Études sur la Parole.23

Études sur la Parole.23

Nombres chapitre 6 à 11 - Dans les Nombres, nous trouvons le service et la marche du peuple qui sont, en figure, le service et la marche des saints à travers ce monde : et par conséquent ce qui se rapporte aux Lévites, et à la traversée du désert.

Nombres chapitres 6.

Le Nazaréen nous présente un autre caractère qui se rattache à la marche par l’Esprit ici-bas : le dévouement spécial à Dieu. Les Nazaréens se séparaient spécialement pour être à l’Éternel. Christ en est l’exemple parfait. L’Église devrait marcher sur ses traces. Les cas d’un appel spécial à se dévouer au Seigneur rentrent dans cette catégorie.

Trois choses caractérisaient cette séparation pour Dieu. Le Nazaréen ne devait pas boire de vin ; il devait laisser croître ses cheveux ; il ne devait pas se souiller pour les morts. Le vin désignait la joie attachée aux plaisirs de la société, et réjouissant le cœur qui s’y livre : « Le vin qui réjouit Dieu et les hommes ». Du moment où Christ entra dans son ministère public, il fut séparé de tout ce en quoi la nature avait sa juste part. Invité avec ses disciples à la noce de Cana, il dit à sa mère : « Qu’y a-t-il entre moi et toi, femme ? » Mais, de fait, même ses disciples le connaissaient « selon la chair ». Ses rapports avec eux, quand il s’agissait de leur capacité d’y avoir communion avec lui, avaient pour base la présentation actuelle du royaume, venu en chair.

Cependant, même quant à ces rapports selon la chair, il a dû prendre son caractère de séparation et de nazaréat ; et quelque vraie que fût son affection pour ses disciples, même dans cette sphère humaine, il a dû aussi être séparé de cette joie, lui qui, voyant la réalité à travers leur faiblesse, avait toutes ses délices dans les « excellents de la terre », dans ces petits du troupeau qui s’attendaient à lui. Cette séparation s’exprimait ainsi : « Je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu’à ce jour où je le boirai nouveau avec vous dans le royaume de mon Père ». Il se séparait, en effet, de ces entretiens que, tout misérables qu’ils fussent, son amour avait désiré d’avoir avec eux. Il avait dit : « J’ai fort désiré de manger cette pâque avec vous ». Ces affections naturelles étaient déjà reniées, parce que la consécration de Dieu était sur sa tête. « Qu’y a-t-il entre moi et toi ? » avait-il dit à sa mère. Ce n’est pas qu’il n’eût pour elle la plus tendre affection ; mais maintenant il était séparé de tout pour être à Dieu (1).

1. La différence entre ces deux phases du caractère de Nazaréen, manifesté par Christ dans sa vie et dans sa mort, n’est pas si grande qu’il pourrait le sembler. Il fut toujours séparé aussi bien des joies humaines, que de tout mal : homme de douleurs et sachant ce que c’est que la langueur ; traversent, plein d’un saint amour, un monde de pécheurs ; cet amour refoulé au dedans de Lui, et lui étant mis ainsi à l’étroit ; l’expiation en ouvrit les écluses ! Il est maintenant, de fait, extérieurement, séparé des pécheurs. Le refus qu’il fait dès le chapitre 2 de l’évangile de Jean, de reconnaître les droits de sa mère, trouve sa place naturelle dans cet évangile, parce que Jean nous le présente, dès le commencement, comme séparé dans sa propre personne, et les Juifs comme un peuple rejeté.

En second lieu, le Nazaréen laissait croître ses cheveux : c’était se négliger, en s’abandonnant à la volonté de Dieu, faire abnégation de sa dignité et de ses droits comme homme ; car la longue chevelure marquait, d’une part, dans un homme, la négligence de sa propre personne, et de l’autre l’assujettissement, le pouvoir sur la tête (1). C’était la consécration à Dieu par l’abandon de la joie, de la dignité et des droits naturels de l’homme, (l’homme étant considéré comme centre des affections qui lui sont propres) pour être entièrement à Dieu.

1. 1 Corinthiens 11 v. 10.

