La plénitude de Dieu

La plénitude de Dieu

« Je n'ai jamais eu une vue de l'éternité comme celle que j'ai maintenant. Il y a trois semaines, j'ai reçu un baptême de l’Esprit plus abondant que tous ceux que j'avais reçus jusque-là.

J'attends le Seigneur de toute mon âme. Priez, oh priez ! Qu'y a-t-il de plus nécessaire ? Quoi de plus profitable qu'une nuit passée en prière ? Priez par toutes sortes de prières et de supplications, dans l'Esprit ! »

En juin 1816, Bramwell écrivait à son ami Thomas Crowther :

« Je n'ai jamais eu un désir aussi ardent du salut des églises et du monde; et jamais je n'ai été plus convaincu que c'est Dieu « qui opère tout en tous ».

« Je me suis livré à Dieu pour recevoir la plénitude du Saint-Esprit plus abondante et plus puissante que jamais ; je sens que cette plénitude est ma liberté en ce monde. Je ne puis me contenter du pardon des péchés, ni même d'être purifié de tout péché ; je vois que la gloire qui m'appartient dans notre bien-aimé Sauveur, consiste en ce qu'il demeure lui-même pleinement dans mon âme ».

« Le livre de Dieu m'est chaque jour plus précieux ; quand je le lis je me sens comme perdu dans un océan d'amour, d'admiration et de louange. Mon frère, je fais l'expérience qu'être purifié de tout péché est une chose et qu'être rempli de Dieu en est une autre, une beaucoup plus grande. Les pages qu'a écrites le docteur Clarke sur cette expression : « la plénitude de Dieu, ne me quitte jamais...»

Voici, abrégées, ces pages du docteur Clarke qui feront mieux comprendre en quoi consiste cette grâce qui fut la grande préoccupation de la vie de Bramwell et qui ne manqueront pas d'être précieuses à maint lecteur :

« L'apôtre termine sa prière par ces paroles : « ... que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu (Éphésiens 3 v. 19) ». Parmi les grandes choses qu'exprime cette prière, celle-ci est la plus grande. Être rempli de Dieu, c'est beaucoup ; être rempli de la plénitude de Dieu, c'est encore plus ; mais être rempli de toute la plénitude de Dieu, c'est la plus grande de toutes les choses. Cette expression confond notre intelligence. Cependant elle doit avoir un sens qui était compris de l'apôtre et qui peut être compris de nous ».

« La plupart, en citant cette parole : « Remplis de toute la plénitude de Dieu », s'efforcent de la corriger ; ainsi on y ajoute assez ordinairement le mot communicable. Mais c'est aussi inutile qu'impertinent. Nous comprenons assez que saint Paul ne prierait pas pour qu'on fût rempli de ce qui ne peut être communiqué. L’apôtre pense certainement ce qu'il dit et veut être compris dans son sens à lui.

« La plénitude de Dieu est tout d'abord l’ensemble des grâces que Dieu a promises pour l’accomplissement de notre plein salut ici bas, de notre entière préparation à la gloire éternelle. Être rempli de toute la plénitude de Dieu, c'est avoir le cœur vidé et purifié de tout péché et de toute souillure; et rempli d'humilité, de douceur, de patience, de bonté, de sainteté, de justice, de miséricorde, de vérité, d'amour pour Dieu et pour les hommes.

« La possession de toutes ces vertus dans leur plénitude implique, évidemment, l’enlèvement complet de tout ce qui n'est pas de Dieu et ne conduit pas à Lui ; car ce que Dieu remplit, ni le péché, ni Satan ne peuvent le remplir, ni l’occuper à aucun degré. Quand un vase est rempli d'un liquide, pas une goutte d'un autre liquide ne peut y entrer sans en déplacer une quantité équivalente. Et l'on ne peut dire que Dieu remplisse notre âme quand une partie quelconque de notre être est remplie, ou plus ou moins occupée par le péché ou par Satan.

