6.Chrétien et heureux ?

6.Chrétien et heureux ?

Grâce infinie, maintenant nous sommes délivrés de notre volonté propre et, dans un certain sens, nous sommes devenus maîtres de nous-mêmes et de nos désirs.

Ayant échappé à la convoitise.

Mais auparavant, un autre résultat de la puissance divine nous est présenté dans la seconde moitié du verset 4 : « Ayant échappé à la corruption qui est dans le monde par la convoitise » (2 Pierre 1 v. 4).

Quand le cœur est rempli de Christ et de la gloire à laquelle nous sommes appelés, le Saint Esprit opère en nous et nous conduit à la victoire sur le péché. C’est la seule manière de remporter la victoire sur les désirs coupables : en étant occupés de quelque chose d’autre, de meilleur !

Les hommes de ce monde sont sans cesse entraînés et poursuivis par leurs désirs et convoitises, mais leur chemin aboutit à la corruption. Déjà maintenant la corruption est dans le monde, par la convoitise. Avons-nous déjà réfléchi à ce qui se cache, quant au principe, derrière la convoitise, derrière les désirs charnels ? Rien d’autre que la volonté de l’homme déchu. La convoitise de la chair, et la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie ne sont « pas du Père » (1 Jean 2 v. 16). Ils caractérisent bien plutôt la création déchue. Ne cherchant ni ne trouvant sa satisfaction en Dieu, l’homme la cherche partout et ne la trouve nulle part ; il s’ensuit que l’âme est toujours plus profondément rabaissée et empêtrée dans le péché. Et ainsi l’homme devient le jouet de ses propres convoitises et se trouve déjà maintenant dans la corruption.

Nous étions autrefois nous aussi dans le monde, accomplissant notre volonté propre. Mais, grâce infinie, maintenant nous sommes délivrés de notre volonté propre et, dans un certain sens, nous sommes devenus maîtres de nous-mêmes et de nos désirs ! Car nous respirons l’atmosphère sainte et pure de la présence de Dieu, une atmosphère dans laquelle le cœur trouve sa joie à faire la volonté de Dieu. Lorsque nous serons introduits dans la gloire céleste, toute convoitise impure, toute tache, toute souillure par le péché, auront passé pour toujours : voilà une pensée bien propre à nous remplir de bonheur ! Mais ici Pierre semble vouloir nous dire : « N’attendez pas pour cela d’être au ciel : vous pouvez en avoir une grande partie ici-bas déjà sur la terre. Vous possédez la nouvelle nature qui se réjouit en Dieu ; et si cette nouvelle nature trouve de la place pour se développer, la grâce et la paix se multiplient et vous échappez à la corruption qui est dans le monde par la convoitise ». Paul donne le même enseignement : « Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit » (Galates 5 v. 25).

Être participants de la nature divine, quel privilège inestimable ! Quelle grandeur admirable dans ce que Dieu a opéré ! De pécheurs nés dans la poussière, il a fait des êtres capables de jouir de la communion avec lui, de partager ses pensées et de l’adorer. Et si même, aujourd’hui d’une manière plus manifeste que jamais, la corruption est dans le monde ou, comme Jean l’exprime, le monde « gît dans le méchant » (1 Jean 5 v. 19), nous avons déjà échappé à cette scène souillée dans la mesure où nous réalisons la communion avec Dieu. Nous anticipons alors effectivement quelque chose du ciel et c’est à cela que Dieu aimerait nous encourager par ces paroles.

Caractères d’une vie de foi

L’apôtre Pierre avait qualifié les croyants de « participants de la nature divine » dans un sens moral, pratique (v. 4). Nous avons vu qu’ils sont appelés à manifester les caractères de Dieu dans la vie journalière. Sans la possession de la vie éternelle, ce serait impossible. Toutefois, bien qu’en elle-même la vie éternelle soit parfaite et ne puisse pas être perdue, dans ses manifestations pratiques, elle peut croître. Elle demande, par la puissance de l’Esprit, des soins, de l’épanouissement. Il n’en va pas autrement de la vie naturelle. Un enfant nouveau-né possède la vie exactement comme un adulte. On a la vie ou on ne l’a pas. Néanmoins, chez un petit enfant, les manifestations de la vie ne sont de loin pas aussi développées que chez un adulte. La croissance doit se produire dans le domaine spirituel également. Croître et porter du fruit sont des principes divins que l’on trouve aussi bien dans la création visible que dans la nouvelle création.

