Le caractère central de la croix.6

Le caractère central de la croix.6

Personne ne peut connaître nos pensées les plus profondes, sauf si nous les révélons. De même, nous ne pouvons rien connaître de Dieu, à moins que Son Esprit nous le révèle.

➲ La vie de l'esprit et ses lois. La croix et la vie dans l'esprit.

« Mais maintenant, nous avons été dégagés de la loi, étant morts à cette loi sous laquelle nous étions retenus, de sorte que nous servons dans un esprit nouveau, et non selon la lettre qui a vieilli (Romains 7 v. 6) ». Mon message précédent, centré sur le côté positif de la croix, celui de la vie de résurrection, était concerné plus par le mot « vie » que par le mot « esprit ». En parlant de la vie de résurrection de Christ, nous avons vu que notre esprit était uni à l'Esprit de Christ, pour former avec Lui un seul esprit. Au début de ma vie chrétienne, je pensais que tout ce qui se passait dans mon esprit était dû à l'action du Saint-Esprit, parce que je n'avais pas compris clairement tout ce que la Bible dit à propos de l'esprit humain. Étudions à présent cette question.

Il existe un esprit humain.

1 Corinthien 2 v. 11 le montre clairement : « Lequel des hommes, en effet, connaît les choses de l'homme, si ce n'est l'esprit de l'homme qui est en lui ? » Qui peut donc connaître ce qui se passe en nous, si ce n'est notre esprit, qui se trouve en nous ? L'apôtre ajoute : « De même, personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n'est l'Esprit de Dieu ». Personne ne peut connaître nos pensées les plus profondes, sauf si nous les révélons. De même, nous ne pouvons rien connaître de Dieu, à moins que Son Esprit nous le révèle : « Or nous, nous n'avons pas reçu l'esprit du monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce (verset 12) ».

Nous voyons donc que l'esprit de l'homme est une réalité. C'est cet esprit qui peut connaître les choses de l'homme, de même que seul l'Esprit de Dieu peut connaître les « profondeurs de Dieu ». En outre, Dieu donne Son Esprit aux hommes qui Le reçoivent, afin qu'ils puissent comprendre les choses de Dieu, par Son Esprit. Si le Saint-Esprit ne les enseignait pas, les hommes ne connaîtraient rien des choses de Dieu.

L'esprit de l'homme est une entité bien définie, un organisme distinct.

« Au nom du Seigneur Jésus, vous et mon esprit étant assemblés avec la puissance de notre Seigneur Jésus… (1 Corinthiens 5 v. 4) ». Paul dit clairement que son propre esprit était présent avec les Chrétiens assemblés à Corinthe, avec la puissance du Seigneur Jésus. Nous devons donc savoir que l'esprit humain est un organisme distinct. Paul ajoute, dans 1 Corinthiens 14 v. 14 : « Car si je prie en langue, mon esprit est en prière, mais mon intelligence demeure stérile ». Notre esprit est donc bien distinct de notre intelligence !

Notre esprit peut prier d'une manière complètement indépendante de notre intelligence, qui fait partie de notre âme. Cela nous montre qu'il existe une prière qui ne se fait qu'au niveau de notre esprit, sans même que nous comprenions, par notre intelligence, en quoi consiste cette prière (voir aussi Romains 8 v.26). Une telle prière ne s'exprime pas nécessairement par notre voix, et nous ne pouvons pas toujours la « percevoir » au niveau de notre corps.

C'est pourquoi l'apôtre Paul ajoute : « Que faire donc ? Je prierai par l'esprit, mais je prierai aussi avec l'intelligence ; je chanterai par l'esprit, mais je chanterai aussi avec l'intelligence (verset 15) ». Cette prière par l'esprit n'édifie pas ceux qui sont présents à nos côtés : « Autrement, si tu rends grâces par l'esprit, comment celui qui est dans les rangs de l'homme du peuple répondra-t-il Amen ! À ton action de grâces, puisqu'il ne sait pas ce que tu dis ? (verset 16) ». Pour que les autres puissent répondre Amen ! Nous devons prier de manière intelligible, avec notre intelligence.

Les diverses caractéristiques de l'esprit humain.

Considérons les diverses expressions employées pour caractériser l'esprit humain. Ces caractéristiques peuvent appartenir à l'esprit humain lui-même, ou être produites par l'action du Saint-Esprit. Romains 12 v. 11 nous demande d'être « fervents en esprit ». C'est quelque chose de très différent de l'enthousiasme ou de la ferveur de notre âme. Un esprit fervent reste le même dans une réunion de réveil, ou dans les corvées de la vie quotidienne.

