Jésus dans la vie qu’il nous donne par grâce. « Demeurer » signifie aussi « habiter », et qui peut comprendre l’immensité d’une telle bénédiction ? La patrie de notre âme est en Christ et Christ voit en nous son habitation !

Mais la tournure « lui en moi et moi en lui », souvent répétée dans l’évangile selon Jean, n’est pas un simple jeu de mots. Il semble aussi qu’elle n’a pas exactement le même sens dans tous les cas. Selon le contexte, l’un ou l’autre de ses aspects est mis en évidence. Toutefois, nous pouvons dire d’une manière générale : Quand le croyant est vu en Christ, la position chrétienne dans laquelle il est devant Dieu est soulignée. La responsabilité de répondre à cette position par la dépendance s’y relie. Lorsqu’il est dit que Christ est dans le croyant, la manifestation que Christ donne de lui dans le croyant est indiquée. À cela se rattache la responsabilité d’avoir Christ comme modèle pour notre marche et de le manifester devant les hommes.

Quand nous considérons tout ce qu le Seigneur a dit de lui comme le pain de vie dans ce chapitre, nous sommes tout disposés à confirmer ses paroles : « Car ma chair est en vérité un aliment, et mon sang est en vérité un breuvage  (Jean 6 v. 55) ». Et nous éprouvons le désir de jouir davantage de lui, dans sa personne et dans son œuvre — pour notre bénédiction et pour sa gloire.

 

Arthur KatzUn message de Christian Briem
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