Aussi, dans les versets 5 à 7, Pierre nous montre une chaîne de vertus spirituelles dans lesquelles le caractère chrétien des croyants doit se développer. Il leur avait présenté ce qui était propre à les consoler et à rafraîchir leurs cœurs. Mais maintenant, il va parler de leur état pratique. Et ainsi, il rattache les exhortations qui vont suivre à ce qu’il a dit précédemment par les mots : « pour cette même raison ».

« Pour cette même raison aussi, y apportant tout empressement, joignez à votre foi, la vertu ; et à la vertu, la connaissance ; et à la connaissance, la tempérance ; et à la tempérance, la patience ; et à la patience, la piété ; et à la piété, l’affection fraternelle ; et à l’affection fraternelle, l’amour » (v. 5 à 7).

Empressement et salut

L’apôtre parle d’abord de l’empressement ou du zèle que les croyants devraient apporter. Nous pourrions être surpris que notre empressement soit considéré comme étant la première condition pour la réalisation de vertus spirituelles aussi élevées que celles mentionnées dans la suite. Mais Dieu sait combien rapidement nous nous relâchons dans la jouissance des privilèges qui nous sont conférés. Aussi nous exhorte-t-il à apporter tout empressement, du zèle de toute manière, en joignant ou en « fournissant » les caractères chrétiens. Mais une telle exhortation ne nous « accable » pas, ne nous décourage pas. Car le « pour cette même raison » indique la relation bénie entre nos privilèges (v. 1 à 4) et leur réalisation (v. 5 à 11) : nous connaissons déjà ce qui nous appartient ; et c’est la croissance dans cette connaissance qui stimulera en nous l’empressement, afin qu’il en résulte du fruit pour Dieu.

D’un autre côté, n’est-il pas terrible de penser que la certitude de parvenir finalement au ciel nous amène souvent à relâcher notre zèle ? Nous sommes alors bien peu conscients des conséquences durables qui résulteront du manque de diligence ici-bas sur la terre. Le présent et le futur ne sont pas du tout aussi éloignés l’un de l’autre que nous sommes enclins à le croire. Or, se satisfaire d’aller au ciel, sans avoir vécu pour Christ ou sans l’avoir honoré dans notre marche ici-bas ne reflète pas une juste appréciation de la grâce de Dieu. Le ciel sera merveilleux ; mais, dans un certain sens, il sera aussi un reflet de la délité que nous aurons manifestée pour son nom sur la terre.

Remarquons encore un point clairement établi ici : Nous ne sommes pas encore arrivés au but de notre foi, la gloire de Dieu. Nous sommes certes sur le chemin qui y conduit, mais celui-ci est plein de dangers. Il y a le monde qui nous entoure et la chair en nous, et le diable qui sait se servir de l’un et de l’autre pour nous nuire. Face à ces menaces, nous avons besoin de tout empressement afin de ne pas succomber. C’est de cette manière que Pierre considère en général le salut : comme un processus, une délivrance continue qui se poursuit jusqu’à la fin de la marche ici-bas et aboutit finalement dans la gloire (comp. 1 Pierre 1 v. 5).

L’apôtre Paul parle aussi du « salut » sous cet aspect. Par exemple en Philippiens 2 : « Travaillez à votre propre salut (en note : dans le sens de : amener à bonne fin en travaillant) avec crainte et tremblement » (v. 12). En 1 Corinthiens 15, nous trouvons également le salut en cours de réalisation : Par l’évangile, nous sommes sauvés (littéralement : en train d’être sauvés) (v. 2 ; comp. aussi 1 v. 18). Le Seigneur Jésus a une sacrificature qui ne se transmet pas, qu’il exerce en notre faveur, afin de « sauver entièrement ceux qui s’approchent de Dieu par lui » (Hébreux 7 v. 25). Dans ce sens, le salut trouve son achèvement à la fin du chemin et inclut le salut du corps, la délivrance de toutes les circonstances, la délivrance totale de la puissance, même de la présence du péché.