C'est cette ferveur spirituelle qui manque le plus aux enfants de Dieu. Les gens qui sont dans le monde peuvent connaître des contrefaçons de cette ferveur, quand ils sont excités par la vie naturelle. Les enfants de Dieu devraient recevoir cette ferveur spirituelle de l'Esprit de Dieu qui demeure en eux, et qui est capable d'enflammer leur esprit. Cette ferveur devrait ensuite se manifester dans tous les détails de leur vie, même dans une simple poignée de mains, qui peut exprimer la chaleur et l'amour d'un esprit fervent. Nous avons tellement besoin, dans un monde égoïste, de cette vie intense qui provient d'un esprit réellement fervent !

Dans 1 Corinthiens 7 v. 13, Paul écrit : « C'est pourquoi nous avons été consolés. Mais, outre notre consolation, nous avons été réjouis beaucoup plus encore par la joie de Tite, dont l'esprit a été tranquillisé par vous tous ». L'esprit de Tite a été tranquillisé, rafraîchi, quand il a constaté la ferveur et le zèle des chrétiens de Corinthe. Je crois que certains parmi vous ont aussi leur esprit tranquillisé par ce que nous partageons ici !

Le Saint-Esprit peut aussi parfois « pousser notre esprit » à témoigner ou à s'engager dans une certaine action. Notre témoignage ou notre prédication prennent alors leur source dans cette urgence ressentie au niveau de notre esprit. Il ne s'agit plus d'une simple impulsion ou émotion de l'âme. Ceux qui sont ainsi préparés par le Saint-Esprit, et qui répondent à Son action, obtiennent des résultats éternels !

Parfois, la pression dans notre esprit est si forte que nous pouvons à peine reprendre notre souffle, tant que nous n'avons pas donné notre témoignage ! Ceux qui connaissent cette action intérieure du Saint-Esprit apprennent à reconnaître Ses impulsions, et savent les distinguer de toutes les contrefaçons produites par Satan, quand il se déguise en « ange de lumière ».

À ce propos, nous trouvons dans Actes 20 v. 22 et 23 un passage remarquable, montrant de quelle manière Paul pouvait comprendre la pensée du Saint-Esprit, telle qu'elle lui était révélée dans son esprit. Il dit aux anciens d'Éphèse, à Milet : « Et maintenant voici, lié par l'Esprit, je vais à Jérusalem, ne sachant pas ce qui m'y arrivera ; seulement, de ville en ville, l'Esprit-Saint m'avertit que des liens et des tribulations m'attendent ». Paul savait, dans son esprit, qu'il allait au-devant d'épreuves sévères. Le Saint-Esprit lui en rendait témoignage dans son esprit. Nous trouvons ici un exemple clair de la manière dont le Saint-Esprit agit dans, et au travers de l'esprit humain. Une telle œuvre est purement spirituelle, et se distingue nettement de l'action de la vie de la chair, des émotions de l'âme, ou des sensations du corps.

Dans Romains 1 v.9, nous pouvons aussi lire : « Dieu, que je sers en mon esprit dans l'Évangile de son Fils, m'est témoin que je fais sans cesse mention de vous… ». L'apôtre connaissait la vie de l'esprit, en tant qu'organe animé par le Saint-Esprit, non seulement dans la prière et le témoignage, mais aussi au service de son Seigneur. Cela ne signifie pas que notre esprit n'est plus sous notre contrôle.

Nous le voyons dans 1 Corinthiens 14 v. 32, où Paul dit que le don de prophétie n'empêche pas les prophètes de garder le contrôle de leur propre esprit. Bien entendu, ils ne contrôlent pas le Saint-Esprit, mais c'est l'homme qui doit garder le contrôle de son esprit, tout en laissant le Saint-Esprit agir dans son esprit. Car l'Esprit de Dieu ne prive pas les rachetés de leur liberté d'action et de décision. Mais c'est volontairement que ces derniers s'engagent dans le service de Dieu.

L'œuvre qui doit être accomplie dans l'esprit de l'homme.

