Toronto », vrai réveil, ou apostasie.5

Toronto », vrai réveil, ou apostasie.5

Même si le « réveil » de Toronto semble aujourd'hui dépassé, l'esprit qui l'a animé n'a pas disparu, et se manifeste toujours sous des formes sans cesse nouvelles.

Commentaire de « Parole de Vie », soutenu par bible-foi.com.

L'auteur analyse les caractéristiques des véritables réveils d'une manière excellente. Mais il nous semble nécessaire de rééquilibrer ce message dans sa partie la plus faible, c'est-à-dire la troisième. Il est évident que les positions de l'auteur ne sont pas favorables aux mouvements pentecôtiste et charismatique. Sa désapprobation se fonde en partie sur la condamnation des excès en tout genre manifestés depuis longtemps au sein de ces mouvements. Nous sommes entièrement d'accord avec l'auteur sur ce point.

Le manque de connaissance de la Parole, l'accent trop souvent placé sur les expériences, et le manque de discernement spirituel, ont trop souvent conduit aux excès que l'auteur décrit et dénonce, et ont contribué à discréditer ces mouvements dans l'esprit de nombreux Chrétiens. Au point que nous sommes convaincus que les plus grands dangers proviennent actuellement des mouvements pentecôtiste et charismatique, en raison de la grande confusion spirituelle qui y règne.

Toutefois, l'auteur fonde aussi sa désapprobation sur le fait qu'il considère les mouvements pentecôtiste et charismatique en général comme ayant été inspirés et animés dès le départ par un autre esprit que le Saint-Esprit. Ayant cette conviction, il est donc compréhensible qu'il rende ces mouvements totalement responsables de la grande séduction actuelle.

Nous ne le suivons pas sur ce terrain. Les mouvements pentecôtiste et charismatique ont au contraire remis l'accent sur un grand nombre de vérités bibliques mises en sommeil depuis longtemps dans bon nombre de dénominations traditionnelles. Parmi ces vérités, nous pouvons citer le baptême du Saint-Esprit, tel que le décrit la Bible, les dons spirituels bibliques et la guérison divine par la foi. Nous croyons donc que ces mouvements, au départ, étaient réellement inspirés par une action du Saint-Esprit.

Hélas, dans la présentation et l'enseignement de ces vérités bibliques, beaucoup d'églises ou de dénominations issues de ces mouvements n'ont pas suivi le modèle biblique, ou ont péché par leurs excès et leur manque d'équilibre. Ce qui explique le rejet persistant de ces mouvements ou de leurs doctrines par beaucoup de Chrétiens non charismatiques.

L'auteur critique en particulier le Mouvement de la Sanctification, père du Mouvement Pentecôtiste, en ce sens qu'il enseignait la « deuxième bénédiction » de la sanctification, postérieure à celle de la conversion. Il critique de même le Mouvement Pentecôtiste pour son enseignement de la « deuxième bénédiction » du baptême du Saint-Esprit, postérieure à celle de la conversion. Nous retrouvons là les lignes de failles traditionnelles entre charismatiques et non charismatiques. Nous préférons défendre une position qui nous semble plus proche de la vérité biblique, en renvoyant dos-à-dos charismatiques et non charismatiques.

Cette position est la suivante :

La Bible n'enseigne pas de manière formelle qu'il existe une « deuxième bénédiction » (ou même une troisième, une quatrième, etc…), quel que soit son nom, qui serait postérieure à la conversion. Mais elle affirme que nous avons été bénis de « toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ (Ephésiens 1 v. 3) ». En Christ, nous avons déjà reçu non pas une ou deux bénédictions, mais « toutes sortes de bénédictions » ! Mais ce verset précise bien qu'elles sont « dans les lieux célestes en Christ ».

À sa conversion, le Chrétien reçoit Christ dans Son intégralité. En Christ sont comprises toutes sortes de bénédictions, qui sont reçues intégralement dès le départ d'une vie chrétienne.