En revanche, d’autres passages montrent que, pour ce qui concerne son âme, le chrétien qui a cru possède déjà le plein salut dans le Christ Jésus. Telle est sa position fondée sur l’œuvre de Christ : il est sauvé, Dieu l’a sauvé et il reçoit le salut de l’âme (Éphésiens 2 v. 8 ; 2 Timothée 1 v. 9 ; Tite 3 v. 5 ; 1 Pierre 1 v. 9). Il s’agit de différents aspects d’une seule et même chose. Toutefois dans notre passage, il est question de notre pratique, de notre progression sur le chemin de l’expérience chrétienne. Et alors les exhortations à la vigilance, au zèle et à d’autres caractères semblables, sont à leur place (comp. aussi Hébreux 6 v. 11). Dans ce sens, la réalisation de progrès en dépit de tous les obstacles dépend de notre responsabilité. Certes, nous sommes gardés par la « puissance de Dieu », mais, comme nous l’avons déjà vu, cela se produit « par la foi ».

La foi et ses fruits

Aussi la foi est-elle ici la première chose mentionnée ensuite par Pierre. Il ne dit pas de celle-ci comme des éléments suivants qu’elle doit être « jointe », « fournie » ou « mise à disposition ». La raison en est bien simple : la foi est supposée présente en ceux à qui il écrit.

Par « foi », il faut manifestement entendre ici le principe moral de la foi, la puissance de la foi dans l’individu et non pas la doctrine chrétienne. Or, cette foi personnelle est le commencement de tout pour les enfants de Dieu. Sans elle, ils n’ont rien. Même l’amour, le dernier élément de l’énumération, n’est pas imaginable sans la foi : car celle-ci est « opérante par l’amour » (Galates 5 v. 6). Tout ce qu’il y a de précieux dans notre vie résulte de la foi. Elle est l’alpha et l’oméga de notre vie chrétienne. Plus j’y pense aujourd’hui, plus je fais mienne la prière des disciples : « Augmente-nous la foi ». Par la foi seule, les yeux fixés sur Jésus, le Fils de Dieu, nous pouvons vaincre le monde (1 Jean 5 v. 4 et 5). Il est presque inutile de dire que la foi est occupée non pas des choses visibles de ce monde, mais des choses invisibles du monde de résurrection de notre Seigneur. Elle est comme une main qui se tend dans le monde invisible du bien et ramène les choses qu’elle y trouve dans le monde visible. Pouvoir croire est un cadeau inestimable, c’est le « don de Dieu ».

Sept fruits ou caractères de la vie nouvelle doivent résulter de la foi. Bien qu’ils soient présentés dans un ordre et une suite divinement sages, l’apôtre ne parle pas de la simple addition d’une chose à l’autre, comme s’il s’agissait de marches successives qu’il faut gravir les unes après les autres. Quand même ces sept éléments sont progressifs quant à leur caractère, les croyants doivent porter en eux et manifester tous ces traits.

C’est comme si quelqu’un reçoit une pomme qualifiée de « délicieusement juteuse ». Il mord le fruit et constate : « Elle est juteuse, mais elle manque d’acidité ». Un croyant peut être très gentil, mais manquer de détermination ou de patience. Dieu ne se satisfait pas de ce que ses enfants ne manifestent que l’un ou l’autre de ses caractères. Toutes les qualités de la nature divine doivent apparaître dans les siens.

Aussi l’écrivain sacré continue-t-il : « … joignez à votre foi, la vertu… » Il veut dire : Veillez à ce que votre foi soit telle qu’elle produise tout cela : vertu, connaissance, tempérance, patience, piété, affection fraternelle, amour. J’ai déjà indiqué quelques façons différentes de rendre le mot « joindre » : « fournir, mettre à disposition ». Le sens premier de ce terme se rapporte à la disposition et à l’entraînement d’un grand chœur pour une cérémonie officielle. En général, les frais étaient pris en charge par un bienfaiteur ou sponsor fortuné : Il fournissait tout ce qui était nécessaire pour l’occasion. C’est le mot contribuer. Plus tard, il a été généralisé et a pris alors le sens de « fournir, accorder, donner ». Il me semble toutefois que l’expression « contribuer » est bien adaptée au contexte : « … joignez à votre foi, la vertu, contribuez-y par la vertu ».

La vertu

La foi nous relie à Dieu et, comme premier résultat, la « vertu » est présentée ici. Nous avons déjà vu en rapport avec le verset 4 ce qu’il faut entendre par ce terme : énergie et détermination spirituelles, courage moral. Nous avons besoin d’une telle détermination en vue de chacun des trois ennemis mentionnés.