Dans Romains 7 v. 6, l'apôtre Paul parle d'un « esprit nouveau ». Dans le Livre du prophète Ezéchiel, bien longtemps avant Paul, Dieu avait promis à Israël de lui donner un « esprit nouveau ». La nouvelle naissance est une régénération de notre esprit. C'est un changement qui s'opère uniquement au niveau de notre esprit. L'esprit de l'homme non régénéré est un esprit passé par la chute. C'est bien un esprit humain, mais il est coupé de Dieu, vide, et dans les ténèbres. Il peut donc s'ouvrir aux esprits venant de Satan, leur donner accès, et devenir leur moyen de communication. Mais, lors de la nouvelle naissance, l'esprit passe par une régénération, et sa communion avec Dieu est rétablie. L'homme redevient capable de connaître Dieu.

Nous lisons, dans 2 Corinthiens 7 v. 1 : « Ayant donc de telles promesses (la présence de Dieu en nous, 6 v. 16 à 18), bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l'esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu ». Nous voyons ici que notre esprit peut être souillé. Pour que Dieu demeure en nous, il est nécessaire que notre esprit garde sa pureté, sans duplicité ni mélange. Cela suffit pour nous montrer que notre esprit a parfois besoin d'être purifié. C'est au Chrétien de le faire, en reconnaissant ses péchés devant Dieu, en leur appliquant le traitement de la croix, et en renonçant à les pratiquer. C'est nous qui devons nous purifier de toute souillure, non seulement de la chair, mais aussi de l'esprit.

Quels pourraient être ces péchés de l'esprit ? Je citerai, par exemple, un esprit jaloux, un esprit méchant, un esprit pervers. Vous en avez des exemples dans toute la Bible. Dans les Psaumes et les Proverbes, vous trouverez toutes sortes de choses à propos de l'esprit. Hélas ! Quand nous commettons des péchés de l'esprit, nous invitons des mauvais esprits à s'attacher à notre esprit humain. Par exemple, quand un homme fait preuve d'un esprit jaloux, un mauvais esprit de jalousie s'empare de lui et vient le dominer, de sorte qu'il perd tout contrôle de lui-même.

Les choses les plus terribles, dans notre vie, sont celles qui proviennent des péchés de l'esprit. Nous nous en rendons compte constamment dans notre vie de tous les jours. Nous pouvons toujours corriger nos erreurs de jugement et d'action. Mais, quand notre esprit va mal, tout va mal ! Vous pouvez dire : « Seigneur, purifie mon cœur ! » Mais il y a en nous bien plus que notre cœur. Le cœur est le siège de nos affections. Il est vrai que de notre cœur coulent les sources de la vie, et que la Bible décrit notre cœur comme étant nos « reins ».

Nous pouvons être gouvernés par nos affections. Toutefois, notre cœur peut être en règle, mais notre esprit peut quand même avoir besoin d'être purifié, par exemple, de la duplicité. Peu de gens sont réellement exempts de duplicité : Ils soupçonnent les autres, ils disent des choses qu'ils ne pensent pas vraiment, ou prétendent avoir des sentiments qu'ils n'éprouvent pas. Ils sont tout le temps en train de soupçonner les autres, ou de s'attendre à quelque chose de négatif. Ils ne peuvent croire aucune bonne nouvelle. Leur esprit n'est pas pur !

Qu'il est beau de ne pas soupçonner le mal, et de croire ce que nous disent les autres en toute pureté d'esprit ! Qu'il est beau de ne pas toujours penser que les autres ont des motivations cachées ! Tant de Chrétiens font preuve d'un esprit trop vite sensible ou trop susceptible ! Oh ! Puissions-nous nous débarrasser d'un tel esprit, et garder notre esprit pur et sans duplicité !

A la lumière de ce que nous venons de dire, vous pouvez comprendre pourquoi notre esprit a besoin d'être séparé de notre âme. Il me faut à nouveau insister sur cette nécessité : « Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur (Hébreux 4 v. 12) ». C'est l'œuvre la plus profonde effectuée en nous par la Parole de Dieu, qui nous renouvelle par la rédemption qui est en Jésus-Christ. Nous avons déjà vu qu'avant la Chute, lorsque Dieu créa l'homme, celui-ci était contrôlé par son esprit, qui régnait sur l'âme, la personnalité humaine, pour que la vie de Dieu puisse s'exprimer. Le corps aussi était entièrement soumis à l'esprit. Après la Chute, la chair a détrôné l'esprit (Genèse 6 v. 3 à 6). Plus tard, le Fils de Dieu est venu. En tant que représentant de l'humanité, il a conduit l'Adam déchu à la croix, pour y souffrir à sa place la mort, conséquence du péché. C'est en Christ que l'Adam déchu est mort : « Si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts (2 Corinthiens 5 v. 14) ».