Ni le péché, ni Satan ne peuvent être à aucun degré où Dieu remplit le tout. L'exaucement de la prière de Paul comporte donc que Satan soit entièrement expulsé de notre être et n'ait plus aucune prise sur nous.

« La plénitude de l'humilité exclut tout orgueil ; la plénitude de la douceur exclut toute colère ; la plénitude de la patience exclut toute impatience ; la plénitude de l'amabilité exclut toute dureté, toute brusquerie, toute rudesse, toute cruauté ; la plénitude de la bonté exclut toute méchanceté ; la plénitude de la charité exclut toute aigreur, toute amertume, toute irritation, toute mauvaise humeur ; la plénitude de la justice exclut toute injustice ; la plénitude de la sainteté exclut tout péché ; la plénitude de la miséricorde exclut tout ressentiment, toute vengeance ; la plénitude de la vérité exclut toute dissimulation, toute fausseté.

Chez celui qui aime Dieu de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa pensée et de toute sa force, il n'y a plus aucune place pour l'inimitié à l'égard de Dieu, ou à l'égard de ce qui est de Lui, aucune place pour l'avarice, l'amour du monde et des choses qui sont au monde. Celui qui aime son prochain comme lui-même, ne lui fera jamais aucun mal ; au contraire, il lui fera tout le bien qu'il pourra.

« Être rempli de toute la plénitude de Dieu produira donc une obéissance à Dieu constante, remplie de joie, d'amour et d'adoration, ainsi qu'une bonté inaltérable envers le prochain, quel qu'il soit.
« Celui qui est rempli de toute la plénitude de Dieu est sauvé de tout péché, la loi est accomplie en lui ; il possède l'amour divin ; il n'agit que par cet amour, amour pour Dieu et pour l'homme, amour qui est l'accomplissement de la loi ».

On le voit, la grâce qui a été la grande préoccupation de Bramwell n'a rien de mystérieux, rien d'incompréhensible, rien de chimérique. Vérité, justice, bonté, oubli de soi-même, amour pour Dieu et pour les hommes: ce sont là choses connues de tout le monde, choses pratiques si jamais il en fut.

Cette « sanctification entière » qu'il avait si ardemment cherchée et qu'il voulait si ardemment pour les autres, ce n'est pas une doctrine particulière et secondaire, comme la plupart l’imaginent ; ce n'est pas une doctrine méthodiste ; ce n'est pas une utopie, un dada, pure conception de l'intelligence ou de l'imagination ; c'est simplement l'accomplissement de la loi morale, non pas seulement à l'extérieur, en apparence ; mais au dedans et complètement : Accomplissement aux yeux de Dieu, seule chose nécessaire.

Comment est-il possible qu'on ait pu regarder cette sanctification avec défaveur ? Elle seule est la sanctification; et la conscience, comme l'Écriture, l'exige impérieusement.
Quant aux questions de mots et de pure théorie, chacun comprend qu'elles sont absolument étrangères à la vie de Bramwell. Cet homme de Dieu n'a jamais quitté le terrain de la pratique et de l'expérience ; son devoir était pour lui si clair sur ce point qu'il n'a même jamais voulu discuter avec les contradicteurs.

« J'ai reçu la sanctification - délivrance du péché intérieur, amour parfait, plein salut, de quelque nom qu'on veuille l’appeler, tel jour, à telle heure, étant assis de telle façon dans le cabinet de M. N., alors que j'élevais mon cœur à Dieu. » Voilà qui ne ressemble guère à une théorie, non plus qu'à cette perfection étrangère à la foi et qu'on n'acquiert qu'à force d'habileté. « Et j'eus d'emblée la vue parfaitement claire que c'était la bénédiction que je cherchais depuis quelque temps, je veux dire la purification de tout penchant au mal, de tout reste de ma vieille nature ; et depuis lors j'ai eu constamment la preuve que c'était, en effet, cette bénédiction-là que Dieu m'avait accordée. »

La double preuve, peut-on dire, car depuis ce moment non seulement il n'a plus retrouvé en lui le vieil homme, mais il y a continuellement trouvé le contraire : Une plénitude d'amour, de paix et de joie dont il a rendu témoignage en toute occasion.

