Études sur la Parole.3

Études sur la Parole.3

La Genèse chapitre 3 à 12 - Je me propose de vous donner un court résumé des principaux sujets de chaque livre de la Bible, espérant que cela pourra être de quelque secours aux frères dans l’étude du précieux volume que notre Dieu nous a donné.

La Genèse chapitre 5 à 8.

Le chapitre 5 nous présente la famille de Dieu sur la terre, sujette à la mort, mais dépositaire des conseils et du témoignage de Dieu. Ici nous pouvons remarquer Hénoc, qui a sa part dans le ciel et qui rend témoignage au monde de la venue de Jésus en jugement, mais qui est élevé au ciel avant cette venue ; et puis, d’un autre côté, Noé, qui, averti pour lui-même, prêche la justice et le jugement, et qui traverse ces jugements pour recommencer un nouveau monde : figures de l’Église et des Juifs en connexion avec la venue du Christ.

Nous trouvons enfin, dans les géants, la force et la puissance sur la terre, comme la conséquence de l’abandon que les fils de Dieu ont fait de leur premier état, c’est-à-dire l’apostasie ; et Dieu exécutant, plus tard, le jugement, après avoir plaidé avec les hommes par le témoignage de son Esprit, grâce qui a son terme ordonné. L’obéissance de la foi est la sécurité du résidu averti ; mais le principe de pervertissement agit en dépit du témoignage et agit pour accomplir le témoignage qu’il méprise.

L’homme empire de plus en plus, la création de Dieu est complètement corrompue et remplie de violence : deux caractères universels de la volonté active loin de Dieu. Quant à l’homme, maintenant qu’il était abandonné à lui-même (car c’était le cas pour lui avant le déluge, sauf un témoignage de la grâce), il fut constaté que toute l’imagination des pensées de son cœur n’était que mal en tout temps. Dieu crée et détruit. Il appelle et il ne s’en repent pas. La création était complètement corrompue, et Dieu veut détruire tout ce qui, en elle, a respiration de vie. Le témoignage de ces choses s’est répandu en tous lieux parmi les païens. Nous en avons un récit exact, mais court, bien suffisant pour montrer ce que l’homme était et ce qu’il est, et quelles sont les voies de Dieu envers lui.

Au milieu de la ruine et du jugement, Dieu indique un moyen de salut à travers le jugement. Le résidu, enseigné de Dieu, en profite ; le déluge vient sur les impies. Le jugement de Dieu s’accomplit, mais il se souvient de sa miséricorde. Jusqu’ici, quoique la semence de la femme eût été promise, le sacrifice introduit, et un témoignage donné, il n’y avait pas eu de rapports spéciaux entre Dieu et l’homme. L’homme marchait devant Dieu dans sa méchanceté ; il n’y avait ni appel, ni loi, ni jugement. Alors le monde et l’homme (excepté Noé et sa famille) furent jugés, et leurs actions furent couvertes par un déluge universel.

Chapitre 9

Au chapitre 9 commence l’histoire de la nouvelle terre ; Dieu bénit la terre plus qu’auparavant, et la bonne odeur du sacrifice donne au monde l’assurance que le déluge universel n’aura plus lieu désormais. Dieu fait dans ce but une alliance (1) avec la création ; le gouvernement est placé dans la main des hommes, et la mort commence à lui fournir sa nourriture. Il ne paraît pas que jusqu’ alors il y ait eu de gouvernement ni d’idolâtrie. Il y avait eu le péché contre Dieu, la violence sans frein contre son prochain, et la corruption : les deux caractères constants du péché parmi les hommes, et même chez Satan pour autant qu’il est possible. Dieu, dans sa miséricorde, a pris soin de sa création ; mais, avec Noé, de nouveaux principes sont introduits. Le sacrifice de Christ (en figure) devient la base des voies de Dieu envers la terre, non pas seulement de l’acceptation de l’homme, comme dans le cas d’Abel ; et sur cette base une alliance est accomplie, c’est-à-dire que Dieu se lie lui-même en grâce, en sorte que la foi a un fondement assuré sur lequel elle peut compter.

1. Alliance, appliquée à l’Éternel, exprime toujours, il me semble, quelque disposition établie de la part de Dieu et annoncée à l’homme, selon les termes de laquelle Dieu se met en relation avec l’homme, ou selon laquelle l’homme doit s’approcher de Dieu.