À présent, l'action du Saint-Esprit, par la Parole de Dieu, consiste à faire passer dans la vie des Chrétiens l'œuvre que Christ a parfaitement accomplie à la croix, afin d'annuler les conséquences de la Chute. L'esprit de l'homme régénéré, uni à l'Esprit du Seigneur ressuscité, reprend la première place et contrôle à nouveau l'âme, c'est-à-dire les pensées, les émotions et les dispositions du cœur. Le corps redevient aussi un instrument docile entre les mains du Seigneur (Romains 6 v.13), grâce à la « nouvelle création ». Telle est la signification de la croix. C'est le précieux sang de Jésus qui purifie notre cœur et nos affections. Mais c'est la croix qui règle son compte à la vieille création !

Quelqu'un pourrait demander : Quelle est la différence entre la « chair » et le « vieil homme » ? La Parole de Dieu nous éclaire à ce sujet. L'apôtre Paul écrit : « Si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair (2 Corinthiens 10 v. 3) ». Nous vivons donc « dans la chair », même si le « vieil homme » a été crucifié. Mais l'apôtre ajoute que même si nous vivons dans la chair, nous ne devons pas agir « selon la chair », mais selon Dieu, dans l'esprit. Le fait de « vivre dans la chair » n'est nullement une excuse pour nous laisser conduire par la chair, ou pour nous laisser dominer par elle d'une manière ou d'une autre.

Lisons à présent 1 Thessaloniciens 5 v. 23. Ce verset résume l'œuvre accomplie par le Saint-Esprit dans la vie du Chrétien, suite à l'œuvre parfaitement accomplie par Christ sur la croix : « Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout entiers, et que tout votre être, l'esprit, l'âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ ! ». Notez l'ordre des choses : L'esprit en premier, ensuite l'âme, puis le corps. Notez aussi le mot « sanctifie », qui signifie « mis à part pour Dieu », et le fait que le Seigneur nous demande ensuite de nous conserver « irrépréhensibles ».

L'œuvre du Saint-Esprit dans l'esprit humain.

Romains 8 v. 16 nous montre très clairement cet aspect de la vie spirituelle : « L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu ». Ce témoignage n'est pas rendu au niveau de notre intellect, de notre intelligence, mais au niveau de notre esprit. Lisons aussi Éphésiens 3 v. 16 : « … afin qu'il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d'être puissamment fortifiés par son Esprit dans l'homme intérieur ». Cette action du Saint-Esprit s'exerce en profondeur, au niveau de notre esprit régénéré. C'est là que se révèle clairement la vérité. Le Saint-Esprit demeure et œuvre dans l'esprit humain. C'est Son sanctuaire, Son lieu de résidence. Il désire pénétrer profondément dans notre esprit, afin de produire ce que je pourrais appeler la « fusion » de notre esprit avec l'Esprit de Christ. Car l'unique objet de l'œuvre du Saint-Esprit en nous est de nous unir à Christ, et de nous conduire à la conformité à Son image.

Comment la Bible décrit l'homme spirituel.

Relisons 1 Corinthiens 2 v. 11 : « Lequel des hommes, en effet, connaît les choses de l'homme, si ce n'est l'esprit de l'homme qui est en lui ? De même, personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n'est l'Esprit de Dieu ». L'homme spirituel dispose d'un « sens spirituel » très aigu. Il sait reconnaître l'action de son esprit. C'est par son esprit qu'il sait tout au sujet de lui-même. Ce n'est que lorsque nous devenons réellement spirituels, quand notre âme a été « séparée » de notre esprit, que nous pouvons parvenir à une telle connaissance intérieure.

La majorité des gens continuent à vivre dans un « rêve », en ce qui les concerne. Notre perception mentale est incapable de pénétrer dans les profondeurs de notre être intérieur, pour nous en révéler la réalité profonde. Seul notre esprit peut connaître les profondeurs de notre être intérieur, quand il est dégagé de tout mélange avec l'intellect. C'est aussi notre esprit qui reçoit le Saint-Esprit, afin que nous puissions connaître Dieu (verset 12).

Par le Saint-Esprit qui demeure en lui, l'homme spirituel reçoit la faculté de comprendre les choses de Dieu, et de les expliquer aux autres : « Et nous en parlons, non avec des discours qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu'enseigne l'Esprit, employant un langage spirituel pour les choses spirituelles (verset 13) ». Ces versets nous donnent une description frappante de la manière dont l'homme spirituel reçoit les choses de Dieu. Ils nous montrent aussi que Dieu désire non seulement que nous Lui fassions confiance, mais que nous Le comprenions. C'est pour cela qu'Il nous a donné Son Esprit.