Après avoir énuméré les vertus qui, toutes ensemble et dans leur plénitude, constituent l'entière sanctification, Clarke ajoute :

« Il est impossible d'entendre les paroles de l'apôtre dans un sens inférieur à celui-là. Mais il est certain qu'elles renferment plus. Combien plus ? Je ne saurais le dire ; car il n'y a point de fin aux mérites de Jésus-Christ, point de bornes à l'amour de Dieu, et par conséquent aucune limite à l'avancement dont l'âme est capable ».

Aussi Bramwell n'avait-il jamais eu la pensée que, la sanctification entière obtenue, il fût parvenu au but suprême et qu'il n'eût plus rien à faire. Au contraire. « Quand nous sommes sanctifiés, répète-t-il souvent, nous ne faisons que commencer à vivre. Être purifié de tout reste de notre vieille nature, c'est beaucoup ; mais ce n'est encore que peu de chose, comparé à tout ce que nous devons recevoir. » Et tout ceci, encore une fois, c'était son expérience constante : Ce n'était qu'à partir de son premier baptême de l'Esprit, que le progrès normal, continuel rapide, avait commencé.

Il prie sans cesse, non seulement pour conserver les grâces reçues, mais pour qu'elles lui soient augmentées et surtout pour que ses frères les reçoivent à leur tour. Aussi le voyons-nous recevoir sans cesse. « J'ai plus de lumière, plus de puissance, plus d'amour, plus de joie, plus de félicité que jamais. » voilà un refrain qui revient si souvent dans ses lettres, qu'il a fallu le supprimer neuf fois sur dix : Le lecteur n'aurait pu supporter tant de répétitions.

Le péché seul fait séparation entre Dieu et l’homme ; est-il complètement enlevé, Dieu se révèle et se communique comme il n'était pas possible de le concevoir auparavant. Or la vie de Bramwell abonde en faits extraordinaires qui confirment son témoignage avec une puissance... que nous laissons apprécier au lecteur.

La multitude des chrétiens de profession regardent ces faits avec étonnement. On les appelle des faits surnaturels, des miracles; il faut bien plutôt les considérer comme des faits qui découlent naturellement de l’état moral et spirituel dans lequel il se trouvait. Ce qui serait étonnant et vraiment incompréhensible, c'est que de tels faits fussent absents d'une telle vie.

Si un chrétien rendait le même témoignage de sanctification que Bramwell et que sa vie fût complètement étrangère à ce qu'on appelle ici le miracle, ne faudrait-il pas en conclure que son témoignage a quelque peu dépassé la vérité ?
Abraham « crut contre toute espérance », il crut ce que l'expérience avait constamment montré impossible. Sur l'ordre de l’Éternel il sacrifia son fils, le fils de la promesse, sans demander pourquoi ni comment. Aussi fut-il « l'ami de Dieu », en quelque sorte son intime. « Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire ? » disait l'Éternel, et l'Éternel voyait qu'il ne pouvait le lui cacher. Abraham était donc informé. Fait surnaturel ! Or de tels faits se retrouvent dans la vie de tous les saints hommes dont parle la Bible. La même foi n'aurait-elle pas toujours les mêmes conséquences ? Ou Dieu aurait-il changé ?

Au reste, Jésus n'a-t-il pas dit en faisant allusion au baptême du Saint-Esprit : « Celui qui croit en moi, fera les œuvres que je fais, il en fera même de plus grandes, parce que je m'en vais au Père », et l'Évangile n'est-il pas trop explicite sur ce point pour que nous ayons à insister ?