L’homme a une position comme le représentant et la gloire de Dieu, et, dans cette position, il est entouré d’une multitude d’affections, de joies et de droits qui ont en lui leur centre. Il peut abandonner cette position pour le service spécial de Dieu, vu que le péché est entré dans toutes ces choses, qui, loin d’être mauvaises en elles-mêmes, sont au contraire bonnes à leur place. C’est ce que Christ a fait. Devenu Nazaréen, il n’a pas pris sa position comme homme, ses droits comme Fils de l’homme ; mais, pour la gloire de Dieu, il s’est complètement assujetti, soumis à tout ce que réclamait la gloire. Il s’est identifié avec le résidu pieux du peuple pécheur qu’il avait aimé, et il est devenu étranger aux enfants de sa mère.

Il ne faisait rien qui ne lui fût prescrit ; il vivait de chaque parole qui sortait de la bouche de Dieu ; il se séparait de tous les liens de la vie humaine pour se dévouer à la gloire, au service de Dieu et à l’obéissance envers Lui. Si, dans l’amour des siens, il a trouvé quelque consolation qui ne pouvait être que bien petite et bien pauvre, il a dû y renoncer aussi, et à cet égard comme à tout autre, il est devenu dans sa mort le Nazaréen par excellence, tout seul dans sa séparation pour Dieu. L’Église aurait dû le suivre ; mais, hélas ! elle a bu des boissons fortes ; elle a mangé et bu avec les ivrognes ; elle s’est mise à battre les domestiques de la maison !

Le croyant peut être appelé à se renier lui-même, en renonçant, pour le service précieux de son Sauveur, à des choses qui ne sont pas mauvaises en soi. Mais cet acte s’accomplit intérieurement : « Ses nazaréens étaient plus purs que la neige », dit Jérémie. Le dévouement est intérieur. Considérons ici ce à quoi l’on s’expose quand on manque à cette séparation.

Si nous nous sommes dévoués au Seigneur d’une manière qui lui soit agréable, la jouissance accompagne ce dévouement dans la mesure du témoignage qui Lui est rendu. Dieu est avec son serviteur selon son appel ; mais c’est un secret entre son serviteur et lui, bien que d’autres en voient les effets extérieurs. Avons-nous manqué à cette séparation, tout est à recommencer. L’influence divine et la puissance dans l’œuvre sont perdues. On peut ne rien avoir perdu à d’autres égards ; on se lèvera comme Samson pour secouer ses liens ; mais on a perdu sa force, sans le savoir. Dieu n’est plus avec nous. Le cas de Samson est un cas extrême, mais solennel ; car il se peut que notre force nous ait placés en présence du mal, et alors, si Dieu est avec nous, sa gloire magnifique se manifeste ; mais s’il n’y est pas, l’ennemi a la triste occasion de se glorifier au sujet de celui qui fut longtemps connu comme un champion de Dieu, et en apparence au sujet de Dieu lui-même. Dans cette seconde alternative, le secret intérieur, la vraie force de la séparation pour Dieu, sont perdus.

Prenons garde, dans les choses ordinaires, au premier pas qui nous séparerait de la sainteté intérieure. Si la grâce nous a appelés à une séparation pour un service extraordinaire quelconque, préservons-nous de tout manque d’obéissance à la parole de la croix, par laquelle nous sommes crucifiés au monde, au péché, et à la loi (1).

1. Ce sont les trois choses auxquelles la croix est appliquée dans l’épître aux Galates.

Ordinairement, le Nazaréen infidèle revient par le sacrifice de Christ à sa séparation ; il est de nouveau consacré à Dieu. Mais tout ce qui nous met en contact avec le péché produit son effet sur notre nazaréat. Nous perdons la puissance attachée à la communion avec Dieu et à la présence spéciale de l’Esprit avec nous, quelle que soit la mesure dans laquelle cette puissance nous ait été accordée. Hélas ! le temps qui a précédé est perdu ; il nous faut recommencer. C’est encore une grande grâce, que tout privilège de servir Dieu ne nous soit pas ôté ; mais il y a quelquefois des effets de notre infidélité qui subsistent, lorsque la puissance nous est rendue. Un Samson aveugle a dû se tuer en tuant ses ennemis. Il nous appartient, dans tous les cas, de reconnaître immédiatement notre souillure, d’aller à Christ, et de ne point prétendre être des Nazaréens extérieurement, lorsque nous ne le sommes pas aux yeux de Dieu. Rien de plus périlleux que le service de Dieu, quand la conscience n’est pas pure. Toutefois, souvenons-nous toujours que nous sommes sous la grâce.