Pratiquement, cela signifie que, quand notre esprit est effectivement uni au Seigneur ressuscité, le Saint-Esprit lui accorde un nouveau sens, un sens spirituel, une faculté spirituelle, qui nous permet d'examiner les choses spirituelles, de les comparer et de les combiner. De même que le chimiste, dans son laboratoire, examine, combine, compare, explique et interprète, l'homme spirituel « investigue » les causes spirituelles d'un phénomène spirituel, jusqu'à ce qu'il soit capable d'en déterminer les sources !

Mais où sont les hommes spirituels capables de faire cela, dans les temps périlleux que nous vivons ? Certains sont capables d'étudier la lettre des Écritures, mais, hélas, ceux qui connaissent les « choses de l'esprit », afin d'en expliquer l'interprétation aux autres, sont trop peu nombreux !

Dernièrement, j'ai ressenti la responsabilité de tous ceux qui connaissent les Écritures dans le texte original grec. La plupart des erreurs commises par les Chrétiens proviennent d'une mauvaise utilisation de traductions erronées. Pourtant, il existe aujourd'hui des aides nombreuses pour ceux qui ne connaissent pas le grec, aides suffisantes pour que l'on puisse faire des recherches et vérifier tout ce que la Parole de Dieu dit dans la langue choisie par le Saint-Esprit.

Il est capital que ceux qui connaissent le texte original grec puissent prendre la peine d'expliquer les choses de Dieu à tous ceux qui ne connaissent pas cette langue. Il y a des profondeurs de vie divine, et des vérités profondes dans les choses de Dieu, qui sont souvent « cachées » dans le texte original grec des Écritures. Il est certain que Dieu a choisi cette langue comme celle qui Lui permettrait d'exprimer le mieux les choses spirituelles à Ses rachetés. Mais ne perdons pas courage ! Le Saint-Esprit peut nous enseigner directement.

Il m'est arrivé de me trouver en compagnie de divers orateurs dans une convention, et ils m'ont interrogée sur certains passages de la Parole. Je leur ai dit : « Je ne connais pas le grec, mais le Saint-Esprit connaît cette langue ! » J'ai été très étonnée de voir que, lorsque le Saint-Esprit me révélait des vérités spirituelles, elles ont toujours été en harmonie avec le texte original grec. Cela m'a donné confiance, et je me suis complètement reposée sur le Saint-Esprit, pour qu'Il me révèle la véritable signification de la Parole. Cela m'a aussi appris à ne pas prétendre donner trop rapidement la signification de tel ou tel passage, avant d'avoir été éclairée par le Saint-Esprit à ce sujet.

Chaque fois que j'ai été ainsi éclairée, j'ai toujours constaté que ceux qui connaissaient le grec n'avaient rien à redire à l'interprétation qui m'avait été révélée par le Saint-Esprit. Cela m'a aussi poussée à sonder sérieusement la Parole de Dieu, et à avoir recours à toutes les aides possibles pour bien comprendre le texte original. Ces aides sont nombreuses aujourd'hui. Si nous voulons honnêtement savoir ce que Dieu a dit, et si nous acceptons d'être délivrés de toute interprétation humaine de la Parole, le Seigneur nous enseignera.

La première condition est de laisser le Seigneur opérer en nous l'œuvre profonde de la croix, jusqu'à « séparer l'âme et l'esprit », afin de développer au maximum notre sensibilité spirituelle. Nous pourrons ainsi « ressentir » la signification spirituelle profonde de certaines vérités divines qu'il nous est impossible de comprendre par notre intellect. Certains appellent cela « l'intuition », mais je crois qu'il s'agit de quelque chose de plus profond. Car l'intuition de ceux qui ne sont pas régénérés ne les rend pas plus ouverts aux choses de Dieu. L'intuition de l'homme spirituel provient de notre esprit humain régénéré, dans lequel demeure le Saint-Esprit.