Un second principe, introduit alors, est fort important aussi : c’est le gouvernement placé dans la main de l’homme. L’alliance était sûre, car Dieu est fidèle, et ici il se lie lui-même. Le gouvernement fut confié aux mains des hommes. Hélas ! cette nouvelle épreuve eut bientôt le même résultat que les autres. Le gouvernement confié à Noé perd aussitôt son honneur. La terre, sous la grâce, soulagée, comme Lémec l’avait annoncé, par les soins de l’agriculture, devient par ses fruits un piège pour Noé, qui s’enivre ; son propre fils le déshonore, et attire la malédiction sur sa race. Ceci nous est donné en vue du peuple opposé à Israël, centre du gouvernement terrestre de Dieu, et des relations de Dieu avec cette famille.

Dans ces chapitres donc, nous sont présentées la vieille terre qui finit, et la nouvelle qui commence sur de nouveaux principes, et qui subsistera jusqu’au jugement par le feu. La chute de l’homme dans cette position est manifestée, puis vient le jugement de Dieu là-dessus, comme avec Adam et Caïn. Le jugement spécial et la bénédiction spéciale en rapport avec Israël commencent à paraître, car nous sommes encore sur la terre ; mais ici le cours historique de la famille de Noé est présenté en liaison avec ces deux points : la bénédiction de Sem et la malédiction de Cham. Dieu nous donne ainsi en quelques mots l’histoire tout entière du monde nouveau. Combien la Parole est puissante en toutes choses. Celui qui connaît tout, peut tout présenter d’une manière brève et sûre. Le chapitre 10, par les générations ou l’histoire des fils de Noé, nous amène à un nouveau sujet.

Nous avons aussi l’établissement de la nouvelle terre et son histoire prophétique générale, comme terre, dans la première mention qui est faite de Noé, et les communications de Dieu avec lui ; Sem étant reconnu sur elle comme la racine de la famille de Dieu dont le nom est allié au nom de Jéhovah : puis le jugement spécial sur Canaan dont Israël, nous le savons, prit la place.

Chapitres 10 et 11.

Les chapitres 10 et 11 nous présentent le monde tel qu’il a été peuplé et constitué à la suite du déluge, et les voies des hommes dans ce monde nouveau ; la grande scène de tout le développement de la race humaine qui a peuplé ce monde après le déluge, ainsi que les principes et les jugements sur lesquels il est fondé. Le chapitre 10 présente les faits ; le chapitre 11 nous raconte comment ils s’accomplirent en jugement ; puis la famille de Jéhovah reconnue, pour tracer la généalogie jusqu’au vase de la promesse : en un mot l’ordre de choses que Dieu a établi en général. La postérité de Noé est donnée par familles et par nations (chose nouvelle sur la terre), du sein desquelles, dans la race de Cham, s’élève la première puissance qui ait dominé par sa propre force et fondé un empire ; car ce qui est selon la chair vient le premier.

À côté de cela, nous trouvons ensuite l’association unanime des hommes, dans le but de s’élever contre Dieu et de se faire un nom indépendant de lui (1) : effort qu’il caractérise du nom de Babel (2), en confondant leur projet, et qui n’aboutit qu’au jugement et à la dispersion de la race, dont les membres deviennent, dès lors, jaloux et ennemis les uns des autres ; enfin, nous avons la généalogie de la famille dont Dieu s’appelait lui-même le Dieu ; car, de Sem, il a été dit : « Béni soit l’Éternel, Dieu de Sem » (3).

1. L’idée que les hommes avaient voulu bâtir une tour assez élevée pour échapper à un nouveau déluge est une chose dont il n’y a pas la plus petite trace dans ce passage : leur tentative était l’effort, l’orgueil des hommes se coalisant pour se faire un centre et un nom sans Dieu. La naissance de la puissance et de la domination impériales, dans lesquelles la volonté et l’énergie individuelles prirent le dessus, vint après. Ce sont deux phases de l’effort humain sans Dieu.

2. Il est beau de voir Dieu s’élever dans la Pentecôte au-dessus de cette confusion, et trouver, dans les effets du jugement même, le moyen de s’approcher du cœur de l’homme. Ainsi la grâce s’élevait par-dessus le jugement, lors même qu’elle ne s’exerçait pas avec la puissance qui régénère le monde.

3. Jusqu’à ce verset, c’est toujours simplement « Élohim », Dieu.

Quelques mots suffiront pour faire sentir l’importance de ces chapitres : les précédents nous donnaient, après la création, les grands principes originels de la ruine de l’homme, aboutissant au jugement qui mit un terme à l’ancien monde. Ici, nous trouvons l’histoire de notre monde actuel, et, comme toujours dans la Genèse (qui découvre les racines de tout ce qui devait être, pour la révélation des pensées de Dieu et du développement de son gouvernement), vu dans ses grands principes et dans ses sources originelles, qui impriment leur caractère aux résultats, jusqu’à ce qu’un autre jugement de la part de Dieu efface tout, sauf la responsabilité de l’homme, et donne lieu à un autre et meilleur monde.