Cette séparation et ce renoncement ne sont pas pour toujours. Christ lui-même ne sera pas toujours un Nazaréen. Il jouira d’une plénitude de joie avec Dieu et les siens. Il dira : « Mangez, amis ; buvez abondamment, bien-aimés ! »

C’est par la puissance du Saint Esprit seule que nous sommes séparés de ce qui est mauvais, et souvent même de ce qui est naturel, pour être des vases de service et de jouissance, un témoignage à Dieu au milieu du mal. Le temps viendra où, le mal étant ôté, nous pourrons nous abandonner à notre nature ; le temps où la puissance du Saint Esprit, en se déployant, ne produira que joie, et où tout ce dont nous serons entourés sera en communion avec nous. Alors, Christ prendra une place qu’il lui était impossible de prendre autrefois, quoi qu’il fût l’homme parfaitement sociable, parfaitement accessible aux pécheurs parce qu’il en était parfaitement séparé, parfaitement mis à part pour Dieu intérieurement, parce qu’il avait renoncé lui-même (1) pour ne vivre que des paroles de Dieu.

1. Non pas, cela va sans dire, qu’il y eût aucune mauvaise nature en Lui à renier, comme c’est le cas pour nous ; mais il se reniait lui-même dans sa volonté et sa nature, dans lesquelles il n’y avait point de mal, comme, par exemple, lorsqu’il dit : « Femme, qu’y a-t-il entre moi et toi ? » Sur la croix, lorsque tout fut fini, il reconnut très particulièrement sa mère. Le miel, pas plus que le levain, ne pouvait entrer dans le sacrifice.

Telle est la vie de Dieu ici-bas. Ce qu’il a créé ne saurait être mauvais. Qu’il nous garde de le penser ! Une semblable assertion est à coup sûr un signe des derniers temps. Christ pouvait penser à sa mère avec tendresse, lorsque l’œuvre de son âme sur la croix était achevée. Mais le Saint Esprit intervient comme une puissance étrangère à cette vie, et prend l’homme pour la lui faire traverser selon cette puissance, de sorte que plus l’homme y est étranger lui-même, plus il est en état de montrer, et montre en effet, de la sympathie pour ceux qui la traversent selon Dieu. Toute autre chose n’est que principe monacal. Si nous sommes vraiment libres au dedans, nous pouvons sympathiser avec ce qui est au dehors ; si nous ne sommes pas libres, nous nous ferons moines, dans la vaine espérance d’obtenir cette liberté.

Enfin, lorsque le vœu du nazaréat était accompli, tous les sacrifices étaient offerts, et les cheveux de la tête du Nazaréen étaient brûlés dans le feu qui consumait le sacrifice de prospérités, type de la pleine communion, résultat du sacrifice de Christ. Lorsque, au temps fixé par Dieu, le sacrifice de Christ aura obtenu, dans ses effets, son efficace pleine et entière, la puissance qui produit l’énergie de la séparation s’absorbera dans la communion, qui sera l’heureuse conséquence de ce sacrifice. Nous sommes heureux de savoir que la puissance du Saint Esprit, employée actuellement en grande partie à mettre un frein aux convoitises de la chair, sera alors tout entière une puissance de joie en Dieu, et de communion avec tout ce dont nous serons entourés.