Le Saint-Esprit doit pénétrer dans notre intelligence, pour la purifier et l'illuminer, afin qu'elle perde tout ce qu'elle a de terrestre et de charnel. C'est sans doute cela que voulait dire l'apôtre Paul, quand il a écrit que nous devions être « renouvelés dans l'esprit de notre intelligence (Éphésiens 4 v. 23) ». Notre intelligence devient alors spirituelle. Car c'est avec notre intelligence que nous percevons, et c'est avec notre esprit que nous « savons », ou que nous « ressentons » les choses de Dieu. Paul l'a prouvé dans sa vie personnelle. Il était l'une des intelligences les plus brillantes de son temps, et même de tous les temps. Mais, en ce qui concerne les choses de Dieu, son intelligence a dû être renouvelée, et pénétrée par le Saint-Esprit, jusqu'à ce qu'il ait pu « combiner », « comparer », et « interpréter » les choses de Dieu, qui restent inconnues et inaccessibles à l'homme non régénéré.

Quand celui qui enseigne est ainsi lui-même enseigné de Dieu, et qu'il s'ouvre à la vérité, ceux qui l'écoutent en reçoivent le témoignage intérieur. Celui qui enseigne n'a alors nullement besoin de les forcer à recevoir la vérité, car le Saint-Esprit agit dans les cœurs, et porte témoignage en faveur de Sa propre Parole.

Les lois de l'esprit, et comment marcher selon l'esprit.

Parlons tout d'abord de « l'affection pour les choses de l'esprit » : « Ceux, en effet, qui vivent selon la chair, s'affectionnent aux choses de la chair, tandis que ceux qui vivent selon l'esprit s'affectionnent aux choses de l'esprit. Et l'affection de la chair, c'est la mort, tandis que l'affection de l'esprit, c'est la vie et la paix (Romains 8 v. 5 et 6) ». En peu de mots, je dirais que le secret de la marche selon l'esprit consiste à toujours penser aux choses de l'esprit, et à mettre en premier les choses spirituelles. Si nous le faisons, cela signifie que nous ne perdrons jamais conscience de ce qui se passe dans notre esprit.

Madame Guyon employait une illustration très appropriée pour nous faire comprendre ce que signifie le fait de « demeurer en Christ ». Elle disait que, quand nous entrons dans une pièce, nous remarquons aussitôt si elle est agréable et chaude. Mais, quand nous restons dans cette pièce, nous finissons par n'être plus conscients de cette sensation agréable. Mais il nous suffit alors de sortir dans le froid extérieur pour remarquer aussitôt que nous ne « demeurons » plus dans cette pièce agréable ! Par conséquent, marcher selon l'esprit, et penser aux choses de l'esprit, n'implique pas que nous en soyons toujours conscients au niveau de nos sens.

Mais nous gardons toujours une connaissance intuitive profonde de Dieu et de Sa volonté. Nous n'expérimenterons pas toujours de grands phénomènes spirituels, mais nous demeurerons dans un paisible repos en Dieu, dans toutes les choses ordinaires de notre vie quotidienne. Le Chrétien qui pense ainsi constamment aux choses de l'esprit cesse d'être gouverné par les circonstances, et de mesurer les événements extérieurs en fonction de leur valeur apparente.

Notre repos spirituel profond et béni consiste à persévérer tranquillement et simplement dans l'obéissance à la volonté de Dieu. Dans cette vie d'union avec Dieu, notre âme accepte joyeusement d'accomplir toutes les choses ordinaires de la vie de tous les jours, avec la même ferveur spirituelle que s'il s'agissait de ce que l'on appelle communément « travailler pour Dieu ».

Ensuite, il est important de toujours obéir aux impulsions de l'Esprit de Dieu : « Car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu (Romains 8 v. 14) ». C'est l'Esprit de Dieu qui conduit tous ceux qui sont réellement fils de Dieu, régénérés et participants de la nature divine. Il le fait en agissant au niveau de notre esprit, par des impressions, des impulsions, des restrictions, par une assurance dans la prière, et le témoignage intérieur qu'une action est bien dans le plan de Dieu.

Tous ces mouvements du Saint-Esprit dans l'esprit du Chrétien sont très délicats et très subtils. Mais on peut les percevoir et les reconnaître toujours mieux, à mesure que nous nous fortifions dans la vie de l'esprit, et que nous nous dégageons des émotions et des impulsions de l'âme, ainsi que des activités de l'intellect. Il serait trop long de parler ici en détail de ce sujet, dans toutes ses implications. Mais je prendrai seulement un exemple.

Supposez que l'on vous demande de faire une certaine chose. Mais vous sentez dans votre esprit une certaine froideur et une retenue envers cette chose. Il est alors toujours sage d'attendre et de prier pour être davantage éclairé. Cette « retenue intérieure » signifie en général que Dieu n'est pas d'accord. Ou encore, vous pouvez assister à une réunion où il se passe des manifestations étranges et anormales.