Le résultat de cette histoire, c’est que le monde est réparti par familles. Les habitudes modernes de ce monde ont pu effacer le souvenir et l’intelligence de ce fait, mais la puissance en subsiste. Il a ses racines dans le jugement de Dieu, et à mesure que la forme acquise de ce monde s’affaiblira, on l’apercevra toujours davantage, comme d’ailleurs il agit en réalité maintenant. Les chefs de ces familles sont au nombre de trois, d’abord nommés dans cet ordre : Sem, Cham et Japhet ; le premier formant la famille dans laquelle l’alliance devait être établie sur la terre et avec laquelle Dieu voulait être en relation ; puis, celui qui serait en hostilité avec la famille de Dieu, et enfin, quoi qu’il fût l’aîné et le plus orgueilleux, Japhet, le Gentil.

Dans le détail, Japhet est nommé le premier. Les îles des Gentils sont les contrées en général qui nous sont le plus connues ; elles sont peuplées des descendants de Japhet.

Mais les grandes questions morales et la puissance du bien et du mal dans le monde s’élevèrent ailleurs, et le mal alors prima le bien, car c’était le jour de l’homme. L’Orient, comme nous l’appelons, était entre les mains de Cham. C’est là que, pour la première fois, le pouvoir s’établit par la volonté de l’homme en Nimrod, qui fut un puissant chasseur : il employa la force et l’adresse pour amener les hommes indomptés ainsi que les animaux sous sa domination. Des villes s’élevèrent ; mais Babel fut le commencement de son règne. D’autres furent envoyés pour bâtir ou conquérir. Alors viennent les Égyptiens bien connus, « Mitsraïm ». Une autre branche de cette famille est signalée, comme composée des peuplades qui possédaient l’héritage que Dieu destinait à son peuple.

Sem vient le dernier ; il est le père des Hébreux, le frère de celui qui, possesseur du droit d’aînesse, l’a longtemps méprisé. Tel est le résultat général du peuplement du monde sous la direction de Dieu.

Voici comment cela eut lieu : l’homme chercha à se faire un centre ; Adam, vivant sur la terre, aurait pu en être le centre et le lien avec Dieu ; mais la volonté ne voit que soi. Noé, dont l’influence eût été juste et bonne, n’a pas de place dans l’histoire depuis son sacrifice, à l’exception du fait par lequel il perdit la position d’autorité qui lui appartenait, en tombant dans le péché et ne sachant pas se gouverner lui-même (1). Dès lors, la volonté propre imprima son caractère sur tout ; mais que faire avec une multitude de volontés, toutes impuissantes comme centres ? On chercha un centre et un intérêt commun, indépendant de Dieu et excluant Dieu.

Les hommes devaient remplir la terre, mais ils ne pouvaient consentir à se disperser en paix et à devenir ainsi sans importance. Il leur fallait acquérir de la réputation pour être un centre, et Dieu, par un jugement, disperse et répartit en nations ceux qui ne voulaient pas remplir la terre en paix par familles. Des langues et des nations doivent être ajoutées aux familles pour désigner les hommes sur la terre. La place jugée devient le siège de la volonté énergique d’un homme, de la puissance apostate : le commencement du règne de Nimrod fut Babel. Les langues devenaient une bride pour les hommes, un lien de fer autour d’eux.

1. Ce fait est très frappant et caractéristique dans l’histoire de l’homme, après le déluge : il constate clairement et pleinement ce que l’homme devint.

Avec Sem, l’histoire de Dieu commence ; Il est l’Éternel, Dieu de Sem : nous avons des dates et des époques, car, quelque forte que soit la volonté de l’homme, Dieu gouverne, et le monde doit obéir ; l’homme appartient à Dieu. Ici, nous voyons encore depuis quand l’âge des hommes fut abrégé et la terre divisée, car après tout Dieu en dispose. La vie de l’homme perdit encore une moitié de la durée à laquelle elle avait été réduite, après avoir déjà subi une diminution analogue immédiatement après le déluge. Le peuple de Dieu a toujours été le centre de l’histoire connue. Ceci nous amène jusqu’à Abram. Et ici encore, un nouvel élément de mal était devenu universel, au moins en pratique ; nous voulons parler de l’idolâtrie (voyez Josué 24 v. 2), quoi qu’elle ne soit pas mentionnée ici. Nous avons l’homme dans le monde, et en Sem les plans providentiels et secrets de Dieu. Cependant cela finit par la puissance du mal.