Parlons maintenant des voies de Dieu, quand le nazaréat est terminé. Alors le résultat de l’œuvre de Christ sera produit ; toute l’efficace variée de son sacrifice sera reconnue ; son peuple entrera dans la communion de sa joie ; le vin sera bu dans l’allégresse. Jésus lui-même attend ce moment-là. Je crois que cela s’applique particulièrement à son peuple ici-bas, au résidu juif dans les derniers jours. Sa participation au Saint Esprit sera joie et délices. Quelque chose de pareil nous attend, mais d’une manière encore bien meilleure. Seulement nous anticipons jusqu’à un certain point cette joie, car le Saint Esprit produit ces deux choses : la joie de la communion, et la séparation solitaire pour le service de Dieu. C’est un peu ce que l’apôtre veut dire dans ces paroles aux Corinthiens : « La mort agit en nous, et la vie en vous ». Toutefois, l’on peut toujours dire de tous les chrétiens : « Je voudrais bien que vous régnassiez, afin que nous aussi, nous régnassions avec vous ! »

Ayant placé le peuple autour de Lui, l’ayant compté nom par nom, ayant arrangé le service, purifié le camp (chose distincte de la purification des individus souillés, sujet qui appartient au Lévitique), ayant enfin montré la vraie position du serviteur dévoué (position qu’Israël aurait pu prendre, et qu’a prise Christ, vrai serviteur mis à part pour Dieu), Dieu met, en terminant, sa bénédiction et son nom sur le peuple. La bénédiction le place sous la garde, sous la grâce et dans la paix de l’Éternel ; et, en effet, l’Éternel les bénissait d’abord d’une manière générale ; puis, en faisant luire sa face sur eux, il les faisait jouir de sa grâce ; enfin, en levant sa face sur eux, il leur assurait la paix.

Chapitre 7.

Ici se termine cette partie du livre. Le camp, arrangé en ordre selon Dieu, est placé sous sa bénédiction. Là-dessus, les principaux du peuple offrent une offrande de franche volonté à l’Éternel pour la dédicace de l’autel, selon le nombre de tribus. Puis nous est indiquée la forme des communications de l’Éternel avec Moïse, pour l’instruire dans le chemin. Nous voyons que la chose a lieu dans le tabernacle, d’entre les chérubins.

Chapitre 8.

Le chapitre 8 parle du chandelier (1). Les lampes devaient l’éclairer et faire voir sa beauté, en même temps que répandre leur lumière autour de lui et devant lui. C’est ce qui a lieu quand ce qui est le vase du Saint Esprit brille de la lumière de Dieu. Que ce soit Israël ou l’Église, il jette la lumière devant lui. « Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, en sorte qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux ». C’est parce que la profession du chrétien était claire et sans équivoque, que les hommes, en voyant ses bonnes œuvres, savaient à qui les attribuer.

1. L’introduction de ce type à cette place fait voir combien l’ordre des types et leur introduction en tel ou tel endroit, se rapportent aux choses typifiées et à leur ordre moral.

Nous avons ensuite la purification des Lévites et leur consécration au service de l’Éternel. Elle préfigure la consécration de l’Église à Dieu pour le servir. Les Lévites étaient lavés, puis rasés comme les lépreux. Après cela, tout le peuple imposait les mains sur eux, et eux les imposaient sur les sacrifices. Dans les offrandes qui accompagnaient leur consécration, il n’y avait pas de sacrifice de prospérités, parce qu’il s’agissait de service et non de communion ; mais des sacrifices qui représentaient l’efficace de l’expiation et le dévouement jusqu’à la mort du Seigneur Jésus.

Les fils de Lévi appartenaient à l’Éternel comme ses rachetés, ayant été sauvés lorsqu’il jugeait le péché, et offerts eux-mêmes en offrande à l’Éternel. L’imposition des mains identifiait celui qui les imposait avec la victime : si c’était une offrande pour le péché, l’offrande était identifiée avec le pécheur dans son péché ; si c’était un holocauste, celui qui l’offrait était identifié avec la consécration de la victime à Dieu. L’épître aux Romains 15 v. 16, fait allusion à cette consécration des Lévites, et envisage l’Église comme offerte ainsi à Dieu d’entre les gentils. Les Israélites ayant aussi imposé leurs mains sur les Lévites, tout le peuple s’identifiait, pour ainsi dire, avec eux dans cette consécration, en sorte que les Lévites le représentaient devant l’Éternel.