Toutefois, ces bénédictions ne sont pas toutes révélées en une seule fois à l'enfant de Dieu. Elles lui sont révélées progressivement, par la Parole et le Saint-Esprit, à mesure qu'il approfondit sa connaissance du Seigneur, de Sa Personne et de Son œuvre. Dès qu'il reçoit la révélation de l'une de ces bénédictions qu'il a reçues en Christ, par la Parole de Dieu, le Chrétien doit normalement recevoir et exercer la foi pour s'approprier cette bénédiction, et la voir se manifester dans sa vie.

On ne peut donc parler d'une « deuxième bénédiction » postérieure à la conversion. On peut simplement parler d'une ouverture spirituelle plus ou moins rapide à l'une des nombreuses bénédictions qui sont comprises en Christ, ainsi que de la manifestation de cette bénédiction dans la vie du Chrétien, quand il se l'approprie par la foi.

Toutes ces bénédictions doivent être reçues par la foi en Christ et en Son œuvre. La première de ces bénédictions est, bien entendu, celle de la justification et du salut parfait obtenus par la foi en Christ, une fois que l'on a été convaincu de péché, et que l'on a compris qu'on a besoin de Christ comme Sauveur et Seigneur.

Mais il est rare que l'on comprenne parfaitement dès le début toute la profondeur de l'œuvre de la Croix, notamment la crucifixion de notre nature charnelle, et la victoire sur le péché par la marche par l'Esprit. Beaucoup de Chrétiens n'ont compris cet aspect de la Croix que des années après leur conversion ! Quand ils le comprennent, peut-on dire qu'ils aient reçu « une seconde bénédiction » postérieure à leur conversion ? Non, car ils avaient déjà reçu cette bénédiction en Christ, mais ils l'ignoraient, par manque de connaissance et d'enseignement. Pourtant, le fait de recevoir cette révélation et de se l'approprier par la foi constitue bien une réelle bénédiction !

Il en est de même pour le baptême du Saint-Esprit. Jésus avait prévenu Ses disciples qu'ils devaient recevoir, « dans peu de jours », le baptême de l'Esprit, qui devait leur conférer « une puissance » pour être Ses témoins (Actes 1 v. 5 à 8). Le jour de la Pentecôte, ils ont effectivement été baptisés de l'Esprit, alors qu'ils étaient déjà convertis. La suite du livre des Actes nous montre que les apôtres veillaient avec soin à ce que ce baptême de l'Esprit soit aussi reçu par tous les nouveaux convertis dès le début de leur conversion. En effet, l'Esprit ne descendait pas toujours automatiquement sur eux à leur conversion (Actes 8 v. 15 et 16 ; 19 v. 1 à 7), bien que cela puisse être le cas (Actes 10 v. 45).

Pourtant, nous pouvons affirmer que la bénédiction du baptême de l'Esprit est comprise dès le départ dans les bénédictions que nous recevons quand nous « entrons en Christ » à notre conversion. Par notre nouvelle naissance, nous entrons dans le Corps de Christ. Nous recevons tous le Saint-Esprit dès notre nouvelle naissance, et nous sommes dès le départ tous ensemble « baptisés dans un même Esprit pour former un seul Corps ». Mais ce n'est cela, être baptisé dans l'Esprit. Être baptisé dans l'Esprit, c'est recevoir l'Esprit SUR NOUS, c'est recevoir une puissance pour être un témoin puissant de Christ.

Dieu veut donc baptiser de Son Esprit tous Ses enfants, sans exception. Ce baptême fait partie des nombreuses bénédictions que nous avons reçues en Christ. Mais, comme pour toutes ces bénédictions, celle du baptême de l'Esprit doit être demandée et reçue dans la foi par ceux qui ont un cœur obéissant. Il faut donc que la bonne nouvelle de l'existence de cette bénédiction leur soit annoncée, dans les termes bibliques.