Votre esprit éprouve de la répugnance et de la répulsion. Il n'est jamais prudent de ne pas tenir compte de ces avertissements intérieurs. Il est toujours sage de ne jamais vous forcer à accepter des manifestations surnaturelles. Le Saint-Esprit ne nous force jamais. Il conduit les enfants de Dieu obéissants. Mais Il le fait d'une manière tellement douce que nous n'en sommes conscients que si nous restons calmes et tranquilles.

Je dirais aussi que, si l'on veut être conduit par le Saint-Esprit, il est important de ne jamais agir sans une conviction de notre volonté. Nous pouvons nous sentir « poussés » par l'Esprit à faire quelque chose. Mais nous devons toujours examiner soigneusement cette impulsion à la lumière de la Parole de Dieu, pour aboutir à une décision intelligente et délibérée, dans la claire conviction qu'il s'agit bien de la volonté de Dieu.

Nous avons besoin de connaître Dieu, et la manière dont Il agit : « Et ce que je demande dans mes prières, c'est que votre amour augmente de plus en plus en connaissance et en pleine intelligence pour le discernement des choses les meilleures (Philippiens 1 v. 9 et 10) ». C'est le Saint-Esprit qui peut nous donner ce discernement et cette pleine intelligence, pour que nous puissions discerner le bien du mal, tout au long de notre marche. Colossiens 1 v.9 à 11 nous parle aussi de la nécessité de marcher d'une manière digne de Dieu : « C'est pour cela que nous aussi, depuis le jour où nous en avons été informés, nous ne cessons de prier Dieu pour vous, et de demander que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d'une manière digne du Seigneur et lui être entièrement agréables, portant des fruits en toutes sortes de bonnes œuvres et croissant par la connaissance de Dieu, fortifiés à tous égards par sa puissance glorieuse, en sorte que vous soyez toujours et avec joie persévérants et patients ».

Dans la vie de l'esprit, il existe une loi très importante. C'est celle de « l'expression ». Nous la trouvons définie dans Jean 7 v. 37 à 39 : « Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus, se tenant debout, s'écria : Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l'Écriture. Il dit cela de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui ». Bref, si nous recevons l'Esprit, Celui-ci doit pouvoir S'écouler hors de nous. Beaucoup d'enfants de Dieu souffrent d'un « esprit étriqué », ou « atrophié », comme peuvent être atrophiés les muscles de ceux qui ne font jamais d'exercice physique. Notre esprit souffre s'il ne peut pas « s'écouler ». La vie spirituelle en nous doit pouvoir s'exprimer, sinon nous nous affaiblirons et nous deviendrons passifs.

Quand notre activité spirituelle est normale, la vie de notre esprit peut s'écouler librement. C'est quelque chose de très différent de l'exubérance de la vie naturelle. Nous le voyons dans le comportement de Pierre, décrit dans Actes 4 v.8 : « Alors Pierre, rempli du Saint-Esprit, leur dit… » Pierre venait de recevoir un influx de l'Esprit de Dieu dans son esprit, et il put donner un témoignage plein de hardiesse. « Des fleuves d'eau vive » couleront de notre sein.

Notre vie spirituelle ne sera véritablement pleine que dans la mesure où nous pourrons déverser cette vie sur les autres. Il faut absolument que soit brisée cette « réserve » charnelle qui entrave l'esprit de tant de Chrétiens. Car elle est une source inutile de conflits dans le service de Dieu. Priez donc pour que le Seigneur remplisse votre esprit de Son Esprit, puis laissez cet Esprit s'écouler librement, car c'est en donnant que vous recevrez.

Enfin, nous pouvons parler du rôle de notre esprit dans le combat spirituel. Nous en avons déjà parlé quand nous avons abordé le « bon côté » de la croix, celui de la vie de résurrection. Le Saint-Esprit nous enseignera comment engager notre esprit dans le combat spirituel. Lui seul peut nous apprendre à mettre de l'ordre divin dans tout ce qui touche au domaine spirituel. Je dirai simplement que, lorsque nous savons employer notre esprit dans ce domaine, nous apprenons à rester parfaitement calmes dans tous les conflits. La victoire est souvent remportée en prononçant calmement une simple parole. C'est le Saint-Esprit qui fortifie notre esprit, afin qu'il puisse tenir ferme contre les puissances adverses.