Nous retrouvons ici ce que nous avons déjà vu au chapitre 3, que les Lévites étaient donnés à Aaron et à ses fils, comme l’Église est donnée à Christ, vrai Sacrificateur et Fils sur la maison de Dieu, pour être employée au service de la maison.

Chapitre 9.

La Pâque, mémorial de la rédemption, et, en conséquence, symbole de l’unité (1) du peuple de Dieu, comme Assemblée rachetée par Lui, est obligatoire pendant la marche dans le désert (2). Seulement, Dieu pourvoit en grâce et en support, au besoin de ceux qui n’étaient pas en état de la célébrer selon Sa volonté qui leur avait été signifiée. Mais ces moyens fournis par le support et la grâce de Dieu rendaient constamment présente l’idée d’un peuple racheté et placé directement sous le gouvernement paternel de Dieu. En outre, nous avons la précieuse déclaration que Dieu lui-même conduisait son peuple par sa présence. À son commandement il campait ; à son commandement, il se mettait en marche. Il gardait ce que l’Éternel lui avait donné à garder, selon le commandement de l’Éternel. Que Dieu nous accorde, à nous qui avons son Esprit, d’être ainsi conduits en toutes choses, de demeurer ou d’aller en toutes choses sous sa direction immédiate ! Si nous sommes près de Lui dans sa communion, nous sommes conduits par son œil ; sinon, nous le serons par sa providence extérieure, comme le cheval et le mulet, avec le mors et la bride, afin de nous empêcher de broncher.

1. En Israël, cette unité était simplement celle d’un peuple racheté comme tel pour la jouissance d’une part commune ; elle ne formait point un corps, comme l’Église.

2. Cependant, ceux qui avaient seulement le caractère du désert n’étaient pas dans la condition voulue pour y prendre part. Aucun de ceux qui étaient nés dans le désert ne fut circoncis avant d’arriver à Guilgal à travers le Jourdain.

Chapitre 10.

Au chapitre 10, il est question des trompettes d’argent qui servaient à rassembler le peuple pour la marche, ainsi qu’au départ du camp, mais qui avaient aussi d’autres usages. Elles étaient le témoignage de Dieu, rendu publiquement, avec deux buts principaux : rassembler le peuple et le faire partir. Il en est ainsi en pratique : le témoignage de Dieu rassemble son peuple autour de Lui et le fait marcher en avant. Le témoignage de Dieu était le signe de son intervention, en même temps qu’il avait pour résultat de la produire. Les sacrificateurs qui devaient, en communion avec leur chef, être dans l’intimité des pensées de Dieu, sonnaient des trompettes quand le cas se présentait. Tout se faisait ainsi selon la communion avec Dieu dans son sanctuaire. Après l’introduction du peuple dans le pays, si la guerre survenait, les sacrificateurs sonnaient avec éclat ; ils proclamaient le témoignage de Dieu, sans s’effrayer ; alors Dieu se souvenait de son peuple pour intervenir. Il en est de même pour nous ; nous n’avons jamais à craindre l’attaque de l’ennemi ; au lieu de nous effrayer, rendons un témoignage fidèle, en réponse auquel Dieu a promis d’intervenir en puissance. Ne craignons pas.

On se servait aussi des trompettes dans les fêtes solennelles, car le témoignage et le mémorial de Dieu constituent la joie de son peuple rassemblé.

Enfin, le peuple est appelé à faire sa première traite. L’ordre suivi dans la marche diffère de celui qui avait été prescrit, en ceci que le tabernacle avec ses courtines allait après les trois premières tribus, afin qu’il pût être dressé pour recevoir l’arche ; celle-ci suivait la seconde division. Mais en outre, Dieu se montre d’une manière remarquable en grâce, en dehors de tout l’ordre qu’il avait prescrit (2 v. 17), car, de fait, c’est l’arche elle-même qui précède le camp (verset 33). Moïse avait demandé à un enfant du désert de « servir d’yeux » au peuple ; mais quand l’homme ne se soucie pas de le faire, Dieu lui-même s’en charge.

