Le véritable adultère

Le véritable adultère

Dieu nous a donné tout ce qui regarde la vie et la piété : n’est-ce pas une bonne raison pour reprendre (ou prendre) le chemin d’une vie pieuse dont Jésus, le soleil de la justice, soit le centre ?

La Bible parle de deux sortes d’adultères.

Le premier adultère consiste à ne pas respecter l’engagement de fidélité du mariage. Celui ou celle qui trompe son conjoint commet adultère. Dans l’Ancien Testament, on considérait que cette faute méritait la mort, pour les deux partenaires qui avaient été surpris (Lévitique 20 v. 10 ; Deutéronome 22 v. 22). Bien que la Bible ne donne aucun exemple explicite d’exécution de cette peine, nous voyons dans les évangiles que cette pratique était encore en vigueur du temps de Jésus (Jean 8 v. 7).

La notion du péché adultère a complètement explosé après que le Seigneur l’ait revisitée : Il a étendu à l’homme l’obligation de fidélité, balisant en quelque sorte définitivement le chemin de la monogamie. Parce que la tradition avait rendu le sujet un peu obscur, concernant les libertés masculines. Jésus revient donc à l’ordre originel institué par Dieu : un homme et une femme (Matthieu 19 v. 6). Il réprouve la pratique du divorce, pourtant permis par Moïse (Matthieu 5 v. 32). Il élargit enfin considérablement les limites du péché, de ce péché-là, en incluant à l’adultère le regard de convoitise (Matthieu 5 v. 28), ce qui a sensibilisé les hommes d’une manière nouvelle sur cette question[1].

Le second adultère qui est mis en lumière par la Bible concerne la personne de Dieu, qui considère dans plusieurs passages prophétiques que son peuple est sa fiancée (Jérémie 3 v. 9 ; Ézéchiel 23 v. 37 ; Osée 2 v. 2) ou même son épouse (Jérémie 3 v. 14).

Le mot « adultère », lorsqu’il est prononcé dans un sens spirituel, évoque donc, du point de vue de Dieu, une trahison à l’égard de Son amour et de l’alliance que nous avons contractée ensemble : « Adultères, ne savez-vous pas que l’amitié du monde est inimitié contre Dieu? Quiconque donc voudra être ami du monde, se constitue ennemi de Dieu » (Jacques 4 v. 4).

La répréhension de cet état « d’adultère » provient de la jalousie de l’Eternel, qui est un autre mot pouvant illustrer le cadre d’une relation d’amour (ou maritale) destiné à nous faire comprendre la manière dont le Seigneur perçoit les choses en ce qui nous concerne. L’exhortation de Paul aux Ephésiens, par exemple, qui demande à des rachetés (objets d’une alliance spirituelle mutuelle) de ne pas attrister l’Esprit, doit être entendue comme une expression de jalousie spirituelle.

Cette notion de jalousie et d’invitation à la fidélité à l’Époux nous entraîne dans la conception divine de la sanctification, que Dieu s’attend à trouver dans la vie de ceux et celles qu’il a rachetés, qu’Il a aimés d’un amour éternel et puissant, comme une marque visible, une séparation qui est le signe d’un engagement, d’une mise à part pour Lui, une réservation.

Lorsque nous péchons (lorsque nous manquons le but de demeurer dans Son amour), la grâce de Dieu Le conduit à juger avec miséricorde, en dénonçant les travers et en exhortant à un changement d’attitude. Il sait que nous ne pouvons pas être jugés sans retenue, à cause de l’aveuglement inhérent à notre nature, investie par le péché ; mais Il nous fait savoir qu’en dépit de notre faiblesse, de notre vulnérabilité, de notre infirmité, nous sommes appelés à la fidélité et à la préparation pour L’épouser entièrement. C’est pour cette raison que son Esprit a été donné.

Dans cet ordre d’idée, nous pouvons comprendre que les notions de tiédeur, de froid ou de bouillant, qui sont exprimées à l’église de Laodicée[2], peuvent être comprises dans le sens de l’amour – et non seulement des œuvres. Un amour brûlant est un amour auquel on se livre sans retenue, parce que le choix de la personne aimée est imprimé jusque dans les fibres de notre être. Nous lui appartenons sans que cette appartenance repose sur des efforts, mais parce que quelque chose vit. Notre corps (notre être tout entier) est le sacrifice vivant de cet amour, non pas un sacrifice forcé, raisonné, ou calculé, mais une démarche qui nous comble. Parce que le don de soi-même à la personne aimée fait « naturellement » partie de l’amour, parce que la nature même de l’amour, c’est donner.

Lorsque la Parole de Dieu nous exhorte à demeurer en Lui, à persévérer, à lutter, à obéir, c’est parce que ces choix et ces actes permettent à Dieu d’installer en nous, de plus en plus profondément, la connaissance de Son amour qui nous délivrera de nous-mêmes. Il a besoin que nous soyons près de Lui pour nous apprendre à reconnaître sa voix au milieu de toutes les autres voix, à discerner entre la pensée du Créateur et celles de la créature.