Nous avons vu la méchanceté et la violence de l’homme, sa rébellion contre Dieu, et l’adresse de Satan pour l’amener là ; mais ici un pas immense est fait, une forme effrayante du mal paraît sur la scène. Satan occupe avec puissance l’esprit de l’homme, où il s’empare de l’idée de Dieu, en se plaçant lui-même entre Dieu et l’homme, en sorte que celui-ci adore les démons comme Dieu. L’Écriture ne nous dit pas quand l’idolâtrie commença, mais le passage indiqué ci-dessus montre qu’elle avait souillé même la famille de Sem, dans la branche de cette famille dont l’Écriture elle-même nous donne la généalogie comme celle de Dieu sur la terre, à l’époque où nous sommes arrivés. Il pouvait y avoir des individus pieux, mais le lien qui unissait le monde avec Dieu était rompu. Ils s’étaient livrés au culte et à la puissance de Satan même dans la famille de Sem qui, comme race, était en relation avec Dieu. Quel tableau de la nature humaine ! Quel tableau de la patience de Dieu !

Ici donc, nous changeons entièrement de système et d’ordre de pensées. Un principe, qui était, sans doute, en exercice dès le commencement, mais qui ne s’était point encore manifesté comme base d’un ordre de choses sur la terre, est proclamé et se dessine dans l’histoire de la terre. Abram est appelé, élu, et devient le dépositaire personnel des promesses.

Ici, afin que le grand principe de l’appel et de l’élection soit gardé dans sa pureté, comme acte de Dieu, l’occasion qui y donne lieu, ou le fait auquel nous avons fait allusion, n’est pas mentionné. Dieu, après le jugement, intervient en grâce souveraine pour se choisir une famille qui lui appartienne par l’appel de la grâce : principe de la plus haute importance. Cependant il est bon de remarquer ce que l’histoire de la Bible nous dit ailleurs, c’est qu’à cette époque, l’idolâtrie avait pris pied dans la famille de Sem même : « Vos pères, dit Josué (24 v. 2), Térakh, père d’Abraham et père de Nakhor, ont habité anciennement au-delà du fleuve, et ils ont servi d’autres dieux ». Or, ces dieux, c’étaient des démons (1 Corinthiens 10 v. 20) (1). Ceci nous fait voir que, depuis l’époque où Dieu était intervenu en jugement (2) et en puissance, les démons avaient usurpé cette place dans l’esprit de l’homme, en apparaissant à ses yeux comme les sources de l’autorité qui se manifestait et des bénédictions encore accordées, et comme auteurs des châtiments infligés.

Ces démons se prêtant aux convoitises du cœur corrompu de l’homme, l’homme, qui leur attribuait le pouvoir de répondre à ses désirs ou de détourner les choses qu’il craignait, fut conduit à leur faire l’hommage de son adoration, de sa reconnaissance et de sa frayeur. Ce ne fut plus seulement l’homme corrompu et en rébellion contre Dieu, ce fut la religion même qui le corrompait, l’homme se faisant une religion de sa corruption même. Les démons avaient occupé la place de Dieu dans son esprit, et usant de l’ascendant qu’ils avaient pris sur sa conscience, ils l’endurcirent et la faussèrent, de sorte qu’il devint religieusement mauvais, ce qui est la pire dégradation.

Quel état ! quelle folie ! Jusques à quand, Seigneur ? Mais, si la race humaine s’enfonce ainsi dans les ténèbres, en prenant les démons pour ses dieux ; si, dans l’impuissance de se maintenir seule, elle remplace la rébellion contre Dieu, par l’assujettissement à ce qui est plus élevé qu’elle dans la rébellion, et se met sous sa triste dépendance, Dieu se lève et nous transporte au-dessus de tout ce mal : par son appel, il nous introduit dans ses propres pensées, plus précieuses que le rétablissement de ce qui est tombé. Il se sépare un peuple et lui donne des espérances en harmonie avec la majesté et l’amour de Celui qui l’appelle ; il le place dans une proximité de Lui où la bénédiction du monde, par son gouvernement, ne l’aurait jamais placé ; il est son Dieu ; il s’entretient avec lui d’une manière qui est en rapport avec cette intimité, et nous entendons parler, pour la première fois, de la foi (15 v. 6), basée sur ces entretiens et ces témoignages directs de Dieu ; quoi qu’elle puisse avoir opéré réellement depuis le commencement.

1. Ce passage est une citation de Deutéronome 32 v. 17

2. Savoir dans le déluge. Il ne paraît pas que l’idolâtrie se soit introduite auparavant.

 

Arthur KatzUn message de John Nelson Darby.
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