Il sort de la place qu’il avait prise au milieu des tribus pour qu’elles prissent soin de lui et veillassent à son honneur, si l’on ose s’exprimer ainsi, et se fait en quelque sorte leur serviteur, cherchant un lieu où elles pussent se reposer dans ce chemin qui leur était inconnu. Ce n’était point le repos de Canaan, mais un lieu dans le désert où l’Éternel faisait le chemin de trois jours pour chercher un lieu de repos à Israël. Beau tableau de la grâce tendre et précieuse du Seigneur, qui ne manque pas, s’il nous fait traverser le désert pour notre bien, de s’y trouver avec nous, et qui a soin, en menant ses brebis dehors, de marcher devant elles et de les soulager par son amour. Puissant Conducteur des siens pendant le voyage, il est leur joie et leur gloire, lorsqu’il vient se reposer au milieu d’eux !

Chapitre 11.

Nous sommes maintenant appelés à porter nos regards dans une autre direction pour considérer la conduite du peuple dans le désert ; et qu’est-ce, hélas ! sinon une histoire d’infidélité et de rébellion ? Ajoutons néanmoins que c’est aussi l’histoire du support et de la grâce de Dieu. C’est un tableau infiniment humiliant et instructif. Nous repasserons brièvement les différentes formes d’incrédulité qui nous sont présentées ici.

La première chose que nous rencontrons après la tendre manifestation de l’amour de Dieu, ce sont les murmures des fils d’Israël. Ils se plaignent de la fatigue, quand Dieu leur cherche un lieu de repos. Dieu les châtie. Humiliés, ils crient à Moïse, et, sur son intercession, le châtiment est ôté, mais leur cœur reste éloigné de l’Éternel ; séduits par le ramassis de peuple qui les accompagne et pour qui Canaan n’était pas le pays de la promesse, ils sont dégoûtés de la manne. Que de fois Christ, pain de vie, ne suffit pas à l’âme éloignée de la communion avec Dieu ! Le cœur cherche ailleurs sa nourriture ; il a besoin d’autre chose ; il se souvient de ce dont la chair avait coutume de jouir dans le monde, oubliant en même temps l’esclavage dans lequel il était retenu. Il ne connaît plus la puissance de cette parole : « Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ». Dieu leur accorde l’objet de leurs désirs ; au lieu d’être honteux, quand ils voient que Dieu est également capable de satisfaire leurs désirs dans le désert, ils amassent précipitamment les cailles, et la colère de l’Éternel s’embrase contre ce méchant peuple.

Moïse, fatigué d’eux comme d’un fardeau trop lourd, se plaint à son tour de sa position glorieuse. Dieu allège le poids de sa charge, mais non pas sans le réprimander, et il lui adjoint soixante-dix personnes pour l’aider à la porter. L’Esprit de Dieu agit chez deux d’entre eux et repose sur eux, lors même qu’ils ne sont pas sortis pour le recevoir vers la tente où se tient Moïse ; ils prophétisent dans le camp. Josué, jaloux de la gloire de son maître, lui demande de les en empêcher. Mais si Moïse, incapable (1) de porter le poids de sa gloire, a dû la partager avec d’autres, et jusqu’à un certain point en perdre une partie, il laisse voir du moins dans cette circonstance la profondeur de la grâce contenue dans son cœur. Il ne porte pas envie à ceux qui prophétisent dans le camp. « Ah ! » dit-il, « que plutôt tout le peuple de l’Éternel fût prophète ! »

1. Remarquez ici la différence d’avec la foi du bienheureux apôtre, en comparant notre chapitre 11 v. 12 avec Galates 4 v. 19 et 2 Corinthiens 11 v. 28. Il est possible que cette faute de Moïse, se plaignant de succomber sous le poids du peuple et donnant l’occasion de prophétiser dans le camp, ait aussi occasionné la rébellion de Marie et d’Aaron contre lui. Quoi qu’il en soit, Dieu maintient l’autorité de son serviteur, qui, pour lui-même, garde son caractère de douceur invariable, laissant à Dieu le soin de tout ce qui le concernait personnellement.

C’est une chose très belle que l’esprit dont était animé ce serviteur de Dieu. Finalement, quels que soient Ses arrangements, Dieu est souverain dans les dispensations de son Esprit.

 

Arthur KatzUn message de John Nelson Darby.
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