Dans notre vision du chemin restant à parcourir, ce n’est pas l’adultère (charnel ou spirituel) qui est notre ennemi. Il doit bien sûr être condamné, mais l’adultère n’est que le symptôme d’une maladie, tout comme le péché. Notre ennemi se cache derrière l’adultère spirituel : c’est un mensonge, qui prend la place de Dieu, et que nous suivons. Un mensonge qui nous dit que nous pouvons être heureux sans Dieu, que nous pouvons atteindre nos objectifs sans Dieu, que nous pouvons garantir notre sécurité sans Dieu. Ce mensonge dans lequel le monde est immergé, nous parle comme parle la femme étrangère de proverbes 21.

Notre ennemi est un usurpateur du trône qui revient à Christ. Notre ennemi, c’est l’addiction que nous avons pour « la vie », l’attachement que nous avons pour nous-mêmes, l’amour de la créature.

L’amour de la créature, dans le sens d’être prosterné devant l’Homme plutôt que devant le Créateur, c’est la victoire du charnel sur le spirituel, le triomphe du naturel sur le surnaturel. C’est aussi un mépris de Dieu. Cet état d’adultère spirituel qui pousse à offrir son corps et sa vie au monde (à ses convoitises et à ses consolations) plutôt qu’à Dieu constitue un sous-royaume de Dieu, car il est rempli de croyants en devenir, qui sont aimés de Dieu, d’hommes et de femmes qui veulent sceller une alliance définitive avec le Dieu qui s’est engagé avec eux de manière éternelle, mais qui ne parviennent pas à abandonner leurs amants.

La Grâce de Dieu et Sa patience font que tous sont regardés comme des fiancées, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de temps pour eux (pour acheter de l’huile, Matthieu 25). Ils peuvent tous intégrer le corps de l’épouse céleste qui aura renoncé à elle-même et à son propre nom (son propre destin) pour revêtir le nom du fiancé et Son destin éternel. Mais il y a beaucoup d’appelés, et peu d’élus, car l’élection dépend d’un choix dans lequel la croix joue le rôle principal, et donc la « mort » à toutes choses. C’est une élection qui ne dépend pas de Dieu, dans le sens que la décision et la détermination sont nôtres[3], sinon l’injustice pourrait être invoquée.

L’adultère spirituel et toutes ses funestes conséquences pour l’avenir éternel de ceux qui avaient été rachetés sera le 666 d’une humanité sauvée, qui n’aura pas voulu d’un Seigneur, simplement intéressée par se servir de lui pour obtenir une vie meilleure, mais en le rejetant dans son cœur. Tournée vers elle-même, vers la créature, au lieu du Créateur, du prince de la Vie. Elle aura chanté des cantiques, participé à des cultes, mais son cœur était éloigné de Son cœur (Esaïe 29 v. 13). Elle l’aura appelé maintes fois « Seigneur ! Oh, Seigneur ! », mais ils ne se seront pas connus (Matthieu 7 v. 21).

Sortir de l’adultère est possible, s’extraire de cette spirale dont la créature est le centre (c’est-à-dire : nous et toutes les choses humaines devant lesquelles nous sommes « prosternés », qui nous gouvernent) est possible, et nous avons cette assurance que le Saint-Esprit travaille dans nos vies pour cette délivrance, la plus grande et la plus glorieuse.

Dieu y travaille : travaillons nous aussi à ce que ce salut s’installe dans notre vie, en profondeur, en esprit et en vérité. Travaillons-y avec crainte et tremblement (Philippiens 2 v. 12), nous rappelant que l’échec est possible et que beaucoup rendent leur dernier soupir avec des montagnes de regrets … trop tard.

Dieu nous a donné tout ce qui regarde la vie et la piété[4] : n’est-ce pas une bonne raison pour reprendre (ou prendre) le chemin d’une vie pieuse dont Jésus, le soleil de la justice, soit le centre ? Sa Parole est-elle vraie, ses promesses sont-elles certaines ? Alors écoutons le murmure de la voix derrière nous qui nous dit « c’est ici le chemin : MARCHEZ-Y ! »[5]

[1] Nota : on ne parle pas d’adultère en cas de concubinage, mais de fornication, c’est-à-dire d’une relation sexuelle hors mariage, à savoir en dehors de tout engagement l’un vis-à-vis de l’autre. Le terme alors employé est porneia, traduit aussi par prostitution ou impudicité.

[2] Apocalypse 3 v. 15 : « Je connais tes œuvres. Je sais que tu n’es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant ! »

[3] Apocalypse 12 v. 11 : « Ils l’ont vaincu à cause du sang de l’agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n’ont pas aimé leur vie jusqu’à craindre la mort ».

[4] 2 Pierre 1 v. 3 : « Comme sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu, lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise… »

[5] Esaïe 30 v. 21 : « Tes oreilles entendront derrière toi la voix qui dira: Voici le chemin, marchez-y ! Car vous iriez à droite, ou vous iriez à gauche ».

 

Arthur KatzUn message de Jérôme Prékel
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