N.D.E

Il est clair que Jessie Penn-Lewis a reçu du Seigneur des révélations particulièrement claires sur la vie de l'esprit, et qu'elle sait nous en parler clairement. Il nous semble toutefois qu'il existe un domaine de la vie de l'esprit qui nécessiterait des explications plus approfondies. C'est celui de la nature réelle de notre « homme nouveau », c'est-à-dire notre esprit régénéré. Sur ce point, nos convictions diffèrent en partie de celles de Jessie Penn-Lewis.

Nous pensons que l'origine du péché, dans notre nature humaine, provient exclusivement de la loi du péché et de la mort qui habite dans nos membres, dans ce que Paul appelle « le vieil homme ». Jusqu'à la résurrection, nous devrons subir dans nos membres la présence d'une puissance spirituelle mauvaise, animée par cette loi du péché et de la mort. C'est cette puissance qui donne toute sa force à la vie de la chair, et qui anime le monde qui nous entoure, tout entier sous la puissance du Malin. Mais nous pouvons être libérés de la puissance, sinon de la présence, de cette loi de péché, en activant la loi de l'esprit de vie en Jésus-Christ, lorsque nous apprenons du Seigneur à mettre à mort la chair et à marcher par l'esprit.

C'est pour cela que le Seigneur a jugé bon de condamner à mort notre vieil homme, par la mort de Jésus-Christ. C'est cette mort expiatoire qui donne toute sa puissance éternelle à la prédication de la croix, seul refuge du pécheur. En outre, par Sa résurrection, le Seigneur Jésus a fait naître en Lui une humanité nouvelle. La nouvelle naissance est la réalité la plus glorieuse et la plus magnifique que le Seigneur ait pu nous accorder dans Sa grâce. Par la repentance et l'acceptation de Jésus comme notre Sauveur et Seigneur, Dieu fait passer notre esprit enténébré par une nouvelle naissance, une régénération totale.

En Christ, notre esprit régénéré devient cet « homme nouveau » dont parle en particulier Éphésiens 4 v. 24, « créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité ». Cette nouvelle création en Christ est à l'image de Dieu, donc de Jésus-Christ. La justice et la sainteté dont nous héritons alors en Christ sont parfaites. Nous ne recevons pas une nouvelle création imparfaite ou impure, mais un être nouveau parfait en Christ, destiné à manifester la plénitude de Dieu et de Christ. Nous sommes prédestinés à être semblables à l'image de Christ. Notre esprit régénéré est créé à l'image de Christ.

Nous ne sommes donc pas d'accord avec Jessie Penn-Lewis quand elle parle des « péchés de l'esprit ». Dans sa nature réelle, en tant que participant à la nature divine (sans être Dieu, naturellement), notre esprit régénéré ne peut pécher (1 Jean 3 v. 9). Mais, si nous vivons encore dans la chair, sous la puissance de la loi du péché et de la mort, il est évident que nous pouvons pécher et que nous péchons. Il est également évident que ces péchés, tant qu'ils ne sont pas confessés, souillent aussi notre esprit, comme une belle robe blanche peut être tachée. C'est notre être tout entier, esprit, âme et corps, qui doit être « conservé irrépréhensible pour le jour de Christ (1 Thessaloniciens 5 v. 23) ».

Nous ne pouvons éviter de pécher qu'en demeurant en Christ dans l'esprit, entièrement dépendants du Saint-Esprit qui demeure dans notre esprit régénéré. Ce que Jessie Penn-Lewis appelle les « péchés de l'esprit » sont donc en réalité les péchés de la chair, qui peuvent se manifester parce que l'enfant de Dieu vit encore dans la chair, au moins partiellement, au lieu de vivre en permanence dans l'esprit. La pleine compréhension de l'œuvre de la croix, c'est-à-dire de notre mort en Christ, et de notre nouvelle naissance en Christ, nous permet de recevoir par la foi l'enseignement de l'Esprit et de la Parole, et d'apprendre du Seigneur à « nous dépouiller du vieil homme, à être renouvelés dans l'esprit de notre intelligence, et à nous revêtir de l'homme nouveau (Éphésiens 4 v. 22 et 23) ». C'est alors que la perfection du Seigneur peut, par Son Esprit, en passant par notre esprit régénéré, se manifester de plus en plus dans tous les aspects de notre vie.

Cela dit, nous apprécions pleinement la pertinence et la profondeur de l'analyse de Jessie Penn-Lewis, que Dieu a utilisée puissamment pour répandre le vrai message de la croix.

 

Arthur KatzUn message de Jessie Penn-Lewis
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