Bramwell écrit à M. Turnell, conducteur de classe à Londres :

« Mon cher frère, Newcastle, 23 décembre 1816

« J'ai reçu de vos nouvelles avec gratitude, avec une vraie joie. Je vois que Dieu est avec vous et que vous continuez à vivre dans l’amour, dans l'amour parfait, Oh ! Si toute l'Église recevait une pareille bénédiction !
« Pourquoi ne la reçoit-elle pas ? A cause de son incrédulité. Verrons-nous jamais ce grand salut devenir général ?...

« J'ai été heureux d'apprendre que les âmes se réveillent dans votre école de charité ; si les frères agissent avec sagesse, ce réveil ne peut manquer de grandir. Que le Seigneur leur donne toute la puissance, l’amour, le zèle et la prudence qui sont nécessaires à cette grande œuvre. Amen !

« Je dois vous dire que je suis plus adonné à la prière que jamais. Je me sens tout à fait sur le bord de l’éternité ; et je suis tellement persuadé que lorsque j'y serai entré, je ne pourrai plus rien changer aux choses que j'aurai laissées derrière moi, que je travaille de toutes mes forces. L’œuvre de Dieu se fait en plusieurs localités de notre circuit, un bon nombre d'âmes y ont été sauvées; mais dans la ville de Newcastle, il n'y en pas eu un grand nombre ces derniers temps; oh ! quelle détresse! heureusement qu'avec Dieu on peut tout endurer...

« Je m'attends à recevoir de Dieu ma couronne avant la Conférence de cette année ; mais que la volonté du Seigneur soit faite !...

Un des points sur lesquels Bramwell insistait le plus, quant au devoir de se réveiller, de se repentir et de se consacrer à Dieu, c'est qu'il n'y a pas à attendre « les temps et les moments du Seigneur », vu que le temps de Dieu est toujours maintenant. Si l'on veut bien juger l'arbre à ses fruits, on verra combien il avait raison.

A son ami M. B. Wilkinson, il écrit :

Newcastle, 19 juillet 1817
« Mon cher frère,
« J'ai toujours les regards fixés en Haut, veillant pour connaître la volonté de Dieu et ne cessant jamais de crier à Lui. Je pense souvent que je me développe bien lentement. La parfaite union avec Dieu, être « transformé en la même image », (2 Corinthiens 3 v. 18) c'est là ma préoccupation continuelle.

« Le temps est toujours plus court, ce n'est plus qu'un moment. Mon Dieu ! Pourquoi nous laisses-tu sur cette terre ? Sûrement, c'est pour que nous ayons le temps de conquérir une plus glorieuse couronne.
« La foi en Dieu, c'est le plus noble des principes ; il honore Dieu, réjouit les anges, renverse les démons, anéantit le monde. Je désire que ce principe soit beaucoup plus puissant en moi.

« Le sang de, Jésus purifie, l'Esprit remplit l'âme et la nature divine devient notre gloire, c'est le ciel. O mon frère Wilkinson, vivez ! Vivez pour l'éternité ! Votre corps dépérit, vous tremblez, votre tente va tomber. Oh ! Que votre âme soit entièrement prête à prendre son vol vers la gloire ! Des myriades nous souhaiteront la bienvenue ; ils nous attendent. Combien il me tarde d'être parmi eux !...

« Je gémis, je souffre, je suis dans la douleur et les larmes, au sujet de tant de milliers qui restent en arrière dans les ténèbres. Oh ! Si je pouvais les persuader ! Comme Jésus doit pleurer sur Jérusalem ! A la vue de leur ruine finale, que ne doit-il pas ressentir ! »

Après avoir lu de telles lettres, personne ne s'étonnera en entendant les biographes contemporains de Bramwell affirmer son influence extraordinaire sur les chrétiens de Newcastle et de tout le Nord de l'Angleterre; on voyait en lui un vrai apôtre, un homme de Dieu accompli, « sanctifié, propre à toute bonne œuvre.

 

Arthur KatzRéférence : « Histoire d'un puissant réveil », vie de William Bramwell.
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