Pour ce qui concerne Satan, il ne négligera rien pour nous détourner du chemin de l’obéissance. Il l’a fait à l’égard du Seigneur Jésus, le Fils de Dieu et il le fera envers ceux qui le confessent et sont devenus maintenant eux-mêmes des « Fils de Dieu ». Et de même que le Sauveur lui a résisté uniquement par la parole de Dieu, par le « il est écrit » (Matthieu 4), nous devrions nous également utiliser cette seule arme dans un tel combat. « Prenez aussi… l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu », lisons-nous en Éphésiens 6. Seule la foi, dans la puissance de l’Esprit, peut manier correctement cette épée. Aussi, dans sa première épître, Pierre dit-il : « Résistez-lui (au diable), étant fermes dans la foi » (5 v. 9).

Suivre le Seigneur Jésus et défendre ses droits implique également que nous nous engagions sur le champ de bataille. Pour le faire, nous avons besoin de courage moral. Aussi celui-ci occupe- t-il la première place dans cette énumération des fruits de la foi. Il s’agit du courage d’un soldat qui s’avance résolument contre tous les adversaires.

Si nous pensons à la chair, nous reconnaissons vite que, pour mettre fin à son activité, l’énergie spirituelle est également nécessaire. Comment pourrions-nous jouir de la communion pratique avec Dieu, si nous laissions libre cours à la vieille nature en nous ? Dieu désire que nous soyons maîtres de nous-mêmes, et capables de choisir le bien et de rejeter le mal.

Une telle puissance ne peut découler que d’un attachement conscient à Dieu, plein de foi. Le cœur est alors dirigé par le bien, et la communion avec Dieu est entretenue. Avec cela, nous ne « combattons » pas contre le péché en nous, mais nous nous tenons pour « morts » au péché (Romains 6 v. 11) : nous avons choisi l’autre côté. Quelle part bénie ! Puissions-nous seulement la réaliser davantage !

En relation avec le monde, nous avons déjà vu en Moïse un bel exemple de détermination spirituelle. Il « refusa » et il « choisit » (Hébreux 11 v. 24 et 25). Daniel aussi « arrêta dans son cœur » qu’il ne se souillerait point par les mets délicats du roi, et ensuite il « demanda » quelque chose de meilleur (Daniel 1 v. 8). La « vertu » est donc cette énergie qui sait refuser et choisir ; qui est capable de dire non aux offres pressantes que le monde nous présente mille fois par jour, pour avancer plutôt vers le but placé devant nous, Christ dans la gloire. Et comme nous trouvons, en Galates 5 v. 22, une liste du « fruit de l’Esprit » en contraste avec les « œuvres de la chair » énumérées au verset 19, nous avons ici le chemin du croyant par opposition à celui du monde religieux (comp. 2 Pierre 2 et 3).

Refuser et choisir, il est difficile de définir mieux ce qu’implique la détermination spirituelle dans un monde tel que celui-ci et avec un cœur comme le nôtre. Elle conduit à se renoncer soi-même et rend possible une pleine communion avec Dieu. Il n’y a pas d’autre chemin pour parvenir au vrai bonheur.

La connaissance

Cependant, la force spirituelle n’est pas tout. Nous avons également un grand besoin de connaissance. Aussi est-il ajouté : « à la vertu, la connaissance ». Nous ne sommes pas exhortés à ajouter un élément à la vertu : la connaissance ; puis à la connaissance, un autre élément et ainsi de suite. La pensée est plutôt la suivante : Dans l’exercice de la vertu, la connaissance doit se développer ; dans la connaissance, la tempérance, etc. L’un s’épanouit à partir de l’autre, n’est pas concevable sans l’autre, mais se trouve contenu en germe dans le premier. Tel me semble être le sens de ce passage qui devrait se lire ainsi : « À votre foi, fournissez aussi la vertu ; à la vertu, la connaissance, etc. ».

Pour le chrétien, il n’est pas demandé de zèle aveugle, ni de grands efforts personnels sur des chemins impies ; mais il s’agit de la direction par la parole de Dieu pour chaque pas. Les Juifs avaient du zèle pour Dieu, « mais non selon la connaissance », d’après le jugement de la parole de Dieu (Romains 10 v. 2). Aujourd’hui également, on trouve beaucoup d’engagement et d’activité dans le domaine chrétien, mais pas toujours accompagnés de la connaissance. Seule la connaissance de Dieu et de ses pensées nous garde du fanatisme et d’autres voies de volonté propre.