Tous les Chrétiens qui ont un cœur entier pour le Seigneur, et qui Lui demandent de les baptiser et de les remplir de Son Esprit, pour être des témoins efficaces entre Ses mains, sont donc immédiatement exaucés par le Seigneur. Il répand Son Esprit sur eux et les remplit, qu'ils le sentent ou pas.

Reste la question du parler en langues. Nous voyons dans le livre des Actes que ce parler en langues accompagne normalement le baptême de l'Esprit. Nous ne croyons pas que Dieu fasse des catégories différentes dans Son Eglise : Des Chrétiens baptisés dans l'Esprit qui parlent en langues, et des Chrétiens baptisés dans l'Esprit qui ne parlent pas en langues ! Nous devons vivre cette expérience exactement de la même manière que les apôtres l'ont vécue dès le commencement (Actes 11 v. 15).

Nous ne sommes pas des médiums, qui sont passivement saisis par l'esprit auquel ils se livrent. Notre relation avec le Seigneur doit toujours être fondée sur la foi. Il s'agit d'une collaboration intelligente dans la foi. C'est le Saint-Esprit qui inspire le parler en langues, mais c'est nous qui parlons, par nos cordes vocales et nos lèvres.

Dieu baptise donc dans Son Esprit tous ceux qui le Lui demandent, et tous ceux qui Lui obéissent, ou qui sont décidés à Lui obéir. Le Saint-Esprit descend sur eux et les remplit. Puis il Se tient disponible pour inspirer le parler en langues, qui accompagne toujours ce baptême de l'Esprit. Si nous croyons réellement que Dieu a répondu à notre prière, nous allons agir par la foi, et remuer notre langue et nos lèvres, dans la foi que le Saint-Esprit va nous inspirer cette langue divine. La clef est la foi. Tous les Chrétiens baptisés dans l'Esprit ont reçu la capacité divine de parler en langues. Mais beaucoup n'exercent pas cette capacité, à cause de leur ignorance, de leurs craintes, de leur incrédulité, ou des mauvais enseignements qu'ils ont reçus.

Nous n'avons plus cette simplicité d'enfant qui nous fait accepter les choses de Dieu comme elles sont écrites dans la Bible !

Certes, il faut aussi souligner avec force que nous ne devons pas accorder la priorité dans notre vie aux charismes bibliques, aux dons de l'Esprit. Notre priorité doit être de porter du fruit en abondance, pour que le Père soit glorifié en Jésus-Christ. Notre priorité doit être de marcher par l'Esprit, comme le Seigneur a marché.

Mais nous ne devons-nous priver d'aucune de ces nombreuses bénédictions que le Père nous a données en Jésus-Christ. Nous devons sonder la Parole, y découvrir ces bénédictions, nous les approprier par la foi, et les exercer pour le bien de tous et pour la gloire de Dieu.

Le problème réel des mouvements pentecôtiste et charismatique est la tendance progressive à ne plus garder la Parole de Dieu comme seul fondement de notre vie chrétienne, et seul instrument pour juger de la validité d'une expérience spirituelle.

C'est cette tendance qui a abouti à laisser se manifester des faux réveils comme celui de Toronto, en ouvrant ensuite la porte à un esprit qui n'était plus le Saint-Esprit (2 Corinthiens 11 v. 4), à un autre Jésus, et à un autre Evangile.

Nous sommes dans une époque de séduction profonde et généralisée. Notre prudence doit être extrême. Mais nous devons toutefois nous garder de rejeter la moindre des bénédictions du Seigneur, car Il les a prévues pour nous les donner, dans Sa sagesse souveraine. Cessons donc de nous considérer comme « charismatiques » ou « non-charismatiques », pour nous voir tels que nous sommes, « assis dans les lieux célestes en Christ », dépositaires d'un héritage splendide et d'un salut parfait ! Cherchons à découvrir et à recevoir les nombreuses bénédictions qui sont déjà les nôtres en Christ, et, avant tout, Jésus-Christ Lui-même, la Bénédiction Suprême !


 Arthur KatzUn message de Alan Morrison
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