Nous ne pouvons pas non plus apprendre les choses de Dieu si nous n’avons pas l’intention sincère de vivre selon elles. Esdras avait disposé son cœur à rechercher la voie de l’Éternel, et à la faire (Esdras 7 v. 10). Dieu n’est pas prêt à nous donner une connaissance stérile. En fait, nous ne pourrions guère nuire davantage à notre être intérieur qu’en nous satisfaisant d’une connaissance purement extérieure des choses de Dieu, pensant les connaître, alors que la « vertu » nous fait défaut. Une telle connaissance intellectuelle (1 Corinthiens 8 v. 1) mène à l’hypocrisie.

La vraie connaissance de Dieu, et c’est ce dont l’apôtre parle ici, rend humble. Dieu veut que nous connaissions les choses qui nous ont été données par lui (1 Corinthiens 2 v. 12). Aussi est-ce très précieux que la « vertu » soit suivie de cette connaissance et qu’elle en soit accompagnée. Car la connaissance approfondie de Dieu, de ses voies et de ses pensées, élargit notre cœur et le remplit de bonheur. En même temps, nous discernons plus clairement le chemin de la vérité et échappons aux multiples erreurs qui s’introduisent aujourd’hui dans la chrétienté.

Soulignons encore une fois le principe si important : La vérité de Dieu et toutes les bénédictions que Dieu donne ne peuvent être réellement connues et apprises que par l’obéissance, que si nous marchons en elles.

La tempérance

Cette connaissance conduit à la tempérance, c’est-à-dire la maîtrise de soi. Parlant de l’Écriture, l’apôtre Paul dit qu’elle est utile d’abord pour enseigner et ensuite pour corriger (2 Timothée 3 v. 16) ; nous trouvons le même ordre ici. Si nous apprenons la vérité, la première chose que nous sommes alors amenés à reconnaître est que ses revendications s’adressent d’abord à nous-mêmes.

L’importance de la tempérance ou de la maîtrise de soi nous apparaîtra clairement si nous considérons un peu son antonyme : la débauche. Ne pas garder le contrôle sur soi-même, laisser libre cours aux convoitises, conduit immanquablement à la débauche. On ressemble alors à un bateau sans gouvernail sur une mer houleuse. Où s’échouera-t-il finalement ?

Quelle différence lorsque notre cœur est rempli de la connaissance de Dieu et qu’il est heureux ! Nous avons alors la puissance pour refréner nos « appétits », pour tenir nos désirs sous contrôle. Nous nous imposons volontairement des limites et ne laissons pas le champ libre à nos désirs. Ce contrôle de soi, lié à la connaissance de la parole de Dieu, ne débouche pas sur une abstinence légale (tempérance) à la manière de Colossiens 2 v. 21 : « Ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas ! » Il ne s’agit pas non plus de l’abstention du mariage ou de viandes que Dieu a créées pour être prises avec actions de grâces par les fidèles et par ceux qui connaissent la vérité (1 Timothée 4 v. 3).

Le chemin de Dieu n’est pas fait de restrictions légales, purement extérieures, que l’on s’impose, mais consiste à soigner l’homme intérieur jour après jour dans la communion du Seigneur. De cette manière seulement nous pouvons nous gouverner nous-mêmes et maintenir un certain ordre dans notre être intérieur. Et soyons bien assurés d’une chose : nous ne pourrons rien diriger ou garder en ordre si nous ne commençons pas ici, c’est-à-dire par nous-mêmes.

Dans le monde occidental où nous vivons, beaucoup sont saisis aujourd’hui d’une démesure bien propre à nous faire peur. N’existe-t-il plus de frontière ? Pensons seulement à des mots clés tels que consommation, jouissance, plaisir, expérience, possession. Tout est exploité à fond ; on voudrait retirer de tout le maximum possible.

Une telle exhortation n’est-elle pas dès lors particulièrement importante pour nous à notre époque : « Joignez… à la connaissance, la tempérance » ? Il ne s’agit pas simplement de garder une certaine mesure, mais nous sommes appelés à refréner notre propre volonté, à contrôler notre propre « moi ». La connaissance que nous pouvons posséder des pensées de Dieu nous sera très utile à cet e et, car nous savons bien ce qu’il pense à l’égard de toutes choses et quel est l’aboutissement de toutes choses dans le monde.

A SUIVRE...

 

Un message de Christian Briem.
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